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Appel à contributions

Aperçu des pratiques alimentaires en milieu amazigh (berbère)1


L’objectif de ce numéro thématique de la revue AWAL (Cahiers d’études berbères) est
d’apporter un éclairage sur quelques-uns des aspects de l’alimentation (nourritures,
techniques/objets, préparations culinaires) des populations berbères au Maghreb et dans le contexte
migratoire. Depuis les travaux pionniers de Marceau Gast (1968) peu d’étude, sinon de façon
secondaire, se sont consacrées à l’alimentation dans le monde berbère, aux cultures alimentaires et
aux représentations qui en découlent. Dégagées du poncif des études sur la commensalité rituelle,
religieuse et/ou festive que nous apprennent ces pratiques quotidiennes et rituelles sur la société ?
Quelles transformations, quelles innovations ?

Les questionnements s’orienteront autour des trois thématiques suivantes :


1. Alimentation et émigration
Manger « ici et là-bas ». L’alimentation est marquée par des pratiques culturelles
dépendantes des espaces dans lesquels les acteurs vivent. En contexte migratoire, se nourrir
engendre nécessairement des modifications (aliments différents ou absence des denrées). Comment
les individus gèrent-ils ces transformations, organisent et modifient leurs habitudes alimentaires.
Des produits alimentaires circulent entre les communautés et l’examen de ces biens nourriciers qui
voyagent souligne leur importance et le fait qu’ils sont parfois pensés comme des moyens de
communiquer, d’être un peu « là-bas ». Le partage des nourritures est essentiel, comment garder la
« part » de l’absent ?

2. Alimentation : prescriptions rituelles


Se nourrir signifie aussi des préférences particulières et régionales qui manifestent des
supports identitaires pérennes (aliments valorisés, consistances, senteurs, etc.). Les nourritures se
diversifient en fonction des rituels (naissances, accouchements, mariages, etc.), d’événements
quotidiens (repas collectif, fêtes, retours migratoires, pratiques curatives, etc.).

3. Perspectives historiques
Les transformations se révèlent dans le temps, c’est particulièrement le cas en milieu rural
où les restrictions alimentaires et les périodes de disettes endémiques ont disparu mais demeurent
présentes à l’esprit de beaucoup. Ses stratégies de contournement de la faim sont présentes dans les
mémoires et dans la littérature orale.
Il convient enfin d’interroger d’autres modifications : rapport entre les genres (qui mange
quoi ? quand ? pourquoi ? modifications du corps, etc.) les groupes sociaux (nomades, sédentaires)
et la temporalité (saisons). L’incidence des objets dans la manière de manger, de préparer les
aliments (techniques de dessiccation, principes gustatifs). Il s’agit de mettre en perspective
l’invariant historique à l’appartenance culturelle (la présence des céréales orge/ blé dans le nord ou
du mil dans les régions sahariennes) et d’en étudier si possible les transformations induites par les
influences extérieures survenues à des moments précis de l’histoire (période coloniale et
émigration).

Propositions de contributions (titre et résumé ne dépassant pas 4000 signes) à adresser avant
le 15 janvier 2010 :
Marie-Luce Gélard (Université Paris-Descartes)
mlgelard@yahoo.fr et marie-luce.gelard@parisdescartes.fr
Calendrier :
Délais pour les textes définitifs : le 15 mai 2010.

1
Monde berbère entendu au sens le plus vaste : celui des populations berbères (Imazighen ou
Amazighes selon les terminologies usitées) ne se limitant pas au seul critère de la langue.

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