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© Conseil supérieur de l’audiovisuel

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Sommaire

Sommaire ......................................................................................................................................... 3

Synthèse ........................................................................................................................................... 4

I. Éléments de contexte et méthodologie..................................................................................... 6

II. État de la représentation de la diversité de la société française dans les programmes


des services de télévision en 2020, hors période de confinement .......................................... 10
A. L’origine perçue à la télévision 10
B. La représentation des femmes et des hommes à la télévision 15
C. Le handicap à la télévision 19
D. La représentation des territoires à la télévision 22
E. Les autres critères de diversité sociale à la télévision 26

III. La représentation de la diversité dans les programmes d’information diffusés


pendant la période de confinement due à la pandémie de la Covid-19 en avril 2020 ........... 31

IV. Conclusion ................................................................................................................................ 38

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Synthèse

Une amélioration de la représentation des personnes perçues comme « non-blanches » à la


télévision en 2020 notamment dans les programmes d’origine française :

• 16 %*de personnes sont perçues comme « non-blanches » à la télévision en 2020, contre


15 %* en 2019 (ce résultat reste identique lorsqu’il n’est pas pondéré en fonction du statut des
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intervenants ). Cette augmentation est encore plus importante si l’on s’intéresse aux
programmes d’origine française : +2 points par rapport à 2019 (16 %* contre 14 %* en 2019) ;
• 18 %* le sont dans les fictions et les divertissements (avec respectivement + 1 point et
+ 4 points par rapport à 2019), 14 %* dans l’information (+2 points) et 13 %* dans le sport
(- 4 points) ;
• les personnes perçues comme « non-blanches » sont plus représentées dans des rôles positifs
(36 %) que négatifs (22 %).

Une représentation des femmes à la télévision qui reste au même niveau depuis 3 ans et qui est
très préoccupante lorsque ces dernières sont perçues comme handicapées ou âgées de plus de
50 ans :

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• 38 %* de femmes présentes à la télévision alors qu’elles représentent 52 % de la population
française selon l’INSEE (ce taux de présence était le même en 2019) ;
• les femmes sont plus représentées dans des rôles positifs (31 %) que négatifs (28 %) ;
• sans pondération, si une amélioration peut être constatée s’agissant des femmes précaires et
des femmes perçues comme non-blanches sur les écrans (respectivement 38 %, +7 points par
rapport à 2019 et 39 % +2 points par rapport à 2019), la présence des femmes handicapées et
des femmes de plus de 50 ans (respectivement 20 % et 28 %) doit encore progresser à l’écran.

Une sous-représentation persistante des personnes handicapées malgré les efforts déployés dans
les fictions :

• seulement 0,6 %* des individus indexés en 2019 sont en situation de handicap, proportion
en baisse de 0,1 point par rapport à 2019 ;
• 69 %* des personnes perçues comme étant en situation de handicap le sont dans les
fictions et y occupent à 44 % un rôle de héros ou un personnage principal.

Une représentation des territoires toujours peu conforme à la réalité :

• 10 %* de personnes sont perçues comme résidant dans les territoires et départements


d’Outre-mer, (cette proportion tombe à 0,8 % lorsqu’on exclut France Ô du champ de
l’indexation) alors que, selon les données de l’INSEE, les départements et territoires d’Outre-
mer représentent 3,26 % de la population française ;
• les personnes habitant dans les zones rurales sont, de plus en plus visibles et représentent,
en 2020, 16 %* des personnes indexées à la télévision (soit 6 points de plus qu’en 2019) ;

*résultats pondérés en fonction du rôle tenu par les locuteurs et de la durée du programme ;
1
Des coefficients de 1 à 6 sont attribués aux locuteurs selon la nature du rôle qu’ils tiennent (héros, personnage principal
ou personnage secondaire) et selon la durée du programme dans lesquels ils interviennent (programme court ou
programme long).
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Le rapport 2020 du CSA sur la représentation des femmes dans les médias audiovisuels fait état de 43 % de femmes
présentes à la TV. Cette différence de résultats s’explique par le fait que les deux études ont des méthodologies et des
corpus d’analyse différents.

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

• les personnes résidant dans les grands ensembles de banlieues populaires restent toujours
aussi peu représentées à l’antenne (4 %*) alors que ces zones seraient habitées par 27 % de
la population.

Toujours peu de visibilité donnée aux plus jeunes et aux plus âgés à la télévision :

• seulement 10 %* des personnes indexées ont moins de 20 ans et 5 %* plus de 65 ans, alors
qu’ils représentent respectivement 24 % et 21 % de la population française selon l’INSEE ;
• la frange de la population la plus représentée est celle des 35-49 ans (39 %* alors qu’elle ne
représente que 19 % de la population selon l’INSEE) ;
• les moins de 20 ans sont représentés dans les fictions à hauteur de 24 %*. Les personnes
de 20 à 34 ans sont, quant à elles, surreprésentées dans les divertissements (48 %*) et le
sport (36 %*) alors qu’elles représentent, tous genres de programmes confondus, 27 %*.
• les personnes de 50 à 64 ans représentent 31 %* des personnes indexées dans les
programmes d’information contre 19 %* tous genres confondus.

Une faible représentation des catégories socioprofessionnelles inférieures (CSP-) :

• les catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP+) sont surreprésentées (75 %*) au


détriment des catégories socioprofessionnelles inférieures (CSP-), représentées à hauteur
de 9 %*, et des inactifs (16 %*) et ce, alors que selon les chiffres de l’INSEE, les CSP+ et CSP-
représentent, respectivement, 28 % et 27 % de la population et les inactifs 45 % ;

Les personnes en situation de précarité plus visibles en 2020

• 1,2 %* des personnes indexées sont perçues comme étant en situation de précarité, taux
en augmentation de 0,4 point par rapport à 2019.

Focus sur la représentation de la diversité dans les programmes d’information diffusés pendant la
période de confinement due à la pandémie de la Covid-19 en avril 2020

• un niveau de représentation des personnes perçues comme « non-blanches » légèrement


différent pendant la période de confinement, qui s’accompagne d’une représentation plus
qualitative de ces personnes ;
• une présence des femmes équivalente lors de la période de confinement à la période hors
confinement ;
• une sous-représentation amplifiée des personnes en situation de handicap lors de la
période de confinement ;
• une visibilité plus importante en période de confinement que hors période de confinement,
des personnes en situation de précarité ;
• une représentation qui reste largement urbaine de la société française ;
• une représentation des territoires ultramarins plus importante pendant la période de
confinement.

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

I. Éléments de contexte et méthodologie

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a inscrit la représentation de la diversité de la société


française au cœur de son action en incitant chaque éditeur, tout en tenant compte de sa
situation particulière, à favoriser concrètement l’expression de cette diversité à l’écran.

Depuis 2009, le CSA établit un « baromètre de la diversité de la société française » : outil de


mesure permettant une évaluation objective de la perception de la diversité de la société
française à la télévision.

Cet outil donne, chaque année, une photographie à un instant T de la représentation de la


diversité de la société française sur nos écrans. Les résultats du baromètre montrent aux
chaînes, à échéances régulières, l’image qu’ils renvoient de la société. Il leur permet ainsi de
mieux nourrir leurs antennes de personnes diverses ainsi que de programmes représentatifs de
la diversité sociale et non de le faire seulement de manière événementielle.

Au fil des années, afin de prévenir la diffusion de visions stéréotypées ou de propos sources
d’amalgames sur les antennes, le Conseil a fait évoluer son baromètre en y intégrant de
nouveaux critères quantitatifs – tels que la situation de précarité ou, pour la première fois en
2018, celui du lieu de résidence – mais aussi qualitatifs, tel que le rôle positif, négatif ou neutre
des personnes intervenant à l’antenne.

Généralités

La périodicité de l’étude est annuelle.

Les sept critères actuellement indexés sont :


- l’origine perçue (perçu comme « blanc », perçu comme « noir », perçu comme « arabe »,
perçu comme « asiatique », « autre ») ;
- le sexe (« masculin », « féminin ») ;
- la catégorie socioprofessionnelle (« CSP+ », « CSP–», « inactifs » et « activités marginales
ou illégales ») ;
- le handicap (« oui », « non ») ;
- l’âge (« - de 20 ans », « 20 - 34 ans », « 35 – 49 ans », « 50 – 64 ans » et « 65 ans et + ») ;
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- la situation de précarité (« oui », « non ») ;

3
Conformément à un arrêté de 1992 qui donne une définition officielle des catégories de personnes qui sont en situation
de précarité, sont indexés en situation de précarité les personnages suivants : chômeurs ; bénéficiaires du RMI ; titulaires
d'un contrat emploi solidarité ; personnes sans domicile fixe ; jeunes âgés de 16 à 25 ans exclus du milieu scolaire et
engagés dans un processus d'insertion professionnelle.

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- le lieu de résidence (« centre-ville », « quartiers périphériques de pavillon et de petits
immeubles », « grands ensembles de banlieues populaires », « villages », « DOM-TOM »).

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Le rôle de l’intervenant (« positif », « négatif » ou « neutre » ) est également indexé dans le
baromètre.

La méthode repose sur l’observation des programmes et l’indexation des personnes qui
s’expriment à l’antenne. Elle est réalisée par personne et par émission. En conséquence, une
personne est indexée une fois, et une fois seulement, dès lors qu’elle prend la parole.

L’indexation de chaque critère est réalisée en tenant compte des catégories de sens commun
supposées, c’est-à-dire, selon la perception qu’en aurait la plupart des téléspectateurs. Cette
perception se constitue tout au long du programme, en fonction de nombreux éléments qui
peuvent être visibles à l’écran, dits, écrits ou même induits.

Des coefficients de 1 à 6 sont attribués aux locuteurs selon la nature du rôle qu’il tient (héros,
personnage principal ou personnage secondaire) et selon la durée du programme dans lesquels
il intervient (programme court ou programme long). Les résultats relevés dans l’étude sont des
résultats pondérés lorsqu’ils portent sur des données globales, en revanche, ils ne sont pas
pondérés lorsqu’ils font l’objet d’un croisement entre deux critères, qualitatifs ou quantitatifs.

Corpus

Sont exclus du recensement :


- les membres des publics et des foules ;
- les figurants ;
- les personnes dont on parle mais dont on ne sait rien ;
- les personnes / personnages qui n'ont pas de traits humains réalistes (cas de certaines
œuvres d’animation).

En plus de l’étude classique réalisée chaque année sur deux semaines de programmation
télévisée (cf. partie II, infra), un focus a été réalisé sur les programmes d’information diffusés
pendant la période de confinement due à la pandémie de la Covid-19 en avril 2020 (cf. partie III,
infra).

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L’indexation du lieu de résidence se fait pour chaque intervenant d’une émission en choisissant entre les options
indiquées ci-dessus. Dans une autre colonne, la catégorie centre-ville est complétée par les options suivantes :
- « métropole » (ex : Paris/Marseille) ;
- « grande ville » (ex : Lyon, Toulouse, Nice, Bordeaux, Nantes, Rennes, Strasbourg, Montpelier, Lille) ;
- « ville moyenne ou petite ville ».
Dans une troisième colonne « commentaires », est précisé :
- pour les quartiers périphériques pavillonnaires, la ville dont le quartier est la périphérie ;
- pour les quartiers de grands ensembles de banlieues populaires, le nom de la ville ;
- pour les DOM-TOM, le territoire.
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Dans les journaux d’information ou les magazines, les rôles sont positifs lorsque l’action du personnage a des
retombées positives physiques ou morales sur une autre personne (aide, soutien, défense, protection etc.) ou plus
généralement sur la société. Les rôles sont négatifs lorsque l’action du personnage est « hors-la-loi » ou à des retombées
négatives physiques ou morales sur une autre personne (blessure, peur, contrainte, pression, intimidation, mauvaises
mœurs) ou plus généralement sur la société ou lorsque la situation ou le contexte dans lequel se trouve le personnage
est négatif. Dans les fictions, l’indexation du rôle se rattache au bien ou au mal. Ainsi, les rôles positifs sont : un
personnage qui fait le bien, un personnage exemplaire ou encore le héros. Les rôles négatifs sont : un personnage qui fait
le mal, un personnage qui a une mauvaise conduite ou un « méchant ».

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Cette étude spécifique sur la représentation de la diversité de la société française dans les
programmes d’information, diffusés lors de la période de confinement due à la pandémie de
Covid-19, a pour objectif de déterminer si l’image donnée de la société par les médias
audiovisuels durant cette période exceptionnelle est différente de celle représentée hors
pandémie.

Périmètre de l’étude hors confinement

Le baromètre 2020 a été réalisé à partir du visionnage :


- de 17 chaînes de la TNT gratuite (TF1, France 2, France 3, France 4, France 5, France Ô,
M6, W9, BFM TV, C8, CStar, Gulli, CNews, NRJ 12, TMC, TFX, RMC Story) ainsi que de
Canal + ;
- de 2 semaines de programmes : du 15 au 21 juin et du 7 au 13 septembre 2020 ;
6
- sur les tranches horaires de 17 h à 23 h (toute émission dont plus de 50 % de la durée
prend place entre 17 h et 23 h étant indexée dans sa totalité) ;
- des programmes d’information de mi-journée des chaînes qui en diffusent (TF1, France 2,
France 3, M6, C8, TMC et France Ô).

La chaîne France Ô ayant cessé d’émettre fin août 2020, la présente étude n’a indexé les
personnages sur cette chaîne que pour de la première semaine d’indexation (du 15 au
21 juin2020).

Ce travail d’indexation a concerné :


• plus de 2 600 programmes dont 875 fictions, plus de 600 programmes
d’information, plus de 620 magazines/documentaires, plus de 450 divertissements
et plus de 50 retransmissions sportives ;
• plus de 41 000 personnes.

Périmètre de l’étude pendant la période de confinement

- l’étude a été réalisée à partir du visionnage de deux semaines de programmes


d’information (journaux d’information et magazines d’information) du 13 au 26 avril 2020,
pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19.
- neuf chaînes ont été observées, celles proposant des journaux d’information : TF1,
France 2, France 3, France Ô, M6, BFM TV, CNews, TMC ainsi que de Canal +.

Ainsi, le corpus de programmes indexés était constitué à 76 % de journaux d’information et à


24 % de magazines d’information.

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Tous les programmes diffusés pendant cette tranche horaire sont indexés à l’exception des publicités et des bandes
annonces.

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Ce travail d’indexation a représenté :


- plus de 400 programmes d’information dont 305 journaux d’informations et
124 magazines d’informations ;
- plus de 11 000 personnes indexées.

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

II. État de la représentation de la diversité


de la société française dans les programmes des services
de télévision en 2020, hors période de confinement

A. L’origine perçue à la télévision

Une représentation des personnes perçues comme « non-blanches » en amélioration au


sein des programmes d’origine française, particulièrement dans les fictions françaises

De nouveau, en 2020, les personnes perçues comme « blanches » sont largement majoritaires à
la télévision (84 %* des personnes indexées). Toutefois, la représentation des personnes
perçues comme « non-blanches » augmente d’un point par rapport à 2019 et atteint 16 %*
7
(Ce résultat reste identique lorsqu’il n’est pas pondéré en fonction du statut des intervenants ).

Depuis 2014, la représentation des personnes perçues comme « non-blanches » oscille entre
14 %* et 17 %*.

La répartition des personnes perçues comme « non-blanches » à la télévision en 2020 est


relativement stable par rapport à 2019. Les personnes vues comme « noires » représentent
45 %* des personnes indexées (contre 47 %* en 2019), les personnes vues comme « arabes »
représentent 25 %* (contre 23 %* en 2019) et les personnes perçues comme asiatiques sont
représentées à hauteur de 14 %* (contre 15 %* en 2019).

*Résultats pondérés en fonction du rôle tenu par les locuteurs et de la durée du programme.
7
Cf. supra.

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Il est intéressant de noter que cette augmentation est encore plus importante si l’on
s’intéresse aux programmes d’origine française : la visibilité des personnes perçues comme
« non-blanches » sur ce type de programme a augmenté de deux points par rapport à 2019, ce
qui peut, en grande partie, être attribué au travail des chaînes qui se sont logiquement
concentrées sur les productions sur lesquelles elles peuvent influer pour améliorer la
représentation des origines sur leurs écrans.

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Dans les fictions françaises, cette augmentation est particulièrement notable (+3 points par
rapport à l’année 2019) et ce, même si l’on enlève les résultats de la chaîne France O (+4 points par
rapport à 2019).

Non blancs vs 2019

+ 3 pts

+4 pts

Des personnes perçues comme « non-blanches » plus représentées dans les fictions et les
divertissements que dans les autres genres de programmes

Les personnes perçues comme « non-blanches » sont représentées à hauteur de 18 %*


dans les fictions et les divertissements. Si ces dernières sont moins représentées dans les
autres genres de programmes, on constate toutefois une hausse de 2 points de leur visibilité
dans l’information (14 %*), bien que cette représentation reste en deçà de la moyenne tous
genres confondus (16 %*).

A contrario, la part de personnes perçues comme « non-blanches » dans le sport est en forte
baisse par rapport à 2019 (-4 points). Cette diminution s’explique par l’annulation de nombreuses
compétitions sportives, favorisant la diversité de la société française (notamment Roland Garros
ansi que les Jeux olympiques et paralympiques), en raison de la pandémie de COVID-19.

Non blancs vs 2019 +1 pt +1 pt +2 pts -2 pts +4 pts -4 pts

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Une relative stabilité s’agissant de la représentation des statuts, selon les origines mais
une nette amélioration de la qualité des rôles tenus par les personnes perçues comme
« non-blanches ».

Sans pondération, les proportions de héros, personnages principaux, personnages secondaires


perçus comme « non-blancs » et de héros, personnages principaux, personnages secondaires
perçus comme blancs sont à peu près équivalentes au sein de leurs catégories respectives
(5 %/5 % ; 19 %/23 % et 75 %/72 %).

Toutefois, les personnes perçues comme « non-blanches » tiennent une place plus
importante dans les rôles à connotation positive (36 %) que dans ceux à connotation
négative (22 %).

Non blancs vs 2019 +1 pt +15 pts +4 pts

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Si l’on affine l’observation, il est à souligner que les rôles positifs tenus par ces personnes le
sont principalement dans les fictions (40 %) puis dans les magazines et documentaires (28 %),
dans l’information (27 %) et enfin dans les divertissements (18 %).

Représentation de la connotation des rôles selon le genre de programmes

Alors que les résultats de la vague 2019 avaient montré une chute substantielle de la
représentation des personnes perçues comme « non-blanches » dans les activités marginales ou
illégales (36 %), cette représentation a augmenté de plus de 7 points en 2020 pour atteindre
43 %.

Toutefois, il convient de souligner que ce résultat est dû aux nombreux sujets abordés dans
l'information au cours de cette année qui traitaient de thématiques relatives aux migrants ou à
des manifestations de sans-papiers. Dans les fictions, de nombreuses séries policières ou traitant
du terrorisme, diffusées pendant la période de l’étude participent également à ce résultat.

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Les personnes en situation de précarité perçues comme « non-blanches » sont également


plus visibles que les personnes en situation de précarité sans distinction d’origine. Toutefois,
elles sont moins présentes qu’en 2019 (41 % en 2020 contre 58 % en 2019.

Non-blancs vs. +1 pt -11 pts

B. La représentation des femmes et des hommes à la télévision

Une répartition des femmes à la télévision stable depuis 3 ans

En 2020, la proportion de femmes parmi les personnes indexées s’élève à 38 %* 8 alors


qu’elles représentent 52 % de la population française selon l’INSEE. Ce taux est relativement
stable depuis 2018.

*Résultats pondérés en fonction du rôle tenu par les locuteurs et de la durée du programme.
8
Le rapport 2020 du CSA sur la représentation des femmes dans les médias audiovisuels fait état de 43 % de femmes
présentes à la TV. Cette différence de résultats s’explique par le fait que les deux études ont des méthodologies et des
corpus d’analyse différents.

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Si la proportion de femmes indexées dans les programmes oscille autour de 38 %* tous genres
confondus, elle ne représente que 13 % lorsqu’il s’agit de programmes sportifs. Les femmes
sont généralement peu représentées dans les programmes sportifs, constat amplifié en raison
de l’annulation des compétitions sportives du fait de la pandémie de Covid-19. En revanche, la
part des femmes dans les divertissements s’élève à 46 %, proportion se rapprochant de la réalité
sociétale.

Femmes vs 2019 -2 pts -1 pt -5 pts +6 pts -2 pts

Une répartition des statuts quasi-identique selon le sexe des personnes indexées mais une
représentation plus importante des femmes dans des rôles positifs que dans des rôles
négatifs

Les rôles de héros, personnage principal et personnage secondaire sont tenus à proportion
équivalente par des hommes et des femmes (5/5 %, 21/24 %, 74/71 %).

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Parmi les rôles attribués, les femmes occupent davantage de rôles à connotation positive
(31 %) que négative28 %).

Femmes vs 2019 -2 pts +3 pts

Une amélioration de la représentation des femmes en situation de précarité et des


femmes perçues comme « non-blanches »

Les résultats de la vague 2020 du baromètre de la diversité montrent une hausse significative
de la présence des femmes en situation de précarité sur les écrans. Leur visibilité a gagné
7 points et atteint 38 %, taux équivalent à la représentation des femmes toutes situations
confondues.

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

De la même manière, la représentation des femmes perçues comme « non-blanches » a


augmenté de 2 points par rapport à 2019 pour atteindre 39 % en 2020.

Une perte de visibilité des femmes en situation de handicap et des femmes de plus de
50 ans

En revanche, en 2020, la part des femmes handicapées est en baisse de 12 points par rapport à
2019. Les femmes handicapées ne sont visibles qu’à hauteur de 20 %.

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Les femmes de plus de 50 ans sont également très peu visibles sur les écrans : elles n’ont été
présentes en 2020 qu’à hauteur de 28 %.

C. Le handicap à la télévision

0,6% (-0,1 point vs. 2019)

La représentation du handicap reste toujours très marginale : seulement 0,6 %* du total des
individus indexés, en 2020, est perçu comme étant en situation de handicap. Cette proportion est
relativement stable depuis 2016 et ne parvient toujours pas à dépasser le seuil symbolique de
1 %, ce qui est toujours très insatisfaisant.

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

En effet, les chiffres issus des différentes études menées par des organismes institutionnels ou
spécialisés montrent que le handicap est bien plus présent dans la population qu’il n’est
représenté à la télévision. Selon les derniers chiffres de l’INSEE, 12 millions de Français sur
66 millions (20 % environ) seraient handicapés ou en situation de handicap.

L’interprétation de ce résultat doit prendre en compte les limites inhérentes à la méthodologie


du baromètre qui ne permet d’indexer que le handicap visible ou le handicap induit ou déclaré
par la personne qui s’exprime à l’écran.

S’agissant de la diversité des handicaps à l’écran, le handicap moteur ne représente, en 2020, que
12 %* des handicaps perçus (forte diminution par rapport à 2019 alors qu’il représentait 54 %*
des personnes indexées). Les personnes en situation de handicap visuel et/ou auditif n’ont,
quant à elles, été perçues qu’à hauteur de 3 %* en 2020, en diminution de 5 points par rapport à
2019. En revanche, la visibilité des handicaps mentaux ou psychiques 9 a fortement progressé :
ces personnes sont désormais visibles à 34 %* soit 27 points de plus que l’année dernière. La
représentation du nanisme a également augmenté de 9 points et s’élève à 12 %*.

Cette répartition se rapproche davantage de la réalité sociale sachant que les handicaps
invisibles représentent la majorité des handicaps répertoriés ; 9,6 millions en étant atteints. La
déficience visuelle concerne, elle, 1,5 millions de personnes et les handicaps liées à la mobilité
10
850 000 personnes .

Évol. vs. 2019


-42 pts -5 pts +27 pts +9 pts -2 pts -3 pts +17 pts

*Résultats pondérés en fonction du rôle tenu par les locuteurs et la durée du programme.
9
Selon le Ministère des sports (handicaps.sports.gouv.fr) : Le handicap mental est la conséquence d’une déficience
intellectuelle. Il se traduit par des difficultés plus ou moins importantes de réflexion, de conceptualisation, de communication
et de prise de décision. Le handicap psychique est, quant à lui, la conséquence d’une maladie mentale ou de troubles du
développement mental. La personne souffre de déséquilibres d’origines diverses qui entachent son mode de comportement
d’une façon momentanée ou durable et inégalement grave. Il n’affecte donc pas directement les capacités intellectuelles
mais plutôt leur mise en œuvre.
10
L’INSEE estime que 13,4 % ont une déficience motrice, 11,4 % sont atteints d’une déficience sensorielle, 9,8 % souffrent
d’une déficience organique, 6,6 % sont atteints une déficience intellectuelle ou mentale, 2 à 3 % de la population utilise un
fauteuil roulant.

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Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

À nouveau, en 2020, il est à souligner que le handicap était essentiellement visible dans les
fictions mises à l’antenne par les chaînes : 69 %* des personnes perçues comme étant en
situation de handicap le sont dans les fictions et celles-ci sont perçues à 44 % comme occupant
un rôle de héros ou de personnage principal.

Ces résultats sont révélateurs de la démarche des éditeurs visant à représenter, de manière
positive, les personnes handicapées dans leurs fictions. Ainsi, peuvent être citées les fictions
telles que, sur NRJ 12, Big Bang Theroy et Young Sheldon dont le personnage central est atteint
d’un trouble du comportement ; sur TF1, la soirée spéciale Pourquoi je vis ? retraçant le parcours
du chanteur Grégory Lemarchal atteint de mucoviscidose ou la fiction à succès Demain nous
appartient ; la soirée spéciale consacrée à la trisomie 21 sur M6, Apprendre à t’aimer ; les fictions
récurrentes de France 2 telles que Vestiaires ou Un si grand soleil ainsi que sur France 3 Plus belle
la vie. Il est également intéressant de noter que de nombreux programmes d’animations mettent
en scène des personnages handicapés : Ninjago sur France 4, Magic ou Bienvenue chez les Loud sur
Gulli.

Pour le reste des programmes, les personnages handicapés sont perçus à hauteur de 12 %* dans
les magazines et les documentaires, à 10 %* dans l’information, 7 %* dans le divertissement et
seulement 1 %* dans les programmes sportifs. Il reste surprenant, si l’on excepte le sport en
raison de l’absence de compétitions du fait de la crise sanitaire, que le divertissement et
l’information peinent à donner la parole aux personnes en situation de handicap. C’est la raison
pour laquelle le premier bilan de la Charte relative à la représentation des personnes handicapées et
du handicap dans les médias audiovisuel signée par les éditeurs le 3 décembre 2019 11 pourra
apporter un éclairage supplémentaire sur cette sous-représentation des personnes handicapées.

11
https://www.csa.fr/Informer/Toutes-les-actualites/Actualites/Charte-relative-a-la-representation-des-
personnes-handicapees-et-du-handicap-dans-les-medias-audiovisuels

21
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Profil-type de la personne perçue comme étant en situation de handicap

Globalement, en 2020, les personnes en situation de handicap sont des hommes perçus comme
« blancs », dans les fictions, plutôt âgés de 35 à 49 ans et inactifs.

D. La représentation des territoires à la télévision

Une quasi-absence de représentation des Outre-mer

Selon les études de l’INSEE, les départements et territoires d’Outre-mer représentent 3,26 % de la
population française.

22
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

En 2020, les personnes résidant dans les territoires et départements d’Outre-mer


représentent 10 %* des personnes indexées, soit un taux de représentation équivalent à 2019.

2020 2019

Outre-mer Outre-mer

10 % 10 %

Cette proportion s’effondre de 9,2 points en retirant France Ô du champ d’indexation : les
personnes perçues comme « résidant dans les territoires d’Outre-mer » ne sont plus visibles qu’à
hauteur de 0,8 %* (0,4 point de plus qu’en 2019).

2020 2020
Indexation hors France Ô Indexation toutes chaînes confondues

Outre-mer Outre-mer

0,8 % 10 %

Toutefois, il convient de souligner que la chaîne France Ô a cessé d’émettre fin aout 2020. La
chaîne n’a donc pas été indexée pour le mois de septembre 2020. Il est intéressant de voir
qu’avec la disparition de la chaîne dédiée à l’Outre-mer, la représentation des territoires
ultramarins a chuté sensiblement : en juin 2020, les territoires ultramarins sont visibles à hauteur
de 16,9%* ; en septembre 2020, ces mêmes territoires ne sont plus visibles qu’à hauteur de
1,5%*.

2020 2020
Indexation toutes chaînes confondues Indexation toutes chaînes confondues
Avant la disparition de France O Après la disparition de France O
juin 2020 Septembre 2020

Outre-mer Outre-mer

16,9 % 1,5 %

23
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Plus précisément, il est intéressant de voir comment le groupe France Télévisions a intégré les
Outre-mer sur l’ensemble de ses autres chaînes, après la disparition de France Ô. Le groupe
12
s’était engagé dans son Pacte pour une meilleure visibilité des Outre-mer à diffuser de manière
décloisonnée, dans l’ensemble de ses programmes et sur l’ensemble de ses chaînes, des
programmes liés aux Outre-mer. Ainsi, en juin 2020, les territoires ultramarins étaient visibles sur
les chaînes publiques à hauteur de 46 %*, en septembre 2020, sur ces mêmes chaînes après la
fin de diffusion de France Ô, ces mêmes territoires étaient visibles à 6,3 %*.

2020 2020
Indexation toutes chaînes du Indexation toutes chaînes du groupe France
groupe France Télévisions Télévisions
y compris France O Après la disparition de France O
juin 2020 Septembre 2020

Outre-mer Outre-mer

46 % 6,3 %

Une représentation toujours aussi urbaine de la société française

13
D’après une étude du CREDOC , la population française serait repartie comme suit : 32 % en
centre-ville, 27 % en banlieue, 25 % dans les zones périurbaines et 16 % dans les espaces ruraux.

*Résultats pondérés en fonction du rôle tenu par les locuteurs et de la durée du programme.
12
https://www.culture.gouv.fr/Actualites/Pour-une-meilleure-visibilite-des-Outre-mer-sur-france.tv

13
CREDOC, Enquêtes « Conditions de vie et Aspirations des Français » (2005-2009).

24
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Les résultats du baromètre montrent que cette répartition territoriale française ne trouve
toujours pas sa traduction à la télévision en 2020. A nouveau, la vision de la France est en
grande majorité urbaine : les personnes habitant dans les centres historiques des villes
représentent 64 %* des personnes indexées, soit 12 points de plus qu’en 2019.

Les zones rurales se font, toutefois, de plus en plus visibles et représentent, en 2020, 16 %* des
lieux de résidence identifiés, soit 6 points de plus qu’en 2019.

En revanche, les personnes résidant dans les grands ensembles de banlieues populaires sont,
quant à elles, toujours aussi peu représentées à l’antenne puisqu’elles n’apparaissent qu’à
hauteur de 4 %* dans les programmes visionnés alors que ces zones seraient habitées par 27 %
de la population. Après une légère augmentation de leur visibilité en 2019, la visibilité des
banlieues a diminué de 3 points en 2020.

De la même manière, la représentation des personnes habitant dans les quartiers périphériques
et les petits immeubles a perdu 5 points de visibilité. Ces personnes n’ont été indexées qu’à
hauteur de 16 %*.

Centre-ville Grands Quartiers Villages


(historique) ensembles périphériques
de banlieues de pavillons
populaires et de petits
immeubles
2020 64 % 4% 16 % 16 %
Évol. vs. 2019 +12 pts -3 pts -5 pts +6 pts

Profil-type de l’habitant des grands ensembles de banlieues populaires

Les personnes évoluant dans les grands ensembles de banlieues populaires sont essentiellement
des hommes (66 %*) perçus comme « non-blancs », et âgés de moins de 20 ans.

25
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

E. Les autres critères de diversité sociale à la télévision

Une représentation toujours aussi faible des plus jeunes et des plus âgés

14
La sous-représentation des plus jeunes et des plus âgés persiste en 2020 : seulement 10 %*
des personnes indexées ont moins de 20 ans et 5 %* plus de 65 ans. En ce qui concerne les
sujets français, ce pourcentage tombe à 3 %* pour les moins de 20 ans mais augmente pour les
plus de 65 ans à 7 %*.

La tranche d’âge de la population la plus représentée est celle des 35 et 49 ans : elle est vue à
hauteur de 39 %* alors qu’elle ne représente que 19 % de la population selon l’INSEE. Ce ratio
augmente à 41 %* lorsque les sujets traités sont français.

Si l’on s’intéresse à la répartition des classes d’âge selon les genres de programme, il est
visible que les moins de 20 ans sont représentés dans les fictions à hauteur de leur présence
dans la société réelle c’est-à-dire à 24 %*. Les 20 à 34 ans sont surreprésentés dans les
divertissements (48 %*) et le sport (36 %*) alors qu’ils représentent tous genres confondus
27 %*.

14
Selon les données 2019 établies par l’INSEE en 2020, la population française est composée de 24 % de personnes de
moins de 20 ans.

26
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Les plus âgées sont, quant à eux, plus présents dans les programmes d’information. Les 50 à
64 ans y représentent 31%* des personnes indexées contre 19 %* tous genres confondus. Les
personnes de plus de 65 ans apparaissent, elles, à hauteur de 7 %* contre 5 %* tous genres
confondus.

Une représentation toujours aussi faible des catégories socioprofessionnelles inférieures

La tendance de 2019 se poursuit en 2020. Les catégories socioprofessionnelles représentées à


l’écran ne sont pas le reflet de la réalité professionnelle française : les catégories
socioprofessionnelles supérieures (CSP+) sont surreprésentées (75 %*) au détriment des
catégories socioprofessionnelles inférieures (CSP-), représentées à hauteur de 9 %*, et des
15
inactifs (16 %*) et ce, alors que selon les chiffres de l’INSEE , les CSP+ et CSP- représentent,
respectivement, 28 % et 27 % de la population et les inactifs 45 %.

*Résultats pondérés en fonction du rôle tenu par les locuteurs et de la durée du programme.
15
Données INSEE Catégorie socioprofessionnelle selon le sexe et l'âge en 2018.

27
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Si l’on s’intéresse à la ventilation des CSP dans les programmes, on peut remarquer que les
CSP- et les inactifs sont sous-représentés dans tous les genres. Alors que ces deux catégories
pèsent pour 72 % dans la population française, elles ne représentent que 25 %* des personnes
indexées dans les programmes.

Les CSP- sont les moins visibles dans le sport (1 %*), l’information (4 %*) et le divertissement
(6 %*) et plus visibles dans les fictions (13 %*) et les magazines et les documentaires (15 %*).

Les inactifs sont, quant à eux, moins présents dans le sport (1 %*) et les magazines et les
documentaires (7 %*). En revanche, ils apparaissaient plus largement dans la fiction (39 %*).

Il apparait clairement que la fiction reste le genre de programmes reflétant le mieux les réalités
sociales et professionnelles de la France.

28
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

On peut souligner que les retraités ne représentent que 2 %* des personnes indexées alors
16
qu’ils sont recensés à hauteur de 33% dans la société française . Les ouvriers sont, quant à eux,
17
représentés à hauteur de 1 %* alors qu’ils composent 12 % de la société française .

Il convient également de noter que ces proportions de représentation déséquilibrée des


catégories socio-professionnelles se retrouvent également si l’on s’intéresse aux CSP des
personnes perçues comme « non-blanches » : ainsi, en 2020, les retraités perçus comme
« non-blancs » représentent 2 % des personnes indexées, les ouvriers 3 % et les cadres, les
professions libérales et les chefs d’entreprise perçus comme « non-blancs » 55 %.

16
Source INSEE année 2018.
17
Source INSEE année 2018

29
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

Une légère augmentation de la représentation des personnes en situation de précarité

Enfin, le nombre de personnes perçues comme étant en situation de précarité sur la vague
18
2020 du baromètre est bien en deçà de la réalité de la société et ne s’élève qu’à 1,2 %*. Cette
proportion connait une évolution significative puisqu’elle passe pour la première fois au-dessus
de la barre des 1% (proportion supérieure à celle de 2019 de plus 0,4 point).

Les personnes vues comme précaires sur les écrans se retrouvent pratiquement de manière
équivalente dans l’information et dans les fictions (respectivement à hauteur de 36 %* et de
35 %*), elles sont également visibles dans les magazines et documentaires (29 %*).

1,2 % (+0,4 point vs. 2019)

Profil-type de la personne perçue comme étant en situation de précarité

Les personnes en situation précaire indexées sont perçues essentiellement comme « non-
blanches » inactives, jeunes, occupant un rôle secondaire et négatif. Elles résident davantage
dans les quartiers périphériques, voire les grands ensembles.

18
La France compte 25,8 millions d’emplois occupés par 22,9 millions de salariés et 3 millions d’indépendants. Parmi ces
emplois, 13 % sont considérés comme des emplois précaires (soit 3,4 millions de personnes). Même si ces chiffres ne
portent que sur les emplois précaires, cela montre bien que la représentation à l’antenne est très éloignée de la réalité.

30
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

III. La représentation de la diversité dans les programmes


d’information diffusés pendant la période de confinement due
à la pandémie de la Covid-19 en avril 2020

L’analyse des résultats du travail d’indexation des programmes d’information permet de dresser
les sept constats suivants :

1er constat : Un niveau de représentation des personnes perçues


comme « non-blanches » différent pendant la période de
confinement

Durant la période de confinement du mois d’avril 2020, les journaux d’information et les
magazines d’information visionnés ont montré une représentation des personnes perçues
comme « non-blanches » légèrement différente de celle observée durant la période normale.

Ainsi, les personnes perçues comme « non-blanches » sont, sur la période indexée, davantage
présentes dans les magazines (20 %*) que dans ceux diffusés en dehors de la période de
confinement (13 %*). Toutefois, ce taux est à relativiser : si on exclut les magazines de la chaîne
France Ô du corpus d’indexation, le taux de représentation des personnes perçues comme « non-
blanches » retrouve son niveau observé hors période de confinement soit 13 %*.

Les personnes perçues comme « non-blanches » ne sont, en revanche, visibles qu’à seulement
11 %* dans les journaux d’information pendant la période de confinement alors qu’elles
étaient présentes à hauteur de 14 %* hors période de confinement.

31
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

La répartition au sein des personnes perçues comme « non-blanches » s’avère pratiquement


identique à celle identifiée dans les résultats de la vague 2020 du baromètre de la diversité.

On remarque ainsi que les personnes perçues comme « non-blanches » les plus visibles sont les
personnes perçues comme noires (44 %*), puis celles perçues comme arabes (28 %*). Les
personnes perçues comme asiatiques sont celles qui sont les moins apparues sur les écrans
(12 %*).

32
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

2ème constat : Une représentation plus qualitative des personnes


perçues comme « non-blanches »

Les journaux d’information et les magazines indexés montrent que les personnes perçues
19
comme « non-blanches » occupent une place importante en tant que « héros » .

Au vu des résultats de l’indexation, parmi les personnes perçues comme « non-blanches » au sein
des magazines, 7 % des personnes indexées sont des présentateurs.

Parmi les personnes perçues comme « non-blanches » dans les journaux d’information, 5 %
sont des « héros », niveau supérieur de plus de 2 points à la période d’indexation classique de la
vague 2020 du baromètre pour ces mêmes personnes.

19
Le rôle de « héros » dans ce type de programmes correspond au statut d’’animateur principal ou du présentateur du
journal.

33
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

3ème constat : Une présence des femmes équivalente lors de la période


de confinement que dans les résultats de la vague 2020 du baromètre
général

Les femmes sont visibles à hauteur de 39 %* lors de la période de confinement sur les
programmes indexés, chiffre un point au-dessus des résultats obtenus en dehors de la période
de confinement.

Ce taux reste toutefois en-deçà de la réalité du poids que représentent les femmes dans la
20
société française (52 % de la population ).

Il est à noter que les femmes occupent 4 % des rôles de héros alors que les hommes n’en
occupent que 2 %.

*Résultats pondérés en fonction du rôle tenu par les locuteurs et de la durée du programme.
20
Source INSEE.

34
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

4ème constat : Une sous-représentation amplifiée des personnes en


situation de handicap lors de la période de confinement

Les personnes en situation de handicap ont perdu en visibilité lors de la période de


confinement : elles ne sont présentes sur les écrans durant la période indexée qu’à hauteur de
0,3 %* soit 0,3 point en-dessous des résultats de la vague 2020, chiffre le plus bas de
représentativité des personnes handicapées enregistrées depuis ces cinq dernières années.

2020 Période de confinement

0,6 % (-0,1 point vs. 2019) 0,3 % (-0,3 point vs. vague2020)

5ème constat : Une visibilité identique en période de confinement que


durant le reste de l’année des personnes en situation de précarité

Lors de la période de confinement, la situation de précarité des personnes indexées a été


perceptible de manière équivalente à celle des résultats globaux soit à hauteur de 1,2 %*.

Il aurait pu être attendu, que durant cette période de crise exceptionnelle qu’a représentée la
période de confinement 2020, la situation de précarité d’un bon nombre de Français ait été
davantage visible.

2020 Période de confinement

1,2 % (+0,5 point vs 2019) 1,2 % (= vague 2020)

35
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

6ème constat : Une représentation qui reste largement urbaine de la


société française

La représentation des territoires issue de l’analyse des résultats de l’indexation durant la période
de confinement est relativement similaire à celle constatée dans les résultats de la vague 2020 du
baromètre de la diversité.

21
Toujours très éloignée de la réalité territoriale de la France , la répartition des territoires donne
une vision largement urbaine de la société : 71 %* des personnes dont le lieu de résidence est
indexé vivent dans les centres villes historiques soit 4 points de plus que dans les résultats de la
vague 2020 du baromètre. Les banlieues sont légèrement plus visibles (1 point de plus) dans les
résultats généraux alors que la visibilité des villages perd elle un point (15 %*)

Centre-ville Grands Quartiers Villages


(historique) ensembles périphériques
de de pavillons
banlieues et de petits
populaires immeubles
2020 67 % 4% 13 % 16 %

Période de
71 % 5% 9% 15 %
confinement

21
Source CREDOC.

36
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

7ème constat : Une représentation des territoires ultramarins plus


importante pendant la période de confinement
22
Les territoires ultramarins représentent 3,26 % de la population française selon l’INSEE . Lors de
la période de confinement, la représentation de ces territoires s’est élevée à 13 %* dans les
programmes indexés, soit 3 points au-dessus de la moyenne de la vague 2020 du baromètre.

Période de confinement 2020

Outre-mer Outre-mer

13 % 10 %

Toutefois, cette proportion perd 10 points lorsque l’on retire les programmes de France Ô du
corpus d’indexation, à l’instar de ce qui se produit pour les résultats généraux de la vague du
baromètre.

Période de confinement Période de confinement


Indexation toutes chaînes confondues Indexation hors France O

Outre-mer Outre-mer

13% 2%

22
Source INSEE.

37
Baromètre de la représentation de la société française
Résultat de la vague 2020

IV. Conclusion

Les résultats de la vague 2020 du baromètre font état d’avancées de la représentation de


certaines catégories de personnes habituellement sous-représentées : la visibilité des personnes
perçues comme « non-blanches » s’améliore quantitativement et qualitativement, la
représentation des femmes se stabilise durablement, les personnes en situation de précarité
sont davantage représentées.

Cependant, cette année encore, les personnes handicapées ne sont que peu présentes à
l’antenne malgré des progrès sensibles dans la fiction, les plus jeunes et les plus âgés peinent à
se retrouver sur les écrans, les catégories socioprofessionnelles inférieures sont encore peu
visibles, la représentation de la France est encore trop centrée sur ses villes et les territoires
ultramarins encore trop peu mis en avant.

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel reconnaît les efforts déployés d’année en année par les
chaînes pour faire évoluer les chiffres. Des fictions innovantes ont d’ailleurs été produites et
programmées afin de promouvoir les populations sous-représentées et de lutter contre les
visions stéréotypées.

Toutefois, si aujourd’hui il apparaît clairement que la juste représentation de la diversité de la


société française est un sujet de préoccupation de tous, auteurs, éditeurs, producteurs,
institutions et politiques, des points de blocage subsistent. C’est la raison pour laquelle le CSA
entend travailler de concert avec les éditeurs afin de trouver des voies et des moyens nouveaux
pour faire évoluer durablement aussi bien quantitativement que qualitativement les
représentations des personnes les moins présentes sur nos écrans.

38

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