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Niger

Code pétrolier
Loi n°2007-01 du 31 janvier 2007

[NB - Loi n°2007-01 du 31 janvier 2007 portant Code pétrolier]

Sommaire :

Titre 1 - Dispositions communes aux opérations pétrolières................................................ 2


Chapitre 1 - Dispositions générales...................................................................................... 2
Chapitre 2 - Personnes habilitées à entreprendre des opérations pétrolières ....................... 6
Chapitre 3 - Occupation des terrains nécessaires à la réalisation des opérations pétrolières7
Chapitre 4 - Conduite des opérations pétrolières ............................................................... 10
Chapitre 5 - Dispositions relatives à la protection de l’environnement ............................. 11
Titre 2 - Prospection, recherche, exploitation et transport des hydrocarbures par
canalisations............................................................................................................................ 12
Chapitre 1 - Prospection ..................................................................................................... 12
Chapitre 2 - Recherche ....................................................................................................... 13
Chapitre 3 - Exploitation .................................................................................................... 16
Chapitre 4 - Transport des hydrocarbures par canalisations .............................................. 20
Titre 3 - Contrats pétroliers .................................................................................................. 24
Chapitre 1 - Dispositions communes aux contrats pétroliers ............................................. 24
Chapitre 2 - Des différents types de contrats pétroliers ..................................................... 24
Titre 4 - Régime fiscal, douanier et de changes des opérations pétrolières ...................... 25
Chapitre 1 - Régime fiscal.................................................................................................. 25
Chapitre 2 - Régime douanier ............................................................................................ 31
Chapitre 3 - Régime des changes ....................................................................................... 32
Titre 5 - Dispositions administratives et financières ........................................................... 33
Chapitre 1 - Ristournes et répartition des recettes pétrolières............................................ 33
Chapitre 2 - Surveillance administrative et technique et contrôle financier ...................... 34
Titre 6 - Infractions, sanctions et règlement des différends ............................................... 35
Chapitre 1 - Infractions et sanctions................................................................................... 35
Chapitre 2 - Règlement des différends ............................................................................... 36
Titre 7 - Dispositions diverses transitoires et finales........................................................... 36

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Titre 1 - Dispositions communes aux opérations pétrolières

Chapitre 1 - Dispositions générales

Art.1.- La présente loi fixe le régime juridique, fiscal, douanier et de change des activités de
prospection, de recherche, d’exploitation et de transport des hydrocarbures sur le territoire de
la République du Niger.

Les dispositions de la présente loi ne s’appliquent pas :


 aux activités relevant du secteur pétrolier aval ;
 aux activités régies par le Code minier en vigueur en République du Niger.

Art.2.- Pour l’application de la présente loi, on entend par :

Accord d’unitisation : l’accord par lequel plusieurs titulaires de permis d’exploitation ou


d’autorisations exclusives d’exploitation contigus et portant sur un même gisement commer-
cial, désignent un opérateur unique pour le gisement et s’entendent sur les conditions de fi-
nancement des dépenses et de partage des produits résultant du développement et de
l’exploitation de ce gisement ;

Année civile : une période de douze mois consécutifs commençant le 1er janvier et se termi-
nant le 31 décembre suivant ;

Autorisation :
 l’autorisation de prospection,
 l’autorisation exclusive de recherche,
 l’autorisation exclusive d’exploitation,
 ou l’autorisation de transport intérieur ;

Autorisations : au moins deux autorisations de même nature ou de natures différentes ;

Autorisation minière d’hydrocarbures : au singulier, l’autorisation exclusive de recherche ou


l’autorisation exclusive d’exploitation. Au pluriel, aux moins deux autorisations minières
d’hydrocarbures de même nature ou de natures différentes ;

Co-titulaire : la personne titulaire avec d’autres d’un permis ou d’une autorisation ;

Consortium : tout groupement de sociétés ou autres entités juridiques constitué en vue


d’effectuer des opérations pétrolières de quelques natures que ce soit, dont les membres sont
conjointement titulaires d’un permis ou d’une autorisation. Un consortium peut être créé pos-
térieurement à la conclusion d’un contrat pétrolier. Le terme consortium n’est utilisé dans la
présente loi que dans un souci de commodité et ne saurait en aucun cas indiquer une intention
quelconque de la part des sociétés et personnes morales constituant le Consortium, de former
entre elles une entité dotée de la personnalité juridique d’après les lois de quelque Etat ou
juridiction que ce soit ;

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Contrat de concession : le contrat pétrolier, attaché à un permis de recherche, dans lequel


l’Etat s’engage, en cas de découverte d’hydrocarbures jugée commerciale, à octroyer un per-
mis d’exploitation ;

Contrat de partage de production : le contrat pétrolier dans lequel le titulaire s’engage à effec-
tuer les opérations pétrolières, à ses frais et risques, pour le compte de l’Etat moyennant une
part des hydrocarbures produits sur la zone contractuelle liée comme rémunération en cas
d’exploitation ;

Contrat pétrolier : le contrat attaché à une autorisation minière d’hydrocarbures, un titre mi-
nier d’hydrocarbures ou une autorisation de transport intérieur dans lequel l’Etat et le titulaire
s’entendent sur les conditions dans lesquelles ce dernier va effectuer les opérations pétrolières
au Niger ;

Contrat pétrolier type : le projet de contrat de concession ou de contrat de partage de produc-


tion annexé au décret d’application ;

Contrôle :
 soit la détention directe ou indirecte par une personne physique ou morale, d’un pourcen-
tage d’actions ou de parts sociales suffisant pour donner lieu à la majorité des droits de
vote à l’assemblée générale d’une société ou pour permettre l’exercice d’un pouvoir dé-
terminant de direction de la société concernée,
 soit la minorité de blocage des décisions de l’assemblée générale d’une société déterminée
dans les conditions prévues par l’acte uniforme OHADA sur le droit des sociétés commer-
ciales et le groupement d’intérêt économique,
 soit l’exercice du pouvoir déterminant de direction mentionné ci-dessus en vertu d’accords
ou de pactes, statutaires ou non, conclus entre actionnaires ;

Convention de transport : le contrat attaché à une autorisation de transport intérieur ;

Cost oil : la part de la production totale d’hydrocarbures d’une autorisation exclusive


d’exploitation, nette de la redevance ad valorem, affectée au remboursement des coûts pétro-
liers effectivement supportés par le titulaire au titre du contrat pétrolier, pour la réalisation des
opérations pétrolières ;

Cost stop : le pourcentage maximum de la production totale d’hydrocarbures d’une autorisa-


tion exclusive d’exploitation, nette de la redevance ad valorem, qui peut être affecté au rem-
boursement des coûts pétroliers au titre d’un exercice fiscal ;

Coûts pétroliers : les charges encourues par le titulaire pour la conduite des opérations pétro-
lières selon les règles définies dans le contrat pétrolier et, le cas échéant, les règles de l’art en
usage dans l’industrie pétrolière internationale ;

Décret d’application : le décret pris pour l’application de la présente loi, mentionné à l’article
162 ci-dessous ;

Dollar : la monnaie ayant cours légal aux Etats-Unis d’Amérique ;

Données pétrolières : toutes informations et données géologiques, géophysiques et géochimi-


ques obtenues par le titulaire à l’occasion des opérations pétrolières et notamment les diagra-

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phies, cartes, études, rapports d’études, déblais de forage, carottes, échantillons, résultats
d’analyses, résultats de tests, mesures sur les puits productifs, évolution des pressions ;

Etat : la République du Niger, toute personne physique ou toute personne morale de droit pu-
blic dûment habilitée et autorisée pour agir en son nom ;

Etude de faisabilité : l’évaluation et la délimitation d’un gisement à l’intérieur d’une zone


contractuelle ainsi que toute étude économique et technique permettant d’établir le caractère
commercial ou non du gisement ;

Gaz naturel : le gaz sec et le gaz humide, produits isolément ou en association avec le pétrole
brut ainsi que tout autre constituant gazeux extraits des puits ;

Gisement : une entité géologique imprégnée d’hydrocarbures ;

Gisement commercial : un gisement dont la rentabilité économique et la faisabilité technique


ont été mises en évidence par une étude de faisabilité et qui peut être développé et exploité
dans des conditions économiques, conformément aux règles en usage dans l’industrie pétro-
lière internationale ;

Hydrocarbures : pétrole brut et gaz naturel ;

Opérateur : toute société pétrolière titulaire ou co-titulaire d’un permis ou d’une autorisation,
à laquelle est confiée la charge de la conduite et de l’exécution des opérations pétrolières
conformément aux stipulations du contrat pétrolier ;

Opérations pétrolières : les activités de prospection, de recherche, d’exploitation, de stockage


et de traitement d’hydrocarbures, de construction et d’exploitation de systèmes de transport
des hydrocarbures par canalisations, entreprises sur le territoire de la République du Niger, à
l’exclusion des activités de raffinage des hydrocarbures, de stockage et de distribution des
produits pétroliers ;

Organisme public : l’établissement public à caractère industriel ou commercial, la société


d’Etat ou la société d’économie mixte au sens de l’ordonnance n°86-001 du 10 janvier 1986
portant régime général des établissements publics, sociétés d’Etat et sociétés d’économie mix-
te ou des textes subséquents relatifs aux entreprises publiques ou parapubliques, créé en vue
de l’exercice d’une ou de plusieurs opérations pétrolières ou habilité à exercer de telles activi-
tés conformément aux lois et règlements en vigueur en République du Niger ;

Permis ou titre minier d’hydrocarbures : au singulier, un permis de recherche ou un permis


d’exploitation. Au pluriel, aux moins deux titres miniers d’hydrocarbures de même nature ou
de natures différentes ;

Pétrole brut : l’huile minérale brute, asphalte, ozokérite et tous autres hydrocarbures liquides à
l’état naturel ou obtenus par condensation ou extraction, y compris les condensas et les liqui-
des de gaz naturel ;

Point de livraison : le point de transfert, par le titulaire à ses acheteurs, de la propriété des
hydrocarbures, soit au point de chargement F.O.B. au port d’embarquement sur la côte mari-
time, soit à tout autre point fixé par le contrat pétrolier et situé à l’intérieur ou à l’extérieur de
la République du Niger ;

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Produits pétroliers : tous les produits résultant des opérations de raffinage, notamment carbu-
rants automobiles, carburants aviation, soutes maritimes et pétrole lampant ;

Profit oil : le solde de la production totale d’hydrocarbures d’une autorisation exclusive


d’exploitation, après déduction de la redevance ad valorem et de la part prélevée au titre du
cost oil ;

Programme de travail minimum : les travaux et dépenses convenus entre l’Etat et le titulaire,
que ce dernier s’engage à réaliser ;

Secteur pétrolier aval : les activités de raffinage des hydrocarbures, de transport, de stockage
et de distribution des produits pétroliers ;

Société pétrolière : l’organisme public ou la société commerciale justifiant des capacités tech-
niques et financières pour mener à bien tout ou partie des opérations pétrolières, y compris la
construction ou l’exploitation d’un système de transport des hydrocarbures par canalisations
conformément aux dispositions légales, réglementaires et contractuelles ;

Substances connexes : les substances extraites à l’occasion de la recherche et l’exploitation


des hydrocarbures, à l’exception des hydrocarbures elles-mêmes et des substances relevant du
Code minier de la République du Niger ;

Système de transport des hydrocarbures par canalisations : les canalisations et installations


affectées au transport des hydrocarbures, y compris les stations de pompage, les systèmes de
télécommunication, les installations de stockage, de traitement et de chargement des hydro-
carbures ainsi que tous les équipements accessoires, les extensions, modifications et ajouts à
venir, construits sur ou traversant le territoire de la République du Niger ;

Tax oil : la part de l’Etat au titre du profit oil ;

Titulaire : la société pétrolière ou le consortium comprenant au moins une société pétrolière,


autorisé à effectuer des opérations pétrolières en République du Niger en vertu d’une autorisa-
tion ou d’un permis. Le terme titulaire désigne également les co-titulaires ;

Zone contractuelle : à tout moment la superficie à l’intérieur du périmètre d’une autorisation


ou d’un permis, après déduction, le cas échéant, des superficies rendues par le titulaire.

Art.3.- Les gisements et accumulations naturelles d’hydrocarbures que recèlent le sol et le


sous-sol du territoire de la République du Niger, découverts ou non, sont et demeurent la pro-
priété exclusive de l’Etat.

Aux fins des opérations pétrolières, l’Etat exerce des droits souverains sur l’ensemble du terri-
toire de la République du Niger.

Nul ne peut entreprendre des opérations pétrolières sur le territoire de la République du Niger
s’il n’y a été préalablement autorisé par l’Etat, dans les conditions fixées par les textes en vi-
gueur.

Les dispositions de l’alinéa précédent s’appliquent également aux propriétaires du sol.

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Art.4.- Les données pétrolières sont la propriété de l’Etat et doivent être transmises au minis-
tre chargé des hydrocarbures dès leur obtention, acquisition, préparation ou traitement, sauf
dispositions contraires prévues par la présente loi et les textes pris pour son application, et ne
peuvent être publiées, reproduites ou faire l’objet de transaction sans l’approbation préalable
du ministre chargé des hydrocarbures.

Art.5.- L’Etat traite en toute souveraineté les demandes d’autorisations ou de permis, ainsi
que les offres de contrats pétroliers relatives à l’exercice des opérations pétrolières. Le rejet
absolu ou conditionnel des demandes ou offres, qu’il soit motivé ou non, n’ouvre droit à au-
cun recours ni indemnisation au profit des requérants.

Sauf disposition contraire de la présente loi et sous réserve des droits acquis, aucun droit de
priorité ou de préférence ne peut être accordé à un requérant en cas d’offres ou demandes
concurrentes.

Les modalités de demandes d’autorisations ou de permis, notamment les informations devant


figurer dans les projets de contrats pétroliers soumis aux autorités compétentes, sont fixées
par voie réglementaire.

Art.6.- L’octroi d’une autorisation ou d’un permis en vue de la réalisation d’opérations pétro-
lières ne fait pas obstacle à ce que des autorisations ou titres, aux fins de recherche ou
d’exploitation de substances minérales autres que les hydrocarbures, soient accordés, le cas
échéant à des tiers, sur la zone contractuelle objet de l’autorisation ou du permis concerné.

Réciproquement, l’octroi d’autorisations ou de titres en vue de la recherche ou de


l’exploitation de substances minérales autres que les hydrocarbures ne fait pas obstacle à ce
que des autorisations ou permis relatifs aux opérations pétrolières soient accordés, le cas
échéant, sur tout ou partie des périmètres couverts par les titres miniers concernés.

Au cas où des droits afférents à des substances minérales différentes se superposent, l’activité
du titulaire des droits les plus récents sera conduite de manière à ne pas entraver l’activité du
titulaire des droits les plus anciens.

Art.7.- Les activités relatives aux opérations pétrolières sont considérées comme actes de
commerce. Sous réserve des dispositions de la présente loi, des textes pris pour son applica-
tion et des lois et règlements concernant l’Etat et les organismes publics, ces activités sont
soumises aux lois et règlements régissant l’activité commerciale en République du Niger.

Chapitre 2 - Personnes habilitées à entreprendre des opérations pétrolières

Art.8.- L’Etat peut mener pour son propre compte soit directement, soit par l’intermédiaire
d’un organisme public, seul ou en association avec des tiers nationaux ou étrangers, des opé-
rations pétrolières conformément aux dispositions de la présente loi et des textes pris pour son
application.

L’Etat peut également, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un organisme public, pren-
dre une participation dans une autorisation ou un permis ou dans le capital social d’une socié-
té titulaire, dans les conditions et suivant les modalités prévues par la présente loi, les textes
pris pour son application et le contrat pétrolier.

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Dans ce cas, sauf stipulation contraire de la présente loi, des textes pris pour son application
ou du contrat pétrolier, l’Etat ou l’organisme public concerné a les mêmes droits et obliga-
tions que le titulaire de l’autorisation ou du permis, ou les autres actionnaires de la société
titulaire, en proportion de sa participation.

Lorsque l’Etat entreprend ou fait entreprendre pour son compte des activités régies par la pré-
sente loi, il y demeure soumis autant qu’elle puisse être applicable, sauf pour les activités en-
treprises sous l’autorité du ministre chargé des hydrocarbures pour améliorer la connaissance
géologique du territoire du Niger ou pour des fins scientifiques.

Art.9.- Sous réserve des dispositions de l’article précédent, les opérations pétrolières, à
l’exception des opérations de prospection, ne peuvent être entreprises sur le territoire de la
République du Niger que par des sociétés pétrolières ou des consortiums comprenant au
moins une Société Pétrolière.

Les sociétés membres d’un consortium dépourvues de la qualité de société pétrolière ne doi-
vent pas détenir, individuellement ou conjointement, le contrôle du consortium. La société
pétrolière ou l’une des sociétés pétrolières, membre du consortium assure, en qualité
d’opérateur, la conduite des opérations pétrolières. L’opérateur est tenu de justifier d’une ex-
périence satisfaisante dans la conduite d’opérations pétrolières, notamment dans des zones et
conditions similaires à la zone contractuelle et en matière de protection de l’environnement.

Les accords et autres conventions relatifs à tout consortium sont soumis à l’approbation pré-
alable du ministre chargé des hydrocarbures.

Art.10.- Tout titulaire exerçant des opérations pétrolières en République du Niger peut être,
soit de droit nigérien, soit de droit étranger.

Lorsqu’il est de droit étranger, il doit justifier d’au moins un établissement stable en Républi-
que du Niger pour la réalisation des opérations de prospection et d’une société de droit nigé-
rien, immatriculée au Registre du commerce et du crédit mobilier, pour la réalisation des opé-
rations de recherche, d’exploitation et de transport. Tout titulaire de droit nigérien doit se
conformer à la législation et à la réglementation sur les sociétés commerciales en vigueur en
République du Niger.

Chapitre 3 - Occupation des terrains nécessaires


à la réalisation des opérations pétrolières

Art.11.- Tout titulaire autorisé à entreprendre des opérations pétrolières sur le territoire de la
République du Niger peut occuper les terrains nécessaires à la réalisation desdites opérations
ou des opérations assimilées, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la zone contractuelle, objet
de son autorisation ou de son permis.

Pour l’application des dispositions de l’alinéa précédent, l’Etat peut autoriser, tant sur les dé-
pendances de son domaine public ou de son domaine privé, que sur les propriétés appartenant
à des personnes physiques ou morales de droit privé ou à d’autres personnes publiques,
l’occupation des terrains nécessaires à la réalisation des opérations pétrolières ou des opéra-
tions assimilées.

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Les conditions et les modalités d’occupation des terrains mentionnés ci-dessus sont fixées par
la présente loi, les textes pris pour son application, la législation ou la réglementation doma-
niale en vigueur en République du Niger.

Art.12.- Pour l’application des dispositions relatives à l’occupation des terrains et sans préju-
dice des autres dispositions de la présente loi ou des stipulations du contrat pétrolier concer-
nant notamment la détermination des coûts pétroliers, sont assimilées aux opérations pétroliè-
res proprement dites, définies à l’article 2 ci-dessus, les activités et travaux suivants :
 l’établissement et l’exploitation de centrales, postes et lignes électriques ;
 la construction ou la mise en place de systèmes de télécommunication ;
 la réalisation d’ouvrages de secours ;
 le stockage et la mise en dépôt des matériaux, équipements, produits et déchets, ainsi que
les installations destinées au ballastage et à l’élimination de la pollution ;
 les constructions destinées au logement, aux loisirs, à l’hygiène, aux soins et à
l’instruction du personnel et de leur famille ;
 l’établissement ou l’amélioration de toutes voies de communication et notamment les rou-
tes, ponts, chemins de fer, rigoles, canaux, ports fluviaux, terrains d’atterrissage ;
 l’établissement de bornes repères et de bornes de délimitation.

Les installations de télécommunication, les lignes électriques, les adductions d’eau et les in-
frastructures médicales, scolaires, sportives et récréatives ainsi que les voies de communica-
tion créées par le titulaire peuvent être ouvertes à l’usage du public ou des tiers dans les
conditions prévues par le contrat pétrolier.

Art.13.- Sous réserve des dispositions légales et réglementaires particulières à chacun des
points ci-après, le titulaire peut, sur le territoire de la République du Niger, et dans les condi-
tions définies au présent titre :

1) occuper les terrains nécessaires à l’exécution des travaux de recherche et d’exploitation,


aux activités connexes de ces derniers et aux logements du personnel affecté aux chantiers
pendant la recherche et l’exploitation, les constructions destinées au logement, aux loisirs, à
l’hygiène, aux soins et à l’instruction du personnel ;

2) procéder ou faire procéder aux travaux d’infrastructures nécessaires aux opérations liées à
la recherche et à l’exploitation, notamment à l’établissement de bornes repères et de bornes de
délimitation, au transport du matériel, des équipements et des produits extraits, au stockage et
à la mise en dépôt des matériaux, équipements, produits et déchets, ainsi qu’au ballastage et à
l’élimination de la pollution ;

3) exécuter ou faire exécuter les sondages et les travaux requis pour l’approvisionnement en
eau du personnel et les prises d’eau, les travaux et les installations nécessaires à
l’établissement et l’exploitation de centrales, postes et lignes électriques, la construction ou la
mise en place de systèmes de télécommunication, la réalisation d’ouvrages de secours,
l’établissement ou l’amélioration de toutes voies de communication et notamment les routes,
ponts, chemins de fer, rigoles, canaux, ports fluviaux, terrains d’atterrissage ;

4) prendre et utiliser ou faire prendre et utiliser pour les besoins de ses activités et de façon
sécuritaire et selon les règles de l’art les matériaux du sol extraits des terrains du domaine
public ou privé de l’Etat ou des autres collectivités publiques.

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Art.14.- L’occupation des terrains relevant du domaine privé de l’Etat est autorisée dans le
cadre d’une concession industrielle provisoire octroyée au titulaire par arrêté conjoint du mi-
nistre en charge des hydrocarbures et du ministre en charge des domaines. L’acte de conces-
sion et le cahier des charges y afférent sont approuvés par le titulaire et fixent la durée de la
concession, qui ne peut être inférieure à celle de l’autorisation ou du permis pour lequel ladite
concession est octroyée.

Les dépendances du domaine public sont occupées en vertu d’une autorisation d’occupation
privative du domaine public octroyée au titulaire par arrêté conjoint du ministre en charge des
hydrocarbures et du ministre en charge des domaines. La durée de l’autorisation d’occupation
privative du domaine public ne peut être inférieure à celle de l’autorisation ou du permis pour
lequel cette autorisation est octroyée.

La composition des dossiers de demande de concession ou d’autorisation d’occupation priva-


tive du domaine public est fixée par le décret d’application de la présente loi.

Art.15.- Les demandes tendant à l’occupation des propriétés privées ou des terres faisant
l’objet de droits coutumiers sont adressées au ministre chargé des hydrocarbures qui saisit les
autorités compétentes en vue de l’expropriation des terrains concernés, de leur incorporation
dans le domaine public ou privé de l’Etat, puis de leur mise à la disposition du titulaire.

L’expropriation est poursuivie conformément aux dispositions prévues par les lois et règle-
ments régissant l’expropriation pour cause d’utilité publique en République du Niger. Elle
donne lieu au versement, aux propriétaires ou aux détenteurs des droits coutumiers évincés,
d’une indemnisation dont le montant est négocié à l’amiable avec ces derniers dans les condi-
tions prévues par le décret d’application.

A défaut d’accord amiable, le montant de l’indemnité d’expropriation est fixé conformément


aux lois et règlements en vigueur régissant l’expropriation pour cause d’utilité publique.

Art.16.- Lorsque tout ou partie d’une zone contractuelle n’est plus couverte par une autorisa-
tion ou un permis pour quelque raison que se soit, la partie concernée fait retour au domaine
public ou privé de l’Etat, suivant son affectation initiale, libre de tout droit.

Toutefois, le titulaire conserve ses droits sur les travaux et installations réalisés en application
des dispositions de l’article 13 ci-dessus, sous réserve que ces travaux et installations soient
utilisés dans le cadre de ses activités sur la partie conservée de la zone contractuelle concernée
ou sur toute autre zone contractuelle dont il est titulaire ou co-titulaire.

Ce retour au domaine public ou privé de l’Etat est précisé dans les textes réglementaires pris
dans chacun des cas susvisés et fera l’objet d’une publication au Journal Officiel de la Répu-
blique du Niger conformément aux dispositions du décret d’application.

Art.17.- Sous réserve de l’alinéa 2 de l’article 16 ci-dessus, à l’expiration d’un permis de re-
cherche, d’un permis d’exploitation, ou d’une autorisation de transport intérieur, l’Etat peut
demander et obtenir de droit, le transfert à son profit de l’ensemble des biens immobiliers
édifiés sur les terrains mis à la disposition du titulaire, ainsi que des immeubles par destina-
tion affectés aux opérations pétrolières, sans que le titulaire ne puisse prétendre à une quel-
conque indemnisation.

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Constituent des immeubles soumis aux dispositions du présent article, les puits, bâtiments,
raffineries, machines, équipements, matériels, outillages de sondage, ouvrages utilisés pour
l’exploitation des gisements, les infrastructures de stockage, et le transport intérieur des hy-
drocarbures et tout autre ouvrage, rattachés au sol à perpétuelle demeure.

Sont également immeubles par destination, les machines, engins, matériels et outillages non
rattachés au sol à perpétuelle demeure, qui sont directement affectés aux opérations pétroliè-
res.

Chapitre 4 - Conduite des opérations pétrolières

Art.18.- L’opérateur doit conduire les opérations pétrolières dont il a la charge avec diligence
et suivant les règles de l’art en usage dans l’industrie pétrolière internationale.

Art.19.- L’opérateur peut, sous sa responsabilité, sous-traiter à des entreprises qualifiées les
opérations pétrolières dont il a la charge.

Les sous-traitants se conforment aux obligations incombant à l’opérateur en ce qui concerne


la conduite des opérations pétrolières et le respect des règles de protection de
l’environnement.

Le titulaire est tenu de communiquer pour avis au ministre chargé des hydrocarbures ou à
l’organisme public tous les contrats de sous-traitance signés dans le cadre des opérations pé-
trolières.

Art.20.- Le titulaire ainsi que ses sous-traitants accordent la préférence aux entreprises nigé-
riennes pour les contrats de construction, de fourniture et de prestation de services, à condi-
tions équivalentes de qualité, prix, quantité, délais de livraison, conditions de paiement et ser-
vices après vente.

Art.21.- Le titulaire ainsi que ses sous-traitants doivent employer en priorité du personnel
qualifié de nationalité nigérienne pour les besoins de leurs opérations pétrolières.

A cette fin, dès le début des opérations pétrolières, le titulaire établit et finance un programme
de formation de personnes de nationalité nigérienne de toutes qualifications, dans les condi-
tions fixées par la présente loi, les textes pris pour son application et le contrat pétrolier.

Art.22.- Le titulaire et ses sous-traitants appliquent les normes d’hygiène, de sécurité et de


protection de l’environnement au cours des opérations pétrolières, conformément aux disposi-
tions législatives et réglementaires en vigueur, ainsi qu’à la pratique ayant cours dans
l’industrie pétrolière internationale. Le titulaire porte à la connaissance des autorités adminis-
tratives compétentes, dans les plus brefs délais, tout accident grave survenu pendant le dérou-
lement des opérations pétrolières.

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Chapitre 5 - Dispositions relatives à la protection de l’environnement

Art.23.- Le titulaire doit réaliser les opérations pétrolières dans le respect de la législation en
vigueur relative à la protection de l’environnement et de manière à assurer la conservation des
ressources naturelles, notamment celle des gisements, et la protection des caractéristiques
naturelles de l’environnement.

Il doit prendre toutes les mesures destinées à préserver la sécurité des personnes et des biens
et à protéger les milieux naturels et les écosystèmes.

Art.24.- Le ministre chargé des domaines, le ministre chargé de l’environnement, le ministre


chargé des hydrocarbures et le ministre chargé de la culture peuvent instituer, par arrêtés
conjoints, des périmètres de protection autour des agglomérations, terrains de culture, planta-
tions, points d’eau, sites, lieux culturels et lieux de sépulture.

Toute occupation de terrains et tous travaux de recherche et d’exploitation à l’intérieur de ces


périmètres sont soumis à une autorisation accordée par arrêté conjoint des ministres concer-
nés, mentionnés à l’alinéa précédent.

Pour l’occupation des terrains nécessaires à la réalisation des opérations pétrolières, les moda-
lités d’octroi de l’autorisation prévue à l’alinéa ci-dessus sont fixées par les textes instituant
lesdits périmètres de protection, sans préjudice des conditions, informations et documents
exigés par ailleurs par la présente loi, les textes pris pour son application ou la législation fon-
cière et domaniale.

Art.25.- Lorsqu’un périmètre du patrimoine naturel ou culturel national est classé patrimoine
mondial par demande souveraine de l’Etat, l’exercice des opérations pétrolières à l’intérieur
de ce périmètre se fera dans le respect des dispositions prévues à cet effet dans les conven-
tions de l’UNESCO.

Art.26.- Toute demande d’octroi d’un permis de recherche ou d’une autorisation exclusive de
recherche doit être accompagnée de l’engagement de réaliser, dans les douze mois qui suivent
l’octroi de ce permis ou de cette autorisation, une étude d’impact sur l’environnement ap-
prouvée par le ministre chargé de l’environnement.

Toute demande d’octroi d’un permis d’exploitation, d’une autorisation exclusive


d’exploitation ou d’une autorisation de transport intérieur doit être accompagnée d’une étude
d’impact sur l’environnement approuvée par le ministre chargé de l’environnement.

Les modalités de l’étude d’impact sur l’environnement prévue aux alinéas 1 et 2 du présent
article sont fixées par le décret d’application. Les mesures de protection de l’environnement
qui y sont contenues sont annexées au contrat pétrolier.

Art.27.- Le titulaire est tenu de se conformer à la législation et à la réglementation en vigueur


en République du Niger relatives aux établissements dangereux, insalubres ou incommodes.

A ce titre, les ateliers, usines, magasins, chantiers et établissements du titulaire affectés aux
opérations pétrolières sont classés, le cas échéant, conformément à ladite législation et régle-
mentation et soumis à la surveillance des autorités administratives compétentes.

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La construction et l’exploitation des installations et bâtiments mentionnés à l’alinéa ci-dessus


peuvent être soumises à autorisation préalable dans les conditions prévues par la législation
relative à la protection de l’environnement et aux établissements classés.

Titre 2 - Prospection, recherche, exploitation et transport des hydrocarbu-


res par canalisations

Chapitre 1 - Prospection

Art.28.- On entend par prospection, les travaux préliminaires de reconnaissance générale et


de détection d’indices d’hydrocarbures notamment par l’utilisation de méthodes géologiques,
géophysiques ou géochimiques à l’exclusion des forages dépassant une profondeur de 300 m.

Art.29.- Les travaux de prospection ne peuvent être entrepris qu’en vertu d’une autorisation
de prospection. Celle-ci est accordée à toute personne morale ou physique, pour une durée
d’un an, par arrêté du ministre chargé des hydrocarbures suivant les modalités fixées par le
décret d’application.

Art.30.- L’autorisation de prospection ne peut porter sur un périmètre faisant l’objet d’une
autorisation minière d’hydrocarbures ou d’un titre minier d’hydrocarbures.

Art.31.- L’autorisation de prospection confère à son titulaire un droit non exclusif de prospec-
tion dans le périmètre défini. Elle n’est ni amodiable, ni cessible, ni transmissible.

Toutefois, si une société pétrolière ou un consortium dépose une demande d’octroi d’un per-
mis ou d’une autorisation minière d’hydrocarbures tout titulaire d’une autorisation de pros-
pection sur tout ou partie du périmètre concerné qui, le premier, dépose une demande concur-
rente bénéficie, à des conditions au moins équivalentes, d’un droit de préférence pour l’octroi
du permis ou de l’autorisation minière d’hydrocarbures sollicitée.

Le titulaire d’une autorisation de prospection qui, le premier, dépose une demande tendant à
l’octroi d’un permis ou d’une autorisation minière d’hydrocarbures sur un périmètre couvert
totalement ou partiellement par son autorisation bénéficie également, à des conditions au
moins équivalentes, d’un droit de préférence sur tout autre titulaire d’une autorisation de
prospection demandeur d’un permis ou d’une autorisation minière d’hydrocarbures sur le
même périmètre.

Art.32.- L’autorisation de prospection peut être restreinte ou retirée à tout moment, même en
l’absence de faute de son titulaire, sans indemnisation et sans droit de recours de quelque na-
ture que ce soit, par décision motivée du ministre chargé des hydrocarbures.

Sous réserve des dispositions concernant l’exercice du droit de préférence mentionné à


l’article 31, l’autorisation de prospection devient caduque de plein droit en cas d’attribution
d’une autorisation minière d’hydrocarbures ou d’un titre minier d’hydrocarbures sur la zone
contractuelle objet de cette autorisation ou de ce titre, sans que ceci ne donne droit à une quel-
conque indemnisation au titulaire de l’autorisation de prospection.

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Chapitre 2 - Recherche

Art.33.- On entend par travaux de recherche l’ensemble des éléments ci-dessous :


 les activités de prospection définies à l’article 28 ;
 les investigations directes ou indirectes en profondeur, notamment au travers de forages
d’exploration et d’études de détail, destinées à découvrir des gisements Commerciaux ;
 les activités d’évaluation et de délimitation d’un gisement présumé commercial ;
 les activités liées à l’abandon des gisements et des installations de surface et de fond
n’ayant pas fait l’objet d’un permis d’exploitation ou d’une autorisation exclusive
d’exploitation.

Art.34.- Les travaux de recherche ne peuvent être entrepris qu’en vertu d’une autorisation
exclusive de recherche ou d’un permis de recherche attribué(e) par arrêté du ministre chargé
des hydrocarbures. Les modalités de demande de l’autorisation exclusive de recherche ou du
permis de recherche sont fixées par le décret d’application. Le projet de contrat pétrolier, pro-
posé par le requérant sur la base du contrat pétrolier type, qui comporte un programme de
travail minimum, constitue un élément du dossier de demande d’autorisation exclusive de
recherche ou de permis de recherche.

Art.35.- L’autorisation exclusive de recherche ou le permis de recherche confère à son titulai-


re le droit exclusif d’effectuer dans sa zone contractuelle les travaux de recherche
d’hydrocarbures dans les conditions et suivant les modalités fixées par la présente loi, son
décret d’application et le contrat pétrolier.

L’autorisation exclusive de recherche ou le permis de recherche crée un droit distinct de la


propriété du sol. Ils peuvent faire l’objet de mutations conformément aux articles 51 à 54 de la
présente loi.

Art.36.- L’autorisation exclusive de recherche ou le permis de recherche confèrent à leurs


titulaires la libre disposition de leur part des hydrocarbures ainsi que des substances connexes
extraites du sol à l’occasion des recherches et des essais de production, sous réserve d’une
déclaration au ministre chargé des hydrocarbures.

Art.37.- Tout consortium, dont les membres envisagent de solliciter conjointement


l’attribution d’un permis de recherche ou d’une autorisation exclusive de recherche doit, pré-
alablement à cette attribution, soumettre à l’approbation du ministre chargé des hydrocarbu-
res, tous les projets d’accords, protocoles et contrats passés à cet effet. Les modifications de
ces accords, protocoles et contrats doivent aussi être soumises à la même procédure. Les so-
ciétés membres du consortium désignent l’opérateur dans le cadre des accords, protocoles et
contrats soumis à la procédure ci-dessus.

Art.38.- Une ou plusieurs société (s) titulaire (s) d’un permis de recherche ou d’une autorisa-
tion exclusive de recherche peut (peuvent) s’associer à d’autres sociétés pour mener des opé-
rations pétrolières. Dans ce cas, elle (s) doit (doivent) au préalable soumettre à l’approbation
du ministre chargé des hydrocarbures, tous les projets d’accords, protocoles et contrats passés
à cet effet. Les modifications de ces accords, protocoles et contrats doivent aussi être soumis à
la même procédure.

Code pétrolier 2007 13


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Art.39.- L’autorisation exclusive de recherche ou le permis de recherche est attribué (e) pour
une période initiale dont la durée ne peut excéder quatre ans.

L’autorisation exclusive de recherche ou le permis de recherche peut, à la demande du titulai-


re et selon les modalités fixées par le décret d’application, être renouvelé(e) à deux reprises
par période de deux ans au plus. Le renouvellement est accordé par arrêté du ministre chargé
des hydrocarbures, à la demande du titulaire, si, pendant la période écoulée, les travaux fixés
par le contrat pétrolier ont été entièrement exécutés et que les obligations légales, réglemen-
taires et contractuelles résultant du permis ou de l’autorisation ont été remplies.

Les périodes de validité cumulées d’un permis de recherche ou d’une autorisation exclusive
de recherche ne peuvent excéder huit ans.

Art.40.- La période de validité du permis de recherche ou de l’autorisation exclusive de re-


cherche peut toutefois être prorogée, à la demande du titulaire et en cas de découverte
d’hydrocarbures, une fois pour une durée supplémentaire d’un an, afin de finaliser l’étude de
faisabilité permettant d’établir l’existence ou non d’un gisement commercial. Cette demande
doit être introduite auprès du ministre en charge des hydrocarbures dans un délai maximum de
trois mois avant l’expiration de la période de validité.

Art.41.- A chaque renouvellement d’un permis de recherche ou d’une autorisation exclusive


de recherche, la superficie du permis ou de l’autorisation est réduite de moitié. Les surfaces
rendues devront, dans la mesure du possible, être de formes géométriques simples dont les
côtés forment des droites orientées Nord-Sud et Est-Ouest.

Art.42.- La non réalisation de tout ou partie du programme de travail minimum résultant du


permis de recherche ou de l’autorisation exclusive de recherche donne lieu, à la fin de la pé-
riode initiale, de chaque période de renouvellement ou de prorogation, au paiement de pénali-
tés dont les montants sont fixés par le contrat pétrolier.

Art.43.- Les modalités de renouvellement ou de prorogation du permis de recherche ou de


l’autorisation exclusive de recherche sont fixées dans le décret d’application.

Art.44.- A la fin de la période de validité du permis de recherche ou de l’autorisation exclusi-


ve de recherche, prorogée le cas échéant, le permis ou l’autorisation devient caduc et la zone
contractuelle fait retour au domaine public ou privé de l’Etat libre de tous droits.

Art.45.- Lorsqu’un permis de recherche ou une autorisation exclusive de recherche vient à


expiration avant qu’il ne soit statué sur la demande de renouvellement, de prorogation de la
période de validité ou d’attribution d’un permis d’exploitation ou d’une autorisation exclusive
d’exploitation, le titulaire conserve l’intégralité de ses droits et demeure assujetti à
l’intégralité des obligations qui en découlent, dans la limite du périmètre objet de cette de-
mande jusqu’à la décision du ministre en charge des hydrocarbures

Art.46.- A l’expiration totale ou partielle du permis de recherche ou de l’autorisation exclusi-


ve de recherche, pour quelque cause que ce soit, notamment en raison d’un renouvellement,
d’un retrait ou d’une renonciation, le titulaire effectue à sa charge, sur le périmètre concerné,
les opérations d’abandon des gisements, des installations de surface et de fond ainsi que les
opérations de protection de l’environnement et de remise en état des sites prévues par la légi-
slation et la réglementation en vigueur et par le contrat pétrolier.

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Art.47.- Le titulaire est tenu d’entreprendre les activités de recherche dans les délais et sui-
vant les modalités prévues dans le contrat pétrolier. Ces délais prennent effet à compter de la
date d’octroi du permis de recherche ou de l’autorisation exclusive de recherche. Le non res-
pect de ces délais entraîne le retrait du permis de recherche ou de l’autorisation exclusive de
recherche sans que le titulaire ne puisse prétendre à une quelconque indemnisation.

Art.48.- Les permis de recherche et les autorisations exclusives de recherche découlant du


contrat pétrolier peuvent faire l’objet des mutations ci après :
 la division ;
 la cession.

Art.49.- Le titulaire d’un permis de recherche ou d’une autorisation exclusive de recherche


peut en demander la division suivant les modalités précisées par le décret d’application.
L’ensemble des droits et obligations dérivant du contrat pétrolier, à l’exception du programme
de travail minimum, s’applique aux permis ou autorisations résultant de la division. La date
d’expiration pour chacun des permis ou autorisations est la date d’expiration du permis ou de
l’autorisation initiale.

Le titulaire des permis ou autorisations résultant de la division est nécessairement le titulaire


du permis ou de l’autorisation initiale ayant fait l’objet de la division.

Cette division est accordée par un arrêté du ministre chargé des hydrocarbures qui fixe les
nouveaux programmes de travail minimum.

Art.50.- Le titulaire d’un permis de recherche ou d’une autorisation exclusive de recherche


peut céder tout ou partie de son permis ou de son autorisation suivant les modalités précisées
par le décret d’application, sous réserve de l’approbation préalable du ministre chargé des
hydrocarbures.

En cas de cession de tout ou partie d’un permis de recherche ou d’une autorisation exclusive
de recherche, le cessionnaire doit satisfaire aux conditions prévues par la présente loi. Le ces-
sionnaire succède au (x) cédant (s) dans le contrat pétrolier signé entre le (s) cédant (s) et
l’Etat et se soumet aux mêmes obligations que celles supportées par le (s) cédant (s).

Tout projet de contrat ou accord de cession de tout ou partie d’un permis de recherche ou
d’une autorisation exclusive de recherche, ou tout projet de contrat ou accord entraînant un
changement du contrôle d’un ou plusieurs titulaire (s) doit être transmis par le ou les titulaire
(s) concerné (s) au ministre chargé des hydrocarbures pour approbation. L’approbation de
l’opération constitue de droit une condition suspensive de la cession ou du changement de
contrôle.

Art.51.- Tout changement de contrôle ou cession réalisé en violation de l’article précédent est
de nul effet et peut entraîner pour le titulaire le retrait du ou des permis ou autorisation (s)
concerné (s) directement ou indirectement par la cession ou le changement de contrôle.

Art.52.- Le titulaire d’un permis de recherche ou d’une autorisation exclusive de recherche


peut à tout moment renoncer en totalité ou en partie aux surfaces faisant l’objet de son permis
de recherche ou de son autorisation exclusive de recherche. La renonciation ne prend effet
qu’après avoir été acceptée par arrêté du ministre chargé des hydrocarbures. Elle entraîne

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l’annulation du permis ou de l’autorisation pour l’étendue couverte par ladite renonciation et


la fin du contrat pétrolier lorsque la renonciation est totale.

Art.53.- Lorsque le permis de recherche ou l’autorisation exclusive de recherche appartient


conjointement à plusieurs co-titulaires dans le cadre d’un consortium, la renonciation d’un ou
plusieurs d’entre eux n’entraîne ni l’annulation du permis ou de l’autorisation, ni la caducité
du contrat si le (s) titulaire (s) restant reprend à son compte, les engagements souscrits par
celui ou ceux qui se retire (nt). Les protocoles, accords ou contrats passés à l’occasion de la
renonciation doivent être transmis par le ou les titulaire (s) concerné (s) au ministre chargé des
hydrocarbures pour approbation.

Art.54.- La renonciation partielle n’entraîne pas de réduction des obligations contractuelles


du titulaire. La renonciation totale ou partielle ne peut être acceptée que si le titulaire a rempli
l’ensemble des obligations prescrites par le contrat pétrolier et par la réglementation en vi-
gueur jusqu’à la fin de la période en cours, notamment en ce qui concerne le programme de
travail minimum, la protection de l’environnement et l’abandon des gisements et des installa-
tions de surface et de fond.

Art.55.- Les dispositions des articles 52 à 54 ci-dessus s’appliquent également en cas de re-
trait du permis de recherche ou de l’autorisation exclusive de recherche, dans les conditions
prévues au titre VI de la présente loi.

Art.56.- Toute découverte d’hydrocarbures à l’intérieur de la zone contractuelle d’un permis


de recherche ou d’une autorisation exclusive de recherche est immédiatement notifiée au mi-
nistre chargé des hydrocarbures par l’opérateur.

Cette notification doit être suivie, dans la limite de la période de validité du permis de recher-
che ou de l’autorisation exclusive de recherche, prorogée le cas échéant, d’une étude de faisa-
bilité permettant d’établir l’existence ou non d’un gisement commercial.

Art.57.- Le titulaire d’un permis de recherche ou d’une autorisation exclusive de recherche,


qui a fourni la preuve de l’existence d’un gisement commercial sur la zone contractuelle de
son permis ou de son autorisation, a le droit de demander l’octroi, suivant le cas, d’un permis
d’exploitation ou d’une autorisation exclusive d’exploitation selon les modalités prévues dans
le décret d’application.

Art.58.- L’octroi du permis d’exploitation ou de l’autorisation exclusive d’exploitation en-


traîne l’annulation du permis de recherche ou de l’autorisation exclusive de recherche à
l’intérieur de la zone contractuelle d’exploitation, mais la laisse subsister à l’extérieur de ladi-
te zone jusqu’à la date de son expiration, renonciation ou retrait, sans modifier le programme
de travail minimum souscrit par le titulaire.

Chapitre 3 - Exploitation

Art.59.- On entend par travaux d’exploitation, les activités liées à l’extraction et au traitement
des hydrocarbures à des fins commerciales, notamment les opérations de développement, de
production, de stockage et d’évacuation des hydrocarbures jusqu’au point de raccordement au
Système de transport des hydrocarbures par canalisations, ainsi que les activités connexes
telles que l’abandon des gisements et des installations de surface et de fond.

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Art.60.- Les travaux d’exploitation ne peuvent être entrepris qu’en vertu d’un permis
d’exploitation ou d’une autorisation exclusive d’exploitation.

Art.61.- Le permis d’exploitation ou l’autorisation exclusive d’exploitation est attribué (e),


par décret pris en Conseil des ministres, respectivement au titulaire d’un permis de recherche
ou d’une autorisation exclusive de recherche qui en fait la demande, conformément aux dis-
positions du décret d’application et aux stipulations du contrat pétrolier.

Art.62.- Nonobstant les dispositions de l’article 61 ci-dessus, une zone géographique non
couverte par un permis de recherche ou une autorisation exclusive de recherche en cours de
validité peut être attribuée, par décret pris en Conseil des ministres, à une société pétrolière ou
un consortium non titulaire, sous réserve de la conclusion d’un contrat pétrolier avec l’Etat.

Les modalités d’attribution du permis d’exploitation ou de l’autorisation exclusive


d’exploitation telles que prévues à l’alinéa ci-dessus sont définies par le décret d’application.

Art.63.- Tout consortium dont les membres envisagent, dans les conditions prévues à l’article
62 ci-dessus, de solliciter conjointement l’attribution d’un permis d’exploitation ou d’une
autorisation exclusive d’exploitation doit, préalablement à l’attribution de ce permis ou de
cette autorisation, soumettre à l’approbation du ministre chargé des hydrocarbures, tous les
projets d’accords, protocoles ou contrats passés à cet effet. Les modifications de ces accords,
protocoles ou contrats sont soumises à la même procédure.

Art.64.- Une ou plusieurs société (s) titulaire (s) d’un permis d’exploitation ou d’une autorisa-
tion exclusive d’exploitation peut (peuvent) s’associer à d’autres sociétés pour mener des opé-
rations pétrolières.

Dans ce cas, elle (s) doit (doivent) au préalable soumettre à l’approbation du ministre chargé
des hydrocarbures, tous les projets d’accords, protocoles ou contrats passés à cet effet. Les
modifications de ces accords, protocoles ou contrats doivent sont soumis à la même procédu-
re.

Art.65.- A l’attribution du permis d’exploitation ou de l’autorisation exclusive d’exploitation,


l’Etat ou l’organisme public a le droit d’exiger du titulaire que celui-ci lui cède un pourcenta-
ge pouvant aller jusqu’à 20 % des droits et obligations attachés au permis ou à l’autorisation.
Le titulaire est alors tenu d’accéder à la demande de l’Etat. Dans ce cas, chaque titulaire voit
sa participation dans le permis ou l’autorisation automatiquement diminuée du pourcentage
cédé à l’Etat. L’Etat ou l’organisme public devient co-titulaire du permis ou de l’autorisation.

Les dispositions de l’alinéa précédent ne font pas obstacle à ce que l’Etat ou l’organisme pu-
blic puisse, conformément à l’article 8 ci-dessus et à tout moment au cours de la période de
validité du permis ou de l’autorisation concerné(e), accroître sa participation, notamment au-
delà du pourcentage de 20 % susmentionné, dans les conditions et suivant les modalités
convenues avec ses co-titulaires.

Lorsque l’Etat décide d’exercer le droit qui lui est conféré à l’alinéa premier du présent arti-
cle, la part des coûts pétroliers lui incombant, antérieurs et postérieurs à l’octroi du permis
d’exploitation ou de l’autorisation exclusive d’exploitation et nécessaires à la recherche et au
développement du gisement faisant l’objet du permis ou de l’autorisation, est avancée par ses
co-titulaires pour un montant correspondant à une participation de l’Etat au moins égale à

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10 % du permis ou de l’autorisation. Les modalités de financement de la participation de


l’Etat et de remboursement des sommes avancées par ses co-titulaires sont précisées dans le
contrat pétrolier.

Sauf convention contraire des parties, la part des coûts pétroliers incombant à l’Etat excédant
le montant des coûts pétroliers avancé par ses co-titulaires doit être payée par l’Etat.

Au cas où l’exploitation d’un gisement n’a pas permis à l’Etat ou à l’organisme public de
rembourser ses co-titulaires conformément aux stipulations du contrat pétrolier, les engage-
ments de remboursement de l’Etat ou de l’organisme public au titre dudit gisement deviennent
caducs.

Art.66.- La zone contractuelle du permis d’exploitation ou de l’autorisation exclusive


d’exploitation est déterminée par l’acte qui l’institue. Elle est limitée par les perpendiculaires
indéfiniment prolongées en profondeur du périmètre définie en surface, de manière à inclure
uniquement le gisement objet du permis d’exploitation ou de l’autorisation exclusive
d’exploitation.

Les limites d’un gisement commercial peuvent se trouver à cheval sur plusieurs permis de
recherche ou autorisations exclusives de recherche. Dans ce cas, après attribution à chacun
des titulaires concernés d’un permis ou d’une autorisation exclusive d’exploitation sur la par-
tie du gisement située dans la zone contractuelle faisant antérieurement l’objet de leur permis
ou autorisation exclusive de recherche, lesdits titulaires doivent signer un accord d’unitisation.

Art.67.- Le permis d’exploitation ou l’autorisation exclusive d’exploitation crée un droit dis-


tinct de la propriété des gisements et du sol. Il (elle) est indivisible, non amodiable, et non
susceptible d’hypothèque.

Art.68.- Le permis d’exploitation ou l’autorisation exclusive d’exploitation confère à son titu-


laire le droit exclusif d’effectuer, dans la zone contractuelle, toutes les opérations pétrolières
et de disposer de sa part d’hydrocarbures.

Art.69.- Le permis d’exploitation ou l’autorisation exclusive d’exploitation est attribué (e)


pour une période initiale dont la durée ne peut excéder vingt cinq ans.

Le permis d’exploitation ou l’autorisation exclusive d’exploitation ne peut être renouvelé(e)


qu’une seule fois, à la demande du titulaire, pour une période maximale de dix ans, à condi-
tion que ledit titulaire ait respecté ses obligations contractuelles et qu’il ait démontré, dans les
conditions prévues par le décret d’application et le contrat pétrolier, le caractère commercia-
lement exploitable du gisement au-delà de la période initiale. Le renouvellement est subor-
donné à une renégociation des termes du contrat pétrolier.

La période de validité d’un permis d’exploitation ou d’une autorisation exclusive


d’exploitation ne peut excéder 35 ans.

Art.70.- Lorsqu’un permis d’exploitation ou une autorisation exclusive d’exploitation arrive à


expiration avant qu’il ne soit statué sur la demande de renouvellement mentionnée à l’article
68 ci-dessus, le titulaire conserve l’intégralité de ses droits et demeure assujetti à l’intégralité
des obligations qui en découlent, dans la limite du périmètre objet de cette demande, jusqu’à
la décision du Conseil des ministres.

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Art.71.- Dans le cas où l’Etat ne peut satisfaire les besoins de la consommation intérieure en
hydrocarbures à partir de la part lui revenant dans la totalité des hydrocarbures produits en
République du Niger, tout titulaire d’un permis d’exploitation ou d’une autorisation exclusive
d’exploitation est tenu, sur sa production d’hydrocarbures, à vendre en priorité à l’Etat la part
nécessaire à la satisfaction des besoins de la consommation intérieure de la République du
Niger.

Cette part est égale au pourcentage que la production totale du permis d’exploitation ou de
l’autorisation exclusive d’exploitation concerné représente par rapport à la quantité totale
d’hydrocarbures produite en République du Niger. Les modalités d’application du présent
article sont précisées dans le décret d’application et le contrat pétrolier.

Art.72.- Le titulaire est tenu d’entreprendre les activités d’exploitation dans les délais et sui-
vant les modalités prévues dans le contrat pétrolier. Ces délais prennent effet à compter de la
date d’octroi du permis d’exploitation ou de l’autorisation exclusive d’exploitation. Le non
respect de ces délais entraîne le retrait du permis d’exploitation ou de l’autorisation exclusive
d’exploitation sans que le titulaire ne puisse prétendre à une quelconque indemnisation.

Art.73.- La partie du Programme de travail minimum non réalisée et les obligations légales et
réglementaires non remplies pendant la période initiale ou la période de renouvellement du
permis d’exploitation ou de l’autorisation exclusive d’exploitation, donnent lieu à des pénali-
tés dont les montants sont fixés par le contrat pétrolier.

Art.74.- A l’expiration de la période de validité du permis d’exploitation ou de l’autorisation


exclusive d’exploitation pour quelque cause que ce soit, y compris en raison d’un retrait ou
d’une renonciation, le titulaire, effectue à sa charge, les opérations d’abandon des gisements,
des installations de surface et de fond ainsi que les opérations de protection de
l’environnement prévues par la législation et la réglementation en vigueur et par le contrat
pétrolier.

Art.75.- Le titulaire d’un permis d’exploitation ou d’une autorisation exclusive d’exploitation


peut céder tout ou partie de son permis ou de son autorisation suivant les modalités précisées
dans le décret d’application, sous réserve de l’approbation préalable du ministre chargé des
hydrocarbures.

En cas de cession de tout ou partie d’un permis d’exploitation ou d’une autorisation exclusive
d’exploitation, le cessionnaire doit satisfaire aux conditions prévues par la présente loi. Le
cessionnaire succède au (x) cédant (s) dans le contrat pétrolier signé entre le (s) cédant (s) et
l’Etat et se soumet aux mêmes obligations que celles supportées par le (s) cédant (s).

Tout projet de contrat ou accord de cession de tout ou partie d’un permis d’exploitation ou
d’une autorisation exclusive d’exploitation, ou tout projet de contrat ou accord entraînant un
changement du contrôle d’un ou plusieurs titulaire (s) doit être transmis par le ou les titulaire
(s) concerné (s) au ministre chargé des hydrocarbures pour approbation. L’approbation de
l’opération constitue de droit une condition suspensive de la cession ou du changement de
contrôle.

Art.76.- Tout changement de contrôle ou cession réalisé en violation de l’article précédent est
de nul effet et peut entraîner pour le titulaire le retrait du ou des permis ou autorisation (s)
concerné (s) directement ou indirectement par la cession ou le changement de contrôle.

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Art.77.- Le titulaire d’un permis d’exploitation ou d’une autorisation exclusive d’exploitation


peut, à tout moment, renoncer en totalité aux surfaces faisant l’objet de son permis
d’exploitation ou de son autorisation exclusive d’exploitation. La renonciation ne prend effet
qu’après avoir été acceptée par décret pris en Conseil des ministres. Elle entraîne l’annulation
du permis ou de l’autorisation et la fin du contrat pétrolier.

Art.78.- Lorsqu’un permis d’exploitation ou une autorisation exclusive d’exploitation appar-


tient conjointement à plusieurs co-titulaires dans le cadre d’un consortium, la renonciation
d’un ou de plusieurs d’entre eux n’entraîne ni l’annulation du permis ou de l’autorisation, ni
la caducité du contrat si le (s) titulaire (s) restant reprend (reprennent) à son (leur) compte, les
engagements souscrits par celui ou ceux qui se retire (nt). Les protocoles, accords ou contrats
passés à l’occasion de la renonciation doivent être transmis par le ou les titulaire (s) concerné
(s) au ministre chargé des hydrocarbures pour approbation.

Art.79.- La renonciation totale ne peut être acceptée que si le titulaire a rempli l’ensemble des
obligations prescrites par le contrat pétrolier et par la réglementation en vigueur jusqu’à la fin
de la période en cours, notamment en ce qui concerne le programme de travail minimum, la
protection de l’environnement et l’abandon des gisements et des installations de surface et de
fond.

Art.80.- Les dispositions des articles 77 à 79 ci-dessus s’appliquent également en cas de re-
trait du permis d’exploitation ou de l’autorisation exclusive d’exploitation, dans les conditions
prévues au titre VI de la présente loi.

Chapitre 4 - Transport des hydrocarbures par canalisations

Art.81.- Les travaux de construction et d’exploitation d’un système de transport des hydro-
carbures par canalisations sur le territoire de la République du Niger ne peuvent être entrepris
qu’en vertu d’une autorisation de transport intérieur attribuée par décret pris en Conseil des
ministres.

Cette autorisation peut être attribuée à toute société pétrolière ou consortium désireux
d’effectuer des opérations de construction et d’exploitation d’un système de transport des hy-
drocarbures par canalisations et pouvant justifier des capacités techniques et financières né-
cessaires à la réalisation de ces opérations, y compris les Sociétés pétrolières ou consortium
non titulaires d’un permis d’exploitation ou d’une autorisation exclusive d’exploitation.

Art.82.- Les modalités d’attribution de l’autorisation de transport intérieur sont définies dans
le décret d’application et prévoient notamment le dépôt d’un dossier de demande
d’autorisation qui doit comporter :
 l’indication des permis d’exploitation ou autorisations exclusives d’exploitation d’où sont
issus les hydrocarbures qui seront transportés en priorité par ce système de transport des
hydrocarbures par canalisations ;
 le tracé et les caractéristiques du système de transport des hydrocarbures par canalisations,
qui doivent être établis de manière à assurer la collecte, le transport et l’évacuation des
produits des gisements dans les meilleures conditions techniques, économiques et envi-
ronnementales et à permettre la meilleure valorisation globale de ces produits, au départ
des gisements ;

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 le projet de convention de transport qui sera signée entre le ministre chargé des
hydrocarbures et le demandeur de l’autorisation de transport intérieur ;
 une étude d’impact sur l’environnement réalisée dans les conditions prévues à l’article 26
ci-dessus.

Art.83.- Sous réserve des dispositions de l’article 81 ci-dessus, le permis d’exploitation ou


l’autorisation exclusive d’exploitation confère à son titulaire le droit, pendant la durée de va-
lidité du permis ou de l’autorisation, de transporter ou de faire transporter sa part des produits
de l’exploitation vers les points de stockage, de traitement, de chargement ou de consomma-
tion dans les conditions économiques normales.

Lorsque le transport s’effectue à travers des systèmes de transport des hydrocarbures par ca-
nalisations exploités par un tiers, le titulaire du permis d’exploitation ou de l’autorisation ex-
clusive d’exploitation soumet à l’approbation du ministre chargé des hydrocarbures
l’ensemble des projets accords et contrats conclus avec ce tiers en vue de l’exécution du
transport.

Art.84.- Le décret octroyant l’autorisation de transport intérieur confère à l’exécution du pro-


jet de construction du système de transport des hydrocarbures par canalisations le caractère de
travail public et tient lieu de déclaration d’utilité publique.

Les modalités d’occupation des terrains nécessaires au transport des hydrocarbures par canali-
sations sont fixées au chapitre III du titre I de la présente loi et font, par ailleurs, l’objet de
dispositions particulières dans le décret d’application.

Art.85.- Les conditions et modalités d’établissement des tarifs de transport sont fixées dans
des textes spécifiques et dans les contrats pétroliers.

Art.86.- Les hydrocarbures extraits du sous-sol des pays tiers peuvent, conformément à la
réglementation nationale et internationale et, sous réserve d’une convention dûment ratifiée
liant la République du Niger et le ou les pays tiers concernés, être évacués en transit par un
système de transport des hydrocarbures par canalisations à travers le territoire de la Républi-
que du Niger.

Toutefois, dans l’exercice de sa pleine souveraineté pour la sauvegarde de ses intérêts légiti-
mes en matière d’intégrité territoriale, de sécurité publique, de sécurité civile, de protection de
l’environnement ou en exécution de ses obligations internationales, l’Etat peut, en conformité
avec les traités et les principes du droit international, limiter ou suspendre le transit de ces
hydrocarbures.

Art.87.- Dans le cas où des conventions ayant pour objet de permettre ou de faciliter le trans-
port par canalisation des hydrocarbures à travers d’autres Etats viendront à être passées entre
lesdits Etats et la République du Niger, cette dernière accordera sans discrimination tous les
avantages résultant de ces conventions aux titulaires des permis d’exploitation, des autorisa-
tions exclusives d’exploitation ou autorisations de transport intérieur.

Art.88.- Des titulaires de permis d’exploitation, d’autorisations exclusives d’exploitation, ou


d’autorisations de transport intérieur peuvent s’associer entre eux pour assurer la construction
ou l’exploitation d’un système de transport des hydrocarbures par canalisations. Ils peuvent

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également s’associer avec des tiers ou l’Etat soit directement soit par l’intermédiaire d’un
organisme public, pour la construction ou l’exploitation d’un tel système.

Art.89.- Tous protocoles, accords ou contrats passés entre les personnes mentionnées à
l’article 88 et relatifs notamment à la conduite des opérations de construction et
d’exploitation, au partage des charges, des résultats et au partage de l’actif en cas de dissolu-
tion de l’association formée entre elles, sont soumis à l’approbation du ministre chargé des
hydrocarbures.

Art.90.- Lorsqu’un titulaire d’un permis d’exploitation ou d’une autorisation exclusive


d’exploitation est tenu par contrat de laisser à d’autres personnes ou sociétés la disposition
d’une partie des produits extraits, il doit, à la demande de ces personnes ou sociétés, assurer
ou faire assurer le transport desdits produits au même titre que sa propre production.

Art.91.- En cas de découverte d’un ou plusieurs gisements commerciaux, dans une région
géographique de la République du Niger autre que celle faisant l’objet d’une autorisation de
transport intérieur, une décision prise en Conseil des ministres peut, notamment à défaut
d’accord amiable, imposer aux titulaires des permis d’exploitation ou autorisations exclusives
d’exploitation, de s’associer entre eux.

Cette association a pour but la construction ou l’exploitation commune d’un système de trans-
port des hydrocarbures par canalisations pour l’évacuation de la totalité ou d’une partie de la
production de ces gisements.

Art.92.- Le titulaire d’une autorisation de transport intérieur peut, à défaut d’accord amiable,
être tenu par arrêté du ministre chargé des hydrocarbures, d’accepter dans la limite et pour la
durée de sa capacité de transport excédentaire, le passage des produits provenant d’autres gi-
sements que ceux ayant motivé la construction de son système de transport des hydrocarbures
par canalisations.

Ces produits ne peuvent faire l’objet d’aucune discrimination dans le tarif de transport dans
des conditions comparables de qualité, de régularité et de débit.

Art.93.- Les dispositions du présent chapitre ne s’appliquent pas aux installations et canalisa-
tions établies à l’intérieur d’une zone contractuelle couverte par un permis d’exploitation ou
une autorisation exclusive d’exploitation, pour les besoins d’exploitation de ladite zone.

Art.94.- Le titulaire d’une autorisation de transport intérieur peut céder tout ou partie de son
autorisation suivant les modalités précisées par le décret d’application, sous réserve de
l’approbation préalable du ministre chargé des hydrocarbures.

En cas de cession de tout ou partie d’une autorisation de transport intérieur, le cessionnaire


doit satisfaire aux conditions prévues par la présente loi. Le cessionnaire succède au (x) cé-
dant (s) dans le contrat pétrolier signé entre le (s) cédant (s) et l’Etat et se soumet aux mêmes
obligations que celles supportées par le (s) cédant (s).

Tout projet de contrat ou accord de cession de tout ou partie d’une autorisation de transport
intérieur, ou tout projet de contrat ou accord entraînant un changement du contrôle d’un ou
plusieurs titulaire (s) doit être transmis par le ou les titulaire (s) concerné (s) au ministre char-

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gé des hydrocarbures pour approbation. L’approbation de l’opération constitue de droit une


condition suspensive de la cession ou du changement de contrôle.

Art.95.- Tout changement de contrôle ou cession réalisé en violation de l’article précédent est
de nul effet et peut entraîner pour le titulaire le retrait de ou des autorisation (s) concernée (s)
directement ou indirectement par la cession ou le changement de contrôle.

Art.96.- Le titulaire d’une autorisation de transport intérieur peut à tout moment renoncer en
totalité ou en partie aux surfaces faisant l’objet de son autorisation. La renonciation ne prend
effet qu’après avoir été acceptée par décret pris en Conseil des ministres. Elle entraîne
l’annulation de l’autorisation pour l’étendue couverte par ladite renonciation et la fin du
contrat pétrolier lorsque la renonciation est totale.

Art.97.- Lorsque l’autorisation de transport intérieur appartient conjointement à plusieurs co-


titulaires dans le cadre d’un consortium, la renonciation d’un ou plusieurs d’entre eux
n’entraîne ni l’annulation de l’autorisation, ni la caducité du contrat si le (s) titulaire (s) res-
tant reprend (reprennent) à son (leur) compte, les engagements souscrits par celui ou ceux qui
se retire (nt). Les protocoles, accords ou contrats passés à l’occasion de la renonciation doi-
vent être transmis par le ou les titulaire (s) concerné (s) au ministre chargé des hydrocarbures
pour approbation.

Art.98.- La renonciation partielle n’entraîne pas de réduction des obligations contractuelles


du titulaire. La renonciation totale ou partielle ne peut être acceptée que si le titulaire a rempli
l’ensemble des obligations prescrites par le contrat pétrolier et par la réglementation en vi-
gueur jusqu’à la fin de la période en cours, notamment en ce qui concerne la protection de
l’environnement et l’abandon des installations de surface.

Art.99.- Les dispositions des articles 96 à 98 ci-dessus s’appliquent également en cas de re-
trait de l’autorisation de transport intérieur, dans les conditions prévues au titre VI.

Art.100.- Sauf cas de force majeure, telle que définie dans le contrat pétrolier, si le titulaire de
l’autorisation de transport intérieur n’a pas entrepris les travaux prévus six mois après la date
d’octroi de cette autorisation, il est soumis à des sanctions financières dont les montants sont
fixés dans le contrat pétrolier.

Si les travaux exécutés ou en cours d’exécution ne sont pas conformes au projet initialement
approuvé, le ministre chargé des hydrocarbures met le détenteur en demeure de s’y conformer
dans les délais prescrits par cette mise en demeure, qui ne peuvent être inférieurs à trente
jours.

Si à l’expiration des délais impartis dans la mise en demeure, celle-ci n’est pas suivie d’effet,
le ministre chargé des hydrocarbures interdit la progression des travaux et fait détruire les
installations non conformes, aux frais du titulaire.

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Titre 3 - Contrats pétroliers

Chapitre 1 - Dispositions communes aux contrats pétroliers

Art.101.- Préalablement à l’octroi d’un permis de recherche ou d’exploitation ou d’une auto-


risation exclusive de recherche ou d’exploitation, le titulaire doit conclure un contrat pétrolier
approuvé par décret pris en Conseil des ministres et signé, pour le compte de l’Etat, par le
ministre chargé des hydrocarbures. Ce contrat pétrolier entre en vigueur dès sa signature par
les parties sauf stipulation contraire de ce même contrat.

Art.102.- Le contrat pétrolier doit être conforme aux dispositions de la présente loi et des tex-
tes pris pour son application. Il précise les droits et obligations des parties et les conditions
suivant lesquelles le titulaire réalisera les opérations pétrolières dans les zones contractuelles
qui lui sont attribuées. Le contrat pétrolier précise notamment les obligations du titulaire en
matière de programme de travail minimum.

Art.103.- L’Etat est tenu au respect des obligations de confidentialité fixées par le contrat
pétrolier. A ce titre, sauf disposition législative contraire, les renseignements et documents
recueillis par l’administration ou l’organisme public, auprès du titulaire, ne peuvent être ren-
dus publics ou communiqués à des tiers sans l’autorisation dudit titulaire. Lesdits renseigne-
ments et documents peuvent être utilisés par l’Etat pour son propre compte.

A partir de la date d’expiration de l’autorisation ou du permis, l’Etat peut communiquer li-


brement à des tiers l’ensemble des données pétrolières fournies par l’ancien titulaire de ce
permis ou de cette autorisation.

Art.104.- Le contrat pétrolier est révisé à l’occasion du renouvellement du permis


d’exploitation ou de l’autorisation exclusive d’exploitation, ou à tout moment par consente-
ment mutuel des parties.

Tout accord ou protocole visant à le modifier ou à le compléter fait l’objet d’un avenant qui
ne peut entrer en vigueur qu’après son approbation par décret pris en Conseil des ministres et
sa signature par le ministre chargé des hydrocarbures.

Chapitre 2 - Des différents types de contrats pétroliers

Art.105.- Les contrats pétroliers afférents à la recherche et à l’exploitation d’hydrocarbures,


peuvent être :
 soit des contrats de concession attachés à l’octroi de titres miniers d’hydrocarbures ;
 soit des contrats de partage de production attachés à l’octroi d’autorisations minières
d’hydrocarbures.

Les contrats pétroliers afférents au transport des hydrocarbures sont des conventions de trans-
port attachées à l’octroi d’autorisation de transport intérieur. Les conventions de transport font
l’objet de textes spécifiques.

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Art.106.- Le contrat de concession fixe les droits et obligations de l’Etat et du titulaire pen-
dant la période de validité du permis de recherche et, en cas de découverte d’un gisement
commercial, pendant la période de validité du ou des permis d’exploitation qui s’y rattache
(nt).

Le titulaire du contrat de concession assume le financement des opérations pétrolières et dis-


pose des hydrocarbures extraits, conformément aux stipulations dudit contrat, sous réserve des
droits de l’Etat de percevoir la redevance ad valorem en nature.

Art.107.- Par le contrat de partage de production, l’Etat ou un organisme public, contracte les
services d’un titulaire en vue d’effectuer pour son compte et de façon exclusive, à l’intérieur
de la zone contractuelle, les activités de recherche et, en cas de découverte d’un gisement
commercial, les activités d’exploitation. Le titulaire assure le financement de ces opérations
pétrolières.

Art.108.- Dans le cadre d’un contrat de partage de production, la production d’hydrocarbures


est partagée entre l’Etat et le titulaire, conformément aux stipulations dudit contrat. Le titulai-
re reçoit alors une part de la production au titre du remboursement de ses coûts et de sa rému-
nération en nature, suivant les modalités ci-après :
 selon un rythme défini au contrat pétrolier, une part de la production totale
d’hydrocarbures, nette de la redevance ad valorem définie à l’article 113 ci-dessous, est
affectée au remboursement des coûts pétroliers effectivement supportés par le titulaire au
titre du contrat, pour la réalisation des opérations pétrolières. Cette part, couramment ap-
pelée « cost oil » ou « production pour la récupération des coûts », ne peut être supérieure
à un pourcentage de la production couramment appelé « cost stop » ou « pourcentage de la
production affectée à la récupération des coûts » dont le taux maximum est fixé à l’article
120 ci-dessous. Le contrat de partage de production définit par ailleurs les coûts pétroliers
récupérables, leurs modalités particulières d’amortissement, ainsi que les conditions de
leur récupération par prélèvement sur la production ;
 le solde de la production totale d’hydrocarbures, après déduction de la redevance ad valo-
rem et de la part prélevée au titre du paragraphe ci-dessus, couramment appelé « profit oil
» ou « production pour la rémunération », est partagé entre l’Etat et le titulaire, selon les
modalités fixées dans le contrat pétrolier. La part de l’Etat au titre de ce « profit oil », cou-
ramment appelée « tax oil », ne sera pas inférieure au taux fixé à l’article 120 ci-dessous.

Titre 4 - Régime fiscal, douanier et de changes des opérations pétrolières

Chapitre 1 - Régime fiscal

Art.109.- Le titulaire est assujetti au paiement des impôts, taxes et redevances prévus à la
présente loi ainsi que ceux prévus au régime fiscal de droit commun dans ses dispositions non
contraires à la présente loi.

Les règles d’assiette, de liquidation, de recouvrement, de contrôle, de sanction, de prescription


et de contentieux relatives aux impôts, taxes et redevances sont celles fixées par la législation
fiscale, sous réserve des dispositions particulières de la présente loi et des stipulations du
contrat pétrolier.

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Art.110.- Tout titulaire est assujetti lors de l’attribution, du renouvellement, de la prorogation,


et à toute mutation de son permis ou de son autorisation, au paiement de droits fixes dont les
taux sont fixés par la loi des finances de la République du Niger.

Art.111.- L’attribution d’un permis de recherche ou d’une autorisation de recherche donne


lieu au paiement à l’Etat d’un bonus de signature dont le montant est précisé dans le contrat
pétrolier.

De même, un bonus de signature, dont le montant est précisé dans le contrat pétrolier, est payé
à l’Etat en cas d’attribution d’un permis d’exploitation ou d’une autorisation exclusive
d’exploitation sur une zone géographique non couverte par un permis de recherche ou une
autorisation exclusive de recherche.

La déductibilité ou non de ces bonus de signature aux fins du calcul de l’impôt direct sur les
bénéfices et sa récupération ou non au titre du cost oil fait l’objet d’une stipulation du contrat
pétrolier.

Art.112.- Tout titulaire, y compris les co-titulaires pris conjointement, d’un permis de recher-
che, d’une autorisation de recherche, d’un permis d’exploitation, d’une autorisation exclusive
d’exploitation ou d’une autorisation de transport intérieur est soumis au paiement d’une rede-
vance superficiaire annuelle, calculée selon le barème ci-après (en FCFA) :
 permis de recherche et autorisation exclusive de recherche :
- première période de validité : 500F/km²/an
- deuxième période de validité : 1 500F/km²/an
- troisième période de validité : 2 500F/km²/an
- prorogation : 5.000F/km²/an
 permis d’exploitation et autorisation exclusive d’exploitation :
- première période de validité : 1 500.000F/km²/an
- deuxième période de validité : 2.000.000F/km²/an
 autorisation de transport intérieur : 1 500.000F/km²/an

La liquidation et le recouvrement de cette redevance superficiaire sont effectués annuellement


par le ministère en charge des hydrocarbures pour le compte du ministère en charge des finan-
ces.

Art.113.- Le titulaire d’un permis d’exploitation ou d’une autorisation exclusive


d’exploitation est soumis au paiement d’une redevance proportionnelle à la production dite «
redevance ad valorem ».

Le taux de cette redevance ad valorem est fixé :


 entre 12,5 % et 15 % en ce qui concerne le pétrole brut ;
 entre 2,5 % et 5 % en ce qui concerne le gaz naturel.

La redevance ad valorem est payable, pour tout ou partie, soit en espèces, soit en nature.
Lorsque la redevance est perçue en espèces, elle est liquidée mensuellement à titre provisoire,
et trimestriellement à titre définitif. Lorsque la redevance est perçue en nature, elle est liqui-
dée mensuellement.

Les règles d’assiette, de liquidation et de recouvrement de la redevance ad valorem sont préci-


sées dans le contrat pétrolier. La liquidation de cette redevance ad valorem est effectuée par le

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ministère en charge des hydrocarbures et son recouvrement par le ministère en charge des
finances.

Art.114.- Les bénéfices imposables que le titulaire d’un titre minier d’hydrocarbures retire, à
raison de ses activités de recherche et d’exploitation, sont soumis au paiement d’un impôt
direct sur les bénéfices. Le taux de cet impôt varie entre un taux minimum qui ne peut être
inférieur à 45 % et un taux maximum qui ne peut être supérieur à 60 %, en fonction d’un ratio
représentant la rentabilité de l’exploitation. Les modalités de détermination de ce ratio sont
fixées dans le contrat pétrolier.

Les bénéfices imposables que le titulaire d’une autorisation de transport intérieur retire, à rai-
son de l’exploitation d’un système de transport d’hydrocarbures par canalisations, sont soumis
au paiement d’un impôt direct sur les bénéfices suivant les stipulations du contrat pétrolier
associé.

Le titulaire d’une autorisation minière d’hydrocarbures n’est soumis au paiement d’aucun


impôt direct sur les bénéfices à raison de ses activités de recherche et d’exploitation. Toute-
fois, les plus-values de cession d’éléments d’actifs réalisées par le titulaire d’une autorisation
minière d’hydrocarbures sont soumises à un prélèvement exceptionnel de 25 %. Les modalités
de calcul de cette plus-value sont précisées dans le contrat pétrolier.

Art.115.- Le titulaire est autorisé à tenir sa comptabilité en dollars ou en euros et à libeller son
capital social dans la même monnaie. Les modalités de cette tenue sont précisées au contrat
pétrolier.

Les déclarations fiscales annuelles des résultats, sur la base desquelles est effectué le paie-
ment de l’impôt direct sur les bénéfices, peuvent être établies en dollars ou en euros. Toute-
fois, il est également remis à l’administration fiscale des déclarations annuelles exprimées en
FCFA. Dans ce cas, les montants figurant dans la déclaration sont convertis en utilisant le
taux de change du jour de clôture de l’exercice fiscal concerné.

Art.116.- Le titulaire tient, notamment aux fins du calcul de l’impôt direct sur les bénéfices,
par année civile, une comptabilité séparée pour chacune de ses opérations pétrolières entrepri-
ses sur le territoire de la République du Niger. Cette comptabilité permet d’établir des comp-
tes sociaux faisant ressortir les résultats desdites opérations et les éléments d’actif et de passif
qui y sont affectés ou s’y rattachent directement.

Le résultat net imposable de chaque titulaire visé à l’article 114 ci-dessus, est constitué par la
différence entre les valeurs de l’actif net à la clôture et à l’ouverture de l’exercice, diminuée
des suppléments d’apports et augmentée des prélèvements effectués au cours de cet exercice
par le titulaire. L’actif net s’entend de l’excédent des valeurs d’actif sur le total formé au pas-
sif par les créances des tiers, les amortissements et les provisions autorisées ou justifiées.

Le montant non apuré du déficit que le titulaire justifie avoir subi au titre des opérations pé-
trolières, est admis en déduction du bénéfice imposable des exercices suivants, conformément
au délai de report prévu par le code des impôts, sous réserve des dispositions plus favorables
prévues au contrat pétrolier.

Art.117.- Pour permettre la détermination du bénéfice imposable de chaque titulaire, doivent


être portés :

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 au crédit du compte d’exploitation général, tous les revenus ou produits se rapportant di-
rectement ou indirectement aux opérations pétrolières ou connexes à celles-ci, étant préci-
sé que la valeur de la production commercialisée doit être conforme au prix courant du
marché international établi suivant les dispositions du contrat pétrolier ;
 au débit du compte d’exploitation général, toutes les pertes et charges supportées pour les
besoins des opérations pétrolières, à l’exception de l’impôt direct sur les bénéfices visé à
l’article 114 ci-dessus.

Art.118.- Les règles d’assiette, de liquidation et de recouvrement de l’impôt direct sur les
bénéfices sont celles que prévoient, en la matière, la législation fiscale en vigueur en Républi-
que du Niger, sous réserve des dispositions contraires de la présente loi et du contrat pétrolier.

Art.119.- Le bénéfice net est établi après déduction de toutes les charges supportées pour les
besoins des opérations pétrolières. Celles-ci comprennent notamment, conformément aux dis-
positions du régime fiscal de droit commun et sous réserve des dérogations prévues au présent
article :

a) les frais généraux de toutes natures, les dépenses de personnel et les charges y afférentes,
les loyers des immeubles, les coûts des fournitures, les coûts des prestations de services four-
nies au titulaire, sous réserves des dispositions ci-dessous ;
 les coûts du personnel et des fournitures, les rémunérations de certains services fournis par
des sociétés affiliées ou par des personnes physiques ou morales étrangères sont déducti-
bles à condition qu’ils soient justifiés et qu’ils n’excèdent pas ceux qui seraient normale-
ment facturés dans des conditions de pleine concurrence entre un vendeur et un acheteur
pour des fournitures ou des services similaires dans l’industrie pétrolière internationale.
 est également déductible, la fraction raisonnable des frais généraux de siège pour la quote-
part des opérations faites en République du Niger. Toutefois, l’imputation aux coûts pétro-
liers des frais généraux de siège est plafonnée à un pourcentage, qui sera le même que ce-
lui appliqué par l’opérateur à ses co-titulaires pour la récupération desdits frais. La liste
des dépenses pouvant faire partie des frais généraux de siège est prévue au contrat pétro-
lier ;

b) les amortissements portés en comptabilité, dans la limite des taux définis à l’annexe au
contrat pétrolier, y compris les amortissements qui auraient été différés au cours des exercices
précédents déficitaires. Le calcul des amortissements prend effet à compter de la date de mise
en service des immobilisations concernées ;

c) les intérêts des capitaux mis par des tiers à la disposition du titulaire pour les besoins des
opérations pétrolières, dans la mesure où ils n’excèdent pas les taux normaux en usage sur les
marchés financiers internationaux pour des prêts de natures similaires. Il en est de même des
intérêts servis aux actionnaires ou à des sociétés affiliées à raison des sommes qu’ils mettent à
la disposition du titulaire en sus de leur part dans le capital, à condition que ces sommes
soient affectées à la couverture d’une quote-part raisonnable des investissements nécessaires
aux opérations pétrolières ;

Lorsque les emprunts auprès des tiers sont effectués à l’étranger, ils doivent faire l’objet d’une
déclaration préalable auprès du ministre chargé des finances ;

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d) la déduction faite des amortissements déjà pratiqués, les pertes de matériels ou de biens
résultant de destructions, de mises au rebut ou d’avaries, les créances irrécouvrables dûment
justifiées et les indemnisations versées aux tiers à titre de dommages intérêts ;

e) le montant total de la redevance ad valorem acquittée en espèces ou en nature dans les


conditions précisées à l’article 113 ci-dessus ;

f) les provisions justifiables constituées pour faire face à des pertes ou charges que des évè-
nements en cours rendent probables, en particulier la provision pour l’abandon des gisements
et la remise en état des sites, constituée conformément à la réglementation en vigueur et au
contrat pétrolier ;

g) sous réserve des stipulations contractuelles contraires, toutes autres pertes ou charges direc-
tement liées aux opérations pétrolières.

Art.120.- Le taux du cost stop, tel que défini à l’article 108 ci-dessus ne peut pas excéder
70 %.

Le taux du tax oil, tel que défini au même article ne peut être inférieur à 40 % et varie en
fonction d’un ratio représentant la rentabilité de l’exploitation. Les modalités de calcul de ce
ratio sont précisées dans le contrat pétrolier.

Art.121.- Le prix de vente unitaire du pétrole brut et du gaz naturel, pris en considération
pour le calcul de la redevance ad valorem, de l’impôt direct sur les bénéfices, du cost oil et du
tax oil est le prix du marché au point de livraison des hydrocarbures. Ce prix, qui est confor-
me au prix courant du marché international, est calculé selon les modalités précisées dans le
contrat pétrolier.

Art.122.- Les fournitures de biens et les prestations de services de toutes natures, y compris
les études, qui se rapportent directement à l’exécution des opérations pétrolières, sont exoné-
rées de toute taxation sur le chiffre d’affaires, de la taxe sur la valeur ajoutée et de toutes taxes
assimilées dans les modalités prévues au contrat pétrolier.

Une liste des fournitures de biens et de prestations de services pouvant bénéficier de ces exo-
nérations est établie par arrêté conjoint du ministre chargé des hydrocarbures et du ministre
chargé des finances. Cette liste est révisée en cas de besoin.

Les sous-traitants du titulaire bénéficient des exonérations prévues au présent article dans les
conditions fixées par le contrat pétrolier.

Art.123.- A l’exclusion des droits fixes prévus à l’article 110 ci-dessus, de l’impôt direct sur
les bénéfices, de la redevance ad valorem, de la redevance superficiaire, de la part de profit oil
revenant à l’Etat, des droits de timbre et d’enregistrement et de tous autres impôts et taxes
prévus par la présente loi, le titulaire est exonéré de tous impôts et taxes intérieurs, notam-
ment :
 l’impôt minimum forfaitaire ou son équivalent ;
 la taxe d’apprentissage ;
 la taxe sur certains frais généraux instituée par l’ordonnance n°83-33 du 14 septembre
1983 portant loi de finance pour l’année 1984 ;
 la contribution des patentes ;

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 les impôts et taxes de quelque nature que ce soit sur les intérêts et autres produits des som-
mes empruntées par le titulaire pour les besoins des opérations pétrolières ;
 les droits d’enregistrement consécutifs à la constitution des sociétés et aux augmentations
de capital ;
 la taxe immobilière et autres impôts fonciers à l’exception de ceux exigibles sur les
immeubles à usage d’habitation.

Les exonérations visées au présent article ne s’appliquent pas aux redevances pour services
rendus, notamment la redevance ORTN, les péages routiers, la redevance de chasse.

Art.124.- Pour la conduite des opérations pétrolières, le titulaire est tenu, sous réserve des
conventions de non double imposition, d’opérer, dans les conditions de droit commun, une
retenue à la source au titre des rémunérations versées à des personnes physiques ou morales
domiciliées à l’étranger en raison des services qui lui auront été rendus par ces derniers.

Cette retenue à la source porte notamment sur l’assistance technique, financière et comptable,
la quote-part des frais de siège se rapportant aux opérations faites en République du Niger, la
location d’équipements, de matériels, la fourniture d’informations d’ordre industriel, com-
mercial, scientifique et technique et sur toutes prestations de services rendues au titulaire par
ses sous-traitants et les sociétés affiliées.

Les sous-traitants du titulaire qui relèvent de l’impôt direct sur les bénéfices en application
des règles de droit commun, peuvent opter pour le régime de la retenue à la source prévue au
premier alinéa du présent article, en raison des rémunérations qui leurs sont servies par le titu-
laire dans le cadre des opérations pétrolières. Dans ce cas, le sous-traitant doit renoncer ex-
pressément à l’imposition suivant les règles de droit commun et n’est pas tenu de déposer de
déclaration statistique et fiscale.

Le titulaire demeure soumis à toutes les obligations d’assiette et de paiement relatif aux im-
pôts et taxes prélevés à la source pour le compte du trésor public, notamment en matière
d’impôt sur les salaires et les traitements, les bénéfices industriels, commerciaux et non com-
merciaux, à l’exception de tout impôt et taxe sur les intérêts payés à des prêteurs non résidents
pour les fonds concernant les opérations pétrolières.

Art.125.- Sous réserve des dispositions des articles 122, 124 et 137, les sous-traitants sont
soumis au régime fiscal et douanier de droit commun pendant toute la durée des opérations
pétrolières.

Art.126.- Le titulaire dépose auprès des services compétents du ministère en charge des fi-
nances, tous les documents et déclarations prévus par la réglementation de droit commun,
même si ceux-ci se rapportent à des opérations exonérées de tous droits ou taxes en applica-
tion de la présente loi.

Art.127.- Le contrat pétrolier doit prévoir le montant de la contribution annuelle à la forma-


tion des agents du ministère chargé des hydrocarbures, due par le titulaire, y compris les co-
titulaires pris conjointement.

Dans tous les cas, cette contribution qui est recouvrée par le ministère en charge des hydro-
carbures, ne peut être inférieure à :
 150.000 USD pour chaque permis de recherche ou autorisation exclusive de recherche ;

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 200.000 USD pour chaque permis d’exploitation ou autorisation exclusive d’exploitation.

Art.128.- Chaque permis de recherche, autorisation exclusive de recherche, permis


d’exploitation, autorisation exclusive d’exploitation ou autorisation de transport intérieur fait
l’objet d’une comptabilité séparée.

Art.129.- Les revenus résultant d’activités exercées sur le territoire de la République du Niger
autres que celles liées aux activités de recherche, d’exploitation, de construction et
d’exploitation d’un système de transport des hydrocarbures par canalisations, sont imposables
dans les conditions de droit commun.

Chapitre 2 - Régime douanier

Art.130.- Les titulaires et leurs sous-traitants peuvent importer en République du Niger les
produits, matériels, matériaux, machines et équipements nécessaires à la réalisation des opéra-
tions pétrolières, sans préjudice du droit de préférence accordé aux entreprises nigériennes
pour la fourniture de ces biens en vertu des dispositions de la présente loi.

Sous réserve des dispositions particulières ci-après, ces importations sont régies par les dispo-
sitions du Code des douanes en vigueur en République du Niger et des textes pris pour son
application.

Art.131.- Les dispositions douanières auxquelles sont soumises les importations réalisées par
le titulaire d’une autorisation de transport intérieur ou ses sous-traitants sont régies suivant les
stipulations du contrat pétrolier associé.

Art.132.- Sont admis en franchise de tous droits et taxes d’entrée, y compris toute taxe sur le
chiffre d’affaires, à l’exception de la redevance statistique, l’importation des produits, maté-
riels, matériaux, machines et équipements destinés, directement, exclusivement et à titre défi-
nitif, aux opérations effectuées dans le cadre d’une autorisation de prospection, d’une autori-
sation exclusive de recherche ou d’un permis de recherche.

Art.133.- Les produits, matériels, matériaux, machines et équipements destinés, directement,


exclusivement et à titre définitif aux opérations pétrolières d’un permis d’exploitation ou
d’une autorisation exclusive d’exploitation, sont exonérés de tous droits et taxes d’entrée, y
compris toute taxe sur le chiffre d’affaires, à l’exception de la redevance statistique, pendant
les cinq premières années qui suivent l’octroi de ce permis ou cette autorisation.

Au-delà de la période de cinq ans visée à l’alinéa ci-dessus, les importations des produits,
matériels, matériaux, machines et équipements exonérés au cours de cette période sont soumi-
ses au régime de droit commun.

Art.134.- Les exonérations prévues aux articles 132 et 133 ci-dessus s’étendent aux fournitu-
res, pièces détachées et parties de pièces détachées destinées aux produits, matériels, maté-
riaux, machines et équipements liés directement, exclusivement et à titre définitif aux opéra-
tions pétrolières.

Art.135.- La liste des produits, matériels, matériaux, machines et équipements ainsi que les
fournitures, pièces détachées et parties de pièces détachées s’y rattachant, exonérés en vertu

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des dispositions du présent chapitre est fixée par arrêté interministériel signé conjointement
par le ministre chargé des finances et le ministre chargé des hydrocarbures. Elle est annexée
au contrat pétrolier et, sous réserve des droits acquis par les titulaires, elle peut être révisée
dans les mêmes formes pour tenir compte des évolutions techniques.

Le bénéfice des exonérations prévues au présent chapitre est subordonné à l’accomplissement


des formalités prévues par le décret d’application.

Art.136.- Les produits, matériels, matériaux, machines et équipements affectés aux opérations
pétrolières et destinés à être réexportés en l’état ou après avoir subi une transformation sont
placés sous un régime suspensif de tous droits et taxes d’entrée, y compris les taxes sur le
chiffre d’affaires, pendant toute la durée de leur séjour sur le territoire de la République du
Niger.

Nonobstant toute disposition législative ou réglementaire contraire, la réexportation des pro-


duits, matériels, matériaux, machines et équipements susmentionnés, conformément aux dis-
positions régissant le régime suspensif dont ils bénéficient ne donne lieu au paiement d’aucun
droit de sortie.

Le bénéfice du régime suspensif prévu au présent article est subordonné à l’accomplissement


des formalités prévues par le décret d’application.

Art.137.- Les exonérations et régimes suspensifs prévus au présent chapitre s’appliquent éga-
lement aux sous-traitants d’un titulaire, sous réserve que la liste de leurs importations desti-
nées aux opérations pétrolières soit visée par ledit titulaire, ladite liste doit être conforme à
celle-ci prévue à l’article 135.

Art.138.- Conformément aux dispositions du Code des douanes, le personnel expatrié em-
ployé par le titulaire en République du Niger bénéficiera de la franchise des droits et taxes
grevant l’importation de ses effets et objets personnels en cours d’usage.

Art.139.- La part des hydrocarbures revenant au titulaire au titre de son contrat pétrolier est
exportée en franchise de tout droit de sortie.

Art.140.- Les importations et exportations sont assujetties à toutes les formalités requises par
l’administration des douanes. Toutefois, à la demande du titulaire ou de ses sous-traitants, et
sur proposition du ministre chargé des hydrocarbures, le ministre chargé des finances peut, en
tant que de besoin, prendre toutes mesures de nature à accélérer les procédures d’importation
ou d’exportation.

Chapitre 3 - Régime des changes

Art.141.- Tout titulaire est soumis à la réglementation des changes en vigueur en République
du Niger sous réserve des dispositions du présent titre.

Le titulaire bénéficie des garanties suivantes pendant la durée de validité de son permis ou de
son autorisation sous réserve du respect de ses obligations légales et conventionnelles en ma-
tière de change :

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 le droit d’ouvrir et d’opérer en République du Niger et à l’étranger des comptes bancaires


en monnaie locale et en devises ;
 le droit de transférer et de conserver librement à l’étranger les recettes des ventes
d’hydrocarbures réalisées en République du Niger, les dividendes et les produits de capi-
taux investis, ainsi que le produit de la liquidation ou de la réalisation de ses avoirs ;
 le droit d’encaisser et de conserver librement à l’étranger les fonds acquis ou empruntés à
l’étranger, y compris les recettes provenant des ventes de sa quote-part de production, et
d’en disposer librement, dans la limite des montants excédants ses obligations fiscales et
ses besoins locaux pour les opérations pétrolières sur le territoire de la République du Ni-
ger ;
 le droit de payer directement à l’étranger les fournisseurs non-résidents de biens et de
services nécessaires à la conduite des opérations pétrolières.

Art.142.- Il est garanti au personnel étranger, résidant en République du Niger et employé par
le titulaire, la libre conversion et le libre transfert, dans son pays d’origine, de tout ou partie
des sommes qui lui sont dues, sous réserve qu’il se soit acquitté de ses impôts et cotisations
diverses conformément à la réglementation en vigueur en République du Niger.

Le contrat pétrolier peut stipuler que les sous-traitants du titulaire de nationalité étrangère et
leurs employés expatriés bénéficient des mêmes garanties.

Art.143.- Le titulaire est tenu de transmettre périodiquement à l’Etat, suivant les modalités
convenues dans le contrat pétrolier, l’ensemble des informations relatives aux mouvements de
capitaux et paiements effectués par lui et jugés nécessaires à la tenue des comptes de la nation
en matière de balance des paiements, intervenus :
 entre la République du Niger et tout Etat étranger, d’une part,
 et entre tout Etat étranger et la République du Niger, d’autre part.

Art.144.- Les modalités d’application du présent chapitre sont fixées, en tant que de besoin,
par le décret d’application et le contrat pétrolier.

Titre 5 - Dispositions administratives et financières

Chapitre 1 - Ristournes et répartition des recettes pétrolières

Art.145.- Une ristourne de 10 % est concédée aux agents du ministère chargé des hydrocarbu-
res sur les droits fixes et la redevance superficiaire qu’ils liquident et recouvrent pour le
compte du ministère chargé des finances.

Une ristourne de 10 FCFA par baril produit, est concédée aux agents du ministère chargé des
hydrocarbures sur la redevance ad valorem qu’ils liquident.

Une ristourne de 50 % est concédée aux agents du ministère chargé des hydrocarbures sur les
pénalités qu’ils liquident et recouvrent pour le compte du ministère chargé des finances.

Un arrêté conjoint du ministre chargé des hydrocarbures et du ministre chargé des finances
fixe les modalités d’application des dispositions du présent article.

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Art.146.- Les recettes pétrolières constituées par la redevance ad valorem, les droits fixes et la
redevance superficiaire, déduction faite des ristournes concédées aux agents du ministère en
charge des hydrocarbures, sont réparties comme suit :
 85 % pour le budget national ;
 15 % pour le budget des communes de la région concernée par les opérations pétrolières,
pour le financement du développement local.

Les modalités de répartition de la part des recettes attribuée aux communes de la région
concernée sont fixées par décret pris en Conseil des ministres.

Chapitre 2 - Surveillance administrative et technique et contrôle financier

Art.147.- Les opérations pétrolières sont soumises aux conditions de surveillance et de


contrôle prévues par la présente loi, les textes pris pour son application et le contrat pétrolier.

Art.148.- Les agents de la direction des hydrocarbures veillent, sous l’autorité du ministre
chargé des hydrocarbures, au respect de la présente loi et des textes pris pour son application.
Ils assurent la surveillance administrative et technique des opérations pétrolières.

Ils procèdent à l’élaboration, à la conservation et à la diffusion de la documentation relative


aux hydrocarbures. Ils ont, à cet effet, le pouvoir de procéder à tout moment, à toutes mesures
de vérification d’indices ou de gisements et ont, à tout instant, accès aux travaux et installa-
tions de l’opérateur. Ce dernier est tenu de leur fournir toute la documentation relative à ses
travaux et de mettre à leur disposition les moyens nécessaires à l’accomplissement de leur
mission.

Ils concourent avec les inspecteurs du travail au suivi de l’application de la législation du tra-
vail dans les entreprises visées par la présente loi.

L’opérateur et ses sous-traitants se soumettent aux mesures qui peuvent leur être dictées pen-
dant les missions d’inspection ou à la suite de ces missions, y compris l’installation, à leurs
frais, d’équipements, en vue de prévenir ou de faire disparaître les causes de danger que les
opérations pétrolières feraient courir à la sécurité publique, civile, à leur personnel, à
l’hygiène, à l’environnement ou à la conservation des sites et réserves classés, des sources
ainsi que des voies publiques.

Toutefois, le titulaire est consulté pour les modalités d’exécution de ces mesures afin de pré-
server les intérêts des différentes parties.

Art.149.- En cas de survenance d’accident grave pendant le déroulement des opérations pé-
trolières, l’opérateur ou ses sous-traitants en informent les autorités administratives compéten-
tes et le ministre chargé des hydrocarbures, par tous les moyens et dans les plus brefs délais.

Art.150.- L’Etat peut faire examiner et vérifier, pour chaque année civile, par ses propres
soins ou par un cabinet spécialisé de son choix, la bonne exécution des contrats pétroliers ain-
si que la conformité, la régularité et la sincérité de l’ensemble des opérations pétrolières. Ces
vérifications sont effectuées sous l’autorité du ministre chargé des hydrocarbures.

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Art.151.- Les frais liés aux opérations d’examen et de vérification prévues à l’article 150 ci-
dessus sont supportés en tout ou partie par le titulaire dans les limites des montants prévus à
cet effet dans le contrat pétrolier.

Les modalités d’application du présent chapitre sont précisées par le décret d’application et le
contrat pétrolier.

Titre 6 - Infractions, sanctions et règlement des différends

Chapitre 1 - Infractions et sanctions

Art.152.- Au cas où le titulaire commet des violations graves aux dispositions de la présente
loi, des textes pris pour son application et du contrat pétrolier, le ministre chargé des hydro-
carbures adresse audit titulaire une mise en demeure de remédier aux manquements constatés
dans les délais prescrits par cette mise en demeure, qui ne peuvent être inférieurs à trente
jours. En cas d’urgence, le titulaire peut être mis en demeure de remédier sans délais aux
manquements constatés.

Le ministre chargé des hydrocarbures peut, avant l’expiration des délais prescrits par la mise
en demeure, prononcer à titre conservatoire la suspension des opérations pétrolières.

Si à l’expiration des délais impartis, la mise en demeure n’est pas suivie d’effets, le retrait de
l’autorisation ou du permis est prononcé :
 par arrêté du ministre chargé des hydrocarbures s’il s’agit d’une autorisation de prospec-
tion, d’un permis de recherche, ou d’une autorisation exclusive de recherche ;
 par décret pris en Conseil des ministres, s’il s’agit d’un permis d’exploitation, d’une auto-
risation exclusive d’exploitation ou d’une autorisation de transport intérieur.

L’appréciation de la gravité de la violation visée au présent article, est laissée à la discrétion


du ministre chargé des hydrocarbures.

La décision de retrait ne constitue pas une cause d’exonération ou de réduction de la respon-


sabilité encourue par le titulaire en vertu du contrat pétrolier ou de toute autre disposition légi-
slative ou réglementaire en vigueur.

Art.153.- Les sanctions prévues à l’article 152 ci-dessus peuvent également être prononcées
suivant le cas, par arrêté du ministre chargé des hydrocarbures ou par décret pris en Conseil
des ministres, en cas de faillite, de cessation de paiement, de dépôt de bilan, de mise en re-
dressement ou en liquidation judiciaire du titulaire suivant les lois de quelque pays que ce
soit.

Art.154.- Le titulaire encoure les sanctions civiles et pénales prévues par les lois en vigueur
en cas de violation des dispositions législatives et réglementaires relatives à la protection de
l’environnement et aux établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes. Il ne
peut être exonéré de sa responsabilité en raison de la participation de l’Etat ou d’un organisme
public à l’autorisation ou au permis concerné, quelle que soit la forme ou la nature juridique
de cette participation.

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Art.155.- Toute personne qui, sans autorisation, aura réalisé des opérations pétrolières en Ré-
publique du Niger sera passible d’une amende de 50.000.000 à 500.000.000 FCFA.

Tout titulaire qui aura réalisé des opérations pétrolières en République du Niger sur un péri-
mètre non couvert par son autorisation ou son permis sera passible d’une amende de
100.000.000 à 1.000.000.000 FCFA.

Outre les sanctions prévues ci-dessus, le contrevenant s’expose à la saisie des produits fraudés
et est déféré devant un tribunal pour répondre de ses actes délictueux.

Art.156.- Nonobstant les sanctions prévues au présent chapitre, le titulaire encourt les sanc-
tions et responsabilités prévues dans le contrat pétrolier et les textes en vigueur pour toutes
violations de ses obligations légales et contractuelles.

Chapitre 2 - Règlement des différends

Art.157.- Sous réserve des stipulations du contrat pétrolier, les recours dirigés contre les déci-
sions de retrait des permis ou autorisations ou de déchéance des contrats pétroliers, doivent
être exercés dans les délais prévus en matière de recours pour excès de pouvoir contre les dé-
cisions administratives. Les décisions de retrait ou de déchéance annulées, le cas échéant, par
les tribunaux compétents, donnent lieu à indemnisation du titulaire en cas de faute de
l’administration établie par lesdits tribunaux.

Art.158.- Les différends nés de l’application de la présente loi ou des textes pris pour son
application relèvent de la compétence des juridictions de la République du Niger.

Toutefois, le contrat pétrolier peut comporter une clause prévoyant une procédure de concilia-
tion et d’arbitrage en vue du règlement de tout différend relatif à l’interprétation ou à
l’application de ses stipulations.

Titre 7 - Dispositions diverses transitoires et finales

Art.159.- Le contrat pétrolier peut comporter des clauses prévoyant notamment la stabilité
des règles juridiques et des conditions économiques et fiscales applicables aux opérations
pétrolières.

Art.160.- La présente loi ne s’applique qu’aux contrats pétroliers conclus postérieurement à


son entrée en vigueur.

Toutefois, les titulaires des permis de recherche octroyés avant l’entrée en vigueur de la pré-
sente loi peuvent demander à bénéficier de ses dispositions. Dans ce cas, ils sont tenus
d’accepter la renégociation de leurs contrats pétroliers et leur mise en conformité avec
l’ensemble des dispositions de la présente loi et des textes pris pour son application.

Art.161.- La présente loi abroge les dispositions antérieures régissant les opérations pétroliè-
res, notamment celles de la loi n°2006-027 du 09 août 2006.

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Art.162.- Un décret pris en Conseil des ministres détermine les modalités d’application de la
présente loi.

Art.163.- La présente loi sera publiée au Journal Officiel de la République du Niger et exécu-
tée comme loi de l’Etat.

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