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Notes de calcul

Déformée d’une fissure viscoélastique HPP

Solution analytique
13 décembre 2005

Hoai Nam NGUYEN

1
1 Potentiel complexe des problèmes plans
La relation constitutive a été établie à partir de la représentation Papkovich de champs
de déplacement (Papkovich, 1932) :

2µu = 4 (1 − ν) Ψ − grad (ϕ + rΨ) (1)

d’où :
x̂, ŷ, ẑ : vecteurs unitaires des directions correspondantes x, y et z.
u = ux̂ + v ŷ + wẑ : vecteur déplacement.
r = xx̂ + y ŷ + z ẑ : vecteur de position.
ϕ et Ψ = ϕx x̂ + ϕy ŷ + ϕz ẑ : scalaire et vecteur potentiel satisfaisant
l’équation :

4 ϕ = 0, 4Ψ = 0 (2)

En hypothèse de déformation plane :

u = u(x, y), v = v(x, y), w = 0

les fonctions potentielles ne dépendent que de x et de y :

ϕz = 0 (3)

Puisque ϕ, Ψx et Ψy sont les fonctions harmoniques, elles peuvent s’exprimer par la


partie imaginaire ou réelle d’une fonction analytique :

Ψx = <f (z), ϕy = =f (z), ϕ = <g(z) (4)

d’où f (z) et g(z) sont les fonctions analytiques dans le domaine occupé par le solid.
Remplaçons les expressions (4) dans la représentation Papkovich (1), on obtient :

 
∂ ∂
2µ(u + ıv) = 4(1 − ν)f (z) − +i {<g(z) + < [zf (z)]}
∂x ∂y
∂ h i
= 4(1 − ν)f (z) − g(z) + g(z) + zf (z) + zf (z)
∂z
= (3 − 4ν)f (z) − zf 0 (z) − g 0 (z)

2µ(u + ıv) = (3 − 4ν)f (z) − zf 0 (z) − g 0 (z) (5)


On en déduit sa conjugation correspondante :

2µ(u − ıv) = (3 − 4ν)f (z) − zf 0 (z) − g 0 (z) (6)

À partir de la loi de Hooke d’un problème d’élasticité en hypothèse de déformation


plane : σij = λεll δij + 2µεij
Soit encore :

σxx = (λ + 2µ)εxx + λεyy


σyy = (λ + 2µ)εyy + λεxx
2
On en déduit alors :
   
2µ ∂u ∂v 4µ ∂
σx + σy = + = < (u + ıv) (7)
1 − 2ν ∂x ∂y 1 − 2ν ∂z
   
∂u ∂v ∂
σx − σy = 2µ − = 4µ< (u − ıv) (8)
∂x ∂y ∂z
   
∂u ∂v ∂
τxy = µ + = −2µ= (u − ıv) (9)
∂y ∂x ∂z

Par conséquent, les contraintes peuvent êtres décrites par une fonction potentielle com-
plexe :

σx + σy = 4< [f 0 (z)] (10)

   
∂ ∂
σy − σx + 2ıτxy = −4µ< (u − ıv) − 4ıµ= (u − ıv)
∂z ∂z
  

= −2 2µ(u − ıv)
∂z

σy − σx + 2ıτxy = 2 [zf ”(z) + g”(z)] (11)

La solution en contrainte plane est déduite de celle en déformation plane en remplaçant


le constant élastique ν par ν/(1 + ν) ou en prenant :
2
 ν = 1 − 2k

en déformation plane
2(1 − k 2 )
ν = 1 − 2k 2

en contrainte plane

Avec l’hypothèse de déformation plane, nous calculons à nouveau la représentation (5) :

1 + k2
2µ(u + ıv) = f (z) − zf 0 (z) − g 0 (z) (12)
1 − k2
2 h
0 (z) + g 0 (z)
i
= f (z) − f (z) − zf (13)
1 − k2
L’utilisation des constants µ et k dans cette équation a pour but d’avoir une expression
valable à la fois en déformation plane et en contrainte plane.
En effet, le déplacement d’un corps rigid peur être représenté par :

f (z) = A + Bz, g(z) = Cz

d’où A et C sont les constants complexes, qui déterminent la translation et B est un


constant imaginaire, qui détermine la rotation.
Si les composants de la force solicitant sur l’élément frontier ds, où s est la longueur
curviligne frontière, sont Xds et Y ds dans les directions x et y :

Xds = σx dy − τxy dx, Y ds = τxy dy − σydx

3
ce qui conduit à l’expression suivante :

(X + ıY )ds = (σx dy − τxy dx) + ı (τxy dy − σydx)


i
= − [(σy − σx − 2ıτxy )dz + (σy + σx )dz] (14)
2
Compte tenu des solutions en contraintes (10) et (11), l’équation (14) devient :
h i
(X + ıY )ds = −ıd f (z) + zf 0 (z) + g 0 (z)

d’où l’integration suivant la ligne curviligne en tenant compte des conditions limites :

Z s
f (z) + zf 0 (z) + g 0 (z) = (ıX − Y ) ds (15)
0

4
2 Méthode Westergaard
2.1 Adaptation de la méthode aux mécanique de rupture
Cette approche de Westergaard a été développé en 1939. Ses équations constitutives ne
sont pas établies pour résoudre des problèmes de mécanique de la rupture. Certaines
modifications ont été effectuées afin de rendre cette méthode de potentiel complexe
plus adaptée à ce genre de problème. Nous nous intéressons particulièrement à une
structure symétrique en présence des fissures dans plan symétrique. Il s’agit de poser :
f (z) = p(z) − s(z) (16)
g (z) = p(z) + s(z) − z [p0 (z) − s0 (z)]
0
(17)
d’où :
(g 0 + f + zf 0 ) (g 0 − f + zf 0 )
p= et s =
2 2
Les équations (10), (11) et (5 ou 13) deviennet alors :

σx + σy = 4< [p0 (z) − s0 (z)] (18)

σy − σx + 2ıτxy = 4s0 (z) − 2(z − z) [p”(z) − s”(z)] (19)

1 + k2 h
0 0
i
2µ(u + ıv) = [p(z) − s(z)] − p(z) − s(z) − (z − z) p (z) − s (z) (20)
1 − k2
Les conditions (15) sont ainsi changées :
h i Z s
p(z) − s(z) + p(z) + s(z) + (z − z) p0 (z) − s0 (z) = (ıX − Y ) ds (21)
0

2.2 Application en mode I de rupture


Supposons que la structure et le chargement en mode I sont symétriques par rapport
au plan y = 0 et que le signe (+) ou (−) désigne le semi-plan inférieur ou supérieur
respectivement . Etant donnés deux points symétrique se situant à z0 et z0 , leurs
déplacements complexes respectifs (u0 + ıv0 ) et (u0 − ıv0 ) valent :
1 + k2 h
0 0
i
2µ(u0 + ıv0 ) = [p + (z 0 ) − s + (z 0 )] − p + (z0 ) − s + (z0 ) − 2ıy 0 p + (z0 ) − s + (z0 ) (22)
1 − k2
1 + k2 h
0 0
i
2µ(u0 − ıv0 ) = [p− (z0 ) − s− (z0 )] − p− (z0 ) − s− (z0 ) + 2ıy0 p− (z0 ) − s− (z0 ) (23)
1 − k2
On en déduit la conjugation complexe de la dernière équation (23) :
1 + k2 h i  0 0

2µ(u0 + ıv0 ) = p − (z 0 ) − s − (z 0 ) − p − (z 0 ) − s − (z 0 ) − 2ıy 0 p − (z0 ) − s − (z0 ) (24)
1 − k2
Identification des équations (24) et (22) met en évidence les égalités :
p− (z) = p+ (z), s− (z) = s+ (z) (25)
Si la structure ne contient qu’une seule fissure (y = 0, b < x < c), le chargement en
mode I comprend trois possibilités :
5
◦ La première consiste aux chargements de traction imposés (σy )+ = (σy )− = σy0 (x) et
0
(τxy )+ = −τxy )− = τxy (x) sur les surfaces fissurées.
◦ La deuxième s’agit alternativement de chargements de traction imposés (τxy )+ =
0
−τxy )− = τxy (x) et de déplacements contrôlés v+ = −v− = v0 (x).
◦ La troisième possibilité est déplacements imposés sur les surfaces fissurées v+ =
−v− = v0 (x) et u+ = u− = u0 (x)
Mathématiquement, ces trois configurations de chargement peuvent être interprétées
0
différemment : La condition τxy = ±τxy implique que τxy est connue tout au long de la
frontière y = 0 de chaque mi-plan, de même interpretation pour le cas où v± = ±v0 (x).
0
On s’intéresse particulièrement le cas où (σy )+ = (σy )− = σy0 (x) et τxy (x) = 0, c’est-à-
dire :
(σy − σx + 2ıτxy )− = (σy − σx + 2ıτxy )+ pour y = 0 (26)
L’identification des équations (19 et (26) donne :
s0− (x) = s0+ (x) pour y = 0
Pour les milieux infinis, la théorie de Liouville montre que s0 (x) est un polynôme à
un degré fini satisfaisant la relation (19), et se réduit à un constant du à la contrainte
imposée finie. Une unique fonction potentielle complexe est donc nécessaire. Le simpli-
fication par imposer s0 (x) nul équivaut à une superposition d’une contrainte constante
σx . Cette contrainte n’influence pas le facteur d’intensité de contraintes (FIC) d’une
structure fissurée symétrique.
Equation (18) montre que pour y = 0 :

(σy )+ = 2<p0+ (x) = p0 (x + ı0) + p0 (x + ı0) = p0+ (x + ı0) + p0− (x − ı0)


= p0+ (x) + p0− (x) = σy0 (x) pour b<x<c (27)

Pour x < b et x > c, l’équation (20) devient :


∂v+ 1  0 0 k2  0
s+ (x) − s0− (x) = 0
 
2µı = 2
p + (x) − p − (x) − 2
(28)
∂x 1−k 1−k
Comme s0 (x) est analytique sur y = 0, donc :

p0+ (x) − p0− (x) = 0 pour x < b, x > c (29)

Soit L une portion de l’abscisse x contenant l’ensemble des fissures colinéaires :

p0+ (x) + p0− (x) = σy0 (x) pour x ∈ L


(30)
p0+ (x) − p0− (x) = 0 pour x ∈
/L

2.3 Milieu infini


Dans cette section, on considère un milieu infini en présence d’une fissure (b < x < c)
sousmis sous des contraintes imposées à l’infini (σx∞ et σy∞ ) en supposant que contrainte
de cissaillement des surfaces fissurées est nulle. Les équations (27) et (29) constituent
un problème de Hilbert dont la solution est la suivante :
Z c 0
0 1 σy (ξ) G+ (ξ) P (z)
p (z) = dξ + . (31)
2πıG(z) b ξ−z G(z)
avec :
6
G(z) = (z − b)1/2 (z − c)1/2
P (z) est un polynôme de degré fini.
Les conditions aux limites donnent :
4< [p0 (z) − s0 (z)]|z|→∞ = σy∞ + σx∞ (32)
4<[s0 (x)]|z|→∞ = σy∞ − σx∞ (33)
ce qui permet de déterminer P (z) :
σy∞ σy∞ − σx∞
P (z) = z + a0 , s0 (z) = (34)
2 4
d’où a0 est déterminé à partir de la condition de fermeture de fissure aux deux extrémités.
On peut donc réécrire l’équation (28) sous forme d’intégration suivante :
c
2k 2

2
2µ [v+ (c) − v+ (b)] = =p+ (x) − =s(x)
1 − k2 1 − k2
b ∞
2 σy − σx∞ c
   
2 P (x) 2k
= = − =
1 − k2 G(x) 1 − k2 4 b
Z c ∞
2 σy x/2 + a0
= p dx = 0 (35)
1 − k2 b (x − b)(c − x)
Soit encore :
b+c ∞
a0 = − σ (36)
4 y
La contrainte normale et le gradient de déplacement dans le plan symétrique sont
ensuite déterminés :
( Z p )
c σ 0 (ξ) (ξ − b)(c − ξ)
1 1 y
σy = 2<p0 (x) = ± p dξ + σy∞ [x − (b + c)/2] (37)
(x − b)(x − c) π b ξ−x
( I p )
∂v+ 1 1 c σy0 (ξ − b)(c − ξ)
=− p dξ + σy∞ [x − (b + c)/2] (38)
∂x 2(1 − k 2 )µ (x − b)(c − x) π b ξ−x
avec le signe supérieur pour x > c et le signe inférieur pour x < b.
Le facteur d’intensité de contrainte à x = b est :
hp i
(b)
KI = lim 2π(b − x) σy (x) (39)
x→b−0
√ " Z
c
s #
2π 1 0 c−ξ ∞b − c
= −√ σy (ξ) dξ + σy
c−b π b ξ−b 2
En posant a = (c − b)/2 la demi-longueur de la fissure, on obtient :
Z c s
(b) √ 1 c−ξ
KI = σy∞ πa − √ σy0 (ξ) dξ (40)
πa b ξ−b
(b)
Cette expression de KI montre que la singularité à x = b devient nulle si :
Z c s
1 c−ξ
σy0 (ξ) dξ = σy∞ (41)
πa b ξ−b
Cette relation peut être considérée comme condition de continuité de contrainte à
x = b. C’est également la condition de fermeture de fissure (∂v+ /∂x = 0) à x = b qui
est vérifiée par la formule (38)
7
3 Application des potentiels complexes en milieu
infini
La méthode de Westergaard appliqués aux problèmes de mécanique de la rupture est
connue pour certain nombre de configuration de chargement. Dans le cas d’une petite
fissure de longueur 2a (−a < x < a), traversant une plaque chargée dans son plan des
contraintes imposées σy = σy∞ , σx = σx∞ , le facteur d’intensité de contrainte (FIC) selon
(39) vaut :
hp i
(−a)
KI = lim 2π(−a − x) σy (x)
x→−a−0

Dans le plan de la fissure, c’est-à-dire pour y = 0, le FIC KI , à l’extrémité x = −a, est


défini par :

KI = σy∞ πa (42)

De plus, si l’origine choisie coı̈ncide avec le centre de la fissure, on a :


σy∞ z σy∞ − σx∞
p0 (z) = , s0 (z) = sur la portion y = 0, −a < x < a (43)
2(z 2 − a2 )1/2 4
Ces fonctions choisies p(z) et s(z) satisfont également :
√ √
z 2 − a2 = x 2 − a2 sur la partie y = 0, x > a (44)
Si les constants d’intégration sont choisis de telle sorte que :

v = 0 pour y = 0, |x| > a
u = 0 pour z = 0
On obtient donc :
σy∞ 2 σy∞ − σx∞
p(z) = (z − a2 )1/2 , s(z) = z (45)
2 4
Par conséquent :
ıya2
 
z
σx = σx∞ − σy∞+ σy∞ < − (46)
(z 2 − a2 )1/2 (z 2 − a2 )3/2
ıya2
 
∞ z
σy = σy < + (47)
(z 2 − a2 )1/2 (z 2 − a2 )3/2
ya2
τxy = −2< 2 (48)
(z − a2 )3/2
σy∞ σy∞ − σx∞
 2 
k 2 2 1/2 ıyz
u = < (z − a ) − − x (49)
2µ 1 − k2 (z 2 − a2 )1/2 4(1 − k 2 )µ
σy∞ σy∞ − σx∞
 
1 2 2 1/2 ıyz
v = = (z − a ) − 2 + y (50)
2µ 1 − k2 (z − a2 )1/2 4µ
On s’intéresse notamment à la solution de contrainte normale dans le plan symétrique
ainsi que l’ouverture de la fissure :
σy∞ |x| KI |x|
σy = √ =p pour y = 0, |x| > 0 (51)
2
x −a 2 πa(x2 − a2 )
(52)
8
Les déplacement de la lèvre supérieure de la fissure (y = +0, −a < x < a) :

σy∞ − σx∞
u+ = − x (53)
4(1 − k 2 )µ

r
σy∞ √ KI a2 − x 2
v+ = 2
a2 − x 2 = (54)
2(1 − k )µ 2(1 − k 2 )µ πa

On remarque par ces résultats que la fissure a forme elliptique et la déformation εxx
reste constante dans la zone fissurée.

9
4 Fissure dans un milieu isotrope viscoélastique
4.1 Modèle viscoélastique
La loi de Hooke décrivant le comportement d’un matériau élastique linéaire s’écrire :
 

σij = µ (uj,i + ui,j ) + κ − uk,k δji (55)
3
avec :
µ : module de rigidité
κ : module de compression.
Le comportement mécanique du matériau viscoélastique linéaire s’obtient après un
temps différentiel en remplaçant µ et κ par des fonctions de temps correspondants
dans la loi de comportement élastique. Ces dernières sont dues à la mémoire imparfaite
du matériau viscoélastique. On sait que l’état de contrainte viscoélastique à un ins-
tant t dépendra de l’histoire des déformations. Réciproquement, l’état de déformation
viscoélastique à un instant t donné dépendra de l’histoire des contraintes.
La viscoélasticité linéaire suppose que si l’on prend deux histoires de déformations, la
contrainte correspondant à la somme des histoires de déformation sera la somme des
contraintes correspondant à chacune de ces déformations.
Z ∞   
2
σij = µ(t − s)[u̇j,i (s) + u̇i,j (s)] + κ(t − s) − µ(t − s) u̇k,k (s)δji ds (56)
−∞ 3
Les fonctions µ(t) et κ(t) sont supposées nulles lorsque t < 0. Nous considérons par la
suite le modèle viscoélastique linéaire de Zener :
(
µ(t) = µ∞ + (µ0 − µ∞ )e−t/t0 H(t)
 
(57)
κ(t) = κ∞ + (κ0 − κ∞ )e−t/t0 H(t).
 

avec :
H(t) : fonction Heaviside
µ0 , µ∞ , κ0 : des constants du matériau
t0 : le temps de relaxation.
Le chargement est supposé appliqué instantanément en évitant un temps de chargement
si faible qu’il risque de provoquer les ondes dans le solid. Avec tel chargement, les effets
d’inertie peuvent être négligés et le principe de correspondance s’applique effectivement
pour les fissures fixes.

4.2 Le principe de correspondance élastique-viscoélastique


Supposons Sij , Ui et K(p) sont les transformations de Laplace de σij , ui et de κ(t) res-
pectivement. Les transformations de Laplace de l’équation constitutive (56) de Hooke
a la forme suivante :
 
2
Sij = M (p) (Uj,i + Ui,j ) + K(p) − M (p) Uk,k δij (58)
3
Comme le matériau considéré est caractérisé par le modèle de Zener, les deux fonctions
µ(t) et κ(t) ainsi que leurs transformations de Laplace sont proportionnelles l’une à
10
l’autre. Cela implique que les transformations de Laplace du coefficient de Poisson ν
et le rapport k = cS /cP sont constantes.
On applique ce principe de correspondance pour le cas d’une plaque viscoélastique large
en présence d’une fissure fixe tendue de longueur 2a dont les lèvres sont soumises en
mode I de chargement imposé : σy = σy∞ , σx = σx∞
Les contraintes et déplacements dans le cas élastique correspondants sont donnés par
les équations (46)-(50) dont les composants verticaux sont les suivants :
ıya2
 
∞ z
σy = σy < +
(z 2 − a2 )1/2 (z 2 − a2 )3/2
σy∞ σy∞ − σx∞
 
1 2 2 1/2 ıyz
v = = (z − a ) − 2 + y
2µ 1 − k2 (z − a2 )1/2 4µ
On remarque que la formulation de contraintes ne contient aucun paramètre du matériau.
Selon le principe de correspondance, les contraintes viscoélastiques sont les mêmes que
contraintes élastiques.
Le déplacement élastique dépend sinon des paramètres du matériau µ et k 2 :
d’où s’écrit k 2 :
 1 − 2ν
 k2 =
 en déformation plane
2(1 − ν)
 k2 = 1 − ν

en contrainte plane
2
La transformations de Laplace du déplacement v :
σy∞
   
1 2 2 1/2 ıyz 1−m
V = = (z − a ) − 2 + y (59)
2M (p) 1 − k2 (z − a2 )1/2 4
σx∞
avec : m = σy∞
On exprime µ(t) en fonction de deux termes e−t/t0 et (1 − e−t/t0 ) :

µ(t) = µ∞ + (µ0 − µ∞ ) e−t/t0 H(t) = µ0 e−t/t0 + µ∞ 1 − e−t/t0 H(t)


   
(60)

La transformation de Laplace M (p) de la fonction µ(t) est calculée à travers celles de


ces deux fonctions e−t/t0 et (1 − e−t/t0 ) :
1
p t0
M (p) = µ0 1 + µ∞ 1 (61)
p+ t0
p+ t0
1
1 1 p + t0
→ =
M (p) µ0 p + µµ∞0 . t10
µ∞ 1
1 p 1 µ0 t0
= µ∞ 1 + (62)
µ0 p + µ0 t0 µ∞ p + µµ∞0 t10

Posons C(t) fonction complaisance d’inversion de 1/M (p) :

    
1 1 µ∞ t
−µ
 1 
− µ∞ t
C(t) = L−1
pt = e 0 t0 + 1 − e µ0 t0 H(t)
M (p) µ0 µ∞
   
1 1 1 −µ∞ t/(µ0 t0 )
C(t) = − − e H(t) (63)
µ∞ µ∞ µ0
11
Le déplacement de la lèvre supérieure de fissure à y = 0 :

σy∞ a2 − x2
v+ = pour |x| < a (64)
2µ(1 − k 2 )
Soit encore :

σy∞ a2 − x2 1
   
1 1 −µ∞ t/(µ0 t0 )
v+ (x, t) = − − e H(t) (65)
2(1 − k 2 ) µ∞ µ∞ µ0

La transformation de Laplace peut s’appliquer aux autres matériaux viscoélastiques


linéaires dont µ(t) et κ(t) ne sont pas forcément proportionnelles et le temps de re-
laxation peut être différent pour ces deux fonctions µ(t) et κ(t). On pourra d’ailleurs
étudier d’autres problèmes que fissures fixes à condition que sa solution élastique cor-
respondante soit connue.

12
Annexes
4.3 Dérivée d’une fonction f (z).
Soit f une fonction de la variable complexe z définissant une opération (ou une suite
d’opération) qui, au nombre z dans un certain ensemble D inclus dans le plan, associe
un certain nombre complexe noté f (z) :

∀z 3 D −→ f (z) 3 C

D est appelé l’ensemble de définition de la fonction f : c’est l’ensemble des points où
l’on sait effectuer les opérations permettant de calculer f (z).
La donnée d’une fonction f (z) est équivalente à la donnée de deux fonctions à valeurs
réelles u(x, y) et v(x, y telles que :

∀z 3 D, f (z) = u(x, y) + ıv(x, y)

Supposons f (x, y)
in R2 − differentiable, c’est-à-dire possédant une différentielle dans un certain domaine
de R2 :
∂f ∂f
df = dx + dy. (66)
∂x ∂y
Par ailleurs :
z = x + ıy et dz = dx − ıdy
d’où l’on déduit :
1 1 1
dx = (dz + dz), dx = (dz − dz) = (ıdz − ıdz)
2 2ı 2
En reportant ces expressions dans (66) et en factorisant selon dz et dz, il devient :
   
1 ∂f ∂f 1 ∂f ∂f
df = −ı dz + +ı dz (67)
2 ∂x ∂y 2 ∂x ∂y
Cette expression justifie que l’on introduise deux opérateurs différentiels définis comme
suite :
   
∂ 1 ∂ ∂ ∂ 1 ∂ ∂
∂≡ = −ı , ∂≡ = +ı (68)
∂z 2 dx ∂dy ∂z 2 dx ∂dy

4.4 Fonctions holomorphes ou fonctions analytiques


A tout point M(x,y) du plan, on associe le complexe z = x + ıy dont le conjugé est
z = x − ıy. Dans ces deux dernières relations, on retire :
z+z z−z
x= et y= (69)
2 2ı
Toute fonction g(x, y) peut-être considérée comme fonction de z et z, que l’on notera
par abus de notation g(z, z).

(x, y) ∈ Plan −→ g(x, y)


(x, y) −→ (z, z) −→ g(z, z)
13
Pour ce changement de variable, on a :
1

g,z = 2
(g,x − ıg,y )
1
g,z = 2
(g,x + ıg,y )


g,x = g,z + gz,z
g,y = ı(g,z − g,z )

Soient P (x, y) et Q(x, y), deux fonctions définies sur un domaine S du plan. La fonction
g définie par g = P + ıQ est holomorphe dans S si :

g,z = 0

Autrement dit g est fonction de la seule variable complexe z → g = g(z)


D’après les règle de dérivation (70), on a alors :

g,z = 0 → g,x + ıg,y = 0

Soit en reposant dans la première formule (68) :


1 ∂g
g,z = (g,x + g,x ) = g,x −→ g 0 (z) = ∂x
2
1 ∂g
g,z = (−ıg,y − ıg,y ) = −ıg,y −→ g 0 (z) = −ı ∂y
2
compte tenu de l’expression de g on a l’égalité :
(
∂P ∂Q ∂P ∂Q ∂P
∂x
= ∂Q
∂y
+ı = −ı + −→
∂x ∂y ∂y ∂y ∂P
∂y
= − ∂Q
∂x

Ces égalités correspondent aux conditions de Cauchy-Riemann. Ces relations implique


∆P = ∆Q = 0. Les parties réele et imaginaire d’une fonction holomorphe sont harmo-
niques.

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Références
[1] K. B. Broberg (1999), ”Cracks and Fracture”, Academic Press, pp. 45–246

[2] E. Znaty (1982), ”Propagation des fissures en milieu viscoélastique”, Thèse de


l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées

[3] A. Ehrlacher (2004), ”Mécanique de la rupture”, Cours DEA Génie Mécanique et


Matériaux - Ecole Nationale des Ponts et Chaussées

[4] A. Zeghloul (2003), ”Concepts fondamentaux de la mécanique de la rupture”, Cours


DEA Mécanique Matériaux Structures et Procédés - Université de Metz

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