Vous êtes sur la page 1sur 22

Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013

analytiques et des éléments finis - Statique

Chapitre 1 Introduction à la méthode des éléments finis

1.1 Contexte
1.2 Méthode des éléments finis
1.2.1 Principes
1.2.2 Discrétisation
1.2.3 Interpolation
1.2.4 Formulation des matrices élémentaires par les équations d’équilibre
1.2.4.1 Équations d’équilibre des noeuds
1.2.4.2 Formulation des matrices élémentaires
1.2.5 Assemblage de la matrice globale
1.2.6 Application des conditions aux limites
1.2.7 Résolution des équations pour les valeurs nodales : déplacements etc..
1.2.8 Détermination des contraintes et réactions dans les éléments
1.2.9 Autres méthodes de formulation des matrices élémentaires
1.2.9.1 Énergie potentielle total minimale
1.2.9.2 Résidus pondérés
1.2.10 Algorithme de calcul par éléments finis

1.1 Contexte
Le point de départ de toute modélisation est la réalité physique. Or, la complexité des
phénomènes étudiés rend très difficile la résolution des équations mathématiques qui sont
en général, des équations différentielles. Des approximations sont alors souvent
nécessaires. La figure 1.1 montre la démarche et la procédure de modélisation.
Réalité physique

Idéalistaion

Expériemntation Modélisation mathématique

Comparaison Solution ?

Solution analytique
exacte

Contrôle des Approximation


erreurs

Numérique approchée Analytique approchée

Figure 1.1 Procédure de modélisation des systèmes (Adapté de réf. 1)

1
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

En pratique les solutions analytiques ne sont possibles que pour des cas simples. Deux
causes évoquées souvent sont : la méconnaissance du champ à modélisé et la complexité
de la géométrie. La première nécessite la proposition d’une allure générique du champ
inconnu, tandis que le découpage du système en domaines plus simples est la solution
pour contourner la deuxième difficulté. La méthode des éléments finis est la combinaison
de ces deux principes, (figure 1.2).

Champ inconnu Géométrie complexe

Méthode de Rayleigh-Ritz Discrétisation

Méthode des
éléments finis

Figure 1.2 Modélisation des systèmes complexes (Adapté de réf. 1)

En ce qui concerne la résolution du système d’équations différentielles décrivant le


phénomène étudié, deux alternatives sont : analytique et numérique, (figure 1.3).

D(Φ) - f = 0 dans le volume avec


les conditions aux limites

Solutions analytiques Solutions numériques


- Différence finies
- Séparation des variables
- Méthode de Ritz
- Solution similaires
- Éléments finis
- Transformation de Fourrier ou de Laplace
- Volume fini
- Éléments de frontière

Figure 1.3 Méthodes de résolution des problèmes mathématiques (Adapté de réf. 1)

2
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

1.2 Méthode des éléments finis


La méthode des éléments finis permet de résoudre les types de problèmes présentés dans
la figure 1.4.

Résolution des problèmes physiques par la


méthode des éléments finis

Équilibre stationnaire Valeurs propres Dépendence du temps


• Mécanique des solide • Dynamique, vibration • Non linéarité
• Mécanique des fluides • Stabilité des structures • Dynamique (cas général)
• Transfert de chaleur • Flux laminaire • Thermique transitoire
• Champ magnétique • Acoustique • Propagation (fissures…)

Figure 1.4 Types de problèmes physiques modélisés par la méthode des éléments finis
(Adapté de réf. 1)

Dans le cas de l’analyse des solides déformables, la méthode des éléments finis consiste à
restreindre le champ de déplacement en tout point du milieu par la détermination du
déplacement aux certains points définis du milieu qui sont les nœuds. Cette démarche
s’appelle la discrétisation (figure 1.5).

Figure 1.5 Principe de l’approximation (Réf.1)

3
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

Le champ du domaine entre les valeurs nodales est interprété par la fonction de forme ou
fonction d’interpolation.

1.2.1 Discrétisation

Une structure physique à analyser comporte des points permettant de définir sa


géométrie, appelés nœuds physiques (joints de connexion, extrémités, etc..). Par ailleurs,
les éléments finis crées par le découpage de cette structure en sous domaines selon la
méthode des éléments finis sont connectés entre eux par certain point d’attache appelés,
nœuds du maillage. Les deuxièmes se trouvent de façon naturelle aux premiers. La
discrétisation des structures en différents types d’éléments selon les besoins.

Éléments 1 D

- Barres Noeuds
Noeuds du
- Poutres de
maillage
- Coque axisymétrique géométrie

Éléments 2 D

- Élasticité plane
- Axisymétrie
- Plaque mince
- Coque mince Noeuds
de
géométrie

Noeuds du
maillage

Éléments 3 D

- Solide massif
- Plaques épaisses
- Coques épaisses

Figure 1.6 Discrétisation des systèmes (Adapté de réf. 1)

4
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

1.2.2 Types d’éléments

Les types d’éléments les plus utilisés sont présentés à la figure 1.7. Le classement se fait
en fonction de l’espace et du degré du polynôme utilisés pour l’interpolation.

Figure 1.7 Différents types d’éléments (Réf. 1)

5
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

1.2.3 Interpolation

L’approximation du champ réel par le champ approximatif peut s’écrit par l’expression
suivante :

∑ N x (x, y, z).u i
û(x, y, z) ≈ u(x, y, z) =
noeuds

où N i (x, y, z) est la fonction de forme ou fonction d’interpolation associé au nœuds i et


u i est le déplacement au même nœud. Les fonctions de forme représentent le poids
associé à chacun des nœuds de l’élément permettant la prédiction de l’évolution du
champ à l’intérieur du domaine d’interpolation.

Pour que l’interpolation soit illicite, la fonction de forme doit :

• être continue sur le domaine;

• conduire à des valeurs uniques du champ en tout point du domaine pour un jeu
unique de valeurs nodales;

1 au noeud j=i
• N i (x j , y j , z j ) = 
0 au noeuds j ≠ i

Cette condition permet que :

u(x i , yi , z i ) =+
1 x ui ∑0
j≠ i
x uj → u(x i , yi , z i ) =
ui

Exemple :

Déterminez les fonctions de forme pour les éléments linéiques (1D) suivant en utilisant
les polynômes.

• Élément 1D à 2 noeuds (interpolation linéaire) :

1 2 x

0 L

Le champ de déplacement est :

6
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

a 0 
u(x) =a 0 + a1x =[1 x ]  
a 1  (1)
u(x) = [ X ]{a}

Les deux conditions nodales suivantes permettent de déterminer les coefficients a 0 et a 1 :

u(0) =a 0 + a1.0 =u1


u(L) =a 0 + a1.L =u 2

ou sous forme matricielle comme :

u(0)  1 0  a 0  u1 
=
  =    
u(L)  1 L  a1  u 2  (2)
= [= B]{a} {q}

d’où la solution de ce système d’équations est :

1 0
a 0    u1 
  =  −1 1   
a 1  u 2  (3)
L L
{a} = {B} {q}
−1

ou bien

a 0 = u1
−1 1
=
a1 u1 + u 2
L L

Substitution de (3) dans (1) :

u(x) = [ X ][ B] {q}
−1
(4)

Afin de déterminer les fonctions de forme, considérons l’expression générale de


l’approximation :

2
u 
u(x) =∑ N i (x).u i = N1 (x).u1 + N 2 (x).u 2 =[N1 (x) N 2 (x)]  1 
i =1 u 2  (5)
u(x) = [ N(x) ]{q}

où N i (x) sont les fonctions de forme.

7
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

La comparaison des deux équations (4) et (5) donne :

[ N(x)] = [ X ][ B]
−1

x x
d’où N1 (x) =
x− et N 2 (x) =
L L

Figure 1.8 Fonctions de forme de l’élément à 2 nœuds

1.2.4 Formulation des matrices élémentaires par les équations de l’équilibre

1.2.4.1 Les équations d’équilibre des noeuds

Exemple 1.1 La figure 1.9 illustre une attache en aluminium d’un système de levage.
Sachant que son épaisseur est de 5mm et que la charge pèse 1.5KN, déterminez
l’allongement et les contraintes au long de la pièce.

Solution

Considérons la membrure de section A et d’une longueur L soumise à une charge F telle


F
qu’illustrée à la figure 1.9. La contrainte axiale est σ = , tandis que la
A

8
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

∆L
déformation est : ε = . Or selon la loi de Hooke : σ = Eε où E est le module
L
AE
d’élasticité. La charge devient par conséquent=
: F ( )∆L . Ce qui est semblable à
L
l’équation de la force du ressort : F = kx . Il est donc possible de modéliser une
membrure de section uniforme soumise à une charge axiale par un ressort dont la rigidité
AE
est : k = .
L

A
L
ΔL

x
F
F

Figure 1.9 Membrure de section uniforme soumise à une force externe F

1
A1 u1
L1

k1

2
u2
k2
L2

A2

3
u3 k3
L3

A3
4
u4

P P

Figure 1.10 Discrétisation de la pièce en éléments et nœuds

9
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

Par conséquent, la pièce présentée à la figure 1.10 peut être modélisée comme un système
de 3 (éléments) ressorts en série. Le diagramme du corps libre des noeuds avec les forces
appliquées à chacun des nœuds de 1 à 4 est montré à la figure 1.11.

R1

Nœud 1

k1(u2-u1)

k1(u2-u1)

Nœud 2

k2(u3-u2)

k2(u3-u2)

Nœud 3

k3(u4-u3)

k3(u4-u3)

Nœud 4

Figure 1.11 Diagramme du corps libre des nœuds

Les équations d’équilibre statique s’écrivent :

Nœud 1 : R 1 – k 1 (u 2 – u 1 ) = 0

Nœud 2 : k 1 (u 2 – u 1 ) – k 2 (u 3 – u 2 ) = 0

Nœud 3 : k 2 (u 3 – u 2 ) – k 3 (u 4 – u 3 ) = 0

Nœud 4 : k 3 (u 4 – u 3 ) – P =0

ou :

10
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

 k1 − k1 0 0   u1   − R 1 
 −k k1 + k 2 −k 2 0  u 2   0 
 1  =  (c)
 0 −k 2 k 2 + k3 −k 3   u 3   0 
 
 0 0 −k 3 k 3  u 4   P 

ou en séparant les réaction et les forces externes:

−R1   k1 − k1 0 0   u1   0 
 0   −k k1 + k 2 −k 2 0  u 2   0 
   1
=   −  (d)
 0   0 −k 2 k 2 + k3 −k 3   u 3   0 
 0   
 0 0 −k 3 k 3  u 4  P 

{R }
= [ k ]{u} − {F}
ou {Réaction} = [Rigidité] {Déplacement} − {Chargement}

Le déplacement du nœud (1) est nul à cause de la fixation de l’extrémité supérieure de la


membrure. L’application de cette condition aux limites rend le système d’équations (c) à
un nouveau système d’équations :

 1 0 0 0   u1   0 
 −k k1 + k 2 −k 2 0  u 2   0 
 1  = 
 0 −k 2 k 2 + k3 −k 3   u 3   0 
 
 0 0 −k 3 k 3  u 4  P 

[Rigidité] {Déplacement} = {Chargement}

Sachant que u 1 = 0, la résolution de ce système d’équations donne les valeurs nodales de


déplacement. Le(s) réaction(s) peuvent se calculer à l’aide de la résolution du système
d’équation (d).

1.2.4.2 Formulation des matrices élémentaires

Chaque élément du modèle de l’exemple 1.1 contient 2 nœuds avec chacun un


déplacement associé. Il nous faut donc développer deux équations par élément. Les
forces internes en fonction de la rigidité de l’élément et du déplacement nodal telles
qu’illustrées à la figure 1.12 (b) sont :

=f i k (u i − u i +1 )
=
f i +1 k(u i +1 − u i )

11
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

ou sous forme matricielle :

f i   k − k   u i 
 =  
f i +1   −k k  u i +1 

(Notons que les deux diagrammes du corps libre de l’élément sont équivalents.)

fi=k(ui+1-ui) fi=k(ui-ui+1)

ui ui
y

ui+1 ui+1
fi+1=k(ui+1-ui) fi+1=k(ui+1-ui)

(b)
(a)

Figure 1.12 Diagramme du corps libre de l’élément

1.2.5 Assemblage de la matrice globale

La matrice de rigidité de l’élément (1) est :

k − k1 
[K] = 1
(1)

 − k1 k1 

et sa position dans la matrice globale est :

 k1 − k1 0 0  u1
 −k k1 0 0  u 2
[K] = 1
(1G )

 0 0 0 0 u 3
 
 0 0 0 0 u 4

Par analogie on obtient pour les éléments (2) et (3) :

k −k 2 
[K] = 2
(2)

 −k 2 k 2 

12
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

0 0 0 0  u1
0 k −k 2 0  u 2
[K] =
(2G ) 2

0 −k 2 k2 0 u 3
 
0 0 0 0 u 4

k −k 3 
[K] = 3
(3)

 −k 3 k 3 

0 0 0 0  u1
0 0 0 0  u 2
[K] =
(3G )

0 0 k3 −k 3  u 3
 
0 0 −k 3 k3  u 4

La matrice globale est assemblée par l’addition des matrices :

[K] = [K] + [K] + [K]


(G ) (1G ) (2G ) (3G )

 k1 − k1 0 0  u1
 −k k1 + k 2 −k 2 0  u 2
 1
 0 −k 2 k 2 + k3 −k 3  u 3
 
 0 0 −k 3 k3  u 4

1.2.6 Application des conditions aux limites

Sachant que u 1 = 0, le système d’équations devient :

 1 0 0 0   u1   0 
 −k k1 + k 2 −k 2 0  u 2   0 
 1  = 
 0 −k 2 k 2 + k3 −k 3   u 3   0 
 
 0 0 −k 3 k 3  u 4  P 

1.2.7 Résolution du système d’équations

 1 0 0 0   u1   0 
 −k k1 + k 2 −k 2 0  u 2   0 
 1  = 
 0 −k 2 k 2 + k3 −k 3   u 3   0 
 
 0 0 −k 3 k 3  u 4  P 

La résolution du système d’équations réduit nous donne les déplacements correspondants.

13
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

Application numérique :

Les déplacements nodaux et les contraintes dans les éléments se déterminent avec les
données suivantes :

E = 70GPa; A 1 = 480mm2; A 2 = 120 mm2; A 3 = 360 mm2; L1 = 3 mm; L2 = 10mm;


L 3 = 3mm; P = 1 800N.

1.2.8 Calcul des contraintes dans les éléments et les réactions

Les contraintes se calcul à l’aide de la loi de Hooke en connaissant les déplacements


nodaux :

u i +1 − u i
σ = Eε = E( )
L

Le tableau 1.1 présente les résultats.

Tableau 1.1 Propriétés des éléments, déplacements nodaux et contraintes


Élément Nœud A L E k=(AE/L) u σ i =E(u i+1 -
2
(mm ) (mm) (MPa) (MPa) (mm) u i )/L
(MPa)
1 1 480 3 70 000 11 200 000 0 3.7567
2 0.000161
2 2 120 10 70 000 840 000 0.000161 15.001
3 0.002304
3 3 360 3 70 000 8 400 000 0.002304 4.993
4 0.002518

Vérification :

P 1800
σ=
1 = = 3.75MPa
A1 480
P 1800
σ=
1 = = 15MPa
A2 120
P 1800
σ=
3 = = 5MPa
A3 360

Les réactions peuvent se calculer à l’aide du système d’équation(d). Ce qui donne une
valeur de R 1 =P=1800N.

14
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

1.2.9 Autres méthodes pour la formulation des matrices élémentaires

1.2.9.1 Énergie potentielle totale minimale

Un corps solide soumis à des forces externes se déforme. Durant cette déformation le
travail de ces forces est emmagasiné dans le corps solide sous forme de l’énergie de
déformation. Figure 1.13, présente une membrure qui se déforme sous l’action d’une
force axiale F. Lorsque la membrure s’allonge d’une distance dy’, l’énergie de
déformation dans le matériau est :

Dans le cas d’un volume infiniment petit de la membrure cette énergie s’écrit :

Figure 1.13 Comportement élastique d’une membrure soumise au chargement axial

L’énergie totale de déformation emmagasinée dans la membrure s’écrit :

où V est le volume de la membrure.

15
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

L’énergie potentielle totale Π pour un corps solide comportant n éléments et m nœuds


est la différence entre l’énergie de déformation totale et le travail fourni par les forces
externes :
n m

=
Π=
e 1 =i 1
∑ Λ (e) − ∑ Fui i
L’équilibre d’un corps solide se réalise lorsque cette énergie est minimale :

∂Π ∂ n (e) ∂ m
= ∑ Λ − ∂u ∑
∂u i ∂u i e 1 =
=
=
Fu
i i 0 pour=i 1, 2,3..., n
i i 1

L’application de ce théorème permet de déterminer les déplacements nodaux.

Les équations élémentaires peuvent s’obtenir par la minimisation de l’énergie potentielle


totale de l’élément. En s’appliquant ce principe à l’exemple antérieur, l’énergie de
déformation dans un élément quelconque du modèle s’écrit :

Eε 2 AE 2
=Λ ∫V =2
dV
2L
(u i +1 + u i2 − 2u i +1u i )

u i +1 − u i
où ε=
L

La différentiation de l’énergie de déformation donne les équations suivantes :

∂Λ (e) AE
= (u i − u i +1 ) = k(u i − u i +1 )
∂u i L

∂Λ (e) AE
= (u i +1 − u i =
) k(u i +1 − u i )
∂u i +1 L

 ∂Λ (e) 
 ∂u 
 i   k −k  u i 
 (e)  =   
 ∂Λ   −k k  u i +1 
 ∂u i +1 

où k eq =(A moy E)/L

et pour les forces externes agissant au nœuds i et i+1 on obtient :

16
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

Finalement la matrice de rigidité globale de la structure est obtenue en additionnant celle


des éléments comme dans le cas de la méthode de formulation directe.

1.2.9.2 Résidus pondérés

Cette approche est basée sur le principe de minimiser l’erreur entre la solution proposée
et la solution exacte de l’équation différentielle du phénomène étudié. La solution
proposée doit satisfaire les conditions aux limites. Dans cette catégorie d’approche, il
existe plusieurs méthodes. Seulement la méthode de Galerkin est présentée ici comme
illustration.

Ex. 1.2 Soit une membrure en aluminium de section variable qui est fixée à une
extrémité et soumise à une charge P à l’autre extrémité telle qu’illustrée à la figure 1.14.
Sachant que son épaisseur est t tandis que et le module d’élasticité de l’aluminium est E
déterminez la répartition de l’allongement de la membrure suivant sa longueur.

Figure 1.14 La contrainte moyenne dans la membrure en fonction de la force appliquée

Solution exacte :

L’équilibre des forces suivant la direction y donne l’équation suivante:

17
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

du
où ε =
dy

En réarrangeant les termes, on obtient :

Pdy
du =
EA(y)

Le déplacement en fonction de y est alors :

u L Pdy L Pdy
=
u(y) ∫=
du ∫
0 0
=
EA(y) ∫0 w − w1
E(w1 + ( 2 )y)t
L

où la section à une distance y est :

w 2 − w1
= (w1 + (
A(y) )y)t
L

Finalement :

PL    (w 2 − w1 )   
=
u(y) ln  w1 +   y  − ln w1 
Et(w 2 − w1 )    L   

Application numérique :

Soit w 1 = 50.8mm, w 2 = 25.4mm, L = 254mm, t = 3.175mm, E = 71 705MPa, P =


4448N.

Tableau 1.2 Déplacement exacte suivant la longueur de la membrure

y u(y)
(mm) (mm)

0.0 0.000000

63.5 0.026089

127.0 0.056206

190.5 0.091828

254.0 0.135424

18
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

Solution par la méthode de Galerkin :

Reconsidérons l’exemple 1.2, l’équation de l’équilibre est :

du
EA(y) −P =0
dy

Proposons une solution de la forme :

u(y) =a1 y + a 2 y 2 + a 3 y3

La fonction de l’erreur est alors :

 w 2 − w1 
 (w1 + ( )y)t  E (a1 + 2a 2 y + 3a 3 y 2 ) − P =ℜ
 L 
A( y)

L’application des données numériques donne :


= (1.842 − 0.3175y)(a1 + 2a 2 y + 3a 3 y 2 ) − 0.062032
E

La méthode de Galerkin implique :


b
∫=
Φℜdy
a
0=i 1, 2,..., N

où les fonctions de pondération sont Φ 1 =y; Φ 2 =y2 et Φ 3 =y3 pour le cas d’une solution
proposée contenant 3 inconnus. Par conséquent :

L ℜ
∫0
y( )dy = 0
E
2 ℜ
L
∫0 y ( E )dy = 0
3 ℜ
L
∫0 y ( E )dy = 0
L’intégration de ces équations donne le système d’équations suivant:

3468595.2133333 1101278980.2333 302102849857.62  a1  2001.0262045882 


550639490.11665 201401899905.07    
 59682096338527  a 2  = 338840.43731026 
100700949952.54 39788064225692 1.237489975502.(10)6  a 3  64549103.307609 

19
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

La résolution de système d’équations donne a 1 = 0.000401, a 2 = 1.577259.(10)-7 et a 3 =


1.448925.(10)-9.

Le déplacement en fonction de y est par conséquent :

u(y) = 0.000401y +1.577259.(10)-7 y 2 +1.448925.(10)-9 y3 .

Application numérique :

Soit w 1 = 50.8mm, w 2 = 25.4mm, L = 254mm, t = 3.175mm, E = 71 705MPa, P =


4448N.

Tableau 1.3 Déplacement suivant la longueur de la membrure obtenu par la méthode de


Galerkin

Approximation par la
Solution exacte
y méthode de Galerkin

(mm) u(y) u(y)


(mm) (mm)

0.0 0.000000 0.000000

63.5 0.026089 0.026447

127.0 0.056206 0.056391

190.5 0.091828 0.092060

254.0 0.135424 0.135678

1.2.10 Algorithme de calcul par la méthode des éléments finis

L’algorithme de calcul comporte trois phases :

Pré-processeur Définition du modèle, calcul des matrices élémentaires, l’assemblage de la


matrice global et l’introduction des conditions aux limites

Solveur Résolution numérique du système matriciel pour l’obtention des


déplacements nodaux

Post-processeur Calcul des contraintes des déformations et des réactions. Cette phase
contient également le traitement graphique (illustrations, analyses, coupes,
rapport etc.)

20
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

Références
[1] Comprendre les éléments finis - Principes, formulations et exercices
corrigés, Alain Chateauneuf, Ellipses, ISBN 978-2-7298-5430-0

[2] Finite Element Analysis – Theory and Application with ANSYS, 3rd
Edition, Saeed Moaveni, Pearson Prentice Hall, ISBN 978-0-13-189080-0

[3] A first course in the Finite Element Method using Algor, Dany Logan,
PWS publishing Co, ISBN 0-534-94692-5

Exercices
1. Déterminez les fonctions de forme pour les éléments linéiques suivants en
utilisant les polynômes :

1 2 3

0 L/2 L x
(a)

1 2 3 4

0 L/3 2L/3 L
x

(b)

Réponses : a) N 1 (x)= 1-3x/L+2x2/L2, N 2 (x)= 4x/L-4x2/L2, N 3 (x)= -x/L+2X2/L2

b) N1(x)= 1-11x/2L+9x2/L2-9x3/2L3,

N2(x)= 9x/L-45x2+27x3/2L3

N3(x)= -9x/2L+18x2/L2-27x3/2L3

N4(x)= x/L-9x2/2L2+9x3/2L3

21
Mécanique des structures en matériaux composites par les méthodes 2013
analytiques et des éléments finis - Statique

2. La figure suivante présente une plaque d’acier qui est soumise à une force
axiale F=3 500N. Sachant que l’épaisseur de la plaque est 1.6mm et que le
module d’élasticité de l’acier est 210 GPa, calculer l’allongement et les
contraintes au long de la plaque.

50mm
F

25mm

50mm
25mm 100mm 50mm

22

Vous aimerez peut-être aussi