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COMMUNICATION ET

CULTURE POPULAIRE.
Perspectives et objets d’étude aux
Sciences de l’Information et de la
Communication
Prof. Miguel de Aguilera
PROGRAMME
1. Communication et culture populaire
2. La communication et ses modèles: la
construction du sens
3. La communication et son nouveau
contexte social: le travail culturel
4. Le sens en mouvement: entre le global
et le local
Quelques suggestions
bibliographiques
• Manuel Castells (2000-01): L’ère de l’information (3 tomes), Fayard
• Peter Dahlgren (1998): Meaning and/vs. information in media
studies, Loisir et Société, 21, 1, pp. 43-62
• Les jeunes et l’écran (1999), Réseaux, 17, 92-93 (articles de
Josiane Joët et Dominique Pasquier/ Sonia Livingstone/ Eric
Maigret/ Gisèle Bertrand)
• James Lull (2000): Media, Communication, Culture. A global
approach, New York, Columbia Press
• Jesús Martín Barbero (1998): Penser la société à partir de la
communication, Loisir et Société, 21, 1, pp. 145-72
• Miège, Bernard (1998): Le communicationnel et le social: déficits
récurrents et nécessaires. (Re)-positionnements théoriques, Loisir
et Société, 21, 1, pp. 25-42
• Paul Willis (2000): The Ethnographic Imagination, London, Polity
Press
Autre bibliographie
• Perti Alasuutari (1995): Researching Culture: Qualitative Method and
Cultural Studies, London, Sage
• Ien Ang (1996): Living room wars: rethinking media audiences for a
postmodern world, London, Routledge
• Gustavo Bueno (1996): El mito de la cultura, Barcelona, Prensa Ibérica
• John Fiske (1990): Understanding Popular Culture, London, Unwin Hyman
• Anthony Giddens (1994): Les conséquences de la Modernité, París,
L’Harmattan
• Steven Johnson (2005): Everything bad is good for you. (How today’s
popular culture is actually making us smarter), New York, Riverhead Books
• James Lull (ed.) (1987): Popular Music and Communication, Newbury Park,
Sage
• Jesús Martín Barbero (2002): Des médias aux médiations: communication,
culture et hégémonie, Paris, CNRS
• L. van Zoonen (1994): Feminist Media Studies, Newbury Park, Sage
Justification: pratiques versus
discours
• Quelques donnés pour comparer (Royaume-Uni, 2ème
moitié des 90’s):
• 5% de la population: théâtre, opéra, ballet
• 4%: musées et galléries d’art
• 98%: TV tous les jours, beaucoup de minutes chaque
jour
• 92% des jeunes écoutent la radio
• 87% des jeunes écoutent de la musique enregistrée
• 40% des jeunes vont au cinéma
• Plus du 80% des jeunes -7 à 30 ans- jouent où ont joué
aux jeux-vidéo (âge moyenne des joueurs: 27 ans)
Conclussions?
• On quitte les cultures traditionnelles? (classique
et populaire)
• Abrutissement de la population? (le projet
culturel de l’Illustration qui tombe –Culture, Art,
Lecto-écriture- et le triomphe de la culture de
masses –cela produite par les mass médias?)
• Du cynisme?
distance entre le dire et le faire (C. Wright-Mills)
discours publics (devoir être)/ pratiques quotidiennes,
cultures vécues (être)
Les pratiques culturelles (1)
• (“Les pratiques culturelles des français: évolution 1989-
1997”, Ministère de la Culture et de la Communication,
juin, 1998) (9 ans: évolution?)
• Il n’y a pas des grandes différences entre les pays avec
des niveaux de développement semblables: des
particularités nationales (et les relations entre les
“sphères culturelles”: globales-nationales-ethniques-
régionales-locales/ groupes: référence-appartenance)
• (S. Livingstone & M. Bovill, 2001: Children and their
changing media environment. A european comparative
study)
Les pratiques culturelles (2)
• Forte progression de l’équipement audiovisuel (TVs,
équipes de son, lecteurs de AV enregistrés, …)
(aujourd’hui, digitalisation, multimédia, mobilité,
connectivité)
Surtout, aux secteurs avec plus d’activité au loisir culturel:
jeunes/ urbains/ études supérieurs/ cadres/
(peut de différences selon genre et âge/ surtout, “capital
culturel”)
(auto-observation: nº d’instruments à la maison; temps qu’on
emploi; lieux et situations d’usage; tipe de contenues
qu’on cherche)
Consolidation de la « culture de l’écran »
Le boom musical n’affecte pas seulement aux jeunes: toutes
le générations nées après guerre
Les pratiques culturelles (3)
• Jamais si de gens ont entré en connexion avec la lecto-écriture
– Nº d’alphabétisés- scolarisés
– Les instruments (imprimé?)/ Les pratiques (SMS)
– Érosion du lectorat de presse quotidienne (imprimés?/ quel genre d’information/
Oh my news)
– La lecture de magazines se maintient toujours à un niveau élevé
– Augmentation du nº de lecteurs de livres/ chute du nº de livres lits par lecteur
– La fréquentation des bibliothèques-médiathèques en augmentation (changement
conceptuel avec d’autres usages?)
• La fréquentation des lieux de spectacle et patrimoine légèrement en
augmentation (cinéma, théâtre, danse, musique classique, rock, jazz,
musées, monuments historiques)
• Progression des pratiques en amateur (musique, danse, chant, écrire,
peinture, sculpture, gravure, dessin, théâtre)
• La participation à la vie culturelle déborde les équipements (spectacles de
rue aux sons et lumières, festivals, itinéraires historiques, …)
Les pratiques culturelles (en
somme)
• Les pratiques culturelles en augmentation, mais avec des notables
changements:
– Types de culture qu’on cherche et qu’on jouie (certaine opposition entre l’Art et la
Culture et les cultures vécues)
– Aux contextes et façons d’accès
– Aux rôles joués
– Fréquente relation avec l’écran, la spectacularisation et la commercialisation
• (constituent-elles une forme nouvelle et dégradée de culture, soumise à la
culture de masse?)
• (les disques et concerts des 3 Teneurs, sont-ils “Haute Culture” où “culture
de masse”?)
• C’est nécessaire comprendre (scientifiquement, socialement,
professionnellement) ce qu’il passe et pourquoi
– Reconnaître/ connaître en rigueur/ aller au fond, développer
– Mais pratiques (“être”) vs discours (“devoir être”)
– Les schémas avec lesquels on discute sur ces phénomènes socialement et
scientifiquement- ne nous le permettent pas (cacher, obscurcir)
(Re)penser la communication
• Des sujets historiques: ce qu’on fait et pense est conditionné par le
contexte social (éléments matériels et idéals –Weber)
• Entre les idéals: façons de penser la communication modèles
scientifiques bases idéales de la société
• (Paradigme): instituer: de quoi s’agit-il (objet d’étude), comment
aborder son examen, dans quel but, par qui, sous quelles conditions
• Une définition a prédominé: un objet d’étude (jetant dehors des
phénomènes de communication) prenant ses références d’une
des modalités de la communication se dirigeant à satisfaire des
fins principales (circonstances contextuelles)
• (Réseaux de communication de personnes, de choses, d’idées):
contexte: nouveau système de communication (TV, centrale):
régime de visibilité, offert des flux d’information (qui proposent des
visions de la réalité), univers de symboles (dans des matrices
narratives), entreprise (industries culturelles)
Le mythe de la culture
• Société industrielle, dans le projet illustré de la Modernité: “projet et
implantation de la raison”
• Des mythes séculaires (Liberté, Richesse, Bonheur, Égalité,
Culture, …)
• Démythification sociale (raison – culture): de la Grace de Dieu
(différence entre l’animal et l’humain, insufflée par Dieu) à la raison
(et la Culture: dépôt accumulatif de la raison dans un collectif
humain: “l’âme d’un peuple”)
• L’objectivation de la culture: instituer des cadres d’action pour
certains acteurs (rituels, normes, …)
• 3 niveaux culturels (des pratiques instituées):
• Haute culture (élites –accès et jouissance-: copies uniques,
scénarios, rituels, …)
• Culture populaire (Volks, folk: traditions populaires)
• Culture de masses (médiatisations techniques et commerciales,
produits de basse qualité)
Le mythe de la communication
• La culture de masses (les conceptions sociologiques des masses)
• Fabriqué par les industries culturelles, (re)produite techniquement
(pas “authentique”, pas “copie unique”)/ (pas au locus idéal du
milieu rural, pas le projet des élites illustrées –non à la raison, mais
à l’émotion):
Méprisée, dédaignée
• (Mais, qu’est-ce-que c’est la culture?: “l’ordre de la vie ou les
humains construisent du sens grâce à ses pratiques de
représentation symbolique” –J. Tomlinson)
• Le mythe de la culture vient sur la communication ensemble, ils
basent les discours publiques et les pratiques scientifiques:
réprobation morale (“devoir être”) des pratiques culturelles de la
population on renonce à comprendre (et on fait plus facile la
colonisation commerciale des plaisirs et désirs)
Le mythe de la musique
• Une formidable industrie, avec des
médiations techniques et économiques,
(appelant aux émotions), fréquentée par
d’énormes collectifs de population
• Mais exclue la communication
• Elle s’organise sur les 3 niveaux:
– Classique ou culte (admirée, étudiée)
– Folklorique (avec quelque reconnaissance)
– De masses (dédaignée)
Musique classique et société
industrielle
• Contexte spatial et temporel: sociétés plus
industrialisées de l’Europe, siècles XVIII et XIX
• Reflètent des traits: subjectivité bourgeoise,
domination de l’homme sur la femme
• La mythification: sécularisation d’une tradition
essentieliste (le « mythe de Beethoven » –R.
Cook-), on établi le répertoire et le canon
esthétique
• Institutionnalisation des acteurs, des scènes,
des rituels, du modèle d’affaires: les droits
d’auteur (auteurs- partitions- interprétations-
représentations- public payant)
Les industries de la musique
• Elles prennent le modèle économique
• Prennent aussi la musique des contextes
populaires la transforment (médiations
économiques et techniques) et la
présentent à la population (qui investissent
en eux leur temps, énergie et argent, pour
leur délectation avec leur usage dans les
contextes quotidiens)
Consolidation du mythe de la
communication
• Modèle d’affaires (pensé depuis l’offre: certains médias,
quantification –mesurer les échanges)
• Vinculé au pouvoir (économique: conditionner la
demande –réduire les risques-/ nouveau régime de
visibilité/ débits d’information sur l’opinion publique/ les
guerres psychologiques)
• Instituer un espace scientifique (experts: bullet theory)
• En somme: conséquence d’un contexte, mais n’étant
pas apte pour expliquer correctement tous les processus
de communication/ moins apte pour expliquer la
communication dans un nouveau contexte sociale
Le modèle dominant: épistémologie
• Comment est conçue la communication et
pourquoi (ou est-elle née et s’est-elle
développée/ sous quelles circonstances
matérielles et idéales/ avec quels acteurs se lie-
t-elle –et quelles intentions explicites où
implicites des acteurs-) (les pouvoirs –
économiques, politiques, scientifiques- et ses
résistances)
• Où est-elle conçue
• A quoi est-elle utile (et à quoi non)
L’institutionnalisation d’un modèle
• La matière dont on devait s’occuper, les modes
et les acteurs aptes à l’accomplir
• Il s’occupe de:
– La communication de masses (certains médias –
médiacentré- et ses produits –culture de masses-)
– L’élément que l’inspire et organise: l’information
– Un objet d’étude remarquable: les effets
• Les 5 W: émetteurs messages médias
récepteurs- effets
– Linéal
– Finaliste (communication intentionnelle)
– Récepteurs passifs (donc, manipulables): les masses
Schéma (simplifié) des courants
scientifiques
Interprétative Positiviste Humanistique, Materialiste-historique
linguistique,
MCR littéraire
Art Orient
TGS
Langue
Fonctionnalisme
Narrative Occident

(Virement linguistique)
Structuralisme École de Frankfurt

Usages et
gratifications Sémiotiques
Études culturels
Constructivisme Économie politique

Virement culturel
L’information (1)
• Propagande (“propaganda” de la foi)
• Publicistique
• Transporter des nouveautés et discours, presque
toujours avec des fins intentionnelles, faisant appel à la
raison et mettant l’accent sur les opinions
• L’outillage: psychologie et sociologie (spécialisées à
l’esprit humain et les grands collectifs de population)
• Les médias: transmetteurs de messages, produits par
les élites, qui répercutent sur ce que pensent et font les
audiences massives
• Les messages: cause nécessaire et suffisante pour
obtenir un effet
L’information (2)
• Après la 2ème Guerre Mondiale:
– (Contexte intellectuel): théorie de l’information,
cybernétique, théorie générale des systèmes,
structuralisme, intelligence artificielle, biologie
cellulaire
– L’information, principe organisateur de la technologie,
la stratégie militaire, l’industrie, les affaires, …
– L’information: concept central, qu’on peut traduire en
codes (quantifiables plus faciles à évaluer) -qui ont
des applications sur beaucoup d’éléments et
circonstances du milieu (p.e., des symboles)
Les effets
• Intérêt en parallèle avec le développement des industries du loisir (qui
basent ses affaires sur l’exploitation des schémas traditionnels, d’après des
nouvelles médiations –économiques, discursives, techniques-), qui parlent
aux émotions et les imaginaires
• Ils sont observés depuis des éléments intégrés aux mythes de la culture et
de la communication (masses, information, effets)
• Beaucoup de résultats positifs
• Or, quel effets? (classe/ publicité/ livre/ bandes dessinées/ musique/ TV
érotique et porno)
• Le pouvoir (d’influence des uns sur des autres)
– Mais résistances, négociations du sens
– Émetteur-message-récepteur
• Au fond:
– Les individus, et leurs esprits, sont déterminés socialement
– Les messages naissent dans des contextes socialement déterminés, d’ou sont
pries par les industries de la culture (qui leurs transforment), et ou ils reviennent
(pour l’usage individuel)
Qu’est-ce que le modèle oublie?
• Des médias et des manifestations de la
communication humaine (musique, téléphonie,
interactions personnelles, …)
• Le genre (andro-centrisme)
• Autres sociétés (euro-centrisme)
• L’humain (raison/ émotion/ volonté)
• La dimension sociale de l’humain (inséré dans
des groupes et contextes) (ce n’est pas le “lector
in fabula”, sinon un être empirique qui habite
dans des contextes concrets où il y a diverses
circonstances)
Révision et transformation du
modèle
• La complexité augmente (effets culturels, sociales,
accumulatifs, …)
• Du message au texte: quelle interprétation?
(décodifications, appropriations)
• L’irruption de l’individuel (audiences actives)
– Comment et pourquoi on use les médias
– Rôle actif
– Distance critique
• L’irruption du genre (genres et technologies, genre et
usages, …)
• L’irruption du contexte (de production, de réception: les
gens normales aux contextes –aujourd’hui, mobiles- de
la vie quotidienne)
Le virement culturel
• L’irruption du sens:
– La culture, dépôt de sens: tous les éléments que nous
prenons pour donner du sens à notre vie (individuelle
et collectivement)
– La communication: mise en pratique de ces éléments
dans des situations concrètes
– (on nous les offre/ nous leurs prenons, leurs
appliquons et leurs donnons du sens)
– (ils prennent des fragments de sens, les élaborent et
nous proposent du sens/ nous prenons des fragments
de ces propositions et nous négocions leurs sens
quand on leurs recueille et leurs applique)

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