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ETUDE GEOTECHNIQUE POUR LA

REALISATION DES RESEAUX


D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE

H. EL GAMALI, LPEE
Objectifs de l’étude géotechnique

 Déterminer la lithologie et les caractéristiques physiques et


mécaniques des terrains en place.
 Identifier les contraintes géotechniques susceptibles d’avoir une
incidence sur la construction, la pérennité et les conditions
d’exécution des ouvrages projetés.
 Déterminer la faisabilité des travaux d’AEP en prenant en
compte les contraintes géotechniques.
Objectifs de l’étude géotechnique

 Fournir les différents paramètres permettant d’effectuer les


calculs des résistances des canalisations.
 Fournir les paramètres techniques nécessaires à la conception
du projet et à la réalisation des travaux dans des conditions
technico-économiques optimales (en particulier la reprise ou non
des matériaux extraits).
 Caractériser l’aptitude des sols au compactage.
Consistance de l’étude géotechnique

 Définir la stratigraphie et les caractéristiques physiques et


mécaniques des terrains :
• Lithologie.
• Caractéristiques physiques (teneur en eau, densité, granulométrie, limites
d’Atterbrerg, etc.)
• Caractéristiques mécaniques (angle de frottement interne, cohésion,
compressibilité, résistance à la compression simple, etc.)
• Type de la nappe, profondeur et variations.
• Tenue des fouilles, choix du blindage et mode de retrait..
Consistance de l’étude géotechnique

 Localiser les aléas géotechniques et les passages difficiles tels que


les terrains compressibles, les zones instables, les formations
solubles, les terrains affouillables, les argiles gonflantes, les zones
inondables, les remontées de la nappe.
 Donner les conditions de terrassements et les moyens de mise en
œuvre (type de blindage, déroctage, pompage).
 Indiquer les traitements éventuels des zones particulières
notamment au niveau du fond de fouille.
Consistance de l’étude géotechnique

 Identifier les moyens de compactage.


 Donner les conditions de réutilisation des matériaux de
remblayage des tranchées en prenant en considération les
modalités pratiques du chantier en particulier leur situation et leur
proportion par rapport au volume global des remblais.
 Localiser les zones d’emprunt des matériaux.
Reconnaissances et essais in-situ

 Le choix des moyens de reconnaissances et le choix de


l’emplacement des sondages de reconnaissances relèvent de
l’appréciation du géotechnicien en fonction de la topographie, de
la nature et de l’homogénéité des terrains, des autres données
acquises sur le terrain (carrière, puits, etc.) et de la connaissance
des terrains similaires et du site.
 Le choix des techniques de reconnaissance en fonction des
caractéristiques du site et du projet envisagé.
 Le géotechnicien procède à une prospection sur le terrain par
sondage de profondeur minimum égale à la profondeur de la
tranchée + 1.00 m avec au moins 1 sondage tous les 250 m.
Reconnaissances et essais in-situ

 Les moyens de reconnaissances :


• Puits manuel
• Sondage à la pelle mécanique
• Sondage mécanique
• Géophysique
 Essais in-situ :
• Pressiométrique.
• SPT.
• Perméabilité (Lerfranc, Lugeon).
Essais en laboratoire
 Caractéristiques physiques :
• Teneur en eau, densité.
• Analyse granulométrique.
• Limites d’Atterberg.
 Caractéristiques mécaniques :
• Essai de cisaillement triaxial ou rectiligne (angle de frottement et
cohésion).
• Essai oedométrique (compressibilité, gonflement).
• Essai de compression simple (Résistance à la compression simple
Rc).
Mode de pose des canalisations

 La mise en place des tuyaux enterrés préfabriqués s'exécute dans


une fouille qui est remblayée après la pose du tuyau.
 Ce mode d'exécution implique l'ouverture d'une fouille dans le
terrain naturel, la pose du tuyau après l'exécution d'un appui, le
remblayage latéral autour du tuyau et le remblayage général de la
fouille d'exécution du corps du remblai surmontant le tuyau.
Mode de pose des canalisations

Terrain naturel

Remblai secondaire

Remblai primaire
Protection

Remblai latéral
Enrobage

Assise
Appui

Lit de pose
Angle d'appui Sol en place
2 (fondation)
Les matériaux utilisables pour la réalisation
de l'enrobage

 Le choix du groupe du sol intervient directement sur le


dimensionnement du tuyau, d'ou l'importance de caractériser
précisément les sols, en particulier celui de l'enrobage, lors de
l'étude géotechnique.
 Il est évident que pour des raisons économiques, on privilégiera la
réutilisation des sols en place, selon les conclusions de l'étude
géotechnique.
 Les matériaux sont classés en sous-groupe selon la norme NF P
11-300.
Les matériaux utilisables pour la réalisation
de l'enrobage

Groupe de sol Description Classification selon la


norme NF P 11-300
G1 Sables et graves propres concassés (Dmax D1, D2, D3
< 50 mm). Sables et graves peu silteuses. DC1, DC2, DC3
B1, B3
C1B1, C1B3, C2B1, C2B3
G2 Sables ou graves peu argileux B2, B4
C1B2, C2B2
C1B4, C2B4
G3 Sables et graves très silteux, limons peu A1
plastiques, sables fins peu pollués (IP < B5
12 %). C1A1, C2A1, C1B5
G4 Sables et graves argileux à très argileux, A2
sables fins argileux, limons, argiles et B6
marnes peu plastiques (IP < 25 %). C1A2, C2A2
C1B6, C2B6
G5 Argiles, marnes et limons très plastiques A3
(IP > 25 %). C1A3, C2A3
A4
C1A4, C2A4
Mode de pose des canalisations

 L'état hydrique dans lequel se trouve le matériau au moment de sa


mise en place joue un rôle très important vis-à-vis notamment des
difficultés de compactage.
 Les groupes de sol G1, G2, G3 et G4 sont utilisables en enrobage.
 Le groupe de sol G5 n'est pas utilisable en enrobage.
 Que faire dans le cas où : Matériaux évolutifs (possibilité de
traitement ?).
 Présence de la nappe et zone inondable.
 Zone sismique.
 Présence d'une manche de protection.
La taille maximale des plus gros
éléments du sol

Dmax  22 mm DN  200 mm
Dmax  40 mm 200  DN  600
Dmax  60 mm DN  600

 De plus, sous chaussées : Dmax  40 mm si DN  200 (cf. NF P


98-331).
Réalisation du lit de pose

 Le fond des tranchées est arasé à 0.10 m au moins au dessous de


la cote prévue par la GIE de la canalisation.
 Le lit de pose est constitué de matériaux ne contenant pas
d'éléments de diamètre supérieur à ceux indiqués dans le tableau.
 En cas de risque d'entraînement de fines issues du sol environnant,
il est nécessaire d'envelopper le lit de pose par un filtre
géosynthétique.
 Si l'approvisionnement n'en est pas onéreux, il est préférable que
le lit de pose soit constitué d'un matériau bien gradué, c'est à dire
se rapprochant des conditions suivantes :
 D60 / D10 < 4 et 1 < (D30)2 / D10 x D60 < 3
Remblaiement et compactage

 A près la pose des tuyaux et autres éléments ou réalisation des


ouvrages coulés en place, le remblaiement est entrepris suivant les
modalités indiquées ci-après :
 On distingue le remblai proprement dit ou remblai secondaire.
 La zone d'enrobage constituées par le lit de pose, l'assise, le
remblai latéral, le remblai initial ou remblai primaire de 0.15 m au
dessus de la GSE.
Remblaiement et compactage

 Un essai préalable est effectué contradictoirement entre le maître


d'œuvre et l'entrepreneur avec le matériel dont on dispose
l'entreprise. Au cours de cet essai, l'épaisseur des couches et le
nombre de passes des engins sont déterminés pour assurer le
degré de compacité précisé dans le cahier des charges en relation
avec la norme NF P 98-331.
 L'épaisseur des couches et la cadence de mise en œuvre sont celles
retenues au cours de cet essai.
Remblaiement et compactage

 Exécution de l'assise :
• Au dessus du lit de pose et jusqu'à la hauteur fixée par l'angle
d'appui du tuyau, le matériau de remblai est compacté sous les
flancs de la canalisation de façon à éviter tout mouvement de celle
ci et à lui constituer l'assise prévue.
 Exécution de la zone de protection (remblai latéral et remblai
primaire) :
• Au dessus de l'assise, le remblai et son compactage sont poursuivis,
par couches successives, symétriquement puis uniformément,
jusqu'à une hauteur de 15 cm au dessus de la GSE de façon à
parfaire l'enrobage.
• Pour la réalisation du remblai primaire et du remblai secondaire,
l'entreprise prévoit une hauteur de protection tenant compte de la
puissance des engins de compactage afin de préserver l'intégrité de
la canalisation.
Remblaiement et compactage

 Exécution du remblai secondaire :


• Reconstitution des sols en terrain cultivable : A partir de la hauteur
de 0.15 m au dessus de la GSE du tuyau, le remblai est poursuivi à
l'aide d'engins mécaniques avec les déblais. Cette terre est
répandue par couches successives et régulières, et elles est
légèrement damée
• Remblai sous voirie : (cf. NF P 98-331)
Terrassements

 Définir les moyens de terrassements en fonction de nature des


terrains en place.
 Terrain ordinaire : moyens manuels (pelle et pioche) ou pelle
mécanique
 Terrain rocheux : moyens pneumatiques puissants (brise roche ou
explosif).
 Calculer le pourcentage des terrassements en TO et TR.
Terrassements

 Le pourcentage des terrassements en terrain rocheux le long du


tracé est calculé de la manière suivante :
Le volume des terrains rocheux excavés VTR est :
H i1  hi1   H i  hi  L
 VTRi  i li
i 2

li étant la largeur de la tranchée le long du tronçon Li.


Le volume total des terrains excavés VT est :
H i1  H i  L
 VTi  i li
i 2

Le pourcentage des terrassements en terrain rocheux est :


VTR
PTR  x100
VT
Terrassements

Terrain meuble hi+1


hi

Hi
Hi+1

Terrain rocheux

Li
Traversée des pistes et des routes

Tout venant
compacté

0,50

Dalle de
répartition en BA
0,25
dosé à 350 kg/m3

0,25

0,50
Béton dosé
0,80 à 1.00
à 250 kg/m3

Conduite en béton
précontraint

ext

0,20

Lit de pose
Sable compacté
0,40 ext 0,40

Traversée des pistes et des routes


Coupe type de protection de la conduite
Traversées des châabas et des oueds

Sens d'écoulement
TN

2,50 m
Protection
par gabions

0.80 m

Conduite en fonte 1.00 m

ext + 0,80 m

Traversée des oueds et des grandes chaâbas.


Coupe type de protection de la conduite
Traversées des châabas et des oueds

TN

Remblai

1,50 m

ext + 0,40 m

Conduite en acier
enrobé de béton

ext + 0,40 m

Traversée des petites chaâbas.


Coupe type de protection de la conduite
Tassement du sol environnant

 Il constitue le risque le plus fréquents. En effet, dès que les


tassements sont importants, il y a risque de tassements
différentiels, et donc, pour la canalisation, risque de déboîtements
avec pertes d'étanchéité, contre pentes, fissurations, déformation,
rupture.
 Ces tassements se produisent généralement dans les cas suivants:
• Zone très compressible
• Remblai mal compacté
• Remblai sur zone compressible en cours de consolidation
• Zone située entre zone compressible et zone non compressible
Tassement du sol environnant

 Mais le mécanisme qui conduit aux tassements les plus fréquents


et les plus importants est celui dû au remaniement du sol au
niveau du fond de fouille. Le phénomène s'explique, d'une façon
générale, par la déconsolidation du sol suite au retrait des terres
lors du terrassent de la tranchée, voire par l'opération du
terrassement elle même (déblaiement excessif par l'engin de
terrassement).
 Ce phénomène qui est faible en l'absence d'eau, peut être amplifié
lorsque la fouille est dans la nappe (voire alimentée
accidentellement) et que se développent des pressions
interstitielles
Tassement du sol environnant

 Des phénomènes analogues de déconsolidation du sol (en


particulier lorsque la tranchée reste ouverte longtemps) peuvent
être également rencontrés en cas d'arrivée d'eau accidentelle
(pluie, rupture de canalisation, etc).
Présence de sols gonflants

 Certaines argiles et marnes, lorsqu'elles sont déchargées ou en


présence d'eau, ont tendance à gonfler. Ce gonflement peut
conduire à deux types de problèmes pour les canalisations.
 Problème n°1 : Le sol qui gonfle librement (lorsque la tranchée
reste ouverte) voit sa résistance diminuer et devient compressible.
On est alors dans le cas du remaniement du fond de fouille.
 Problème n°2 : Si une canalisation est mise en place peu de
temps après le creusement de la tranchée, le sol déchargé, qui ne
peut gonfler librement du fait de la présence de la canalisation,
exerce sur elle des efforts (pression de gonflement) qui peuvent
être suffisamment importants pour occasionner des désordres.
Présence de sols gonflants

 Une argile qui perd son eau par dessiccation subit une diminution
de volume : c'est le phénomène de retrait.
 Enfin, lorsqu'une canalisation se trouve dans une argile soumise à
des cycles répétés de gonflement-retrait, elle peut subir des
désordres importants.
Présence de sols gonflants

 Recommandations :
• La tranchée de la conduite ne doit pas rester ouverte longtemps afin
d'éviter la modification de la teneur en eau de ces sols gonflants.
• Prévoir des tranchées plus importantes de largeur ext + 50 cm
• Le lit de pose doit avoir une épaisseur de 25 cm.
• prévoir des conduites de faible longueur.
• prévoir des joints doubles flexibles en caoutchouc et s'assurer de leur
étanchéité avant la mise en eau de la conduite.
• minimiser les arrivées d'eau sous la conduite par un très bon compactage
du remblai primaire.
Zones instables

 Le glissement de terrain entraîne avec lui la canalisation surtout


lorsqu'elle est perpendiculaire à la pente. Différents cas sont
possibles.
 Différents cas sont possibles :
Zones instables :
Pente initiale instable

Pente naturelle
instable
Tranchée

Bourlet

Ligne de glissement
Zones instables :
Pente rendue instable par la réalisation d'un
talus routier

Tranchée

Talus routier

Pente naturelle
instable
Route
Ligne de
glissement
Bourlet

Ligne de grand
glissement
Zones instables :
Pente rendue instable par la réalisation par le
creusement de la tranchée

Tranchée

Pente naturelle
instable
Ligne de
glissement
Bourlet

Ligne de grand
glissement
Affaissement et effondrement

 Ils sont dus à l'existence de :


• vide souterrain
• déformations différées du sol d'assise
• Apport ultérieur de charges lourdes
 Ils peuvent entraîner des mouvements du sol sou-jacent, et par
suite, des efforts de flexion ou de cisaillement dans la canalisation
pouvant aller jusqu'à sa ruine complète.
Entraînement hydrodynamique
des matériaux fins

 L'écoulement de l'eau dans un sol crée des forces


hydrodynamiques pouvant entraîner les éléments fins du sol dans
le sens de l'écoulement.
 Le risque d'entraînement est fonction du gradient hydraulique et
des caractéristiques du sol (perméabilité, résistance au
cisaillement, granulométrie).
 Ce phénomène se manifeste par la création de vides au voisinage
de la canalisation qui provoquent des désordres dans celle-ci
(ruptures, fissures, déboîtements), favorisant la pénétration du
matériau à l'intérieur même de la canalisation et contribuant ainsi
à l'amplification du phénomène.
Massifs d’ancrage

 En cas de forte pente, un massif d'ancrage en béton armé est


prévu au niveau de chaque tuyau pour tenir compte de la
composante longitudinale de la gravité.
 La conduite sera fixée à ce massif d'ancrage à l'aide d'un collier.
 Ces massifs d'ancrage devront être dimensionnés en fonction de
la pente, de l'effort hydraulique maximal et des caractéristiques
mécaniques des terrains en place.
Butées

 En cas de changements de direction planimétrique et altimétrique,


de réduction du diamètre des tuyaux et aux extrémités des
canalisations, des massifs en béton armé devront être prévus afin
d'équilibrer l'effort hydraulique maximal.
 Ces massifs devront être dimensionnés en fonction de l'effort
hydraulique et des caractéristiques mécaniques des terrains en
place.

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