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RÉPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

UNION - DISCIPLINE - TRAVAIL


_______
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR SCIENCES DES STRUCTURES DE LA MATIERE
ET DE TECHNOLOGIE
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE _______
_______
UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET BOIGNY

Master2 Energétique et Environnement


Option Air
UE Chimie Atmosphérique
Aerosols atmosphériques

Pr YOBOUE Véronique
Laboratoire de Physique de l Atmosphère et de Mécanique des fluides (LAPA-MF)
Université Félix Houphouët d’Abidjan
Sommaire du Cours
•  I- Introduction
I-a Définition de l’aérosol
I-b Domaines de dimension
I-c Sources
I-d Elimination
I-e Classification des aérosols
• II- Propriétés chimiques-Aérosols primaires et secondaires, vieillissement chimique
II-a Aérosols primaires
II-b Aérosols secondaires
• III- Les aérosols: Evolution du spectre granulométrique
III-a Gérescence des aérosols fins: processus de nucléation
III-b Evolution de la distribution d’aérosols: processus de coagulation
III-c Evolution de la distribution d’aérosols: processus de condensation - évaporation
III-d Evolution de la distribution d’aérosols: processus d’ adsorption / désorption
III-f Evolution de la distribution d’aérosols: production mécanique
III-g Puits pour la distribution d’aérosols: mécanismes de dépôt
• IV-Les aérosols: Sources
IV-a Sources naturelles
IV-b Sources anthropogéniques
• V- Aérosols: composition chimique
V-a Fraction inorganique
V-b Fraction organique
• VI- Les aérosols: propriété optique
VI-a Effets directs de l aérosol
VI-b Effets indirects de l’aérosol
Définition de l’aérosol

Le terme aérosol utilisé à la fois pour décrire les


particules dans l’atmosphère, les flocons
pressurisés ou les suspensions pour inhalation de
certains médicaments  source de confusion et
d’équivoques.
• Dans le langage des sciences de l’atmosphère,
le terme aérosol désigne uniquement les
particules solides ou liquides qui sont en
suspension dans une masse d’air (poussière
ou matière particulaire)
Domaines de dimension

• La gamme de dimension de ces particules en


suspension est très étendue (des diamètres compris
0.001 et 100 µm) suivant leur origine, leur âge, et le
milieu dans lequel elles évoluent.
• La taille, la composition chimique et la distribution
des aérosols atmosphériques sont étroitement liées
à la nature et à l’intensité des nombreuses sources
(anthropiques et naturelles) desquelles ils peuvent
provenir et à ses mécanismes de formation et
d’élimination.
Rôle des Aérosols

• Les aérosols atmosphériques sont parmi les


constituants primordiaux de l’atmosphère
• Ils sont des vecteurs d éléments chimiques entre les
sphères de l environnement.
• Ils participes de façon importante à la composition
chimique des précipitations
• Ils participent au bilan radiatif de la terre par leur
capacité d absorption du rayonnement IR (effet de
serre) et de réflexion et d’absorption du
rayonnement visible (albédo)
• Ils constituent des noyaux de condensation nuageuse
et des noyaux glaçogènes  formation des
gouttelettes d’eau nuageuse et des cristaux de glace.
• Ils sont responsables des phénomènes de réduction
de visibilité atmosphérique.
• Ils ont un impact sanitaire majeur sur la population=
polluants toxiques pour les êtres vivants (teneurs très
élevées de particules fines en atmosphères urbaines
et péri-urbaines)
• Ils sont à l’origine de la détérioration de monuments
historiques par l’action de leur acidité sur le calcaire.

Compte tenu de la gravité de leurs effets sur la santé
et l’environnement, il est indispensable de mettre en
place des politiques de réduction et de contrôle des
émissions adaptées aux spécificités locales et
régionales.

connaissance approfondie des propriétés physiques
et chimiques des aérosols atmosphériques, de leurs
sources d émission, des transformations durant leur
transport dans l’atmosphère (informations sur les
mécanismes impliqués dans l évolution d’une
population de particules dans l’atmosphère, depuis
sa formation jusqu'à son dépôt).
I-c Sources

• Les aérosols atmosphériques présents dans


l’air sont
soit introduit directement dans l’atmosphère
(poussières désertiques, embruns marins du
pétillement de la mer, poussières volcaniques,
déchets industriels, émissions de la biomasse
brûlée, gaz d’échappement, etc…)
soit produits par des réactions
photochimiques de conversion gaz-particule.
I-d Elimination

Intervient soit

par dépôt sec à la surface du globe (végétation,


sols, océan)
La vitesse de chute dépend de la taille des particules

soit par lessivage par la phase aqueuse des


nuages et des précipitations
Les mouvements à grande échelle de l’atmosphère
tendent à provoquer un mélange des particules
issues de multiples sources.

La matière particulaire en suspension au-dessus des
océans (aérosol marin) peut contenir une partie non
négligeable de particules continentales
Inversement de fines particules d’origine
océanographique sont susceptibles d’être entrainées
au-dessus des terres.
Les pollutions sont de natures diverses et affectent toute la planète

pollution
pollution

Saharan dust
Smoke
dust

Smoke

Red - pollution and smoke

AOT
Image from José Vanderlei
Martins and Yoram Kaufman,
Green - dust and salt GOCART model from Mian Chin and Paul Ginoux
I-e Classification des aérosols

• Prendre en compte certains critères:


leur taille, leur nature physico-chimique, leur
source et mécanique de production et le temps
de résidence dans l’atmosphère

Þ Le temps de séjour varie d’une journée à


quelques semaines (f(taille, localisation))

Þ La taille, trois classes


1. les noyaux d’Aitken (mode nucléation) de diamètre
inférieur à 0,1μm (aérosols très fins constituent des
noyaux de condensation dans le processus de
formation des nuages et des brouillards);

2. les particules fines (mode accumulation) de


diamètre compris entre 0,1 et 2 μm ;

3. les grosses particules (mode grossier) de diamètre


supérieur à 2μm.
Les particules les plus petites (environ 0,001 μm de
rayon) proviennent essentiellement des processus de
conversion gaz / particule (nucléation, condensation),
leur nombre est très élevé pour une contribution
massique relativement faible.

-Elles sont formées par condensation d’effluents


gazeux naturels (végétation, décomposition
bactérienne des sols) ou produits par combustion.

-Elles s’éliminent rapidement par coagulation entre


elles et ont une durée de vie trop courte.
IV-Les aérosols: Sources

Il existe une grande diversité des sources d’émission


d’aérosols, à laquelle s’ajoute une multiplicité de
type d’aérosols qui sont susceptibles d’être émis par
une même source. Les différentes sources sont
regroupées selon deux grands types : les sources
naturelles et les sources anthropiques.
IV-Les aérosols: Sources.

IV-a Les sources naturelles (Aérosols naturels)

Regroupe principalement les émissions de poussières


minérales issues des zones arides et semi-arides et celles
des sels de mer libérés par les océans. Les aérosols
naturels représentent la fraction majoritaire de la masse
totale d’aérosol émis. Ces particules sont les produits,
pour une grande part, de l’action mécanique exercée par
le vent sur les surfaces marines et continentales. Les
caractéristiques physico-chimiques de ces aérosols
résultent de leur mode de production (taille supérieure à
1 µm) et leur composition chimique est très proche de
celle du matériau d’origine.
IV-a Les sources naturelles (Aérosols naturels)suite

Les aérosols minéraux sont constitués d’argile,


quartz, feldspath, calcite et parfois de sels en
provenance de lacs asséchés, et présentent des
concentrations élevées en silicium, aluminium,
calcium et fer. Les aérosols marins, formés par
l’évaporation des gouttelettes d’eau de mer près de
la surface océanique, ont une composition voisine de
celle du mélange d’éléments dissous dans l’eau de
mer (sodium, chlore, soufre). Il existe aussi des
aérosols issus de réactions biochimiques naturelles.
IV-b Les Sources anthropogéniques

On distingue les émissions de particules de carbone,


de sulfate et de nitrate provenant des activités
industrielles, des activités domestiques, des
transports et des pratiques agricoles comme les feux
de brousse. Les aérosols anthropogéniques sont
généralement concentrés autour des régions
industrielles. Ils sont produits soit par combustion,
soit par émission directe à l’état liquide ou solide,
soit par l’intermédiaire des processus de conversion
gaz particule faisant intervenir des produits gazeux
de combustion. Les sources urbaines ont été
largement surveillées, à cause de leur impact sur la
qualité de l’environnement.
En conséquence, au cours des dernières
décennies, l’émission des aérosols industriels a été
réduite sensiblement dans les pays développés.
Selon leur nature, les diverses sources d’aérosols
sont globalement reparties selon des régions
distinctes. Ainsi, les panaches d’aérosols issus des
sources urbaines (industrie, transport, utilisation
domestique) sont repartis principalement dans
l’hémisphère nord (Europe, Amérique du nord, Inde,
Chine), alors que la majeure partie des émissions de
feux de brousse est localisée en Afrique. Enfin, les
émissions de poussières minérales se situent au
niveau des déserts comme celui du Sahara par
exemple.

A ces répartitions complexes des sources
d’émissions sur le globe, s’ajoutent des évolutions
temporelles propres à chacune. En effet, les sources
liées aux activités urbaines émettent régulièrement
alors que les sources de feux de brousse sont
saisonnières et que les émissions désertiques sont
sporadiques, dépendant des conditions de vent et
d’humidité
Tableau 2.2 : Estimations récentes des émissions annuelles globales du contenu atmosphérique
d’après Andréae (1995) et actualisé par Ramanathan et al. (2001). (tiré de Pancréati, 2003)
Type d’aérosol / source Emission (Mt/an) Durée de vie (journée) Catégorie de particules

Aérosols naturels      
Aérosols primaires      
aérosol minéral (désertique) 900-1500 4 principalement grossière
sel marin 2300 1 Grossière
poussière volcanique 33 4 grossière
aérosol organique 50 4  
Aérosols secondaires      
sulfates biogéniques 70 5
sulfate à partir de SO2 volcanique 20  10 fine
substances organiques d’hydrocarbures biogéniques 20  5  fine
   
Total naturel 3393-3993

Aérosols anthropogéniques      
Aérosols primaires      
aérosol minéral (désertique) 0-600 4 Principalement
poussière industrielle 40 4 grossière
carbone suie (carbone élémentaire) 14 7 grossière et fine
carbone organique  54    
Aérosols secondaires   6 fine
sulfate à partir de SO2 140    
aérosol organique 20 5 fine
Total anthropogénique 268-868 7 fine
Total naturel + anthropogénique 3661-4861    
 

Sources d’aérosols Emissions totales (particules Emissions de


En MT.an-1 de diamètre inférieur à 25 particules sub-
µm) microniques
(d<1µm)
Anthropiques
Primaires
Poussières industrielles
Suies 40-130 20-65
Combustions de 10-30 10-30
50-190 50-190
biomasse
Poussières éoliennes 820 140

Les Conversion gaz-particules


SO2 (chaudières, usines)
sources NOx (trafic routier,
usines)
120-180 120-180

d’aérosols COV anthropiques 20-50 5-10


5-25 5-25
Total sources anthropiques
1 065-1 325 565-640
Naturelles
Primaires
1 000-3 000 265
Poussières éoliennes
3-150 2-75
Feux de Forêt
1 000-10 000 20-100
Sels marins
4-10 000 0,4-100
Volcans
26-50
Aérosols organiques
Conversion gaz-particules
DMS, H2S 60-110 60-110
SO2 volcanique 10-30 10-30
NOx biogéniques 10-40 10-40
COV biogéniques 40-200 40-200
NH3 en NH4+ 80-270 80-270

Total sources naturelles 2 233-23 850 397-1 390


Causes et conséquences des pollutions atmosphériques
particulaires

Combustibles fossiles
(énergie, transports) Impact climatique

Combustion de biomasse
Santé

Agriculture, déchets
Ecosystèmes

Industries
Couche d ’ozone
30 km
Couche d’Ozone
Stratosphère
Impact global
12 km
Troposphère
VOC Aérosol chimiquement vieilli

SOC Impact radiatif

chimie hétérogène et évolution granulométrique


Dépôt, pluie acides 1 km
CFC
Couche limite SOC HCFC SOC Particules
VOC en suspension
Aérosols
VOC Carbonés
Particules

Pollution locale et régionale


Océans, Végétation Industries Combustions Sols nus,
Zones urbaines
Volcans naturelle Transports de biomasse Sols agricoles
Distribution de la consommation d’énergie dans le monde

Image composite basée sur des observations satellitales de nuit représentant la


distribution mondiale de la consommation d’énergie fossile
Différentes sources
d’émission d’aérosols
associées à une
consommation de fuels
fossiles
Carte d’occurrence des feux de
biomasse sur le continent Africain
Aérosol désertique

Transport grande échelle de l’aérosol


désertique – zones de dépôts éloignées
des zones sources

Impact sur l’environnement des


zones de dépôts, impact
climatique lors du transport
Impact sanitaire
Etude impact
sanitaire sur les
populations locales,
les économies et
agricultures locales
Éruptions volcaniques =
sources importantes
d’aérosols
Impacts avérés: Dépôts humides acides
Impact sur les écosystèmes
Impact sur les monuments
II- Propriétés chimiques-Aérosols primaires et
secondaires, vieillissement chimique
II-a Les aérosols primaires:
Il s’agit de particules de taille variable, généralement de 0,1 à
quelques dizaines de micromètres de diamètre, qui sont émis
directement sous forme solide au niveau de la surface de la Terre.
Leur composition chimique reflète celle de la source dont ils sont
originaire. Les principales sources d’aérosols primaires sont:
- la source terrigène (poussières éoliennes)
- la source marine (particules liquides soulevées par le vent et
desséchées dans l’air)
- les volcans
- les sources anthropiques (d’origine humaine) telles que les
combustions diverses, la production de ciment...
• II-b Les aérosols secondaires:
Ils sont formés dans l’atmosphère à partir de composés
gazeux. Ces processus conduisent à la formation d’embryons
de très petite taille qui grossissent par divers processus de
condensation et coalescence pour donner naissance à de très
petites particules: les noyaux d’Aïtken (10-4 à 10-2 µm) qui
donnent ensuite des particules dont le diamètre moyen est
compris entre 0,1 et 1 µm dont la masse reste suffisamment
faible pour qu’elles puissent diffuser dans l’atmosphère.
=>La nucléation: le mécanisme de base de la formation de
nouvelles particules dans l’atmosphère
La nucléation de particules solides ou liquide se fait à partir
de précurseurs gazeux ou ioniques. Les particules formées
sont ultra-fines (de l’ordre du nanomètre) et par conséquent
difficiles à détecter, mais très nombreuses et donc
susceptibles d’avoir un impact climatique et/ou sanitaire
considérable.
1. La nucléation homogène est la nucléation de vapeurs sur
des embryons uniquement constitués de molécules de
vapeurs elles-mêmes, en l´absence de corps étranger
comme support. La nucléation homogène peut être homo-
moléculaire (impliquant une seule espèce gazeuse) ou
hétéro-moléculaire (impliquant plusieurs espèces
gazeuses).
2. La nucléation hétérogène est la nucléation sur un corps ou
une surface étrangère, comme un ion ou une particule
solide. Les modèles actuels ne permettent pas de prévoir,
avec fiabilité, dans quelles conditions la nucléation
hétérogène serait favorisée par rapport à la nucléation
homogène (et vice versa).
III Les aérosols: Evolution du spectre
granulométrique
III-a Générescence des aérosols fins: processus de nucléation

NUCLEATION = Transformation d’une phase α (gaz par exemple) vers une phase β
(solide ou liquide) lors de laquelle il y a apparition de « petits noyaux » de β dans α

Nucléation = mécanisme de base de la formation de nouvelles particules dans l’atmosphère

Solides ou liquides

Masse d’air = mélange de molécules de gaz de nature différente


et de particules déjà existantes

Différents types de nucléation existent

NUCLEATION HOMOGENE NUCLEATION HOMOGENE NUCLEATION


HOMO MOLECULAIRE HETERO MOLECULAIRE HETEROGENE
NUCLEATION HOMOGENE HOMO MOLECULAIRE

Nucléation ssi A, en phase gaz, est en sursaturation


PA PA pression de vapeur de A
S
Psat , A (T ) Rapport de saturation S ≥ 1 Psat,A(T) pression de vapeur saturante
de A en équilibre avec sa phase liquide à
T

S=1 gaz à saturation S > 1 gaz en sursaturation


Monomères en excès participent à la
Molécules de A indépendantes formation d embryons
(monomères) ou formant des Embryons plus nombreux et plus gros
embryons (2 à 4 molécules)
Certains dépassent la taille critique
Embryons en nombre constant < (embryon critique) et continuent de
monomères=> quilibre entre croître vers une nouvelle phase
embryons qui se forment et
Les autres s’évaporent
disparaissent
Taux de nucléation ou vitesse de
nucléation = nombre d’embryons qui
dépassent la taille critique /tps
D’un point de vue mathématique …

Equation thermodynamique qui gère l’enthalpie de formation d’une particule à partir de i


molécules d’un gaz
4 k BT ln S 3
Gi  G part  Gvap  4r  2
p* rp  0
3 vl

Augmentation d’enthalpie due à Diminution d’enthalpie due à la formation


la formation de surface de volume (phase condensée)

La transformation gaz particule


G * n: nombre de molécules de gaz par unité de
Vitesse de nucléation J: J  4r n exp(
2
) volume
k BT
Β flux de molécules de gaz i arrivant par
agitation thermique à la surface 4πr2

Vitesse très faible …

NUCLEATION HETERO MOLECULAIRE

•Deux espèces gazeuses ou +


•Nucléation ssi les gaz sont sursaturés par rapport au mélange de gaz
•Théorie de la nucléation homogène conservée pour calcul enthalpie
•Expression vitesse de nucléation analogue
•Nucléation hétéro moléculaire plus efficace que homo moléculaire
•Mécanisme plus réaliste et plus prépondérant dans l’atmosphère
réelle
NUCLEATION HETEROGENE

Support solide ou liquide favorisant la nucléation d’un gaz

Transformation chimique et morphologique


d’une particule existante
Description thermodynamique du processus similaire à la théorie de la nucléation
homogène, mettant en jeu des énergies supplémentaires (tensions superficielles
liquide-solide, liquide-gaz, solide-gaz …. Expression complexe mettant en jeu angle
de mouillage et rayon de courbure en surface de la particule

Nucléation spontanée losrque r> r* pour une sursaturation S


Pression requise P pour cette nucléation spontanée:
2vl
Equation de Kelvin, rp rayon de la particule
P  Psat exp( )
préexistante
k BTr p
En atmosphère naturelle, la présence de particules préexistantes implique que les gaz
condensent préférentiellement sur ces particules plutôt que de nucléer sur eux-mêmes.
En atmosphère plus propre, nucléation homogène plus probable.

Actuellement: large champ d’investigation dans le domaine de la nanoparticule


III-b Evolution de la distribution d’aérosols: processus de coagulation

La coagulation Jusqu’à présent particules prises indépendamment

! Population de particules

• Définition: coagulation = adhésion d’une particule avec une ou plusieurs autres

Diminution du nombre de particules Augmentation de la surface des particules


Grossissement de la taille moyenne

• Processus déclenchant ce phénomène:


• Mouvement brownien (thermique)
• Turbulence (dynamique)
• Action d’un champ extérieur (cinématique)
Processus de coagulation thermique d’une population de particules monodispersée

COAGULATION =
RESULTAT DE CHOCS
ENTRE PARTICULES

Agitation thermique des Transfert des particules vers


particules (mouvement les zones moins concentrées
brownien)
J flux de
particules
(part. m-2 s-1)

Loi de diffusion de Fick


dN
J  D
N concentration de particules (part.m-3) dx
X distance des autres particules à sa
surface (m)
D coefficient de diffusion = capacité des
part. à se mouvoir (m2s-1) D dépend de la température et de
la mobilité B (1/dp2) de la particule
Equation de variation du nombre de particule N en fonction du temps:

dN Si l’on suppose que deux particules


 4d p DN 2   KN 2 de diamètre dp entrent en collision
dt

N0
N (t ) 
1  N 0 Kt N0 concentration initiale de
particules

• K coefficient de coagulation dépend du diamètre et du nombre de particules


• taux de diminution de particules proportionnel au carré de la concentration de particules
• plus les particules sont petites plus le phénomène de coagulation est important (K(1/d p))
•Efficacité de collision égale à l’unité pour des particules inférieures à 100 nm
III-c Evolution de la distribution d’aérosols: processus de condensation -
évaporation

Condensation d’un gaz à la surface d’une particule

Grossissement de la
population de
particules sans
diminution du nombre

Processus déjà abordé en nucléation hétérogène …


Description mathématique semblable à la théorie de coagulation: coefficient de
diffusion plus faible car dmolgaz << dpart

Ng nbre de molécules de
Taux de molécules dN g gaz =f(pg)
condensant à la surface  2d p Dg N g
d’une particule dt Dg coeff. de diffusion
du gaz

Coagulation et condensation apparaissent Réversibilité


simultanément dans les processus de transformation du processus
d’ une distribution en atmosphère naturelle = évaporation
III-d Evolution de la distribution d’aérosols: processus d’ adsorption / désorption

L'adsorption est un phénomène de surface par lequel des molécules de gaz ou de


liquides se fixent sur les surfaces solides adsorbantes.
Le phénomène inverse, par lequel les molécules adsorbées sur une surface s'en
détachent, notamment sous l'action de l‘élévation de la température, ou de la baisse
de pression, se nomme la désorption.

L'adsorption physique ou physisorption met en jeu des liaisons faibles, du type forces
de Van der Waals, analogues à  celles qui sont impliquées lors d’une liquéfaction. Elle
se produit bien avant que le gaz n’atteigne une pression égale à  sa tension de vapeur
saturante. L‘équilibre est obtenu lorsque les vitesses d‘évaporation et de condensation
sont égales.
Le processus d’adsorption/désorption se produit donc simultanément aux processus
de nucléation hétérogène ou de condensation dans des conditions de température et
de pression bien spécifique.
Le phénomène d’adsorption transforme la distribution surfacique des particules et
non le nombre.
III-f Evolution de la distribution d’aérosols: production mécanique

Principaux processus mis en jeu dans la production


éolienne d’aérosols

Déferlement des vagues


Flux
vent vertic
al
Eclatement des bulles Suspension
aérosols
Gouttes de
film et gouttes Saltation Sandblasting
de jet
Seuil de mouvement

Aérosols Marins Aérosols terrigènes


2-4 µm 4-8 µm
III-g Puits pour la distribution d’aérosols: mécanismes de dépôt

Dans l’atmosphère:
• Les plus grosses particules sédimentent (particules
désertiques, océaniques > γ µm ) – effet limité sur la
majeure fraction des particules DEPOT SEC
• dépôt par diffusion sur une surface (gradient vertical
de concentration impliquant une notion de flux donc de
vitesse de dépôt vd). Phénomènes concernant les
particules de petite taille
• Précipitations (particule de taille moyenne activée
ayant servi de noyau de condensation)
• Incorporation par impaction dans la phase liquide des DEPOT
nuages de particules de taille moyenne non activée HUMIDE
• Lessivage de particules sous le nuage

Ces deux phénomènes dans l’atmosphère sont d’efficacité équivalente


En résumé …
·         Évolution d’une population d’aérosols

Les effets des processus de condensation et de coagulation


sont tout à fait prépondérants pour décrire l’évolution d’une
population d’aérosols puisque ces deux processus font évoluer
à la fois la distribution dimensionnelle des particules vers des
diamètres plus importants mais aussi la composition
chimique. Cette évolution se fait principalement lorsque la
concentration de particule est élevée, notamment pour la
coagulation, et lorsque les particules sont de petite taille
(dizaines de nm). Les temps caractéristiques de la coagulation
pour des particules nanométriques sont inférieurs à la seconde
pour des concentrations de particules rencontrées en milieu
urbain.
En résumé …
·        Évolution d’une population d’aérosols

Il en résulte que le temps de vie des nano-particules sera


en général très limité. Pour des particules de quelques
centaines de nm, ces deux processus sont beaucoup moins
efficaces du fait de la différence de taille et de volume
entre les molécules de gaz ou les particules nanométriques
et les particules de quelques centaines de nanomètres. Il
sera en effet très difficile de faire varier, de manière
significative, la dimension d’une particule de 300 nm par
condensation de gaz ou coagulation de nanoparticules en
raison de leur différence de volume.
En résumé …

Il résulte de ces processus physiques un phénomène


extrêmement important pour l’aérosol atmosphérique : les
particules tendront à s’accumuler autour de certains diamètres
que ni les processus de condensation, ni ceux de coagulation,
ni, nous l’avons vu, la sédimentation, ne pourront modifier.
Ces particules, dont le diamètre est compris entre 150 et 800
nm, sont dites « particules d’accumulation ». A l’inverse, le
mode très éphémère des particules formées par nucléation
homogène sera appelé « mode de nucléation ou de particules
ultrafines ». Typiquement, la dimension des particules dans
ce mode sera inférieure à 15 nm. La présence de ce mode de
particules n’est pas systématique puisqu’il dépend du temps
écoulé entre l’épisode de nucléation et son échantillonnage.
En résumé …

Après une période de temps pouvant aller de quelques


minutes à quelques heures suivant les conditions
environnementales, les nano-particules formées atteindront
des diamètres de quelques dizaines de nanomètres et seront
appelées « particules (ou noyaux) de Aitken ». Les
particules émises par des actions mécaniques complètent
cette granulométrie dans la gamme super-micronique.
Typiquement, le mode des aérosols marins sera centré
autour de 2-4 µm et celui des aérosols désertiques autour
de 4-8 µm.
V-Aérosols: Composition chimique

On définit généralement deux grandes familles


chimiques constitutives de l’aérosol: la fraction
inorganique (ou minérale) la fraction organique.
Les particules atmosphériques peuvent être soit
• totalement inorganiques
• totalement organiques
• dans la plupart des cas, constituée de ces deux
fractions.
V-a Fraction inorganique (minérale)
En règle générale, on peut considérer que cette fraction
constitue entre 30 et 70% de la matière sèche, de l’aérosol
submicrométrique. Cette fraction peut devenir
prépondérante pour les particules supermicrométriques,
notamment dans les zones océaniques ou celles proches de
sources d’émissions des particules désertiques. En dehors
de ces zones d’émission particulaires, la fraction
inorganique est composée essentiellement de sulfate, de
nitrates et d’ammonium, tous trois résultant de la
condensation des acides sulfurique et nitrique, d’une part,
et de celle de l’ammoniac, d’autre part.
A ces trois substances chimiques s’ajoutent d’autres
espèces, en général présentes en concentration plus faibles,
comme certains métaux lourds et certains sels
• Les émissions par les activités industrielles liées à
l’utilisation de dérivés du pétrole non raffiné favorise en
général la formation d’un aérosol riche en sulfates.

• Les émissions par les véhicules à moteurs favorisent la


formation d’un aérosol riche en nitrates.

• La proportion entre sulfates et nitrates, d’une part, et


ammonium, d’autre part, définit le degré de neutralisation
de l’aérosol. Les concentrations de ces trois éléments sont
de l’ordre de quelques dixièmes, voir quelques centièmes
de µg/m3 loin des zones sources et peuvent atteindre
quelque dizaine de /m3 en milieu urbain.
• A proximité des sources d’émission de particules, la
composition est très proche de celle du matériau dont
elles sont issues. Ainsi, l’aérosol marin
supermicrométrique est essentiellement constitués de
Na, de Cl et de K, composition très proche des sels
existant dans la mer.

• Les particules émises par les déserts sont constituées de


particules riches en Aluminium et en silicium.
V-b Fraction organique

• Cette fraction représente une part comprise entre 10 et


70% de la masse sèche totale des particules
atmosphériques.

• Les concentrations des ses constituants et leurs


mécanismes de formation demeurent encore mal connus.
Cette complexité de la fraction organique reste un
problème majeur limitant, d’une part, l’obtention d’une
information chimique complète de l'aérosol et, d’autre
part, la compréhension des effets des composés organiques
particulaires sur la chimie atmosphérique.
1. Le carbone élémentaire (EC)

le carbone élémentaire est appelé carbone black, carbone suie ou


carbone réfractaire en raison de sa couleur et de sa résistance aux
hautes températures. Il est constitué d’atome de carbone non
fonctionnalisés, est émis directement dans l’atmosphère au cours
des processus de combustion (de fuel fossile et de biomasse) et
est inerte chimiquement.
Les concentrations atmosphériques en EC sont globalement
comprises entre 0,005 et 40 µg/m3. Les plus faibles sont
observées dans les régions les plus éloignées des sources comme
l’Arctique ou l’Antarctique.
Les plus élevés sont rencontrés dans les milieux urbains
densément peuplés.
Les milieux urbains sont, plus classiquement,
caractérisé par des concentrations comprises entre 1
et 20 µg/m3
L EC est purement anthropique primaire, il existe
une très forte dépendance entre la concentration et la
proximité des sources de pollution
2. Le carbone organique (OC)

Le carbone organique peut être défini comme la fraction de


l’aérosol regroupant tous les composés organiques
fonctionnalisés. Emis directement dans l atmosphère (OC
primaire) ou formé in situ par condensation ou nucléation
des produits de dégradation photochimique des composés
organiques volatils (COV) (OC secondaire), l’OC est une
matrice très complexe, constituée d’une multitude de
composés organiques différents. Plus de 300 composés
organiques différents ont été mis en évidence à ce jour.
Les concentrations de OC sont globalement comprises entre
quelques centaines de ng/m3, dans les régions les plus
reculées, et quelques dizaines de µg/m 3 en milieu urbain.
Contrairement à l’EC il n’est pas rare d’observer en milieu
rural des concentrations d’OC équivalentes à celles
rencontrées en milieu urbain.
Ces sources sont anthropiques primaires (combustions des
dérivés du pétrole, de bois, d’ordure ménagères, émissions
liées aux cuissons de viandes-barbecues, remise en
suspension de matière organique par la circulation
automobile)et secondaires (produits d’oxydation des COV
anthropiques comme les terpènes, le toluène..)
P o u s s iè r e M in é r a leC a r b o n e s u ie
Composition S e ls d e m e r

chimique de Urbain
l’aérosol
C a r b o n e o r g a n iq u e

S u lfa te

La composition chimique de
l’aérosol est extrêmement variable
selon la proximité des principales N itr a te
A m m o n iu m
sources (marines, terrigènes,
P o u s s iè r e M in é r a le
végétation , pollution urbaine ou S e ls d e m e r C a r b o n e s u ie
industrielle.
Rural
L’Aérosol comprend une fraction S u lfa te

organique incluant des dérivés


carbonés et du carbone élémentaire
ou carbone suie et une fraction
inorganique dominée par les A m m o n iu m

sulfates en atmosphère polluée


C a r b o n e o r g a n iq u e
N itra te
La composition chimique de l’aérosol varie en fonction de la granulométrie

PM 10: Composition moyenne annuelle de l' aérosol.


Concentration totale :11,99 mg m-3

Sodium Ammonium Potassium Magnésium Calcium Acetique Formique Chlorure Nitrate Sulfate Oxalique OC BC Al Pb Ni Cu Cr Fe Ti Mn Zn Sr

Ba La Ce Th
Exemple de spéciation chimique des particules en fonction de la taille PM10 et PM2.5;moyenne annuelle de
la composition chimique de l’aérosol pour un site urbain au centre ville de Toulouse (selon A. Calvo, V. Pont
et al., 2006).

PM2.5: Compositi on moyenne ANNUELLE de l'aérosol .


Concentration totale :9,79 mg m-3

Sodium Am monium Potassium Magnésium Calcium Acetique Formique Chlorure Nitrate Sulfate Oxalique OC BC Al Pb Ni Cu Cr Fe Ti Mn Zn Sr Cd Ba La Ce Th
800 8000
Free tropospheric Background nd BC
115 (4%) Polluted nd
330 (15%) EC
700 2275 (11%)
other ions 7000 other ions 2900 (14%)
50 (2%)
685 (3%)
600 NH4
6000

concentrations (ng.m-3)
140 (5%) NH4
concentrations (ng.m-3)

1535 (7%)
500 SO4 5000 OC
340 (11%)
4720 (22%)
OC
400 1610 (53%) 4000 SO4
NO3 4070 (19%)
220 (7%)
300 Org. acids 3000 Orga.acids
75 (3%) 440 (2%)
NO3
200 2000 4760 (22%)

100 1000

0 0
0,04 0,08 0,14 0,22 0,33 0,52 0,83 1,31 2,06 3,23 5,32 8,53 16,28 0,04 0,08 0,14 0,22 0,33 0,52 0,83 1,31 2,06 3,23 5,32 8,53 16,28
GMD (µm) GMD (µm)

1800
Anthropogenic-continental
1600 other ions
dust
135 (4%) EC
145 (4%)
1400 355 (10%)
NH4
280 (8%)
concentrations (ng.m-3)

1200

1000
H2O OC
OC

OA BC
SO4
1075 (32%)
800 720 (21%)

Mass
600

400
NO3
655 (19%)
Orga.acids
65 (2%)
inorganic
200

0
0,04 0,08 0,14 0,22 0,33 0,52 0,83 1,31 2,06 3,23 5,32 8,53 16,28
GMD (µm)

Composition chimique des particules pour les 3 typologies


d’aérosols échantillonnées au PDD (Sellegri et al., 2003).
Influence de la composition chimique des aérosols

- Comme les constituants mineurs gazeux, les aérosols sont des vecteurs
d’éléments chimiques entre les sphères de l’environnement. Ils constituent
notamment un terme important de la composition chimique des précipitations
- Ils participent au bilan radiatif de la Terre par leur capacité d’absorption du
rayonnement IR (effet de serre) et de réflexion du rayonnement visible (albédo).
Les propriétés optiques varient en fonction de la composition chimique
- Ils constituent des noyaux de condensation nuageuse et des noyaux
glaçogènes qui initie la formation des gouttelettes d’eau nuageuses et des
cristaux de glace. Il faut noter que l’interaction aérosols-nuages est importante
car une grande partie des nuages ne précipitent pas. Ils se ré-évaporent,
restituant à l’atmosphère des aérosols dont la composition chimique est modifiée
après passage par la phase liquide.
- A forte concentration, les aérosols (notamment secondaires) peuvent être
des polluants toxiques dommageables pour la santé humaine.
Les aérosols: propriétés optiques
Au cours de leur séjour dans l’atmosphère, les aérosols
interviennent sur le bilan radiatif aussi bien par voie
directe en absorbant et/ou diffusant les rayonnements
solaires et telluriques, que par voie indirecte en modifiant
les propriétés radiatives des
Nuages et les processus des précipitations
Quelques définitions
• Le forçage radiatif  perturbation du bilan radiatif.
• Forçage négatif la perturbation tend à refroidir le
système terre-atmosphère,
• Forçage positif  la perturbation tend à réchauffer
système terre-atmosphère.
Les aérosols: propriétés optiques

Propriétés optiques - Impact climatique

incident hv
diffusé
Rétro-
diffusé

transmis
absorbé

La diffusion (=rétro-diffusion + diffusion)


•Résulte de l’interaction de l’onde électromagnétique du rayonnement incident
avec la particule. Onde incidente a une intensité I 0
•Les charges électriques de la particule sont excitées et oscillent
•Ces charges excitées irradient cette énergie dans toutes les directions sous
forme d’onde électromagnétique ou rayonnement diffusé d’intensité I scat
•La distribution angulaire de l’intensité diffusée par la particule est appelée
Fonction de phase
L’absorption

•Résulte de l’interaction de l’onde électromagnétique avec la particule


•Toute l’énergie d’oscillation des dipôles électriques formés par les charges
de la particule n’est pas irradiée en totalité dans les ondes de diffusion
•Une fraction de cette énergie est convertie en énergie thermique
•On dit que cette fraction est l’énergie absorbée par la particule I abs

L’extinction

•C’est l’effet combiné de l’absorption et de la diffusion sur le rayonnement


incident
•On parle d’ efficacité d’extinction d’une particule Qext
•Qext=Qabs+Qscat

Les paramètres caractéristiques qui gouvernent la diffusion et l’absorption de la


lumière par une particule sont:
•La longueur d’onde du rayonnement λ d p
paramètre _ de _ taille _  

•La taille de la particule
n diffusion de la particule
•L’indice de réfraction N=n (λ) +ik (λ) complexe
K absorption de la particule
Exemple d’indices de réfraction:
Indice de réfraction pour une particule d’eau dans le visible N=1.333
Indice de réfraction dans l’Infra rouge pour une particule d’eau N=1.265+0.107i

BC OC

Littérature

(Malavelle et al, 2011)
m = 1,95 + 0,75i à 550 m = 1,45 + 0,01i à 550 nm
nm (Bond et al. 2006) En accord avec les études récentes sur
l’absorption du carbone organique des
aerosols de feux (e.g. Kirchstetter et al. 2004)

Fonction de phase P(θ,ά, m): fournit la distribution angulaire de l’intensité diffusée


par une particule, pour une longueur d’onde donnée, pour un indice de réfraction donné.

paramètre d’asymétrie g: permet de connaître les directions majoritaires de diffusion


-1 < g< 1
g = -1 indique que la lumière est diffusée en totalité dans la direction contraire à la
direction incidente
g = 0 indique que la diffusion est isotrope
g =1 indique que la totalité de la lumière est diffusée en totalité dans la direction
incidente
g > 0 indique que majoritairement la particule diffuse la lumière dans la direction
d’incidence et inversement pour g < 0
• albédo de simple diffusion w0:
Locations SSA (~550nm)*
W0 = Qscat /Qext
Afrique du sud(1) 0,88-0,91
Renseigne sur le caractère plus ou
moins diffusant pour une particule
Amazonie(2) ~0,86
d’aérosol ou une masse d’air d’aérosol Canada/Nord US(3) ~0,91
En théorie 0< W0< 1 Afrique de
~0,81
Pour l’aérosol atmosphérique, l’ouest(4)
0.70 < W0< 1 *pour des aérosols vieillis
Impact climatique - Effets radiatifs directs de l’aérosol

Concentration
Granulométrie
Rayonnement solaire Composition

Rétro diffusion absorption


Réchauffement
absorption de
l’atmosphère

Diminution
du
flux solaire Evaporation du
en surface Rayonnement nuage … effet
(jusqu’à ~40 %) tellurique semi -direct
Impact climatique - Effets radiatifs indirects de l’aérosol
L’ effet radiatif indirect via les
nuages:
Les aérosols ont également des
effets radiatifs indirects du fait de
leur rôle de noyau de condensation.

• Davantage de gouttelettes,
plus petites

Pour un contenu en eau liquide Augmentation de la


donnée, l’augmentation du nombre couverture nuageuse donc de
l’albédo (fraction réfléchie du
de noyaux de condensation
rayonnement reçu)
provoque une augmentation du
nombre de gouttes et une diminution
de leur taille moyenne.

• Plus longue durée de vie du


nuage
Gouttelette de plus petite taille
donc précipite moins
rapidement. Plus longue durée
de vie du nuage

Ces deux effets indirects augmentent la réflexion vers l’espace du rayonnement


solaire et ont un impact radiatif négatif.
Conclusion
Au cours de leur séjour dans l’atmosphère, les aérosols minéraux
interviennent sur le bilan radiatif aussi bien par voie directe en
absorbant et/ou diffusant les rayonnements solaires et telluriques,
que par voie indirecte en modifiant les propriétés radiatives des
nuages et les processus des précipitations

• L’effet radiatif direct est dû à l’interaction des aérosols


avec le rayonnement solaire et tellurique selon deux modes: la
diffusion et l’absorption. L’interaction aérosols-rayonnement
solaire se produit dans le domaine des courtes longueurs d’onde
(essentiellement entre 0,3 et 4µm, couvrant l’ultraviolet, le visible
et proche infrarouge) et l’interaction aérosols-rayonnement
tellurique dans le domaine de l’infrarouge thermique (entre 8 et
15µm). Une partie du rayonnement est donc piégée (« effet de
serre »), ce qui induit un réchauffement de l’Atmosphère.
• Dans l’infrarouge thermique, cet effet est généralement négligeable,
sauf s’il s’agit d’aérosol absorbant, comme les poussières désertiques.
En effet, ont estimé que la perturbation radiative directe moyenne
dans les grandes longueurs d’onde est loin d’être négligeable,
puisqu’elle atteint presque la moitié de la perturbation radiative
directe dans les courtes longueurs d’onde. Les aérosols réfléchissent
une partie du rayonnement solaire vers l’espace (« effet parasol »), ce
qui induit un refroidissement de la surface, et ils peuvent absorber
une partie du rayonnement solaire, ce qui réchauffe la couche de
l’atmosphère où ils se trouvent. Enfin, ils absorbent et réémettent le
rayonnement infrarouge émis par la surface et l’atmosphère. La
diffusion et l’absorption du rayonnement par l’aérosol désertique
conduisent donc à un refroidissement à la surface et un
réchauffement de l’atmosphère. L’intensité de la diffusion et de
l’absorption dépend de la longueur d’onde du rayonnement et des
caractéristiques physiques, chimiques et optiques des aérosols y
compris la distribution en taille des particules, leur couleur, leur forme
et leur composition minéralogique
• L Effet indirect des aérosols résulte des interactions entre aérosols et
nuages, qui ont eux-mêmes un impact fort sur le bilan énergétique. En effet,
le bilan énergétique global est sensible à la couverture nuageuse, en
particulier des nuages marins bas (stratus) qui couvrent environ 25% de la
planète. L’albédo d’un nuage est sensible aux changements de concentration
en nombre de gouttelettes. Cette concentration dépend de la concentration
en noyaux de condensation, fonction de la concentration en particules
d’aérosols. Un aérosol peut ainsi servir de noyau de condensation lorsque les
nuages se forment. Pour un contenu en eau fixé, un nuage formé au moyen
d’aérosols en excès contient un nombre plus élevé de gouttelettes, mais de
petites tailles. Un tel nuage est en conséquence plus réfléchissant mais les
gouttes étant plus petites n’atteindront peut être pas la taille critique au-delà
de laquelle apparaît la précipitation (et augmentent en finalité la durée de vie
dudit nuage). Les aérosols affectent donc de manière indirecte le climat par
leur effet sur les propriétés microphysiques des nuages
En effet, l’augmentation du nombre de noyaux de condensation due à un apport
supplémentaire en aérosol, provoque, pour un contenu en eau liquide, une
augmentation du nombre de gouttelettes et une diminution de leur taille
moyenne. Il en résulte deux effets indirects sur le rayonnement : une
augmentation de l’albédo du nuage et un changement de la couverture nuageuse
liée à la modification de la durée de vie et de l’épaisseur du nuage
Forçage radiatif moyen mondial du climat pour l’an 2000 (en W.m-2) (IPCC, 2001).

En conclusion, à travers un certain nombre de processus, les aérosols modifient le


bilan radiatif de la planète. Ils provoquent en outre des réchauffements ou des
refroidissements en fonction des propriétés de l’aérosol (nature, taille et caractère
hygroscopique et glaçogène des particules) et de sa répartition verticale et
géographique.
• Mécanisme de dépôt
• Le premier mécanisme de dépôt des particule est le dépôt sec. Il englobe la
sédimentation et le dépôt par diffusion sur une surface.
-Seules les grosses particules (de diamètre supérieur à quelques micromètres) sont
susceptibles de sédimenter (émises par les désert et océans)
-Le dépôt par diffusion est un processus complexe, dont l’intensité dépend de la
concentration atmosphérique des particules près du sol et de l’efficacité avec
laquelle une particule d’un certain diamètre peut se déposer sur une surface. Un tel
dépôt produit un gradient vertical de concentration, puisque la surface agit alors
comme un puits de particules. Ce gradient vertical est à l’origine d’un flux vertical de
particules entraînant un dépôt sec. On peut définir une vitesse de dépôt vd telle que
F=-vd*
C la concentration à une hauteur donnée
F flux de particules déposées par unité de temps et de surface
• Pour une concentration donnée, la vitesse de dépôt est propre au type de surface et
à la nature des particules
• La diffusion brownienne étant beaucoup plus efficace pour les petites particules que
pour les grandes, l’efficacité de dépôt est plus importante pour les particules fines
que pour les particules d’accumulation.
• Le deuxième mécanisme de dépôt et le dépôt humide qui peut se
décrire par ces trois processus:
-le dépôt des particules d’accumulation est essentiellement lié à leur
aptitude à servir de noyau de condensation de gouttelettes et à être
lessivées par les précipitations.
-Le fait qu’une fraction non négligeable des particules non activées
peut être également être incorporée dans la phase liquide des nuages
par impaction sur les gouttelettes et être efficacement lessivée
-la pluie elle-même, lors de sa chute entre le nuage et le sol, induit un
lessivage de particules sous le nuage.

Si les nuages et les précipitations sont très efficaces pour lessiver les
particules de l’atmosphère, ce processus et limité dans l’espace et le
temps et l’on peut considérer que, globalement, les intensités des
dépôts sec et humide sont équivalentes.
Les unités en chimie atmosphérique
Les principales unités utilisées en chimie atmosphérique pour le mesures
de concentration sont:
• en phase gazeuse
Le rapport de mélange, la densité en nombre et la concentration en
masse. Chaque unité a ses propres applications.
• Le rapport de mélange (ou fraction molaire) d’un gaz X, noté Cx, est le
nombre de mole de ce gaz par mole d’air. Le rapport de ce mélange
est constant quand la densité de l’air varie (ce qui arrive quand la
température ou la pression changent).
Par exemple, le rapport de mélange de N2 dans l’atmosphère est CN2=
0,78 mol/mol ; N2 représente 78% de toutes les molécules présentent
dans l’atmosphère.
Les gaz autres que N2, O2, Ar et H2O sont présents en très faible
quantités et leur rapport de mélange est couramment exprimé en parties
par millions en volume (ppmv ou plus simplement en ppm, soit 10(-6)
mol/mol), voire parties par trillons en volume (pptv, ou ppt, soit 10(-12)
mol/mol).
• Les unités les plus couramment utilisées pour exprimer les
concentrations massiques des gaz en traces sont le µg/m3 et le ng/m3.
• en phase liquide
• Pour la mesure des concentrations des espèces chimiques en phase
liquide, on utilise soit des unités de type massique (ng//L, µg/L ou
mg/L) pour des calculs de flux de dépôt, soit des fractions molaires
pour la chimie des solutions (nM, µM, mM). Les deux unités sont
reliées par la masse molaire des espèces en solution.
• pour calculer le bilan ionique des solutions, il faut faire intervenir la
charge des ions. Les concentrations ioniques sont alors exprimées en
nano, micro ou milliéquivalent par litre.
• Pour les aérosols
on utilise soit des concentrations en nombre, généralement exprimées en
nombre de particules par cm3 d’air, soit des concentrations en masse, plus
souvent exprimées en nano ou microgrammes par m3 d’air (ng ou µg/m3)
Conversion ppb en µg/m3 (vis versa)

  Conversion de ppb en µg/m3


• De façon générale
• µg/m3 : ( ppb * M * Tsd * Pm ) / (22, 414 * Tm * Psd )
• M : masse moléculaire
• Tsd : Température standard
• Pm : pression mesurée
• Tm : température mesuré
• Psd : pression standard
• NB : Le volume molaire d’un gaz parfait à une pression atmosphérique
(1atm = 1013,25 hPa) est (selon CODATA depuis 2010)
• 22,414 L/mol à 0°C
• 24,465 L/mol à 25°C
• CODATA : Committee on DATA for Science and technology (voir internet)
•  

• De façon pratique,
• A 25°C et à 1atm on a: (M : masse moleculaire)
• M * ppm = 24,45 * mg/m3 ou
• M * ppb = 24,45 * µg/m3
• NB: Dans certains documents, le volume molaire d’un gaz parfait est
pris à 24,45 à 25°C ou 22,46 à 0°C
• Exemple :
• 1ppb = (M/24,46) (en µg/m3 )
• 1ppb (NO2)= 1,88 06 µg/m3 si Vm =24,46 et M= 46
• = 1,8814 µg/m3 si Vm =24,45
• = 1,8809 si Vm 24,465 (depuis 2010 selon CODATA)
• Bref, 1ppb (NO2)= 1,88 µg/m3
EXERCICES
 
• Exercice 1
Calculer les temps de demi-vie du méthane CH 4 et du monoxyde de
carbone CO sachant que leurs constantes de vitesse avec le radical OH°
sont respectivement:
-k (CH4) = 7,7 . 10- 15 molécules . cm-3 . s-1
-k (CO) = 2,7 . 10- 13 molécules . cm-3 . s-1
-et que la concentration en radicaux OH° dans l’atmosphère est de 10 7
radicaux. cm-3.

• Exercice 2
 

Exprimer en µg.m-3 une concentration d’ozone de 40 ppb

• Exercice 3
  Aux USA toutes les normes sont exprimées en ppb. Dans la CEE elles sont
exprimées en µg.m-3. Est ce que, pour le SO2, la norme américaine de 100
ppb est équivalente à la norme de 300 µg.m -3 en France ?
Réponse
 

Excercice1 
• L'expression de t est t = 1/[k. (OH°)]
• Pour le méthane, t (CH4) = 1/ [107 .7,7 . 10 -15 ] = 108 /7,7 = 1,3 . 107 secondes soit 5 mois
• Pour CO, t (CO) = 1/[107 . 2,7 . 10 -13 ] = 106/2,7 = 3,7 . 105 secondes soit 4,3 jours
• Ceci signifie que les concentrations initiales de méthane et d’oxyde de carbone sont
divisées par 2,7 après 5 mois et après 4,3 jours. Cela sous entend que la concentration
des radicaux OH° reste constante pendant toute cette période et que les conditions
météo n’ont pas varié.

Exercice2 
• La masse molaire de l’ozone est M = 3 . 16 = 48
• Donc 40 ppb représente : 40 . 48 . 0,041 = 79 µg.m-3
• Note : en pratique, pour l’ozone, on multiple par 2 pour passer des ppb aux µg.m -3

Exercice3 
• La masse molaire de SO2 est M = 32 + (2.16) = 64
• Donc 100 ppb correspondent à : 0,041 . 64 . 100 = 262 µg.m-3
• La norme américaine est donc plus stricte.
 

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