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Pr YOBOUE Véronique
Laboratoire de Physique de l Atmosphère et de Mécanique des fluides (LAPA-MF)
Université Félix Houphouët d’Abidjan
Sommaire du Cours
• I- Introduction
I-a Définition de l’aérosol
I-b Domaines de dimension
I-c Sources
I-d Elimination
I-e Classification des aérosols
• II- Propriétés chimiques-Aérosols primaires et secondaires, vieillissement chimique
II-a Aérosols primaires
II-b Aérosols secondaires
• III- Les aérosols: Evolution du spectre granulométrique
III-a Gérescence des aérosols fins: processus de nucléation
III-b Evolution de la distribution d’aérosols: processus de coagulation
III-c Evolution de la distribution d’aérosols: processus de condensation - évaporation
III-d Evolution de la distribution d’aérosols: processus d’ adsorption / désorption
III-f Evolution de la distribution d’aérosols: production mécanique
III-g Puits pour la distribution d’aérosols: mécanismes de dépôt
• IV-Les aérosols: Sources
IV-a Sources naturelles
IV-b Sources anthropogéniques
• V- Aérosols: composition chimique
V-a Fraction inorganique
V-b Fraction organique
• VI- Les aérosols: propriété optique
VI-a Effets directs de l aérosol
VI-b Effets indirects de l’aérosol
Définition de l’aérosol
Intervient soit
pollution
pollution
Saharan dust
Smoke
dust
Smoke
AOT
Image from José Vanderlei
Martins and Yoram Kaufman,
Green - dust and salt GOCART model from Mian Chin and Paul Ginoux
I-e Classification des aérosols
Aérosols naturels
Aérosols primaires
aérosol minéral (désertique) 900-1500 4 principalement grossière
sel marin 2300 1 Grossière
poussière volcanique 33 4 grossière
aérosol organique 50 4
Aérosols secondaires
sulfates biogéniques 70 5
sulfate à partir de SO2 volcanique 20 10 fine
substances organiques d’hydrocarbures biogéniques 20 5 fine
Total naturel 3393-3993
Aérosols anthropogéniques
Aérosols primaires
aérosol minéral (désertique) 0-600 4 Principalement
poussière industrielle 40 4 grossière
carbone suie (carbone élémentaire) 14 7 grossière et fine
carbone organique 54
Aérosols secondaires 6 fine
sulfate à partir de SO2 140
aérosol organique 20 5 fine
Total anthropogénique 268-868 7 fine
Total naturel + anthropogénique 3661-4861
Combustibles fossiles
(énergie, transports) Impact climatique
Combustion de biomasse
Santé
Agriculture, déchets
Ecosystèmes
Industries
Couche d ’ozone
30 km
Couche d’Ozone
Stratosphère
Impact global
12 km
Troposphère
VOC Aérosol chimiquement vieilli
NUCLEATION = Transformation d’une phase α (gaz par exemple) vers une phase β
(solide ou liquide) lors de laquelle il y a apparition de « petits noyaux » de β dans α
Solides ou liquides
! Population de particules
COAGULATION =
RESULTAT DE CHOCS
ENTRE PARTICULES
N0
N (t )
1 N 0 Kt N0 concentration initiale de
particules
Grossissement de la
population de
particules sans
diminution du nombre
Ng nbre de molécules de
Taux de molécules dN g gaz =f(pg)
condensant à la surface 2d p Dg N g
d’une particule dt Dg coeff. de diffusion
du gaz
L'adsorption physique ou physisorption met en jeu des liaisons faibles, du type forces
de Van der Waals, analogues à celles qui sont impliquées lors d’une liquéfaction. Elle
se produit bien avant que le gaz n’atteigne une pression égale à sa tension de vapeur
saturante. L‘équilibre est obtenu lorsque les vitesses d‘évaporation et de condensation
sont égales.
Le processus d’adsorption/désorption se produit donc simultanément aux processus
de nucléation hétérogène ou de condensation dans des conditions de température et
de pression bien spécifique.
Le phénomène d’adsorption transforme la distribution surfacique des particules et
non le nombre.
III-f Evolution de la distribution d’aérosols: production mécanique
Dans l’atmosphère:
• Les plus grosses particules sédimentent (particules
désertiques, océaniques > γ µm ) – effet limité sur la
majeure fraction des particules DEPOT SEC
• dépôt par diffusion sur une surface (gradient vertical
de concentration impliquant une notion de flux donc de
vitesse de dépôt vd). Phénomènes concernant les
particules de petite taille
• Précipitations (particule de taille moyenne activée
ayant servi de noyau de condensation)
• Incorporation par impaction dans la phase liquide des DEPOT
nuages de particules de taille moyenne non activée HUMIDE
• Lessivage de particules sous le nuage
chimique de Urbain
l’aérosol
C a r b o n e o r g a n iq u e
S u lfa te
La composition chimique de
l’aérosol est extrêmement variable
selon la proximité des principales N itr a te
A m m o n iu m
sources (marines, terrigènes,
P o u s s iè r e M in é r a le
végétation , pollution urbaine ou S e ls d e m e r C a r b o n e s u ie
industrielle.
Rural
L’Aérosol comprend une fraction S u lfa te
Sodium Ammonium Potassium Magnésium Calcium Acetique Formique Chlorure Nitrate Sulfate Oxalique OC BC Al Pb Ni Cu Cr Fe Ti Mn Zn Sr
Ba La Ce Th
Exemple de spéciation chimique des particules en fonction de la taille PM10 et PM2.5;moyenne annuelle de
la composition chimique de l’aérosol pour un site urbain au centre ville de Toulouse (selon A. Calvo, V. Pont
et al., 2006).
Sodium Am monium Potassium Magnésium Calcium Acetique Formique Chlorure Nitrate Sulfate Oxalique OC BC Al Pb Ni Cu Cr Fe Ti Mn Zn Sr Cd Ba La Ce Th
800 8000
Free tropospheric Background nd BC
115 (4%) Polluted nd
330 (15%) EC
700 2275 (11%)
other ions 7000 other ions 2900 (14%)
50 (2%)
685 (3%)
600 NH4
6000
concentrations (ng.m-3)
140 (5%) NH4
concentrations (ng.m-3)
1535 (7%)
500 SO4 5000 OC
340 (11%)
4720 (22%)
OC
400 1610 (53%) 4000 SO4
NO3 4070 (19%)
220 (7%)
300 Org. acids 3000 Orga.acids
75 (3%) 440 (2%)
NO3
200 2000 4760 (22%)
100 1000
0 0
0,04 0,08 0,14 0,22 0,33 0,52 0,83 1,31 2,06 3,23 5,32 8,53 16,28 0,04 0,08 0,14 0,22 0,33 0,52 0,83 1,31 2,06 3,23 5,32 8,53 16,28
GMD (µm) GMD (µm)
1800
Anthropogenic-continental
1600 other ions
dust
135 (4%) EC
145 (4%)
1400 355 (10%)
NH4
280 (8%)
concentrations (ng.m-3)
1200
1000
H2O OC
OC
OA BC
SO4
1075 (32%)
800 720 (21%)
Mass
600
400
NO3
655 (19%)
Orga.acids
65 (2%)
inorganic
200
0
0,04 0,08 0,14 0,22 0,33 0,52 0,83 1,31 2,06 3,23 5,32 8,53 16,28
GMD (µm)
- Comme les constituants mineurs gazeux, les aérosols sont des vecteurs
d’éléments chimiques entre les sphères de l’environnement. Ils constituent
notamment un terme important de la composition chimique des précipitations
- Ils participent au bilan radiatif de la Terre par leur capacité d’absorption du
rayonnement IR (effet de serre) et de réflexion du rayonnement visible (albédo).
Les propriétés optiques varient en fonction de la composition chimique
- Ils constituent des noyaux de condensation nuageuse et des noyaux
glaçogènes qui initie la formation des gouttelettes d’eau nuageuses et des
cristaux de glace. Il faut noter que l’interaction aérosols-nuages est importante
car une grande partie des nuages ne précipitent pas. Ils se ré-évaporent,
restituant à l’atmosphère des aérosols dont la composition chimique est modifiée
après passage par la phase liquide.
- A forte concentration, les aérosols (notamment secondaires) peuvent être
des polluants toxiques dommageables pour la santé humaine.
Les aérosols: propriétés optiques
Au cours de leur séjour dans l’atmosphère, les aérosols
interviennent sur le bilan radiatif aussi bien par voie
directe en absorbant et/ou diffusant les rayonnements
solaires et telluriques, que par voie indirecte en modifiant
les propriétés radiatives des
Nuages et les processus des précipitations
Quelques définitions
• Le forçage radiatif perturbation du bilan radiatif.
• Forçage négatif la perturbation tend à refroidir le
système terre-atmosphère,
• Forçage positif la perturbation tend à réchauffer
système terre-atmosphère.
Les aérosols: propriétés optiques
incident hv
diffusé
Rétro-
diffusé
transmis
absorbé
L’extinction
BC OC
►
Littérature
►
(Malavelle et al, 2011)
m = 1,95 + 0,75i à 550 m = 1,45 + 0,01i à 550 nm
nm (Bond et al. 2006) En accord avec les études récentes sur
l’absorption du carbone organique des
aerosols de feux (e.g. Kirchstetter et al. 2004)
Concentration
Granulométrie
Rayonnement solaire Composition
Diminution
du
flux solaire Evaporation du
en surface Rayonnement nuage … effet
(jusqu’à ~40 %) tellurique semi -direct
Impact climatique - Effets radiatifs indirects de l’aérosol
L’ effet radiatif indirect via les
nuages:
Les aérosols ont également des
effets radiatifs indirects du fait de
leur rôle de noyau de condensation.
• Davantage de gouttelettes,
plus petites
Si les nuages et les précipitations sont très efficaces pour lessiver les
particules de l’atmosphère, ce processus et limité dans l’espace et le
temps et l’on peut considérer que, globalement, les intensités des
dépôts sec et humide sont équivalentes.
Les unités en chimie atmosphérique
Les principales unités utilisées en chimie atmosphérique pour le mesures
de concentration sont:
• en phase gazeuse
Le rapport de mélange, la densité en nombre et la concentration en
masse. Chaque unité a ses propres applications.
• Le rapport de mélange (ou fraction molaire) d’un gaz X, noté Cx, est le
nombre de mole de ce gaz par mole d’air. Le rapport de ce mélange
est constant quand la densité de l’air varie (ce qui arrive quand la
température ou la pression changent).
Par exemple, le rapport de mélange de N2 dans l’atmosphère est CN2=
0,78 mol/mol ; N2 représente 78% de toutes les molécules présentent
dans l’atmosphère.
Les gaz autres que N2, O2, Ar et H2O sont présents en très faible
quantités et leur rapport de mélange est couramment exprimé en parties
par millions en volume (ppmv ou plus simplement en ppm, soit 10(-6)
mol/mol), voire parties par trillons en volume (pptv, ou ppt, soit 10(-12)
mol/mol).
• Les unités les plus couramment utilisées pour exprimer les
concentrations massiques des gaz en traces sont le µg/m3 et le ng/m3.
• en phase liquide
• Pour la mesure des concentrations des espèces chimiques en phase
liquide, on utilise soit des unités de type massique (ng//L, µg/L ou
mg/L) pour des calculs de flux de dépôt, soit des fractions molaires
pour la chimie des solutions (nM, µM, mM). Les deux unités sont
reliées par la masse molaire des espèces en solution.
• pour calculer le bilan ionique des solutions, il faut faire intervenir la
charge des ions. Les concentrations ioniques sont alors exprimées en
nano, micro ou milliéquivalent par litre.
• Pour les aérosols
on utilise soit des concentrations en nombre, généralement exprimées en
nombre de particules par cm3 d’air, soit des concentrations en masse, plus
souvent exprimées en nano ou microgrammes par m3 d’air (ng ou µg/m3)
Conversion ppb en µg/m3 (vis versa)
• De façon pratique,
• A 25°C et à 1atm on a: (M : masse moleculaire)
• M * ppm = 24,45 * mg/m3 ou
• M * ppb = 24,45 * µg/m3
• NB: Dans certains documents, le volume molaire d’un gaz parfait est
pris à 24,45 à 25°C ou 22,46 à 0°C
• Exemple :
• 1ppb = (M/24,46) (en µg/m3 )
• 1ppb (NO2)= 1,88 06 µg/m3 si Vm =24,46 et M= 46
• = 1,8814 µg/m3 si Vm =24,45
• = 1,8809 si Vm 24,465 (depuis 2010 selon CODATA)
• Bref, 1ppb (NO2)= 1,88 µg/m3
EXERCICES
• Exercice 1
Calculer les temps de demi-vie du méthane CH 4 et du monoxyde de
carbone CO sachant que leurs constantes de vitesse avec le radical OH°
sont respectivement:
-k (CH4) = 7,7 . 10- 15 molécules . cm-3 . s-1
-k (CO) = 2,7 . 10- 13 molécules . cm-3 . s-1
-et que la concentration en radicaux OH° dans l’atmosphère est de 10 7
radicaux. cm-3.
• Exercice 2
• Exercice 3
Aux USA toutes les normes sont exprimées en ppb. Dans la CEE elles sont
exprimées en µg.m-3. Est ce que, pour le SO2, la norme américaine de 100
ppb est équivalente à la norme de 300 µg.m -3 en France ?
Réponse
Excercice1
• L'expression de t est t = 1/[k. (OH°)]
• Pour le méthane, t (CH4) = 1/ [107 .7,7 . 10 -15 ] = 108 /7,7 = 1,3 . 107 secondes soit 5 mois
• Pour CO, t (CO) = 1/[107 . 2,7 . 10 -13 ] = 106/2,7 = 3,7 . 105 secondes soit 4,3 jours
• Ceci signifie que les concentrations initiales de méthane et d’oxyde de carbone sont
divisées par 2,7 après 5 mois et après 4,3 jours. Cela sous entend que la concentration
des radicaux OH° reste constante pendant toute cette période et que les conditions
météo n’ont pas varié.
Exercice2
• La masse molaire de l’ozone est M = 3 . 16 = 48
• Donc 40 ppb représente : 40 . 48 . 0,041 = 79 µg.m-3
• Note : en pratique, pour l’ozone, on multiple par 2 pour passer des ppb aux µg.m -3
Exercice3
• La masse molaire de SO2 est M = 32 + (2.16) = 64
• Donc 100 ppb correspondent à : 0,041 . 64 . 100 = 262 µg.m-3
• La norme américaine est donc plus stricte.