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LES APRAXIES

HAJER FARHAT
M1 NEUROPSYCHOLOGIE CLINIQUE
FACULTÉ DES SCIENES HUMAINES ET SOCIALES DE TUNIS
2021-2022
PLAN
Introduction
Les formes cliniques d'apraxie

1. les apraxies gestuelles

    1.1. Apraxie idéomotrice

    1.2. Apraxie idéatoire

    1.3. Apraxie buccofaciale

    1.4. Apraxie conceptuelle

    1.5. Apraxie mélokinétique ou apraxie motrice

2. Autres types d'apraxie

   2.1. Apraxie constructive

   2.2. Apraxie d'habillage

   2.3. Apraxie de la marche

   2.4. Apraxie de la parole

Conclusion 
INTRODUCTION

       L’apraxie est un trouble des capacités gestuelles sans difficultés


sensorimotrices élémentaires, sans trouble de compréhension ni de
détérioration cognitive générale. Elle est consécutive à une lésion cérébrale. La
notion d'apraxie recouvre une multitude de manifestations cliniques qui
seront présenteés dans ce travail.
LES FORMES CLINIQUES D'APRAXIE
1. LES APRAXIES GESTUELLES
1.1. APRAXIE IDÉOMOTRICE

• C’est un trouble de l’exécution de l’action qui peut s’observer  en demandant verbalement au
patient de réaliser un geste d’utilisation d’un objet  en l’absence de ce dernier.
      Exemple:  ouvre une porte avec une clé.
                      Le patient sait donc ce qu’il doit faire mais ne sait plus comment le faire. 
• Les erreurs commises par les patients sont à la fois temporelles et/ou spatiales, de
configuration, d’amplitude ou encore de positionnement du bras et de la main dans l’espace. 
• Lors des épreuves de mime d’utilisation d’objet, les patients tendent souvent  à utiliser leurs
mains ou leurs bras  pour symboliser l’objet au lieu de mimer l’utilisation effective de l’objet.
•  La gravité du déficit peut varier en fonction des modalités d’entrée : exécution sur
commande verbale, sur imitation, à partir d’objets présentés visuellement.
• Les performances peuvent également varier en fonction du type de geste requis:
  Avec ou sans signification: geste symbolique, tel que « faire au revoir » ou non
symbolique, tel que « poser le dos de la main droite sur la joue gauche ».
Transitif ou intransitif: n’impliquant pas un objet, tel que « faire de l’auto-stop ».
• Généralement les patients présentent  des difficultés pour juger si un geste
exécuté par quelqu’un d’autre est réalisé de façon correcte ou non. 
• L’apraxie idéomotrice se caractérise enfin par une incapacité à exécuter un
geste sur demande, tandis que l’exécution spontanée reste possible. 
Étiologie 
• L'apraxie idéomotrice bilatérale résulte de lésions pariétales gauches.
• L'apraxie idéomotrice unilatérale gauche résulte de lésions calleuses. 
1.2. APRAXIE IDÉATOIRE

• Correspond à  une perturbation sélective de l’utilisation d’objets courants. Le


patient ne sait plus ce qu’il doit faire. Il  peut identifier les objets et préciser
verbalement leur  fonction, mais il ne peut pas  les utiliser correctement
quand il est nécessaire de planifier une séquence d’actions telle qu’ allumer
une cigarette :
  Allumer la
cigarette
 frotter
l’allumette du
bon coté de la
La  tenir de boîte 
façon
adéquate
 sortir
une
allumette
de sa
boîte
        Le patient est capable  d’exécuter chacun des éléments isolément mais
présente d’importantes difficultés pour ordonner la succession de ces
différentes actions de manière efficiente.
Étiologie 
• L'apraxie idéatoire s'observe lors de lésions étendues de l'hémisphère gauche
ou des deux hémisphères cérébraux, le plus souvent d'origine vasculaire ou
tumorale.
1.3. APRAXIE BUCCOFACIALE 

• Elle se traduit par l’incapacité à réaliser des mouvements volontaires à but


non langagier, impliquant la mobilisation des muscles du visage et de la
phonation (bouche, langue, larynx, pharynx) tandis que l’exécution 
spontanée de ces mouvement est préservée.
          Il s’agit d’une  impossibilité ou des difficultés à effectuer des gestes sur
ordre verbal ou imitation tels que siffler, tirer la langue ou encore gonfler les
joues et la conservation des activités automatiques comme la déglutition.
Étiologie 
• L'apraxie buccofaciale résulte de lésions frontles. Elle est fréquemment
associée à une aphasie de Broca en cas de lésion de l'hémisphère gauche.
1.4. APRAXIE CONCEPTUELLE 

• Se manifeste par un déficit de la connaissance des objets et/ou des actions. 


• Ces difficultés se traduisent par une utilisation incorrecte des objets, des
difficultés à coupler objets et actions ou encore à juger si un geste est
effectué correctement ou non.
• Les patients peuvent également ne pas connaitre  les caractéristiques de
certains instruments. 
Étiologie 
• L’apraxie idéatoire est parfois envisagée comme un
des profils possibles de l’apraxie conceptuelle.
•  les régions sous-
tendant ce type d’apraxie semblent être similaires aux régions 
décrites dans le cadre des apraxies idéatoires. 
1.5. APRAXIE MÉLOKINÉTIQUE OU APRAXIE
MOTRICE
• Un trouble de l’exécution  des mouvements fins et précis.
• Cette apraxie touche davantage les mouvements des mains et des doigts, se traduisant
par des difficultés pour effectuer des gestes tels que pianoter ou encore tapoter avec les
deux index en alternance. 
•  L’apraxie mélokinétique s’exprime le plus souvent de façon unilatérale(le membre
supérieur et ses extrimités), sans dissociation automaticovolontaire.
       Pour ces raisons, cette apraxie mélokinétique est considérée par différents auteurs
comme un trouble moteur résiduel et non comme une réelle apraxie.
Étiologie 
• Les lésions responsables de l'apraxie mélokinétique sont généralement
situées dans le lobe frontal et notamment à proximité de l'aire de Broca.
2. AUTRES TYPES D'APRAXIE
2.1. APRAXIE CONSTRUCTIVE

• Renvoie à un trouble isolé de l’exécution de dessins libres ou copiés ou de tâches


constructives, bi- ou tridimensionnelles. Le trouble peut-être mis en évidence lors de
la réalisation de puzzles, la copie de figures formées par des bâtonnets, des allumettes
ou des cubes.
• Le patient procède par juxtaposition de détails, la copie est mieux réalisée que
l'exécution spontanée.
• L'aide par le modèle est moins nette chez les patients porteurs de lésions droites chez
qui dominent les troubles visuo-spatiaux et les phénomènes de négligence.
Étiologie 
• Les lésions responsables de l'apraxie constructive peuvent étre pariétales
mais aussi frontales.
2.2 APRAXIE D'HABILLAGE

•  Il s’agit d’un type d’apraxie réflexive, puisque le corps en est l’objet, qui concerne
l’habillage.
•  Les patients éprouvent de grandes difficultés pour effectuer des actes de la vie
quotidienne comme enfiler un pantalon, lacer ses chaussures, nouer une cravate ou encore
fermer une boutonnière.
• Le patient regarde ses vêtements, les tourne et les retourne et procède par essais et erreurs. 
•  L’apraxie de l’habillage survient généralement en l’absence d’apraxie idéomotrice ou
idéatoire. 
Étiologie 
• Les lésions responsables se situent génralement dans les régions pariétales et
pariéto-occipitales de l'hémisphère droit.
• Ces lésions entrainent fréquemment des désordres visuo-spatiaux et des
troubles du schéma corporel pouvant aller jusqu'à l'hémiasomagnosie.
2.3. APRAXIE DE LA MARCHE 

• Se traduit par la perte de la capacité d’organiser les mouvements des membres inférieurs de facon
adaptée à la marche. Le patient est incapable  d’avancer les membres inférieurs en alternance, ou
il le fait de façon maladroite. Il peut y avoir une tendance à la rétropulsion.   On observe souvent
une apraxie de la marche lors d’une hydrocéphalie.
• Il est nécessaire de distinguer l’apraxie de la marche de l’apraxie des membres inférieurs, car ces
deux formes d’apraxie ne coexistent généralement pas.
• L’apraxie du membre inferieur peut être testée en demandant au patient d’effectuer des gestes tels
que taper dans un ballon ou encore mimer le geste d’éteindre une cigarette avec le pied. 
Étiologie 
• On observe souvent une apraxie de la marche lors d’une hydrocéphalie.
2.4. APRAXIE DE LA PROLE

• Ce trouble correspond à une atteinte de l’encodage phonétique des mots et des phrases.
• Les patients ont une connaissance préservée des formes phonologiques des mots qu’ils
souhaitent produire et ne présentent pas de trouble de l’exécution motrice comme une
parésie, une ataxie ou une akinésie qui les empêcherait de réaliser les mouvements de
la parole requis.
•  Leurs difficultés consistent à transformer les représentations abstraites des formes des
mots en des commandes motrices articulatoires  autrement dit  à programmer le
positionnement des effecteurs de la parole et le séquençage de l’articulation.
CONCLUSION 

            La prise en charge de l’apraxie dépend de l’origine de la lésion


cérébrale. Selon les cas, un traitement médical adapté est mis en place. Ce
traitement s’accompagne généralement d’une rééducation fonctionnelle pour
améliorer la qualité de vie des personnes apraxiques. Cette rééducation peut
faire intervenir différents spécialistes dont des ergothérapeutes, des
orthophonistes, des psychomotriciens et des neuropsychologues.

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