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Nouveau media et nouveau

territorialité
La sphère publique
Ou espace public
Jürgen Habermas: La sphère publique
• La sphère publique (Öffentlichkeit) est un domaine de
la vie sociale où les individus peuvent se réunir pour
discuter et identifier librement les problèmes de
société, et à travers cette discussion influencer l'action
politique.

• Le débat public confère la légitimité à la démocratie


délibérative par opposition à la démocratie
décisionniste (modèle de Rousseau).

• La sphère publique permet une revitalisation de l'État


de droit par la délibération constante et publique des
individus
• C’est le contrepouvoir idéal des • Cette vision de la presse n’est pas
pouvoirs absolutistes partagée par les tenants du l’école
de Frankfort.
• Les médias surtout la presse écrite
jouera un rôle très capital dans la • Ils considèrent les médias (surtout
constitution de cette sphère la télévision) comme une source de
publique du milieu du xviii e siècle divertissement et qui endorment le
à la fin de la deuxième guerre peuple et contribuent à le
mondiale en ce sens qu’elle à maintenir dans un état de
permis cette publicité des idées. soumission et de passivité,

• Le débat contradictoire des idées • Média comme outils de


dans la presse manipulation au service du grand
capital
• Quand est-il aujourd'hui? Pensez-vous que Internet offre un
espace public structuré et une dimension participative au
citoyen dans la formulation d’un débat démocratique?

• Ou pensez-vous que Internet, les réseaux sociaux limitent le


débat contradictoire, saint, et constructif. (Pensez aux
algorithmes et autres bulles de réseaux sociaux où vous vous
trouvez souvent.)
Critique de la Sphère publique
• Encrage historique et socio-culturel spécifique à la société bourgeoise
européenne des 18e et 19e siècles.
• Variation de la traduction même du concept de Offentlichkeit: espace
public (en Français) et public sphere (en Anglais).
• La notion d’espace réduit le concept à sa dimension matérielle,
physique.
• L’illusion d’égalité entre les participants à ces délibérations (Les
féministes notent la quasi-absence des femmes dans l’espace public
des 18e et 19e siècles)
espace public médiatisé
• Les média de masse ont effacé la frontière entre notion de haute culture et
culture ordinaire.
• Les médias ne sont plus de simples transmetteurs de contenu, mais sont
plutôt des « intermédiaires symboliques collectifs »
• Un nouvel espace public hétérogène ou le rationnel et le non-rationnel, la
culture d’élite et la culture populaire cohabitent.
• De multiples discours circulent et établissent des pouvoirs et des contre-
pouvoirs
• les mouvements citoyens qui se mobilisent à travers les média sont un
example: les indignados en Espagne, les gilets jaunes en France, Occupy Wall
Street (USA), Y’en a Marre (Sénégal),
• « Un nouveau type d’espace multimédiatique est né. et ils correspond
plus au model de l’espace public tel que proposé par Habermas »
• Est-ce que cette nouvelle sphère multi-médiatique peut contribuer à
renforcer l’en-commun ? le démocratique? et la paix?
Theodor Adorno (1903–1969) et Max
Horkheimer (1895–1973)
• Le concept d’« industrie culturelle » est forgé par Theodor W. Adorno
et Max Horkheimer dans La Dialectique de la raison, un ouvrage écrit
pendant la guerre et publié à Amsterdam en 1947

•  À leurs yeux, l’industrie culturelle (Kulturindustrie) n’est qu’une


dimension du processus de réification qui, depuis le début
du xxe siècle, phagocyte impitoyablement la planète : lorsque les
relations sociales prennent la forme d’un échange de marchandises, la
culture n’échappe pas à l’aliénation générale
• « La technologie de l’industrie culturelle – écrivent-ils – n’a abouti qu’à
la standardisation et à la production en série, en sacrifiant tout ce qui
faisait la différence entre la logique de l’œuvre et celle du système
social.Par conséquent, les produits de l’industrie culturelle doivent
être considérés à l’instar des autres marchandises, dont rien ne les
distingue fondamentalement, « les autos, les bombes et les films »
remplissant la « même fonction niveleuse »
Notion d’espace, de territoire et de
territorialité
• L'espace est un enjeu du pouvoir tandis que le territoire est un
produit du pouvoir dans le sens où le pouvoir n’est pas la « nécessité
naturelle, mais la capacité qu'ont les hommes de transformer par leur
travail à la fois la nature qui les entoure et leurs propres rapports
sociaux.

• La territorialité peut être conçue en termes biologiques, en termes


behavioristes, et en termes relationnels
• Le territoire relève du registre de l’« imaginaire », c’est-à-dire en quoi il
participe d’un « ciment invisible tenant ensemble cet immense bric-à-
brac de réel, de rationnel et de symbolique qui constitue toute société »

• Mais, outre par un nom, c’est par des discours relatifs à des événements,
par des images, par des symboles divers (blason, patrimoine, monuments
par exemple), produits ou régulièrement reproduits par les médias entre
autres, que le territoire se devine, « d’une
• certaine façon », comme une « chose en soi » (pour reprendre une
formule de Castoriadis)
• C’est notamment sur le registre d’une identité partagée – conçue
comme dépassement de particularismes locaux – que les « grands
journaux » des XIXe et XXe siècles ont pu jouer, à partir de notions
comme celles de bien commun ou d’intérêt général, pour contribuer à
sceller un de tous par-delà les disparités de chacun lien imaginaire

• L’information est aussi un élément du simple lien social : les êtres qui
vivent en collectivité ont besoin d’une somme variable d’informations
pour se situer et développer leur activité ; ils ont aussi besoin d’un
instrument de transparence de la vie politique »
• Cette « distinction territoriale » n’est pas sans lien avec les questions d’images et
d’ayant cours sur le territoire en question. Les médias, que ce soit leur intention ou
identités contribuent à installer – voire instiller – des images des lieux dont ils
parlent : ils participent, par la « couverture » qu’ils proposent et le type d’actualité
qu’ils développent, à un premier niveau d’image territoriale que l’on pourrait appeler
l’image héritée.

• 
• l’image est « mise en scène dans la presse locale mais aussi les monuments, les
bâtiments, les cérémonies » , c’est « la condition de la croyance, de l’adhésion »,
précisant qu’« elle fait tenir la fiction de la représentation collective ».
 

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