Quand des sans abris se cherchent un toit à se
mettre sur la tête
Lawrence Griffin
Paru sur le site Cent papiers le 15 décembre 2008
À l’approche des fêtes
et l’arrivée des gros
froids d’hiver, je
m’aperçois que la
misère est plus
omniprésente que
jamais dans la vieille
capitale, qu’il y a des
gens qui ne mangent
toujours pas à leur
faim, et ce qu’il y a
encore de plus
aberrant, c’est de voir
qu’il y a encore sans-
abris qui ont de la
difficulté à se
retrouver des endroits
pour se loger pour la
nuit, et ce même si à
Québec il existe
certains endroits
prévus à cette fin,
comme la Maison
L’Auberivière,
L’Armée du salut, etc.
Mais c’est nettement
insuffisant, comme en
fait foi une étude de
2006 préparée par la
Direction régionale de
santé publique de la
Capitale-Nationale et
le département de
médecine sociale
préventive de
l’Université Laval et
qui a servi de base à
un mémoire présenté
par les conseillers
municipaux Raymond Certains font même
Dion et Denise preuve d’audace et
Trudel, devant la d’imagination, et c’est
Commission des ce qui est arrivé il n’y
affaires sociales, les a pas très longtemps,
conseillers on m’a dit qu’un
municipaux Raymond employé du service
Dion, et dans lequel des banquets avait
on y apprend qu’à remarqué qu’il y avait
Québec, on estime quelque chose qui
qu’il manque 250 bougeait sous une
abris pour venir en table nappée et jupée
aide aux gens qui aux banquets, et
n’ont pas de toit sur quand il a soulevé la
leur tête durant la jupe, il a vu une
saison d’hiver1. personne qui était
couchée sous la
Ces personnes table, où elle a
doivent alors trouver
probablement réussi à
d’autres solutions y passer la nuit.
pour se mettre en
sécurité au chaud. Une telle situation est
J’ai appris il y a inacceptable pendant
quelques jours, que que les gens ont de la
des sans-abris difficulté à se trouver
tentaient à l’occasion des refuges, certains
de se réfugier à l’hôtel contracteurs préfèrent
où je travaille, en construire des tours à
espérant qu’ils bureau, des condos,
pourront y passer la ou encore certains
nuit ou tout au moins, propriétaires préfèrent
y passer quelques convertir leurs
heures pour se logements en condos,
réchauffer avant de parce que c’est
se faire expulser. beaucoup plus
rentable que de
1 L'itinérance moins
construire des
visible, mais bien
logements sociaux.
présente, Ian
Bussière, Le Soleil, Et cette situation n’est
27 octobre 2008
Quand des sans abris se cherchent un toit à se
mettre sur la tête
Lawrence Griffin
Paru sur le site Cent papiers le 15 décembre 2008

pas seulement logements abordables

réservée à Québec,
c’est la même chose
à l’ensemble du
Québec. Certains
quartiers connaissent
aussi l’effet de la
“gentrification”, c’est-
à-dire que des
contracteurs et des
propriétaires trouvent
des quartiers
intéressants pour y
construire toutes
sortes d’édifices
comme des condos,
tours à bureau, ou
encore des logements
luxueux, ou encore on
transforme les
maisons de chambres
en logement, ce qui a
comme conséquence
de déplacer les plus
démunis dans
d’autres quartiers,
sans qu’ils puissent
pour autant se trouver
des logements à prix
abordable.
Et les gouvenements
jusqu’éa présent ne
font presque rien pour
solutionner le
problème de
logements sociaux, le
gouvernement fédéral
n’investit plus dans la
construction de
depuis 15 ans, il faut
croire que c’est plus
important pour Ottawa
d’effacer le déficit, ou
encore acheter des
joujous de guerre
pour l’Afghanistan,
tandis que le
gouvernement
québécois investit
timidement dans la
construction de
logements sociaux.
Le Front d’action
populaire en
réaménagement
urbain (FRAPRU)
estime qu’il faudrait
construire 50 000
logements sur une
période de 5 ans,
pour régler le
problème des
logements sociaux.