Vous êtes sur la page 1sur 1

Mardi 7 avril - Palmiers en kit

20 h 51
Les quelques photos que j’ai placées ci et là, au long de ce RoadBook, montrent probablement à
suffisance le nombre de palmiers que l’on trouve ici. Ils bordent les rues, bercent les allées,
garnissent les jardins, verdissent le campus. Cet essence est particulièrement résistante au climat
désertique - je peux le constater lors des rafales de vent qui soufflent depuis trois jours ; le palmier
plie mais ne rompt point. Une question pourtant m’a un temps taraudé. Le développement
urbain étant si rapide, exponentiel, en explosion perpétuelle, comment était-il possible d’avoir
ces beaux palmiers partout, bien implantés, comme s’ils avaient toujours été là? Les
constructions empiétaient-elles sur une forêt de palmiers, sacrifiée pour la cause, dont seuls les
plus hardis représentants étaient préservés? Hypothèse hautement improbable, au vu du peu
d’indices empiriques pour l’étayer.

La vérité, chère lectrice, cher lecteur, l’est tout autant (improbable).


Les palmiers sont tout
simplement cultivés ailleurs et
importés à la carte sur les
chantiers, comme «en kit». Ce
sont des palmiers Ikéa, le prêt-
à-orner de la végétation.
Construisez un petit building ;
parez le de multiples arbres, à
votre meilleure convenance ;
ensuite, déballez, et c’est prêt!

Je sais bien qu’en Belgique, lors


de l’édification d’un accotement,
on recourt également à des
arbustes, mais au moins ceux-ci
sont-ils, à mon sens, destinés à
grandir et à se développer. Je
veux dire : cette idée d’amener
des arbres tout prêts, déjà
adultes, sans autre chichi, me
semble assez américaine.

Vous constaterez combien le


climat est odieux ici et
probablement pourrez-vous
compatir un petit peu, si votre
charité chrétienne pousse jusque
là.

61

Vous aimerez peut-être aussi