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LIBRE

,,
DECADAIRE
civilisatùm françnise et tradition catholique
de de
- L'ÉVÊCHÉ D'EVREUX -

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0 L'affaire Lugan », vos réactions, notre
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réponse O Les pitreries des « Cellules Charlot »
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0 Le retour de « Fidèle au poste » □ Bernet
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"" raconte Alphonse Daudet O Nerval, encore,


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par Bonnal O Un nouveau portrait du Père
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Guy Marie O et BEH trouve des papoux sur la
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tête d'ADG.
L'affaire Lugan
POLICE recevoir le n ° 5 7 et
DE LA PENSEE j'apprends que Je Libre
Journal ne fera plus
J 'apprends avec stupé- paraître d 'articles de
faction que Monsieur Monsieur Lugan. ·
Lugan n'écrira plus dans Je vous demande donc
le Libre (?) Journal. de bien vouloir sus-
Il se trouve que, sans pendre immédiatement
avoir les compétences mon abonnement.
de ce professeur, j 'en
partageais les opiI1ions. B .R .
Mais surtout quelle est ( Charleville-Méz ières)
cette "police de la pen-
sée" que nous dénon- TRES
çons chez nos adver- DECEVANT
saires et que vous prati- Lorsque nous assistons doxomaniaque à prédo-
quez ? Vous indiquez que Je à cette chose inouïe : la minance bolchevisante
Faut-il que la droite professeur Lugan renon- création d'un Btat pour cause de différen d
nationale marche au pas ce à sa rubrique par res- musulman en Burope, je avec la tendance b osnia-
cadencé ? Sous quelle pect pour le compromis pense qu'il ne faut se cophile du courant pro-
férule? natïonaliste ; cela est perdre ni dans des rivali- tchétchène.issu de la
Vous avez rompu notre fort bien ; il est indis- tés inter-chrétiennes ni faction islamo-positive
contrat puisque je ne pensable d'éviter de dans des méandres de de la droite nationale.
trouverai plus une signa- porter atteinte à l'unité politique politicienne à Permettez-moi de vous
ture qui m'avait attiré. _de notre courant de références plus ou poser courtoisement la
Délié de toute obligation pensée. moins spécieuses ; il question : vous êtes
à votre égard je décide Malheureusement, dans faut aller à l'essentiel. Ni tombé sur la tête ou
donc d'interrompre mon le même numéro, vous Mr ltzetbegovic, dont les quoi?
abonnement et de .ne permettez à Bernard déclarations sont sans
pas régler les mensuali- Antony de continuer la ambiguïté, ni les musul- R.S (Le Pecq)
tés à venir. polémique en dévelop- mans bosniaques ne
pant au sujet de la Bos- sont de doux agneaux D'ACCORD
M.S. (Poitiers) nie des thèses très que nous devons sauver AVEC LUGAN
proches de celles de pour la plus grande
SUSPENDEZ Présent, donc opposées satisfaction d'Allah. Tout à fait d'accord avec
IMMEDIATEMENT ! à celles de Bernard B. Lugan : on peut van-
Je suis abonné au Libre Lugan. R. FRA UCIEL ter devant moi telle ou
Journal depuis Je pre- Vous donnez ainsi (Montpellier) telle association (piège à
mier numéro, et très l'impression que, c . . .) ; du seul fait qu 'elle
satisfait, j'ai tout récem- contrairement aux SUR LA TETE est soutenue par S.O.S.-
ment, suite à votre termes de votre commu- Racisme, /'Abbé "Ta
appel, abonné dix p er- niqué, seules les opi- Si j'ai bien compris, gueule" ou la Madone
sonnes de mon entoura- nions de Bernard Lugan vous vous séparez du des avortoirs, je tourne
ge. sont exclues. Cela est, professeur Lugan au les ta~ons.
Je Je regrette infiniment. pour moi, très, très motif qu'il est soupçon-
Je viens, en effet, d e décevant. né de serbolâtrie ortho- R.D. ( Valenciennes)

- Directeur : - Dépôt légal à parution


Serge de Beketch - Imprimerie G.C.-Conseil
• « Le libre Journal 3, rue de l'Atlas, 75019 Paris Abonnement
de la France Courtoise » est édité · - Directeur de publication : 1 an 600 Frs,
par la Sari de presse SDB, D. de Beketch à SDB,
au capital, de 2 000 francs 139 boulevard de
139, boulevard de Magenta · - Principaux associés : Magenta 75010 Paris
75010 Paris Antony, Beketch ISSN: 1244-2380 42.80.09 .33
'tél. .: (1) 42.80.09.33. • Cômlllission p~taire : Ce numéro contient un encart de
Iiix: (I) 42.80.19.61. 74371 2 pages ;11.;.:; J;s p~es 12 ~t J.3
La réponse du « Libre Journal »

par Serge de Beketch

amais il n'a été question de supprimer la chronique de Lugan. Co-

J fondateur du Libre Journal, il y est chez lui et y dispose d'une entière


liberté. Comme tous. Comme Jacques Houbart qui, voilà peu, m'a secoué
cl'importance pour mon "Merci !" à Mitterrand, comme Bonnal dont les
articles n'emportent pas non plus l'adhésion d'Houbart, comme Anne Bernet
qui est du parti orléaniste quand Jean Silve de Ventavon ou Chayriguès de
Olmetta sont du parti légitimiste, et même comme ADG qui est parti tout
court (reviens, tout est pardonné !).
Cette liberté est notre fierté. Elle est aussi notre seul salaire.
Ce n'est donc pas je ne sais quelle "police de la pensée" qui a annulé la
publication de "L'Histoire à l'endroit" du n° 57. C'est Bernard Lugan_lui-
même. Voici comment.
Depuis trente ans, cet universitaire a sacrifié carrière et titres au combat
antimarxiste. Or, ces derniers mois, il a été plusieurs fois attaqué dans
Présent pour ses positions à propos de la Boshie et de la Tchétchénie. Traité
de "communiste" ou de "brun-rouge", il est resté longtemps silencieux. Puis il
a finalement réagi par un texte très vif.
Sur quoi, à la veille du bouclage, la relecture l'a convaincu de renoncer à un
"coup de gueule" qui risquait de susciter des querelles dont notre famille n'a
nul besoin.
Pour cette fois, pour UNE fois, Lugan a donc bridé sa plume. Au nom de ce
qu'il a appelé le "national-syncrétisme" : l'union de tous les vrais hommes de
droite, au mépris des querelles subalternes et périphériques.
Mais sa chronique "L'Histoire à l'endroit" est évidemment présente dans ce
n° 58 et consacrée, d'ailleurs, à la question de l ' Islam et de l'Occident
chrétien.
Pour le débat d'idées. Sans querelle de personnes.
Voilà pour le fond.
Pour la forme, le problème vient de ce que l'on ne nous a pas lus ou plutôt
que l'on nous a mal lus, ce qui est pire.
Et, comme nos lecteurs appartiennent d'évidence à cette antique et
irréductible chouannerie française, tête près du bonnet et sang chaud, qui
n'en peut plus d'être grugée, ils ont -réagi.
Ce serait sain et sympathique si ce n'était aussi injuste pour les nationalistes
que nous sommes et qui, dans leurs journaux respectifs, même s'ils n'ont pas
toujours pratiqué la "discipline républicaine", n'ont jamais cédé à aucune
menace, jamais calé devant les flics de la pensée, jamais reculé devant la
justice des lobbies, jamais touché un sou des graisseurs de pattes et qui n'en
ont été récompensés qu'à coups de horions, de croûtons, de condamnations
et, aujourd'hui, de soupçons.
C'.e st vraiment très mal payé.

L E LIBRE J OURNAL page . 3 N° 58 DU l ER FEVRIER 1995 ~


AGRIF EXCLUE

W
Les Cellules Char-
lot pratiquent une
~ exclusion sans faille
à l'égard de l'AGRIF qui,
Nouvelles d
bien que officialisée par la
Cour de cassation comme
association antiraciste, n'a
Les pitreries des cellules charlot
jamais pu obtenir des préfets
oilà deux ans, nal des renseignements au cabinet du préfet, cor-

V
le moindre siège.
Charles Pasqua lan- généraux et son adjoint, un respondant départemental
VRAI ANTIRACISME çait à grand bruit chef d'escadron de gendar- de la lutte contre le racis-
Il est vrai que les « Cellules de lutte contre merie, plus des représen- me) présente le rapport
W l'AGRIF lutte, non le racisme, la xénophobie tants de l'association des annuel pour 1994. Quatre
~ pas d'une façon eth- et l'antisémitisme » sur une maires de la Côte-d'Or, de faits à caractère raciste
nique, comme la LICRA qui idée de Patrick Gaubert, la direction départementale méritent d'être signalés. "
s'intéresse surtout aux vic- représentant la communau- des Aff aires sanitaires et Vous avez bien lu : le
times juives ou le MRAP qui té israélite auprès du sociales, de l'inspection rapport préfectoral annuel
réserve sa compassion aux ministre de l'Intérieur. d'académie, de la ·direction sur le racisme en Côte-d'Or,
Nègres et Maghrébins, mais Le principe était simple : de l'office de HLM, du FAS département de cinq cent
d'une façon humaine et uni- traquer dans toute la Fran- (organe d~ distribution mille habitants dont douze
verselle, y compris contre le ce, au niveau local, les pro- d'argent aux immigrés), de mille Français de papier et
racisme antifrançais et anti- pos, les écrits et les actes à la direction départementale douze mille Maghrébins,
chrétien. Justement ... connotation raciste, xéno- de l'Equipement, de la Jeu- considère qu ' en tout et
phobe ou antisémite, afin, nesse et des Sports, le tout pour tout quatre actes
BON COTÉ d'une part, d'accréditer sous la férule de.. « l'attaché racistes « méritent d'être
L'AGRIF, dont le l'existence d'un danger de cabinet du préfet corres- signalés ,. pour l'année
W président est Ber- raciste dans notre pays, pondant de la lutte contre 1994.
~ nard Antony, les d'autre part, d'appliquer le 'ràçisme "· · Il faut sans doute que ce
vice-présidents Alain Rostand aux racistes débusqués Personnalités de haute soient des actes bien épou-
et Serge de Beketch, et la toutes les rigueurs de la loi. venµe, à quoi s'ajoutait le vantables pour mobiliser
secrétaire générale Hélène Ces Cellules, dont la menu fretin des représen- toute l'administration
Sabatier, est donc totalement constitution fut confiée aux tants de l'Eglise, de la Syna- départementale et les .
étrangère, par décision pré- préfets, rassemblaient les gogue, du Temple, de la représentants des autorités
fectorale, aux activités des représentants des commu- Mosquée, des Loges, des morales. Alors que, par
Cellules antiracistes. nautés, des cultes, des syndicats et même - allez ailleurs, dans le même
La précision est utile dans la administrations et des asso- savoir pourquoi ! - de département, vingt-cinq mil-
mesure où elle tient cette res- ciations antiracistes. l'UNESCO (!!!). , . 1e crimes et délits « non-
pectable et sympathique On jugera de l'ampleur En tout vingt-sept per- racistes " ont été perpétrés
association à l'abri du ridicu- de leur tâche en décou- sonnes, dont trois-quarts de au cours oe la même pério-
le qui semble s'attacher, telle vrant, pour la première fois, hauts fonctionnaires grasse- de sans susciter la moindre
une fatalité, à tous les actes un compte rendu confiden- ment payés, se sont donc émotion officielle.
de ce que l'on n'appelle plus tiel de la réunion d'une de réunies, le lundi Eh bien, jugez de la gra-
que les "Cellules Charlot". ces assemblées. 21 novembre, entre petit vité des crimes racistes et
Il s'agit d'un rapport éta- déjeuner et repas de midi, de l'urgence des Cellules
DIFFICILE bli par Bernard Gonzalez, pour examiner le grave pro- Charlot en lisant la suite du
A cet égard, le rap- sous-préfet de Côte-d'Or, et blème du racisme, de la rapport de Mr Marlière.
W port Gonzalez est qui rend compte de la xénophobie et de l'antisé- « Quatre faits à caractère
~ un véritable gise- réunion tenue par la Cellule mitisme en Côte-d'Or tel raciste méritent d'être
ment d'huîtres perlières. Des de ce département le que recensé dans le rapport signalés:
huîtres de ... La Palice, com- 21 novembre dernier. annuel 1994. - diffusion d'un journal
me en témoigne la déclara- En voici l'essentiel, qui Mais, au fait, quelle est à vocation humoristique, le
tion du président de la Ligue permettra de mesurer le au juste l'ampleur du dra- Boukak, à l'Institut universi-
locale des Droits de l'Hom- degré de pitrerie atteint par me ? . taire technologique de
me venu tout exprès signaler des personnalités pourtant Citons, pour répondre à Dijon ·;
qu' "il est difficile de rassem- réputées sérieuses. cette question, le compte - croix gammées dessi-
bler des preuves quand per- - Etaient présents, en rendu rédigé sous la haute nées sur les murs du lycée
sonne ne veut témoigner". effet, outre Bernard Gonza- autorité de Bernard Gonza- Le Clos Maire à Beaune, de
lez déjà cité, le substitut du lez, sous-préfet et directeur même que l'inscription
AMBIGU procureur de la République de cabinet du préfet de la "Vive la France ! Arabes
De son côté, le de Dijon, le directeur dépar- Côte-d'Or: out!";
W représentant du te men ta I de la sécurité « Invité à prendre la - propos antisémites
~ diocèse indique publique, .le directeur régio- parole, Mr Marlière (attaché émanant d'un skin-head à
que "la difficulté vient aussi
LF. LIBRE J OU RNA L page 4 N° 58 D U ] ER FEVRIER 1995 ~
'u Marigot de l'attitude d'exclusion qui
s'exprime à l'égard des
jeunes qui entretiennent des
liens d'amitié avec des
Arabes à l'école".
On dirait du Gaillot.
l'encontre d'un jeune étu- Charlot de Dijon constatent En attendant, on sera
diant américain de confes- tous (avec dépit ?) que, obligé de se contenter d'à- BON SANG!
sion israélite dans un bar comme le dit, dans un peu-près. Le sous-représen-
dijonnais; magnifique euphémisme, le Comme celui qui tient tant des renseigne-
- agression verbale et directeur départemental de pour preuve de racisme le ments généraux,
comportement menaçant la sécurité publique, « les fait que les immigrés en Jean-Michel Petreau, consta-
de deux personnes non actes portés à la connais- situation irrégulière ne trou- te, quant à lui, que le canard
identifiées à l'encontre de sance des services de poli- vent pas d'emploi alors que estudiantin, le Boukak, évo-
militaires du contingent à ce ne tradu i sent pas un c'est tout simplement un qué dans le rapport est un
Auxonne. » phénomène de grande effet de la loi et du chôma- périodique qui "revient de
C'est le tableau de chas- ampleur ». ge. façon cyclique".
se des Cellules Charlot Ce que le gendarme Ce que le représentant Bien vu, chef !
après un an de traque dans confirme en ajoutant d'une des officines antira-
un département français : qu' « on recense moins de cistes dénonce comme le COMME PARTOUT
une feuille estudiantine, faits que l'an dernier » drame ,, des étrangers mar- Sur quoi, mis en
des graffitis sur un mur de
lycée, des injures d'ivrogne
Mais le pandore ajoute,
maladroit, que « l'on assiste
ginalisés du fait de leur
situation administrative » et
» jambes par cette
~ découverte policiè-
dans un bar et des insultes actuellement à des règle- qui, « ayant perdu toute re, le brillant fonctionnaire
à militaires. ments de comptes entre confiance dans la société, indique que, comme par
Ça méritait bien la mobi- bandes rivales Un sont tentés par des atti- hasard, les croix gammées
lisation de toute la haute exemple est cité, celui tudes fortement iden- ont été tracées à Beaune, vil- .
· administration et de toutes d' « une soirée privée d'étu- titaires ». le où l'on trouve un siège du
les autorités morales du diants où cinq ressortis- Ne pas confondre, Front national.
département ! sants étrangers ont volé des donc : quand un chômeur Elémentaire, mon cher
Tout cela est si dérisoire, blousons "· français proteste contre le Petreau ! L'ennui, c'est qu'à
nul et insignifiant que le Sachez donc que, pour fait qu'un étranger le prive Beaune on trouve aussi un
pauvre Marlière se croit les Cellules Charlot, quand d'emploi, il tient un propos siège du PS, du PC, du RPR
obligé de compter au un gang ethnique fait irrup- raciste ; quand un immigré et du PR, plus un commissa-
nombre des actes racistes tion dans une soirée entre clandestin adhère au FIS riat. Et même, probable-
« la pose d'affichettes auto- amis et pille le vestiaire, ce parce qu'il n'a pas de bou- ment, un pourcentage
collantes à vocation publici- n'est ni une agression, ni lot, il est « tenté par une d'imbéciles comparable à
taire pour la radio du Front un vol, mais un « règlement attitude identitaire ». celui de toutes les villes de
national de la Jeunesse de comptes entre bandes D'ailleurs, interrompt France.
(Info Le Pen FNJ) » et, com- rivales "· une éducatrice spécialisée,
me ça ne suffit encore· pas Cependant, même ce le vrai problème c'est "SE FAIRE UN BLANC"
à jumeler Dijon à Berchtes- trucage ne fait pas l'affaire qu' « il est difficile d'obtenir Mais l'inspecteur
gaden, le malheureux
« note également » que le
de la LICRA dont le repré-
sentant insiste : « La rareté
une place quand on
s'appelle Mohamed ».
» Petreau ne dit pas
~ que des sottises.
tribunal correctionnel de sa des plaintes tient aussi à la A cette annonce; le Dans l'élan, il confesse à la
ville a condamné un doc- difficulté de repérer le délit représentant des maires Cellule Charlot que "de plus
teur en pharmacie sous la raciste ; le racisme joue sur opine fermement que en plus de jeunes des quar-
prévention d' « injure des signes implicites et les « tout Français est racis- tiers sensibles veulent se fai-
publique envers un particu- . sous-entendus, la justice se te "· re un Blanc". On s'attend à
lier en raison de sa religion nourrit de faits ». Pour le coup, on attend ce que le rapport rende
ou origine ». C'est vrai, et c'est bien une tempête de protesta- compte de l'émotion des Cel-
Ce que le substitut du ennuyeux. Ah ! Vienne le tions de la part des vingt- lulistes ; qu'il fasse état de la
procureur ridiculise aussitôt temps où la Police de la six autres Français pré- protestation des ligues de
en indiquant que le Pensée sera enfin équipée sents, justement pour vertu antiracistes devant un
condamné « était doté de machines à déchiffrer démontrer le contraire. projet aussi évident d'épura-
d'une personnalité patholo- les sous-entendus et les Mais non, pas un mot. tion ethnique. Mais rien. Pas
gique"· signes implicites ! Tout le monde approuve un mot, pas un commentaire.
En clair, pour faire Vienne le jour où un les insultes du magistrat
nombre, on est obligé de simple soupir lâché en municipal. UN GRAND BRAVO !
compter les dingues. entrant dans un métro aux A croire que nos Cellu- Enfin, voici le
Et c'est ainsi tout au
long du rapport : les
membres de la Cellule
allures de train de la brous-
se vous conduira en pri-
son!
listes ne se sentaient pas
assez français pour être
concernés.
J moment de passer à
table. Il faut conclu-

L E LIBRE J OURNAL page 5 N° 58 D U lEll FEVRI ER 199'> 6


re. Ce qui donne ces lignes
finales admirables : "En tout
état de cause, les moyens
d'action dans le domaine de
Autres Nouvelles
la sécurité sont très limités.
Le problème des boîtes aux
lettres cassées ne concerne Les petits cadeaux du Lyonnais >>
pas la police."
Mais l'hydre raciste est ~er-
enuetiennent l'indulgence
rassée. Bravo, les Charlots !

ibération en est Du coup Libé s'in- pe",, "citadelle blessée",

L
PEAU DE CHAGRIN
Pendant trois jours, tout ébouriffé digne : "La curée généra- "victime de la gestion
- - les médias coalisés d'indignation. Son- 1e, alimentée par des liaberer" mais que le nou-
___..._. avaient annoncé cin- gez donc : "Un simple informations non vérifiées veau patron, Peyrelevade,
quante mille fidèles à Evreux député a accès aux sur une banque qui a cer- sorte de croisement de
pour la "messe d'adieu" de comptes confidentiels tainement été mal gérée l'Archange Saint Michel et
Gaillot-évêque. On parlait d'une banque publique". mais qui emploie des d'Hercule dans les écu-
d'une "flotte de trois cents En fait de "simple dizaines de milliers · de ries d'Augias, s'apprête à
autocars" et de "trains spé- député", il s'agit de Philip- personnes, tourne à sauver.
ciaux". pe de Villiers qui, interro- l'irresponsable." On pourrait s'étonner
Finalement, en comptant lar- gé sur une radio périphé- On note qu'une fois de de voir la presse à ce
ge, les Renseignements géné- rique, a soutenu que le plus ce qui menace des point entichée si l'on
raux ont dénombré douze trou du Crédit Lyonnais emplois n'est pas le systè- ignorait ce détail de l'his-
mille personnes. n'est pas de cinquante me de corruption généra- toire : malgré un trou éva-
Dont plusieurs milliers de ... milliards, comme on le dit lisé qui a pillé la banque lué, selon· les sources, de
Belges, soit dit sans offense. partout, mais du double, mais le "sonneur de toc- quarante à cent milliards
exactement. "J'en prends sin" qui dénonce de francs, malgré des pré-
TROIS PELES ... les auditeurs à témoin, a l'ampleur du pillage. visions de pertes de six
· Alors que des déclaré Villiers : c'est cent Cette subite solidarité milliards pour 1994, le
- - "manifs de soutien" milliards." Et, pour faire avec le Crédit Lyonnais "Lyonnais" vient de faire
, ___..._. avaient été organi- bonne mesure, il a n'est pas un cas unique. un gros cadeau aux jour-
sées dans "toute la France", ajouté : "On en reparle On en trouve l'écho dans n aux bien pensants :
le total n'a pas atteint vingt dans quelques mois. J'ai pratiquement toute la vingt millions.
mille clampins. Le cinquième en ma possession la presse serve où se multi- Le coût de sa cam-
de ce que les églises traditio- copie d'un rapport confi- plient les articles sur "le pagne de pub sur le thè-
nalistes accueillent dans toute dentiel ; personne n'ose Lyonnais", "première . me "Votre banque vous
la France. le sortir, c'est cent mil- banque en France et doit des comptes". Com-
A peine quatre fois ce que la liards." peut-être même en Euro- me ça se trouve... 0
Fraternité Saint Pie X reçoit
chaque dimanche dans la seu-
le église de Saint-Nicolas du
Chardonnet à Paris. Même Une énigme
pas le double de ce que
représentait le "Cortège pour bien uop claire
la Vie" mobilisé contre l'avor-
tement réuni par "Laissez-les
ais qu'est-ce qui posent des dizaines Avec une même unani-

M
vivre" et qu'aucun grand
média n'avait annoncé. leur arrive ? d'autres informations sou- mité ont été négligées les
Journaliste des vent plus importantes mais autres informations pro-
... ET DEUX TONDUS plus "politiquement cor- qui sont unanimement posées par les téléscrip-
- - A la fin de la céré- rects", Jean-Claude Ouille- passées sous silence. teurs des agences : repri-
___..._. monie, "Evreux sans b au d, du Nouvel Obs, Ainsi, le diman~he se de la guerre civile à
frontières", consti- découvre, dans' une chro- 1er janvier, tous les Mogadiscio, arrestation
tué par "des centaines de nique consacrée à la médias ont-ils bâti leurs d'immigrés clandestins en
catholiques", avait organisé radio, que, sur toutes les programmes d'info sur les Alsace, conflit entre
une "Marche sur Paris". Au fréquences, toutes les sta- mêmes sujets servis dans squatter et OPHLM à Mar-
départ, lundi matin, ils tians donnent chaque 1~ même ordre : le sauve- seille, manifestations à
étaient trente-deux. Comptés jour, à la même heure, les tage d'Isabelle Autissier, Belgrade, etc.
juste. mêmes informations dans l'incendie d'un hôtel Pire encore, constate
Après les cinq premiers kilo- le même ordre. d'Anvers, les vœux de Gillebaud : "Quiconque
mètres sous une pluie battan- Et ce alors que les Balladur, le siège de Gros- écoute assidûment les
te et glaciale, on ne sait plus. dépêches d'agences pro- ny et la trêve à Sarajevo. grands éditorialistes qui
Le sens du martyre se perd.
LE LIBRE JOURNAL page 6 N ° 58 DU l ER FEVRIER 1995 6
LE PRIX
Tout compte fait, le
show d'adieu de
.._• Mgr Frou-frou aura
coûté vingt francs par tête :
quatre cent mille francs.
officient sur les radios ne aussitôt la solution de son est d'imposer un choix Environ un mois de RMI
manque pas d'être frappé "énigme de l'uniformité" d'informations. pour deux mille "exclus".
par le cousinage dès opi- dans un éditorial d'Igna- Mais voilà : le totalitaris- La moitié des frais a été prise
nions. Pour ne pas dire cio Romanet, directeur du me du "politiquement cor- en charge par la radio-porno-
plus." Monde diplomatique déjà rect" interdit visiblement à graphique.sur laquelle
Fine analyse ! Mais évoqué par le Libre Jour- Guillebaud de relier ses l'évêque crossé avait coutu-
dont, curieusement, toute nal. constatations si judi- me de livrer ses provoca-
explication est absente. Romanet y dénonçait cieuses aux remarques si tions.
Guillebaud se contente "l'invisible et omniprésen- fondées de Romanet. La moindre des choses ...
de s'ahurir devant çette te police de l'opinion" et Et de faire savoir à ses
"énigme de l'uniformité" la "pensée unique ... tra- lecteurs que "l'énigme de ROCKEXCLU
considérée comme ' un duction en termes idéolo- l'uniformité" s'explique Encore la note a-t-
"mystère", une "étrangeté
indicible ... insondable et
vaguement inquiétante".
giques à prétention uni- très simplement par le
verselle des intérêts d'un ' travail de "la police de
ensemble de forces éco- l'opinion" qui impose une
J elle été moins salée
que prévu. Grâce à
la préfecture, qui a interdit
Dans ce texte, c'est nomiques, celles en parti- "pensée unique". le concert de rock que plu-
probablement le mot culier du capital interna- S'il fallait une preuve sieurs groupes musicaux
"indicible" qui est le plus tional". de plus de l'omniprésen- "solidaires de l'évêque"
important. "Indicible : qui N'importe quel citoyen ce et de l'omnipotence de avaient prévu d'organiser sur
ne peut pas être dit". de bonne foi comprend cette "police", elle serait le parvis de la cathédrale.
Si la vérité pouvait être que le premier travail là : dans cette "énigme" Toujours l'exclusion.
dite, Guillebaud trouverait d'une police de l'opinion décidément trop claire. 0
COMME A LA TÉLÉ
La,cath,édrale était

Balzac précurseur J preparee comme


pour un spectacle
télévisé. La "salle" restant
de Sherlock Holmes ? plongée dans une obscurité ·à
peine troublée par des
e Glaneur, déli- "Tableau de Paris" qui journal d'Emile de Girar- écrans de télé accrochés aux

L cieuse revue
inventée par Domi-
nique Perrin et Lionel de
évoque irrésistiblement la din.
sinistre mafia de francs-
macs, d'invertis
On y voit une femme
et du monde deviner les
piliers de la nef, et le chœur,
où les évêques groupies de
Jacques se tenaient, étant
Meslon, offre, six fois l'an, d'industriels du porno pensées , les amours et éclairé comme une scène de
des textes inédits ou baptisée "Réseau Voltai- les gestes de ses invités concert-rock.
exhumés de l'oubli mais re". par le seul examen de
portant les plus grandes Mercier écrit : "Une leurs gants. A NOTER
signatures. secte qui s'imagine devoir Une pièce d'archéolo- Pour mémoire (et
La livraison "Hiver 94"
confie la célébration du
tricentenaire de Voltaire à
distribuer exclusivement gie littéraire, donc,
les places l'avait choisi puisque cette nouvelle éta-
pour chef ! Elle voulait b lit sans réfutation pos-
J pour le denier du
culte), les noms des
évêques-groupies : Saudreau
Joseph de Maistre, René couvrir de son nom l'into- sible que, trente-six ans (Le Havre), Derouhaix (St-
de Chateaubriand et lérance littéraire qui est avant Gaboriau et son Denis ), Noyer (Amiens) et
Louis Sébastien Mercier. devenue son attribut dis- commissaire Lecoq, cin- Taverdet (Langres).
Pages consolantes, après tinctif ; mais, après sa quante-se pt ans avant La palme de l'hypocrisie
les batées d'âneries col- mort, il ne s'est point Conan Doyle et son Sher- ,gluante revenant à ce dernier
portées au long de trouvé de nom assez lock Holmes, et soixante- qui expliquait : "Ma présence
l'année par la sous-cultu- imposant pour donner cinq ans avant l'illustre ne signifie pas que je suis
re journalistique sotte- quelque base à ce singu- Bertillon, Honoré de Bal- pour Jacques Gaillot contre le
ment prosternée devant lier et ridicule despotis- zac avait · mis les Vatican". Ben voyons, il pas-
la mémoire de cet "esprit me ... " méthodes de l'observation sait, il aura vu de la lumière ...
corrompu" à la "hideuse. Autre singularité amu- scientifique au service de
gaieté". sante dans ce numéro du l'investigation "policiere". ON T'AIME
Notre actualité, curieu- Glaneur : un articulet (Le Glaneur, bimestriel: W. Dans la foule des
sement, n'est pas absente mondain d'Honoré de Bal- 7, rue de ViUedo, 75001 ~ "messalisants" d'un
de ce contre-hommage. zac publié en janvier PARIS. Abonnement: jour : le maire corn-
Témoin cet extrait du 1830 dans La. Silhouette, 200F/ an.)

L E LIBRE J OURNAL page 7 N° 58 D U l ER FEVRIER 1995 ~


muniste d'Evreux et prési-
dent du "Comité de soutien à
Jacques Gaillot", Alain Krivi-
ne, Jacques Higelin et
quelques canailles stali- .
Autres Nouvelles
niennes, plus l'inévitable
groupe d'homosexuels bran-
La ligue des droits de l'homme et le tueur Carlos
dissant des pancartes où on
a nouvelle est pas- Pressensé, l'un des fonda- remarque la harpie stalinien-

L
lisait "Jacques, on t'aime".
Ça .. . sée quasiment ina- teurs, proclamait : "Nous ne Madeleine Rebérioux,
perçue : huit secon- sommes des hommes qui apologiste de la totalité des
ECHANTILLONNAGE des sur RTL le dimanche ont mis leur vie au service régimes totalitaires ·
Dans un bistrot, une 29 janvier et un entrefilet de la Révolution". marxistes de l'après-guerre,

J journaliste du Mon-
de interroge un
"échantillon" de supporters :
dans le Figaro du 30, rien
de plus. Pourtant les faits
sont là : un responsable
A ce titr e, la "Ligue"
défendit en 14-18 les
traîtres pro-allemands du
de Staline à Castro en pas-
sant par Pol-Pot ; le profes-
seur Paul Langevin, commu-
trois protestants et un athée. helvétique de la Ligue des "Bonnet rouge", puis, en niste fossoyeur de l'Educa-
Elle finit par dégotter une Droits de l'Homme, orga- 1924, le traître pro-bolche- tion nationale et admirateur
"catholique" qui vaticine : nisation internationale vique Marty, saboteur com- de Staline ; et ce pauvre
"L'Eglise doit s'opposer à qui, en France, fait partie muniste, puis, en 1956, le Daniel Mayer, qui défen oit
l'ordre moral." des unités de la police de traître pro-soviétique l'épuration ethnique entre-
Avec Mgr Frou-frou, c'était la pensée, vient d ' être Labrusse qui avait livré les prise par Staline contre les
réussi. arrêté pour avoir soutenu secrets de la défense natio- cadres juifs du Parti à la
le terroriste Carlos. nale, puis le traître pro-fel- faveur du "complot des
PETIT A vrai dire, ce n'est lagah Alleg, complice des blouses blanches".
COMMERCE guère étonnant. égorgeurs, et récemment, Ajoutons, pour complé-
W_ Les plus bruyants Bien que ses dirigeants le traître pro-viet-minh et ter le tableau, que la Ligue
~ Gaillotins sont les aient depuis, occulté cet tortionnaire de Français des Droits de l'Homme est
camelots qui ven- aspect de l'organisation, Boudarel. En fait, il y a partie prenante dans le
dent La Croix et La Vie au la Ligue s'est posée, dès longtemps que, pour la répugnant "Réseau Voltai-
mépris de l'interdiction faite sa naissance, à la suite de Ligue des Droits de l'Hom- re" qui assure la défense
par les organisateurs eux- l'affaire Dreyfus, en orga- me, la définition de "l'Hom- des intérêts de la mafia du
mêmes de tout commerce à nisation révolutionnaire. me" est réduite aux seuls porno-business. On le
l'occasion de la cérémonie. Dans son DicUonnaire compagnons de route. voit, des personnalités et
Il n'y a pas de petits profits. de la politique française, Rappelons au passage des activités on ne peut
Henry Coston rappelle que, parmi les "grandes plus respectables ...
MARIE d ' ailleurs que Francis de figures" de_la Ligue, on H. deF.
CHANTAL
Politique fiction
W dans l'Evénement :
~ l'auteur imagine
que Gaillot annonce sa candi-
dature à l'Elysée "d'un squatt
de la rue de la Mouzaïa, au
cœur du Paris populaire". Tu
parles!
En fait de "populo", la rue
de la Mouzaïa, en plein quar-
tier des "villas d'Amérique",
est un haut lieu de la
nomenklatura socialo-bran-
chée qui se dispute à coups
de millions de minuscules ,.. 11. Nouc5 .RL&IIJ..E.
pavillons avec jardins-mou- p'ull ,r(OMIIN ,;)UI,

choirs de poche longeant des q/ltlb U .MOINP.1<$


pourL,FJ:M P/IT~
ruelles pavées à l'ancienne .él'I ur-rtµru~.
qu'éclairent de faux becs de
gaz "d'époque".
Un squatt là-dedans ?
Vous n'y pensez pas, ma Chè-
re!

' L E LlBRE J OURNAL p age 8 N° 58 DU l ER FEVRIER 1995 ~


es/hasards tl'u11e exploration p DQUASIE,
A Pf:!Ûvre) pour Philipped~VIlliers.j\ not~r
récente dansJes tiro~ les moins n.r que, c;urieusem?11t, c'est~pujours lé pre--
secrets du vieux secrétaire Loui& NOUVELLES mier-11é d'uneJemrie quiést aînslvoué à
fhiUppique où AD.G. ?ntreposait donner son .éxistence contre .celle du.
. · •· .· •· ·•· · sa docuuient:.1tlo11 Ç!1~Ulrpot de DONNEE s pôîC (clohÎcori~½ôn F94tiffeiler) .çt quê
·. rillettes deJaek.yPrôL1St.àTours (chacun a · les âutres .enfâhtsdèla,géntille,pâpôuse<
lès madeleines q1{il peut), une écharpe en ~ ne SOfl:Ç pas soifuùs au steepl~-ch~e desL
angora bicotée pâr ~e-Oille.s Mrurre (la ~ truies. Bien aµ ~8P.~, ?~~eroi:it choyçs
eôu~êre, 322io 5Jguêpeu)", .vne pro- à,l'.instar çle. l~ûr f.rérqfpprciJ: i qµf ils
messe de contrafsignée'Aramis pour coll& Co cfi.ons cardés feront des nic~ks runsi qu{} ~pus îes b~/
, poration mercenaire âu }! Français » et un bins 'du ni0!1de (commecte ltii failler trois ·
rat-de-cave offert par Jean-Pierre Çohen -Course franches qf ;jambon pèndâri.fqû'il a le
(16-18, place de la Chapelle, 75018 Paris), '.dos'10urné où de se chamailler avec lui
m'çnt fait découvrir sous un prospectus de truies ' jusqu!à Ce que w trume en eau qe bou- ·•·
vantant les charmes délét~res de ,, La din). Au terme dé sa viê,Je; ,pôca sera}
SociétédesAmisdel'flomrnê»etsousl~
épreµves non-corrigées du.; tonie 2•de ·"
_ 9roin de vote ·uiangé/ ô,p~p~ssa (aaj~le . qµi • • a,prisi
. . des habitude$ clêfâmillaîitétenôre et qûi+
Opération Jérieho " sous titré~ : ,; n n'y a - rp orc de tête âurait des diffiôuÏtés à digérer, '~urtout la
•. pas que Ja Méduse qui est naiifrag~e; San- médaiUe du ·Mérité abe>ngène, rnais·par"
de,s et Beketch aussi", une sérlecle notes
concernant les.Papqus que Îe vieuxmaitre
eu
- ~ rO SS r urie tribu voi.sirie/ cômmèles Tu.ouadés\
<le la Valléè'dê Î'f..Ûga dqnt'jeNÔusJfntre=:.
orthographie fortb~merjt « Pap6ux J),
.... Sans vouloir luiéh chercherdans la
éq en te
SU S U tènàis tantôt: De'chagrtri;.s#mèr~humai:
ne(Ôn riè '~fpa§\ce.qµ'estdevènùe -là
.•· tête,< if seraitdommageque cès aperçus ' du rp apou. ..
trui~\~'Ôrigine l (~tun.truîsiîie;~fâffir- ,
sur une des plus \rieilles civilisàtions du mèi qu'il pe fâuf pg$ fairè;allX'. ltùiés çe ,.
monde et qui, comme telle, remonte à la
,p1uS ga,ute antiqU}té, fmissent à la pgubel-
t qu'on ne vouru;âit P~:qu:onvou~/.qt à
vouinierne ,. ) ~ ilral1chè l'ii:tdex a,veê)a,
· 1e.pour allerpensèr. . ..... · pierre èoupcm~f(gomar)g9) :Ç{Ui Iùi âvâft
Aussi, fidèle l'âl?ellion, je me permets le cadavre du bébé et, profi~t de cê > servi àcisaillér,son cordÔriôrnbilidÎI etle .
aujourd'hui de '1es rnettre;au clerc, en que la gagnante se régale de frêles dpnneà grignqtera,ux autr~iêrifanfs.(lui
espérant què l' estim~ble .blutteur de . membres et d'intestins finementlactês, à avaient réclamé ({Ousté un doig{ ! " ;; par
sun:io ligéi;ien; abreuvé au rogomme det lÛl subtiliser son plus gros porcçlet afin .; urîe coïn,cidenèe irioiüe;.laro~res'appeUe
Véretz êtau vin fou du Puy, n'en saura de le faire allaiter par la maman meurtri& Porto. ,.-). ·.. C x; ; i •·· •· ·
•••• •/ 't .'./
rien: , · re. dont on, àirrterait à croirê qu'elle .e sf Lès. Taouadês .SOl'l{ 99gtents .• çfp,~p-
L'essentiel de ces, obsçrvations qui légèrement éplorée. dant qu'.il~, ingurgi\entgôulqhiê9t1ês grilt;'.
tsemblent davantage livresques que Ceverratqui vivra est alors l'objetdes tons et \lÛtres rl!!,ons duJlls gi;ognanfde
vécues, repose sur les tribus papouses plus grandes sollici.tudes' des matrones ,: Port9, ils n' çmbetent pas Jes pipistrelles.
(~t non pas « papboses » qul'sônt des . qui âvai'enfauparavant aidé la parturiente Mais la plaqè n;ous. 111~q~~ J?.our p~lê(
. gniards cornancbes) des Ononghés de là . àaccoucher en lui décochant des grands de leurs non tnoinsiattachantès mœùrs .
vaUéê de la Hâute-Vanapa et des Tadua- coups de pied calleux dans le ventre: et coÙtÙmês, ce ;serâépour une âut~e
'dés dè la vallée del'.Auga. Pom une raj; Elles le)avent; le bichonneqt, Je décoièrit d~ca,de et qp~~ c9n9!ùero9s eq c]Jsarit/
son ,qill nôus échappe, Yethnologue biW deJleLUS d%papayeret màlhéûr s'il rentre que clans Je,t99:!i9ri;' tout èstbpn, sa,ll[Jçi
butianta<écarté desonsqjet les Koïaris deJ'écOleavecdesmauvaisesnotes! .•.• grasPapou.** >< . . . . •·•·.· • · · ·•· ' .• •.•
' qui Viventà l'est, sur l'âutre\rersant de la , Toute sà vie, le pc;rcelèt qui deviendfu < *précisons que sfJàskY Proù~t'. a
Yaloghé, qui ont 'pourtant des coutumes vite un « rnonsieur " im~t et défo~ SeliJé]a ~<:>nst:e11'1ati<:>n gtie#I~ am~fêÛI5
amusantes/ comme de carder les du Méritfarborlcole; vivra qaris le village de•vrai~ rillettes (de]qurs) <4n p(enE!J1t
cochons (po~) ensemble en \es bour- mmme Un \• homme vrai ,; (Papou). Sa « une retraite, hélà,S, . ..précoce, Marié-OQÏ,es
rànt d'ignames et d.ene les manger mère" adoptive sera fière dé lui etJuitri- Maître tricote t<Jûjours pour;.J~J,>9iiheyr
qµ'après àvoir sacrifiêuri missionnaire r<cotèra··•· de petites mitain,es renlaipe \ dps .(ffleux. I?e11s«ig11eïne;tJ~ â,Jiàdresse
dans La posifion quilui Cli~ut. . . / d'opossum. Son 1,père ,; rêvera pour lui indiquée(NQLR) · · · · ·•. · · · ·
. Les Ononghés sont de grands enfants de Polytechnique mais H gardera son * 'Préciso.ps encore1 deux fois hélas,,.,
• • ~ ,n'ont rehoncfa que réc~mÎrjentà fra- . Kant à soie et préférera fajre,soeio... Le que toutes 'C~$ affinpatiqrs ~thnoh
casser la tête dès nouveaux-nés 'contre cochon, 'deven.u obèse.mais toujours •·•·•· gfqµeS sont aµssi JifoôqtestabJemen
~ une . . roclle peu méuble, à organi~êr 'considéré comme " oumane " (sacré) authêntiqqrs qy:e' patfaifèment
~nsµite . i.me .course de truies en puis- ' rrauta cependant pas le gro.itf de vote et dénµées d'intérêt.(fiDLR) ,
·. . ~ de J>~énitùre dont ifenjeu ~t rne pourra çioncpâs se poi:tetçaùtio9 (df
Stratégies
par Henri de Fersan
i·•·•f•·f'··•. ,., ~;;(;#ll!~t;;~ayt:;t·•·•.
~b . .il&,~ f/!000,.,
L'Inde et sa défense

;~ \~~-; ien qu'équipée paramilitaires. Le maté- té des bâtiments de sur-

;Jqi!!lpf#~t?'eryp:ë.('
hT~~~!f!Jitr• . .
7/JP?ç/J . . ·•.•· · ·~ lffgpàp)4us
dèlllfâ~Je. rk'/l.ç~Vf~]lâpec q14}w§tro~ ·
< •••
1,.
B majoritairement riel est périmé pour la
par les Sovié- plupart mais pas plus
tiques, l'armée de l'Inde que celui des voisins :
face sans missiles sont
de fabrication indienne.
La marine indienne a res-
,.· · • J lin reiùlez- vôw..!:4..F est restée une armée de 3 400 chars dont 1 200 titué à la Russie les deux
type britannique : c'est Vijayanta produits par sous-marins nucléaires
~baitd'3:f!~•91/(}POur'lè une armée de métier qui l'Inde, 5 700 canons et prêtés par les Sovié-
}àÏ~h~~wàt'{/ê· lafèUJJ~~~dpridlà
· · to,?{1ëompTifiaj~$f:.lr:t1t11-é ¼i~,•·ta aligne l 265 000 hom- 1 · 263 missiles antiaé- tiques, l'entretien et la
·z1 ~~(appe:71~1wlal f!ieiitô~.(}~t mes, ce qui, à l'échelle riens. formation de l'équipage
OlW~itla1pil~p~~~9Ui.gweair \··• . > de la France, ferait une La provenance· de ce coûtant trop cher.
phat'«Onig(1e;1~~.·wi 19wiie~l(j(/i}f,9tJi·>s armée de 4 7 000 hom- · matériel est hétéroclite : Le manque de cadres
libéra lqpisionWfçleù · · · ·.. ·. ' · •·•·•·• · mes, un dixième de sa les chars russes voisi- est l'un des deux graves
•··· .·' .;e.tb. ·1 . ..
• · .·.·•··.

.ê!ff . .·\ . e;1 .upptso0 . erete}


..u. . ;; taille actuelle ; et la qua- nent avec )es canons problèmes de la marine
trième armée du monde suédois, les pièces de indienne avec le manque
'.~1fte;1y@îtiatp~e.main,.L'IJ?rr1ïre (}.4f~ derrière la Chine, la Ru& DCA suisses, les hélico- de crédits. Ainsi, ·pour
Sf-Ctét/Jérf$ PF bôugèrwu pas/j4§llam \ sie et les Etats-Unis (à ptères indiens, les mis- remplacer ses porte-
"unf up11qbiliii_1?,q1fai_t,e,.lësbris et{~
titre d'information, la siles anticl;mrs français, avions, l'Inde a tenté
.iaifJ.b¾parallèfiis,. èf: lâte~twe blanèh&.> France est au douzième les radars israéliens ... d'en lancer un de ·
{rrJq<:lo ~ çlwta :î1Js So{1.t dans1l
;~~~p.«~lism,e,c;b§q~ et ,10w:ga71fc o/cx rang). mais l'ar'rnëmen·t sovié- 20 000 tonnes à Cochin,
pwpéifif!uléiyrœ usuel ~le rw§val/é~ Le budget de _l'armée Üqu·e et locàl est très calqué sur le "Clemen~
béarnais~.• nicati!Jnést •< ' indienne est de 2,5 % du majoritaire. ceau", mais y renonça,
rjp6#~'/J.···i..• . ,7nb1f8 Ç()m;iye;utJ! PNB, ce qui est peu : soit Longtemps ignorée, la comme elle renonça à
70nf!s~tttg.uj'oflrs (ff$f-O'(fÇ,J'étprg1!fJ1j>
·•· · . · l'e1.muÇc'~tqu/aw9:~ventri.
7 ,5 milliards de dollars, marine indienne connut acheter le "Varyag" russe,
autant que le canada 40 son heure de gloire en et les 5 croiseurs prévus.
.. ./J1JJ)/;H.'à~liJ.l!Ji }îf{giifi . fois moins peuplé. Par 1971 quand elle rempor- En tout cas, la Russie
y ..· .. ? . . .. . . . < •. lafl.«?11<f!.~PfrfuurE> habitant, l'Inde dépense ta deux batailles contre vient de lui vendre le

~~~if'rl:iJ teJtêl'étr;m~... fl?eât•


moins que le Lesotho les Pakistanais (Chitta-
(9 $ par an et habitant) ... gong et Karachi) et gagna
L'équipement de . la .guerre des cargos (43 .
,porte-avions ,, Amiral
Bochkoff".
L'aviation indienne

~~-;;ilt
f'i(!f-J.u~«l ~.lCfpf!ff.f d'tifJ v,arch1fiµœ1;1x.
QÇlfffl(} bfiqp~n~l(Jçefl, 1êlw~~ ~44.êl,e· \ \ .·
l'Inde est à l'image de sa coulés co,itr~ 0). Actuel-
société : il s'étend aux lem~nt, elle _est la sixiè-
deux extrémités du me marine mondiale et
panel de l'armement, la. . la .prerp\ir~:,.c1é Ï'Océa·n
technologie moderne y Iridien . ._J;;H~ aligne 2 . por-
aligne 800 avions de com-
bat et 176 hélicoptères
dont 300 modernes
(Mig 27 et 29, Jaguar,
Mirage 2000) et 400 péri-

·n.;mi"
côtoyant l'obsolète. te-avions . britanniques més (Mig 21) et une flotte
L'armée de terre aligne équipés éte 15 aéronefs .: de transport militaire de
11 corps d'armée, soit 2 19 sous-marins, 8 des- 192 avions, pouvant
divisions blindées, une troyers lance-missiles (3 transporter (y compris
mécanisée, 22 d'infante- fabriqués en Inde) et 6 avec les hélicoptères)
rie, 1O de montagne, 14 en construction (tous près de 14 000 hommes ;
brigades indépendantes, indiens) ; 8 frégates dont cinquième force de pro-
ndit)e bûbon. dont une aéroportée, et 2 lance-missiles ; 39 cor- jection mondiale.
bPhctrpongui.. 290 régiments d'artillerie vettes dont 28 lance-mis- La puissance d'un
ctô~s. Merq~ { .•.·. (environ 32 divisions). s il es et 4 en cons- Etat étant de plus en
u(jëi,t~érrfinqâtir · Face à la Chine, l'Inde truction ; 8 patrouilleurs plus d'ordre écono-
ou..wiers sont de$• aligne 16 divisions ; 14 lance-missiles et des mique, nous .étudierons
•t/rr0~ il$~/tfpn~ ·• face au Pakistan, dont la moyens de projection la décade prochaine le
.···t 'f.16:~iPh,. èirJ totalité de ses blindés, pour 2 160 hommes et développement de
' dê'plêm sans compter les troupes 60 chars. La quasi-totali- l'Inde. 0
/ Ûttr,ê).\
L F. LIFlRF. J OURN AL page 10 N ° 58 DU l E R FEVRIER 1995 ~
:;-~

_par· Be:r;oa~:d _il:Juga:n 1

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5, RECONQUISTA . ·:~~~;;~t:~;~
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aurajt,pu; ôµVrii; à'Ha(inaj-Ïrt.e russe .
.ge l'op,p ùsition "isla.rn;qJf:lrêstl~ntê: en' mert N.oirè laroute dela Médi~'
d:ansson ensemble et êônsidère, . . terranéê, '.fit tout son possible poµr . .
.qµ'il y ~ut delitx>Réèoijqtlista.'. >,<"' , interdire , aùx , cbrêtiens .,de:
, ..·. Lap~emiére, hispa,nô~lu$itaniE}rl~ Jâit sortir fa ohrétienté:orieritale de repr.~hdr~ 'le cqntrôle• de la:x\ye
•ne, stachevâ en 1492 àvenla }.;.\..- n ... •.· als,<poûr europ' éenne, dûB'osphore ; C'est·
.. •o.tte.î.·.,·.u. hi.-.v. · . ers.>D.é.s'ôr.m
reco11quê~e (\e ,àr~ttadt p;:r~~if, Oértil;tns q~tfiç,Itqµes: ·,,a, . gù~rre ·pùUr de1a ·. êt 'u~iqUen1,~ nt1pourt
bal'kânique fut stoppé;e rlar'· frf i'is1afu, efl'orthôêlôxi& :~:lf entre ehtre !~ii,1i~~i!~a~~tr;l:;:~~~t_''.
·"t1t~:~;~'.~;~l~t ~!r~:5i!iti5.,!~h;:êt;Je~=1o~r~if,
qu.ere11es dyn~stiqùês 'opposâiit les . . . . ment céles;te>poùr ,,ceux ,, q:rd font' êette politique britanritqu~:in;i,pé:tfa~ ,
> le rpfiçg!lni9,u~, f~t ~ôu~~QÙe J~ Bai!
une+partie de la droite\fàtfiolique
la plus t1Jtfatl)ontai~~)Lcelf~q6j,
n'~v8;it passoubJiê,. la sépapat(o'ij1;,q~'k
'}054; . .\.+ . ' (; ;\, V,, , '
Louis . . Vèµillot Jncarnà, patfàite-

.1~~1t7fm~t;
. •. gnons pas\cte gJre,<ni td~\répétep
Jùmtèment ,: . plutôt cent fôis le. ,
DÜl'.ânt plusieurs si~cles)~tÊmpÎ- ,sa 'vie (Hmouruterr':;146-ÔY,à;:têntêp Türè 10µ léf fart:m"e: que/Je ',Grec ôti

,ra!i~~~iiÎ~,~~1i ta!@~~~iif~,
~~l~t~:~~~!t;J~:~~tiltliîl~\1~
1

,et contre-offÈmsive
éndinè~~. rie\p;ù,t'. /,.,
·de:-l'·•aùtré ..Le _,, ~i>u~':l~~ m .....d~J\{ièpnèj c~ rr~~st
.· , } ,, ·qu'au XVIIé' siècle qùê la·· recon'
> ~~J,ilt-Si$gè'.'!]La pbsniaqùçma".

¾t~ii~fl\tf~~~,~,~lit
'S éf 'le pbilotèhétèhêriisniê rep . .

re~$;;i~
Dieu ou César
par Jacques Houbart
Tirer
sur les tireurs

nterrogé par les provocateurs Si le suivisme marxiste de ces

I
muniste d'Evreux, par des évêques
marxistes qui, grâce à la coha- faux clercs n'était pas en cause, hors de la communion catholique,
bitation, manipulent toujours comment expliquez-vous que ces par des jésuites dont l'ordre avait
les téléspectateurs français deux gens n'ont pas déclenché leurs été créé, après l'agression luthé-
ans après le raz-de-marée victo- opérations d'envergure contre les rienne, pour défendre le Saint-Siè-
rieux de mars 93, Jean-Marie Le gouvernements socialo-commu- ge, ces faux clercs, avec le soutien
Pen a refusé judicieusement de se nistes des deux septennats de Mit- de la télévision marxiste - TF1 et
prononcer sur l'éviction de terrand ? Bien au contraire, c'est F2 - qui cherche l'affrontement et
Jacques Gaillot, ex-eveque parce qu'une majorité populaire le schisme de l'Eglise catholique,
d ' Evreux, affirmant qu'il ne lui s'est prononcée en 93 contre la proclament que toute leur propa-
convenait pas de "tirer sur les bles- vague de corruption et le monéta- gande n'est qu'une affaire de cha-
sés". risme socialiste et qu'elle espère, rité, alors que la charité chrétienne
en dépit de la stupidité des cohabi- est a priori secrète. Seuls les
Plus fondamentalement, il a res- tants, arracher à la gauche cet Etat démagogues des Etats totalitaires
pecté la tradition évangélique qui, français qu'elle a démoli, que les ou les caïds de la mafia et du nar-
pendant tant de siècles, a imposé faux clercs et les marxistes qui les co-trafic (à Medellin notamment)
le partage entre Dieu et César. manipulent lancent leurs actions ont de telles pratiques ostenta-
Comment, en effet, ne pas rappe- provocatrices à quelques mois toires : on appelle cela d'ailleurs,
1er cette dialectique que nous d'une élection présidentielle non pas la "charité", mais
sommes décidé à ressourcer pour d'importance majeure. l' "humanitaire". Ce marché huma-
des peuples coupés aujourd'hui de nitaire est devenu aujourd'hui tout
l'initiation ? à fait juteux. Une nouvelle discipli-
Des persécuûons ne économique est en cours de
C'est parce que l'Eglise a perdu perpétrées formation pour en étudier les res-
le sens d'un partage, concernant à par (a gauche sorts et les performances.
la fois la personne et l'Etat, que ce dominante
qu'on appelle obscurément un Les faux clercs prétendent aussi
"gâchis" peut aujourd'hui s'étaler ,_ employant les termes de leurs
sous nos yeux. Le plus comique - .e t le plus patrons de gauche - qu'ils luttent
odieux ~ c'est que ces ténors de la contre l'exclusion. De fait, à cause
Deux esprits faibles, tentés par gauche protestent contre la misère des exactions et des persécutions
le pouvoir et les séductions média- d'une France ruinée par leurs perpétrées par la gauche dominan-
tiques, l'abbé Pierre et Jacques propres alliés socialo-commu- te, c'est !'Esprit et le peuple lui-
Gaillot, ont, depuis des années, nistes, pour les pauvres qui sont même son vecteur qui sont exclus.
renonéé à la tâche sacrée du les cache-misère de leur spirituali- Ces faux clercs ne pourront de
prêtre pour se lancer en politique, té en berne : or, ce sont justement nouveau hanter (secrètement) les
interpeller les populations, organi- leurs pauvres !! Les immigrés intro- prisons - où ils se pavanent
ser des séditions et prendre duits en masse par Mitterrand pour aujourd'hui pour amuser les
d'assaut des immeubles. Ce fai- déstabiliser la France et la Sécu, médias - que lorsque la France ne
sant, ils ont, comme des moutons, les retraites démagogiques distri- sera plus une prison pour son
fait de 1a· politique marxiste, ravi- buées pour foutre en l'air le mar- peuple et un cachot dont la lumiè-
vant la lutte des classes et subis- ché du travail, les caisses de retrai- re est ex clue justement. :
- · sant comme des niais la "manip' te et la cohésion nationale, ce sont
religieuse" que j'ai dénoncée les immigrés, le racisme induit et (1) meu, César et les bourgeois, f
dans un ouvrage récent ( 1) étouf-
~ C/ fé par le terrorisme intellectuel
les millions de chômeurs de ces
faux clercs gauchards !! Et pour-
Ed. La Bruyère,
128 rue de Belkvitle, n
1-,,
. de la gauche dominante. tant, applaudis par le maire corn- 75020 Paris \ J
r.
~~
,.r")j--;.,
L E LIBRE. J OURNAL page 12 N° 58 D U 1 ER FEVRIER 1995
~r<;-,J~~7f<'.,
...., ~r~ ?3
De guerre lasse
par Nicolas Bonnal
Au pays de Nerval
I y a toujours un moment dans fameux mot sanscrit karma. Le nommée seira et, chez les anciens

I
l'enfance à partir duquel l'ima- chant est fondamental dans la tradi- peuples helléniques, le soleil s'appe-
gination se crée une géogra- tion des troubadours comme dans lait seir", écrit Fulcanelli dansLes
phie magique. C'est dans la littérature initiatique du Moyen demeures philosophales.
l'œuvre de Nerval que ce phé- Age, pour qui le "carmen galli", la Le déguisement permet aussi à
nomène apparaît avec le plus d'acui- Langue des Oiseaux , chantée par Nerval de se transporter in illo tem-
té. Nerval, qui assiste à la révolution Tristan dans la forêt de Marrais, est pore, c'est-à-dire avant les temps
industrielle et à la destruction du celle des états supérieurs de l'être. révolutionnaires ; c'est la fameuse
monde de nos pères (qu'aurait-il dit, Peu après, le jeune Labrunie scène de travestissement ch ez la
qu'aurait-il fait en voyant ce que l'on entend la belle Adrienne : "avec la vieille tante, où, avec Sylvie, "com-
a fait depuis sur le plan humain et voix pénétrante, légèrement voilée, me dans le cantique de !'Ecclésias-
urbain de l'Ile-de-France ?), tente de comme celle des filles de ce pays te, nous étions l'époux et l'épouse
se réfugier dans la niche du temps. brumeux, elle chanta une de ces pour tout un beau matin d'été".
Fuyant le Paris de la Restaura- anciennes romances pleines de L'évocation de ce texte mystique, à
tion, il hante la cour d'un château mélancolie et d'amour, qui racon- qui saint Bernard consacra cent dix
du temps de Henri IV, entre comme tent toujours les malheurs d'une sermons, est •aussi riche de significa-
Lancelot dans des rondes magiques, princesse enfermée dans sa tour par tions.
héritages de fêtes druidiques ances- la volonté d'un père qui la punit Bien entendu, une telle fascina-
tral es, "au cours desquelles de d'avoir aimé". Par la suite, le jeune tion pour "le mystère des anciens
jeunes filles dansaient sur la pelou- homme couronne les tresses d'or temps" est sanctionnée : Sylvie va
se en chantant de vieux airs trans- de cette jeune fille "qui ressemblait s'amouracher d'un "grand frisé" ;
mis par leurs mères", au temps où à la Béatrice de Dante". Adrienne, retirée dans un couvent,
les mères et les pères transmet- Le symbolisme solaire de la tres- meurt avant l'âge de vingt ans,
taient quelque chose à leurs se blonde est connu ; mais moins jugée trop pure pour ce monde ; et
enfants. l'alchimique : "les tresses de la che- Nerval lui-même finira ses jours
Comme souvent chez Nerval, les velure, hiéroglyphes du rayonne- dans une rue obscure de Paris, pen-
chants nous relient au passé. On ment solaire, indiquent que l'Œuvre, du comme le personnage de la dou-
sait qu'en latin chant se dit "car- soumise à l'influence de l'astre, ne zième lame des Tarots, pendu dans
men", mot qui désigne également la peut s'exécuter sans la collaboration une rue aujourd'hui aussi disparue
prière et que Guénon rapproche du dynamique du soleil. La tresse est que l'ancien monde. 0

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,i
Je désire que mon nom soit communiqué au bénéficiaire O oui O non IJr
ou
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=l=e=v= = .= = == = = =
= e=M=a=g=e=n=ta=,=7=5=0=l=O=F'=.'A=R=IS
rd=d j~
LE U S<Œ J O - AC page 1 3 . N° 58 D U >» rn=»a >995 ~ ~
Les Provinciales
par Anne Bernet

deux des futurs héros de de l'impératrice Eugénie


l'œuvre de son fils. Pour qui recommande le jeune
aggraver les choses, Vin- homme au duc de Morny.
cent Daudet, héritier Désormais, Daudet ne
d'une lignée de magnans mourra plus de faim et,
vivarois, a l'idée avant- comme Morny ne
gardiste de remplacer la l'astreint pas, dans les
soie naturelle par du tis- travaux de secrétariat
su synthétique. Cette qu'il lui a confiés, à une
idée qui, quelques décen- présence très régulière,
nies plus tard, pourrait la carrière du futur écri-
faire sa fortune va en fai- vain ne souffre pas des
re causer sa ruine, catas- impératifs du bureau.
trophe précipitée par la Peu à peu, Daudet
révolution de 1848. devient un jeune journa-
Alphonse a dix ans liste lancé dont les chro-
lorsque ses parents, niques sont bien
ayant perdu jusqu'au der- accueillies au Figaro et
nier sou, quittent Nîmes ailleurs. Il n'empêche
\ et s'installent à Lyon où que Daudet, qui souffre
ils vont vivre, ·sinon dans de problèmes pulmo-
la misère, au moins dans naires (ce fils du Midi ne
. ·' .
la gêne, ce qui parfois, supporte pas le climat
pour un enfant, paraît parisien), reste toujours à
\ pire ... La suite, Daudet la la merci d'un revers de
\_~ racontera dans Le Petit fortune ou de son carac-
Chose, son plus beau tère nonchalant. Au
~ . ., roman et le plus autobio- moindre coup dur, il peut
graphique. Ses humilia- se retrouver transformé
tions de collégien pauvre, en l'une de ces innom-
puis de pion souffre-dou- brables épaves du jour-
Les tragédies leur d'enfants méchants, nalisme, des arts et de la
son départ pour Paris en littérature qui crèvent la
provençales 1857, la vie de bohème faim sur le pavé de Paris.
qu'il partage avec son frè- La seconde chance
d'Alphonse Daudet re Ernest, l'argent qui d'Alphonse, c'est d'être
manque toujours et son délicieusement beau.
collage avec une fille Son air gracieux de myo-
'histoire d'Alphon- pétuels d'une mère très dont il ne pourra plus se pe romantique émeut

L se Daudet com-
mence de manière
singulièremeht triste et il
pieuse qui finit par res-
sembler à la Mater dolo-
rosa. L'autre cause des
défaire ...
La première chance
d'Alphonse Daudet, il la
l'une de ses jeunes
consœurs, Julia Allard,
critique littéraire mais
s'en fallut de peu qu'elle larmes intarissables de doit à son jeune talent. A femme de tête et fille de
ne se poursuive aussi Mme Daudet tient au l'instar de tous les écri- bourgeois fortunés ...
tristement. li naît en caractère de son mari. vains en herbe, Daudet Julia s'y prend de telle
1840, le 13 mai, à Brave homme au demeu- se croit d'abord poète. A sorte qu'elle parvient à
Nîmes. Il est l'un des dix- rant, Vincent est l'arché- dix-huit ans, il publie une épouser son poète et à
sept enfants de Vincent type du méridional fort plaquette de vers, Les mettre au travail pour de
et Adeline Daudet. Com- en gueule, tel que se Amoureuses, où l'on bon ce Jean de la Lune.
me treize de ses frères et l'imaginent les gens du trouve, par extraordinai- A compter de son maria-
sœurs meurent en bas Nord. li y a déjà en lui du re, de très jolis mor- ge, en 1867, et jusqu'à
C'. âge, Alphonse grandit Tartarin de Tarascon et ceaux. Ce recueil tombe sa mort, trente ans plus
. parmi les sanglots per- du Numa Roumestan : par hasard sous les yeux tard, Daudet ne va pas

~~ LE LIBRE J OURNAL page 14 N° 58 D U l F.R FF.VRTF.R 1995 . 6


~~~..,_1··, /)

(!J"b

cesser d'écrire. Enfin, surtout des Lettres. Les loup l'a mangée .. ... Dau- qu'une œuvre où on net
grâce à l'aide généreuse Lettres, ce sont autant de det refuse cette fin-là, de voyait que des vieilles
de sa belle-famille, il petites comédies, ou de toutes ses forces. II suffit femmes était sinistre.
réussit à assurer aux tragédies, ramassées en de relire l'effroyable " Por- Mais il y a bien autre cho-
siens le pain quotidien en moins de dix pages. Tra- tefeuille de Bixiou " pour se dans ce texte. C'est
attendant le succès, gédies ? Certes, car Dau- en être convaincu. On ne une tragédie classique.
lequel viendra en 187 4 det met en scène des joue pas avec la vie, ni On célèbre les fiançailles
avec un roman oublié vaincus, ce qu'il a craint avec la mort, ni avec du beau Jan, si amoureux
aujourd'hui, f'romontjeu- obscurément de devenir, l'amour, parce que cela que ses parents en
ne et Risler aîné, histoire ce qu'il serait devenu si finit très mal, toujours. oublient leurs préventions
de négociants du Marais. Julia ne s'était pas trou- En quelques para- contre la promise. Et voilà
Cette notoriété subite vée sur sa route ... Des graphes, dans " La dili- qu'en pleine fête arrive le
due à un livre qui n'est vaincus courageux mais gence de Beaucaire ", messager du destin :
certes pas le chef- sans espoirs. De cet état Daud e t peint les pré- l'ancien amant bafoué de
d' œuvre de Daudet don- d'espr it, rien n'est plus mices d'une tragédie. la fiancée . " Vous allez
ne un éclat soudain à ses révélateur que " La Pendant le voyage, un donner votre fils à une
livres précédents : Le chèvre de Monsieur boulanger et son gindre coquine qui a été deux
Petit Chose, Les Lettres Seguin "· De nos jours, (pas son gendre) ans ma maîtresse "· Les
de mon moulin, le livret parce qu'elle est le clas- moquent longuement Estève brisent tout. Et
de L 'Arlésienne, mis en sique absolu de Daudet, leur voisin rémouleur. Le Jan, qui consentit, par
musique par Bizet et dont l'histoire _de la petite pauvre homme est la respect pour ses parents
la Première avait été un chèvre à la barbiche de risée de la ville parce et son nom, dépérit de
four magistral, Tartarin de sous-officier passe pour qu'il ferme les yeux sur chagrin et d'amour ... Au
Tarascon et L es Contes un conte pour enfants .. . les fugues de sa trop jolie point que la mère et le
du lundi. En vérité, les Encore qu'aucune ver- femme. Elle revient tou- père, ravagés pour lui,
livres qui paraîtront sion pouf enfants ne se jours, sa belle ! Et lui, il finissent par céder : " Si
ensuite, quelles que termine sur la mort de la la r e prend ... II l'aime . tu la veux encore, nous te
soient leurs qualités, ne pauvre petite cabrette ! Seulement, à force de la donnerons "· Mais Jan
vaudront pas ceux-là, qui M. Seguin s'arme d'un pleurer et de faire rire, le ne veut plus. " Seule-
n'avaient pas plu ... Étran- bon fusil, arrive et tue le rémouleur, peu à peu, ment, il était trop fier
ge goût du public ... A loup ! Ce n'est pas la remplace cet immense pour rien dire, c'est ce
l'origine, Les Lettres de morale que Daudet vou- amour par une immense qui le tua, le pauvre
mon moulin, réunies en lait. .. La nouvelle s'adres- haine : " La haine, c'est la enfant "· Ne pouvant ni
volume en 1869, sont se à Gringoire, pauvre colère des faibles .. et il cesser d'aimer son Arlé-
des articles et des nou- écrivain bohème qui ne pense à une vengeance sienne, ni cesser de la
velles de&tinés à la pres- veut pas d'une place de terrible. Et, sans rien mépriser, il se tua. " Ce
se. Cela explique leur journaliste arrivé et atti- ajouter, Daudet commen- matin-là, les gens du villa-
brièveté et leur extraordi- tré ... Mais " La chèvre de te simplement : " Si ge se demandèrent qui
naire efficacité. " Qui ne Monsieur Seguin va mon- j'étais la rémouleuse, je pouvait crier ainsi, là-bas,
sut se borner ne sut trer ce que l'on gagne à me méfierais "··· Ce qui du côté du mas d'Estève.
jamais écrire. " Le journa- vouloir être libre " ! Elle en dit plus qu ' un long C'était dans la cour,
lisme, en cela, reste une est pourtant bien coura- discours. C'est qu'on ne devant la table de pierre
école hors pair ! Alphon- geuse, la pauvre bête ! badine pas avec l'hon- couverte de rosée et de
se, qui, parfois, se laisse Elle se bat vaillamment neur, dans cette Proven- sang, la mère toute nue
aller à une sensibilité jusqu'au matin : " Non ce encore patriarcale . qui se lamentait, avec son
exacerbée au point de pas qu'elle eût l'espoir de Qu'on en juge avec " Le enfant mort sur les bras"·
frôler la sensiblerie ou à tuer le loup - , les secret de Maître Cor- On peut avoir lu cent fois
jouer maladroitement les chèvres ne tuent pas le nille ", qui ne veut pas L 'Arlésienne, ces der-
moralisateurs, quand il loup .. . .. mais pour la avouer qu'il n'a plus de nières lignes dénuées de
est tenu par la place et ·1e beauté du geste. Ce que travail. Mais surtout avec tout spectaculaire, cette
nombre de colonnes Daudet, à l'abri dans L 'Arlésienne. simple image de pietà
allouées à sa prose, est l'étable de Julia-Monsieur La prodigieuse trou - paysanne qui ne s'est
prodigieusement effica- Seguin veut dire, c'est vaille de L 'Arlésienne, même pas habillée pro-
ce, bref et terrible. Cela que c ertains plaisirs se tout le monde le sait, voque toujours la même
serait vrai des Contes du paient finalement trop c'est de ne jamais mettre émotion. Et certains
Lundi, désormais moins cher. " Et, au matin, le la jeune fille en scène ; ce croient qu'Alphonse
célèbres mais pourtant loup l'a mangée. Tu qui fit tomber la pièce, la Daudet est un auteur ,~ ~r
extraordinaires ; cela l'est entends, Gringoire : le critique ayant gémi léger et mineur.. . \ ·

L E LIBRE J OURNAL page 1 5 N° ';8 D lJ I i-:n FEVRI ER 1995 ~ ~~~


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Auteur de bandes dessi• C'était un Romain, rejeton de la noble famil-
nées depuis vingt ans, bien sûr, puisque 1e Baglioni qui a réelle-
Gilles Chaillet est le l'histoire romaine ment existé. Le "Palazzo
"père" de Vasco Baglio• me passionnait. Baglioni" est toujours
ni, jeune banquier aven• Mais bien vite j'ai visible à Sienne.
tureux du Moyen Age. compris que je ris-
Un héros dans la quais de faire un Banquier, n'est-ce pas un
meHleure tradition de la second Alix. Pour métier un peu terne
belle bande dessinée et éviter cela, j'ai pour un aventurier de
un guide attrayant pour choisi un style tota- BD?
les adolescents.qui lement différent : Au contraire. Le choix de
découvrent l'histoire de un mélange de cette profession offre des
l'Occident chrétien personnages à la possibilités immenses
médiéval. Giraud, le génial sur le plan de la variété
dessinateur de créative. N'oubliez pas
Le Libre Journal : "Bl-ueberry" évo- que le plus fameux ban-
Gilles Chaillet, comment luant dans un quier voyageur fut Marco
êtes-vous venu à la bande décor à la Jacques Polo ...
li .
dessinée? Martin. Le tout Ces gens, dès leur jeune
l~~ sans le talent d e âge, parcouraient en tous
GILLES CHAILLBT : A
sept ans, j'ai été ébloui par
Ui~~~-- ---- Giraud ni de Mar-
tin. Le résultat ne
sens le monde connu au
Moyen Age. Ce qui me
la découverte d' "Alix" me convint pas du permet de promener
dans le journal Tintin.et je
n'ai eu de cesse de pré-
_(J~[~ tout.et j 'abandon-
nai.
mon Vasco dans tout
l'Occident chrétien
senter mes propres des- Puis, en 1979, le médiéval et même au-
sins à un éditeur. Plus tard, Sans trop y croire, j'ai fait Lombard me demanda delà.
grâce à une camarade, de un essai. Pour moi, Mon- de créer un personnage
classe dont le papa était sieur Martin était inéga- pour le journal Tintin . Dans votre dernier
ami de Georges Dargaud, lable et reprendre Lefranc Aussitôt, j'ai repensé à album, il se contente de
je suis devenu maquettiste me paraissait un peu fou. Vasco mais, ayant lu Les Londres. Ce n'est pas un
dans ce monument de Quinze jours après, j'étais Rois maudits de Maurice bien grand périple ...
l'édition de BD. invité en Belgique par les Druon ainsi que l'œuvre De nos jours, c'est un tra-
Ce travail technique et les éditions Casterman pour d'un archéologue intitu- jet en métro . Mais au
rencontres quotidiennes faire la connaissance de lée La Rome médiévale, XIVe siècle, c'était une
avec les dessinateurs Jacques Martin et voilà ! j ' avais trouvé passion- aventure. Et puis, je peux
m'ont fait découvrir le nant et original le milieu vous le dire, son voyage
métier sous deux aspects : N'est-il pas difficile de tra- des banquiers du Moyen conduira Vasco à Paris
.la scène, si j'ose dire, et vailler avec un "Maître" au Age évoqué par Maurice qu'il découvrira dans Sor-
les coulisses. caractère aussi fort que Druon. En outre, la Rome tilèges, l'album auquel je
Jacques Martin ? du Moyen Age n'ayant mets la dernière main et
Mais comment êtes-vous li m 'a fallu beaucoup de jamais été traitée en BD, qui sera la suite et la fin
passé des coulisses à la courage, d'application et je ne risquais pas de "col- de l'aventure commen-
· scène? d'humilité mais je ne lision" avec un confrère. cée · dans Les Fossoyeurs
Après douze ans d'appren- regrette rien. Pas même Et puis j'avais découvert de Belzébuth.
tissage "sur le tas", en les moments difficiles, car dans La Rome médiévale
1976, j'ai su que Jacques sije n'étais pas passé sous un personnage fascinant, Vasco. Les Fossoyeurs de
Martin, le père du Romain la férule de Jacques, je Cola di Rienzo, que j'ai Belzébuth, par Gilles
"Ali x " et l'homme qui serais toujours maquettis- mis en scène dans le pre- Chaillet, aux Editions du
m'avait fait aimer la bande
dessinée, cherchait quel-
te. mier album.
C'est ce choc de lectures
Lombard.
Lire aussi : Le petit Vasco i
i qu'un pour reprendre la
. série Lefranc, un person-
nage de journaliste
Comment votre personna-
ge, Vasco, a-t-il vu le jour ?
J'ai créé Vasco en 1970 à
et de fascinations qui a
projeté Vasco de l'Empire
dans le Moyen Age. li est
illustré, de Luc Révillon, . _
aux Editions du Lom-
bard. 11,
contemporain.créé par peu près, alors que j'étais devenu commis de Propos recueillis par ,r-. }
lui. encore chez Dargaud. banque au XIVe siècle et Michel Dejlandre \ .
I'':.;
~~~ LE LIBRE JOURNAL page 1 7 N° 58 D U l ER FEVRIER 1995 ~ ~~4P~
. ,.,.'\11..1, .,
CVidÏo
« SERIAI.. MOTIIER >,
C'est à lire
Filin de John Waters, avec Kathleen Turner
John Waters est tm réalisateur fort original,
à qui Pon doit des films tels que ,< ery.
Baby ;, ou « Hairspray ,, . Son goût pour Qar
l'humour noir est confinné par sa dernière
prestation cinématographique intitulée
Michel Tieflandre
« Serial Mother », Cette histoire est celle
d'une mère de famille qui ne supporte pas
que son époux et ses enfants subissent la
moindre contrariété. Aussi as.sassine-t-elle le
garçon qui a plaqué sa fille adorée ou le cas-
es auditeurs du

L
se-pieds qui a gâché le samedi de repos de
son chirurgien-dentiste de mari. Comédie "Libre Journal
grinçante, « Serial Mother » se doit d'être vu de Serge de FrançoisMarie ALGOUD
au second degré. Original et décapàllt, ce Beketch" (chaque
film déconcertera plus d'un spectateur. mercredi sur Radio
Mais n'est-ce pas le rôle du septième art que Courtoisie) connais-
de déranger de temps à autre les habi- sent François Marie
tudes? Algoud et le combat
(Distribution : Filin Office.) qu'il mène pour la
jeunesse.
« L'IRRFSOLU » La mort de sa fille
Filin de Jean-Pierre Roussin Véronique à l'âge de
avecVmcentLindon vingt-quatre ans fut
Un jeune auteur dramatique, François un choc terrible mais
Roussel, est un personnage digne des Carac- cette f arnille chrétien-
tères de La Bruyère. Son signe distinctif ? ne accepta cette
L'irrésolution. épreuve divine et cel-
Son cœur balance entre trois jeunes le qui se destinait à
femmes et, lorsqu'il est plus attiré par une l'éducation des
d'entre elles, il ne sait comment quitter les jeunes paumés
deux autres. L'irrésolu aurait pu être égale- devint l'inspiratrice
ment le fil conducteur d'une pièce de Mari- de son père. A travers
vaux. En bref, ce film sans prétention se cet admirable ouvra-
laisse voir agréablement, même s'il ne laisse- ge, François Marie t>cfourf"f,i,
de l1•11r ldèat,
ra pas une place importante dans les Algoud rappelle qu'à
de tr,ujm11•11,
annales cinématographiques. travers les siècles il t't th fllfl{tlÜ'THllll'
(Distribution : Delta Vidéo.) s' est toujours trouvé
des jeui{ es prêts à
,, AU NOM DU PERE » vivre et à mourir chré-
Ftlm de Jim Sheridan, tiennement. Certains
avec Daniel Day-Lewis de ces modèles,
Il ne fait pas bort être catholique et irlandais telles sainte Bernadette Soubirous de renier sa foi en Jésus-Christ.
anroyaume de la Perfide Albion. Ce filin ou sainte Blandine, sont connus du Tahir Iqbal, chrétien pakistanais,
retrace l'histoire véridique d'un jeune délin· grand public. L'auteur a bien sûr mourut en prison en juillet 1992,
quant de Belfast qui, débarqué à Londres, consacré des paragraphes à ces c'est-à-dire il y a moins de trois ans,
fut pris pour un des poséurs de bombes de saints "médiatisés" mais il s'est sur- empoisonné par des musulmans
l'IRA. Bien que son innocence eût été proue tout attaché à nous faire connaître fanatiques qui n'avaient pas suppor-
vée, 1a police britannique occulta le témoin d'autres jeunes à travers le monde, té sa conversion : Le Vietnam fut
qui l'innocentait. Condamné à la réclusion tout aussi attachants et émouvants. également terre de chrétienté et
perpétuelle, il vit toute sa famille emprison- Si l'Europe fut terre de sainteté et de bien des catéchistes périrent en rai-
née pour complicité et son père, honnête béatitude du fait des persécutions son de leur foi. Citons parmi eux
homme et catholique ferV'ent, mourut der- romaines du début de la chrétienté, Paul Mi, Pierre Duong et Pierre Truat
rière les barreaux. Le travail acharné d'une les autres continents ont, depuis, fouettés à mort à coups de rotin
avocate permit de {aire éclater la vérité connu leurs martyrs. puis étranglés en 1838 pour avoir ·
quinze ans plus tard. Filin poignant, « Au Ainsi, en Afrique, le jeune Ougan- refusé de marcher sur un crucifix.
nom du Père » est un des grands films de la dais Mgaba Tuzinde mourut à Ces trois jeunes gens furent
décennie. A voir absolument. 17 ans, en 1886, pour avoir refusé canonisés en 1988. La Révolution
(Distribution: Universal CIC Vidéo.)
LE LIBRE J OURNAL page 18 N° 58 DU l ER FEVRIER 1995 ~
française ne se priva pas d' exac- la demande des Cosaques, pour la figurer dans toutes les biblio-
tions à l'encontre des chrétiens et délivrance du joug soviétique. thèques familiales pour l'édifica-
maints prêtres et croyants périrent, Qu'ils soient japonais, tuni- tion des adultes mais surtout des
impitoyablement massacrés. siens, ougandais, turcs, anglais ou enfants et adolescents qui refusent
Le présent ouvrage retranscrit français, François Marie Algo.u d la permissivité, la drogue et la
d'ailleurs l'admirable discours pro- s'est attaché à faire connaître non pourriture étalée complaisamment
noncé par Alexandre Soljénitsyne seulement le nom de ces jeunes sur les murs et les écrans. Un livre
lors de l'inauguration du mémc;>rial saints mais également à relater les inoubliable. 0
des Lucs-sur-Boulogne le 25 sep- circonstances de leur martyre, en 1600 Jeunes Saints, Jeunes
tembre 1993. La Révolution sovié- précisant à chaque fois que cela Témoins, de François Marie
tique fut "digne" de son aînée en était possible la date de leur retour Algoud,. 640 pages,.185 F + 26 F de
massacrant croyants et prêtres, à Dieu. frais de port.
parmi lesquels Ivanov, égorgé au Cet ouvrage admirable, fruit de A commander à la Cité Vivante,
printemps 1918 pour avoir prié, à plusieurs années de travail, devrait BP 421, 78304 Poissy Cedex.

« LE CANON » · sa superbe secrétaire, Della Street, et « CUISINE DES G~DS-MERES


par Cecil Scott Forester de son ami détective privé, Mason se PIED-NOIR »
sort haut la main des pires situations. d'Evelyne et Ambroise N avarro
1808 : l'Espagne s'est soulevée contre Intrépide défenseur du faible, de
l'occupant français. Mais les guerille- l'opprimé, de la veuve et de l'orphelin, Plus de trente ans après le drame de
ros mal organisés et les armées royales il fait toujours triompher le bon droit, l'abandon, l'Algérie française reste enco-
reculent devant la puissance napoléo- quitte à prendre tous les risques. Sept re vivante dans les cœurs, les têtes mais
nienne. Au milieu de la retraite, sur aventures de ce paladin des temps aussi dans les habitudes gourmandes . .
une_mauvaise route de Galice, un régi- modernes en un seul volume : les ama- Cependant la merveilleuse cuisine de "là-
ment d'artillerie abandonne un canon teurs vont pleurer de joie. bas", abatardie et affadie par l'exode, a
de dix-huit, une pièce monstrueuse. perdu ses parfums et ses saveurs. C'est
Des partisans s'en emparent. Désor- Omnibus ; Presses de la Cité ; 950 p. ; donc un véritable travail de "restaura-
mais, passant de chef en chef, le canon 135 F. tion" Gamais le mot n'a mieux convenu)
fantastique, qui a tendance à rendre qu'ont effectué Evelyne et Ambroise
ses propriétaires dangereusement Navarro en retrouvant les recettes les
mégalomanes, va symboliser la mort, « CUEILLE LE JOUR » plus anciennes et les plus oubliées, mais
l'horreur, la destruction. C.S. Forester par Richard Morgiève surtout les secrets les mieux gardés de
était l'auteur d'une série mythique du cette cuisine si cosmopolite dans ses ori-
roman maritime, Les Aventures du Emilie a vingt-et-un ans. Sa mère et son gines et si enracinée dans sa tradition.
capitaine Hornblower. Egalement celui médecin, qui la tiennent séquestrée
d'African Queen, porté à l'écran avec dans la propriété familiale perdue sur Ed. Jean Curutchet-Harriet.
Bogart et Katherine Hepburn. Le un causse, disent qu'elle est folle. Elle,
Canon n'est certainement pas son chef- elle se dit victime d'une machination
d'œuvre. Prétexte à raconter la guerre montée par sa mère qui la hait. Dans « TREZ CANDIDATS »
d'Espagne pour un auteur passionné son journal, elle raconte les abomi- par Trez
de l'époque impériale mais qui oublie nables sévices dont elle aurait été la
de construire une intrigue et de don- victime jusqu'à la mort de la domes- Comme chaque année, Trez, le formi-
ner de la consistance à ses person- tique, et la maladie qui transforme peu dable dessinateur de France-Soir, livre le
nages ... à peu sa mère en infirme. Elle raconte meilleur de sa production. A l'évidence,
aussi sa rencontre avec l'homme au l'approche de la présidentielle l'inspire
Phébus ; 235 p. ; 128 F. cheval gris en qui elle reconnaît le et, si son rire est à l'évidence orienté, il
grand amour qu'elle a toujours espéré. ne ménage pas pour autant ses amis. A
Mais ce mystérieux cavalier n'est-il pas noter un irrésistible portrait de Balladur
« PERRY MASON » le produit de sa folie ? Aucun esprit déchiffrant les réponses au "Question-
par Erie Stanley Garner cartésien ne peut se sentir à l'aise dans naire des jeunes" avec ce seul commen-
cette histoire émaillée, de surcroît, des taire: "Petits cons !"
On ne présente plus Maître Mason, fantasmes d'une jeune personne pas Il y a des moments où le dessin d'humour
avocat peu conformiste et as du bar- très équilibrée ... devient du reportage sur le vif.
reau de Californie, l'homme qui n'a
jamais perdu une cause! Avec l'aide de Laffont ; 150 p. ; 99 F. Editions Criterion.

L E LIBRE JOURNAL page 19 N° 58 D U lER FEVRIER 1995 ~


'.J La catin déchaînée
g A soixante ans, la télé est une vieille catin
Fidèle
reconvertie~ dame d'œuvr_e~: bouffi~, ridée par Serge
et barbante. Vieux amants, vieilles miseres,
poussiéreuses confidences, radot:ages salaces, SAMEDI 4 FEVRIER ont visiblement entre-
1armes sur le pauvre monde, complaisance TF1 20045 pris un retour vers leurs
myope pour le miroir écaillé où elle croit " Supennecs " racines. A noter au
reu-ouver sa jeunesse. Tel est son ordinaire. Mille excuses à nombre des reportages
Dame Télé ~âtouille. . Patrick Sébastien. Je de ce soir un document
A force, le teléspect:ateur professionnel ne voit croyais vraiment que sur la guenon Washoe
plus par l'éu-ange lucarne maçonnée dans le l'on ne pouvait pas aller qui parle le langage des
plus loin que "Super- signes. C'était l'occa-
mur des lament:ations que jupons douteux et mecs" ou "Supernanas" . sion ou jamais de faire
rides encrassées. ll n'entend plus que jéré- dans la vulgarité. Faux : venir la charmante
miades et gloussements a~ects. Nagui, avec "N'oubliez mademoiselle Laborie
Gavé, saoulé, abruti de 'reality-shows ", de pas votre brosse à que les chaînes nous
"HLPS" (heures les plus sombres), de docu- dents" enfonce littérale- refilent dès que Gaillot-
ments "politi-corrects ", de faux duels, de ment l'imitateur. évêque ou Mimi Mathis
débats u-uqués, d'avariétés, d'animateurs à Je ne pourrai jamais sont retenus par un gala
menton bleu et de films massacrés à la u-onçon- plus voir Elkabbach en province. Personne
sans penser que le "pré- n'y a pensé. C'est dom-
neuse par la pub toniu-uante, il brise ses sident du Service mage : personnelle-
chaînes. public" couvre de son ment, comme cousine,
Mais,fidèle au poste, c'est pour s'arrimer au autorité une émission je la préfère mille fois à
câble, à "Ciné.fil", "Planète" ou "Canal jim- où Nagui propose du mademoiselle Washoe.
fric à/ un jeune homme
"!!t;;:éfil": Le cinéma des années 30 à 60, le pour reconnaître les LUNDI 6 FEVRIER
bonheur façon "Fanfan la Tulipe" dont l'admi- seins de sa fiancée par- TOUS A LA MUTU !
rable, la crist:alline, la lumineuse photographie mi une demi-douzaine Pas de télé
de paires de nichons Ce soir, à la Mutuali-
due à Christian Mau-as arrachait, l'auu-e soir, té, nous célébrons en
exhibés par les trous
des cris d'admiration à un adolescent "accro" d'un paravent. famille les souvenirs
du'film d'horreur et qui n 'avai!J<!-mais imagi- Encore une fois, je mêlés de Robert Bra-
né que le noir et blanc puisse offrir de si ,, me demande vraiment sillach et des "morts de
douces splendeurs. , · ,.. ce qu'attendent les Hali- février" qu'il chanta.
"Planète" : documents contemporains ou histo- mi et autres féministes Brasillach mourut voilà
riques (les HLPS y sont mais le zapping néga- pour aller corriger ces cinquante ans sous les
tionniste n'est pas encore passible âu pilori); porcs. balles d'un peloton
Messieurs et vous, français en criant :
grandes séries américaines sur l'Ouest sauva- "Courage... Vive la Fran-
mesdames leurs com-
g_e, les pirates, l'aventure de l'informatique; plices silencieuses, je ce !" Onze ans plus tôt,
plms animaliers,, a'!lglo-a~u-aliens ; ethno- vous le dis comme je le vingt patriotes étaient
report:ag_es du !f,enia1 Christophe de Ponifilly. pense : vous me rendez tués par la police parce
"Canal jimmy ' : une poubelle au u-ésor où, malade. qu'ils clamaient trop
enu-e inextricables zézaiements et bla-bla fort leur dégoût du régi-
conventionnel de "chronigueurs ", on hurle de DIMANCHE 5 FEVRIER me des pourris.
rire (deuxième degré obligatoire) aux amou- ARTE -Il ne s'agissait pour-
rettes torrides mais strictement "politically-cor- Soirée thématique . tant que des assassi-
" /Vos cousins nats de Stavisky, cor-
rect" de Martin Tupper; on s 'a6îme, hilare, les singes» rupteur de trois sous
dans les imbroglios t:almudiques (mais non Que certains descen- qui, aujourd'hui, n'au-
moins PC) de Seinfeld et on part:age le su-ess dent du singe ne fait rait même pas les
des flics de "N. Y. Police Blues". pas l'ombre d'un doute. moyens de s'offrir une

1
:f
W!
Désormais, dans .ces pages, on parlera aussi
' du "Câble".

1

Ça ne gênera pas grand monde puisque la


plupart de nos lecteurs n'a même pas la télé.
Il suffit de regarder · la
télé pour s'en
convaincre et il en est
même plusieurs, que
minute d'entretien per-
sonnel avec un ministre
de Balladur, et du
conseiller Prince qui,
l'on pourrait citer et qui pourtant, n'était ni ami
c~\
~
.,.t.cli('" -
,ci;<~~~~ LE LIBRE JOURNAL page 20 N° 58 DU lER FEVRIER 1995
Et puis, quand nous tous les

au poste présentera-t-on un repor-


tage sur l'épouvante et la
souffrance des victimes
au moment où leurs
assassins les torturaient,
crimes qu'on voudra. {0
De l' Agatha pur
jus : dépaysant, drôle,
frissonnant et luxueux.
Que demande le a
(~

de Beketch et sur l'horreur, la détres-


se et le désespoi r des
peuple ?

parents à qui l'on annon- SAMEDI 11 FEVRIER


du Président, ni son eu le choix entre l'avène- ce dans quelles circons- F2 22045
financier véreux, ni son . ment du règne social de tances abominables leur " Les Enfants
ancien premier ministre Notre Seigneur et la vic- fils, leur filles, leur fem- de la télé"
engraissé. toire des Libertins. me ont été immolés à la Si l'on considère la lis-
L'affrontement, gigan- fureur d'un fauve te des invités, depuis le
MARDI 7 FEVRIER tesque dans ses consé- humain? début, on n'est pas éton-
AR.TE 23000 quences, fut sans doute On me trouvera sans né que cette émission
" MétropoHs 11 le premier dans l'histoire doute un cœur glacé, fasse appel à la m émoire.
" Métropolis" est le à faire appel aux mais, depuis que ma C'est une espèce de label ·
genre de film que l'on méthodes de la propa- femme a failli être violée déposé. On regrettera
croit avoir vu dix fois et gande. et assassinée par un fou que le charme et le talent
que l'on découvre avec Contre Vincent de furieux en liberté, ce gen- de Pierre Tèhernia soient
stupeur lorsque l'on se Paul, les Libertins, para- re de pleurnicherie télévi- parasités par une espèce
décide à le re-voir. C'est doxal em en t alliés aux sée ne parvient pas à de "saprofite" du nom
évidemment un chef- Jansénistes, firent circu- m'arracher le moindre d'Arthur.
d'œuvre. Mais beaucoup ler le bruit qu'il était une élan de compassion .
moins ennuyeux qu'on sorte de nouveau Savo; J'aurais même tendance DIMANCHE 12 FEVRIER
pourrait le croire. Cette narole, animateur d'une à trouver que ces brutes F2 20050
version "modernisée" "cabale des dévots". n'en bavent pas assez. " L'inspecteur ne
par Moroder montre Après sa mort, Molière Je n'en souhaite évi- renonce jamais "
cependant, par l'insistan- forgea contre son œuvre demment pas autant à En vertu du vieux et
ce avec laquelle chaque l'arme de la dérision. Ce Nahon, Benyamin et èom- satanique principe
image est "appuyée", par fut Tartuffe dont, quatre pagnie. J'aimerais seule- d'inversion, c'est juste-
un effet sonore; que les ans après la mort de ment qu'ils fassent ment après ce film intitulé
réalisateurs d'aujour- Monsieur Vincent, la montre d'un peu plus "L'inspecteur ne renonce
d'hui prennent les spec- "Compagnie du Saint d'esprit de justice dans la jamais" que Clint East-
tateurs pour des imbé- Sacrement", société trop commode proclama- wood renonça. Ou, plus
ciles. On ne peut pas pieuse de contre-réforme tion de leurs bons senti- précisément, battit en
vraiment dire que c'est catholique qui se récla- ments. retraite et en rase cam-
une découverte ... mait de son patronage, pagne devant le déchaî-
devait être mortellement VENDKEDilOFEVRIER nement des lobbies et
MERCREDI 8 FEVRIER frappée. M6 20045 des ligues "politiquement
La 5 13030 " L'Enigme du Caire ,; correctes" mises en
" Monsieur Vincent 11 JEUDI 9 FEVRIER D'après le roman fureur par les deux pre-
L'un des plus beaux F2 21005 d'Agatha Christie, les miers volets de la ~érie.
rôles de Pierre Fresnay. " Envoyé spécial " mésaventures d'une jeu- D'un seul coup, donc, le
Mais totalement a-histo- Visite des "couloirs de ne et belle photographe flic pur et dur, le vengeur
rique. la mort" d'une prison du amencaine que son implacable, le "robot-cop"
Le vrai Vincent de Missouri (USA) où sont objectif trop curieux humain dont le principal
Paul était bien plus enfermés les plus vio - entraîne dans bien des argument dialectique
proche de la haute figure lents et les plus dange- m1seres. Cependant, était : "Ceci est un
de Monseigneur Lefebvre reux condamnés de l'essentiel de l'action se Magnum 44, l'arme de
que de l'espèce d'Abbé l'Etat. déroulant dans le cadre poing la plus puissante du
Pierre-avant-la-date cam- Une fois de plus, on enchanteur d'un bateau monde", se transforma
pée par l'acteur. chialera sur le sort des de croisière sur le Nil, on en une sorte de baba-cool
Vincent de Paul fut, assassins, violeurs, dépe- n'arrive décidément pas méditatif et lax~ste qui
en effet, l'une des plus ceurs, etc., qui attendent à considérer la jeune per- finit d'ailleurs par s'affi-
fascinantes personnalités leur exécution. sonne comme la victime cher dans la compagnie
spirituelle et politiques Leur sort n'est, certes, d'une atroce machina- ambiguë d'un singe. ~
de la contre-réforme, qui pas enviable mais, voyez tion. Pour ma part, Retour aux sources, e
tenta de sauver la socié-
té française d'une ruptu-
vous, la peine de mort
est justement •faite pour
moyennant une quinzai-
ne de jours dans une
comme dirait (par J;
signes) mademoiselle! ~
re fatale. susciter ce genre de croisière de luxe, je veux Washoe (voir plus n o
PJ7
La France du XVIIe a répulsion. bien être le témoin de haut). '
•. j

LE LIBRE ] O l lRN A L page 21 N° 58 DU l ER FEVRIER 1995 ~ ~-v - ~"',~, ~ ~


Carnets
par Le Salon
de là .Marine•·.
Pierre Monnier
·.·. 'est unplaû~rCjui n'est

Une des manifestations les plus


réjouissantes de notre démocratie est
C o.ffer{Cjue to{,tS {es deux <
. . . . ans. Après avotr lentement
traversé /§s s.àlles ~videmm~nt.
l'organisation périodique d'un "Front
p arquet~esiif:Musée d~Ja
Marine, · •· . ·.
républicain" contre les succès électo-
raux du Front national. Si la formule
f4, ffut n'estguf brisy et
enïbruns,; :hauba,is ef mâ~s .de
"Contre nature" a un sens, c'est bien
.mùa/ne,.poizes et régates/ sp/s et
dans ce cas-là. On' assiste alors à
grues, côrmo,v ns.8:t lames,
l'union sacrée des traditionnels "anti-
Sous toutes les latitudes.
fascistes de toute nature" et des bour-
fi u'. crayon, à l.'eftcre/ à
geois tremblants qui rejoignent les
!;aquarelle, à Phuile.
socialistes et les cocos avec la mine de
celui qui a lâché un bruit incongru
fmp~·essio{Jn~ste,.hypett:~aliste,
dans un salon. Ces braves gens qui ont
expressi?nmste, surre.glzste, aux
toujours cru que "communiste" était
fr;ontière{ de l'abst,;a5t1 la me~eft
un gros mot font le don de leur person-
· toujours tecor;rp17:e11;c~e. P~ur . elre
ne à ce qu'ils croient être la cause de
itnpe/ntre.deM.an-i-ne, i[ tJefay,t
la démocratie et qui n'est que celle des
pas se~lementc:,voir ~f la .
intérêts les plus sordides. JIOitrïn,\ , nifot·éémenf~tre ..•> ; ,.
,mafelot, ilj~u~ètre q,'abord agree
par ar,;êt{mini,st~riêl, pu~s, .
L'émission dominicale de Jacques
1vèntuellement,, qepenr,;,titidaire.
Martin "Le Monde est à vous" réserve
21 .cè titre, on amœsioü, 07: <{§t
aûtoris{ « voyag:er §Ut les ,n?virff
souvent des surprises. Les plus perti-
d\' buerr:è, avec âssùnilationa u .
nents répondeurs aux questions ne
gr;ade cl~ {ieutenantpe v~iss_eau
f~~~~6,n~ii rs • '. y ·• · ·• sont pas toujours ceux que l'on attend.
p our les agréçs etàe capitaine de
·. dot(l.irtèrent bie1 .le sinis.tre Des cuisiniers se sont un jour montrés
fa.qtf:d~ étrfi1per!dû'. >;···. . . côr1;ette.poul les titulaires.
particulièrement brillants. Tout récem-
if
~i~:~!Jtès.q1+7épqer; chavir~p,eµ à. . . ·. ment, une équipe de journalistes du
fe privilègipoûr 9es peintres
AW+ A.titi çleJe reri:f/;~rte~;.del??e:·e,; la +. Monde a été plutôt minable. A la ques-
bàurlin'gu1,urs ?AccomP.,çi~~er leur
ra~îf.fR~ aB.r:,tt(t'. Sl3$.f[Olf cf~!3TIY(f88S .. • tion : "Quel directeur de journal a par- si~natu,:e d'une ~'1:cr:Efr >'\,.
· • ~n}~iAFaer~iru.c:w,:8*,: z..:0!7:évacua les; tagé l'exil de Louise Michel en Nouvel-
Cette année, ils iJ1it,amplè1J1:1iJt
.qÙi,tzi.m{{leJonne{ de·t1(tSé.en~rées eii ûlust~·é Rouen èt l'Armadâ'de la
z· . 'mtne cle [q pqte dentifj·ice . le-Calédonie : Rochefort, Girardin ou
Villemessant ?" l'académicien du Mon-
Libertef, e(l/uil{et ~4. T~ls / ....
t d'Wi tub(f}'. DM·esc9uades cl13 GJuseau-La,nauve,/iâmbourg, • ·
· •· ·•· zr.if[S bisog1èrertt,ioM et n~ât de a jeté: "Villemessant".
[oaennelfingf(.jg·qud,.SchiiJT ou
fes;.f~âi;s .cirte'cinq uantei.sÏ;); < '$ebire, chaoun se(qg. son t.afent.
H••·. o~t.e. à{esàbstr~er; 9uator~\. · {ly g missi les . homl'f:tgg·es ;1-ux
.· ~tJ~[l!of~;i:i~::/~ ticlè(;e~r ge ~ers Je trouve dans Paris-Match la cita-
tion d'un "poème oublié" qui me g11oiens : EJu~ène-ly9yù Gill?t,
·~et tr;ePA•fl:~1 rernarqyable.co{?~:(s':3, puJea11:

;:i1!1
réjouit parce qu'il s'agit d'un de mes
plus jolis souvenirs d'enfance. En
~e{le11;;.i~ipressw~iuste. fstRyl){.x
1924 ou 25, j'étais én troisième. Le
,lês .bleu§, nQp1-9reu.1:,.pp,rmi
.-... , .. , -.-·
jeune professeur, Paul Avisseau, qui
lesquels il fai1tJmuàerla, 1;3.lèv1. t
Allez sillonner;les mers ... . d'~w{e ·
0

était chargé du discours de distribution


des prix nous révélait cette "carte pos-
{et les aqtres) a« f f:3{ais de ·
Chaillot. . .
tale" qui n'a jamais cessé de chanter
dans mon souvenir. .. "Outwards"
"L' A-rmand-Behic, des Messageries
Maritimes, file quatorze nœuds sur
!'Océan Indien ... " fl q,ce dwTrocadéro, l;aris 16e.
.Jrts~m~rdir.d(t•• ·' ·.· · · · ·
Le journal de Séraphin Grigneux .cfîers •frèr'êS .
9Mes bien
« Homme de lettres »
Carmen
par .e gravis /es septétx1geS/ suivis le ..

Daniel Raffard de Brienne J çouloir Î]es anciennés cha. mbres


de bonnes. La porte n'étaitpas
·jèrmée. J'entrai dans la minuscule
nuirt§arde de 3 mètrês sur 4, éûairée
LE 3 JANVIBK 1995 affront pour tous ces amis volume de souvenirs sur par la télé. Aufonc4 sousja fenètre, h
La lecture du livre de du peuple qui, comme lesquels son imagination Cage qux piseaux, posée sw·uÎÎ bu/Jet
Poncins m'a décidément Mitterrand et Fabius, trébuchait. enfonnica des 012nées 60 complèt4-
troublé. Je pense à ces s'obligent à supporter à ment délabré. Unpeu en avant du
bons serviteurs de l'Etat, nos f~ais une vie de luxe LE 9 JANVIER 1995 bufj-èt, unHdeau suspendu sur toute la
contraints de mener une qui leur répugne certaine- J ' ai vu X... Très largew; mais ouvertçuiïnilieu comme
vie fastueuse avec le pro- ment. Il ne serait ni aimable. Il m'a dit qu'il au g1dgndl, déliinüe,ù n coin cuisine.
duit des impôts. Si l'on décent ni courageux que me faudrait commencer
Laquelle co11Siste en un Cf1mping-guz1
deux casseroles épôuvantables et un
excepte quelques indivi- je ne fasse pas comme par militer dans son parti. lavaborem,plid'usiènst1es, A gauche,Je
dus de droite, nos élus et eux. De toute manière, Cela consisterait à coller litjamaîs défait, èncombré de.coussins
hauts fonctionnaires sor- Dieu merci (s'il existe), il des affiches au moment etde sacs plastique. Nos vieux, eti ~{fet1 ·
tent de ces saines n'est pas question que je, des élections et à tenir dorment assis. Au-dessus du lit,sus- '
. couches populaires où un me lance dans la poli- des permanences entre- pendues aù mw~deux statues dë .
sou est un sou. Combien tique. J'ai mieux à faire temps. "Le secret", m 'a-t-il Matie.et Joseph, style nwderno-r~gliste.
doivent-ils souffrir de avec la littérature. confié, "c'est d'être tou- A droite) une série détrois cormfwdé§.
vivre dans des palais jours là. Comme cela, si disparates supportant la télé, des
somptueux où le moindre LE 5 JANVIER 1995 un jour il manque un cartons et, au centre, !.a crèche.Au-
de leurs caprices coûte Et pourquoi renonce- nom à la fin d'une liste de dessus de.fa.crèche, l'étagèrepu.1:
des millions de francs rais-je à faire une carriè- candidats, on pensera à
souvenù's , aux cadeaux im,.t~es et aux
itnages pieus~s, dônt 11IÎ.ScÙ;ré-Cœur.<
lourds prélevés sur les re politique ? La littératu- mettre le vôtre". Et il m'a "fl ne m'a jamais guittte.et toujdurs
salaires des travailleurs ! re qui me nourrit mal expliqué que, !or~ des ptvtégée". Devant le buffet centra~l(flf
Je crois bien que je ne peut fort bien se passer scrutins suivants, mon table roulante où reste une sorte de · .· •·
pourrais m'y faire. S'il de mon talent. Après nom monterait irrésisti- goûter-diner sur un nappe1vn bro~,
m'arrivait par malheur de tout, je suis "politique- blement vers une place entre /a théière et lepetit Cmcifix.E~ H
devenir ministre, je garde- ment correct" et pas plus éligible au rythme de la qu milieu, entre l,e lit et /,a table rou-
rais mon petit trois-pièces sot qu'un autre : je pour- disparition des noms pré- lante: Carmen Elle.est assûe su:F une
et j'irais au bureau dans rais donc me dévouer au cédents. Cela me paraît chaise/ recourbé~ et'assoupie. Cettei '
ma vieille Peugeot. A mes peuple et à la démocra- bien long et aléatoire. Je dame â98ans. Elk est née.ùBop;o.tp.;
réceptions, on ne dresse- tie... si j'en avais suis déçu. J'ai demandé en Cnlornbie. A t çîge de douze œis, "N~
rait qu'un buffet campa- l'envie! si un bon piston ne pou-
voulant p(us être battùe, J'ai. quitté ·
mon pays pieds nfi.S '; éc1ivait-êlle cf.ans.
gnard avec du saucisson vait presser le mouve- Lm poème. Elle épousa un F'rançajs à
sec et du gros rouge ; LE 6 JANVIER 1995 ment. Il a bien voulu Bmxelles. Elle n'eut pas d'enfànts mais,
c'est largement aussi bon J'éprouve toujours la convenir qu'on voyait aux éleva quah-e orphelins àfaris; où çlle
que le caviar et le dom même répulsion pour les meilleurs postes, et jus- Ji.tt ménagère.et termina conâerge. Je.
Pérignon, et c'est plus lambris dorés, les voi- qu'en haut, pas mal de jè,mai laporte denière moi, contour-
sain. tures à chauffeur et les fils, gendres, neveux ou nai difficilement lefauteuil àb,pscule et
festivités à grand appa- maîtresses de ministr~s et m'assis à côté d'elle. "Je sui,s lePèreJ1'< .
LE 4 JANVIER 1995 rat. Mais, ne serait-ce de richards, et aussi un hurlai-je1 repoussant du pied un . . ····
Au fond, je n'avais pas que pour me documen- bon nombre de francs- cafard. "Ah, c'est vous, monpèrt !?
le droit d'écrire ce que j'ai ter en vue d'un roman, maçons ou de membres Comme d'habitude, Cig111)q/e mainqtê
no té hier. D'abord, la je vais tout d e même de certaines communau-
m'injwia. Je n1aijamais vùunvisage
aussi ridé. Je lui p/oposai le Sacrement'
vieille Peugeot, le sàucis- demande r à X ... com - tés. Mais, m'a-t-il juré, il des malac/e,s. Eqe me œndit les mains et ·
son et le gros rouge ne ment on fait pour deve- n'y a. là que des coïnci- reçut l'Onction. Elle se confessa. Com 0

donneraient à nos hôtes nir ministre. Il connaît dences dues à l'excep- m11nia et s'abîmà dàns une actiondf!
étrangers qu'une piètre bien la question pour tionnelle valeur des per- grâce gui dura bien lud6nùwtes, les .
idée de notre République avoir conservé pendant sonnages en question. On mains croisées, serrées,-ramenées sur
qui, pour être démocra- plusieurs jours un demi- ne saurait concevoir de son vi'sag-e. Commé les mains,4 ,v Çuré .
tique, ne doit pas moins porte feu i 11 e de sous- favoritisme ou de népotis- d:41;s,. Dans ce cadre infecte, dans çettç/
en imposer au reste de secrétaire d'Etat. Et il n'a me en République. Nous alJnosphère satur-ée1/ ai vu,ce gu '.rJst Si
l'univers. Et puis, mon rien à me refuser depuis ne sommes plus sous les r-e13d1;ç grâge après avoir com1ru./']i~.
attitude constituerait un que ·je lui ai rédigé un rois, que diable ! 0 '1.,a lumière.a resplençli dat!s les
Tén_èbresi; écrû1aitSaj.nt Jean.
L E LIBRE J OURNAL page 2 3 N ° 58 DU l ER FEVRIER 1995 ~
IaG Guerre
Dans la boue et le sang,
le rêve fou d'une réconciliation prochaine

De toutes les lettres écrites Je ne puis faire qu'une chose à construire son temple. C'est l'inter-
par Eugène Lemercier, cel- présent, c'est de vous crier que je nationalisme européen.
1e-ci est sans doute la Plus vous aime toutes deux, ma mère Ne criez pas, patriotes ! Regar-
et toi. De l'abîme où je suis tombé dez la Bretagne : elle fait depuis
poignante. Parce qu 'élle je crie non pas pour appeler une longtemps partie intégrante du
nous fait découvrir à quel pitié, un secours impossible, mais patriotisme français ; l'âme breton-
J!.oint l'élite française, si pour clamer une beauté indestruc- ne en a-t-elle disparu aussitôt ?
fine, si inteDigente, si noble tible . Qu'importe après si nous Loin de là, et seulement du fait de
était cependant aveugle à n'en bénéficions pas! cette annexion, il y eut pour l'élite
la réalité terrible qui allait Chère grand-mère, je crois de la race la possibilité de parcou-
qu'ayant atteint aux limites de rir un cycle plus vaste que celui
la détruire. Ces jeunes l'inconfort et voyant se fermer réservé aux génies locaux.
hommes sont morts sans devant nous les portes de l'espoir Croyez-vous qu'il y ait pire
savo~r pourquoj, S<ffl;S . humain nous trouverons un refuge contempteurs du génie français
savoir pour qui, ni evidem- dans une sérénité que je vous que les parloteurs qui déshonorent
ment à cause de qui. Mais demande d'acquérir. le noble réveil national ? Non que
ils sont morts, chose plus J'entrevois une beauté nouvelle je veuille annexer l'Allemagne à la
à laquelle nos postulations artis- France ou la France à l'Allemagne.
terrible encore, en cr<_ryant tiques étaient peut-être un obs- Mais, de même qu'à l'heure
que leur sanf(_ allaitf erti1i- tacle. actuelle le problème individuel est
ser l'avenir. Ils sont morts Sans doute, après cette guerre, infiniment dépassé par le problè-
en crayant que de la boue un art fleurira-t-il de nouveau, mais me national, je voudrais qu'à tra-
des tranchees allait naître nous aurons à l'apprendre entière- vers ce nuage de sang l'on vît un
un monde nouveau, un art ment. autre problème se poser : celui de
Il faut nous l'avouer : l'Alle- la vitalité européenne en regard
/ nouveau, un homme nou- magne comme la France se dupent d'autres civilisations.
veau. elles-mêmes, et volontairement, ce Cette vitalité demande pour sa
Epouvantable méprise qui qui est pire, en prétendant que cet- conservation une organisation
fait de l'Entre-Deux- te guerre est une lutte de peuple à qu'aucune nation ne soupçonne et
Guerres, triomphe de la peuple, de nationalité. dont toutes seront tributaires.
saleté cosmop_olite, de la Leurs prétextes respectifs à La folie était d'envisager un
réclamer le droit pour elles sont impérialisme national. La souples-
corruption, de l'ordure excellents. se intuitive du génie français en
morale et de l'art prostitué Par rapport à l'ordre actuel de la avait le pressentiment depuis
et inverti, un abominable Société, ordre désuet et croulant. Napoléon.
crachat posthume sur les L'Allemagne demande pour ses li est donc fatal que ce choc
tombeaux de ces jeunes soixante-cinq millions d'habitants odieux dont rien ne ressortira au
sacrifiés. une place que lui contestent point de vue national conduise à
l'acquis et le labeur de quarante l 'examen approfondi de la ques-
millions de Français. tion socio-internationale.
L'une et l'autre refusent de voir Assez de sang chaud aura coulé
11 JANVIER 1915 la solidarité économique indispen- pour qu'on puisse le faire de sang-
(À SA GRAND• MEIIB) sable pour elles. froid, et sans rééditer les mons-
Cette guerre est un sacrifice truosités de la Commune.
Je ne puis te dire assez com- sanglant offert au dieu des temps D'ailleurs, c'est à l'élite d'en prépa- r.t

1 bien ta lettre si ferme, et jeune, et nouveaux.


vaillante m'a fait du bien. Je puis li paraît un monstre exigeant ;
rer la recherche sagement.
J'ignore tout des moyens qui ,!:'
dire que c'est elle, juste au comme tous les dieux jeunes, il a seront employés, mais je prédis i•
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j moment voulu, qui m'a rattaché bon appétit, mais il se rassasiera que tout sera mis en œuvre dans ,,:--, r
au courage et à la sagesse.
f.;it.-....,,✓ ") -""
pour un temps : alors on pourra lui un avenir très proche.

L E LIBRE J OURNAL p a ge 2 4 N° 58 DU l ER FEVRIER 1995



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