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SALUT L'ARTISTE
,,
DECADAIRE
civilisalwn française
de traditùm catlw/ique
et de

D Racisme antifrançais : d'autres scandales


D Comique : ce que « pensent » les jeunes socialistes
D Stratégie : le Soudan
D Grigneux découvre Dem
D Une lettre de Bretagne
D Le « Nouvel Obs » à Toulon : enquête au scanner
D Et ADG qui continue de se ronger.
Iettres
RECONFORT
de :
chez nous
JE N'ATTENDS PAS , PAR "PRESENT"
A JEAJY••. '
JYous apprenons le
rappel à Dieu de la
J'ai été consterné en
apprenant le vol de
.
: L'éditorial du n ° 84 : J'apprends par
: m'àpprenant vos dif- Î Présent", auquel
maman de notre ami votre fichier. J'ai ~ ficultés de trésorerie ~ je suis aussi
Jean SHve de reçu pendant les
~ dues aux grèves, je ~ abonnée, que votre
Ventavon. grèves quelques
Cette adorable vieille numéros du "Quoti- : n'attends pas la fin : fichier avait été
dame était d'une dien de Paris" mais ~ de mon abonnement : volé. J'ai reçu
élégance rare, d'une n'ai malheureuse- ~ pour le ; effectivement
discrétion parfaite, ment pas gardé les : renouveler.J'ai bien ~ à titre gratuit
d'un dévouement
admirable. Elle a été, étiquettes d'envoi. Je ~ reçu en décembre ~ quelques
dans la souffrance fais ce jour une lettre ~ 1995 quelques ; exemplaires du
des derniers jours, à monsieur Miguet, : exemplaires du
d'un héroïsme directeur du "Quoti- : "Quotidien de
~ "Quotidien de Paris" l Paris". Après lecture
magnilique et elle dien de Paris" qui est
~ Si les renseigne- j rapide, je ne les
est morte doucement : responsable de son
: ments me cancer-
en demandant : journal. On ne j ai pas conservés
pardon à son fils, : dénonce pas les ~ nant se sont faufilés
1mais j'ai retrouvé
qu:e11,e n'avait jamais l magouilles de cer- ~ hors de votre fichier,
: une des étiquettes
qwtté, de cette : tains si l'on se livre : je vous rassure :
première défection. : soi-même à ce genre ~ cela ne m'importe
! utilisées pour ces
JYous partageons la
peine immense de
:
: . .
de malhonnêteté. Ci-
i pas, car leur lecture .
: envois. Je vous
Jean parce qu'H est : J0mt 1e renouve 11e- : J'adresse.
: n'apprendra rien de '
un ami profondément : ment de mon abon- : Mon abonnement
~ plus sur mes opi-
aimé • : nement ainsi que la : au "Libre Journal"
~ nions qui ne soit
Et parce que nous : valeur de deux autres ; expire avec le n ° 8 .9 .
savons que, face à la : que •vous utiliserez à : connu, en particulier
mort d'une mère, un : votre gré. Je prie ~ du fait de mes fonc- j Toutefois, je profite
homme redevient un . pour vous chaque : tians de secrétaire : de cette
petit enfant, nous : jour et vous remercie : de l'association : correspondance
l'embrassons avec : pour Je réconfort que ~ France-Valeurs du Î pour me réabonner
une grande
tendresse et une
:.· vous nous apportez ~ -général Delaunay. 1par anticipation
.
tristesse que seule la par votre courage et : Je profite de cette : pour un an.
certitude de la vie votre "Libre Journal".
etemelle peut Que 1996 soit pour
; occasion pour sou- .
; Meilleurs voeux
~ et bon courage.
tempérer. vous et ceux que .
: haiter Bonne Année
, A. L.
vous aimez une' : à toute l'équipe du
: meilleure année. ~ "Libre Journal" ' (Chamblay-lès-
Le Libre Journal : R. C. (Montreuil) ; P. V. (Saint Gratien .
' Tours)

Abonnement
1 an 600 Frs,
à SDB,
139 boulevard de Magenta
75010 Paris
42.80.09.33
Editorial
Salut l'artiste !
Juge-t-on un homm.e à l'aune de ses ennemis ou de ses amis ?
La question se pose, obsédante, devant les réactions à la mort de François
Mitterrand.
Convient-il de se ranger au côté des socialistes corrompus, des histrions
invertis, des intellectuels de brasserie chic, des maquereaux de la mémoire,
pour pleurer en chœur dèvant le mur des lamentations la perte du « big
boss », du « parrain », du distributeur de bonnes planques et de combines
juteuses? "
Vaut-il mieux, à l'exemple des génocideurs islamistes de Yougoslavie_et des
tapettes kagébistes du mouv~ment Vert allemand, cracher sur le cadavre
encore chaud ?
Ou bien, comm.e des millions de Français (ceux qu'en tout cas la télé nous
montre), passerons-nous par pertes et profits deux septennats de magouilles,
de gabegies, de tricheries et de mensonges pour panthéoniser le vieux filou ?
Ensevelirons-nous sous la cendre de l'oubli les nouveaux pauvres, le
chômage, les faillites, la fiscalité écrasante, le totalitarisme administratif, la
loi Gayssot, le sang contaminé, la toxicomanie galopante, l'immigration
déferlante, les comm.unistes installés au gouvernement, les gangsters faits
ministres (et les ministres devenus gangsters), les Tapie, Boucheron, Max
Thé~et, Pelat, Traboulsi et compagnie, le« Carrefour du développement», les
gendarmes sacrifiés à Ouvéa, les tueurs d'Action directe remis en liberté, les
écoutes de l'Elysée ... ?
Aurons-nous à ce point, comm.e disait le Maréchal du temps que le défunt
portait sa .francisque, « la mémoire courte » ?
Certainement pas.
Pour autant, on ne nous empêchera pas de dire que le vieux avait du
panache, du culot, -de la morgue et une formidable réserve de mépris pour la
valetaille qui l'entourait.
On ne .nous fera pas oublierle fameux« Non! Non! Non et non!» qui sonne
encore à de certaines oreilles, ni l'arrogance avec laquelle il parlait de Dieu à
ce monde impie et maçonnisé.
En somme, on ne nous enlèvera pas de l'idée que le seul drame de cet
homm.e est de s'être trompé.
S'il avait écrit des livres plutôt que de gribouiller !'Histoire, nous saluerions
aujourd'hui un écrivain de droite.au lieu de voir partir un politicien de
gauche.
,

L E LIBRE J O URNAL DE LA F ~ C E C OUR.TOISE p age 3 N ° 85 D U 10 JANVIER 1996 ~


GAG

1fllll.!.
Un des gags les
plus récurrents
~ auxquels aura
donné lieu la mort de Mit-
Nouvelles d
terrand porte sur les "révéla-
tions". A lire la presse, entre LE CLOWN EST MORT APRES QUA
deux encensements, tout a
été révéli par tout le monde.
"L'Evénement du jeudi" Tant pis pour les conve- Au fond, lorsque l'on dans cette métamor-
aurait révélé "le passé nances : l'homme qui regarde le visage impas- phose le souci constant
vichyste", "Le Monde" vient de disparaître était sible du "sphinx", ne de la gauche pour la
aurait révélé "la vérité sur le plus grand farceur que retrouve-t-on pas l'inef- défense de la dignité des
la maladie", "Match" la terre ait porté depuis fable Buster Keaton ? travailleurs.
aurait révélé "la fille natu- longtemps. De même, le choix des Le prestidigitateur entre
relle" etc. La vérité, c'est que La chose, si l'on veut ministres n.e paraît-il pas alors en piste pour un
ces gens-là n'ont rién révélé bien s'y arrêter un ins- avoir été décidé à la lec- formidable numéro
qui ne fût paru dix ans tant, est évidente et sym- ture de I' Almanach Ver- d'illusion qui, au Salon
plus tôt dans "Minute". · bolisée, d'une façon tel- mot ? Qui peut croire du Bourget, fait dispa-
lement criante que que c'est par hasard que raître les missiles des
GAG BIS personne n'a osé la ce fou des mots qu'était avions de chasse vendus
1fllll.!. A écouter les gens remarquer, par ce simple Mitterrand a placé Cres- par la France.
~ qui racontent fait : Shimon Perez, pre- son à l'Agriculture, Le Puis, c'est la grande
aujourd'hui dans mier ministre israélien, Pensec à la Mer, Lorrain parade. A Bujumbura,
la presse, à la radio ou à la est le seul homme poli- aux Anciens Combat- capitale d'un des pays
télé leur "déjeuner en tête à tique au monde (France tants, Lai umière à la les plus déshérités du
tête avec Mitterrand", on comprise) qui ait été Fonction publique (EDF), tiers-monde, le sommet,
comprend qu 'il ait été en autorisé à assister aux Rausch à l'extérieur? baptisé par dérision "du
mauvaise santé : il devait obsèques privées de Mit- Comme pour montrer développement", sera un
Jaire au moins six repas par terrand, dernier voyage à tout le dérisoire de ce sommet de rigolade.
jour. l'issue duquel il retrou- jeu ministériel où l'on On distribue aux Nègres
vera son ami René Bous- peut mettre n'importe des baudruches qui
A GAUCHE ... quet, chef de la police de qui n'importe où (y com- exploseront, libérant des
1fllll.!. "Mitterrand étu- Vichy. pris Nallet, trésorier du pièces d'or que les orga-
~ diant. Sur la pho- C'est à croire que toute PS à la Justice). nisateurs du spectacle
to, il est à l'action. politique de Mit- Et les choses sont allées confisqueront aussitôt
gauche. " C'est la ligende terrand, depuis l'entrée ainsi pendant quatorze sous les rires et les
d'un vieux cliché publié par de clown du Panthéon où ans, comme a:u cirque. applaudissements.
"Libé"; détail: cette photo a il faisait sortir des roses Roulements de tambour Un des effets comiques
été prise au cours d'une de sa manche derrière et de tonnerre à la Bas- favoris de Mitterrand
manifestation estudiantine les piliers du temple, tille, illumination de la aura été l'antiphrase.
organisée contre l'ouverture jusqu'à cet invité para- piste. Monsieur Déloyal Vieille entrée de clown
de l'université aux étran-
doxal dans le cimetière annonce : "La France qui consiste à dire "je
de Jarnac, en passant passe de l'ombre à la m'en vais par la gauche"
gers. Les banderoles indi-
par le tour de prestidigi- lumière". quand on arrive par la
quaient "Dehors les
tation du cancer annoncé Et le spectacle com- droite.
métèques!"
à la veille du referen- mence. ,Ainsi, le coup de l'anti-
Mais "Libé" ne le dit pas.
dum, semble avoir été Scène d'entrée : le phrase devint-il .un des
placée sous le signe du matraquage en règle gags répétitifs les plus
LE PASSE
"private joke", comme devant une centrale courus des deux septen-
J Cette photo fut
retrouvée dans la
presse des années
disent les Anglais. nucléaire des militants nats. Exemples, les dis-
Regardez sa tenue favo- écolos dont le candidat cours formidablement
rite : ce grand manteau vient de sé désister en hilarants sur "l'indépen-
30 par Vincent Acker, alors
noir et ce chapeau à faveur de Mitterrand. dance de la justice", "la
chef des informations de
làrge bord. Ne dirait-on Puis, les sidérurgistes séparation des pou-
"Minute". Elle fut publiée
pas, vraiment, une de lorrains qui, inquiets voirs", "le respect des
en 1985 dans le cadre
ces "silhouettes" que les pour leur emploi, avaient pauvres", "l'argent qui
d'une série d'enquêtes sur le grands clowns aiment à conduit les cortèges de corrompt", "le progrès
passé de Mitterrand qui imposer et dont la sim- l'opposition à Giscard, social", "intégration et
révélait pour la première fois plicité austère est pro- sont transformés en culture", "morale et poli-
l'engagement à l'extrême portionnelle au talent du Schtroumpfs. Le peuple tique". On en oublie.
""""'=========~ , comique ? applaudit, reconnaissant Au passage, rappelons

LE LIBRE JOURNAL de la Franc e Courtoise page 4 N° 85 DU .10 JANVIER 1996 6


u Marigot
droite du futur président. A
l'époque, aucun "confrère"
ne reprit la moindre des
informations pourtant sen-
sationnelles exhumées par
Acker.

TORZE ANS DE FARCE TRANQUILLE PILLAGE

un des sketches les plus de totalement déses- rine, même agrémentée


J Ce n'est qu'après
le refus de Mitter-
rand de se proster-
réussis mais qui relevait péré, est au moins une des meilleurs ingrédients ner devant les boutiquiers
moins du cirque que du de trop. du vaudeville classique :
de la mémoire que la presse
cabaret : "plans sociaùx Pendant ce temps, les double ménage, apparte-
et l'édition commencèrent à
et défense des acquis architectes présidentiels ment secret, chassé -
lever le voile et, pour cela,
sociaux", suivi aussitôt s'attachaient à transfor- croisé d'épouse et de
pillèrent littéralement
du fameux numéro sur mer Paris en jardin maîtresse , des autres
l'enquête d'Acker, la collec-
les "nouveaux pauvres" d'enfants gâteux. Un enfants, de journalistes,
tion de "Minute" et les trois
et du célébrissime "Je cube à la Défense, une de gendarmes, d' agents
numéros du "Crapouillot "
m'y engage, nous ne pyramide au Louvre, une secrets, d' amis person-
qui, des années avant,
franchirons pas la barre sphère à La Villette, des nels, et sans doute des
avaient publié tout ce qui
des deux millions de bâtons à la Grande ânes de Latché.ne sou-
allait devenir des "révéla-
chômeurs", éblouissant Bibliothèque, ça tournait leva que des sourires
tions sur le passé de Mitter-
monologue dit par Mau- au jeu de construction. entendus
rand".
roy sur un texte de Mit- Les derniers développe- Il fallait trouver plus fort.
terrand. ments de la technique Ce fut le coup du septen-
A propos des SDF (same- imposant le code barres, nat le bétonneur FEUVERT
dis, dimanches et fêtes, le vieil enfant en fit éri- Bouygues se voyant W A la relecture,
sur les horaires de la ger un géant par Buren confier la première -.JI: chronologi,que, des
SNCF), on n'a pas oublié au Palais Royal. chaîne au nom du faits, il est évident
le gag sémantique Du coup, toutes les "mieux disant culturel". qu'une consigne de silence
consistant à leur dédier élites se mirent de la par- Là, tout le monde en et de censure a été levée et
la dalle du Trocadéro. Ce tie. convint, il était impos- que l'autorisation a été don-
"Que dalle !" était bien Ce fut à celui qui ferait le sible de faire mieux. née de publier ce que tout le
dans la manière de pl us rire : on vit des Jamais président ne petit monde des initiés
l'éblouissant jongleur de médecins inoculer le serait si populaire. On savait.
mots que fut Mitterrand. Sida à leurs malades pouvait reprendre On constate que ce feu vert
La mode s'installa rapi- hémophiles, pendant confiance et entonner en est intervenu quelques
dement. que d'autres médicastres chœur les vieux slogans semaines après que Serge
On vit ainsi les publici- relisaient ludiquement le "Pain, Paix et Liberté", y Kl,arsfeld, qui n'avait pas
taires s'essayer à ce sym- serment Hippocrate ajouter les Jeux de vingt pu obtenir l'annulation du
pathique mélange de rebaptisé guerre des cli- heures où les questions dépôt de gerbe à Pétain, eut
calembours et de niques. Des magistrats sur l'affaire Péchiney, les annoncé qu'il avait les
cynisme avec, par emportèrent à la maison délits d'initiés, le trou de moyens de faire plier Mitter-
exemple, le slogan les objets placés sous )'Opéra-Bastille, les rand.
fameux "mettre de scellés dans leur tribu- matchs de foot truqués
l'argent à gauche, c'est naux, les journalistes et autres sujets du "REVELATION"
adroit" qui fleurit sous le laissèrent tomber le même métal seraient W Mardi, les radios
septennat le pl us cor- verre de whisky au profit prohibées. -.JI: annonçaient la
rompu de !'Histoire. du pot-de-vin. On croyait vraiment que "révélation "par
Certains proches du pré- A ce stade du spectacle, personne, jamais, ne "Le Monde" que Mitter-
sident, sans doute pour le grand farceur lança ce pourrait faire mieux et rand était en fait atteint
le dérider, poussèrent qui devait en rester pour que Mitterrand avait d'un cancer depuis le début
même le sens du gag longtemps ) 'insurpas- atteint le sommet de son de son premier septennat.
trop loin en imitant sable clou : l'irruption, art. Révélation, tu parles !...
Zavatta dans son (très sur la piste, de Tapie Erreur. Il préparait un feu Dès 1981, "Minute" avait
mauvais) numéro habillé en ministre. d'artifice final que même donné tous les détails sur la
d'adieu. Mais, voulant Ce fut un déchaînement les plus optimistes maladie. Indiquant même
surpasser le maître, un de rires. n'avaient jamais osé qu'il s 'agi,ssait d'un cancer
des élèves gâcha le gag : Le reste parut presque rêver. de la prostate et annonçant
il se tira deux balles fade. L'apparition sous Il ne se présenta pas son évolution probable.
dans la tête, ce qui, les sunlights d'une fille pour un troisième sep-
même pour quelqu'un naturelle baptisée Maza- tennat et Chirac fut élu.

LE LIBRE JOURNAL DE LA F.R.AîVCE COURTOISE page 5 N° 8 5 D U 10 J~ER 1996 6


PIQUEURS

J "Le Monde"
n'avait publié, à
['époque, que la
Autres Nouvelles
réaction de Mitterrand à ces
artides : « "Minute m 'enter-
re tous les jours ; ils finiront
par avoir raison"». Cita- Racisme antifrançais : de Karim en Sylla
tion accompagnée d'un com-
mentaire fielleux sur les
'a.~tualité de ces_ der- jeunes Négresses se ser- municipalité d'un Bonne-
"prétendues révélations de
l'hebdomadaire d'extrême
droite".
Non seulement ils sont nuls,
L nieres semaines vent sur un plateau chez
montre encore à un commerçant d'articles
quel point les Français de sport de Vitry-sur-
maison dont on ne se
recommande pas, est
démantelé par la police.
mais en plus ils sont sont persécutés dans leur Seine, d'ethnie cauca- Venue de la sinistre cité
piqueurs. propre pays. sienne, cela va de soi. Salvador Allend, ils
Pas une journée qui Après l'avoir aspergé avec dépouillaient les automo-
PORTRAIT n'apporte son lot de une bombe lacrymogène, bilistes aux feux rouges

J On avait du ·
mal, lundi soir;
à garder son
pillages, de meurtres, de elles lui volent pour plu-
viols, d'agressions. sieurs milliers de francs
Comme si cela ne suf- de marchandise.
(avec une préférence mar-
quée pour les femmes ... ).
Le 28, un gang de vingt
sérieux devant l'oraison L'enquête, menée Turcs est interpellé à Metz
fisait pas, la presse se
funèbre prononcée par Chi-
complaît dans l'incitation directement par la police dans une affaire de trafic
rac en se .s ouvenant du
à la haine, l'appel au au lycée Jean-Macé de drogue.
portrait de l 'intéressé tracé
meurtre permanent (l'habitude ?)permet Le 30 novembre, à
un jour par le défunt :
"Velléitaire, vorace, vulgai- contre ceux qui . ont d'arréter les receleurs, Rennes, un concert de
re et voyou ". décidé, parfois au péril de deux autres mélano- rap est le théâtre de vio-
leur vie, de défendre les dermes lents incidents, alors que
MOT DE LA FIN Français et de lutter pour Le jeudi, tout ce petit des casseurs sévissent à
W. On pensait aussi assurer un avenir meilleur monde est libéré. Paris, à Nantes -et à Mont-
~ au mot que Léon à nos enfants. Le 23, un gang d 'Epi- pellier;
Daudet prêta à Le 21 novembre, six nay-sur-Seine, rancienne Le 2 décembre, un
Zola apprenant la mort de
Victor Hugo : "Enfin !" fAvis de chiens

AVEU
LAC-TV/lud At..€r A"
W. Saisi au vol lors AIOLl!4=/21LI .éN /!w,P$.HC.L
LE.J / 1 ~ P,C c5..€/4'WC&:
/?~ /?..€UX ,I/P$/7T.e:.s 170.LICI~
~ d'un "micro-trot- /./1 Al,?UM,1.t30NP.é:° Ç)tl~HOAI /ltl,<'/;/Pi/T ~ V I A /21M7ra
toir" télévisé, cet ~c5?C.7Z.5. L,,€,.$ VIC7/Al,!:,5.
hommage d 'une Beurette:
"Nous, on aime Mitter-
rand parce qu'il a Jait plus
pour les étrangers que pour
les Français. "
Ben voilà ...

COSMOPOLITE C,éC/ l"a:5.E,i ,t. ;.iw.P.éWC,€


W. C'est !'Espagnol L,,€" r"~OBL2;11/,,=- P?
ç:r tl# ,1.PL:.PT~
A'L.IX ,qus 11,1L1ao
L/A'/'/L~/11/011/ P? t:Z5c:5,ECW
~ Pl~c~do_Domingo To#C/70/Y.5 P,.!: .1-Ll';lr,
PA'#,5 ùtf TO#C 7i'0,11 c'.,0r .f".Od.R 9.0/2WP."
quz etazt venu ,r'u,8L / <?,:~.

~~t
chanter l ' "Hymne à la
joie" au Panthéon pour
l'entrée en Jonction de Ton-
ton; c'est ['Américaine
Barbara Hendrickx qui a
chanté "Le Temps des
cerises" pour son départ.

LE LIBRE JOURNAL de la France Courtoise page 6 N° 85 DU 10 JANVIER 1996 6


SUCCESSION
ouvrier français est assas- du Jonquet, par quatre âme, aux Galerie Quand juppé
siné à Toulouse par Moha- Maghrébins qui lui repro- Lafayette, lors de l'atten- _.
sera complètement
med Rhamani, ancien chent de "travailler pour tat du 7 décembre 1985. usé, Chirac
cadre du gouvernement la mairie raciste F.N" . Elle Dix ans plus tard, presque aurait décidé de confier
national-socialiste de Bou- avait déjà été victime jour pour jour, elle allait Matignon à Toubon. C'est
medienne replié sur Tou- d'une agression de ce être frappée par les la rumeur méchante que
louse. Le père de famille, type au printemps. mêmes Arabes, cette fois fait circuler Giscard. A ce
maçon dont les travaux Le 13, le SCHFEN rend dans sa chair. Sortait de train, le dernier premier
gênaient le dignitaire public un rapport sur la l'hôpital où l'on traite les ministre du septennat sera
FLN. a été abattu froide- violence en banlieue. Il troubles dus à l'attentat, Garcimore.
ment d'une balle de revol- dénombre pas moins de elle croise un Nègre et
ver cent quarante trois gangs deux Arabes. Entraînée AMUSANT
La "Dépêche du Midi" racistes non-européens, dans un garage, elle est On n'a pas fini
_.
offrira à la victime un dont soixante et un en battue et violée. Elle veut d'en apprendre,
éloge funéraire plein de Région parisienne. 1 porter plainte. Une ins- semble-t-il, avec le
scandale autour de l'ARC,
retenue: "Si seulement le Soixante quinze sont pectrice la reçoit, l'aide,
association de financement
mur était tombé plus tôt, liés à l'Islam, dont la la réconforte .. Le lende-
de la lutte contre le cancer
la rue aurait été libre et sinistre secte Abdulaï, main, on la force à rettirer
dont plùs de 70 % des
rien ne serait arrivé". qualifiée d' "ouvertement sa plainte et la fonction-
revenus servent à payer les
A Cannes, depuis raciste, connue des ser- naire qui l'a reçue est
salaires des permanents,
quelques mois, des vices de police pour des mutée.
la publicité et bien
groupes de Maghrébins se faits délictueux, voire cri- Pour finir, ses tortion- d'autres choses.
livrent _en toute impunité minels, se livrant à des naires qui lui ont volé ses
Là encore, il y a dix ans
à des attaques racistes vols, agressions, vols, papiers la menacent à que "Minute" avait tout
sur des jeunes filles qui viols et trafics dirigés domicile de représailles mis au grand jour, mais
ont le malheur d'afficher contre les Blancs". sur son fils de 12 ans. personne n'avait bronché.
un profil aryen, notam- Cette secte, dont 87 % Ni la LICRA, ni le MRAP,
ment de petites Autri- des membres sont ne se sont intéressés à FRANC MAC
chiennes en séjour lin- connus des services de L'explication est
l'affaire, au contraire de
guistique. Certaines se police, est représentée simple : le boss de
sont même retrouvées à par l'ignoble groupe rap- l' AGRIF ... l 'ARC, Crozema-
- Le 18 décembre,
l'hôpital. Il va de soi que ciste Ministère Amer, qui rie, Jaux professeur, est un
Nadira Bitach, cette Beu-
les organisations préten- chante avec .la bénédic- grand ponte de la franc-
d ument antiracistes ne tion de la LICRA, du MRAP ·rette de Romainville qui maçonnerie. Il bénéficiait
disent mot, donc consen- et de Martine Aubry, pour brûla vive une jeune fille depuis des années de la
tent,. le plus gran d b ene, , f'1ce de 16 ans par haine reli- protection de ses frères
Le 11 décembre a vu financier de sieur Fran- gieuse (sa victime était dans la presse, la police, la
la mise en examen de çois Grandchamp PDG de ca th0 lique), n'a été con- magistrature et la poli-
deux immigrés qui ont la société Musidisc, damnée qu'à 12 ans de tique.,
agressé la famille d'un Petit à petit, nos ban- prison. Apparemment, il a dû
directeur de foyer Sona- lieues ressemblent à Les lecteurs du ;,Libre oublier un virement.
cotra et torturé à mort sa l'Amérique. Journal" étant des adultes
fille de 20 ans ; et l'incul- Non seulement le pou- responsables (sinon, ils RICHISSIME
pation de Hansa Chebabi, voir ne fait rien, mais , par liraient "Le Nouvel Obs" ti,_ Du coup, les
qui assassina Régis le biais de "l'aide à la cul- ou, pire, "Var Matin"), ils __.._... "affaires" sortent.
Schmidlin à la sortie d'un ture" il subventionne les savent très bien les On découvre que
bar de Strasbourg. Trois rapeurs nègres qui appel- conclusions à tirer de tels ce petit homme ron-
douillard, qui prétendait
jours plus tôt, un fleuriste lent aux crimes racistes, événements. Pour ceux
vivre avec môman et ne
parisien avait été sérieu- montrant où sont ses pré- qui l'ignoreraient encore,
détenir aucun patrimoine,
sement blessé à coups de férences ... l' AGRIF est domiciliée au
vit en réalité dans une
battes de base-ball et de Comme pour confir- 70 boulevard Saint-Ger-
somptueuse propriété
marteaux par une bande mer ce rapport, une mère main, 7 5005 Paris ; entourée de hauts murs
de "jeunes" qui ont sac- de famille de 35 ans, l'adhésion est de 50 à Bandol, une des
cagé son magasin. habitante des Mureaux, va francs par an et le télé- villes les plus chères de
Le 12, à Toulon, une vivre un véritable ç,alvaire. phone est le 40 46 96 31. ['Esterel.
employée municipale est Le terrorisme arabe l'avait
attaquée, devant l'école déjà frappée dans son ffenri de FBRSAl'f

LE LIBRE JOURNAL DE LA FRANCE COUR.TOISE page ·7 · ('1° 85 OU 10 JANVIER 1996 ~


UN YACHT
W. On découvre égale-
~ ment qu'il est
copropriétaire d'un
yacht somptueux. Son asso-
POUR RIRE UN PEU:
cié dans l'affaire étant le fi/,S
du sénateur Caillavet,
grand promoteur de l'eutha-
CE QUE << PENSENT >>
nasie...

ASSOCIES
LESJEUNES SOCIALISTES
W. Or, curieusement, on vous explique sage culturel et ceux

A
~ un autre promo- u mois de· dé-
teur de l'euthana- cembre dernier puisque vous n'êtes ni qui en profitent. Et pro-
s'est tenu à la jeune ni socialiste, les posent de les combattre
sie est Schwartzenberg, le
Faculté des lettres fonctionnaires, ces en leur donnant le pou-
cancérologue politicard ex-
d'Orléans le deuxième modernes esclaves voir.
larbin de Tapie le fameux
congrès du Mouvement contraints d'être pré- C'est ça, la co.h érence
yachtman.
des jeunes socialistes. sents au bureau sept socialiste !
Comme dit ADG, le cancer
Réunion très fermée, heures par jour, cinq Autre exemple : d'une
fait décidément vivre plus de jours par semaine, ce
comme on l'imagine, à même voix encore, les
gens qu'il n 'en tue. qui leur donne à peine
laquelle, pourtant, jeunes PS exigent un
quelques individus sans le temps de faire la "parlement plus repré-
CONNEXION

~
» Autre révélation :
Crozemarie, qui se
scrupules appartenant
au Front national de la
grève payée pour la
semaine de trente
sentatif des courants
d'opinion dans la
jeunesse ont pu assister heures, le mois de société" et condam-
prétend "ingénieur en s'infiltrant dans les quinze jours et la nent, depuis les locaux
conseil", percevait des hono- lieux ( ces jeunes retraite à cinquante ans. de la fac, la distribution
raires pour des études sur fâchistes ne reculent Ensuite, nos jeunes de "tracts et affiches
divers sujets de la part d'une devant rien !). socialistes remarquent vecteurs de l'idéologie
société qui, par ailleurs, Pire : non contents de que, "au cœur même de nationaliste".
fournissait à l'ARC le s'inviter en un 'ueu où l'Union européenne, la Autrement dit, tous les
papier nécessaire à ses formi- ils n'étaient pas bienve- préférence nationale courants d'opinion doi-
dables mailings de dizaines nus (pensez à la tête du connaît un succès
vent être représentés
de millions de prospectus ... doyen si le FNJ préten- inquiétant", ce à quoi ils
sauf le nationalisme,
dait organiser un proposent, comme
"démarche politique qui
BENEFICE congrès dans les locaux remède, de "dissocier la
conduit à la victoire du
L'ARC, présidée de la fac !), les militants citoyenneté et la natio-

J par Crozemarie,
achetait à la socié-
té intermédiaire employeur
du Front de la jeunesse
ont emporté les docu-
ments qui leur ont été
nalité". Simple, non ?
Ils déplorent aussi que
''.l'uniformisation et la
FN à Toulon, à l'épura-
tion ethnique -à Sara-
jevo ou aux incendies
relativisation du fait cul- de foyers d'immigrés à
de Crozemarie. Le papier remis et notamment le
turel (sic) menacent ce Dresde" (pas un mot sur
était facturé vingt mille "Texte d'orientation pro-
lent processus qui fait la responsabilité des
francs la tonne alors qu'il posé à l'unanimité par
le Conseil national". les valeurs d'une nationalistes dans les
avait été payé moins de cinq
Pas moins ... société et l'identité d'un inondations au Bengla-
mille francs. On se demande
Les lecteurs du "Libre pays" et que la "mon- desh).
vraiment où passait la diffé-
Journal" vont donc pou- dialisation, les lieux de Mais, qu'on se rassure,
rence.
voir être informés de la décision et de pouvoir tout céla va s'arranger.
pensée politique des échappent de plus en En effet, assurent les
PRIX FORT
plus à la sphère poli- jeunes socialistes (qui .
W. Autre exemple : la jeunes socialistes en
devraient sortir plus
~ seule mise en page mouvement. tique et au contrôle
Que veulent-ils donc, démocratique". souvent des beaux
de ''Fondamental",
ces gamins roses ? Là encore, ils ont la quartiers), "l'intégration
revue de seize pages publiée
Eh bien, d'abord, ils solution : "transposer est globalement en
par l'ARC, était facturée six
constatent que "la au niveau européen une marche".
cent mille francs ! Alors que,
droite au pouvoir n'a souveraineté qui ne En somme, un docu-
dans la presse, le tarif le plus
rien compris à la colère peut plus s'exercer ment Qien réconfortant
élevé pour ce genre de travail
et aux revendications dans le cadre national". qui démontre qu'au PS
ne saurait en aucun cas
des victimes du sys- En somme, ces jeunes comme ailleurs les tra-
dépasser cinq mille francs
tème dominant". intelligences dénoncent ditions sont sauves : les
par page.
Les "victimes du sys- d'une même voix ceux jeunes sont aussi abru-
tème dominant" étant, qui refusent le métis- tis que leurs anciens.

LE LIBRE JOURNAL de la France Coureoise page S N ° 85 DU 10 JANVIER 1996 6


~
L'homme de goût( 4)

Croq'50 des
cannibales océaniens
- rrxemple brésilien -
Succulence
et grandeur
consécutives
de l'homme.
~
1par
Carnets
~xpliqu~~m6i. lfo, p '.
Cferre CM~.
Stratég ies
'§açtci•sîijiit de.l'inv

par Henri de Fersan


'l ..
~~;'ahs~aite et p1j ·
refer®ce .a un mohil Soudan: le régime aux abois ...
çitf: Po1îrquoil aèc
4 1

vôûs,sans
.,·...
lâmoindr
,,.• . .
·•.;,.
(première partie)

ondominium anglo- geant des tirs d'artillerie En avril 1995, deux

Gioqo écrivs
C égyptien jusqu'en

est le plus grand pays


lourde.

de la
Reprenant

guerre froide,
une
1956, le Soudan bonne vieille tradition mique
la
visites

Jacques
pour la junte isla-
celle de
Cheminade et,
desfid;iviiês del d'Afrique, avec un peu junte islamique de Khar- surtout, d'une déléga-
lité .FN' d'Oran~e plus de 2,5 millions de toum finance le Harakat tion militaire russe. Le
;rtsrôpposer?n! a.t kilomètres carrés, dont al-Jihad al-Islami, oppo- Soudan signa avec Mos-
ti.o:p. a~ure:i.d~olo
les deux-tiers de désert. si ti on érythréenne cou un accord militaire
Les deux tiers nord du armée. Rendant la poli- visant à l'entraînement
pays sont peuplés de tesse, Asmara soutient des cadres de son
musulmans arabes et l'opposition noire ... En armée et la fourniture
bedjas (les arabes le janvier 1995, le maré- de pièces détachées. A
long du Nil, les bedjas chai Kadhafi signe un noter que cette ren -
le long de la mer accord avec le Soudan contre eut lieu grâce
Rouge}, le reste étant pour un transit d'armes aux bons offices de
peuplé de Noirs chré- à destination des Téhéran ...
tiens que les musul- milices du seigneur de En mai, le chef de la
mans considèrent guerre somalien Aïdid. junte, le général Omar
comme des esclaves. Au début du mois de Béchir, limogea son
Les Noirs se répartissent février, les chasseurs état-major plutôt incom-
entre nilotiques (ethnies chinois de l'aviation pétent : exit le général
~-
;;. . -.
dinkas, nouers, gouvernementale vio- Ibrahim Souleiman, cri-
•·• ··· un abru:tiss anouaks, shillouks ... ) et lent l'espace aérien minel de guerre notoire,
;~ire. .. ~tpes ·
,gnants. soudanais (Zandés, ougandais pour aller et le général Fayçal
;;ce gtand évén Mourlé, Komas, Bertas; bombarder un camp de Mohamed Sanada, son
( plitiqu~ 1en
Fours). La population du la SPLA (Sudanese adjoint ; remplacés par
Soudan semble être de People's Liberation le général Sayyed
25 millions d'habitants. Army}, la résistance Ahmad Sarraj et le géné-
Récemment, une noire commandée par le ral Mohamed Abdelka-
intense activité diploma- colonel John Garang, der. La ville de Juba,
ét.avanêent. Êt tique s'est déroulée appartenant à l'ethnie située au cœur de l'eth-
b&nnards d'en î dans la capitale souda- dinka qui fut souvent nie baris, importante
iÛlînerçle !...
Â, qe~demes l n ai se, de même qu'à trahie par ses frères de métropole du sud et
<pei:y;erajenr,qu Asmara, capitale de couleurs et qui contrôla pouvant devenir la capi-
l'Erythrée mais aussi de en son temps près d'un tale du Soudan noir,
la résistance noire. Fin quart du pays avant que encerclée depuis avril
décembre 1994, le Sou- le génocide de 198 7 1990 par la résistance,
dan et l'Erythrée sont ( 1,5 million de morts au est confiée au général
entrés quasiment en bas mot) ne soit lancé Farouk Ali Mohamed.
état de guerre, échan- contre son peuple. (A suivre ... )

LE LIBRE JOURNAL de la France Court:oise page 10 N° 84 DU 28 DÉCEMBRE 1995 ~


Le journal de Séraphin 9rigneux
«Homme de lettres»
par Daniel Raffard de Brienne .
Le 2 décembre 1995 passe dans un collège Le 8 décembre 1995 quand ils reprendront
J'ai reçu ce matin religieux. Un de ces Les grèves conti- le pouvoir. Alors, si
un beau petit livre dû établissements dont nuent et tout le j'ose dire, ils font les
à la plume d'un cer- me faisait des récits monde en est bien gros yeux du bout des
tain Monsieur Dem. Un horrifiants feu mon ennuyé. Et d'abord lèvres. Jospin fait sem-
Vietnamien, sans père qui, lui, se Juppé. Il veut faire blant de soutenir
doute. Je suis d'autant dévoua à l'école une petite réforme de Juppé. Le seul qui ne
plus flatté du bon pro- laïque pour transfor- rien, nécessaire mais soit pas ennuyé, c'est
cédé de mon anamite m .e r en bons républi- très insuffisante, et Balladur. En revanche,
qu'il l'accompagne cains des petits pay- tout le monde se les usagers (comme
d'une dédicace qui, sans rétrogrades. La fâche. Il faut dire que on dit) le sont. Mais
sans forcer dans le solution me paraît , son modeste tour de · cela n'intéresse per-
compliment, n'en alors aveuglante : il vis contraste mécham- sonne. Le peuple est
témoigne pas moins faut chercher le cou- ment avec les pro- souverain, n'est-ce
de toute l'urbanité pable parmi les calo- messes électorales de pas ? C'est donc à lui
asiatique. Je lis : "A l'équipe Chirac. de se débrouiller. Et
tins du sinistre col-
Séraphin Grigneux, qui C'était, en vrac : la
lège. A mesure que je de payer.
n'aurait pas manqué, retraite à trente ans,
m'enfonce dans le Il paraît que les ter-
lui présent, de jeter l'extinction de la fisca-
livre, mes soupçons se roristes sont aussi très
une puissante lumière lité, la semaine des
confirment tout en se ennuyés. Sans trains
sur cette affaire". quatre jeudis, la
resserrant plus spécia- ni métros, ils ne
Sur quelle affaire Légion d'honneur au
lement autour du Père savent plus où poser
dois-je donc jeter troisième avortement,
économe. leurs bombes. C'est ce
cette puissante et tutti quanti.
Patatras ! Ce n'est que me disait quel-
lumière que me recon- Chirac aussi est
pas ça du tout. Pour- qu'un l'autre jour,
naît le perspicace bien ennuyé. Mais très
tant la piste était gaullien, il a filé à alors que, au sein
auteur? Je m'aperçois
bonne. A mon avis, l'étranger. En bout de d,'une foule morne et
que le livre se pré-
sente comme une l'auteur s'est perdu circuit, il se retrouve à résignée, nous atten-
sorte de roman poli- dans les méandres de Baden-Baden, comme dions un RER qui n'est
cier écrit pour les son intrigue. Il devrait l'Autre en mai 68. Il Jamais venu. Un de
jeunes et les anciens reprendre l'affaire au pourra toujours renier nos voisins, un brave
jeunes. Piqué au vif, je début, sinon les Pères Juppé en rentrant. travailleur basané, a
commence mon en- s'en tireront trop faci- Les socialistes sont alors poussé un gros
quête en flairant lement. Mais, tel quel, peut-être encore plus soupir et s'est éloigné,
l'encre de la dédicace. le livre ( 1) se lit avec ennuyés. les épaules basses,
Une légère odeur de beaucoup de plaisir. Ils craignent que avec sa pendulette et
scaferlati m'amène C'est bien écrit : le Juppé ne cède et sa bombonne à gaz.
aussitôt à une pre- style s'apparente au n'abandonne la réfor- (1) Marc Dem,
mière conclusion : haut de gamme du me qu'ils n'ont jamais " L'enfant qui ne savait
l'auteur fume la pipe. catalogue de négri- osé proposer mais pas dormir » (lota-
Puis je commence tudes · que je propose qu'ils aimeraient bien com),
ma lecture. L'affàire se à mes clients. trou ver toute faite 126 p ; 60 F.

LE LIBRE JOURNAL page 11 N° 85 DU 28 DÉCEMBRE 1995 ~


ous
·Œér:
Devoir de mémoire
[e roi ·
_par Henri de Fersan
Intelligentsia et Bolchevisme
(première partie)

La colonisation des qui voulait le pouvoir, la Indonésie, Nigeria, Tur-


organes vitaux de la petite élite : intellectuels quie, Iran ... ) et les PMA
France par la peste rose de second ordre, cadres, toujours en jeux et convoi-
ou rouge ne date pas de bas clergé, officiers subal- tés par leurs ex-camarades
mai 1981, ni même de ternes. du Tiers-Monde.
mai 1968, mais de bien - La troisième, le petit Et toujours la catégorie
plus tôt. Regardez l'intelli- peuple : paysannerie, pro- des renégats, les 1-bis, qui
ges, fn ·
e n :uit s · gentsia française : les létariat, fonctionnariat. eux seuls permettent à la
· r~gnè dei Sartre, les Aragon, les Fou- Ces trois classes sont catégorie 2 de triompher.
•· eûrqu.i ê cault, les Althusser eurent une permanence histo- Ainsi, pour la Révolution
pignon sur rue et purent rique, définie comme telle, française : qui permit à la
répandre la philosophie et fondamentalement occi- bourgeoisie de prendre le
marxiste à l'université, pro- dentale, par Georges pouvoir, sinon Robes-
duisant entre autres un Dumézil, dans ses mul- pierre, un noble, Danton,
Pol-Pot. On assista alors à tiples travaux consacrés un hoble, Philippe-Egalité,
une vérité officielle où aux Indo-européens : on la le propre cousin du roi,
"Tous les anticommunistes voyait jadis avec la divi- Barras, un noble, Sieyès et
sont des chiens !" comme sion clergé, guerriers, arti- Grégoire, des abbés ? Et le
disait l ' ayatollah du sans ; puis, sous la Révolu- socialisme, volonté
"Flore". Pour quelle cause tion française, avec les
d'imposer le triomphe de
se sont donc battus ces nobles, les bourgeois, les
la petite élite, n'est-il pas
infiltrés? paysans. La société japo-
né de la volonté du capita-
D'abord l'URSS, la stali- naise se trouve également
liste Engels et de l'intéllec-
nienne puis la krouchtché- dans ce cas : jadis, la pyra-
tu el Marx, membres de
vienne, celle du Goulag. Ils mide comprenait le Tenno
l'élite reconnue?
étaient fascinés par le (empereur), le samouraï, le
Les temps évoluant, les
régime totalitaire le plus paysan ; aujourd'hui, la
nobles ont cédé le pas aux
abominable et le plus Nippon Corporation fonc-
meurtrier de l'histoire. intellectuels, les bourgeois
tionne sous sa forme
Leur antifascisme n'était · restructurée : Tenno, aux cadres et le peuple est
qu'un masque de carna- l'entreprise, l'employé. resté le peuple ... La Révo-
val. Même l'ordre international lution russe ne vit la vic-
Echafaudons une théo- se définit en trois camps : toire du putsch commu-
rie analysant la haine sou- puissances en place, puis- niste que par la trahison
daine de la gauche pour le sances montantes, zones des intellectuels bourgeois .
petit peuple et divisons la contestées ; un peu la Oulianov ou Bronstein
France en trois castes, cal- "noblesse" au pouvoir et (Lénine et Trotski).
quées sur le "Parti inté- en déclin, les "guerriers" Quant aux jacqueries
rieur", le "Parti extérieur" tentant de s'imposer et le populaires de type 3, elles
et le "Prolétariat". "Tiers Etat" subissant les n'ont AUCUNE chance de
- La première caste est assauts des deux autres. réussir sans l'appui de
celle qui détient le pouvoir De 1945 à 1989, on cadres, donc de l'élite. A
depuis toujours. Cette eut l ' Ouest - en place -, chaque révolution, on
classe est celle de la l'Est - tentant de s'imposer trouve des intellectuels : la
grande élite : patronat, par la force - et le Tiers- révolution prolétarienne, le
politiciens, universitaires, Mon de - au centre du pouvoir spontané au
haut clergé, aristocratie, conflit. Maintenant, il y a le peuple n'est qu'une chi-
officiers supérieurs. G 7, les puissances mon- mère.
- La seconde est celle tantes (Brésil, Inde, Chine, (A suivre)

L E LIBRE J OURNAL d e la France Co~reoise page 1 2 N° 84 DU 2 8 DÉCEMBRE 1995 ~


. . '
ma 'était un ·
i le ·ui march
un euse à n
:-:-:- ·-:-:
•.

Ce que
prophétisait
le petit
oui éch
Curé noir. ... ère d'a
uh" !J (
~ ... ·:::
lA POUBELLE OBS
SE DEVERSE SUR TOULON. • •
Par Henri de Fersan
Le directeur de la corn- fecture varoise, c'est se déculpabiliser, hai ne, abasourdi, le
munication de la ville notre seul point corn- "faire un transfert", maire-adjoint à la Cul-
de Toulon l'avait spéci- mun. Soyons plus comme disent les per- ture Louis Soccoja, un
fié dans une missive intelligents que les sonnages de Brete- pied-noir littéralement
aux vieux nazis rouges gens du "Nouvel Obs", cher. Montrer les natio- adorable, chaleureux
de "Charnier Hebdo" : ce qui ne sera pas très nalistes du doigt, les comme le simoun de
"La municipalité tou- difficile, et essayons marquer de la rouelle. là-bas.
lonnaise est chargée de comprendre le Eros et Thanatos, Quand Rudder ouvre
du ramassage des message que veut comme on le dit chez les yeux, elle couche
ordures et non de leur faire passer · à ses les psychiatres, corpo- ses fantasmes meur-
sécurité." camarades de la ration qui fournit en triers peuplés de
Dans cette perspec- .gauche friquée et fli- vrac des lecteurs au haine, d'exclusion, de
tive, la rédaction de quée la susdite. "Nouvel Obs" et des négation, de déporta-
l'hebdomadaire de la. En fait, cet article experts aux Einsatz- tion ... elle ne supporte
gauche caviar "Nouvel révèle la mauvaise kommandos. pas le portrait qu'elle
Obs" crut bon de lais- conscience de la Cinq millions d'élec- fait des gens du Front
ser en dépôt dans la gauche. L'auteur pro- teurs ravalés au rang national, ce n'est pas
préfecture du Var une jette sur le Front natio- d'objet, d'exutoire à d'eux qu'elle parle.
dénommée Chantal nal la vision de sa un ramassis de ratés. Elle s'en moque, ils
Rudder. La notion de propre abjection et de Rudder abomine ces n'existent pas à ses
service (salubrité ?) sa lâcheté maladive gens-là ; cette France, yeux. Ce sont des
public n'étant pas un qui la pousse à refuser la France, elle la hait. objets. Elle ne fait que
vain mot à Toulon, le d'admettre ses crimes. Elle ne peut la suppor- dépeindre son image
ramassage eut lieu... Rudder affiche une ter qu'humiliée, per- dans le miroir, nous
En récompense, les petite cinquantaine. vèrtie, vaincue, l'ana- parler de sa propre
Toulonnais eurent le Elle a eu vingt ans en lyse stylistique le noirceur .. .
droit à sept pages de mai 68. prouve. Elle veut reve- Trois cibles pour Rud-
haine la plus ignoble. Le transfert, la projec- nir à 1944, à l'Epura- der, trois cibles choi-
Analyser toutes les tion de tous les tion. Elle les tuerait si sies selon les critères
saloperies débitées à péchés du monde sur elle en avait le pouvoir. mêmes du racisme
la ligne par cette "jour- le Front national La photo page 16 le fondamental, non pas
naliste" dont les ini- devenu un bouc émis- révèle. A droite, Rud- pour ce qu'elles font
tiales, coïncidence saire permet à la der, la lippe haineuse, mais pour ce qu'elles
sinistre, sont les gauche de se déculpa- le regard dur, le doigt sont.
mêmes que celles de biliser des fantômes tendu comme les pro- Coupables de troubler
la Gestapo cubaine, qui la hantent. cureurs staliniens des la conscience encras-
reviendrait à recopier C'est l'œil de Caïn qui grandes purges. A sée de leurs tourmen-
son texte in extenso. hante Rudder et ses gauche, recevant le teurs : Louis Soccoja,
Rudder a passé trois pareils. choc de plein fouet, les Fraisse, Franck
semaines dans la pré- Charger le Front c'est comme fouetté par la Giletti ; un pied-noir

LE LIBRE ] OURNAL d e la France Court:oise page 14 N° 85 DU 10 J ANVIER 1996 ~


fier de ses racines et refusent cette concep- méchanceté comme qu'aux yeux des pieds-
directeur d'école, une tion ethnique et défen- une Rudder pour oser noirs la guerre d'Algé-
f ami IIe de la droite dent les mêmes l'écrire. rie ne soit pas finie ;
monarchiste et catho- valeurs qui portaient Je me souviens, moi, que ces colonialistes
lique et un jeune les combattants de de ma première récep- indécrottables osent
patriote qui refuse l'Algérie française, tion toulonnaise. La prétendre au devoir de
l'embrigadement et la comme Jean-Pierre première élue à venir mémoire.
décadence. Le travail, Cohen ou Fernand me voir, moi, le Parigot Selon Rudder, évoquer
la famille, la patrie... Teboul. exilé en Provence, le martyre des pieds-
Rudder crache sa c'est Eliane Soccoja. noirs, le génocide har-
haine à la figure des Avec beaucoup d'hu- ki, c'est vouloir la ven-
LA HAINE ANTI pieds-noirs ! Une haine mour et la chaleur de detta. En fait, elle ne
FRANCAISE
secouée de sous- là-bas, elle me parla veut surtout pas que
entendus, imprégnée, de la politique locale. l'on rappelle cela, la
Quel crime les Soc- trente ans plus tard, Il y a chez les pieds- rédaction du "Nouvel
coja, · Louis et Eliane, des saloperies de cette noirs cette gentillesse, Obs" y a trop colla-
ont-ils pu commettre? vieille canaille de Def- cette fraternité pion- boré. Elle n'est pas
Celui d'avoir survécu, ferre, qui appelait à nière que l'on retrouve tranquille, elle a peur
tout simplement. jeter "les pieds-noirs à chez les békés et les qu'on lui réclame des
Rudder est pied-noir, la mer... " caldoches. Dans le comptes. D'où, entre
de Tunisie; mais elle a Elle consacre aux cœur des pieds-noirs, parenthèses, sa solida-
sombré corps et âme "braves gens du Cercle il y a toujours de la rité avec les vieilles
dans le tribalisme. national des Rapatriés" place pour un ami de badernes criminelles
Avant qu'un triste trois colonnes igno- plus. Raciste, Soc- de l'Europe de l'Est
matin de juin le soleil bles. Les guillemets ne coja? Lui qui a instruit dont le "Nouvel Obs"
ne se fût brusquement sont pas là par hasard. des générations de se réjouit du retour,
éteint, juifs, pieds- Pour le "Nouvel Obs", petits Arabes, cette repeints en rose démo-
noirs et Arabes les gens du Front jeunesse algérienne crasse. Il y a des
vivaient en bonne national sont ce que dont l'avenir a été crimes dont on n'a pas
intelligence. La guerre les nazis appelaient assassiné par la mafia le droit de parler car
d'Algérie, voulue par "des vies . indignes de corrompue et marxiste les coupables, et leurs
les intellos de gauche, vivre". Rudder nie tout, des amis de Bensaïd amis, courent tou-
a tout détruit. En salit jusqu'au bénévo- et de Rudder? jours.
1830, les Séfarades lat, ricane des souf- Louis Soccoja a évo-
avaient appelé les frances inscrites au fer qué le calvaire des
POUR CRIMEDE
Français pour conqué- rouge dans la pieds-noirs chassés de CATHOUCTSME
rir l'Algérie. En 1980, mémoire de ces exilés leur pays. Rudder
ils inversent leur dans leur propre l'accuse de ruminer
alliance, préférant une patrie. Elle a, là-des- une vendetta. Bien sûr, Quel crime la famille
chimérique solidarité sus, des mots qu'elle le "Nouvel Obs" trou- Fraisse a-t-elle com-
sémite à un front corn- n'oseraitjamais, s'agis- va, en son temps, par- mis ? Celui d'apparte-
mun contre l'Islam. sant de la .souffrance faitement justifiée la nir à cette France
Rudder rejoint la liste des juifs. purification ethnique catholique que le
des grossistes de la Le crime des Soccoja, polonaise et russe qui "Nouvel Obs" exècre.
haine antifrançaise, c'est d'être des pieds- massacra trois millions La photo montre une
des renégats de la noirs debout, pas des sept cent mille civils bien sympathique
vingt-troisième pro- collabos du FLN façon allemands de Poméra- famille, comme on en
vince : Hanin, Lévy, Jean Daniel, patron du nie, de Prusse orien- voit le dimanche sur le
Daniel, Halimi, Bruel... "Nouvel Obs". Des tale, de Bohême et de parvis de Saint-Nicolas-
Le mérite est d'autant nazis, les Soccoja ? Il Silésie ... d u -Chardonnet. Le
plus grand à ceux qµi faut être pourrie de Rudder s'indigne père a la distinction

LE LIBRE J OURNAL DE LA F RAJVC E COUR.TOISE page 15 N° 85 DU 10 J ANVIER 1996 ~


très vieille France ; on dérangent le "Nouvel moment où celle-ci sent de demander
l'imagine officier de Obs", pour trois rai- décline. Ce n'est pas pardon, toujours per-
cavalerie. La maman sons : culturelle, his- de leur faute, ils ont suadés de leur supé-
incarne l'idée que l'on torique, morale. toujours eu un train riorité. Toujours la
se fait de la mère de Encore le poids de la de retard. Marxistes même haine des gens
famille exemplaire, culpabilité. au crépuscule de la ne pensant pas "cor-
veillant à l'éducation • Culturelle, d'abord, classe ouvrière, ils ne rect", des "vies
des enfants et à la car ils incarnent une pouvaient que devenir indignes de vivre" ...
bonne marche du famille heureuse et égoïstes à la fin des Chouans et Vendéens
foyer. L'héritier a le unie, ce modèle par- Trente Glorieuses. en France, Koulaks en
regard fier du jeune fait que les "inteHec- • Historique, ensuite. Ukraine, le fameux
Français attaché à tuels" voulaient abat- Catholiques et fran- mythe du complot
Dieu et à la patrie, tre. Aux premières çais toujours, les "réactionnaire", "cléri-
une allure que l'on loges de la lutte anti- Fraisse incarnent ce cal", "bourgeois",
retrouve chez les familiale, les journa- qu'en d'autres con- accommodé si sou-
saint-cyriens. La listes de l' "Obs" ont trées on appellerait vent par le "Nouvel
demoiselle a la fraî- pu constater, avec des Chouans. Encore Obs" quand il s'agis-
cheur et la sponta- l'explosion des divor- la culpabilité histo- sait de justifier les
néité que l'on ces et les troubles qui rique, qui explique génocides .commis
constate dans l'élite s'ensuivirent, corn- l'hystérie de Rudder par ses amis à Pnom
des cadettes de Fran- bien leur idéologie brandissant le spectre Penh, à Hanoi, à Sai-
ce que sont les était un échec. Par un d'une République gon, à Pékin ou à
Scouts d'Europe et le phénomène connu menacée dans ses. Alger ... N'oublions
MJCF, ce mélange si des psychiatres, ils voleurs, pardon, dans pas que des millions
particulier d'enthou- ont projeté leur haine ses valeurs. Les de Chinois, de Vietna-
siasme juvénile et de sur le modèle parfait Fraisse, dans l'incons- miens, de Cambod-
sérieux. Même le chat qu'ils enragent de voir ci en t collectif de giens, d' Africains et
qu'elle tient en mains réussir là où eux ont l' "Obs", c'est le Ven- d' Arabes ont été
a quelque chose que échoué. Morbidité, déen que l'on a mas- exterminés sous les
n'auront jamais les politique du pire, bien sacré avec toute sa applaudissemen~ des
journapstes de dans la tradition de famille, que l'on a fait Daniel, Lacouture,
l"'Obs". l'hédonisme, de l'ego brûler vif dans ses July, Geismar, Cohn-
Quant au décor de matérialiste de la églises ou dans les Bendit ...
leur logis, il montre gauche: puisqu'on ne fours crématoires, • Morale, enfin. Les
une certaine mode's- peut pas contrôler, on que l'on a voulu catholiques 'de .t radi-
tie, presque monas- détruit. Détruire la gazer, qont on a fait tion incarnent la
tique, loin du clin- famille, ce havre qui des pantalons avec. la morale. Comment
quant tape-à-l'œil et empêche la société peau. C'est cet autre l' "Obs" pourrait-il les
vulgaire des modèle "1984", le que l'on a exterminé admettre, ce journal
luxueuses datchas règne de l'ultra-indivi- parce qu'il était diffé- qui se maintient à
des apparatchiks de la dualisme, de la so- rent, au nom d'une flots grâce au Minitel
gauche caviar. Il ·est ciété du fric roi. Fina- supériorité culturelle, rose, qui compta dans
évident qu'avec de lement, les fils à papa comme d'autres, plus son comité directeur
telles vertus Rudder dégénérés de 68 ont tard, parleront de Guy Sitbon, caïd du
les a immédiatement fini, comme tous les supériorité.•raciale ... porno-business, enri-
détestés. Crime convertis, par devenir Les Fraisse incarnent chi sur le commerce
suprême à ses yeux, les Torquemada d'une la mémoire d'un des pulsions animales
ils sont catholiques de société de consom- génocide républicain dont on sait, depuis
tradition et monar- mation qu'ils vou- face à des gens s'en l'affaire Théodore
chistes. Là aussi, ils laient détruire, ·au réclamant et qui refu- Bundy, la grande res-

LE LIBRE JOURNAL de la Fra.nce Court:oise page 16 N° 85 DU 10 JANVIER 1995 6


ponsabilité dans les heures sombres-là ; "génér<;1-tion de la tant est que l'on y ajt
crimes d'enfant ? Les celles où c'est l'intelli~ haine". cru un jour, le tout
Fraisse sont heureux gentsia de gauche qui amenant au rouge
PREI'SATOUT
sans avoir à recourir éteignait la lumière.
CONTRE LE FRONT sang.
aux paradis artificiels, Et de citer l'inénar- L'article de Rudder
à la drogue ou à la rable Cyrulnik, vieil aurait pu être écrit
débauche dont use et agité du. bocal, qui La détestation exhalée dans "L'Ami du
abuse la gauche vaticine, justifiant tous par Rudder est une peuple", la "Pravda",
caviar. Et cela, l' "Obs" les terrorismes contre réaction typique de "Zeri i Populit" ou "Le
ne peut le tolérer. Par la recherche histo- bas-bleu aigri, qui ne Quotidien du peuple".
jalousie, bien sûr ; par rique : "Le révision- supporte pas de voir Il a été écrit dans le
mauvaise conscience, nisme systématique, les autres réussir là où "Nouvel Observateur".
aussi. c'est le langage de elle a échoué. Le Il y a maintenant des
tous ceux qui veulent peuple qui a rejeté la gens à Toulon qui sont
s'emparer du pouvoir. révolution gauchiste marqués d'une étoile
IAMEMOIRE Il s'agit d'une prépara- aspire au changement jaune en forme de
INTERDITE
tion de guerre." frontiste. Alors, il faut flamme. Les lecteurs
Frank Giletti, un belli- dissoudre le peuple, de l'hebdomadaire
Quel crime a commis ciste ? Jugeons sur comme disait Brecht. croient maintenant
Frank Giletti ? Simple- pièce ... _Avec lui, on se Rudder n'a que le mot connaître la réalité tou-
ment d'être un jeune tutoie d'emblée, on de démocratie à la 1on nais e. On leur a
qui refuse la politique sympathise sur l'heure bouche ; mais, la donné des noms, des
d'abêtissement, un et, au bout de cinq démocratie, c'est victimes, comme dans
rebeHe, un vrai. minutes, on parle comme la bagatelle, les plus ignobles tor-
Là, on quitte la mau- comme si on avait plus on en parle, chons nés dans le
vaise conscience pour milité dix ans moins on en fait. fumier de !'Epuration.
passer directement à ensemble. Le benja- Rudder, c'est la bour- Voici ce que dissimu-
la jalousie, à la ran- min du conseil munici- geoise de la chanson lent les pensées de
cœur, à la haine. Bien pal prend les choses de Brel, qui dînait chez Rudder : les dernières
sûr, Rudder l'accuse avec philosophie. La la Monthalant en 68 et cartouches de gens
de tous les maux. Pour journaliste - est-ce fréquente maintenant aux abois, morts de
elle, les jeunes mili- étonnant ? a l'hôtel des Trois Fai- trouille d'avoir à rendre
tants du Front sont déformé ses propos sans ... Tant que la des comptes, refusant
d'un "archaïsme des quand elle ne les a pas gauche gagne, on la leurs responsabilités ;
plus éculés". Alors, carrément inventés. Il voit mielleuse, onc- des gens prêts à tout
moderne, elle évoque va de soi que le jeune tueuse, rose bonbon pour maintenir leurs
la Saint-Barthélémy responsable du FNJ 83 et bonbon rose ... privilèges et leurs pré-
que Franck est soup- est détesté par Rudder. Mais, le sort des urnes varications, drogués
çonné de vouloir rayer Il est l'illustration lui est-il défavorable et par le pouvoir et se
de l'tlistoire. Belle même de son échec. voilà sa vraie nature refusant à le rendre.
leçon de déontologie La génération 68 avait qui réapparaît comme Pour ça, oui, ils sont
de la part de gens qui tout et s'est acharnée, une maladie chro- prêts à tout. A mentir,
ne veulent pas que avec un plaisir malin, à nique : haine, intolé- à calomnier, à salir, à
l'on parle de la guerre tout foutre en l'air. rance, sectarisme, dénoncer. A emprison-
dè Vendée, de l'Epura- Rudder compare la dénigrement systéma- ner, peut-être. A tuer,
ti on, des massacres "love generation" tique de l'adversaire, s'il le faut.
républicains de la qu'elle est censée création d'un mythi- Ils l'ont déjà fait ; rien
guerre d'Espagne, des incarner, la génération que péril menaçant ne dit qu'ils ne le refe-
crimes de guerre qui adula Pol-Pot et des valeurs auxquelles ront pas ...
soviétiques et de ces Mao, à la prétendue on a cessé de croire, si tl. de F.

LE LIBRE JOURNAL .DE LA F.RAJVCE COURTOISE page 1 7 N ° 85 DU 10 JANVIER °1996 ~


);itômiR·snoYs>: .. . . ..
C'est à lire
~tla~=c 1
7pg.U$~~.-t!?~donné._q~p~~ · •·
J~$i~µF~ ~né~s est $}1f lé \ ·.• << TA/A par Albert T' Serstevens
>>
,)~ii~t;1t' De Mayerling à Sarajevo,
JlBii!i en passant par ... Tahiti
.- :~tti~,!tt.~l~/;tft
'.J2fU~dé ~q~•(ï»,qiari; la \ ...._/·•
n'entre pas dans les cal-
culs des égoutiers de la
'i:àgftf)mme p hésiteni. pà.s â.J
1
pensée de le faire lire
:tjli~~u$d9Jils~né daris µn,<>. aujourd'hui.
~an qiaboliqu~. Le~ multif>les
.eoondissemerits de.ce film de Ex it , donc, T'Serste-
~,ri; d<Jrihe~t à êettéNstpirh. vens, aristocrate grand
.n ., rythînetrépîdânt Ames . voyageur.
iiihsiqles s'abstenir. > /< Heureusement, l'actua-
·•isilibµtldri : l!iJrn·<;Jffi,ce;)·•
.·.· .•..•.. I
lit é aidant, un éditeur
vient de le ressusciter et,
t:sîoWN'ÂwX'v·, 'i . . . qui plus est, de le ressus-
Jljp•de S~ p!i,enJÏÔpldns, citer dans une collection à
xiêJef'f Bl,idges .•.· la portée de toutes les
.i\ ~migf~id~q~ ~%y~nii
·•.~l~~11::~;&t!éJ~ss~
~cir1s ~oqr
.0;1.t t ~Il: ~) ~)s i .•·
bourses puisque deux de
ses romans sont réédités
dans la collection "Librio"
~~()tes;tetronste not<Jlff et vendue dix francs.

-•~¼)~f~~~~~i~:;~ ~~~i; ; .
une~·
êçêt\J.c9lâire~ I~s qu~ 19s _.· .
Le premier est "L'Or du
Cristobal", superbe évoca-
tion des aventures de fli -

:ii!\l!r~1ï~;:,
•·•··Q~ffe}$.~q4ér de'fairè·I.~
bustiers transposées à
l'époque moderne.
Le deuxième est "Taïa".
pproê!;îeÇ').ë!')t~vecl'~tùîv · "Ta ï a" est paru en
tif t;es Qf~iet~ µidis Sur }e . 1928, dix ans après
;.tôù:e . natioilal: Rêellemertt··
"L'Atlantide"· auquel il fait
sâht: ·.·. . · . · ., ..
:bûtion: ···. · · · songer parfois et, vrai-
oi) i ·. ment, on ne s'explique
pas quel méchant sort a
voulu qu'il reste à ce
~àhithéèoÙ§tltuê.de '' point méconnu. Pour l'in-
.-îré,ptµJ::'~~
'.~i:J::~i![fü~pjf~ijes•
çl · aspçr .est det/
• •· trigue, il vaut l'œuvre de
Pierre Benoit ; pour le
style, il est digne de Mac
JètË,êiit> . · iw.~J~~ ~àll,ès:;>
l çonvenait oncde ie(lécot). 0
._.·
Orlan (qui fut d'ailleurs le
•. ;~iÎes.~YSPtl¾tS~ sous.forme /.' meilleur ami de T'Serste-
·. êdési!ipsruiip1ê~ de Çr char >.. 0
imagination est puissante vens) ; pour le contenu
.il:fûi\~1!ir;1~;;.tijt~s;•· Albert T'Serstevens subis- et légère . Sa plume est
histo r ique, il dépasse
toutes les vulgarisations
~~t•Â~.i~~~{;~~::s1;t·
qo,;9
êœqpîe~ lij<Ji:;~
•· . s~ ëar~ \ .}
sait depuis l'inévitable
injustice du purgatoire.
Ses livres n'étaient plus
vigour euse et juste. Mais,
comme sa moral e est
aussi exigeante qu e son
du temps et, pour !,'effet
de surprise romanesque,
il l'emporte sur les plus
·ère f 9J1'r~ce n'aj~ais pér~y réédités, son nom n'était refus de la mode est hau- abracadabrantes inven-
·~ à ç~Jjéios d'~tquérir en ·
lJfopeJa·1:<\!9riété•·qu'il <. plus cité . tain, comme son adresse tions de la fiction
·.·• érite. Cettê"Vidéocassetté C'était. d'autant plus à botter les faux culs est moderne.
eyrajt peifu.ettre de réparêi navrant que ce Belge aussi réjouissante què son "Taïa" commence en
Yfübli. . devenu français fut un rejet dédaigneux du politi- Polynésie, dans la moiteur
istrjb'ûti9n: J?ilm Offi9e)
très grand écrivain . Son quem e nt corr e ct, il odoriférante des îles. Puis,

LE LIBRE]OURNAL d e la F ra.-.ce Cou - ois e page 1 8 N°85 DU lÜ J ANVIER 1996 ~


à sa surprise ahurie, le la veille de la première mal de mer et agité du térature romanesque. On
lecteur se voit d'un coup guerre mondiale et à une bocal, un maître d'hôtel, n'en dira pas plus de peur
emporté sur la côte dal- portée de canon de Sara- tantôt canaque, tantôt de rompre par avance
mate. li y rencontrera des jevo, le lecteur croisera turc, tantôt hongrois mais l'enchantement de la
Croates ensoutanés, des tous les personnages que toujours silencieux et découverte.
Bosniaques à cimeterre et l'on peut espérer voir sur- zélé. Et pour conclure, le
des Serbes cruels, tous gir en pareil lieu dans des Enfin, le lecteur tom- lecteur trouvera l'explica-
engagés dans d'obscurs temps troublés. Un magni- bera obligatoirement tion de deux des énigmes
complots (c'est sans fique officier de la Royale, amoureux de l'un des historiques les plus corus-
doute la raison pour un espion autrichien plus extraordinaires, des cantes du siècle : la tragé-
laquelle l'éditeur a eu extrêmement prussien, un plus fascinants, des plus die de Mayerling et l'atten-,
l'idée de sortir ce livre de autre, tout à f q.it russe, ,;tdorables, des plus invrai- tat de Sarajevo.
l'oubli). trafiquant ,de perles et vir- semblables personnages C'est dire si, pour 1O
Et, comme nous tuose du volant, un irré- cie femme qui ait jamais francs, on en a pour son
sommes en juin 1914, à dentiste Serbe sujet au traversé l'univers de la lit- argent.

«RIC HOCHET : QUI A PEUR occupé à éviter les rafales de petit cirque et du corbac aux
D'HITCHCOCK? » mitraillette et les coups de basg,uets publie une histoire
de Tibet et Duchateau matraque. Les aficionados de la fantastique et presque
Le Lombard ; 46 p. série ne seront pas déçus. incroyable puisqu'il fait
Le reporter de la Rafale est une
cohabiter rêve et télévision.
nouvelle fois plongé dans une « L'HISTOIRE DU CONTEUR
ELECTRIQUE » Dessinateur et scénariste des
aventure qui va l'emmener sur
la Côte d'Azur. Mais notre héros de Fred plus originaux, Fred a tout
n'aura guère le loisir de se Editions Dargaud ; 60 p. simplement concocté un petit
prélasser sur les plages, trop Le créateur de Philémon, du chef-d' œuvre.

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L E LIBRE J OURNAL I>E LA FRAJVCE COURTOISE page 1 9 N° 85 DU 10 J ANVIER 1996 ~


~~-~~
r·~

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e)
.A

Fidèle
par
LESVŒUXDE faisait du lard avec les briques de la Basti!le. Tu
changeras pas l'humain, il te piquera tou1ours tes
M. TEIGNARDIER crocs en jonc pendant que t'agonises la gueule
ouverte et il viendra te chauffer ton linceul pour le
- On parle du cancer mais je suis bien sûr que c'est fourguer au décrochez-moi-ça. Marcel Kébir, rhabille
du pareil au même pour le Sida et pour le Télécon, 1
les gamins ! .. .
disait M. Teignardier, accoudé au zinc devant un j'avais oublié de dire que le rade f a~on de ,
Pican-bière, sa boisson favorite. Si on faisait les M. Teignardier était tenu par un vieux Berbere
comptes, avec tout ce qu'ils nous piquent, on_ timide qu'il avait rebaptisé du nom d'une de ses ,
s'apercevrait qu'il y a davantage de gens qui en défaites favorites et qu'on appelait aussi "le Kabyle
vivent que de gens qui en meurent ! téléphonique" quand on venait y passer un_c~up de
A l'angle du bar, suspendu ainsi que du poisson à grelot. Marcel Kébir était proprement terrorise par
fumer, il y avait un poste_de télé_qui fon_c~ionnait en M. Teignardier qui affirmait voter Le Pen quand
permanence et que M. Teign~r_die:; c~ vie~ll~rd A
bien même sa préférence allait à Barre, méchant du
irascible, surveillait comme s zl s etait agz d une bete type rondouillard.
fauve, aux réactions imprévisibles et dont il aurait - Tiens, voilà l'autre grand couillon! expectora
été le dompteur attitré. Rien n 'atti;?it pou'. le . . M. Teignardier en voyant apparaître Jacques Chirac
'moment sa vigilance fouetteuse: l ecran diffusait un sur l'écran tamisé par la nicotine. Vous avez
dessin animé japonais où les personnages, · remarqué, continua-t-il, que pendant quatorze ans,
soigneusement débridés et déas_i~tiséf; c?mbattaien~ , quand Mitterrand radinait pour filer ses vœux
une créature de l'espace en qui zl n etait pas malaise, . métaphoriques, on disait : "Tiens, voilà le vieux
de reconnaître un démon occidental au long nez. filou", alors que pour Chirac, instinctif, c'est "grand
M. Teignardier considérait comme au-dessus de son couillon" qui vous vient à l'esprit.
acariâtre mérite de s'intéresser à des gamineries. Le président de la République dévidait avec .,
- Vous vous souvenez des publicités de l 'ARC pour application son discours où les nœuds de la vacuite
nous soutirer du pognon ? reprit-il après avoir léché ponctuaient le néant de la pensée. . . .
d'une langue étonnamment rose sa petite moustache - Vous avez vu, commentait M. Teignardier, zl y a
mitée de vieux beau atrabilaire. C'était des anges le texte qui s'inscrit en-dessous, une seconde avant
avec des harpes qui faisaient la retape assis sur des qu'il le dise. Pas si couillon que ça, après tout, le
nuages roses ... Z'auraient mieux fait d 'uti~iser ~es Jacquot, il vient d'inventer le prompteur apparent.
frères Rapetou, ç 'aurait été davantage en sittt:qtzon : Pas de raison que les téléspectateurs soient privés de
tiens, Crozemarie, voilà cent sous, pompe-moi le vœu cette invention qui rend les spiqueurs brillants et les
et garde trois francs! Non, monsieur, c'est bien trop cancres doués d'une mémoire d'oliphant. Premier
peu pour pomper un si gros vœu ... discours en karakoé, tout pour que chacun, chez soi,
Il chantonnait. Le cousinage de son ulcère à puisse dire les couenneries présidentielles à l'unisson.
l'estomac avec le Crabe le mettait de méchante Les sourds ? Un pré-texte! On coupe le son et la
tumeur et l'amertume du Pican n'adoucissait en rien France entière communie en ânonnant à l'unisson
ses crampes. · . ,. . de son gourou. Le grand couillon nous la fait au
- Kif le Sida, pouvez être certain qu zl y en a qui en Temple Scolaire, l'Elysée, c'est le Mandarom et, ce
croquent un max : de la pédale qui s'enrichit . . soir, c'est les vœux de Waco Chirac !
pendant que les copines claboten_t,_ du_ gros r:ialzn 9ui M. Teignardier, pour étayer sa démonstration, fit .
a déposé le brevet du Gamma milu:,o ~nverse _et qui couper le son par un Marcel Kébir empressé et se mit
touche à chaque fois en chantant Viens voir les à diriger la chorale des consommateu_rs plus ou_
~ miliciens"... Pendant l'occupe, faut pas croire,
moins avinés. C'était d'un effet comique assure que
~ c'était un atelier du Sentfer qu~ fabriquait les étoiles d ;entendre une dizaine de voix braillant les phrases
d'.·, jaunes et, pendant la Révolution, un sans-culotte se
i, creuses dévidées par un Chirac muet, presque aussi

~
,_'.,-if\
;~~~ LE LIBRE JOURNAL de la France Courto-ise page 20 N° 85 DU 10 JANVIER 1996
au poste
ADG
rigolo que les Anglais sautillant sur arlequins, qu'elle endosse l'uniforme
place pendant le "Rule Britannia" gris de la misère et qu'elle chausse les
lors des "Prom 's" de l'Albert-Hall. galoches des exclus. On a vu
Le discours s'acheva dans une gaie l'apothéose de ses amitions
cacophonie. chamarrées : dragkouines et
- Des vœux, mézigue, j'en ai cupagnie, "Zozons" de Sébastien.
aussi ... , dit M. Teignardier après Après ça, plus qu'à tirer les chaînes
avoir accepté l'offrande de ma et à repeindre le plafond en livide de ·
tournée et constaté que les la pensée. Faire morne, voilà son
moujingues étaient dûment reloqués. salut, le visage pâle ira bien à sa
Les points de suspension, lourds de langue fourchue. Quand elle rote ·
menaces, et le regard courroucé qu'il d'aise comme un carré-roux, elle est
porta vers l'écran où des publicités insupportable, une cure de thalasso
avaient succédé aux deux pendules sur les brisants d 'Ouessant en
élyséennes, laissaient entendre que compagnie des soupirs des noyés, ça
ces vœux teignardesques lui redonnera de l'âme.
concernaient la télévision. On M. Teignardier défiait du regard le
sentait qu'il y avait conflit entre le poste dont le son était toujours coupé
poste suspendu par un incongru et où le journal télévisé étalait des
macramé et le petit homme plaines neigeuses de Yougoslavie,
moustachu accroché à sa chope aux comme si l'actualité l'avait entendu.
reflets versicolores. Entre ces deux-là, Rien ne lui plaisait davantage que
haine et amour se confondaient, l'apocalyptique et la morbidesse, le
dépendance et soumission champ de cendre et la vieille fille en
s'affrontaient, manque et trop-plein deuil. Il reprit son raisonnement.
s'annulaient. - Il faut que la télé crève un peu
· -Je ne souhaite pas une bonne pour revivre, qu'elle perde ses bonnes
santé à la télé, commença-t-il, joues factices et qu'elle devienne
bicause elle a besoin d'être malade. sans codicille fixe. Fini de distraire,
Une télé florissante, pétante de vie, attristons, terminées les soirées
grasse aux coutures, c'est une télé festives, creusons les mines
satisfaite et qui se laisse aller. Faut d'enterrement. A bas la graisse
qu'elle s'amaigrisse, qu'elle perde du antique, allons où il y a du glas. Et
suif et même des couleurs. Sauf pour surtout, oui surtout .. .
les reportages sur les poissons Nous étions suspendus à ses lèvres
exotiques et le carnaval de Rio, je minces de pénible jouisseur. Il finit
souhaite même qu'elle revienne au d'un geste étriqué la dernière lampée
noir et blanc. On vit une époque de son breuvage et tendit un billet
terne, qu'elle suive le train de chiffonné à Marcel Kébir.
poussier, qu'elle chôme, qu'elle - Qu 'on remette Nounours à vingt
mendie, qu'elle briffe aux restas de heures et dans les couleurs d'origine,
la peur, qu'elle sniffe du smog, conclut-il.
qu'elle se piquouze au sang anémié Je m'en allai d'un air pensif. Je ne
et qu'elle se traîne sur les accords de m'habituerai jamais aux gens
galetas. Qu 'elle cesse d'habiller sa méchants.
médiocrité innée dans des oripeaux

LE LIBRE JOURNAL DE LA F.HAJVCE COUR.TOISE page 21 N° 85 DU 10 JANVIER 1996 6


CINÉMA
Balndes THÉÂTRE

par Olmetta
Champs•Elysées (suite XVH)
Le Second ' Empire, dans le domaine du
luxe, peut être symbolisé par le flacon
semé d'abeilles sculptées dans le verre,
couronné d'une boule, dans lequel Pierre-
François Guerlain présenta à !'Impératrice
Eugénie une fraîche eau de toilette : l' "Eau
impériale", .. Plus tard, !'Empereur eut droit
à la sienne : l' "Eau du Coq" ! Très vite, tou-
te l'Europe des cours s'enticha du parfu-
meur impérial... Sissi raffolait de ses pro-
duits. Devenu riche et célèbre, le premier
Guerlain, par voie testamentaire, se vengea
des parfumeurs-distributeurs parisiens qui
lui avaient refusé de vendre sa production
à ses débuts, Il stipula que la marque Guer-
lain, pour la ville de Paris, ne pourrait-être
vendue . qu'exclusivement dans les maga-
sins portant son nom. C'est pourquoi,
encore aujourd'hui, les produits de la
célèbre maison sont introuvables ailleurs
que dans les boutiques Guerlain. En
revanche, le plus petit parfumeur de ban-
lieue peut les proposer ... La dynastie Guer-
Iain est toujours fière de l'élégante maison-
mère réalisée par Méwés qui a marié har-
monieusement le style classique et l'acier
sur trois étages. La boutique est éclairée
d'appliques de Diego Giacometti et la déco-
ration de l'institut_ de beauté, ouvert en
1939, est l'œuvre de Jean-Michel Franck et
de Christian Bérard ... Ce sont toujours des
jeunes filles du meilleur monde qui nous
accueillent ici délicieusement, même pour
l'achat d'une modeste savonnette ... ·
Cinquante ans après, le commerce
affiche un style bien différent avec le Prisu-
nic et le Virgin-Megastore aux numéros de
56 à 60. L'immeuble fut construit en 1931,
par Arfvidson, pour la First National City
Bank. La monumentale ordonnance des
piliers, les étages en retrait et le spectacu-
laire escalier méritent vraiment le coup
d'œil avant de céder à la fièvre acheteu-
.se.,, Au sous-sol, les "jeux-culturels-vidéo"
sont présentés dans l'ancien coffre-fort de
la banque ... Et cela vaut le détour ! En
1777 avait été édifié ici !'Hôtel. de Massa
qui fut démonté pierre par pierr~ en 1928
et remonté rue du Faubourg Saint-Jacques
pour héberger la Société des Gens de
lettres, .. Clin d'œil du raffinement à la "cul-
ture de masse" ! '
A côté, le cinéma (multi-salles) Ambas-
sade-Gaumont, qui connut les plus belles
files d'attente de l'histoire du cinémato-
graphe lors de la sortie du film "Apocalypse
Now", dernière grande prestation de Marion
Brando .. , L'avidité des promoteurs
explique peut-être, au n° 34, un immeuble
à l'étroite façade à peine plus large qu'une
fenêtre ; l'endroit devait être agréable,
néanmoins, puisque Marie Bell et son mari
Jean Chevrier y vécurent. ..
(A suivre)
CZln
.
JOUr
8 janvier 1917
La princesse
Kilavoudra-Laura

L
e 8 janvier 1917 mourait
Clara Ward dont la vie allait
inspirer la plupart des scéna -
ristes de comédies américaines met-
sés. tant en scène une héritière écerve-
Il faut lée.
ses a A dix-huit ans, la richissime orphe-
line Clara Ward, dont le père, mil-
liardaire en dollars, avait fini ses
jours dans un asile d'aliénés, était
une superbe créature.
Le jeune prince de Caraman Chi-
may, fils du ministre des Affaires
étrangères du Royaume de Bel-
gique, en tomba fou amoureux et
l'épousa. Six ans plus tard; au cours
d'un diner dans un restaurant chic,
elle s'enfuit avec le violoniste tzi-
gane qui conduisait l'orchestre, un
Hongrois nommé Rigo qu'elle
épousa après avoir fait annuler son
union princière mais tout en gar-
dant le titre qu 'elle hü avait
apporté.
Rigo dura le temps d'une czarda.
Clara le quitta pour un cheminot
rencontré dans une gare, Peppino
Ricciardo, qu'elle abandonna bien
vite pour se jeter dans les bras d'un
Levantin du nom de Cassalota.
Sur quoi, elle mourut à trente ans à
peine.
A Paris, Clara Ward avait été sur-
nommée la "Princesse Kilavoudra
Laura".
On assurait, en effet, que chaque
homme qui avait eu l'avantage de
ses faveurs se voyait honoré d'un
porte-cartes de peau orné d'une
couronne princière et d ' un petit
drapeau américain.
Un soir, au cercle, trois beaux aris-
tocrates sortirent en même temps
leur porte-cartes. Il y eut un silence.
Puis, l'm1 d'eux, avec le sourire, eut
ces simples mots : "Eh bien mes-
sieurs, je vois que nous avons servi
dans le même corps ."
Le premier littérateur à s'emparer
du personnage fut Abel Hermant
qui la mit en scène dans "Transat-
lantiques", imaginant pour elle un
"souper du centième amant" .

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