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Décadaire
de civilisation française Juillet 1796. Bonaparte occupe l'Italie.
et de tradition catholique Et les Anglais l'ile d'Elbe ...

cr,
:,
C
o Présumés innocents et supposés coupables.
t--
N
o Le secret de Le Floch-Prison .
~
E
:::,
o Lisez Alexis Carrel !
o Nouveau: un évèque-flic à Amiens.
C

o Le Général Gallois parle.


o Et Cohen est toujours aussi cave.
'
lef:fres de chez nous
Steiner « machin » et avec Chirac pour Ce que j'ai appris
lui obéir.
L'article glorifiant Rudolph Stei- Avec de Gaulle pour chasser les Je viens de prendre ma retraite
n er m ' a franchement déplu Français d'Algérie et avec Chirac d ' institutrice publique ap rès
dans un journal qui se veut pour inviter les Algériens en avoir vu, au fil des ans, s'effon-
c h r étien de tradition, car ce France.
drer tout ce j ' avais appris à
monsieur fort intelligent au Avec de Gaulle pour condamner
le peuple « sûr de lui et domina- aimer et à admirer : le vrai, le
demeurant et qui n'a pas dit bon , le beau, le courage , la
que des sottises, est fort éloi- teur » et avec Chirac pour ram-
per devant lui. loyauté. Il me semb le avancer
gné de notre Eglise puisqu'il
au milieu des déco mbres. A
croit en la réincarnation, a des
R.S., Paris vingt ans, le mot de Fo ntenelle
fondements rosicruciens et,
dans ses écoles, détourne les me scandalisait qui d isait : si
enfants d'un enseignement j'avais la main pleine de érités,
Juif et F.N je me garderai bien d e l 'ouvrir».
catholique ou les conduit vers
une certaine hérésie. Aujourd' hui, il me semble plein
J'ai enfin lu le livre de Garaudy
M.Aque défend l'Abbé Pierre. J'étais de sagesse, tant me s conci -
Courchevel.
très hostile a priori puisque je toyens se montrent pleutres. Le
suis juif et adhérent du Front ciel nous garde de dire un jour
national et du Cercle d'amitié comme Céline : « J e me sui s
Citer un auteur n'est pas le juive et chrétienne fondé par croisé pour ces gens là et j'ai eu
glorifier. J'ai trop de respect Bernard Antony, Jean Pierre bien tort. ».
pour les lecteurs du Libre Cohen et Pierre Semour. C'est à Vous êtes, selon le mot de Gobi-
Journal pour craindre, en dire doublement dénoncé par neau dans les « Pleiades , un
leur parlant de Steiner, de l' Abbé « Ta gueule ». A ma calender ou fils de roi. Dans ce
les inciter à adhérer massi• grande surprise, je n'y ai trouvé monde atroce et bas , q uelle
vement à toutes ses calem• aucun propos antisémite (ce cible. !
bredaines et à enlever leurs que, petit-fils et fils de déporté La Petite Fadette.
enfants des écoles de la tra• je n'aurais pas accepté) mais de Paris
dition pour les envoyer dans nombreuses insultes antinatio-
nalistes (ce que, petit-fils, fils
les rares institutions qui se d'ancien combattant et ancien
réclament de lui et où l'en• combattant moi même, je n'ac- Différence
seignement, s'il n'est pas cepte pas plus.) Deux
catholique, est en tous cas questions : pourquoi les sio-
moins nocif que le bourrage nistes attaquent-ils ce livre et Dans 'TEvenement du j eudi"
de crâne pratiqué par les pourquoi les nationalistes fran- Claude Askolovitch qualifie le
instits socialistes des écoles çais le défendent-ils ? nouveau premier ministre israé-
laïques et obligatoires lien « d'ancien porte flingue sou-
c.s.
S. de B. Marseille tenu par une coalition de natio-
n a lis tes ultra et cyniq ue s,
religieux messianiques persu a-
Pas de honte Propagande stalinienne dés du caractère divin de
quelques cailloux secs d e
Il n'y a pas de honte à avoir été J'ai été scandalisée par l'émis- Judée».
gaulliste, mais je me demande sion de Villeneuve consacrée Si ce genre de propos avait été
comment on peut être et avoir aux sectes et a l'extrême droite. tenu par un journaliste de la
été. Cet amalgame relève de la pure droite nationale, il aurait attiré a
Avec de Gaulle pour l'Europe propagande stalinienne.
des patries et avec Chirac pour Conseillère municipale du Front son auteur les foudres des
l'Europe de Maastricht. national, j'en ai plus qu'assez MRAP, LI CRA ligue des D. H e t
Avec de Gaulle pour sortir de d'être insultée par la racaille qui autres organismes bien p e n -
l'Otan et avec Chirac pour y se goinfre avec ma redevance. sants.
revenir. R.A. Pourquoi cette différence ?
Avec de Gaulle pour rigoler du Villiers de Bel S.F. (Paris)

Directeur : Serge de Beketch Commission paritaire :


LE LIBRE « Le Libre Journal 74 371 Abonnement
de la France Courtoise " Dépôt légal : 1 an 600 Frs,
JOURNAL
-F,-a,,r~,,•
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à parution.
Imprimerie : à SDB,
139, bd de Magenta - 75010 Paris Principaux associés : R.P.N Le Blanc-Mesnil 139 boulevard de Magenta
Beketch, Fournier ISSN : 1244-2380 75010 Paris
Tél. : (1) 42.80.09.33. Directeur de publication : Ce numéro contient un encart
Fax: (1) 42.80.19.61. Danièle de Beketch entre les pages 12 et 13 42 .80.09.33

L E LI B RE J OURNAL page 2 N° 102 DU 12 JUI LLET 1996 6


CEditorta(
Présumé innocent,
qu'ils disent ...
remier effet du scandale Tibéri : Raison de plus pour répéter, tant qu'on

P Juppé a annoncé qu'il allait saisir


le gouvernement et le Parlement
d'une Réflexion Visant à Garantir le
ne risque pas la prison pour ça, que la
fameuse présomption d'innocence
dont on nous rebat les oreilles est
Respect des Droits Fondamentaux de purement et simplement un non-sens.
La Personne Humaine, du Secret de Quand un juge d'instruction inculpe
l'instruction et de la Présomption d'in- un prévenu, ce n'est évidemment pas
nocence. qu'il le présume innocent.
Deuxième effet, immédiat, Toubon a C'est pour la raison, exactement
demandé à un spécialiste du droit inverse, qu'il le présume coupable
pénal de préparer un projet de loi pour Si le juge Eva Joly a inculpé Le Floch
la rentrée. Prigent, ce n'est pas par conviction
Quand on commence à sortir les mots qu'il n'a rien à se reprocher. C'est au
à majuscules, c'est qu'un mauvais contraire parce que son enquête lui
coup se prépare et là, à l'évidence, permet de penser que l'ancien patron
l'urgence est manifeste. d'ELF-Aquitaine a commis des actes
C'est qu'à court terme, Le Floch Pri- délictueux qui valent d'être soumis à
gent pourrait mettre en cause le Plus- l'appréciation du tribunal.
ttaut-Niveau-de-l'Etat comme on dit et Récuser cette évidence et persister à
qu'en outre, les affaires se multiplient soutenir contre tout bon sens qu'in-
de nouveau comme sida en Marais. culpation vaut présomption d'inno-
A peine Noir, Balkany, Tapie, Carrignon cence, reviendrait à insinuer qu'a
et autres malandrins suffragés sont-ils contrario tout non-inculpé est présumé
confirmés dans leurs condamnations coupable.
que le Parquet d'Evry ouvre une infor- De là à penser qu'en classant le dos-
mation sur des salaires fictifs versés sier Tiberi pour ne pas avoir à l'incul-
par le Conseil général de l'Essonne à per, le procureur présumait le maire de
l'épouse de son président RPR. Paris coupable des malversations rele-
A l'évidence, la mafia politicienne vées, il n'y a qu'un pas.
comprend qu'elle ne pourra pas indé- Des malintentionnés pourraient être
finiment compter sur des magistrats tentés de le franchir ...
arrangeants pour enterrer les dossiers On voit où pourrait mener cette
des pourris. étrange manie de soutenir le contraire
Si elle veut longtemps encore empê- de l'évidence.
cher l'électeur de savoir, donc de com- Depuis longtemps, en France, la règle
prendre et, du coup, de se débiner est de présumer le peuple menteur,
chez les « populistes », il est urgent de tricheur et fraudeur.
museler les rares journalistes qu'elle On peut se demander s'il est bien rai-
n'a pas pu étouffer en les gavant. sonnable par les temps qui courent
La loi Gayssot ayant fait ses preuves, d'étendre cet a priori aux élus.
on va en tricoter une variante pour
protéger, cette fois, le peuple des élus. Serge de Beketch

LE LIBRE J OURNAL page 3 N° 102 DU 12 JUILLET 1996 ~


ECOUTE ECOUTE

J
Grand succès
comique de
l'été, le jeune
efouve(fes
Jean-Philippe Moinet,
du « Mensuel de Pourquoi Chirac
l'Observatoire de
l'extrémisme » a vec Le Floch- des ministres qui quoique moins irres-
identifié la cause de
nos malheurs : « les
citoyens n'écoutent
((
A !rigent, Chirac
Joue la plus
grosse carte de sa car-
connaissaient le passé
et le dossier du person-
nage.
pectueux : « Ça s'est
traité a l'Elysée, ça se
dénouera a l'Elysée ».
plus les élites bien rière. Sa défaite provo- « A Matignon, il y a un La question que cha-
pensantes ». querait un formidable an, on était littérale- cun se pose, c'est :
La question est : séisme politique dont ment affolé quand la pourquoi?
vont-ils lire les cré- les secousses pour- rumeur a commencé à Pourquoi Chirac a-t-il
tins? raient jeter à bas l' édi- circuler que Chirac vou- imposé ce personnage
fice institutionnel Fran- lait LFP pour diriger la à la fois médiocre, trop
çais ». C'est un SNCF. Juppé disait que voyant, douteux, tor-
ECHANTILLONS juppéiste qui tient ses ça revenait à mettre un tueux, déplaisant,
Dans ce cas, propos dont la liberté pyromane à la direction mouillé et salissant ?

J ils appren-
dront de la
plume du Moinet
de ton indique sinon
qu'il a reçu le feu vert
de son patron du
d'une poudrière » se
souvient le proche du
Premier ministre. Et
Pourquoi le protège-t-il
au
emporté
risque
dans
d ' être
sa
que « les citoyens se moins qu'il a été auto- d'énumérer les inter- chute?
tournent vers ceux risé à passer au feu cli- ventions auprès de Méprisé par le sérail
qui, au coin de la gnotant. l'Elysée. auquel il n'appartient
rue, mettent le doigt Depuis une dizaine de Debré transmettant des pas puiqu'il n 'est ni
là où ça fait mal » et jours, les initiés obser- rapports de police éco- énarque ni X ni rien qui
que « les grand- vent en effet avec pas- nomique si accablants vaille aujourd'hui,
messes et les grands sion les développe- qu'on comprend le lap- barbu à la manière des
principes n'ont mal- ments d'un fait divers sus de certains journa- ministres-instits socia-
heureusement pas qui semble encore listes confondant, dans listes des années 80,
réduit la vague ». hésiter entre l'affaire leurs papiers, le « capi- marié à une beurette,
classique et le scandale taine d'industrie » avec Fatima Belaïd, ce petit
politique majeur un « chevalier d'indus- ingénieur breton fonc-
HAUTES capable d'atteindre de trie». tionnaire de la
Sur quoi, le plein fouet le locataire Toubon prévenant recherche propulsé par
»gamin de l'Elysée. solennellement qu'il ne ses amitiés maçon-
~ explique que Dans les jours à venir, pourrait rien faire pour niques dans les cabi-
son observatoire a on saura si l'on peut empêcher une inculpa- nets ministériels au len-
été « fondé avec les encore parler d'une tion de l'ancien diri- demain de l'élection de
encouragements de affaire Le Floch Prigent geant d'Elf et sa mise Mitterrand accumule
hautes personnalités ou si l'on est au cœur en détention préven- les tares qui auraient
nationales ... ». d'un scandale lié au tive. dû l'écarter des allées
En somme, les financement de la cam- Pons faisant appel à du pouvoir chiraquien.
citoyens ne les écou- pagne presidentielle . tous les réseaux d'HEC Pierre Dreyfus, ministre
tent plus mais les Ce que l'on sait, pour et d'énarques pour des nationalisations,
observateurs accep- l'instant, c'est que Chi- appuyer la candidature l'avait chargé de trou-
tent toujours leur rac a, dès son arrivée à de Louis Gallois, le ver les arguments justi-
fric. l'Elysée, personnelle- boss de l'Aérospatiale fiant la soviétisation de
ment imposé l'ancien qu'il avait résolu de l'industrie.
président d'Elf Aqui- placer à la tête de la Deux ans plus tard, les
BELGE taine a la tête de la SNCF. socialistes ayant viré lof
Un beur SNCF. Juppé, enfin, appuyant pour lof et son patron
»s'étant Il l'a fait au mépris des de tout son poids les étant débarqué pour
~ blessé au vociférations du clan rapports et les contre- cause de « ni-ni », LFP
cours d'un gaulliste qui exécrait ce pro p os i ti on s de ses s'était retrouvé casé à
assaut contre une pur produit du mitter- ministres. la tête de Rhône-Pou-
permanence du FN randisme. En vain: Chirac, intrai- lenc.
belge, le respon- Il l'a fait en négligeant table, a imposé Le En 86, les gaullistes
sable de la section a l'indignation de sa cour Floch. avaient eu sa tête.
été condamné pour d'énarques qui mépri- Aujourd'hui, c'est donc Débarqué, il avait été
avoir « attisé la ten- sait ce petit ingénieur a lui de se « démerder » casé par Mitterrand au
sion en se montrant de l'Institut national comme on n'hésite pas Conseil économique et
à la fenêtre du polytechnique de Gre- à le dire dans l'entou- social. Comme tous les
local ». noble. rage du Premier laissés pour compte du
Ça tu n'sais pas 11 l'a fait en dépit des ministre. Lequel, en régime. A titre de
faire, sais tu ? objurgations de Juppé petit comité, se montre consolation, on lui
et des avertissements tout aussi catégorique avait gardé des jetons

LE LIBRE JOURNAL page 4 N° 102 DU 12 JUILLET 1996 ~


du CJvlarigot
PEDAGOGIE

J
Pour finir, le
mouflet
expose son
ambition : « renfor-
protège-t-il Le Floch? cer la pédagogie
républicaine »,
de présence au conseil petit monde, Môrice, live de LFP dans une Du calme, Phiphi, tu
d'administration d'Oc- Fatima et Loïk, se cellule individuelle vas te faire mal.
cidental Petroleum. retrouve sous le coup avec salle de bain col-
En deux ans, cette de l'habituelle kyrielle lective à l'infirmerie de FIER
petite combine vaut à de charges qui visent la prison. Un conseiller
l'ingénieux ingénieur les chevaliers d'indus- Le patronnat est prié F.N. de Fréjus
cent mille dollars ver- tries : faux, usage, abus de participer à l'opéra- ayant voté
sés sur un compte de bien sociaux, prise tion. Déjà, douze contre le finance-
américain. Il ne les illégale d'intérêt, etc. grands patrons, la plu- ment d'un monu-
déclare pas au fisc Mais, dira-t-on, cela ne part en affaires avec ment aux morts de
français mais les confie répond pas a la ques- l'Etat, font circuler une la Résistance, Léo-
à son ami Maurice Zyl- tion : pourquoi Chirac pétition de solidarité tard a accusé cet
berberg dit Bidermann, protège-t-il LFP ? avec cet homme ancien d'Indo de
le roi du caleçon molle- Et surtout, pourquoi le · inculpé d'abus de « rayer une partie de
tonné et accessoire- président de la Répu- confiance, d'abus de notre histoire dont
ment frère de Régine blique actionne-t-il à biens sociaux et de nous sommes fiers».
Choukroun, tenancière plein ses réseaux d'in- présentation de faux Pas plus fier, au
d'établissement de fluence tous azimuts ? bilans. moins, que de la
nuit. Car c'est sans doute Même les syndicats, désertion du trouf-
Môrice fait doubler les l'aspect le plus stupé- dont on sait l'excel- fion Léo à Bey-
petites économies de fiant de cette affaire : lence des liens qu'ils routh? ...
LFP et dans son tout le système Chirac entretiennent avec
immense générosité, est en état d'alerte l'Elysée, soutiennent CONFIDENTIEL
verse une « libéralité » rouge : la filière de un personnage qui L'Elysée
de trente mille francs contrôle des médias devrait pourtant incar- n'avait pas
mensuels à Fatima dont le président de la ner à leurs yeux l'abo- prévu la tenta-
dont son ami Loïk vient République dispose tra- mination de la désola- tive de coup d'Etat
de divorcer en lui ditionnellement par l'in- tion. en Centrafrique. A
offrant un superbe termédiaire des Alors, pourquoi ? Pour- tout hasard, nos ser-
appartement à banques qui font la loi quoi Chirac protège-t-il vi ces étudient une
Londres. dans les rédactions en Le Floch au risque opération « façon
Cinq ans plus tard, Le situation de faillite vir- d'être emporté par son Comores ».
Floch-Prigent témoi- tuelle, sont mobilisés. éventuel naufrage ? Tactique : coup
gnera sa reconnais- De Libé au dernier quo- Tout simplement parce d'Etat bidon-inter-
sance au roi du cale- tidien de province, pas que s'il se sentait aban- vention française et
çon molletonné en un journal qui n'ait donné, Le Floch pour- remplacement de
engageant Elf dans une insisté sur les risques rait parler. Patassé par un gui-
opération au terme de que l'incarcération de Il pourrait parler de la gnol aussi corrompu
laquelle Zylberberg- LFP ferait peser sur filière historique de mais moins gâteux.
Bidermann recevra une l'avenir de la SNCF, pas financement des partis Manque le succes-
aide en prêt et capital moins. politiques qui fait tran- seur idoine.
de cinq milliards de Et l'on n'oublie d'ajou- siter par des sociétés Chirac ne ferait pas
francs lourds de la part ter que le juge respon- offshore les fonds four- l'affaire?
de la BNP, du Crédit sable de cette menace nis par le groupe ELF et
Lyonnais, d' AGF et contre l'économie notament sa filiale VERRUE
d'Elf Aquitaine. nationale a « un accent gabonaise, éternelle Les vestiges
Cette somme astrono- qu'elle doit à son ori- source de revenus pour d'une chapelle
mique, il convient de le gine norvégienne »... tous les partis de gou- du 1 ze siècle
dire, représentait prati- Les réseaux « humani- vernement. Qu'ils ont été ravagés lors
quement le chiffre d'af- taires » sont sur le pied soient communiste, de travaux au lycée
faire du groupe textile à de guerre. Et les socialiste, ou « libé- Henri IV. L'ordonna-
l'époque. mêmes qui ont refusé raux » . Cette véritable teur du massacre est
Sur ordre de LFP, Elf de bouger alors que franc maçonnerie du un ancien parlemen-
Gabon y ajouta par l'in- Chirac, sur ordre de la fric associe dans de fra- taire européen RPR
termédiaire de la Cana- coterie, laisse crever ternelles agapes les reconverti dans l'ar-
dian Imperial Bank of Touvier d'un cancer en extravagantes com- chitecture.
Commerce un prêt sup- phase terminale dans bines népotiques de la Décidément, ces
plémentaire de 163 sa cellule, déversent cellule africaine du gens là sont comme
millions qui fut rem- des torrents de larmes défunt potentat élyséen des verrues. Sur le
boursé par Elf Aqui- sur le caractère inhu- et les réseaux barbou- nez ou sous le pied,
taine à sa filiale. main et inacceptable zards du clan africain ils. sont toujours
Aujourd'hui, tout ce de la détention préven- du RPR ... aussi emmerdants.

LE LIBRE JOURNAL page 5 N° 102 DU 12 JUILLET 1996 6


AU VOLEUR
W. Le conserva-
fJ\utres efouvefTes
_..... teur des
Archives En Exyougo, la guerre
nationales a bien ri
quand Sotheby's lui
a proposé un exem-
plaire original du
n'a tué que d'un coté
traité de Fontaine-
bleau (abdication de
Napoléon). Jusqu'au râce à la cam- des victimes que compter.
moment où il a
découvert que le
document à vendre
provenait de ses
G pagne média-
tique actuelle
sur les massacres de
d'un seul côté. Les
non-musulmans mas-
sacrent, les musul-
5) Pour cause de
nécessité propagan-
diste, le mot géno-
Srebrenica, le lecteur- mans meurent. Pas le cide est momentané-
réserves.
L'enquête s'oriente consommateur de contraire. ment libre de droits.
vers un gang de presse-radio-té I é C'est le contraire de
6) On nous prend
pillards ayant des apprend plein de ce qui se passe en
Palestine. une fois de plus pour
complices dans les choses.
lieux. Comme aux 1) La guerre civile en 2) Les satellites des imbéciles et on
archives de l' Armée ex-yougoslavie s'est espions américains aurait tort de se
ou à la Monnaie de bornée à un mas- qui ont vu le géno- gêner puisque ça
Paris. sacre de musulmans cide depuis l'espace marche.
par les non-musul- ont fait des progrès. 7) On peut tout de
SIDA mans. Au Ruanda, au Sou- même regretter qu'en
Le sida se 2) « Grâce aux satel- dan, au Tibet, au France, où ils ne ris-

J transmet
bien par la
salive. Contre les
1ites et avions
espions de I' Amé-
rique, la CIA a assisté
Cambodge, ils
n'avaient rien remar-
qué. En Irak, ils
quent rien, les musul-
mans ne soient pas
aussi inoffensifs
spécialistes qui assu- en direct au meurtre voyaient les cibles, qu'en exyougo où on
rent le contraire, The de milliers de musul- pas les cadavres. En
Lancet, la plus les génocide à tout
mans près de Srebre- outre, ils sont plus
grande revue médi- va.
n i c a. » (Joseph performants que les
cale au monde,
Limagne dans Ouest bulldozers améri- La vie est mal faite ...
donne raison à Le
Pen en annonçant un France ) cains qui ne sont pas
troisième cas incon- 3) « A la honte d'avoir foutus de retrouver
les cadavres au sol.
Chaque
testable de contami- abandonné une
nation par morsure. enclave protégée, Les satellites sont de mercredi,
s'ajoute celle d'avoir bons patriotes qui
sur
laissé s'accomplir un voient tout sauf ce
NE PAS LIRE génocide en connais- qui emmerde la
Privé
«, droit
reponse
du
de
»
sance de cause. »
(Idem)
diplomatie US.
3) Une enclave privi-
Radio
4) Dès qu'on aura légiée est une ville
aux attaques média-
tiques contre son
livre « Les mythes
retrouvé les milliers
de cadavres on saura
serbe occupée par
les musulmans. A ne
Courtoisie
combien sont les dix pas confondre avec
fondateurs de la poli-
tique israélienne », mille musulmans une ville irakienne
à 18h
Roger Garaudy massacrés. bombardée par l'avia- Le Libre Journal
publie sa réplique 5) L'Onu pense que tion US; ni avec une
sous la forme d'un c'est le plus grand ville libanaise occu- de
opuscule de 38 génocide de l'his- pée par les syriens
pages.
toire. ou les israéliens, ni Serge de Beketch
Les citoyens respec-
tueux de la loi non De ces informations avec une salle d'ac-
écrite ne l'achèteront martelées à longueur couchement fran-
pas à la Librairie du de journée, on peut çaise monopolisée à 19h30
Savoir, 5 rue Male- tirer les conclusions par des medecins
branche 7 5005 Paris suivantes. avorteurs. Les fous du Roi
5e (43 54 22 46 fax 1) La guerre civile en 4) Malgré Timisoara
43 26 07 19) ex-yougoslavie est le et Carpentras, les de
premier conflit de journalistes n'ont Daniel Hamiche
l'histoire a n'avoir fait toujours pas appris à

LE LlBRE J OU RNA L page 6 N° 102 DU 12 J U I LLET 1996 &


Cohenneries
Par Cohen
e ne dors plus. A la séquestre moi-même dans ma

J crainte d'être découvert


par l'abbé Pierre et ses
Chiffonniers d'Emmaüs et
cave).
Je dois néanmoins convenir
que ce triste anniversaire
emmené rue Lauriston pour
obtenir de moi des informa-
Demandez tombe a pic pour nous rappe-
1e r qu'il faut toujours se
tions sur le lobby sioniste méfier des caves (surtout
(comme je regrette aujour- le lorsque, comme certain lobby,
d'hui d'avoir révélé l'autre elles n'existent pas) et des
décade que je savais de pogrom! gamins fugueurs imaginatifs
source sûre que tous les (quelle que soit leur couleur
joueurs de l'équipe d'Israël ou leur religion) qui ont des
étaient juifs !), s'est ajoutée papas musclés portés sur la
une autre appréhension. En boisson (polonais ou non).
choisissant de me réfugier en découdre avec ce Singer et Ajouterais-je que, cinquante
dans une cave n'ai-je pas pris lui faire passer le goût du pain ans après, le Premier ministre
le risque d'être à l'origine d'un azyme. Avec en prime polonais en a profité pour
malentendu et de déclencher quelques juifs, retour de demander un grand pardon
ainsi un pogrom ? camps, qui traînaient, désœu- aux juifs « pour tout le mal
Cause de mes insomnies, que les Polonais leur ont fait ».
vrés, dans le quartier. Lorsque
cette pensée m'est venue à la C'est d'autant plus méritoire
les flics découvrirent que la
lecture de la relation dans la qu'il s'appelle Wlodzimierz
maison où le gamin avait
presse de la commémoration Cimoczewicz et ne peut espé-
affirmé avoir été séquestré
du cinquantième anniversaire rer que la diaspora retiendra
n'avait pas de cave, qu'il avait
du 4 juillet 1946 à Kielce, en son nom.
tout inventé, il était trop tard,
Pologne. Comme l'a indiqué à Là-dessus un individu est
cette occasion Elie Wiesel en les actions de la Shoah
avaient pris 72 points en entré dans ma cave sans crier
usant d'une de ces formules gare. Sur le coup je ne l'ai pas
concises dont il a le secret, quelques heures ! 72, parce
que, nous apprend l'histoire, reconnu tant j'avais de diffi-
cette terrible journée démon- cultés à distinguer la hauteur
tra qu'il pouvait y avoir aux 42 juifs de Kielce pogro-
més, 30 autres qui passaient de la largeur. Un moment j'ai
« Auschwitz après Auschwitz ».
dans le coin ce jour-là dans un cru qu'il roulait. C'était ADG
Ah, heureusement qu'il est là
train n'eurent plus le loisir venu me demander l'hospita-
notre bon Elie pour empêcher
d'utiliser leurs billets de lité. La main grassouillette qui
l'oubli et remettre les pen-
retour. m'avait passé un message par
dules aux heures les pl us
Et voilà pourquoi je me le soupirail l'autre décade,
sombres ! C'est pas le prix
Nobel de la paix qu'il devrait demande si j'ai eu une bonne c'était la sienne ! Je n'ai pas
avoir. C'est celui de la idée en m'installant dans ma très bien compris ce qu'il fuit.
mémoire et de la vigilance cave. « Dites, m'a rétorqué ma Ses explications sont plutôt
réunies. Citez lui n'importe concierge à qui j'ai fait part de embrouillées. Il y est beau-
quel jour du calendrier et, mes inquiétudes, vous ne pré- coup question d'une grosse
hop, il te vous dégotte un féreriez-pas un grenier comme femme foulani le poursuivant
pogrom à commémorer et l'autre là qui écrivaient des armée d'un maillochon. Mais
quelques juifs occis à rajouter carnets, Anne Frank ? Parce aussi d'un bouquin à écrire
à l'addition de Garaudy. que le locataire du troisième, pour des raisons alimentaires
Cette fois là, a-t-il précisé, ils vous savez le barbu avec de (« Tu comprends, Serge il est
furent 42 à être déprogram- drôles de lunettes qui porte bien gentil mais il faut que je
més de la diaspora par le toujours un béret, il en a un bouffe ... ») tout en prétendant
pogrom de Kielce. Tout était justement de libre ... Sinon, dans la foulée vouloir suivre
parti d'une histoire de cave j'ai aussi ma sœur qui en a un un régime. J'ai compati et pro-
dans laquelle un gamin polo- à Drancy. Vous y serez bien, mis d'en toucher un mot à
nais avait prétendu avoir été c'est pas loin de Paris par le mon psychiatre. Il va falloir
séquestré durant trois jours train ... ». J'ai éludé sa proposi- que je demande à ma
par un juif du nom de Singer. tion (note : un, me méfier de concierge de lui trouver un
D'où fureur du_papa qui se mit ma concierge. Deux, pour évi- pyjama rayé à sa taille. Ça
illico à regretter la disparition ter tout malentendu avec déra- l'amincira.
prématurée de l'autre führer. page antisémite à la clef, faire Et c'est ainsi qu'ADG sera
Et de rameuter la foule pour savoir à l'extérieur que je me grand et Carpentras delenda.

LE LIBRE JOURNAL page 7 N~ 102 DU 12 JUILLET 1996 ~


UN DEPLUS

J
Notre colla-
borateur et
ami le mar-
f:Autres efouve(fes
quis Chayriguès de
Olmetta vient d'être LA CHRONIQUE D' HENRI
naturalisé Patagon
par décret consulaire
(N°7 5081 /95). Cette
LB TRAPPEUR
acquisition renforce Mardi 28 mai : A compte douze agres- çonné des bébés-
la présence patagone
au Libre Journal dont Evry, Freddy, Jackson sions violentes à son phoques à la
la moitié des collabo- et Serge, trois pin- actif. seringue.
rateurs sont désor- gouins qui trafi- A Evry, un réseau de A Deuil-la-Barre et à
mais sujets de Sa quaient de la poudre trafiquants de poudre
Majesté Orélie- Villetaneuse, des cas-
de perlimpinpin frela- de perlimpinpin est
Antoine 1er par la tors en furie ont com-
grâce du Consul tée, sont arrêtés, démantelé, composé
celle-ci ayant tué. des castors et pin- mis diverses dégrada-
général Jean Raspail.
Le plus illustre étant Vendredi 3 1 mai : gouins Fodil, Abdel- tions pour venger la
le Vice-Consul Ber- Sur la ligne 208-B, un krim, Hocine, Toufik, mort du castor Farid,
nard Lugan. bus est lapidé par Djamel, Mimoun, exécuté lors d'un
CHIFFRES deux pingouins . Mehdi, Brahim, Zouir cambriolage par un
Selon Jean Samedi 1er juin : et Kamel... bébé-phoque, qui a
11111,_ Louis Debré, Aux Ulis, des poulets Aux Mureaux, un cas-
~ ministre de été immédiatement
sont lapidés, un gym- tor agresse un domp-
l'Interieur, un peu nase et un collège teur à coups de incarcéré ...
plus de quatorze A Nice, un groupe de
mille immigrés clan- sont incendiés. Le pierres.
destins auraient été pingouin Mamadou Mardi 4 juin : A La castors, blessent au
expulsés en quinze est interpellé. Courneuve, le castor cutter et à la batte de
mois. Selon les confi- Lundi 3 juin : La Ahmade est inter- base-ball deux bébé-
dences de J.-C. Bar- sinistre bande d'ani- pellé : il avait com-
rault, son collabora- phoques.
teu à Libération, cent maux à fourrure mis six viols et une Mercredi 5 juin: Un
quatre vingt mille « Bourreurs Boys Mas- trentaine de cambrio-
pingouin, dans l'indif-
autres clandestins ter » est démantelée, lages.
sont entrés dans le à son actif une agres- A Lille, Saphir, castor férence générale (y
même temps. Selon sion de poulets et intoxiqué à la poudre compris des poulets)
le calcul élémentaire, appelle a égorger les
à ce rythme là, le deux viols. Le de perlimpinpin, est
nombre des étranger meneur du troupeau arrêté pour avoir ran- bébés-phoques.
illégaux en France
aura augmenté d'un
million à la fin du 6-GAl/l!N~ AP/U6
septennat. 6All,4//V,€,~l'P pq~~ ... ~Ot.1/NP Cr/1,(,'?O.5,
PU ..5/'oq ,{VIV/JI/I r PRO 96, W'M{.éJL.l'.P.G?N/
~ P,,€"T,r .4:,f,9,.y: 70t//? P,E; ?="MNC&°-,
ELEGANT ~,9',t'.5 Ot/,8,t./~ ,t...Eb

C~·Ju
Balkany, l'ex- ,Tf.11)( OJ.Y,,1/r'/(?tl~.
maire chira-

7
quien de
Levallois raconte
dans France Soir que
si sa maîtresse l'a 9\vis
accusé de l'avoir
contrainte à des
caresses intimes
de # Fl'IUT Î'lX$ ,i/11 MOI-A/$,HE
sous la menace uK ~#dl$ ?bu~ /lfrR/1,PL U,V,E
d'une arme, c'est chiens .501/lZ#IR LIN ~L $/.O#tr//T/0,t'.€H
parce qu'il est juif.
Faute d'avoir pu la
violer, il essaie de
l'envoyer en prison.
"(
.R ?"r#,fl,E

/
,,
-
c:-- Z;JP,P,;t;#r.
/

C'est vraiment un
chic militant RPR, ce
type

LE LIBRE ] OUH N AL page 8 N° 102 DU 12 J U ILLET 1996 &


Cfraditions
Michel de l'Hyerres
I actualité a été récem- ment orienté vers la destruc-

L ment agitée par la


requête de Jean-Marie
Le Pen justifiée par deux juge-
Variations sur
tion-exploitation de la société
traditionnelle et chaque acti-
viste-profiteur démocrate
ments contraignants les quoti-
diens Le Monde et Libération l'extrême- conquiert avec fracas une par-
celle de territoire pour en jouir
qui avaient qualifié le Front dans la discrétion.
national de « parti d'extrême
droite », à imposer à ces quoti-
droite Et l'antagonisme réel se situe
entre les deux adversaires que
diens la publication du « droit voici:
de réponse » légal qu'ils refu- - d'une part le « pays légal » :
saient. trême-droite », imitant en cela
la majorité des ténors et téno- l'antagonisme droite-gauche,
Bruno Gollnish, secrétaire constitué par la « Confédération
général du FN, donne une rinos de la classe politique.
Mais dans cette symphonie des quatre Etats » devenus sept
explication dans Le Figaro du en attendant mieux,
21 juin (p. 2). grinçante, où se situent la
droite et la gauche ? - d'autre part le « pays réel »
- Il existe un combat sur le sens
Bruno Gollnish explique le pro- déterminé par le couple natio-
des mots : la lutte « séman-
blème : « ... l'une et l'autre se nalisme laïc-catholicisme de
tique».
- Cette lutte contraint les partis définissent sans doute autour tradition qui fédère les lam-
à se situer sur une opposition de l'acceptation (par la droite) beaux de la France française et
droite-gauche. ou de refus (par la gauche) assimilés.
- Dans cette lutte d'influence et d'un ordre donné dans la Si donc être un Français, c'est
de propagande, celui qui veut société, et de valeurs exté- demeurer fidèle à la tradition et
vaincre a intérêt à placer son rieures à l'homme, dont il ne appartenir au tandem nationa-
adversaire dans un « extrême » serait lui-même le créateur, et lisme-catholicisme, le slogan
défini comme infamant, « l'ex- ne dépendraient pas de son « Ni droite ni gauche, Français »
trême-droite » étant associée au seul jugement». est, contrairement à ce qu'écrit
nazisme, lui-même considéré Tout cela est bien vu mais ce Bruno Gollnish, nullement
comme le mal absolu, contrai- mode fort académique répon- « réducteur » mais bien régéné-·
rement à l'extrême-gauche et le dant au devoir de prudence du rateur car conforme à la nature
communisme dont les méfaits, responsable d'un grand parti, même de notre civilisation.
pourtant supérieurs, sont ordi- demandé à être complété et La vérité est, comme d'habi-
nairement absous. précisé et c'est dans Présent du tude, d'une grande simplicité :
Dans ce même journal, (p. 2) 29 juin (p.12) que le sagace les descendants des idéo-
Max Clos cite le républicain de Jean Madiran expose la nais- logues-exploiteurs de la Révo-
haut vol Robert Badinter, qui sance de cette qualification lution qui se sont emparé du
dans le Nouvel Observateur « d'extrême droite » qui pouvoir d'Etat et des richesses
porte un jugement sévère sur remonte à un article du Monde de la nation, repus, rassasiés et
ces décisions de justice qu'il du 15 mai 1984 fondant cette corrompus, tremblent de
estime « peu démocratiques » appellation dans le but de « dis-
perdre les « avantages acquis »
et « menaçantes ». qualifier toute pensée et toute
par la chimère de la démocra-
La particularité de l'ex-prési- action d'opposition politique à
la politique de déchristianisa- tie après avoir édifié le système
dent du Conseil constitutionnel qui les protège.
est simplement d'avoir l'opi- tion».
Car la gauche, qui a inventé L'anathème« d'extrême-droite»
nion de ses intérêts : une déci-
l'apparent antagonisme droite- est donc une imposture impro-
sion de justice est bonne
quand elle se confond avec gauche, ne se définit que par prement adressée à ce qu'il
eux, mauvaise quand elle les son refus du catholicisme qui reste d'honnêtes Français
dessert. lui demeure étranger et qu'elle étrangers à la machinerie
C'est dire la dérive précisément s'acharne à détruire : toute la droite-gauche qui, insistons sur
« menaçante » parce que totali- supercherie du système repose ce point, ne les concerne pas.
taire du soi-disant « Etat de sur l'illusion que l'intérêt du La possession des médias, des
droit » qu'il a servi au plus haut pays et de son gouvernement robinets à images et à son, est
niveau des années durant. seraient contenus dans cette tout ce qui demeure à Tartuffe
Dans cette même mouvance, confrontation d'où jailliraient la pour conserver son empire.
Libération du 24 juin (p. l 0) vérité et le salut ! Nous ne pleurerons pas le jour
cite Dominique Strauss-Kahn D'où le refus de Charles Maur- où il le perdra.
qui sur Radio J déclare que « le ras du parlementarisme, le
Front national est un parti d'ex- conglomérat étant principale- Michel de l'Hyèrres

LE LIBRE JOURNAL page 9 N° 102 DU 12 JUILLET 1996 ~


Carnets Stratégies
Football. J'ai gardé
le souvenir précis
de cette finale de la
Inde : La droite
Coupe du Monde,
en Angleterre où
l'équipe allemande
nationale flouée
de gouverneurs, le et de rappeler que le ·

E
avait été volée au- ncore une fois,
delà de l'imagi- la « démocratie » B.J. P fut victime Bangladesh et le
nable. Je revois le a montré qu'elle d'une véritable cam- Pakistan avaient été
visage en bois de n'était qu'un attrape- pagne de dénigre- créés spécialement
l'arbitre de touche couillon. Les élec- ment, ce qui lui fit pour eux... Le pro-
soviétique affirmant tions législatives perdre tous ses États, gramme du parti
contre toute évi- indiennes avaient été les dirigeants de ce nationaliste indien
dence que la balle remportées à la mi- parti étant même demande, entre
anglaise était entrée arrêtés. Cependant, il
mai par le B.J.P (Bha- autre, un renforce-
dans le but alle-
ratiya Janata Party, parvint à en regagner ment du programme
mand. Cette fois-ci,
c'est l'arbitre italien Parti du peuple trois dès l'année sui- nucléaire (pour faire
qui accorde aux indien) : le mouve- vante. Le nationa- face au Pakistan}, le
tchèques un ment nationaliste hin- lisme hindou est né retour des Hindous
penalty pour une dou d' Atal Behari Vaj- dans les années qua- expulsés du Cache-
faute allemande en p aye e, qui enleva rante, par hostilité mire par les musul-
dehors de la sur- 198 sièges à la Lok en vers les extré- mans, et, si besoin
face de réparation. Sabha (le parlement mistes musulmans, est, régler définitive-
Il y a, comme ça, indien), soit une pro- dont le leader, Jin- ment ses comptes
des constantes. gression de 57 nah, allait être le père avec l'ennemi pakis-
*** du Pakistan. Le Parti
sièges. En 1989, le tanais.
« Personne n'ac- B.J.P. avait 89 sièges du Congrès a enregis-
cepte des conseils, Investi le 15 mai, le
et en 1984, il en tré une défaite histo- gouvernement Vaj-
mais tout le monde avait ... 2 ! Les natio- rique, passant de
accepte de l'argent. payee, qui comptait
nalistes hindous ont 259 sièges à 137, un ministre musul-
Donc l'argent vaut
remporté la majorité reculant sous la man, fut contraint à
mieux que des
conseils » (Swift). des suffrages de double offensive du
la démission dès le
*** l'Inde occidentale et B.J.P et du N.F-L.F.
28, après l'échec
Que vois-je ?... Que centrale (États du (extrême gauche},
d'une proposition de
lis-je ?... Que Rajasthan, Gujarat, qui pèse désormais
loi interdisant totale-
découvre-je ? ... Haryana, Uttar Pra- 108 sièges et dont
l'électorat se recrute ment l'abattage des
Dans le Figaro ? . . . : desh, Madhya Pra-
parmi les basses bovins en Inde. En
« Ce sont les enra- desh, Maharashtra,
gés, les offensés et New-Delhi et Bom- castes et les musul- lieu et place, a été
les abrutis qui sont bay), ainsi que dans mans. nommé H.D. Deve
restés au Parti com- les hautes castes. Ceux-ci sont les Gowda, qui se base
muniste "· Je vois L'ascension du B.J.P. ennemis jurés du sur une coalition de
que l'excellent était inéluctable : la B.J. P. qui affiche à centre-gauche. Il a
Robert ttue en politique discrimina- leur égard une hosti- été préféré à Jyoti
prend plein la Basu, gouverneur du
toire en faveur des lité ouverte, les accu-
tronche ! ... Mais Bengale occidental,
non !. .. Après relec- basses castes, cette sant, pas toujours à
affirmative action à tort, de vouloir désta- chef de la coalition
ture, je comprends d'extrême gauche et
qu'il s'agit du Parti l'indienne mis en biliser l'Inde. Dans
communiste place le 16 un entretien accordé stalinien notoire. Ce
russe ... Ouf! ... ttue novembre 1992, a à un quotidien fran- qui s'est passé en
n'est pas abruti. ruiné les classes çais du matin, Atal Inde montre que le
*** moyennes et rendit Behari Vajpayee Nouvel ordre mondial
« Quand j'étais encore moins effi- déclara que si l'Inde est l'ennemi des gens
jeune, je croyais cace une administra- n'avait aucun pro- qui veulent vivre en
que l'argent était ce tion gangrenée par la blème avec ses res- paix chez eux, que
qu'il y a de plus corruption prover- sortissants de confes- ce soit à New Delhi; à
important... Mainte- biale du Parti du sion chrétienne et Toulon, à Varsovie ou
nant, je le sais " Congrès. bouddhiste, il n'en dans le Montana ...
(Oscar Wilde). En 1992, alors qu'il était pas de même
b _<41 détenait cinq postes avec les musulmans, Henri de FERSAN

LE LIBRE JOURNAL page 10 N° 102 DU 12 JUILLET 1996 ~


CJ{jstoire a' rendroit
par Bernard Lugan

e géant ouest-africain du groupe pétrolier au point

L s'étant effondré sous le


poids de ses détermi-
nismes, la seule issue que
proposent ses
II NIGERIA:
que, durant de longs mois,
toute activité d'extraction
fut interrompue. Afin d'ob-
tenir un soutien internatio-
lui
« parrains » internationaux
fut la démocratie. Cette
L'ARGENT nal, le MOSOP mit en avant
les dégâts irrémédiables
faits à l'environnement par
importation occidentale ne
fit qu'amplifier le chaos. DU PETROLE les pétroliers, passant sous
silence que les sabotages
Le 12 juin 1993, des élec- {II) en provoquaient de bien
tions présidentielles se tien- plus importants quand ils
nent dans le pays. Le scru- avaient pour conséquence
tin est confus, mais il la rupture des pipe-lines et
semblerait qu'un candidat dation du milieu et des sols. le déversement de brut
civil, Moshood Abiola, ait La véritable mort de la forêt dans les lagunes et les
obtenu la majorité. Le géné- en est le plus dramatique marécages que voulaient
ral Babangida annule le exemple : de 60 millions précisément protéger les
scrutin et le pays sombre d'hectares en 1980, la sur- Ogoni.
dans l'anarchie. Des face forestière est tombée à Pour le gouvernement nigé-
émeutes violemment répri- moins de 8 millions aujour- rian, il était vital que Shell
mées éclatent dans cer- d'hui, les arbres étant impi- puisse reprendre ses activi-
taines régions du pays, sur toyablement transformés en tés au plus vite et dans une
fond d'opposition ethnique charbon de bois destiné à région pacifiée. Les services
et religieuse. Le 27 août la cuisson des aliments. nigérians et peut-être cer-
1993, le général Babangida Ayant négligé son agricul- tains hommes d'influence
démissionne, lui succède ture au profit du pétrole, le liés aux groupes pétroliers
un gouvernement provi- Nigéria est devenu totale- attisèrent alors les rivalités
soire qu'il met lui-même en ment dépendant de l'or séculaires opposant les
place et que l'armée noir. Cinquième producteur Ogoni à leurs voisins
contrôle étroitement. Le 1 7 de l'OPEP, avec un peu plus Andoni et Okrika. Des
novembre 1993, la crise de 2 millions de affrontements ethniques
atteint un tel niveau que ce barils / jour, le pays a vinrent bientôt compliquer
gouvernement provisoire confié l'exploitation de son la situation, sans pour
est retiré de la scène poli- sous-sol aux grandes com- autant affaiblir la pugnacité
tique. pagnies internationales. du MOSOP. Les actions des
L'armée reprend alors offi- Shell extrait 50 % de la pro- Ogoni trouvaient des relais
ciellement le pouvoir avec duction totale du Nigéria, à dans la presse européenne
le général Sani Abacha, partir de 94 gisements en et américaine en raison des
ancien numéro deux du majorité situés en territoire prises de position officielle-
régime Babangida. agoni. m en t écologistes de son
Parallèlement à l'effondre- Le MOSOP (Mouvement de leader, l' écrivain Ken Saro-
ment politique, le pays s'est libération du peuple agoni) Wi va, qui avait fait des
économiquement disloqué. reprochant au pouvoir cen- déclarations remarquées au
Durant le décennie 1960- tral de piller le patrimoine « Sommet de la Terre » à Rio
1970, le Nigéria était ali- agoni, mais impuissant à de Janeiro.
mentairement autosuffisant. faire reconnaître ses droits, Pour le général Sani Aba-
En 1995, les 65 % de la a choisi de croiser le fer cha, chef d'état autopro-
population active travaillant avec la compagnie Shell clamé du Nigeria depuis
la terre n'étaient plus en jugée plus influençable. 1993, il était temps de faire
mesure de produire de quoi De 1985 à 1995, 140 sabo- un exemple et Ken Saro-
nourrir leurs compatriotes ; tages, dont 7 0 officielle- Wiva fut pendu. Ce qui ne
d'autant plus que la surpo- ment reconnus, ont ralenti, règle aucun des problèmes
pulation entraîne une dégra- puis paralysé les activités de ce pays en faillite.

LE Lll:lRE JOURN AL page 11 N° 102 DU 12 JUILLET 1996 ~


~ ~

CBévues CJWon fJourna(


FERMETURE ECLAIR
" En réendossant
ses habits de par Séraphin Grigneux/ homme de fettres
gauche, le prési-
dent de l'OFCE Le 2 juillet 1996 nets de gourdin et Il faut que je m'y pré-
prend nécessaire- quelques bains forcés pare et, pour cela,
ment le risque de Finalement, cette dans la mare aux que j'assimile la
voir se refermer affaire des HLM de canards. science et les
devant lui des Au-delà de la bour- méthodes de cet
Paris, je me demande
portes dans l'ac-
si ce n'est pas encore gade, il n'y a pas de apostolat. Je n'en-
tuelle majorité. "
François un coup de publicité. place assez grande tends rien à la poli-
Bazin/Joseph-Macé Jusqu'ici personne ne pour accueillir tous tique, non plus qu'à
Scarron, Le Point, connaissait Tibéri. Il y les citoyens. Alors le l'économie, ni à la
1er juin 1996. a quelques mois, peuple abandonne finance, ni à aucune
LA CLE DE LA j'avais fait un petit tous ses pouvoirs à de ces sortes de
FRACTURE sondage en deman - des députés. A partir choses. Mais cela n'a
« Ce mouvement de dant qui il était à ma de là, le peuple légal, aucune importance :
fond est une des concierge, à mon épi- le peuple réel, ce sont Chirac et Jospin n'y
questions clés à cier, à mon voisin de les députés. Tout ce comprennent rien non
l'origine de la frac- palier et à quelques qu'ils font est donc, plus et cela ne gêne
ture sociale. " autres. Voici les selon Rousseau, bel pas leur carrière. Il y a
Marc Blondel, f'O et bon puisqu'à tra-
réponses : " un auteur des fonctionnaires
lfebdo, 5 juin vers eux c'est le
1996. de bandes dessi- pour çà. Tout le pro-
nées » , 36 % ; peuple qui le fait. blème, c'est de savoir
GASTEROPODE EN « quelque chose du parler aux électeurs.
ACIER côté du Sahara » ,
34 % ; « comment
p.c.c. Un ami m'a donné
une grille fort ingé-
« Le personnage
divise, mais sa
façon de rebondir
vous dites ? » , 30 %.
Maintenant tout le
Daniel nieuse. Elle permet
de construire 10 000
impressionne. "Il a
un estomac en
monde sait qu'il s'agit
du maire de Paris.
Kaffard phrases différentes
qui suffisent large-
acier", reconnaît un
observateur. »
Ceci dit, tout ce foin de ment à bâtir le dis -
cours politique de
autour des " affaires »
Luc Levaillant, Libé-
ration, 6 juin 1996.
montre une fois de
plus que, deux siècles
Brienne toute une carrière
militante. C'est fait
C'EST FOU! après la prise de la par des Polonais dans
Ainsi, lorsque des
« La "vache folle" Bastille, les gens n'ont " Zycle Warszaw ». Il y
Rastignacs, de fas-
continue à alimen- encore rien compris à a quatre colonnes ;
tueux multichâtelains,
ter les conversa- la démocratie. début, deux éléments
c'est en eux tout le
tions. » C'est pourtant très de suite et fin, avec
peuple qui s'enrichit
Radio Classique, simple . J'explique . dix choix dans cha-
et ne peut que s'en
10 juin 1996, Tout pouvoir prend sa cune d'elles. On
réjouir.
7h30. source dans la prend un morceau de
Je me demande si les
peuple. Donc la « petits juges » sont
phrase dans chaque
COURTE démocratie, c'est le colonne.
« Il y a deux vraiment démocrates.
gouvernement du Je fais un essai en
maillons dans cette peuple par lui-même. tirant des numéros au
chaîne. »
D'accord ? Je conti- Le 5 juillet 1996 hasard . Je tombe
RTL, 14 juin 1996,
13h. nue. Il y a deux sortes sur : 3 -5 -7 -6, et j'ob-
de démocraties, la Je songe de nouveau tiens : " A l'aube du
PIERRE NOIRE directe et l'autre. La à me lancer dans troisième millénaire,
« Pour ne rien arran- démocratie directe ne l'arène politique. Non la mise en place de
ger, les socialistes peut se réaliser que pas, bien entendu, nouvelles démarches
viennent de dépo- dans de tout petits pour les pénibles et alternatives permet
ser une nouvelle pays. Les gens se dégoûtantes retom - plus que jamais de
pierre à l'obscuran- réunissent sur la bées financières. Mais mettre en avant l'iné-
tisme social place du village et, là, uniquement pour ser- 1uctabilité de nou-
ambiant. » les plus costauds ont vir la République. veaux espaces de
Louis-Gabriel Gies- tôt fait d'obtenir une Avec désintéresse- liberté » . C'est beau
b e rt, Le Figaro, touchante unanimité ment. Comme les comme du Chirac. En
!lie. 14 juin 1996. .À
avec quelques mouli- autres. plus intelligent.

L E LI HRE J OU RNAL page 12 N° 102 DU 12 JU ILLET 19 9 6 ~


fAu pirori
Un salaud
ernière en date des A tout prendre, Cauchon pour Qu'on se rassure,il n'a pas le

D innombrables canailleries
de la nomenklatura
concilaire, la chiennerie de
cochon, on aimait encore
mieux les confidences salaces
d'un Gaillot au défunt mensuel
ridicule de couper aux vieilles
calembredaines. ridiculisées par
la science laïque. Le diable il
Noyer, eveque d'Amiens porno « Lui ». en rigole, l'évêque. Les
publiée par « La Vie ». Gaillot n'est au fond qu'un démons, il ne les voit ni dans
Noyer évêque « crie à la perver- malade, un télémaniaque, un les avortoirs, ni sur les écrans
sion ,, , figurez vous. épisse -copie, une sorte de de la télé sexe-et-fric, ni dans
On dira que dans un pays Claudia-Schiffer consistoriale. les mensonges de la canaille
d'avortement remboursé, de Noyer lui, est un inquisiteur politique, ni dans les abomina-
pornographie triomphante, de méchant, un délateur, un tar- tions des profanateurs de cime-
cimetières profanés, de défilés tuffard dont les propos suin- tières. Non, les démons pour
homosexuels, de mafieux au tent de toute la papelardise Noyer évêque, ce sont « le
pouvoir et d'hommes d'affaires d'un clergé pourri, gavé, pros- nationalisme, le repli à l'inté-
en prison, c'est bien le moins terné devant le siècle. Jamais, rieur des frontières, le rejet du
pour un évêque de crier à la dans sa carrière de petit fonc- grand large ».
perversion. tionnaire grisâtre du Parti cagot « Grand large ». Ce mot ! Ce
On se trompera. ce prélat collabo n'eut un mot mot dans la bouche d'un petit
Car la perversion que dénonce de compassion pour les curaillon fétide. Ce mot sali par
Noyer, ce n'est pas la perver- dizaines de millions de chré- un cafard de sacristie. On en
sion des ennemis de la Foi, des tiens broyés par le commu - aurait des nausées.
meurtriers de Notre Seigneur, nisme. Mais là, empressé de Mais Noyer va son chemin. Il y
ce n'est pas la perversion des complaire aux loges, a la syna- va à présent de l'obligatoire
réseaux homosexuels qui pour- gogue, aux lobbies des pourris- couplet faux cul. Pas question,
rissent la vie des gosses; pas la seurs, de la mafia porno, des pensez donc, « d'entrer dans
perversion des loges maçon- clans pédé, et des policiens l'analyse des thèses du Front
niques qui mettent le pays en véreux, Noyer jette la pierre, national ». Pas question de « se
coupe réglée, ni celle des comme tout le monde, en laisser impliquer dans des
sectes sataniques qui profa- même temps que tout le polémiques inutiles ». Il vaut
nent les cimetières de France; monde, aux lépreux du Front mieux « mettre en garde »,
ce n'est pas la perversion des national. « dénoncer », « rappeler le dan-
laïcards intégristes qui ont Il faudrait citer ligne à ligne les ger » tout en se gardant bien
décidé de saboter la prochaine vomissures de ce Noyer là. On d'expliquer précisément ce qui,
venue du pape. Non, ces per- se contentera des plus ignobles dans les « thèses » en question,
versions là Noyer évêque est afin que les catho-concilaires est contraire a l'Evangie.
bien trop pétochard pour les de ce pays sachent à quels flics Et pour cause : Ce misérable
affronter. de la pensée ils ont abandonné faux-derche est bien obligé de
La perversion qui fait crier le soin de leurs âmes. reconnaître que « le Front natio-
notre jean-foutre mitré, c'est Pour commencer, Noyer s ' en nal n'est jamais allé jusqu'au
celle des Français qui aiment prend aux pratiquants. Il ne refus de la démocratie, jusqu'à
Dieu, la famille et la patrie . « croit pas que la compréhen- l'appel à la violence » et que
La perversion qu'il dénonce sion des valeurs du catholi - « jusqu'a présent il a respecté
c'est, dit-il textuellement : « de cisme soit liée à une pratique le jeu démocratique ». Noyer se
J considérer que le catholicisme régulière ». Il pense, lui contente donc d'intenter un
fait partie des valeurs de la l'évêque, le successeur des très classique et très stalinien
J France et de se présenter apôtres, que « ce que l'on procès d'intention : « je sens
comme le grand défenseur de entend par pratique régulière, bien que dans les valeurs que
la religion chrétienne ... que ce c'est moins l ' adhésion pro - prône le FN, il y a sans doute
soit au moment de la commé- fonde à la Foi, à des convic- ce qu'il faut pour glisser dans
moration du baptême de Clovis tions qu'à des repères, à une cette direction s'il devenait plus
ou au moment de la fête de tradition ». En somme, il pré- fort ».
Jeanne d'Arc ». fère les gens qui ne vont pas à Voulez vous que je vous dise,
Cette perversion là, l'évêque l'Eglise. Il les trouve moins sus- pour finir?
d'Amiens ne craint pas de la pects. Eh bien, ces propos sont très
dénoncer bien haut. Dans une Pourtant, il croit aux démons, exactement des propos de
interview au torche-cul préféré Noyer. Il le dit. « Nous sommes salaud.
de la cagoterie bien pensante : tous travaillés par les mêmes Et évêque ou pas, Noyer
« La Vie "· démons. » d'Amiens est un salaud.

L E L! B IŒ J OU RNAL page 13 N° 102 DU 12 J U I LLET 1996 6


Général Pierre Gallois
Mais hélas moins par ses propres forces
#
crivain visionnaire, le L.J. : Le vingtième siècle res- sécession de la R.D.A. voire son

E Général Pierre Gallois est,


à 85 ans, l'un des ana-
lystes les plus originaux et les
plus libres de notre époque.
tera donc celui des tentatives
de mondialisation ?

P.G. : C'est vrai. Pourtant, le


rattachement à la R.F.A.
Une fois de plus, un empire
s'est effondré.

Ses positions, notamment à processus a été bloqué par la L.J. : Les États Unis se sont
propos du conflit yougoslave, guerre froide. Le monde s'est trouvés l'unique superpuis-
ne sont jamais, c'est le moins coupé en deux blocs, plus les sance mondiale et l'Allemagne
que l'on puisse dire, dictées neutres bénéficiant des faveurs la grande superpuissance euro-
par les exigences du « politi- tantôt de l'un, tantôt de l'autre. péenne?
quement correct». Le combat entre ces deux socié-
Cela n'en rend que plus pré- tés se termine pour des raisons P.G. : II reste effectivement
cieux les instants qu'il a accor- socio économiques par la dans le monde présent deux
dés au« Libre Journal». défaite du camp socialiste. Pour superpuissances ; les USA au
deux raisons essentielles niveau mondial, et l'Allemagne
L.J. : Mon général, quelles Un système économique et au niveau européen.
leçons pouvons nous tirer de La première s'est instauré pro-
social en « usine à gaz ,, inhu-
l'histoire pour comprendre le tectrice d'un Ordre mondial qui
présent? main, arbitraire, artificiel.
Un expansionnisme dont Aris- lui convient, et dont elle entend
tote jadis, l'historien anglais répandre les « bienfaits ,, sur la
Général Pierre Gallois : La Pre-
Paul Kennedy, récemment, ont planète par tous les moyens.
mière Guerre mondiale a
remarqué qu'il minait les L'Allemagne, quant à elle, s'est
entraîné la destruction des
empires de l'intérieur. rendu compte que sa puissance
empires (austro-hongrois, otto-
La Russie Soviétique s'est économique lui permettait de
man, russe et allemand) C'est un
d'abord formidablement déve- réaliser le rêve de Guillaume et
bouleversement analogue à celui d'Hitler de contrôler l'Europe
loppée, par exemple dans le
des guerres napoléoniennes, au occidentale et centrale.
domaine de la conquête spa-
début du dix-neuvième siècle. Les premières manifestations de
tiale, en lançant jusqu'à un
Les traités de Versailles, de Tri- ce nouv~I Imperium ont été
satellite tous les trois jours, pen-
anon et de Saint Germain ont dant une dizaine d'années, ce pour les Etats-Unis l'intervention
créé de nouveaux Etats destinés qui est un exploit technique, armée en Irak.. Dès 1979, la
à combler les vides laissés par scientifique et financier consi- presse américaine soulignait l'in-
les empires. dérable. Et d'un seul coup, elle térêt de préparer une interven-
Cela a été fait d'une manière qui s'est arrêtée, épuisée. tion armée garantissant le libre
paraît aujourd'hui arbitraire, sans De même sur le plan diploma- accès aux zones pétrolières.
tenir compte des volontés popu- tique : l'URSS occupait cin- L'Amérique dispose de quanti-
laires et selon des limites territo- quante quatre bases politico- tés de pétrole considérables sur
riales, qui ne correspondaient militaires à l'extérieur, ravitaillait son sol et en Alaska, mais n'en-
pas à l'implantation des peuples. en armes une trentaine de pays, tend pas les épuiser et préfère
Il y avait là en germe des diffi- entretenait des missions dans le se servir par importation des
cultés dont nous payons, trois monde entier pour propager sa pétroles du Moyen-Orient. D'où
quarts de siècle plus tard, les doctrine. Cela a finalement vidé sa vigilance particulière sur
conséquences. l'Empire de sa puissance. l'Arabie Saoudite, l'Irak., les
A l'échec des empires puis de la A partir de 1985-1986, la télévi- monarchies pétrolières, l'Iran, le
tentative allemande d'hégémo- sion, phénomène capital de Golfe ; sa menace permanente
nie européenne a succédé la ten- cette fin de siècle, a propagé d'intervention ... Si cette hégé-
tative russe d'hégémonie euro- dans les foyers affamés par les monie était remise en question
péenne et mondiale. Là encore sacrifices de la « Révolution ,, les et son ambition de protéger ses
l'échec est patent. images d'abondance des pays intérêts pétroliers en contrôlant
Mais les guerres suscitées par capitalistes. les régimes en place et en s'im-
ces ambitions ont été militaire- Ce phénomène a contribué à la posant comme protecteur de
ment et politiquement mon- chute du mur de Berlin. l'islam.
diales. Elles ont été mondiales Un an après que les satellites Quant à l'Allemagne, elle a
aussi logistiquement et ont allemands aient donné aux Alle- compris que ses cinq landers
contribué a mettre en place les mands de l'Est les images de ruinés par le régime commu-
conditions d'une économie mon- l'opulence ouest -allemande, niste pouvaient devenir un
diale. Gorbatchev se résignait à la modèle de productivité si l'on

LE LIBRE JOURNAL page 14 N° 102 DU 12 JUILLET 1996 6


Courtois
«la France s'en sortira.
que grâce aux erreurs de ses rivaux »

reconstruisait tout de zéro en mondiales et de châtier les Simplement, la leçon des deux
mettant en œuvre les techniques Serbes qui en 1916 comme en guerres a fini par porter et les
les plus évoluées et grâce à l'ef- 1941 ont été ses adversaires. Allemands ont compris qu'ils
fort du peuple allemand bien sûr, Les Allemands n'oublient pas obtiendraient plus par le travail,
mais aussi aux partenaires euro- que Stalingrad a été perdue l'économie, la discipline, l'effort
péens de l'Allemagne. parce que des divisions entières que par les armes.
Ces derniers, qui, tout épris du et une partie de la Luftwaffe ont C'est ce que nous voyons aujour-
fantasme européen, ont contri- été mobilisées par les maqui- d'hui : l'Allemagne contrôle tota-
bué à renforcer le différentiel sards Serbes, dans ce pays de lement l'Europe. Quarante cinq
économique entre l'Allemagne et montagnes. ans après sa défaite, elle est la
ses voisins en enrichissant cette Cette politique est le fruit d'une deuxième puissance du monde
Allemagne par la modernisation pensée constante depuis le dis-
des nouveaux landers. Lui don- cours de Fichte, agrès Iena L.J. : La France a donc été parti-
nant ainsi une formidable pré- Au début du XIX , l'Allemagne, culièrement aveugle ?
pondérance économique (40% éclatée en trois cent quarante P.G. : La France n'a jamais eu
de PNB de plus que la France et évêchés, principautés, villes pri- d'ambition continue. Elle n'a que
une production industrielle brute vées, villes individuelles, ne des bouffées de grandeur quand
triple). représente rien depuis le traité un « homme providentiel » surgit.
De même que l'Amérique est de Westphalie de 1648. C'est un pays d'individus, pas une
intervenue militairement dans le Son seul espoir, la Prusse, est collectivité.
Golfe pour s'assurer des lende- écrasée à Iena par Napoléon. Ce L'Allemagne est une collectivité
mains pétroliers qui chantent, de qui fait disparaître toute préten- qui à des mouvements profonds
même l'Allemagne a ranimé ses tion allemande à jouer un rôle en que quelques hommes encoura-
ambitions pangermanistes en Europe. Or cette Allemagne au gent et qu'une formidable énergie
considérant de nouveau comme passé prestigieux est en train entretient.
sa chasse gardée l'Europe cen- d'engendrer, par ses émigrés, la La France n'a pas de ces pulsions
trale et ses cent vingts millions déjà puissante Amérique (on profondes. Elle est ouverte, à
d'habitants avec le grand axe du l'ignore souvent, mais l' Allemand tous les vents, prête à toutes les
Danube et l'axe routier et ferro- manqua devenir la langue offi- concessions, disposée à nourrir
viaire « triple B » (Berlin, Byzance, cielle de l'Union à une voix près tous les mythes y compris ceux
Bagdad) qui constitue aujour- au Congrès). qui la condamnent, sinon à l'es-
d'hui comme au XIXe, le grand On comprend la révolte de
clavage, du moins à la médiocrité
axe de pénétration de l' Alle- Fichte, qui plus que dans l'unité
magne en Europe centrale, en de la race ou de l'identité natio-
L.J. : N'est-ce pas un peu déses-
Islam et jusqu'aux confins de nale trouve son principe unifica-
pérant?
l'Inde. teur dans la langue, héritage des
P.G. : Je ne le crois pas. En juin
grands écrivains du xvme siècle
40, la situation était infiniment
L.J. : L'Allemagne a donc comme Goethe.
plus grave. La providence a voulu
recommencé d'intriguer pour On comprend les intellectuels
allemands d'alors qui vont aux que nous en sortions. Plus, il faut
détruire ce qui restait du traité
de Versailles ? États-Unis comme à l'école. Von le dire, par les fautes de nos
P.G. : Ce qu'Hitler n'avait pas Bullow, par exemple, veut com- adversaires que par nos talents
réussi par la force, elle l'a réussi prendre comment des colonies propres. C'est ainsi. Il est pos-
par sa puissance économique et « désertiques » bâties par des
sible que l'Allemagne se montre
les sacrifices de ses voisins parias ont pu constituer un Etat en Europe un rival si envahissant
En particulier des Français qui, charpenté, centralisé, alors qu'en qu'il redeviendra un adversaire. Il
sacrifiant au mythe européen, Europe les Allemands sont épar- est possible aussi qu'elle com-
ont accepté le démantèlement pillés en petites cours dont les mette des fautes économiques ou
de la Yougoslavie et de la Tché- princes qui ne parlent que le politiques comparables à ses
coslovaquie, renonçant ainsi aux français ne jurent que par le sou- erreurs militaires du passé.
protections édifiées par le traité venir de Louis XIV. Là est née Alors la France s'en sortira. Mais
de Versailles. cette pensée allemande qu'on ce sera moins par la manifesta-
Cette dislocation a permis à l'Al- retrouve aussi bien chez Kohl tion de sa force que par les fai-
lemagne d'installer ses intérêts face à Chirac que chez Adenauer blesses et les erreurs de l'autre.
puissants sur l'Adriatique, de lorsqu'il négociait avec de
remercier les Croates, ses fidèles Gaulle, et chez Stresemann lors- Propos recueillis et mis en
alliés pendant les deux guerres qu'il roulait Briand. forme par Michel Blanzat

LE LIBRE]OURNAL pa.ge 15 N° 102 DU 12JUILLET 1996


~
<Dossiers et
Contre le sida
République « l'art » dégénéré et le qui avertis, enfin, de d'exécution après
((
Ll 'a
besoin
savants. »
pas
de
dressage totalitaire de
la maternelle à l'uni-
versité.
la folie de la science,
mettaient depuis
trente ans en garde
avoir conquis leurs
galons à la pointe de
l'aiguille à surfiler.
Que cette ineptie ait Un des Grands l'humanité. Montrant La IVe République
été proférée en 1794 Ancêtres ressuscita comment « science émergeait des
importe peu. Elle sous les espèces de sans conscience " ou Bat'd'Af' et de
illustre en tout.cas René Haby afin d'en- progrès affranchi des Cayenne. Les FTP
une époque sinistre seigner aux hommes traditions allaient pré- avaient pris position
responsable d'une nouveaux comment il cipiter sur le monde dans les Académies.
formidable accéléra- s'y fallait prendre d'inéluctables catas- Vérole et choléra se
tion de la régression pour casser l'identité trophes. métissaient et de ces
intellectuelle et et inventer des sens A la Libération , ébats monstrueux
morale de nos contradictoires aux Georges Claude, cou- allaient naître les
peuples européens. mots de nos langages. vert d'honneurs et de années Mitterrand.
De surcroît, Lavoisier Après la Libération, renommée, fit les Mai 68 donna le
et quelques autres les « illuminés » revin- frais du triomphe des signal de la prise du
ayant été guillotinés rent. Bardés de barbares. Ils le pouvoir par la chien-
bien qu'ils aient par- tabliers, les bras char- condamnèrent à 1i t. Une génération
tagé la folie de leur gés d'equerres, de mort. entière gavée d'anti-
temps, comment dou- truelles et de compas Ils n'osèrent pas, biotiques, de petits
dont ils ne s'étaient cependant, infliger le pots stérilisés, de lait
ter des intentions affi-
jamais servis, multi- même sort à Alexis pasteurisé, de viandes
chées par quelques
pliant sans rire les Carrel, le plus grand polyphosphatées. Une
milliers de sauvages
rites grotesques, et génie de ce siècle génération vaccinée
baptisés « révolution-
défendant un pathé- que, seul, William contre tout et d'abord
naires » qu'aujour-
tique secret de Poli- Shockeley allait deux contre l'intelligence.
d'hui on sait avoir décennies plus tard, Une génération née
chinelle, ils investirent
appartenu surtout à la la République mieux rejoindre sur son dans la soie synthé-
Maçonnerie. encore qu'au siècle Olympe intellectuel, tique et élevée dans
Système de haine, de précédent. Puis ils était protégé par son les couches à jeter,
mensonge, d'impos- entreprirent de immense rayonne- farcie d'électronique
ture parvenu pratique- démanteler, avec une ment mondial avilissante, de télé
ment à un état de patience que seule Le Prix Nobel de débile, de liberta-
domination planétaire une haine particulière- médecine fut cepen- risme abscons, capa-
qu'avec quelques rai- ment obtuse peut dant tancé sévère- raçonnée de créti-
sons nous imaginons atteindre, tout ce que ment par les nains à n i s m e
devoir déboucher sur notre civilisation avait fesses plates enfon- droit-de-l'hommard et
une Révolution majus- créé. cées dans les replis autres inepties univer-
cule, pleine d'éclats, Franc-maçons socia- de leurs toges de cor- sellement fraterni-
de fureur et de sang. listes et franc-maçons beaux. taires.
En France, la seconde communistes, franc- Quinze ans s'écoulè- Bref, une génération,
révolution, qui fut maçons libéraux et rent et survint la plus défoncée par une
celle de de Gaulle en franc-maçons rien du incroyablement inepte volonté machiavé-
1946, reprise en tout s'entendirent à des révolutions. lique d'en faire ces
1958, ne changea ni merveille pour briser Une génération ache- zombies gonflés de
d'esprit ni de but si, la France au nom vait d'être façonnée pétards, de coke, de
en revanche, en privi- d'un progrès devenu par les cuistres hash, de crack, bouf-
1égian t le «progrès» saint autant que fol. incultes, moisissure fis d'alcool frelaté,
jusqu'à la caricature Une religion délibéré- venue sur le cadavre cloquée de véroles
pompidolienne, elle ment paranoïaque. Un de la Résistance. Les sidaïsantes, porte au
décida plus que gigantesque dérapage sorbonnards, les plus haut point la
jamais de gommer la schizophrène, ministres, les proprié- gloire de la civilisation
tradition. Et balayant d'ailleurs, balançant taires de journaux, les moderne.
des millénaires de cul- entre leur délire et le industriels et les ban- Gigantesque magma
ture, choisit la mépris pour cette quiers étaient arrivés où tout craque, tout
Machine, le Robot, catégorie de savants à la force du peloton foire, tout explose,

LE LIBRE JOURNAL page 16 N° 102 DU 12 JUILLET 1996 &


documents
mental : Alexis Carrel !
tout pète. Cimetière d'un système médical que depuis soixante devenu la bête noire
apocalyptique où, rien qui aujourd'hui dix ans sa philosophie des nains démocrates
qu'en France, chaque explose de sa propre n'a cessé d'enrager. qui ont confisqué les
année, on enterre des vanité. Tous les puissants, commandes de nos
dizaines de milliers de La société technique, les possédants, les sociétés.
pauvres gens vic- II industrielle faisant arrogants, les confis- Ces pleutres auront
times du Progrès », reine la Machine, le cateurs, les monopoli- toutefois attendu qu'il
des nourritures chi- hérisse : Il faut mou-
11 sateurs, tous ceux qui fût bien mort pour
miques, des méca- ler le milieu écono- veulent pour eux s'attaquer à lui. Selon
niques assassines, mique et social sur seuls le Pouvoir et le la menace brandie
des médecines artifi- l'homme. Et non Droit. naguère par le Grand
cielles, de la folie cita- l'homme sur Je Les analyses carre- Rabbin contre Bous-
dine : Babels béton- milieu » Et d'inciter liennes des inci- quet, on a en somme,
nées où le crime le avec force cet homme dences de l'agricul- exhumé sa dépouille
dispute à la pollution à se libérer de la
II ture sur la qualité de pour le juger à titre
et à la morale putas- technologie aveugle ». l'esprit et du corps posthume. Et ne pou-
sière. Morale née sur Rien dans la société sont sans doute v an t effacer son
le fumier des libertés de son temps, parve- condamnations les œuvre de l'histoire du
truquées qui autori- nue dans le nôtre à plus radicales de l'in- siècle, on a effacé son
sent les colifichets un paroxysme d'imbé- fra-culture développée nom des rues, ave-
faite de fœtus humain cillité, ne trouve grâce tout au long de ce nues, lycées qui, fort
et suscitent la chien- à ses yeux. " Nous siècle. Et, par consé- justement, honoraient
nerie poussée comme sommes encore plon- quent les dénoncia- le plus grand savant
herbe parasite dans gés dans un monde tions les plus terribles français de ce siècle.
tous les hauts-lieux que les sciences de la de ceux qui ont voulu Cette épuration a
d'une république matière inerte ont cette infra-culture retardement porte en
pourrie jusqu'à la construit sans respect génératrice de sous- elle la marque d'une
moëlle. pour les lois de notre hommes. époque de lâcheté et
Ces choses-là, et bien nature ... Ayant asséné cette de folie.
d'autres encore, il y a Un monde qui n'est vérité essentielle que Et c'est toute la
61 ans, Alexis Carrel, pas fait pour nous «nous sommes littéra- malice du destin que
le visionnaire, les parce qu'il est né lement faits du limon d'avoir jeté la
exposait minutieuse- d'une erreur de notre de la terre », Carrel dépouille de cet
ment dans son œuvre raison. » lance cet avertisse- homme supérieur
magistrale Pour Alexis Carrel, la ment qui, aujourd'hui dans le char que
L'homme, cet loi de nature est prin- plus que jamais, saisit tirent vers la guillotine
inconnu ». Pas une cipe cardinal du le lecteur, victime de l'histoire des
ligne qu'il faille chan- monde dans lequel impuissante de l'agro- bœufs libéralo-socia-
ger. Pas une virgule. l'homme évolue. Hors chimie industrielle. listes trébuchant sous
Pas un accent. son respect, la mort " Il semble que, par le le joug marxiste,
C'est le plus cinglant est inéluctable. Brutal mode de nourriture, butés, bâtés et bor-
pamphlet jamais com- iconoclaste dans une par sa qualité, par sa nés. Si infiniment, si
mis contre ce monde société pervertie par quantité, on puisse tristement bornés.
moderne dont en tous les lyssenkismes atteindre l'esprit Carrel, par-delà les
1935 déjà, le savant secrétés par des autant que Je corps ». temps, poursuit son
génial avait compris dogmes mensongers, Taxé , selon la tech- combat. Et tandis que
qu'il ne pourrait il n'en finit plus de nique du mensonge se déchaîne la vaine
s'achever que dans le pourchasser les stalinien, de racisme fureur des esclaves, il
chaos. impostures. Et son et d'eugénisme parce annonce nos lende-
Sa condamnation des engagement politique qu'il prônait - nul ne mains:
médecines artifi- ne poursuit pas le contestera - une " A ce monde il nous
cielles, «régimes ali- d'autre fin que le réta- aristocratie intellec- est impossible de
mentaires, vaccins, blissement, dans tous tuelle et morale inves- nous adapter. Nous
sérums, produits les domaines de la tie de la mission de nous révolterons
endocriniens, vita- vie, de la loi naturelle. rehausser le niveau donc contre lui. »
mines » etc. est une On comprend dès lors général du genre
féroce démolition le nombre d'ennemis humain, Carrel est Gilbert M.onchanin

LE LII3RE JOUR N AL page 17 N° 102 DU 12 J U ILLET 1996 ~


CVideo
Aux frontières
Cest a' lire
du réel
Orion, frère d'Alix
" Fidèle au poste " a
révélé le déchire-
ment que comme
ses illustres aînés ORJON JACQUES MARTIN
En 1952, Jacques
de Présent, vit la Martin créa un per-
rédaction du Libre sonnage, contempo-
Journal. Pro et anti rain celui-là, le jour-
« Aux frontières du
réel » sont à cou-
teaux tirés et le
LE STYX - naliste Lefranc.
Aventures classiques
débat d'idées prend l, '\ ,,,' et fantastiques se
des ail ures de mêlent dans cette
guerre de sécession série dans laquelle le
(qui n'a pas cessé, héros est constam-
c'est sûr) ment confronté à
La sortie en vidéo
d'inédits des " X Alex Borg, un richis-
Files " ne ramènera sime bandit interna-
pas le calme . tional. Jacques Mar-
Le Dossier Secret, tin reconnait avoir
amène Fox Mulder utilisé certains de ses
à enquêter seul,
Scully jouant les uti- propres traits de
lités. caractère pour cam-
Fox toujours pour- per Axel Borg, notam-
suivi par les extra- , ment son goût des
terrestres plonge œuvres d'art. Autre
dans les traditions personnage dû à Mar-
indiennes et des
démêlés avec tin mais dessiné par
d'autres éléments Jean Pleyers, Jhen
du FBI. évolue dans la
Le téléspectateur France de l'après -
qui n'a jamais sacri- guerre de cent ans.
fié à l'obligation
Sanderso-Parmen- Tout comme Lefranc
tieresque du est opposé à Borg,
ien qu'il ait soixante cinq
samedi soir, rencon-
trera quelques diffi-
cultés a pénétrer le
scénario.
Les aficionados
B ans cette année, le scé-
nariste et dessinateur
Jacques Martin ne songe pas à
Jhen trouve régulièrement sur
sa route Gilles de Rais, son
ami, qu'il soupçonne des plus
sombres forfaits.
goûteront chaque
prendre sa retraite et c'est tant Avec Orion, le nouveau né de
mètre de pellicule. mieux pour nous. Après avoir la famille de Jacques Martin,
Dans quelques suivi une formation d'ingé- nous découvrons maintenant
décades, je parlerai nieur, il entama sa carrière de la Grèce antique du siècle de
ds cassettes 2 et 3 dessinateur à l'âge de vingt Périclès. Les villes de Sparte et
" Tooms » et " Enlè- cinq ans, sous la houlette de
vement "·
d'Athènes s'affrontent sans
Et surtout n'oubliez Hergé, ce qui est loin d'être la relâche et notre héros va ren-
pas : la vérité est plus mauvaise référence. contrer des êtres dignes de la
ailleurs. ( *) mythologie, des hommes lions,
En 1948, le personnage d'Alix nés des rapports de la fille du
Michel Deflandres vit le jour. Ce jeune Gaulois roi Lykos et d'un fauve. Le per-
" The X Files : le adopté par un patricien romain
dossier secret ». sonnage d'Orion est digne des
connut des aventures mul- autres créations de Jacques
Distribution PF'C
Vidéo tiples qui le conduisirent à tra- Martin et devrait vivre de nom-
vers le monde antique, sur les breuses aventures palpitantes.
( *) Et réciproque- traces des adorateurs de Baal Une série à suivre à la trace.
ment! ( S. de B.) ou à la recherche du dernier
Spartiate. Michel Deflandres

L E LIBRE J OURN AL page 18 N° 102 DU 12 JUILLET 1996 &


RIDICULE, fond rajeunissement essen- peu levé la chape de plomb
de Rémi Waterhouse, Edi- tiellement grace à deux pesant sur l'information et
tions du Pré aux clercs • auteurs, Jean-Patrick Man- un des premiers criminels
210 pages, 99 F chette et ADG. Si le premier en série en URSS, en dehors
est mort il y a quelques de Staline et consorts,
Le ridicule peut-il tuer ? En mois et si le second est connu en Occident défraya
tout cas, il ruine une réputa- actuellement omnubilé par la chronique en 1982. L'his-
tion à jamais dans les les amours bestiales, des toire de cet assassin et de
salons du règne de Louis petits nouveaux se sont l'enquête qui permit de le
XVI. Un jeune hobereau engouffrés dans la brèche confondre constitue un véri-
venu à la cour afin de pré- taillée par les deux grands table roman proposé par un
senter au Roi un projet d'as- anciens. Parmi ces roman- ancien envoyé spécial de
sèchement des marais de la ciers, Jean-Paul Nozière est Newsweek.
Dombe va découvrir la un des plus talentueux et
cruauté des traits assassins Billi Joe un polar original
et la conquête du pouvoir. nous entraînant sur les pas LOUISIANA
Un livre remarquable qui est d'un ancien « héros » vivant de Michel Peyramaure-
à l'origine du dernier film de dans une petite ville placée Presses de la Cité, 149 F
Patrice Lecomte. sous la coupe de son
député, patron du journal De 1698 à 1768, la Loui-
d'infos locales. Une solide siane, colonie française ... A
PEUR SUR L'ASILE, intrigue et des personnages travers les destins entrecroi-
de Jean-François Lemaire, hauts en couleurs. sés d'un gentilhomme, d'un
Le Masque • 349 pages. ci-devant flibustier, d'un
scribe de l'Administration
Il se passe de drôles de LE CORBILLARD ZÈBRE Royale et d'un humble musi-
choses dans cette clinique de Ross Macdonald, 10-18 cien, c'est un large pan de
psychiatrique de province. • 281 pages. l'histoire de la superbe
Une infirmière est retrouvée terre, acquise par Louis XIV
morte et ce n'est que le pré- La collection « Grands détec- et vendue pour une poignée
lude de l'enquête menée tives » proposée par 10-18 de sous par Bonaparte aux
par l'inspecteur Gallois. Un est une des plus intéres- Etats-Unis, qui ressuscite là.
excellent polar Prix du Festi- santes du format poche. De terribles guerres contre
val de Cognac 1996. Parmi ces enquêteurs venus les Anglais, les Espagnols et
d'autres horizons, se déta- les peaux-rouges, de brû-
chent quelques figures origi- lantes amours, des duels,
NOTRECŒUR nales parmi lesquelles des traîtrises abominables,
de Guy de Maupassant, Bony, l'aborigène australien, de l'héroïsme à la Darta-
Pocket - 279 pages. et Lew Archer, l'américain. gnan. En un mot, un roman
Le corbillard zèbre est la de belle cape et de belle
Ce roman n'est pas une des dixième de ses aventures épée ...
œuvres les plus célèbres de traduites en France et le lec-
Guy de Maupassant. Pour- teur néophyte ne manquera
tant, ce texte mérite d'être pas, le livre terminé, de se GENS DE VENDÉE
redécouvert, tant sa des- précipiter chez son libraire Omnibus -
cription des rapports entre pour commander les neuf 1191 pages, 155 F
hommes et femmes est précédentes.
pointue. Comme à l' accou- Après la Bretagne, le Nord,
tumée, la collection « Lire et l'Alsace et d'autres régions,
voir les classiques » agré- L'OGRE DE ROSTOV c'est au tour de la Vendée
mente l'ouvrage d'un cahier de Robert Cullen, Pocket d'avoir les honneurs de la
images et d'un dossier his- • 235 pages. collection Omnibus. Parmi
torique et littéraire. les œuvres choisies, un
Pendant plus d'un demi texte méconnu de Dumas,
siècle, les autorités sovié- « Les louves de Machecoul »
BILLI JOB tiques ne firent pas la et surtout « Monsieur des
de Jean-Paul Nozière • moindre publicité aux Lourdines », d'Alphonse de
222 pages, 4 7 F crimes crapuleux perpétrés Chateaubriand, prix Gon-
dans la patrie du socialisme, court 191 1 qui fut adapté
La littérature policière fran- ces choses là n'existant que au cinéma en 1942 par
çaise a vécu au début des dans les pays capitalistes. Pierre de Herain. Une collec-
années soixante dix un pro- La Perestroïka a quelque tion de référence.

LE LI BRE JOURN AL page 19 N° 102 OU 12 J U ILLET 1996 ~


CEcrivains
Paul LÏ:ntÏer, le frere
enri Béraud, à gnard, Lintier aurait épiques ? Non , sa s'efforçait moins de

tl qui l'hommage
traditionnel est
rendu ces jours ci
sans doute pu égaler
Jules Renard.
Mais la guerre écate.
pièce reçoit l ' ordre
de rejoindre la posi-
tion de Jeandelin-
le paraître, d ' autant
plus captivant qu'il
était plus simple-
comme chaque Aussitôt, dans la court, petit coin dont ment un soldat et un
année dans sa der- caserne où, comme il regrette la " tran- homme.
nière demeure de Béraud, il sert dans quillité bourgeoise et " Homme dont les
l'ile de Ré, fut le l'artillerie, Lintier ne casanière"··· bras s'ouvraient
compagnon, l'ami et fut plus qu'une âme C'est là pourtant pour embrasser l'hu-
le chantre de Paul tendue vers la fron- qu'il tombera frappé manité », selon le
Lintier. tière ; il connut alors par un obus près de mot de Béraud, Paul
Nul mieux que l'au- les angoisses et les ses canons le 15 Lintier ne trouva
teur du « Vitriol de colères du peuple en mars 1916, à vingt- dans la guerre,
Lune » n'a célébré le armes, les baïon- trois ans. grande faiseuse de
charme malicieux et nettes fleuries de Pendant ses vingt haine, que de puis-
captivant de la vie si roses et les larmes mois de campagne, santes raisons
courte et si pleine de des femmes dans la avec la sincérité d'amour.
son " frère perdu ». lumière du 2 août. .. objective d'un com- Amour de la France
Lintier est né à et puis les marches battant, Paul Lintier qui s'exprime avec
Mayenne le 23 mai d'approche éner- n'a cessé de noter une sobre tendresse.
1893. Etudiant en vantes ... Le premier ses souvenirs ; les " Il faut avoir lutté,
droit à Lyon ou il choc de la bataille feuillets de son car- avoir souffert, avoir
rencontre son aîné où l'on dit adieu à la net de route, griffon- craint pour com-
de huit ans, il aime à vie, l'amertume de la nés au crayon et prendre ce qu'est la
vagabonder sur les défaite, l'ivresse san- tachés de son propre Patrie. Elle est tout Je
pentes populeuses glante de la victoire sang, sont devenus charme des yeux, du
de La Croix Rousse dans les champs de Ma Pièce et Le tube cœur et de l'esprit.
ou les quais bru- la Marne ... et la bles- 12.33. Elle est tout ce qui
meux de la Saône. sure dans le petit vil- Ma Pièce parut aussi- fait que l'existence
Attentif à la vie fré- 1age de la Somme, tôt après sa mort ; il vaut d'être vécue. »
missante de cette l'hôpital, le lit. .. les eut lajoie d'en corri- Mais amour clair-
cité prodigieuse, il mains de femmes, le ger les épreuves voyant qui n'accepte
fonde une revue, Je pansement de sang avant que l'obus l'at- pas le mensonge :
Lyon étudiant, noir raidi, le teignît. Du jour au " Pourquoi, au lieu
quand Béraud crée silence ... Ah ! le lendemain son nom de nous leurrer de
/'Ours. Il publie deux silence! .. . devint célèbre ; victoires imaginaires,
livres de contes et Paul Lintier, blessé, toute la presse fran- ne pas nous avoir
d'histoires pay- presque infirme, çaise et alliée salua dit : nous avons
sannes, ( Un proprié- réclame sa place au le talent subtil et affaire à un ennemi
taire et divers autres danger. Le maréchal- coloré du narrateur, supérieur en
récits, Un croquant) des-logis repart dans l'Académie couronna nombre ; nous
et, quand Béraud fait le décor mouvant le livre et la ville de sommes obligés de
connaître Le second des cagnas et des Lyon donna à une reculer en attendant
amour du Chevalier branchages à l'Hart- de ses rues le nom que notre concentra-
des Orieux, il mannweillerskopf, de Paul Lintier. Le tion s'achève et que
annonce deux pre- au Wolfskopf, où la Tube 12.33, plus les renforts anglais
miers livres, Les cor- bataille fait rage. Là- mélancolique et plus arrivent ... Avait-on
neilles autour du clo- bas tonne l'écho du tendre, où sont ras- peur de nous
cher et Jusqu'à la canon de Verdun ... semblés les souve- effrayer par le mot
pierre noire du seuil. Là-bas c'est la côte nirs de sa deuxième de retraite, alors que
Par sa précocité sur- du Poivre, le bois campagne ( 1915- nous en connaissons
prenante, son réa- des Caures ... Douau- 1916), confirma le la réalité ? Pourquoi
lisme implacable et mont. .. Paul Lintier maître écrivain, d'au- nous avoir trom-
son humour campa- ira-t-il vers ces lieux tant plus artiste qu'il pés?'

LE LIBRE JOURNAL page 20 N° 102 DU 12 JUI LLET 1996 ~


de fiance
perdu d'Henri Beraud
Amour de sa mission LEDERJYIER peut-être ainsi à la Faîne va marquer sa
où il met tout son ACTE terre maternelle, ou place au pays des
âme, amour de ces qui, Je sauvant mille croix. Campagne
gars rudes et tendres On enterrera Faîne ce fois encore de la déshéritée, cam-
qui sont les soldats,- soir à 3 heures. mort, lui ouvrira pagne sans
d e ces canonniers Abandonnant pour l'avenir, Je bonheur, richesses, sans eau,
avec lesquels on un moment ma la vie. Le chant presque sans vie,
déguste aux heures pièce, avec quelques monotone du prêtre nulle ne sera plus
claires le chocolat au canonniers qui berce dans Jeurs pen- belle. Et parce qu'ici
lait condensé, - du avaient connu Je sées ces hommes qui rien ne pousse, parce
chasseur alpin ren- mort, je suis allé Jà- trop souvent ont vu que la nature
contré un soir dont bas. la face de la mort oublieuse ne
on console le cœur Les lignes de tran- pour qu'à l'heure pré- recouvre ni n'efface
déchiré .. . chées au loin décou- sente elles Je glace. les passages de la
Amour qui lui fait pant la campagne, La bière va glisser sur mort, on ne verra sur
écrire ceci : " On ne les collines couron- les rênes des brides ces champs que les
demanderait pour né es de grands qui remplacent ici les croix, la multitude
endurer sans se cadavres d'arbres tra- cordes des fos- des croix toujours
plaindre toutes les giques et majes - soyeurs. La terre que pareilles.
misères de la guerre tueux, tout un pay- Je mort va épouser Elles constellent la
qu'une heure d'affec- sage d'une amplitude est miraculeusement plaine comme les
tion sûre et câline 11 émouvante aux loin- blanche. Jamais robe étoiles constellent Je
Amour enfin de la vie tains bleus s'ouvre de noces ne fut plus ciel. ll y en a autant
devant le cortège. On immaculée. que de clartés dans
qui lui est ravie trop
n'ira pas plus loin. Le capitaine de Faîne la plus belle des
tôt. " a voulu dire quelques
Partout la terre n'est- nuits d'Orient. Ces
Ah ! s'il nous est
elle pas aussi légère mots. Les paroles
donné de vivre, tombes rayonnent !
à nos morts? qu'il a prononcées
comme nous sau - Les plus magnifiques
Près d'un chasseur à étaient bien celles
rons vivre encore ! 11 sont celles qui ne
pied et d'un chasseur que nous attendions,
Mais amour lucide portent pas même un
à cheval, on enter- graves et simples. Et
qui lui dicte sa mis- pourtant nous eus- nom. On ne voit plus
rera Faîne. Les deux
sion d'écrivain en sions préféré que Bételgeuse, Aldeba-
morts reposent à
guerre et celle de ses rien ne vînt inter- ran, Sirius, on
l'ombre de la même
compagnons de croix de bois blanc. rompre le cours de contemple Je ciel.
combat. Un bras de la croix nos pensées. Ce Ainsi on contemplera
Mission vaine, hélas, porte Je nom du silence introublé cette campagne
puisque Lintier vou- chasseur à pied, autour de cette héroïque!
lait : " perpétuer les l'autre celui du chas- tombe béante en Alors il faudra que
visions d'épouvante seur à cheval. Tous plein champ de ceux qui viendront ici
pour que l'expé- deux étaient de la bataille était si et qui verront Je
rience des hommes classe 15. Sous Jeurs grand ! L'ennemi lui- geste uniforme que
serve aux autres cadavres de vingt même semblait le traceront sur la terre
hommes et que la ans, la terre se respecter. Tous ses les croix, lorsque Je
guerre n'ait plus de bombe fraîchement canons se taisaient. soleil roulant dans Je
place dans le monde remuée. Devant la Et puis l'attitude ciel fera bouger leurs
de demain 11 • fosse prête, on a suprême de l'artilleur ombres, s'arrêtent et
Par une sorte de déposé Je cercueil. tombé sur sa pièce et comprennent la gran-
prescience, Lintier Le prêtre psalmodie, l'embrassant dans la deur du sacrifice !
semble avoir lui à mi-voix : on dirait mort, avait-elle C'est cela que veu -
même conté ses qu'il parle au mort. besoin d'être expli- lent nos morts! C'est
propres funérailles Les visages sont quée? Le hasard cela que nous vou-
sur le champs de graves. Chacun l'avait faite majes- lons, nous qui
bataille dans Le Tube songe au destin qui, tueusement symbo- demain serons peut-
1233. demain, Je ramènera lique. être des morts !

L E LI BRE J OURN A L page 21 N° 102 DU 12 J U I LLET 1996 ~


CINEMA Sans -portée THEATRE
Diabolique Zorro de conduite Léonie Bathiat
de Jeremiah Chechik dite
n dîne tard,à Mexico puis

Ll
s américains nous
illent. .. Tant pis pour
Clouzot
0 l'on se retrouve pour la
« noche », place Gari-
baldi. L'endroit est plutôt petit,
Arletty
d'Aurore Priéto

a veuve d'Henri Jeanson


Ce « Diabolique » n'a rien à
voir, mais alors rien, avec
« Les Diaboliques » le roman
fameux de Boileau et Narce-
avec une vaste cantine où fré-
quentent touristes et mariachis,
ces merveilleux musiciens cha-
marrés comme des généraux
L vient de s'éteindre,
quasi centenaire, dans
leur maison de Honfleur. Elle
n'aura pas eu la joie de voir
jac. Tourné en couleurs, ce pour lesquels tout est prétexte et d'entendre cette belle évo-
drame psychologique a à chanter l'épopée mexicaine. cation d' Arletty écrite, mise
perdu toute la magie angois- Les jours de mariage ou d'anni- en scène et interprétée par
sante du noir et blanc versaire,on s'offre un groupe, Aurore Priéto.
Le directeur d'un pensionnat guitaristes et trompettistes, cos- L'auteur, qui ressemble à
(Chazz Palmintéri) tyrannise tume noir brodé d'or ou d'ar- son héroïne, raconte un
simultanément sa femme gent et sombrero ; il chantent siècle de notre histoire de la
(Isabelle Adjani) et sa maî- jusqu'à plus soif, surtout si vous naissance, à Courbevoie, en
tresse (Sharon Stone) qui avez le peso facile ! Ils jouent 1898, de Léonie à sa fin à
forment un couple ... Singu- sur le parvis de l'église blanche Paris en 1992. Son souvenir
lier aux mœurs plurielles. mangée par le soleil ou sous le résonne dans nos mémoires
Elles décident de se débar- balcon de fer forgé, envahi de et sur les pavés de la capi-
rasser de ce monstre ... fleurs cascadant le long du mur tale. Lorsqu'on l'évoque on
L'action, plutôt son où les lézards conjuguent leur entend son rire sa voix ... Son
manque ... , se déroule dans patronyme. atmosphère, quoi !
un collège américain un tan- Après la chaleur intense du On retrouve Garance des
tinet huppé où les habitudes jour, la nuit est fraîche ; la « Enfants du Paradis», le plus
et coutumes sont totalement tequila guide de l'un à l'autre. beau rôle du cinéma fran-
celles d'un établissement Dans les bars, au Tlateraque çais.
français. L'incohérence est autour des tables, le paysan qui Aurore Priéto évoque admi-
frappante dès la première s'offre un soir en ville coudoie rablement leParis disparu,
scène au réfectoire. Des len- le moustachu, qui étale, cigare d'Arletty, de Jouvet, de Pré-
tilles au menu sur fond de au bec, chaîne d'or, ventre et vert. Bien sûr l'épuration est
bannière étoilée ... aussi grosse ceinture, signes de elle aussi montrée ... et c'est
incongru que des haricots splendeur. Il tient plus du ser- très bien car la célèbre
un jour de paie ! On attend gent Garcia que de Rudolf comédienne ne manquait
bien sûr la fameuse scène Valentino et pourtant il essaie pas de courage dans l'adver-
au cours de laquelle le direc- d'épater une presque farouche sité. « Alors Bathiat, com-
teur, supposé mort et bien brune aux cheveux longs à ment ça va aujourd'hui ? »
mort, se dresse, telle la sta- mantille et aux lèvres si rouges demande le juge. « Pas très
tue du Commandeur, dans la qu'on dirait une grenade, résistante ! ».
baignoire où « ses dames » comme Adelita, la belle et Dans la vie, le langage et les
ont cru l'avoir noyé. Elle farouche égérie de Villa. mots d' Arletty drôles, caus-
arrive mais c'est très long... C'est pour ça qu'on est là, pour tiques et imagés avaient la
Impossible d'oublier le revivre la révolution, ses valses saveur de ceux que les-
génial Henri-Georges Clouzot tristes comme Valentina ou ses poètes écrivaient pour elle.
et ses interprètes, Paul Meu- exploits guerriers avec Carabina L'auteur-interprête s'est ins-
risse en tête. Allez donc voir trenta-trenta ou El corrida de pirée des souvenirs d' Arletty
ou revoir « Les Diaboliques » Durango. « La Défense " (allusion à la
tout simplement. Vous vous Max-Pol Fouchet avait réuni ces statue de la Défense qui se
épargnerez les yeux en sou- trésors dans un disque Chant trouvait à Courbevoie et qui,
coupes d'Isabelle Adjani et du Monde. Retrouvez les voix aujourd'hui,sans avoir bougé
la très hollywoodienne vul- de Mejas ou de Negrete. Ce que se trouve à... La Défense ! )
garité (c'est dire) de Sharon le Mexique a produit de plus et des entretiens que la
Stone ... Le petit intérêt de extraordinaire dans le genre. comédienne a donnés à la
cette américaniaiserie c'est Tout près de la place des trois presse de toute nature.
le rôle du flic qui fait tout cultures, N.D. de Guadaloupe C'est comme si Arletty était
rater, en découvrant le pot s'enfonce doucement dans là. Pourtant Aurore Priéto
aux roses, joué par l'inquié- l'histoire, devant les pauvres à n'imite pas. Elle rend hom-
tante Kathy Bates qui suc- genoux et dont les yeux se sont mage avec talent, amour et
cède au doux Pierre Lar- fermés depuis bien longtemps . respect à un mythe. Théâtre
quey... sur le monde extérieur. du Ranelagh : 42 88 64 44

Olmetta Delaigle Olmetta

LE LIBRE JOURNAL page 22 N° 102 DU 12 JUILLET 1996 ~


<En cfair UN JOUR chers {rères
Vérification expérimentale Loup y-es-tu? Leçon d'économie

Une insomnie me faisant recher- Le bourreau brûla vive la Heureuse monotonie du temps
cher un programme à peu près jeune et jolie dame Arline de après la Pentecôte !
convenable sur la bande FM, le Barioux sur la grand'place de La liturgie catholique, du mer-
hasard voulut que je tombe sur Riom, le 1 0e du mois de credi des Cendres à la Pente-
Fun Radio où un animateur par- juillet de l'an de grâce côte, en une quinzaine de
kinsonien tentait d'animer a 1588 ... L'épouvantable flam- dimanches, nous a fait parcou-
force de borborygmes un débat bée clôturait une fantastique rir quelques 120 jours de
sur le Sexe. Sujet nouveau ... histoire. grandes densité spirituelle.
Quel grand moment sur A la fin de l'automne 1587, Nous avons suivi le Christ
l'échelle de Richter des séismes un tenancier du baron de accomplissant son œuvre de
culturels.! Barioux, Nicolas Griou!, reve- Salut. La Révélation des des-
Je me doutais des amibes de nant d'une chasse nocturne seins de Dieu et de son Etre
ce genre existaient, mais je dans les collines d'Apchon, intime culminèrent dans la fête
n'avais jamais été confronté à avait été assailli par un loup de la Sainte-Trinité, qui, avec la
leur existence. Les mots man- monstrueux. Le plomb de sa Fête-Dieu, jouent le rôle de pro-
quent pour décrire ce à quoi j'ai modeste arquebuse rata la longation du Temps pascal.
assisté. bête, mais ses tailles de cou- Nous voilà revenus au temps dit
Il y eut d'abord une sorte de till es tranchèrent la patte ordinaire. L'adjectif n'est pas
gorgone prisunicarde revendi- gauche de l'animal, lequel beau ; il veut traduire l'expres-
quant le droit,je cite, "de prit toutefois la fuite ventre à sion latine per annum. Conti-
m'faire sauter dix fois par jour terre. nuons à dire : Temps après la
si j'veux". Griou!, recontrant le baron Pentecôte. C'est le temps des
Intervention suivie des flatu- de Barioux voulut lui mon- disciples. Le Christ monté aux
lences bucco-anales, d'une trer le membre tranché. Mais Cieux, poursuit son œuvre ici-
sorte de système neuro-végéta- au lieu de la patte, le rustre bas, par le don de !'Esprit-Saint,
tif simplifié à l'extrême expli- sortit de la gibecière où était à travers ses disciples. Vous et
quant que "je serais pas été la hideuse dépouille, une moi. Le Christ agit par nous et
plus avancé si j'aurais lu des main fine, blanche dont un parle à travers nous ; nous
livres". bel anneau d'or cerclait l'in- sommes ses mains et Il met ses
Les subtilités du dernier Placid dex. Livide, le gentilhomme paroles sur nos lèvres.
et Muzo lui auront échappé ... emporta le bizarre trophée ... « Vous avez reçu gratuitement :
Puis, un décérébré acnéique à En son château, le seigneur donnez gratuitement n, (Mt 10)
voix de fausset, échappé de "La de Barioux trouva sa femme a-t-il commandé à ses Apôtres.
Cage aux Folles", revendiqua blottie sous de gros oreillers. Un mot appartenant au vocabu-
son homosexualité passive, atti- « Donnez-moi la main, mon laire de la théologie exprime
rant notre attention sur les cœur, dit-il à la mignonne, il très bien ce déploiement du
inconvénients physiologiques me plairait de la baiser ». Salut dans l'histoire, c'est le
inhérents Le bon ton interdit de « C'est que ... que ... queje me mot économie. Il dit la dispen-
préciser davantage ... suis tronquée la senestre sati on des grâces et du mes-
Je passe sur le protozoaire qui avec un poignard ». « Ah, sage du Salut dans le monde.
était censé diriger le débat. chère âme, comme vous me D'où les expressions : histoire
Cette poire blette hypopensante causez de dolence, geignit-il. du Salut, Economie du Salut.
n'a su qu'éructer des insanités Votre main, je l'ai ! ». Et le Curieusement, ce mot, dans le
consternantes et ricaner malheureux exhiba le tro- langage de tous les jours, signi-
comme un goret aux plaisante- phée de Griou!. Arline san- fie épargne, réserve. On dit :
ries de garçons de bains des glota, puis elle avoua : « Las, faire des économies, pour dire
"débatteurs" . le Mauvais me change en garder, conserver ses richesses,
J'avais entendu parler de ce louve, et m'oblige à égorger ne pas dépenser. Dans notre
genre d'émission. les créatures humaines la religion, le mot économie
J'hésite à dire que ce fut un nuit venue ».... évoque, au contraire, la généro-
succès, mais une chose est cer- Bon chrétien, le baron livra sité de Dieu par laquelle il
taine : On ne m'avait pas la baronne à la justice. donne avec abondance sa
menti! Napoléon Bonaparte régnant, grâce. Or cette prodigalité
Ce n'est que le lendemain le sieur Maréchal, un fermier divine, Dieu veut l'exercer au
matin que j'ai réalisé : ce sont de Longueville, près de Méry- moyen des ses disciples. Nous
les mêmes qui jettent des œufs su r-S e in e, fut encore devons en être conscients.
pourris sur les sauveteurs en condamné, là au bagne, « Guérissez les malades, ressus-
prière devant les avortoirs . pour ce qu'au crépuscule, citez les morts, purifiez les
A ce moment, j'ai cessé de trou- opina le tribunal, il devenait lépreux, chassez les démons.
ver ça drôle ... loup-garou ... Vous avez reçu gratuitement :
donnez gratuitement n.
Philippe Sinclair Jean Silve de Ventavon Abbé Guy-Marie

LE UBRE JOURNAL page 23 N° 102 DU 12 JUJLLET 1996 ~


[ a Grande Guerre
Par Jean Bernard
n mesure le fossé qui reux, à la fois grave et très

O sépare la France d'au-


jourd'hui de la France
d'il y a quatre vingts ans à ce
beau. Ce sont les Russes qui
passent, sortes de géants avec
des yeux limpides et bleus de
compte rendu 14 juillet par
un journaliste de la gauche
radicale en 1916
14 juillet petits enfants. On les acclame ;
les femmes leur envoient des
baisers à pleines mains, on les
couvre de fleurs.
Mais le délire des Parisiens
Ah ! ce fut vraiment une inou-
bliable vision que celle de cette
foule vibrante, émue, exaltée
1916 redouble, car voici enfin les
nôtres, nos enfants, nos poilus.
de patriotisme, qui jetait son Ah ! les braves gars.
cœur comme à pleines mains A leur tête marche le général
aux héroïques poilus des Cousin ; la musique joue le
nations alliées (... ) « Chant du départ " et « Mourir
cœurs battirent plus vite.
De bon matin, la vaste avenue Les Belges ouvraient le cortège, pour la Patrie " qui emprunte à
des Champs-Elysées était déjà avec une compagnie de ces jours tragiques une actua-
noire des têtes. Il y avait des cyclistes et mitrailleurs, mar- lité qui fait frissonner les plus
curieux qui avaient passé la nuit chant derrière leurs braves et qui étreint douloureu-
pour obtenir une meilleure mitrailleuses, avec leurs cais- sement tout les cœurs. Puis, ce
place, et dans le petit jour qui sons de munitions. sont les chasseurs alpins, qui
se levait, tous ces matineux, - « Vivent les Belges ! Vive le roi sont salués par les cris « Vivent
devisaient, non pas joyeux, Albert!» les Diables bleus " ; un détache-
comme aux jours de revues Et les bouquets pleuvent de ment de notre glorieuse infante-
populaires, quand on chantait la toutes parts. Des petits enfants, rie coloniale, celle que les Alle-
« Boulangère ", mais graves et élevés en l'air par leur mère, m and s ont surnommée la
recueillis. Le petit trafic habituel font claquer leurs menottes « Grande Française " défile, pré-
des locations d'échelles, d'es- pour envoyer des baisers, cédé de son drapeau décoré de
cabeaux, de bancs, marchait d'autres plus grands agitent de la Croix de guerre.
grand train. Les cocardes, des petits drapeaux aux couleurs Voici enfin les zouaves, les
drapeaux, les insignes des alliés des nations alliées. troupes noires, les tirailleurs
s'enlevaient des éventaires des Au son de leurs cornemuses, avec leur nouba, qui joue des
petites marchandes gracieuses, qui rappellent nos binious bre- airs bizarres, les troupes maro-
vendeuses de « La Journée de tons chantés par Botrel, les cain es, et les annamites qui
Paris "· Pas une poitrine sur Ecossais s'avancent de leur pas passent, un peu étonnés, cli-
laquelle ne fut épinglé quelque souple et tranquille, suivis des gnotant leurs petits yeux bridés
emblème. La rue Royale est Hindous superbes dans leur comme pour mieux voir.
imposante avec les balcons qui haute et impassible stature, des Le cortège est fermé par la
balancent au -dessus de la Australiens et des Néo-Zélan- Garde républicaine et par une
chaussée des grappes dais. Les bravos crépitent de batterie de 7 5 qui s'avance
humaines. Les drapeaux clapo- tonnerre d'un orage lointain. On décorée de branchages et de
tent au vent, les mains se ten- dirait que le public a dévalisé fleurs. Une véritable ovation est
dent et agitent des mouchoirs tous les jardins de la capitale et réservée au canon qui a fait de
et des fleurs, qu'on se prépare les bouquetières de Paris, avant si bonne besogne et on l'ap-
à jeter à nos héros. de se rendre à la Revue, car plaudit comme un sauveur.
L'église de la Madeleine semble c ' est une débauche fleurie ; on
un champ de blé, dont les épis - « Vive le 75 ! Vive le 75 ! " crie
bombarde nos soldats à coups
seraient les têtes . Coup d'œil de roses, d'œillets, et de dal- la foule qui claque frénétique-
féerique. hias.Eux, la mine épanouie, ment des mains. Le beau défilé
Mais c'est sur les grands boule- sourient, heureux. Leur rude est terminé, encore quelques
vards, au cœur même de Paris face bronzée par l'air et la vie accords de fanfares qui jouent
qu'il fallait assister au défilé des des tranchées exprime la plus la Marseillaise et l'inoubliable
troupes alliées pour bien juger profonde joie. Quelques-uns vision est passée ; le cortège
de l'enthousiasme de la foule. même sont si émus, que d'un s'éloigne, se déroule lentement,
Lorsque vers onze heures et geste brusque ils essuient au pour gagner la Place de la Répu-
demie les premières sonneries coin de l'œil une petite larme blique, où il se disloque.
nous avertirent de l'arrivée des intempestive. Maintenant la foule s'écoule
soldats, une clameur formi- Tandis que s' égrennent encore comme à regret, consciente
dable s'éleva de toutes les poi- les notes aigrelettes des corne- d'avoir vécu de troublantes et
trines: muses écossaises, une lente magnifiques heures, toute
- « Les voilà ! Les voilà ! " mélopée monte, comme une émue, vibrante d'enthou-
Et chacun se recueillit, les yeux prière, c'est une sorte de psal- siasme, comme imprégnée de
se firent plus brillants, les modie sur un rythme langou- gloire.

LE LIBRE JOURNAL page 24 N° 102 DU 12 JUILLET 1996 ~


LE LIBRE
],,Q UE~M

0 SERGE de BEKETCH 0 PÈRE GUY-MARIE


0 ANNE BERNET OLORO
0 NICOLAS BONAL 0 BERNARD LUGAN
0 ANNE BRASSIÉ 0 NATHALIE MANCEAUX
0 JÉROME BRIGADIER 0 PIERRE MONNIER
0 CHAUMEIL 0 DANIEL RAFFARD
0 MICHEL DEFLANDRE DE BRIENNE
0 HENRI de FERSAN 0 VENTAVON
0 JOSEPH GREC 0 et ... ADG
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