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MAURICE. MERLEAU-PONTY Phénoménologie de la perception GALLIMARD Ce livre a aitialement parudans la « Bibliothique des Idées » en 1945, © iiins Gllimard, 1045 AVANT-PROPOS. Quiestce que la phénoménolopie? 1 peut parattre étrenge quion alt encore a poser cette question un demt-aidcle apres les premiers travaus de Husserl Elle ext pourtant loin d'lre résolue. La phénoménologie, cest Uétude des essences, et tous les problémes, selon elle eeionnent & définir des eaten ces : Vetsence de la perception, Vestence de ta eonecience, par. exemple. Sais la phénoménologte, est aussi une phic losophie qui replace les essences dane existence el ne pense pas qu'on puisse comprendre Phomme et te monde utr ‘ment qu’a pair de leur « factilte >, Cest une phitosophi franscendantale qui met en suspens pour les comprendre les affirmations de Vaititude naturelle, mats cest ausst une Philosophie pour laquelle te monde est toujours « déla la > Goant fa réflexion, comme nne présence inalienable, et dont tout Peffort est de retrouver ce contact naif avec le monde pour tut donner enfin un statut philosophique, Cest Pam bition dune philosophle qui soit une « sclence exacte >, mais c'est aussi un compte renda de Vespace, du temps, dit ‘monde « vécus >. Gest Tessal dune description divecte de notre expérience telle qu'elle est, et sans aucun égard & sa Denise peychotogique et auiz explicaions causales que le Savant, Thislorien ow te sociofogue peuvent en fournir, et cependant Husserl, dans ses derniers travauz, mentionne lune « phénoménologie génétique » (1) et mémé une « phé- hnoménologie constructive » (2). Voudraston lever ces eon tradictions en distinguant entre la phénoménologie de Huse serlet celle de Heidegger? Mats tout Sein und Zeit ext sortt ‘ane indication de Husserl et west en somme qu'une expll- ciation du « naturlichen Wellbegriff > ou du « Lebenswell > ‘que Htusserl, ata fin de sale, donrait pour théme premier 4 ta phénoménotogle, de sorte que ta contradiction Peparatt oS Beri eo SOUS EEGs RS este Pl ot fog ” AVANT-PROPOS dans ta philosophic de Hustert tulméme. Le lecteur presse Fenoncera a elrconscrire une doctrine qui a tout dit et se Gemandera ti une philesophie qul marrive pas a ee définir iésite toute bruil qu’on fait aufour delleet st ne sagt as piutot d'un mythe et dune mode. ‘Meme s'il en élat ainsi Il resterait a comprendre le pres- tige de ce mythe et Vorigine de cette mode, et le séricur philosophique traduira cette situation en disant que la phé= Boménologie se laisse praliquer et reconnaitre comme max igre ou comme style, elle existe comme mouvement, avant Gélre parvente & une enllére conscience philosophique. Elle fest en route depuis fongtemps, sex disciples 1a retrouvent Dartout, dans Hegel ef dans Klerkepoard bien sar, mats ausst Gans Mare, dane Nietzsche, dane Freud. Un commentaire Dphiloopique des textes ne donnerait rien z nous ne trou- bons dans fes textes que ce que nous 9 avons mis, et sf Inais histoire a appelé notre tnterprétation, cest Ben Vhs toire de ta philosophic, Cest en nousmémes que nous trou berons Funité de a phénoménolopie et son oral sens. La ‘gestion n'est pas tant de compler les citations que de fixer et @objectiver cette phénoménotogte pour nous qui fat qu’en ‘Weant assert ou Heidegger, plusieurs de nos contemporains font eu le sentiment bien moine de rencontcer une philoso- hie nowvelle que de reconnaitre ce quis attendatent, La Dhénoménotogie nest accessible qu’a une méthode phino- Inénolopique. Essayons done de nouer delibérément tes Imeuz themes phénoménofogiques comme ils se sont nowés Grontandment dane ta vie. Peutatre comprendrons-nous ‘lors pourquot la phénoménotogte est demeurée longtemps état de commencement, de probiéme et de vu. Ni sagit de décrite, et non pas @expliquer nt @analyser. ‘elte premiere consigne que Hussert dontait d ta phénomé Inologte commencante d'étre une « paychologte descriptive» fu de reventr« anz choses mémes >, cest 'abord le désaven dde la science, Je ne sue pas le résuitat ou Pentrecroisement des multiptes cousaltés qut délerminent mon corps ou mon ‘ payehlsme >, Je ne puis pas me penser comme une partie du'monde, comme te simple objet de ta Diotogte, de fa psycho- lgie et de ta socologie, ni fermer sur mot tunivers de ta sclence, Tout ee que fe’ sale dit monde, mime par science, jee eals d partir dine due micnne ow dune expérience du monde sans Tague les symbotes de fa science ne vou Gdraient rien dire. Tout Cunivers de fa science est construit AVANT-PROPOS m sar fe monde vtcu ets nous voutons penser ta science elle Indme auee rigueur, en opprécer exactement le sens eta Dortée, it nous faut seoeler daboed cette expérience da Imondé dont ele ex Fexpression seconde: La scence n'a pas et aura jamais Te méme sens dire que le monde perga pour la simple roison quee en eet une determination ou tne explication. Je suts non os un «étreoiount» ou méme lin s homme » ou méme e une conscence »- aves tous fet fardcteres que la zoolope, Vanatomte social ou ta pacer opie inductive reconnaisent a ces prodaits de fa’ nature ou de Fhistotre, “je sus ta soureeabsolues mon existence te vient pas de mex antctdents; de mon entourage phgse fue et socal lleva vers en elles soutien car Cest tol ul fs ttre pour moi et done etre au seul sene que le mat Duisse avoir pour mot) cette tration que Je chet de Feprendre ou et hartzn dnt I distance not fonder alt, pulsguelie ne tat appartent pos comme tne. pro: brite, st je wdtee la poor ta ‘parcourir da regard, es bues sclenifiques selon tesquelice Je suts an moment dtu’ monde sont towjoure noives et hypocrites, parce ‘Welles sousentendent, sans la mentionner, celle autre tue, eclie dela constienee, par laquelle’ Gabord sn monde se diopose autour dé mat et commence exister pour mot. Revenir eux choses memes, Ceat reven dc6 Ionde avant la connaissance dont Ia‘connatssance. pars {oujours, et 4 Pégard daguel toute détermination actente figue est abstrate,signitive et dependant, comme ta gé2- ‘rophie aTégard du paysaye od nous avons abord appr Se que cest quane ford une prorie ou une Hotere: e mouvement ext absolument distinct du retour iddliste 4 ta conscience ef Tezigence d'une description pure exclat aussi Bien le procédé de analyte réflesioe que celui de Tex Dleation scientifique. Descartes ef suriout Kant ont die te {ujel ou la conscience en fasont vote que je ne arate soi= ‘ir aneune chose comme ertetante st abord fe ne m'éprou taiaeststent dons Pacte de tn cater le ont fat parattre fa conscience, Tabsolue cerlitade de mot pour mo, comme ta fondition sons laquelle ny auril len du tout et Pacte de Tieson comme te fondement dt lit. Sane doute Pacts de Titson mest ren sana lespectoce da monde gules Punité della conscience, che: Kant, est exactement contemporaine ae Tune du monde et chet Descartes le doute méthodique ‘ne nous fal rien perdre pisgue le monde enter, au moe Gitse dexpérience notre est réinteat tu, Cogito certain ‘oee le affecte seulement de Findice« pensce dec. Mate w AVANT-PROPOS, tes relations du enjet et du monde ne sont pas rigoureuse- Theat bitrates 7a cts Petment, fo cerlede te mon Sertt ene ches Seacarten année ane cle du Ce Sle Kant ne parierait pos de « renoersement copern Eten 9 Lanalgse nleio, partir de notre experience dt mond, remonte aa suet corhe @ ane condition de pos Mate dstinete dell et ft ooir la aynthoneundoerele femme ce sans quot i aurat pes de monde. Dans cette inesure, cle cessecaaherer& nore expérenc, ete subst Te d tn complestenta une reconstruction. On comprend por aque Huserl ait pu repocher @ Kant un « papehotor iama des facutes de fame’) et poser, 4 une onal Mrotigue qui fat repoer le monde sur Pactioité synthe figue de fuel se reheston noematique > aut demeure dans Pobjet ef en explcte Tunte primordale aa lew de Tengendrer ‘Le mone est [a avant toute analyse que fe puisse en feive el seralt artical dete foie drier Pune série de Santis au perton Yes sestion, pa ey apes rapectfs de Fobjct, alors que les unes ef les autres sont Jastoment des produits de Fanalyse et ne doivent pos dire Mallets woant cle L'enayte reflexive croft ior en sens Inoera fe ehemin dane conaitation préalable et rejoinare dtana'¢ thomme intértenr >, comme dt saint Augustin, um [Pouoirconsttaant ota toujours cli Anat a eftexion Tempore eilememe et se replace dant une. subjectilte oulndrbleson decade Petre et temps. Mate eat 1 une ratte otysiton prefere, une eteston incomplete qul per Constene de son propre commencement. et commence de ‘Sifcenin, me refteion est rfteion sur un frlehi lle Id peat boo signorer eiememe comme éeénement, ds tors the Faparatt comme tine veriable création, comme un Shangement de racture deta conetence et) taapartient Gerreconnattre en deed de sce propres operation te monde fl ext donnd au sujet parce que te sujet est donné dat Ins Le el ai deere, et non par d constr ot Tontinc. Ele vest ire qe ferme pews por essimter In ereelion aut synthases qu sont de Tordre da fugement, Satie edetmtton Achat manent nny chant feeplif est rem de refit, de eraquement, dtmpred Tos tactics Fagues que Tesh hore eto de eller pré lament au contest perg et gue cependant Je place deme bite’ dans te monde, ss tes confondre fartats ee mes Ga tee Uaerachange, Peeve ta rein Lp AVANT-PROPOS, ueries A chaque initant aust Je réve autour dee choses, Fimapine des obfete ou des personnes dont tu presence tel eit pas treompattte avec Ue contest, ef pourant te ne se Indlent pas au mond, ls sont en aver! fa monde, su fe Ihedine ‘de Fimapinate. Seta réalte. de ma pevcention RUlalt fondée que sur Ta cohérenceintrinséque des « repre- Sentations >, elle deorat tee toujours hesitant, ty ord mes conjectures probables, Je devrate a chaque moment Aifere des syntheses tasolres et réiteprer au real det Phénomenes aberrants que jen aurais dabord exctus. It ‘em est rten. Le réel estan ios solide, i Watiend pas ot Jugements pour sannezer les phénoméhes tes plus surpree ante nt pour refeter nos imaginations tes plus brates Ulebles. a perception net par une tience du monde co ‘est pas méme un ete ne prise de position dlibree ele fst fe and sur lequel tous tin actes se deachent et elle est Drisupponce par tus. Le monde mest pasan objet dont Je Dossite par devers mot ta olde conattation, i est Te me tiew natare et te champ de toutes mes pense et de foutes ‘mea perceptions explcte, La virile ne habte» pas seu Tement Pe homme tnterieur » (1), om plat m9 0 pas homme inérieur, Uhomme ext Ga'mande, ceet dani te ‘monde quil se connat: Quand Jereniens not d pase da opmatiome de sens commun ou da dopmatiime de Te Seence, Je trouve non pas an foper de Deri intsnsbque, ‘ots wh suet one au monde, On voit par 1a Te vrai sens de 1a célibre réduction phéno~ ménologique. It n'y a sans doute pas de question tur lax ‘quelle Hussert ait mis plus de temipe @ se comprendre lai- Inéme,— pas de question aussi sur laquelle soit plus sou vent revenu, pulsgue la'« problématiqae de la réduetion » ‘occupe dans tes inedits une place importante. Pendant long temps, et jusque dans des textes récents, fa réduction est Frésentée comme le retour dune conscience transcendane {ale devant taquelte te monde 2e déploie dans une trenspas ence absolue, animé de part en part par une série daper- ceptions que te philosophe serait chatgé de reconstituer & partir de leur résultat. Ainst ma sensation du rouge est faperque comme manifestation d'un erlain rouge sent, ce= luéct comme manifestation d'une surface rouge, celie-ek ‘comme manifestation dun carton rouge, et eelucet enfin (Te rl tm sera Dae Mbt rio Soa gut " AVANT-PROPOS ‘comme manifestation on profit dane chose rouge, de ce fiore Ceserait donc Papprehension dune certaine byte eminent pane de degre supe ta Sinnrgebung, Copération active de signification qu define full ig constience et te monde ne serot rien drautre que Tr signification monde », Ia réduction phenoménologigue evil lealise, aw sens Gun fdeaiame franseendantal qul fate le'monde comme une unite de valeur indvise entre Paul ef Piere, dans laguele leurs peropectioes se recoupent, Erqu fet comumaniguer ta « conscience de Plerre > et ld i Snstence de Paul », parce que la perception da monde ‘par Perte» est poole fit de Pierre nia perception dt Ingnde « par Paul» fe fal de Past, mats en checun det le fait de consciences prépsrsonnelie dont fa communication Te fall pos problime, état exigée par fa definition méime de Te constence, du sens ou de fa ora. Em tant que fe sts Consclence, Ceatacdre en tant que quelque chose sent ‘our mei iene suis nic, nt la, ni Pierre, ri Pou, Je ne Ime diatingue en rien une « autre > consclenc, patsaue yous sommnes tous des prévences immédiates au monde et Gue'ce monde eat par définiion anigue, cant le systeme Ge Sictee Un tdeaiome transcendental consequent de- Douille le monde de aon opacté et de aa transcendance. Le onde est cola méme que nous nous reprsentons, non pas comme hommes ou comme sujels empriques, mais en fant {Que nous sommes foue une seule tumbre eae nous part pons a fn sana te dizer. analyse reflexive ignore le plobléme dautrat comme te probleme du monde. parce Tuell ait parattre em moi, ave ta premire lueur dé cone Sconces te pouvoir dller & une verte unierselle en drott Si que’ Patra cant tai outa] sane eceié, sans place et Sant corps, FAlter et PEgo sont un seul dans le monde ara, tien des esprit. 10 wy a os de difieltéd comprendre ‘Comment Je puls penser Autral pare que le Jeet par const fQuent PAutre ne sont pas pris dans te tissu des phénom®- eset oatent plutat quite Resistent 0 ny a rien de caché Uerrtre cee olsages om cex gests, aucun paysage pour mol Inaccerbte, juste un peu ombre qut est aue par fa lie Iniére. Pour Busser, au contvare, om sit qu'il 9 @ un pro Fleme dantrai et Falter ego ext un paratore. St autrut est raiment pour soi, aucdela de son dtre pour mol, ef snout Sommer fun pout Paste, et non pas fun ef Toutre pour Diew il faut que nous apparassions Pun a Youtrey it faut Gui all ef que faie un extvieur, ef quil yall, outre ta Perspective da Pour Sol, ma vue sur mot et fa owe aa AVANT-PROPOS, ww frat sur lutsmtme, — une perspective dau Pour Autrut, — ‘mia vue sur Autrai et la ove dAutrat sur mot Bien enlene du, ces deus perepectins, en chactin de nous, ne peavent es Gite simplement Justaposics, ca alors te nies Pas dhol qu‘antrul verralt et ce west pas luk que Je verais it aut que je sols mon exléreur et que le ctype Pautral soit Iutendmes Ce paradoze et celle dnectique'de Ego el de Alter ne sont possbles que si TEgo et Falter Ego sont ‘fis paz Ter situation et non pas liber de toute tae ‘ence, cest-dvdive a le philsophte ne Pachlve pas vee Te Zetour au mel, ets Je diconore par ta rfteron non gel Inent ma presence 2 mok meme mats encore ta posse Gan espectateurdiranger > eestarive encore ea moe Iment‘miéme out feprouve mon existence, ef jusqud cee Pointe extrime de ta rfteion, je mangte encore de celle Atensitéabsolue gui me ferait sortie du temps et fe dccouore fen mot une sorte de flblessetaterne qui mrempiche dete ‘bsoiument “indo et mexpore regard dee autres femme un homme pa te hooey oat molns whe core 4clence part Tes consclences. Le Cogito jusqu't proved ‘eoctorisatt ta. perception dauirat, We mventelgnalé que tee" west ‘atcessible qu’ talimémey ‘putsquit ne Ayinissat” parte pensée. que. fat dé imovnéme et que Je suts“Coldemment seui'd en avott au mone dana fe sens ullime. Pour qu'atrai ne soit pas un bain mot Teutque Jamats mon etstence nee edaise d ta conscience fque Jai desster, quelle envcloppe.custt la. consclence fi’on peut en avoir et donc mon incarnation dans. une ature ef fa possblté ou moins Pune situation istrlade, ‘Le Cogito doit me déconoris en situation, et cst @ cette condition seulement que la “tubjectioié.transcendantale Dourray comme fe dit Hacer (1, tre une intersubjectiote, amt Ego mettant, Je pene ben datnguer de mel te Imonde et fer chose, peque ossurcment je westate pas & Ie'manidre des choses. Je dois mime éeorter de met mon corps entnd comme ine chve pint es chase comme fine somme de processus phstco-chimiques. os fa cog fie el ounr ae act ea sane eon fe femps et Pespace objecfo, mest pas sans’ place dans (e Imonde phenomenolotaue ie monte gore aaa de ‘mol comme some de choses on de proceasus les par des ‘upports de enusalit, ee redécowore « en met» comme Thortzon permanent de toutes mes cogtationes ct comme NGO DIE kruin cer eropicen Wumaatn an de rane PA nomenotote i nt), vt AVANT-PROPOS, lune dimension par rapport & inqulle Je, ne cesse de me Siler Le vetbte Coto ne din pas Ceisence sa parla pensie quit a desister, ne convert pasta cer- ‘ite du monde fn corde de tapenade du monde, et Enfin ne remplace pas te monde mime par ta signification ‘onde, Il veconnait au eontraire ma pensce méme comme tin fai Inaienable et if clamine toute espice @ileatisme {En ine découoront comme « dire ou monde > eat parce que nous sommes depart en part rapport ‘au monde que fa seute maniee pour tous de Hous en aper- coor et de suspendre ce mousement, delat reuser notre Somplicité (de le revarder chine mitzsmachen, ait souvent hasten, ou encore dete mettre hors jew. Non gion re fhonce aus cerades da sens comman ef de Catttude na furette = eee sont au contrite te thime constant de la Philosophie, — mals parse que, jaslement comme présup Doses de toute penace elles « vont de sol» pasent taper {ucts ct que, pour fs svete et pour te fire apparatee, out avone mows en abstenir am instant. La melfeure for: Ile de la reduction est sons doute cle qwen donnatt Eugen Fink, Vassistant de Hassel, quond partalt dun < donnement > devant le monde (1). La réftsion ne se Jelire pas du monde vers Tuntté de Ta conscience comme fondement da monde elle prend reeal pour votr jal fs Wanscendances, elt dstend ler fils intentonnels gui nous lient au monde pour les faire pavatre, elle seule est Conscience dumonde parce quelle fe rvsle comme étrange ‘t'paradoral. Le transcendantal de seer! west pay cet de Kant ef Hasse! reproche-a ta. philosophic. Kentienne aire une philorophie '« mondaine > parce quelle wis fotre rapport au monde, qul eat le moteur de ta deduction iranscendantal et fat fe monde immanent au sujet au ten deen élonner’ et de conceoolr le sujet comme transcen= ‘once vers le monde. Tout le malentendu de Husser! aoee fee tnterprtes,avee tay « dissidents» existence et fi Tement avec tui-méme vient de ce que, jstement pour vole Te'monde et le sisir comme paradoze if foul rompre notre famine avec ta e que cete ruptire ne pet rien nose fpprendre que te Jalissement immotivg ds monde. e plas ‘rand enselynement de ta réduction et Cimpossblté dune eduction compte, Voila pourguotHassertvinterrone tou ours de nouveau sur ta possbite de fa redaction. St nous Bons tesprt abso, ta reduction ne serait pos problema ean er pS aa AVANT-PROPOS, a tique fats pusgue a contaire nous sommes ax monde, Dulsgue mtme nos sfleione prennent place dane fe fa lemporet elles cherchent 4 copter putes ich tinateimen comme ait Hester), ya fas te pense at fmbrassefoute notre penace 12 haope, tient ens? fey Inet, est un commencant perpdtt Cela veut dive al ne tent ven poor acquts de Ce gue es hones et eo Stoantserienteabir. Cela vent dir aut que fa philoso Die ne doit pas elemime se tenin pour aise ans ce inet a pu dive Ge ora, quel et ne espoence tenors ielde de fon propre commencement, que conte tat Ente die commancenet ef cin ue te fetan Faalcate ea conscience de ta propre dipendance &Cégard Gane vie treeflechte qa eat #4 situation initiate, contante etfinae, Loin edie: comme on fa er, fa formate tune Dhitvophie dealt’ fa reustion phthomenctoggne est fel Paine pheopeexitentiee «re hersWele Sen» fe Heitover napporet que sur fe fond de a Feducion Phénoménotogiques Gcsdedtcd ct Un molentendu du méme gence brite ta notion des « tsences» ches Huser. Toute redaction it Hasse en Ine tempe que transcendontate et ndcerbtrement til tue Cela ted dice que nous ne pouvons bes sounelite ot evardphilorphique notre perctpton dt monde sans cere Sete fice um cee cele these dt monde, goes oat infer Dour Ye monde qui nour defini, sana rector en docs de fot engegement pour fe aie appara tatnéine Somme Spectacle, sons aster da tat de notre exstence dla nature de noire existence, da Dasein et Wesens His test lat tue Fesence neat pas it le but awete stun moyen, tue fot engayement effect dans tcl monde et jstemen ce aril faut “comprendre et emener aa concept et parse {ated nos firations concepactes. ba néceté de pase Darlesesrencesne signe porque laphosophte es prensa Pour ebjet, mae ou contrare ue nite cxstenct et trop Eotement prise dene te monde pour se connatre comme tee au moment of cle ey itt, et quate besoin dh chomp de fdeaite pour contre ef congas sa freee, Leal de Vienne, comme on suit edmet ne foe pour foutes que nous ne ponwons aver nnortaunec Ges sgn enti Bar ecernple ta ¢ conctonce 9° eat pas Boor {Ecole de‘Viene cela méme que nows sommes. Cvs ante Slontication tndige et comptiace dont nous ne devrions x AVANT-PROPOS, user qu'avee circonspection et aprés avote explicit les nom= breasts sigifications qui ont contribue a fa determiner at cours de Pévolution sémantique dit mot. Ce postivisme to- bigue est ous antipodes de la pensée de Husserl. Quets que Sulssent ctre tes glissements de sens gut finalement nous ‘nt lies le mot et le concept de consctence conte acute Sition du langage, nous avore un moyen direct dacceder ce qu'il désigne, nous avons Pexpértence de nous-mémes, de celle conscience que nous somines, ces! sur celle expe: lence que se mesurent toutes les sigifications du langage el eat elle qu fait que justement le langage veut dire quel tue chose pour nous. « Cest Tespériuce (..) muelte encore Gui sagit damener a expression pure de son propre Sena > U). Les essences de Husser! doivent ramener avec feller tous Tes repports vloants de Vexpérience, comme Te filet raméne du fond de la mer les polssons et ter algues palpitants. 1 ne faut done pas dire avec J. Wahl (2) que "cHussealsépare les essences de Uevistence ». Les essences Séparées sont celles du fangaye, C'est la fonction du langage ide faire exister les essences dans une separation qui, @ oral dire, n'est qu'apparente, puisque par tui elles reposent en- ‘core sur la'vle antépredicative de ta conscience. Dans le st- lence deta conscience origincire, on voit apparaltre non seu ement ce que veulent dire les mots, mals encore ce que Deulent dire les choses, le noyau de signification primaire ‘autour duquel vorganisent ler actes de denomination et expression CChercher Pessence de ta conscience, ce ne sera done pat développer ta Wortbedeutung conscience et fair de Tezts- tence dans Vunivers des chotes dite, ce sera relrouver celle présence effective de mot a mol, te fai de ma conscience ‘Qut est ce que veulent dize finatement le mot et le concept devconsclence. Chercher essence di monde, ce West pas thercher ce qu'il est en idee, une fols que nous Pavons re uit en theme de aiscours, cest chercher ¢> qu'il eat en fall pour nous avant toute thématisation, Le Sensualisme 4 réduil » le monde en remarquant qwapres fout nous Wavons jamais que des élate de nousmémes. L'idealieme franseendantal Tul aussi « réduit > Te monde, pulsgue, #lt le-rend certain, cest @ titre de penste ou conscience du monde et comme le simple corrtaty de notre connatssance dde sorte quil deoient immanent a la conscience et que asdite des ehoses est par ld tupprimée. La réduetion eidé- Rata sR Al, vaca Aste 383, 0 pal AVANT-PROPOS rs figue cet au contrire ta résolution de falze apparatre te monde fl ql ert aoant (out relour sar noweamemes, Cest Fambtion dégoter la-reflecion dx oie trflecie te ta onrcience. de vse et Je prgois tn monde, St Je dial. aves Te tensuatsme quid ny ala que dea «élate de conscience » ti je cherchated datinguer mes perceptions de mes réoet por des« erteres >, Je manquerais fe phénoméne du monde, {Ear si fe peu parier de «'révee» ef de « reaite >, ain: {erroger sur la distinction de Cimaginaie et ta ree et met- tre en doute le rel », esl que celtedatinction ext defo faite par mot avant Vanaigse, Pest que Jat une experience diy reel comme de imapinatre, el le probleme ext alors non Das de fechercher comment la pensceertigue peut xe don: her des dquivolents secondoires de celte distinction, mats explieter notre savor primordial du « rel », de deere ta'pereeption du monde comme ce qui fonte pour toujours notre te de la verte faut done pas te demonder st ous pereoons raiment ‘un monde if fast die ay che {naire te monde est cela que nous percevons, Plas yénera: foment nefout passe demtandero nos coltences sont Don des ores, ous, par tn bce de notre exprt e qu ext fe tent pour nous ne serait pas tliasoire @ Pegard de quelque bénitd en so car si nous palons dilasion, c'est que nous avons reconnu det illasion, ef nous avona pute faire Guan nom de quelque perception qu dang te mime moc ent, Pllestt comme Oris, de sorte que te doute, ou ta Eralnie de se temper offirme en mitme temps notte pote ‘oir de déooilerTerveur ef ne saurat done nous déraciner fe fa vérte. Nous sommes dans la vérité et Péoidence ext S'vespirienee de la vérté » i). Chercher Pessenee de ta Derception, est déctarer que la perception est non pas Pré= ‘iumée ovis, mats definte pour nous comme acct ta vf He Si maintenant je voulats avec tidealme fonder cette Unidence de fit cette croyanceirdsstibe, aur une éoidence absolue, cestd-dire sur Tobsolue carté de mes pensées Pour mo, st Je voatas retrouver en mot ane pensée nate Fante qu faste la membrare du monde ou Péctalre de part én part, je serais encore une fotsinfidete d mon explrience dtu moride ete chercherois ce qui la Tend possibie aa lew de chercher ce quelle ext. Ltoidence deta perception nest bes la pensée adequate ou Poidence apodictigue (2). Le TED Beetle etme (Lneheonterchegen, Proteome ar ane Ape ate bce e Formal ad = AVANT-PROPOS monde est non pas ce qt je pense, mats.ce que svi, je suis vert eu monde je commanaane aster! ae ‘ts fe ne Te postede pas, est inepusable «It y a unt imonde nou plutat « W'5 a te monde >, de cette these ‘onstante de ma ole Je ne pat jets rendre enlerement faijon, Celle octets du monde est ce qa fat ta Well- Tenet der Welt ce gut fait que te monde est monde, comme ta factcté du engito rest pas une imperfection en {at mete au contrate ce gui me rend cerfoin de mon exs- terceLa méthode eietiue es ele d'un postiotame ph homénologgue gut fonde te posible sur fe rel. & ‘Nous powvons maintenant dn vent @ tx notion inte tionnalty trop souvent cite comme la découverte prince Dale de ta phsoménotoye, alors quelle west comprehen Eile que parla redaction: ¢ Toute conscience est consclence de quclaae chose» ela nest pas nouveau. Kant'a montrd, dann ta'Réfutation Ge Uideaism, que lr perception ine Fleurs est impoutble sans pereeplion extereure, que. le Ionde, comme connesion des phénoménes, est’ entcié diana fa conactence de mon anity et le moyen pour mat de ine éatser comme consclonce. Ge gut dstingue Fintention- halite du ropport kantien'@ un abjet posable, cest que Panite'du monde, avant «tre posce parla connaissance et dansan cote didentfcaion expreste, eat oéeue comme ‘dja faite on dja far Kant lutmeme montre dans te Cte Aique/du sogement quit p a une unté de Vimagination et de Ventendement ene unite des sujels avant Lobel et ue, dang. Yexpérience du" beau. par exemple, Je. felt Fepreave dan accord da sensible ef du concept, de moet auirat, qu ext liéme sane concept. lel e'sajel west ‘plus fe petscur universel un systtme d'bjetsrigourease- Jen ids, ta puissance posante qui asafetit Le mulliple a {ot de Feniendement, st dit poubotr former un monde, wi se décousre et te goute comme une nature spontane- Tent conforme la lode tentendemen. Mets si ya une falare du sujet alore Part eache de Pmagination doit cone Attionner tacit calegoriae, ce west plas seulement Te agement exthelique, mats encore ta connatssance qu repose ur tah cest tal ql fonde Panite de ta conscience et des onaclences. Hassett reprend la Critique da Jgement quand parte dune teteoope de fa conactence ne opt os de ‘doubler faconsctence humaine rane penseeebvale qu, dt enor, tl astonertt ses fina. If agit de reconnalre ta AVANT:PROPOS om conscience ellesméme comme projet duu monde, destinge a lunmonde qu'elle r'embrasce ni ne posvéde, mate vers lequel lle ne cesse de se diriger, — ef le monde comme cet andt- bidu priobjectif dont Cunité impérieuse prescrit ta con- halssance gon but. Cest pourquoi Hussar aistingue Cin. tentionnalite acts, qui eet elle de nos Jugements et de nos priser de postion volontalres, ta seule dont la Critique de fa "Ralsoa Pure alt parle, et Tintenlionnalite opérante Gungierende Intentionaltat, elle qui fat Tunite naturale fet antepredicatioe du monde et de notre vie, qui parat dans hos désirs, nos évatuations, notre paysoge, plus clatrement ue dans ta connaissance objective, ef gul fournit le teste dont nos connaissances cherchent & dire la traduction en langage exact. Le rapport au monde, tel quil se prononce Injaligablement en nous, mest ren ‘gut pulsse dire renda plus clair par une analyte : la philosophic ne peut que le Feplacer sous notre regard, Voffir @ notre constatation. Par cette notion dlargte de Vintentionnalit, la « compre hhension. > phicroménologique se distingue de « Vintellex tion > elaesique, qut est miles aur « orates ef immunbles| atures >, ef la phénoménologie peut devenir une phéno- Iménelogié de la genése. Quill sepsse dune chose pereue, Gun doenement Aistorique ou dune doctrine, « compren- tire », cest reszaisir Pintention totale, — non seulement ce ‘guile sont pour Ta représventaion, lee « propristés > de fa Ghose perp, 1a poussiere des « fails historiques”», les ‘dees > introduitee par la dvetrine, ~ mats Punique ma Iidre desioter qui tezprime dans les propristés du cail- Tou, du verre ou dat moreean de ite, dane tous les fal Gane révotution, dane toutes les pensées dun philosopte Dans chague ciitsation, i git de retrouver Pee au se hegilien, Cest-Reire non pas une Tol du. type plysico- Imathématique, accessible a la pensée objective, mals ta formute d'un uniqae comportement a Pépard dautrut, de Ta Nature, du temps ef deta mort, une certaine manteré de mettre en forme le monde que URistorien doll tre capable de reprendre et Cassumer. Ce sont 1a tes dimensions de Thistoires Par rapport @ eles, Un’) @ pas une parole, pas tan geste humains, méme habituels ow distralts, qu nvaient tine signification. Je crogais metre ta par fatigue, tel mi histre crovait avoir dit quvune phrase de clrconstancey et Doild que mon silence ou £0 parole prennent un sens, parce ‘que. mia fatigne om te recoure d-une formule toute faite ne Sine pas fortuts, ezpriment wn certain désintérel, et done encove une certaine price de posion a (égard dela situar a AVANE-PROPOS tion, Dans un éotnementconsidert de prt, an momento i tc, a part ater gu tsar: Cambion te se ey le Senchnte forte, tee. crcontance focle ‘ala aootr 0 delane, Mi ey haart 4 compen ‘inet deceit mniere de pene postion @ gar 2240 aon humaine, am Srenement dort tes contours Sool dein’ et ont on pest pater Pawtt comprendre FRlnae'd partir de Fulop ow bie partir de tr Iau Ben prt deo flan ow Ben & parte de Feces Fane comprentrune trie pat sn conte fc manfeste ou ben parla acolo de Fate par te ocnament deo SI faut comprende de toe es di os, font tn ena, rou ftrauons sous fat {eSupport in nee structure tre. Tone es ou ont tral edition gion nts ote pay, qton ale jue fond de thstere ewer refotgmeFanguenopan de gn Featin extent gut exlcte dane cheque perpecoe. Aes? ora comme dt Mare, que Uhittre'ne marche at Batti, mai ort au qt ne pene ponte St as Saft Moan noone 4 ous oeuper a ese dl nde see peda la det cong. Tous es Eiplcatons tconomlgse, payteopiguey ane doctrine dete gail etn tteson meme fan ane doctrine ne sera thle fue ir fore jnetion ane ole de recs e aoc explication erteres erences es fee fg comme dt Huse tne sone sary etna acl eet dies Comine ta comprehen Goin de rll acer de ote Canter: ele Aentands pot en fle deta rao, Enfn, comme ele Fr vapport ses dimension fondamentaes, tutes fs ee Foes Raforqaeaprarenen comme aee manifseons 50 Somme onde, nous somes condas a See AVANT:PROPOS ” et nous ne pout fnom dans Thistoire, en faire ni rien dite qut ne prenne un La plus importante acquisition de ta phénoménotogte est sans doute Cavir joint Vextréme subjectioume et Pestréme objectivisme dane ea notion du monde ou de (a taltonalit, La rationalite est ezactement mesurée aus expe Hences dant leequeles elle se revete It) a.de (a rationalite, Cestardire + les perspectives se recoupent, lee perceptions 4 conjtrment, un sena apparait. fais ll ne dail pes elre pose d part, Wansformé en Esprit absolu ou en monde au fens réaliste, Le monde phénoménologique, est, non pas de Vétre pur, mate le sens qui transparalt'@ Pintersection de mes ezpériences et aTinterseetion de mes experiences et ide celles Cautrat, par Pengrenage des unes sur les autres, West done inséparable de ta subjectivité et de Tintersub: Jectivite qui font leur unité par Ta reprise de mes expé Hences passées dons mes expériences presentes, de Vexpt- lence autrat dane fa micane. Pour ta aremiére fois, a meditation du philosophe est assez consciente pour ne pat Hlaliser dans le monde et avant elle ses proptes résultats. Le philosophe essaye de penser le monde, autrat et 20k iméme, et de concevoir leurs rapports. Mats TEgo médltant, ee spectateur impartial s uninteressierter Zagchauer) (1) ze rejorgnent pas une rationalite deja donnée, ile « #la- blusent'» 2) et Pétablissent par une initiative qut we pas de garantie dans Tere et dont le dro repose entitrement ‘tur le pouvotr effectif qu'elle nous donne d'assumer notre histoire. Le monde phenoménologique nest pas Texplict- {ation dun étre préalable, mais (a fondation de Tre, a phe fosophie atest pas te reflet dune vérite préaleble, mals ‘comme Par la Pealsation d'une verlte. On demandera com= iment cette realisation est possible ef ai elle ne Peloint pas dans les choves une Raison préeeistate. aisle seul! Logos ‘qui preeriste est le monde méme, el la philosophie qui le {ait passer a Ceristence manifesie ne commence pat par fire possitip: elle est actuelle ou réelle, comme te mond dont elle fait partie, et aucune hypothicee explicative nest plus claire que Pacie méme par lequel nous reprenons ce Imonde inacheoe pour exeayer dele totalier et de le penser. La rationatte n'est pas wn probleme, i w'y a pas de-riere tlle une inconnue que nous ayone @ determiner déductive: a AVANT-PROPOS ment ou a prowver inductivement a partir elle: nous ax flstone d chaque instant @ ce prodige de la connexion des Experiences, cf personne ne sait mieuz que nous comment {ee fait passque nous sommes ce norud de relations. Le smonde-ettaraison ne font pas probléme ; disons, sion veut, ‘quits sont mysteriene, mais ce mystere lee defini, it ne Snurai Ere question de le disiper par quelque « solution >y Test en deca dee solutions. La brale phlosophie eat de rap prendre a votr le monde, e en ce sens une histoire racontee peat signifier fe monde nvec autant de profondeur > qu'un froité de philosophie. Nous prenons en mein notre. sort, nous devenons responsobles de notre histoire par ta ré= Iezion, mats aussi bien par une décsion oil nous engageons notre vie, et dans les dee cas il agit dun acte violent qui se érifie en sexercant. ‘La phénoménologie, comme réoélation du monde, repose sur ellerméme ou encore se fonde elle-méme (1). Toutes te8 connaissances sappuient sur un esol » de postuiats ef fina ement sur notre communication avec le monde comme Premier cIabllesement de 1a. rationalité. La. philosophic, Comme reflexion radiate, se prive en principe to Source. Comme elle est, elle aussi, dans Uhistol te aussi, du monde et de Ta raivon constitude. 1 faudra done quitle stadresse d ellermime Pinterrogation quelle fadresse @ toutes tes conneissances, elle se redoublera done Indéfiniment, ete sera, comme dit Hussert, un dialogue ow tune méditation infinte, et, dans la mesure méme od elle rete fidéle @ son intention, elle ne saura jamais oi elle fe et son allure in tiche de ree. Ur le mystire dur monde et le myst de Ta ralson (2). Si Ia phénoménotogie a été un mouvement avant détre ane doctrine on un systéme, ce nest ni hasard, ni impostare. Elle est laborieuse comme aware de. Balzac, celle de Proust, celle de Valéry au celle de Cézanne, — par le méme genre attention ef d'étonnement, par ta mime ezigence dde conscience, par ta méme volon(é de sais Te sens da. monde ou de Thistoire @ Télat naissont, Elle se confond ‘our ce rapport avee Feffort de la pensée maderae. INTRODUCTION LES PREJUGES CLASSIQUES ET LE RETOUR AUX PHENOMENES TL—LA « SENSATION » En commengant [étude de Ia perception, nous trouvons dans Je langage la notion de sensation, qu parait immediate et clare : Je sens du rouge, da bleu, du chaud, du feoid. On ‘va volr pourtant quello est 1a plus confuse qui soit et que, pour Tavoir admise, les analyses classiques ont manque le ‘Phenomene de la perception. ‘Je pourrais q'abord entendre par sensation Ja manitre dont Je sus affects et Pépreuve d'un état de mokmeme. Le gris des yeux fermés qui m'entoure sans distance les sons do Gemtsommell qul vibrent « dans ma tee > indiqueralent ‘Gue peut étre le pur sentir. Je sentirals dans Fexacte mesure 60 je ealncide avec le sent ot il cesso avoir place dans fe ‘monde object et oi il ne me signifie rien. Cest avouer que Yon devrait ebereher la sensation en desi de tout contenu quale, pulsque le rouge et le vert, pour ve distinguer un. Ge autre comme deux cobleurs, doivent déja faire tableau ‘evant moh, méme sans localisation précse, et cessent done etre motméme. La sensation pure sera Uéprewve dun ‘ chioe » indiférenel, instantané et ponetuel Il avest pas ‘Bévestalre de montrer, puisque les euteurs en conviennent, {que calle notion ne correspond A rien dont nous ayons expe Hlence, et que les perceptions de fait les plus simples que ‘hous coonalssions, cher des animaux comme le singe et la ‘potle, portent sur'des relations et non sur des termes abso Tos (i); Mais il reste & se domander pourquoi on se eroit autorisé en droit a distinguer dans Vexpérience perceptive ‘une couche d'« impressions», Sot une tache blanche sur ua {ond homogéne. Tous les pols de Ia tache ont en commun ‘une eertaine « fonction > qui fait deux une « figure ». La ‘couleur de la figure est plus dense et comme plus résistante ‘gue cele du fond; les hords de la tache blanche lul « appar Hlennent » et ne sont pas solidaires du fond pourtaat contigu: la teebe paralt posée sur le foad ef ne Tinterrompt pas. ‘Chaque partie annonce plus quelle ne contient et cette per- ‘eption diémentaire est Gone deja chargée d'un sens. TW Wir ta strucure au Comportement, p Wi et suivantes, 10 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION 1a figure et le fond, comme ensemble, ne sont pas seat faut bien, dira-ton, q's Te sotent en chaeun de leurs points, Ge serait oublier que chaque point & son tour ne peu etre pergu que comme une figuce sur un fond, Quand 1a Gestal heorle nous dit qu'une figure sur un fond est 18 donnée sensible la plus simple que nows puissions obtenir, ce nest Das Ibn earaetére contingent de la perception de fuit, aul hous laisserait bres, dans une analyse ideale, @introduire Ie notion impression. C'est la definition méme du phéno~ ‘mene perceptfyce sans quol un phénomene ne peut étve dit perception. Le'« quelque chose > percept est toujours au Iiliew dautre chose il Tait toujours partie d'un « champ >. ‘Une plage vraiment homogéne, n’otlrant zien d pereevoir 06 ‘peut tre donnée & aucune perception. La structure dela per txption effective peut seule nous enseigner ce que c'est que percevoir. La pure impression nest done. pas seulement Introwvable, mais imperceptible et done impensable comme moment de la perception. Si on Tintrodull, est quan few etre attentit& Fexpérience perceptive, on Foublie en faveur de Fobjet pereu. Un champ visuel nest pas fait de visions locates, Mais Tobjet va est fait de fragments de matiére eles points de Vespace sont extériours les uns aux autres. Une Bonne pereeptive isolge est inconcevabl, si du moins nous faisons Feapeérience mentale dela porcevoir. Mats il ya dans Te monde des objets oles ou du vide physique. Je renoncerat done & déliate la sensation par Vimpression pure, Mais voir, eest avoir des couleurs ou des Tumitres, Entendre, est avoir des sons, sentir, cest avotr des quaités, Etapour savoir ee que eest que sentir ne sulftil pas avoir udu rouge ou enfendu tn fa? — Le rouge et le vert ne sont Das des sensations, ce sont des sensibles,et la qualilé west tn Glgment de Ia conscience, est une proprieté de objet, Au lieu de nous offrr un moyen simple de delimiter Tes sensations, sh nous la preaons dans Vexpérience méme gui la revel, elle est aussi riche ef aussi obscure que Fobjet (0 que le spectacle pereepli entier. Celte tache rouge que Je vols sur Te taps, elle nest rouge que compte tena d'une Smbre qui Is traverse, sa qualltea’apparalt qu’en rapport fvee les jeux de la Tumiére, et done comme élément d'une Configuration spatiale, D'ailleurs, la couleur n'est déterminée Que i elle gétale sir Une cerlaine surface, une surface trop Delite serait ingualiflable Enfin, ce rouge ne serait Ata lettre pos te meme sil était fe « rouge laineux » d'un tapis (1). WEP. sansme, Llmoptnare, p. 201. TA € SENSATION » n hla ees aay as eevee sear ANN ey ha eure Bae oh encanto eee aunt Ee rpm nah ag ee See gare near ee 12 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION inne Gdn eon ht sir i See a ice atime oc ere es, are sey oe Se Mane aces coercion at nea oe Se Repl i er Tria Rare es nto Dae te aia teen rated iiss ea on de ren se een nan slur antes apt lees lena ri ee deat few mis ogee, rey aa nln Ee ieee cei alah ae a @ Korres, Prpchotogte,p. 830. (2) Nous tradulsons le « take notice » ou le « bemerken > des paychologues ‘© LA SENSATION » 8 sayer n'éaient direces qu'en apparence. On vient de le voir, tlles se modclaient sur Vobjet perc. En quot elles étaient accord avec le sens commun, qui, tui use, dizi le sen= bible par les conditions objectives dont il dépend, Le visible text ex qu’on saisit avec les Sour, le sensible eat ce qu‘on salsit por lessens. Suivons Ice de sensation sur ee terrain (1) e8 ‘oyons ee que devieanent, dans le premier degré de rellxion, aquest la science, ce « par >, cet « avec », et a notion @ or ane des sens. A défaut dune expérience de la sensation, frouvons-nous du moins, dans ses causes et dans sa genese objective, des raisons de la malntenit comme concept expli= atif? La physiologic, & laquelle le psyehologue s'adresse comme une instance supérieure, est dans le méme embar- Fas que la psychologie. Elle aussi commence par stuer som ‘objet dans te monde et par Je tratter comme un fragment @éendue, Le comportement se trouve ainsi eaché par le rEflexe, laboration et la mise en forme des simi, par une {héorie Tongitudinale du fonetionnement nerveux, qa fait correspondte en principe & chaque élément de In situation, tun élément de la réaction (2). Comme la théorie de Yare éflexs, la. physiologie de la perception” commence pa admelire un trajet anatomique qui conduit dun reepteur () Ma’y a pas lew, comme le fat, par exernple, Jaseens (Zar Analyse der Tragwahinehmangen), de refer ia dscassion en ‘Qpposant une paychologie descriptive gal comprend» Tes Dee omnes l'une psycholosle expliative gui en oneidére In ge- Itse, Le psyehologue volt toujours ln conselence comme plases fdas a corps au milew du tone, pour i is aére simul: Impression perception et one sulle’ dévtnements tissue dese {iets Ta perception commence. Chsqve conscience est ace dows reonde'etshoqve peoetion st we sovele nance dea ‘conscience. Dans celte perspective, es donnees « imomediates > dela perception peuvent toujours tre recuses come de sim les apparences el comme tex produls compleres June gentse: La méthode descriptive ne peut sequerir vn dealt propre que da Doint de vue transcendenta Noi, mime dee point de gue, este comprendre comment la conscience s'pergalt ou sappee Tall Insérée dans une nature. Pour le pilosophe some pov fe psyehologue, nya done toujours an probidiae de la sentse et ule mode possible est de suive, dane son diveloppemest sclentinque, explication causie pour en Pretiger fe seme ot la elie sa veale place dens Vensembe dela Vere: Gest pours {Quol on ne Wrouvera lel auewne refutation, sats un elort pour ‘Comprendre ies diicults propres dela pensde cause @) Voit La Structure da Comportement, chap. J. 44 —_PENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION ‘étermink par un fransmetteur défi & un poste enreais theur (1) spécialisé Ist aussh. Le monde objectit étant dunn, fon admet qui conf aux organes de sens des messages qu Gloivent done ere portés, puis deshilrés, de manidre a repro- Guire en nous le texte original. De id en prineipe une corres- portance ponctueileet une connexion eoustante entre le six nul et la perception élémentatre. Mais cele « hypothese ae constance » @ enkse en conti ave les données de la Conscience et les peyehologues mémes qui admettent en fevonnaisient Je caracttre théorique (3). Par exemple, In Free du gott sous certaines conditions iui fait perdre de 1a Ibeuteur, Fadjozetion de lignes auniiaires rend inegales deux figures ‘objectivement égales (4), une plage colorée nous farait sur toute sa surface de mime couleur, alors que les eulls ehromatigues des différentes régions de la rétine flevraient la faire ici rouge, ailleurs orangée, dans certains fas meme acbromatique (3). Ces cas ole phénoméne STadhitre pas au stimulus doiventils lve maintenus dans le Endre de la Toi-de constance et expliqués par des facteurs ‘Mditiounels, — attention et Jugemest — ow bien fautil ejeter la Joi elleméme? Quand du rouge et du vert, pré- Eentés ensemble, donnent ue requllante grise, on admet que fa combinaison centrale des stimull peut donner Iiew immé- tiatement a une sensation différente de ee que les stroull ‘bjectfs exigersient. Quand la grandeur apparente d'un ‘objet varie aves sa distance apparente, ou sa couleur appa- {ente avec les souvenirs que nous en avons, on reeonnalt que ‘ies processus sensoriels ne sont pas indecessibles & des {Jnfluetces centrales > (@)..Dans ee cas done le «sensible » ne Deut plus étee defini comme Velfet immédiat un stimulus Pnterieur, La méme conclusion ne sappliquestlle pas atx {fois premicrsexemples que mous ane cits 7Si attention, Si'une eonsigne plus precise, st le repos, si Vexercice pro Tonge raménent finslement des perceptions eonformes & ta “ay Nous traduisons 4 pea pris ta sire « Empfinger-Ueber- mills uptiader, dont pane Stein, Ueber dle Veranderang der Slaneselstunge snd ale Enlateuag von Tregudhenetmen ‘en, pS TP Keiuen, Ueber unbemerKte Empfindangen und Uriel ‘aachunger ig) SrUUre Le ft expressément. CF Kanu, Ibid. He () Ed ibve, pp 52.38, ef po. a8 0% {G) Ke Duseaae” Zev Condilons objectives de ta Perception vias: pp 0 et 83. "Gh Siburs, eke par Karmen, bidy p. 58 [LA € SENSATION » ® loi de constance, celan’en prouve pas Ia valeur générale, ear, tian ica exomples ils, in presire aparease avait a faractire sensoriel au méme tre que es résultats obtenus fnalement, et la question est de savoir sla perception alt tiv conentration du sujet sur un pat du ehamp Viste, A par exemple la « perception analstique » des deux lignes principales dans Tilusion de Muller-Lyer, — au liew de Fivéler la « sensation hormale »ne substituent pas un mon {age exceplionnel au phénomene originel (1). La loi de conse fnee ne peut se. prévaloir contre le témoignage de la conscience d'aucune experience eruciale of ele ne sot dé] {impliquée, et partout ob on eroit lablir elle ett de)8 2up- ‘poste (2).'Si nous revenons aux phénoménes, ils nous mon {rent Vappréhension d'une qualité, exactement comme celle une grandeur, lige A tout un contexte percept, et Tes sti- ‘mull ze nous donnent plus le moyen indirect que nous eher= hions de délimiter une eouche impressions immédiates. Mais, quand on cherche une déinition « objective » de a sea salion, ce nest pas seulement le alimulus physique qul se érobe. Liapparell sensorel, tcl que la phystologie moderne sele représente, n'est plus popre au rede « transmetteur > {uuer. Las lesions non ortiates des apparellstactiles raréhent sans doute les points sensibles au chaud, au frold, ou la pression, et dim Buent la sensiblite ‘des’ points ‘conservés. Mais’ st Ton applique A Papparel Iése un excilant assez étendu, les senso fons spéeifiques reparaissent; elevation des ‘seuils est ‘compensée par une exploration plus énergique de la inain (@). On entrevoit, au degré élémentaire de la sensibilité, une Collaboration des stimult pariels entre eux et du sysiame sensoriel avec le systéme moteur, qui dans une coastellation Dhysiologique variable, malntient constante Ia sensation, et ‘gui done interdit de définir le processus nerveux comme la simple transmission d'un messhge donne. La destruction d¢ 1a fonction visuelle, quel que soit Vemplacement des Uslons, suit Ia mame loi: foutes les couleurs sont d'abord ateintes TD Réewen, ibid. pp. 5-03 Meat Josie dajoatce que cst le eas de tutes le thfories ti ge nile art i ny a dexpécenc crucial, Pour a mene Ftd suri terrain de induce, Ele at dace parce gue Sore oe pert pa de comprente Ie phenome {one davord mise en auspeng 0 HEH 86 BONE 1G) d. Stain, ouvrage eh, po. 357.359, 16 PHENOENOLOGIE DE LA PERCEPTION (a) et perdent leur saturation, Pus le spectee se simplifie se Faméne i quatre et bientOta deux couleurs: on arrive ina fement a ane monoehromasie en gris, sans ailleurs que fa ‘couleur pathologique soit jamais idestifable & une couleur formate quelconque. Ains, dans les lesions centrales comme Gans les lesions périphériques, « la perte de substance ner- ‘Yeuse a pour effet non seulement un dlielt de certaines qua ites, mais le passage & une structure moins diferencice et plus primitive » (2), Inversement. le fonctionnement nor ial doit etre ‘compris comme un processus integration ‘ob le texte du monde extericur est non pas reeopig, mals fonstitue. Et si nous essayons de susir la « sensation > dans {a perspective des phénoménes corporels qui la. prépareat, nous trouvons nen’ pas un individa psyehique, fonction d¢ ferlaines variables connie, mals une formation deja ge A fun ensemble et déja doude dun sens, qui ne se distingue ‘awen degré des perceptions plus complexes et qul done ne ous avance Arlen dans notre dilimitation du sensible pur. Ihn'y a pas do deflation physologique de Ia sen plus ginéralement il n'y a pas de psychotogie phys fulonome parce que Tévénement physiolosique lulsmén obéit& des lois biologiques et psyehologiques. Pendant long. femps, on a eru trouver dans le conditionnement périphe rigue lune maniére sire de repérer les fonctions psyehiques| ‘e lémentalres > et de les dstinguer des fonctions « supe ieures > moins strctement liges & infrastructure corpo elle Une analyse plus exacte déeouvre que les deux sortes {de fonctions #entrecroiseat L'elémentaire n'est plus ee qui ‘Par addition constituera le tout ai ailleurs une simple ocea- ‘Sion pour le tout de se constituer. Levenement elementaire fest deja revéln un seus, et Ta fonction supérieure no sea Tisera qu'un mode d'esistence plus intégré ou une aeapta- tion plus vatable, en utilisant et en sublimant les opérations subordonnées. Résiproquement, « Texpérience sensible est tun processus vital, ausil bien que la procréation, la respira on ou la erolssasce » (8). La psychologie et la physiologio ne sont done plus deux selences pavaldles, mals deux deter- “) Le daltonisme mime ne prouve pas que certains apparels, solent et olent seals charges le Ine vision 5 du rouge et a Serie pulsquin dllonen reatslt a reconnaize le rouge son at Dreseate une Tnrge plage coloée ou si oa fit dure la presen ation we ia couleur Tax ibidy p30 1G) Weuesacnen, ite par Sein, ibid, p. 364. (@) ta sbia pe iste 1A € SENSATION » w minations du comportement, 1a premiére conerite, Ia Seconde abstraite (1), Quand le psychologue demande aa Physiologiste une déinition de lalscnsaion « por ses eats es», nous disions qui reteouve sur ce ferrin sea propres aiineuttsy et nous voyons maintenant pourquot. Le Pi fogiste a pour son comple ase deburracser Gu préfuge 2 Tiste que toutes les sciences emprantent au sens commun et ‘qui les gine dans leur développement. Le changement de ens des mots « elementaire > et gupencut » dans la Physislo= fle moderne annonce un changement de philosophic (2)- {Ee savant fo aussh, doit apprendre A eritguer 1idee du, onde exlériur en sot, puisque is faite mimes Tat suga’= Feat de quitter cele du corps comme transmetteur de mes es. Le sensible est ce qu'on saisit ope lessens, mais Boas favons maintenant que eet caves» est pes simplementins= frumental, que apparel sensoriel mest pas un conducteur, aque mime 4 Ia periphérielimpression” physilogique fouve eagaste dans des mltons cosierés slstls ‘Une fois de plus, la réflexion — méme a réftexion seconde dela science — rend obscur es qu'on eroylt clair, Nous pee Sions savote ce que c'est que acai, vei, entendre, e ees ‘ots font maintenant probiéme, Nous somines invites rever fir aux experiences mémes quis designent pour les di Nocuveau La notion classique de sensation, eller acti p tun concept de rflesion, mais un produit tard dela pen ie fournce vers les objets, lo dernier terme de la représen- {ation du monde, le plus éloigné de Ia source constitutive ‘et pour calle raison le moins cai. I est invitee que da fou tot gtr ahcctvation Ia tence en rene 8 Feprésenter Forgenisme humain comme un epsteme physiaas fen présence de stmt cuins eusmmes par feurs propne- {és physico-chmiques, cherche A reconstrite sur cette base In perception effective () et a fermer le egcle de Ia conta: Sur tous ees points ef La Structure du Comportement en partlelier, pp. 52 et ruivates, 69 a suvanten, (@) Gtus. Die Farbentonstons der Sehdinge, Bs 595 G) Led sensations sont eertainement dex produits stiles Considers de ce Dolot de vue, sles canteiouent& la cannsiesanee des sruslures Sepa consuent en rena de lade des season, comme: fement interprtes, ont ua tdmertdmporaat de in peyehologie ‘ele percept. Korres, Payeholoe, peas |e 18 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION sancessentfique en désouvrant les los selon lesquelies $0 Produit ia eonafssanee ellemeine, em foadaat ane science Eijectine Ge la subjectvt (1). Mais i est invltable aust ‘Gus cette tentative éebowe, Si nous ous reporions aux Sechereies objectives elles mémes, nous deeouvFons dabord ‘dele conditions extevieares du champ sensorial ne Te deter- Sbinent pas parle par pars et atervicnnent quen rendaat possible une organisation autoctone, — eest ca que moor Bre la Gesaittheorie 3 = enstte que dans Torganisme fa Hructure dépend de variables comme le sens biologique de in situation, qui ne tont plus des variables physiques, de torte que Tessembie. échappe aux Hnstruments connus de Tanaigie physicosmsthematique pour souvrir Aun autre {ype dintellgiilt (2). St maintenant nous nous relour- ‘on, comme.on Ie fait ic, vrs experience perceptive nous Femarquons que ls eles ne usa construire qu'un seme Eient de susecivite «elle Introdult des sensations ql sont Ges ehoue, ih ob expérience montre qu'il y a def des Sines stnieatf ele assujttt Fuaivers phenominal & Ses categories ul ne wentendent que de univers do It Sconce, Elle exige que dew lignes pergues, comme dew I nes rltles stent egnics ou incgles quran erstalperew Envnombre de cotes termine () sans wir que fe propre {iu pergu ext c'dmetire Vambigute,e «bouge'» de se ase Ser modeler par son contexte Dans iusion ds Allet-Lyer, Tine des lignes cesse tro dgale 4 autre sans devenit ‘Cintgale » Sele devent« autre >. Cesta quune ligne Snjective iniceetin mene ligne prise dans une gure exe Sent d'etre, our Ta pereeplion, «la meme » lle nest en fanle dans Ces deux fonctions que pour use perception apa Iique qui nest pas naturelle, De meme le pergu comporte Gesieanes a ne vn pas doses «inpsramony > ‘Jepeu par la vue ou parle toucherconnalire. un eit Comme vn corps « ségulier > sans en avoir, méme tall ‘ment compls les bt, je peo étre fomillarisé avec une phy onomie sans Jamas avoir prgu pour clleméme la couleur des yeux. La theore de la seneaion, qk compose tout sa- ‘ir de qualité déterminges nous enstruit des objets ele Toyes do toute Squiroque, pur sbolun, qul sont BIUSE Fear ‘de In connassanes'que sca themes eecifs, elle ne @) Gf Guuuiata, Lobjectolté en Papcholoie. @) Cf La Structure du Comportement, chap. Ie @) Korria, Pryeholope, pp. 530 et 59, LA ¢ SENSATION » 0 Sfadapte qu’ 1a superstructure tardive de_ ta conscience. st lA que « se réalise approximativement Vidée de la sen” sation > (0). Les images que Instinet projete devaat Tul, elles que la tradition reerée dans chaque génération, otf Shnplement les réves se presenient dabord & droite egau avec les perceptions proprement dites, et la perception vee Pitable, aetuele et explicte, se distingue pew A peu des phan {asmnes par un travail crligue. Le mot iodique'une direction plutot quiune fonction primitive (2). On sait que la cons: {ance dela grandeur apparente des objets pour des distances, Variables, ou celle de leur eouleur pour des éelsioges dé: ents goat plus. parfaltes chez enfant que chez Tadulte @). Gest dite que la perception est plus stricte: ment lige & Vexcitant local dans son état tardif que dans son fiat précoce et plus conforme & Ta théorie de la sensation (chez Tadulle que chez enfant. Elle est comme un filet dont Tes noeuds apparaissent de plus en plus nettement (8). On ‘a donné dela « pensce primtive> un tablean qui ne se com= prend bien quest Yon rapporte les réponses des primiifs, Tears énoneiations et Tinterpretation du soeiologue at fonds Gexpérience perceplive. quelles cherchent toutes Attar Sire (6). Cest tantot Vadhérence du persu & son contexte fet comme sa viscosté, tantOt la présence en ul d'un indeter- ‘miné posilif qui emptchent les ensembles spatiaus, tempo- els of numériques de sarliculer en termes maniables, dis Hinets et identiliables. Et c'est ce domaine preobjectit que znous avons & explorer en nous-mémes si nous voulons com prendre le sentir, (DM, Seumten, Die Wissensformen und die Gesellschaft, p.ti2. (©) Ta. hidy p. 397. « Vtomme, mieux que Vanimal, approche avimages idésies et exacies, Todille mieux. que’ Lenton tes IRommes mieux que is femmes inaivigs sleds que Te membre Fane collet hone ash pease storie et sae fmatiguement micex que Pionime mi par une teadiion, «pre > fn lle et incapable de transformer oblat, par la coasutaion 4a Souvenir, te mien dans leguel i est pris, de ebjectiver, de Ae iocatiser dans te tenps et de Te Hosseder dans Ia distance dt arsh> (@) Hema, Jaenscu. 1) Senn, Die Winsensformen und die Gesellschaft, p-412. (6) Ct Wensuowen, Ueber das Denken der Notuoéiker in Drei Abhondiongen sur Gestetiheorte IL. —L! ¢ ASSOCIATION » ET LA « PROJECTION DES SOUVENIRS > as Se a ren a oenog rare Cie arep ee tenner tne See ree diene ce sade Elche tearing ny ere oars cyte eer ene ere ee eireueeranemee aera Se een Eran eer iog ee bgareeeneet ae a ee tne dns ponte sake» de gee een ere (©) Lexpression est de Hosen, L'lée est reprise avee profon- gear cher M, Praomss, Philosophie de ta Seasatfon, en par= Alsace pp. Ho! et suivantes, LF « ASSOCIATION » a tour ou dans la tache comme if fait dans te rouge matérielle- ‘ment pris # il les parcourt ou les domine, Pour recevolr en ‘meme une sigoifcation qui la pénétre vraiment, pout Sintégrer dans un « contour'> lig & ensemble de Tac S ure et indépendant due fond », a sensation ponetuelle de- Wrait cesser d'etre une coincidence sbsolue et par conse tquent cesser etre comme sensation. Sinows admettons un ‘sentir »-au sens classique, Ia signification di sensible ne Deut plus consister quien d'autres sensations présentes ou Wirlueles. Voir une figure, ce ne peut élre que posse si rmultanément les sensations penctuclles quien font partie, Ghacune'delles reste toujours ce quelle est, un contact aveusle, une impression, ensemble se fait « vision > et forme tn tableau devant nous parce que nows appreaons & passer plus vite d'une impression & Pautre, Un contour nest len qu'une somme de visions lo A ales et la conscience dum eon tour est un étre collect. Les sle- ments sensibles dont il est fait ne peuvent pas perdre Fopacité ‘tu les" defiait comme sensibles Pour s‘ouvrir a une connexion Intrinseque, & une fot de consti © tution commune. Solent trois points 4, &, C pris sur le eon four d'une’ gure, Teur ordre : dans Fespace est leur manigre et e corsister sous nos yeux et cette coexistence, st rappron chés que Je les choisise, la some de leurs existences sepa es, Ia position de A plus la position de B, plus Ia position de G.I peut arsiver que lempirisme quitte ee langage ator Iiste et parle de blocs d'espace ou de blocs de durée ajoute lune expérience des relations a Vexpérience des qualité, Cela ne change rien & ta doctrine, Ou bien le bloc Sespace est pparcourd et inspecté par un esprit, mais alors on suitte empirisme, pulsque Tn conscience vest plus delinie par Vimpression — ou bien il est lulsméme donne & la fagon une impression et i est alors aussi ferme i une eoordl- nation plus étendue que limpression ponctuelle dont nous parlion$ d'abord. Mats un contour n'est pos seulement Fen~ semble des données présentes, celles en évoquent d' tres qui viennent les compléter. Quand je dis que J'ai de- ‘vant moi une tache rouge, le sens du mot {ache est fourni Dar des experiences antericures a cours desquelles j'a) a= Pris A Vemployer. La distribution ‘dane Vespace des trols 22 —_PIENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION points A, 8, Cfvoque d'autres distributions analogues et Je Gis gue je vwis un cerle. Uuppel a Cexperiece aeauise ne ‘hangs rln, lei non plus, la these émpleste, Li associae {ion des idces» qu famene experience paste ne peut rete titer que des connenionsextrinseques et ne peut qu'en ttre tne afeme parce gue Fexpurenceorgaire en cme rtait pas d'autres. Une fos quvon a din La conscience ome ‘eenation, tout mode de ‘conscience devia em prunter aa clrte'A Ja sctsation. Le tot de ceree, le mot Borate sont pu designer dans ies experiences antéricures stunquelies Je me reporte que Ta manisre conerle dont 108 tenatons oe eprint devant nou, certain arate eat de fat, Une maniére de sentir. St Les trois points A, By 'sont sur in cree Te trajet Ad «ressemble » au trae ‘BO, mas cele resemblance veut dive seulement quen fait Tr fait penser Vauie, Le traet 4, B,C rencembe 8 Waue tres traits crcultves que mon regard suis, mals cela ‘Yeut dive seulement quil en éveile le souvenir een fait pa- Tallre image. Jamais deux termes ne peuvent etre ents, Spergus ou compris comme te meme, ee qui supposerait que ieur eocdté est surmonten, ils ne peuvent Eire quassots tne Aissolblement et sueties partoat Tun a autre La cone halstance appatalt comme un aysteme de substitutions 08 Ine impression en annonce d'autres aans jamais en rendre Faison, ob des mats font attendre des sonsations comme Te Sir fait attend la nuit La signieaton du pergu vest en {lune constellation dimoges qui commencent de reparalte Sins talon, Les images ou les sensations Le plas simples Sent on deraitreanagse tout es quil y 3 comprendre dans {es mots, les concepts sont une maniere compiquee dels dee Signer, et comme eles sont elles memes des impressions in Eines comprendre est une impostare ou Une illusion, Ia onnaisiance ta jamais prise sur ses objets qui ventafnent fin autre et Tespritfoucionne comme one machine & ler {1}. qui pe salt pas poungoot se résultats sont ral Ca sensaion n'admet pas Gautre philosophic que le nomi Tisme, eestidire la reduction du tena aa contre-sens dela festemblance confuse ou au nonefens de Yassociation pat fomtigute ‘Or les sensations et les smages qui devratent commencer ct terminer toute la connaissance eapparaissent jamais que fans un Horizon de sense a siglficaion du pergola de G) Heseens, Looiche Untersuchungen, chep. I, Polegomena sur elaen Logik, p68. © ASSOCIATION » 2 xésulter d'une assocation, est a contssire présupposte dans foutes tes asoctations, ul sagaee de ln synopsis d'une figure présente ou de Févacation dexpésiences ancennes, Nor tre champ percept est fit de cchoors set de « ides enc les choses » (1). Les parties une chose.ne sont pas lees erie eles par ane simple azrocation extereure dul res tera de leur sodarte constatce pendant les mouvements de Tobjet. D'abord je vis comme choses des ensembles que Je-n'al jamais vn se mouvoir s Ges meisons, fe soled, de ontaghes. Si Ton veut que fétende Aobjetimmuble use fotion aequise dane Texperience des objets mobile, i faut ben que la montagne presente dans son aspect effect qucts fe caractre qui fondo sa reconnaissance comme ehove et stile ee transert. aia sors ce earmelere suit, sans ae fun transfert, expliquer la ségréeation ou champ, Mem Funité'des objets usuels que Fentent peut manier et dep fxr, ne se Famine pas A fa constatation de Teur soliite hats nous mettionsa voir comme choses les intervals entre les choses, aspect du monde serait aussi sensiblementchane ¢ que celui de a devnelle aa moment of decouvre « Io fapin > ou « fe ehasseur >. Ce ne serient pas es memes ele meats autrement lds, les inémes sensations autrement a5s0- lass, le meme texte investi d'un autre sens, la meme ms {itre'dans une autre forme, mais vraiment un autre monde, Maty a pos des données indfrentes qui se mettent& for: ‘mer ensemble une chose parce que des contigetes ou dex ‘Fessemblances de faites asosionty est au contaire parce Aue nous pereevons un ensemble comme chore que Tattude Shatgtique peut y discerner enguite des ressemblances ont des contigules,Geci ne veut pas dire seulement que sans la Deteeption du tout nous ne songerions pas A remorguer Fessemblance ol ia contiguite desea iments, mais ak {re quils ne feraient pas parie du méme monde et quelle Wexisleralent pas da tout. Le payehologue, aul Dense ta Jours la conseione dans le monde, met a ressemblance et la ontigute des stimult ay nombre des conditions objectives ‘gal determinent Ia constittion oan ensemble. Les simul tes plus prockes ou fs pls semblables itl (2)y om ceux aul, assembles, donnent au spectacle le meilleur ilies, {endent pour la peresption A s'unir dans Ia meme configura tion fas ce Langage et teompenr parce quil eonfronte es jg Wor par exemple Kasten, Gevtalt Payehaogy, wp. Y6t ty Werrwoeen, nar exemple (ots de prosimit, de ress sunee ef ft dele bunt fame 9p.) “© POM Se 2% PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION stimll objects, qui appartiennent au monde pergu et méme monde second que construt la conscience scientifique, fvec la conscience perceptive que Ia psyehologie doit dé rire @aprés Vexpérienee directe. La pensée amphibie du Feyehologue risque toujours de réintrodulre dans sa des Exiption des ropports qui appartiennent au monde objectif. ‘Ainsi son pu eroire que 1a loi de cootigulte et ta lol de fessemblance de Wertheimer ramenalent Ia contiguilé et la reasemblance objectives des associatioanistes comme prin pes constitute de la perception. Ea realle, pour la deserip- fiom pure, et Ia théorie de la Forme veut en étre une, — Ia ‘contiguté et la ressemblance des small ne sont pas Fieures & la constitution de ensemble. La « bonne forme > est pas rélisge parce qu'elle serait boone en sot dans un ciel métaphysique, mats elle st bonne parce qu'elle est réa- liste dans notre experience. Les prétendues conditions de la perception ne. devieoneat, antéricures. a la perception Jneme que lorsque, au lieu de déctire le phénoméne perce {if comme premiére ouverture 4 Tobjet, sous supposoas tour de lui'un milieu ou sofent déja inserts toutes les ex- Dleitations et tous les fecoupements qu'obtiendra la pereep- Fon analytique, justifies toutes les normes dela perception ffecive — un Heu de 1a verité, un monde. En le faisant ‘Sous dtons & la perception sa fonction essenielle qui est de fonder ou dinaugurer la connaissance et nous la voyons & ‘ravers se résullals. Si nous nous en tenons aux phenome now, Tunite de fa those dans la perception nest pas cons trulte par association, meis, eondition de Vassociation, elle precede les recoupements qui la verfieat et la aelermiaent, bile se prévide ellesméme. Si je marche sur une plage vers tun beteaa échoud et que la cheminés ou la mature se eon onde avee la foret qul bord la dune, ity aura un moment fir ces details rejoindront vivetuent Ie bateau et s'y soude- Font, A mesure que Japprochels, Je mal pas pergu des res- Semblanees ou des proximites qui enfin auralent feuni dans tin dessin eonting (a superstructure du bateau, Jai seule- meat éprouvé que aspect de Tobjet allat changer, que Guelgue chore était imminent dans celle. tension. comme Forage est imminent dans les nuages. Soudain le spectacle ‘est réorganist donnant satisfaction & mon alleate impré- se, Apres coup Je reconnais, comme des justifications da hangement, Ia ressemblance cla contiguité de ce que J'ap- pelle les « stimull » — ceste-dire les phenoménes Tes plus Geterminés,obtenus A courte distance, et dont Je compose le monde « vral > « Comment a’aire pas vu que ces places de 1 © ASSOCIATION » 25 Dots faisatent corps aves te bateaw ? Elles étaient ponrtant de méme couleur que uy elles snjustlent ben sur sa super- Structure: Mais vs aizons de bien pereevoir stant pas ‘onnées comme raisons avant la pereeption correct. unite ‘de objet est fondce sur le peessentinent dun ordre imme feat qui va donner reponse dun coup a es questions Seu Tementlatentes dans te papsage, elle esout un probleme qu lal pose que sous la forme dune vague injuictudey ale ‘organise des siements qu aappartenaient pas jusaue fd a iéme univers et qul pour eelte raison, comme Kant Ta a Avec profondeur, ne pouvaient pas etre assoets, Ei les pos Sant sur le meme terrain, eel de Fobjst unique, ia synopsis end possible fa contiguis et la ressemblance entre eum, et tune impression ne peut jamais par ellememe sassoter & ‘he alee impression Eile na pan davaniage le poste den réviller autres Bite ne fe fait qua condition d'etre dabord comprise dans la perspective de experience passée oi lle se. tote coenister ave eeles quil agit de riven. Soient une tie de syllabes couplees, (1), oi la seconde est une rime Sdouie dela prereset une autre site ot tase onde syllabo et obteaue en renversant la premibre (ged: eg); sifes deux sties ont été apprses pat ear et 8 dans ‘une expérience entiqus, on donme pour consigne uniforme dee chercher une rime adoucie »,on remarque bien que le ‘Sijet.a plus de peine& roaver une rims doses pour ged ae ‘our une silabe neutre. Mats sila consigne eat de changer {a voyeie dans les sllabes propesées, ce travail ne suit acum relard. Ge ne sont dane pas des forces assoilives qu Joustent dana Ia premléze experience critique, eat elles falsteicnt elles devraient jouer dane ln seconds: La verte fst que, plac devant de yllaes souvent astocies avce des mes adotcies, fe sujet, 0 leu de mer vertablement pov fle de son acquis et met en marche une «intention de re- Production » (2), en sorte que, lorsau'l arive dla seconde Série de spllabes, ou la eonsigne presente ne saccorde plus ivec les assemblages realises dan les experiences de dees ‘tage, intention de reproguction ne pout condire qua Ges frreurs. Quand on propose su sujst, dans Ta seconde expe Flenee ertiqu, do changer Ta voselie de la spllabe indus- (WK. Lawn, Vorbemerkungen aber dle pryehltehen Krife and Bnergien und Uber dle Siuktar der Sete, {@) ¢ Sel to reproduce », Korras, Principles of Gestalt Pape chology, p. 8. 26 PHENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION trice, comme il s'agit d'une tdche qul n'a Jamats fguré dans les explriences de dressage, ine pout user du detour de Ia reproduction el dans ces conditions les expériences de dres- Sage restent sans inflvence. Liassociation ne Joue done a= ‘ais comme tne force aulonome, ee mest jamais le mot poe poss, comme cause eiciente, qui « indult > la eéponse, Bragit-qu'en tendant probable ot tentante une intention de Feprodiltion, i opere qu'en verta du sens quil a pris dans Ieeontexte de rexperience ancienne et qu'en suggerant fe re- cours a celte experience, i est eflicace dans Ia mesure of le Sujet le reconalt, fe salsit sous aspect ou sous la physio- ass, Si enfin on voulait faire intervenie, au lieu fe fa simple contiguté, Passociation par ressemblance, on ‘ermal encore que, pour évoquer une image ancienne 3 ‘quelle elle ressemble en fait, a perception présente doit etre Iise en forme do tele sotte qu'elle devienne capable de porter celle ressemblance, Qu'un sujet (1) ait vu 5 fois ow B40 fois la igure 1 il la reconnaltra a peu prés aussi sist. ment dans la figure 2 ol elle se rouve « camoullée > et ailleurs il ne Ty reconnaltca jamais constamment., Par ‘contre uo sujet qui cherche dans Ia fl gare 2 une autre gure masquee (sans Sailleurs savoir laquelle) 'y_retrouve plus site et plus souvent qu'un sijel pase Fel Sit, A experience egale. La ressemblance Best done pas plus que la coexistence ime personne qui di- lation images. ou PC ttats de conscience >. La figure 1 Brest pas évoquee par Ta figure 2, ou lleneTest que si Ton a Tabord va dans {a figure 2 une « figure 1 possible », ce aul event & ie que 1 Teselance ‘fective ne nous dispense pas de cher- bade her comment elle est 'abord rendue possible par Vorganisation présente de Ia figure 2, que la figure ¢ induetrice > doit revdtir le méme sens que la igure Induite avant den rappeler le souvenir, et quenfn le passé de fait nest pas importé dans la perception présente par un imécanisme association, mais déploye par la eonscience pré- sente cllemime. ‘On peut volr par 1A ce que valent les formules usuelles concernant le role des souvenirs dans la perception >. “Wy Gorscraton, Ueber den Blnjluse der Erfahrong auf dle Wakenehiung von Piguren, L « ASSOCIATION » 2 Méme hors de empire on pare des « apports de la m&- moire» (1). On repete que « perevoir Gest se souvenir > Gn moatre que dans la Tectore dum texte la eapidite du tee ard rend Iaconaire ls impressions reinlennen et que 1 données senaibes doivent done tte cmmpetces pac une pres Section de souvenirs (2). Un passage ou un journal vas 4 ienvers nous représeateraent fa vison originstre, Te poysage fu te journal vas normatement ntant is eis ave pet f= quiy ajoutent les souvenirs, «A cause la disposition itnabitucle des impressions Linttence es exuses pape ques no peut plus sexereer (2) ». On ne se demande pas ourauei des Impressions blement depostes sendent ie Journat iisible ou te paysage méconnaissable. Cest qu, Dour venir eomplter fa perception, le eouvenits ont bese etre rendus possible par In physionomie dey donnes ‘Avant fout apport de la memore, ce au est va dit presen fement organiser de maniere ’avotris-an Tabled et Te Dulsse reconnaitre mes experiences antérieures. Aint Pape bel ae souvenirs presuppose ce qu'il est cense expliquer > Ie mise en forme’ des donnees, imposition un sen aa chaos sensible. At moment oi Févoesion des souvent eat fend possible ele devientsuperue, pulstue Te traval fon en atlend est dja fat. On diait Ia nome chose de ‘ie e couleur ae souvenie > (Gedashtnistarbe) guy selon ‘auices payetologues, nit pare substtuer 4 ta couleur Drésente des objets, de sorte que nous ls voyons « h travers Tex lunettes» dela! mémoire i). La question est de savele = qui actuellementrévele la « couleur du souvents > Ee ‘st vomude, dit Hering, chaque fois que nous revoyens ut jet deja conn e ow cropone te revo» Mais sue quoi Te femponsnosQuatce al, das fe pecepion aaa fous enseigne quit sagt in cbjet deja emote puss Dar hypothése Ses proprétés sont modifices? Si Ton seat {ue Ia Teconnalssance de la forme ou Ge la grandeur ene faine celle den coulear, on et dane cores, pulse fa fandeur eth forme apparetes son les suse modes ft que la Feconnaissance fel encore ne peut pas resiter de eve des souvenirs, mals dst fe précdder, Eile ne va done @) Bronscance, LExpérence humcine et la Causlité phys tase, 2. 406. i coe onsson, LEnerle spinal, Leflort intellect, pat ‘exemple, p. 184. ee tener Mayet Bi exemple Enmecnscs, Abts der Papcototes vp (@ Hinoso, Grundelge der Lehre vom Lichtstaa, py. 28 PHIENOMPNOLOGIE DE LA PERCEPTION lle par ds passé su présent et la projection de souve Bim latest qvune mauvase melapbore qu cache une re- Eonnaissanee Pus profonde et dajt fae, De méme enfl fasion du eoreeteur ne pdt ste comprise comme a fue ‘an de quelques, elements vraiment lus avee des souvenirs Julviendraients'y tle ay point de ne plus en cstinguer Gsmment Tevocaion des souvenea se feraitelie sane tre fuldce par Taspeet des données proprement sensibles, et sk SivetSige,b quot sertlle puanue lors Te mot a dja sx Structure ou ca piysionomie avant de rien prendze au tre Sore la memoice ? Cert videmment Tanase des lusions {ful a aceite [ae projetion de souvenirs» selon Wn Sanementsomtatce qu ext h peu prt celal: ln pereep- {fom itsoive ne peut Sappuyer sur les « données presen- {en sr puregue Je iy deguetion > 18 ob te paper porte Ceicncton La felee d ql vest substituce au rons funsattant pos fournie par'is vision, doit done vente elle feces On diva quelle vient de in meme, Alps sur un ta Dien plat quelques ombres et quelques lamicres suisent {ante un fly dina ue deine quran branches arhre suggbrent tn chat dang les muages quelques Tignes Eonfuses tt cheval, Nas Pexpéronee paste ne peut appar ‘lire quapess coup comme catse de illusions bien Fille que Pespésience presente pet fabord forme et sens Pour fappelerjustement ce souvenir et non pas @autes. Beat doze sous mon regard actucl que nassent Te cheval, te Sisal leit subsite teil Les ombres et Tes litres du {Ehlceu donnent un fell en mimant« fe phénomene ori Dire du lit » (1) ob elles se rouvaleatinvesties dune igniteaton spate autechvone. Pour que je trouve dans infjennette un chity i faut « que Tun de signiieation chat» preserive oi en quelque manierefes elements dt ‘sant que Tactstécoordinsrice dot retenir et eeu quell duit aliger » 2). Litluston noos trompe justement en se {isan paser pos tne pereepion authentigue of ta signe fesdon" att dans le becca du senile et me vient bas Taltears. Ele imite cette experience prisieice of Te sens Secouvre.exactement le. sensible, sartlelevisblement use profre en uly elle impligue eelte norme peeepiiv: fle ne peut done pas maitre dune rencontre ene te sens Se et es souvenir, et ia perception encore bien mooi. La {projection de souvenirs» read incompréhensibles Yune et (G) Seuntsn, Idole der Seibsterkenntns,p. 72. ola be 1 « ASSOCIATION » Eo autre, Car une chose pergue, si lle était compose de sen- tations et de souvenite, ‘me’ serait delermince que Dar wppoint des souvenirs, elle Naurait done rien ‘en elle ‘meme qui pulsse en limiter invasion, elle n'auralt pas Set Tement ce Ralo de « bouge > quelle a toujours, nous Vavons it elle serait Insalsssable,fuyante et toujours au bord de Illusion. Lillusion a fortior! ne sauralt jamais offir Vase eet ferme et definiti qu'une chose fnit par prendre, pulse furl manquerait a la pereeption meme, elle he nous trom= Derail done pas. Si enfin on admet que les souvenirs ne 36 Drojeltent pas Weuxmémes sur les sensations et que ia Eonselence les conteonte aver le donne présent pour he re fenir que ceux qui staccordent aver 1, alors on recon pall un texte originaire qul porte en sol son tense Heelui des souvenirs * ce texte est la perception mene. En fsomme on a bien tort de eroire quavee Ia « projection de Souvenits » on introduise dans 1a perception une activité mentale et que Von soit & Vopposé de Vempirisme. La théo- He nest qu‘une consequence, une correction tardive et inek- fieace de Tempirisme, elle ea admet les postulats, elle en Dartage les eiificultes et comme ll elle eaehe les phenome hes a Hiew de les faire comprendre. Le postulat consiste, comme toujours, & dédutre le donné de ce qui peut étre ournl par les organes des sens. Par exemple, dans Villusion dda correcteur, on reconstitue les éléments effectivernent wus ‘upris les mouvements des yeus, la vitesse de Ia lecture et le femps nécessaire A Mimpression rltinienne, Puis, en re ‘tranchant ees données theoriques dela perception totale, on ‘btient les « éléments éxoqués » qui, &Teur tour, sont teat~ {és comme des choses mentales, On construit la perception faves des élals de consclenee comme on construit une mi ‘on aves des piers et Ton imagine une chimie mentale qui faste fuslonner ces matériaux en un tout compact, Comme toute theorie eimprist,eell-ei ne dcerit que d'aveusles pro- ceessus qui ne peuvent jamais étre Pequivatent d'une con ‘halssance, parce quil n'y a, dans cet amas de sensations e& fe souvenirs, personne qui vote, qui pulsse éprouver accord ‘du donné et de Vévoqué — et corrélativement aucun objet. ferme défendu par un sene contre le pullulement des sou" vvenis. Tl faut done reeter le postulat qui obscurett tout, Le clivage du dohneé et de Vévogue d'apres les causes objectives fst arbittaire. En revenant aux. phénoménes on trouve fomme couche fondamentale un ensemble deja. prégnant @iun sens ireéductible + non pas des sensations laeunaires feantze lesquelles des souvenirs devratent senchasser, mais 1a 30 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION Physionomie, la structure du paysage ou du mot, sponta ément conforie aux intentions da moment comme aux ex périenees anterioures. Alors ge découvre fe vrai probleme de Ja'mémotre dans la perception, lie au probleme général de conscience perceptive. Il sagit de comprendre comment [Par sa propre vie et rans porter dans un Inconsclent mythie foe dua matéraut de complement Ta conscience pel vee le temps, altérer Ia structure de ses paysages — comment, & chaque instant, son expérience ancieane lui est présente sous Ia forme d'un hofizon qu’ele peut rouvri, stelle le rend pour théme de connaissance, dans un acte de remémo ation, mais qu’sile peut aussl Talsser « en marge » et qui ‘lors fournit Immédiatement au pergu une slmosphére et Une signilestion présentes. Un champ toujours & Ia dispo- Sion de la consclence et qui, pour eette raison meme, envi= fonne et enveloppe toules ses perceptions, une almosphtre, tin horizon ou si Yon veul des « montages » donnés qui lat fssignent une situation temporelle, telle est la présence du passe qui rend possible les actesdistinets de perception et de Femémoralion. Percevolr vest pas éprouver une multitude Gimpressions qui ameneraient avee elles des souvenirs capa hes de les compléter, cest voir jlllir d'une constellation ‘de données tn sens immanent sans lequel aucun appel aux ‘souvenirs west postible. Se souvenir nest pas ramener sous Ie regard de In consclence un tableau du passé subsist ‘oi, eests'enfoncer dans 'horizon du passé et en developper ‘de proche en proche les perspectives embottées jusqu'a ce ‘que les expérlences qu'il sésume soient comme vécues A now Yeau a leur place temporelle. Pereevolr nest pas S© sou ‘Les rapports « figure > et « fond », « chose » et ¢ non- chose » , Photizon ou passé sersient done des structres de fe Irréductibles aux qualités qui apparalssent en “empirisme gardeta toujours la resource de traiter cet fa prior’ comme le esullat une chimie mentale. Tl accordera ‘Que toute chore sore sur un fond qui nen est pas une, le tre deux horizons d'absence, passé et avenie. Mais, ent » el Te « passé >, ces mats résumeat Texpérience d'une [perspective spatiale ef temporelle, qui finalement se ramine & Peffacement du souvenir ou A eelui des impressions margl= nales, Meme si tne fos formées, dans la perception de fall, Tes structures dnt plus de sens que n'en peut offir la qua L’ © ASSOCIATION » ” lite je ne dois pas m'en tenir & ce témoignage de Ta cons- lence et je dois les feconstruire Unéoriquement a Taide des Smpressions dont elles expriment les rapports effectifs. Sur ce plan Fempirisme n'est pas réfutable. Pulsgu'll refuse le témoignage de ta refleion et qui engendre, en assoclant ddes impressions extérieures, le structures que nous avons ‘conscience dv comprendre en allant dt tout au parties, it n'y a aucun phénoméne que Yon puisse eller comme une ‘preuve cruciale contre Tule D'une manlére générale on ne Deut réfuter en déerivant des phenomines wne penste qui Signore elleméme et qui siastalle dans Tes choses. Les tomes du piysiien paraitront toujours plus réels que la Figure historique et qualitative de ce monde, tes processus physico-chimiques plus réels que les formes organiques, les ftomes psyehiques de Tempirisme plus reels que les phéno- inénes perfus, les atomes infellctuels que sont les € signi fications » de TEeole de Vienne plus résls que la conscience, tant que Mon cherchera 2 construire la gure de ce monde, Ja vie, la perception, esprit, au liew de reconnaltre, comme souree toute proche et comme dernigre instance de nos con= hhaissances A leur sujet, Vexpérience que nous en avons. {tie conversion du regard, qu renverse les rapports du claie ef de Vobseur, doit ire accomplle par chacun et cest en~ sulle quelle ae justiie par labondance des.‘phénoménes Guiele Tait comprendre. Mais avant elle ils étaient Inaeeessi= Dies, et la description qu'on en fit, Pempirisme peut tow jours opposer quil ne comprend pas, bn ce sens, la relleson fest un systeme de penstes aussi fermé que la folie, avec celle ‘ilfrence qu'elle se comprend clle-méme et ie fou, tandis que Je fou nea eomprend pas. Mais sife champ phénoménal est Dien un monde nouveau, it n'est Jamais absolument ignoré e fa pensée naturelle iui est préseat en horizon, et Ia doe ‘empiriste elle-méme est bien un essal anatyse dela conscience. A titre de « paramythia > ilest done utile dine ‘Siquer tout ee que les constructions empiristes rendent n= ‘comprehensible et tous les phiénoménes originaux qu’elles masquent, Elles nous cachent dabord le « monde cultar Fel > ou Te « monde humain > dans Tequel expendant pres- ‘que toute notre vie se passe. Pour la plupart entre nous, ih nature n'est qu'un dire vague et lointain, refoulé par les ‘illes, Tes rues, les maisons et surtout par Ta présence des Autres hommes. Or, pour Vempicisme, les objets « eultur els » ot les visages doivent leur physionomicy leur pulse GSence magique i ues transferts et 4 des projections de sou YVenirs, te monde huimaio n'a de sens que par accident. I 82 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION n'y arien dans aspect sensible d'un paysage, d'un obfet ou {un corps qui le prodestineh avoir ir gal» ou e triste >, ‘Chit ou «'morne >, « tégant » ou « grossier. Definisant Saeed las ex gue nous erste pars propites ysigues ef chimiques des simull qui peuvent age su nos {ppurilsseosoriels, Fempirsme excl de a perception 1a ‘Sobre of la douleur que Je lis pourtant sue ta wage, la feligon dout Je saisis pourtantTeneenee dans une hesitation bu dane une réllcenc, Ta ele dont Je counas pourtant a Structure dans tne atitade de Fageat de vlle-ou dans Le Siyle d'un monument, Ine peut plus y avoir desprit objec {isla vie mentale ae retire dans des conteenccs soles st livres "A Ia seule introspection, a lieu Ge se router, toma elle le fait spparemment, dane Pespace humain que ‘omposent ceux avee qui Je aiseute ou ceux avec dul Te lea de mon travail ou celal de mon bonteur, La ote el Ip trstessey In viveeté ef Thebétude sont des doonees de Tinlrospection, et si nous en reveions les paysagen ou les fautren hominy, cest parce que nous avons constalé. en fouveémes la eofncidence de ees pereeplons intrleures ivec des signes exlcrieurs gol lear sont ssroiés par les Rasarde, de notre organisaon. La perception sisi appaie ‘rie devient une pure operation de connalsance, un enre- Ustrement progrenif des qualité et de leur déroulement le lus coutumier, et le sujet percevant eat en face du monde fomme le savant en face de ses experiences. Si au contrite fous admettons que toutes ces projections », toutes ces ‘associations >, lous ces « transfers > sont fondée su Guelque caractre lntrinstgue de Vobjet, le « monde. bu: Iain > cesse d'etre une metaphore pour redevente ce quil tt en elf, le milieu et comme fa patie de nos penstes Le Sujet percevant cease tre un sujet pensant « stosmique > tt action, le seniiment, a volonté restent explorer comme des manigres originales de poser un objet, pulsque «un ‘objet appara altrayent ou Fepoussant avant @apparalice Soir ou bleu, cirulsie ow earré Q) > Mals Vempisme ne ‘éforme pas seulement Vexpérience ea fasant du. monde fslturel une illusion alors qu'il est Valiment de notre fxstence, Le monde naturel & ton four est daigué et pour Jes memes raisons Ce que nous teprochons A smpirsme, ce Zest pus de Pavoir pris pour premier thime danaiyse, Car ir ct‘bien vral que tout objet cultural revoie & an fond de nature sur lejuel il apparaltet qui peut dalleurs éire GW Borman, Phe Growth of the Mind, p. 320 1 & ASSOCIATION » 3 confus et lointain. Notre perception pressent sous le tableat fa présence prochaine de la tole, sous le monument cel du ciment qui seffite, sous fe personnage celle de Vacteur ‘gal se fatigue, Mais la nature dont parle lempirisme est tine somme de stimuli et de qualites. De ette nature-tay i est absurde de prétendze qu’elle sit, méme en intention ‘seule- ment, Tobjet premier de notre perception + elle est bien ppostériure a 'expérience des objets culturels, ou plat el Est Tun deux. Nous aurons dane’ & redscouvrit aust le monde naturel et son mode d'existence qui ne se eonfond ps aves celut de Fobjet scientifique, Que le fond continue Sous la figure, qui soit ow sous la figure, alors que pout fant elle Je recouvze, ce phénoméne qui enveloppe tout probleme de la présence de Lobjet est lul ausst cache par In philosophic’ empiriste qui traite cette partie du_fond comme invisible en vertu d'une definition physiologique de {a vision, et la raméne hla condition de simple qualite sen- sible en ‘upposant qu'ele est donnée par une image, c'est dire par Une sensation affalblle. Plus. géneralement les ‘objets réels qui ne font pas partie de notre champ visuel ne peuvent plus nous etre presents que par des images, et est pourquol ils ne sont que des « possiilités permanentes Ge sensations». Si nous qulltons le postulat empiriste de Ia ite des contenus, nous sommes libres de reconnaltre B Ie mode dexistence singulier de Vobjet derritre nous, Le fant bystérique qui se felourne « pour voir si deriére ful Temonde est encore la» (1) ne manque pas d'images, mais le monde pereu a perdu pour Iul la structure originale qul fen rend pour le normal les aspects eachés aussi certains que es aspects visibles. Encore une fois empiriste peut tou- Jours construire. en assemblant des atomes psychiques des Squivalents approchés de toutes ces structures. Mais Tine Yentaire du mondo pereu dans les chapitres suivants Ie fera {de plus en plus spparaitre comme une sorte de céeité men tate et comme le systéme le moins capable dépuiser lexpé- lence révelée, alors que Ta réflexion eomprend sa vente ‘subordonnée en Ia meltant & sa place. (@) Scuesn. Idole der Sebsterkenntnle, p88 on © ATTENTION » ET LE « JUGEMENT » Ladiscussion des préjugés classiques a été jusqu'el menée te nest pas Tempirisme seul {gue nous visions. N faut maintenant faire voir que son Snlithese intellecaaliste se place sur Je-méme terrain que Ii, Lan et Vatre preanent pour ebjet d'analyse, le monde fbjectif qui n'est premier ni selon fe temps ol sclon som ‘ens, Van et autre sont incapables @exprimer la raniére Darticullére dont la conscience perceptive constitue son ‘Objet Tous deux gardent leur distance a Végard de la per fxption au liou d'y adheres. ‘Gn pourrait fe montrer en éludiant Uistoire du concept Grattention. Il se dédult pour Tempirisme de I « hypothese fe constance >, cest-iedire, comme nous Vavons expliqué, {8 la priorté du monde objecti, Mame si ee que nous per= ‘cevont ne répond pas aux propritds objectives du stimulus, Thypothtse de constance oblige &admettre que les « sensae tions normales > sont agja 1a. Il faut donc qu’eles solent inapergues, et Yon uppelera attention la fonction qui les révtle, comme Un projecteur éelaire des objets préexistanis| fans Tombre, L'acte Wattention ne erce done Hien, et c'est tun miracle nature, comme disait & peu prés Malebranche, ‘qu fait jails justoment Les perceptions ou les idées capa Bles de répondre aux questions que je me posals, Pulsque eve Bemerken » ou lev take notice > s'est pas eause eff- ‘cace des ides quill fait apparaite, i est Te meme dans tous fes actes attention, comme la lumlére du projecteur est Ja’ meme quel que soit le paysage éclalré. Tiattention est done un pouvoir général et Inconditionné ea eo sens qua chaque momeat elle peut se porter indiféremment sur tous Jes eontetus de conselence. Partout sterile, elle ne saurait {ize nulle part intéressée, Pour la reer & la vie de la cons tience, i faudrait montrer comment une pereeplion évellle attention, puis comment Vatlention la développe et Venti- ‘cit, It faudralt déertre une connexion interne et Temple LW eATTENTION® ET LE ¢JUGEMENT> 35 tame ne dispose que de connexions extern, i ne peut que Jntaposer des dats de conscience, Le sujel emplriste, des Guvun ful accorde une iitntive, ~~ et cest la raison dlre lune, théorie de attention, = ne peat reeevir qu'une Hert absolue. Linteleetustiome part aw comtaire de Ia fecondite de Vattention + pulse Jat comscience d'obtenit par lle la verte de obj elle ne fat pus succudre fotuie foment ua tableas & um autre tabicos. he nouvel aapect d¢ Tobjet se subordonne Tancien et exprinse tout ce qui You Init ie. a cir est depuis le debot un fragment etendue exible mshi, ampemoat je fe ai earmen om Confustment « selon que moa attention se porte plus ot foing aux choses ql sont en lle et dont elie est compor Be (1). Poisque jproave dans Uttention un tcairlsces tent de objet, il fout que objet perga renforme. dja structure intelligible qusle dagsge- Si Ta. conscience trouve le cercle géometrigue dans a physionomie ciculare done aslette, cest quelle Ty avait deja mis. Pour prendre Possession du savoir tent ili sutht Je revenie A sok, Zu sens ot Ton sit qu'un homme Evanoui.revient & sok Rearomiment a perception nattenive ov Giant el tun demisommell lle ne pest se dcerire que par des négae ons sou objet eo sans conistance es sells objets dont on ulate parler sont ceux de ia conscience elie, Nous avons en avee nous un principe constant oe distraction et de ‘erlge qui est notte corps Mats notre corps a pas le pod ‘oir de nous faire volr ee qui nest pas 41 peut seulement Rous faite erore que nous le voyons. La lune & Thorizon est pas et est pus vite pls grosee qu'an aGnith snows I regardona atentivemest, par exemple A travers um the fe carton ot une Junete, nows vertons que son. diametre parent reste constant (3), a pescepion dstraite ne con Lent rien de plas et mim riew d'autre que la perception attentive, Aina la pilosopie n'a bas & faire at 'un prese fige de Fapparence. La conscience pre et iborrasée des obstaces quelle consentait ase exeer, le monde vrai sana ffvcun molange ds reverie sont Ia disposition de ehacun, ‘Nous nfavons pas & analyser Pacte ‘attention comme pase fage-de la contusion aa late, parce que la confusion est rian, La eonscience ne commesce etre given determinant {un objet st mime les fantOmes dune « experience interne > ne sont postibles que par emprunt A Yexpéricnce externe @D I Meditation. AT, 1%, p. 25 {2} ‘Autis, Syteme des Beau Art, p. 313 38 PHENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION Tin'y a done pas de vie privée de 1a conscience et Ia conse tence n'a dobstacle que fe chaos, quin'est rien. Mals, dans tine conscience qui constiue foul, ou plutot qui clernelle- iment posstde la structure tntelligible de tous ses objels, feomme dans Ia conscience empiriste qul ne constitue rien, Fattention reste un pouvoir abstrat, ineffieace, parce quelle bya tien A faire, La conscience nest pas moins talime- iment lige aux objets dont elle se distrat qu'a ceux aux- Guels lle intéresso, et Le surplus de clarté de Vacte Watten- ion ninaugure aucun rapport nouveau. Il redevient done tune fumiere qui no so diversifle pas avec les objets qu'elle claire, et Pon remplace encore une fols par des actes vides de Vatiention © les modes et les directions spécifiques de Tinteation » (1). Enfin Tacte d'attention est Inconditionné, ulsguil a indiféremment tous les objets sadist Position, comme le Bemerken des empirstes V'étalt parce ‘Que tous Tes objets iui étaient (ranscendaats. Comment ua Objet actuel entre tous pourrait it exciter un acte datten- tion, puisque la conscience les a tous ? Ce qui manqualt & Vempitisme, cétait la connexion Interne de Tobjet et de Tacte qui déslenehe. Ce qui manque a T'intellectualisme, est la contingence des oceasions de penser. Dans le pre- imier cas Ta conscience est trop paure, et dans le second ‘eas trop riche pour quaueun phenoméae pulsse lo 2oll- Lempirisme ne volt pas que nous avons besoin de Savoir ce que nous cherchons, sans quoi nous ne le eherche- ions pas, et Mintellectualisme ne voit pas que nous avns heroin dignorer ce que uous cherchons, sans quai de not ‘eau nous ne Te cherehetions pas. lls s'accordent en ee que iniVun af autre ne sasit la consclence en traln d'oppren= dre, ne fat lat de cette ignorance circonserite, de celle {Intention « vide > encore, mais deja déterminge, qui est attention meme. Que Vatiention obtienne ce qu'elle cher- che par ta miracie renouvelé ou quelle fe posstde d'avance, Sans les deux exs 1a constitution de Vobjet est passée #008 Silence. Quil soit une somme de qualités ou un systeme de Telations, és qu'l est fl faut quil alt pur, transparent, in- ‘ertonnel, et non pas imparfalt, vérité pour un moment de fa vie ef de mon savoir tel qui émerge a la conscience. Ea conscience perceptive est confondue avec. les formes ‘exactes de Ia conscience sclentifique et Tindeterminé n'entre Phlosophle der symbollsehen Formen, t. US, Phnomenotogle dee Brkenatas, p. 200, LCATTENTION> ET LE ¢JUGRMENT> 37 Tintlletualisme, les deux doctrines ont done en commun celle fdée que Tatteation ne erte rien puleqvun monde ‘impressions en sot ou un univers Ge pense determinants ‘tent Ggalement soustralts& Faction de Fespit | Conte eette conception dun sujet cist, analyse. de Yaltention cher Tee pepchologues acquicet [a valeur dune Bite de conscience, El erigue de «hypothe d ease ance » va Fapprofondir en une criique ie. Ta erayence ogmatique su « monde » pris comme realité en sol dans etme ct comme terme immanent del conatsance lang Tintallectualisme, Lattention suppose abord une {ansformation du champ mental, une nouvelle: manitre Dour i eonscience etre presente ses objets, Soll Tacle Gattention par lequel Je precise Femplacement dun point e mon corps que Ton touche. Lanalyse de cerns ous bles dorigine centrale qui rendent impossible ia focalsal révele operation profonde de ta conscience. Head pa Somamairement d'un « affaiblisement local de attention ts Tine sagit en réalilé dela destruction Cun ou plosieurs ines locaux >, ni de Ia défailance d'un pouvoir secon: sire apprehension. La condition premitre du trouble eat tune désagregtion du champ sensoriel qui ne reste plus fixe Dendaat que le sujet ergot bouge en suivant les mouver tents d'exploration et te reiréeit pendant quion inter toge (1). Un emplacement vague, ee phénoméne contradio- tote révdle un expace présbjectif ub ty bien de exten: son, puisque plusieurs points du corps touts ensemble Be font pas confondus par le sujet, mais pas encore. de Position Univogue, paree que aveun cadre spatial fixe. Subsiste d'une perception & Fautre, La, prembre operation 4e Fettenton est done de se exter un champ, percepif ou ‘ental, que fon pulsse « dominer > (Usberechaten), 04 des Iouvernents de Forgane explorateur, ob des rotations de In penste solent possibles sans que la conscience perde 4 mesure son aequs et se perde eleméme dans les transfor: ion précise dv point ox Favariant des sentiments divers que jen at selon ion de mes membres el de mon corps, Face Satten- tion peut fer et objective cet snvarant parce quil dtu rocul A gerd dee changements de Tapparence. Lathe ‘on comme activité gentrele et formelle existe ‘done 41 Sram, Ueber dle Verdnderungen der Sinnesletstangen ‘nnd die Enlstehung oon Tragoahrachmangen, pp. 362 et 38% ‘3 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION pas (I). Ily a dans chaque cas une eeraine Ibert &acaé- Fir un cestin expace menial 4 menagers less faite Devatre objet mmdme de Fattnton, Tt suit ty a et tRine tation, Par xeon sa dep oe rian ies neut premiers mots dela we le enfants dite nguent que globalement To eolore et Yachromatique dans te sulle, les plage coloées Sarittent en teintes «cha des of tenes roids > el enfin on arrive au detail des ouleurs. Mais les payehologacs (2) admeltaient que tule Fignorance ou 1a confusion des noms empéche enfant de Uistinguer Les couleurs enfant deveit bien voir vert Ih Gul en a, il-ne lui mangualt que Jy faire attention et apprdendr ses propres phenoméness Cest que es psy- ‘hologues aVlalent pas parvenus se repesenter un monde lies couleurs sient indeterminéss, une couleur qu ne sit ‘as une quale precise. La ertiqe de ces préjases permet, ‘i conraie, 'apercevoi le monde des couleurs comme une formation sceonde, fondée. sur une serie de distinctions ‘Pphystonomiques'» celle des tents « ebaudes > et des felts vides, cele du « color» et du non-colaré >. Kotene pouvons comparer exaphenoméncs qui lennen ea dria couleur cher Fentant,& aucune quale determing, et ds mime les couleurs « fianges > du Malade ne peuvent ‘re hdenliées & aucune: des couleurs da apece (9). a >remlte perception des couleurs proprement dies et dane Zin changement de struclare de Ia ensclence (i) Fetablie tment dune nelle dimension de experience Te déplole Ient d'un a prior, Or c'est sur le mode de ex aces ork finares que doit étre congue Vatfention, pulsquune atten: flon seconde, qui se-boraerait A rappeler un ‘savolr" deja syuls, nous reaverait & Tacquisiton. Faire attention, ce dest pas seulement éelairerdavantage des donnes préexae ante, c'est realises en eles une articulation mowvelle ea les preaont pour figures (6). Elles ne sont prelormées gue tome des horizany cies constituent eaient de nou. Seller regions dan le monde foal. Cea procsément ta Structure originale qu‘elies apportet_qul fait appareitre Tidentte de Fobjet avant et apres Pacle attention. Une @) E Rost, Die NieMeristens der Anfmertsambet. @) Ct paren, rans, Zur Entwickeang der Farbenwabrnek- mung, pp. i253. ‘G) Ef supra p. 16. {@) Kanten, Ueber undemerkte Empfindungenen p. 52 (G) Horna, Perception, pp. tet satvantes. SET LE eJUGEMENTS 39 fois scauise la couleur qualit, et seulement grice & elle, fee données anterieures sppataissent comme des Brepa. ons de 1a qualte. Une fol aequise Fudge equation, tea gaits arthmetiques apparsissent comme des varites de Ie'name equation Gest fusteinent en bosleversnt les done cs qu Iacte Watiention se elie ayy actes antrieurs eb Frnité de la conscience se cnstrut inal de proche en pro- ‘che par une « synihtse de transition». Le'mracle de lu feonscience es do faite apparaitze par Fatiention des phée omnes qui rétabliseent Fanite de Febjet dans une dimen Sion nouvelle at moment ob ls a brisent Alps. Pattention est ni une association dimages, nile retour A sok dame Dense dj moitresse de ses objets, mais a constitution clive d'un objet nouveau explicite et thematise es gal atatoffert jusque Ia qu tee Qhorizn Indetermin, ER Ingme temps ali met en miacche Vattention, Fobjet est & aque instant Tessas et post A nouveat sous #4 depen dance, Il pe suscile fe Eenement consist >” lle Aranaformera, que Par I sens encore ambigu quit lt of A ddterminen, s bien quit en est Te e moti») et on pas In ease ais du moins acto attention se trouve enracine dans la vie dela conscience, et Yom comorend enfin quelle te de sa lberte dinailference pour ve donner wn abjet clue, Ce pasrags de Vindéterming au determing, cette te Drise & chaque instant de su propre histoire dans Tuite {on sens nouvemy, est Ta pensée mime. « Louvre. de ‘esprit nesiste quien acte (2) >. Le resulta de Tacte Gate tention n'est pas ans son commencement. Sila tune 4 'Ro- zon ae me paralt pas plus rosse qua zenith, quand je la Fegarde In anelte ou travers on tobe de corton,on Be peut pas en conclare (3) qu'en vision libre aussi Tappa: Fence est invariable. empinisme Te eoit parce qu ns Foccupe pas de ce que Von vit, sis de ce que Ton dot voir ‘apres Limage sttinienne. Listellectaatsme le croit parce ‘awit déerit la perception de fit @apets les données Se la Perception « anaiptque > st altentive ola une en ele re- Drend som vrai diamtire spparent. Le monde exact, eniére- ‘ent determing, est encore pose d'abord, non plus sane donte tome ta eause de nos pereeptiony, mais comme Tear fin Fimmanente Se monde doit etre possible, i faut qui sit ( E. Sem, Betrpe sar phlosophischen Beavtndung dee Puychologie und der Geisteswissenschaflen, p38 8aQe 5) Valen, ntteducton fa pociae e at {@) Comune tt Atm, Sate sea it. 3. 40 PHENOMENoLOGIE DE LA PERCEPTION impliqué dans la premidre chauche de conscience, comme le ait st fortement La deduction transcendentale (1). Et c'est ourquoi ta hime ne dolt jamais apparalize plus gros Quelle nest a Thorizon. La réflexion paychologique, nous ‘blige au contraire A replacer le monde exact dans son ber feeau'de conscience, 4 ous demander comment (idee méme 4iu monde ou de la verte exacte est possible, 4 en ehercher le premier jaillissement a Ta conscience. Quand je regarde lUbrement, dans Tatlitude naturelle, les parties du champ nt les unes sur les autres et motivent cette énorme lune aThorizon, cette grandeur sans mesure qul est pourlant line grandeur, Tl faut mettre la conscience en présence de sa vie iréllechie dans les choses et Téveller & sa propre Distotre qu'elle out Te vral role de 1a téllexion Philosophique et c'est ainsi qu'on arrive & une vralethéorie ‘Be Fattention. inlelletualisme se propossit bien de découvrir par relferion ta structure de Ia pereeption, au liew de Texpliquer ‘par fe jeu combine des forces assovistives et de attention, Mais son regard sur la perception n'est pas encore direct On te versa mieux en examinant le role que joue dans son analyse la notion de jugement. Le jugement est souvent introduit comme ce qui manque d la sensation pour rendre possible une. perception. La sensaiion nest fomme élément reel deta conscience. Mais essiner Ia structure de la pereeption, on le fait en repase sant sur le pointllé des sensations. ‘L'analyse se” trouve ‘ominée par ectte notion empiriste, bien quelle ne soit res jue comme la fester une pulssance de liaison dont ele est Lintellectualisme vit de la refutation de Vempi Jogement ¥ a souvent pour fonction dannuler ta dispersion Possible des sensations (2). L'analyse reflexive sétabia en ‘Poussant Jusqu'a leurs conséquences les theses realise et fempiriste et en démontrant par Tabsurde Tantthese, M SD Ger sa ee a gh sa ems tua a gat Bek An hase eli Roe 8 Sony one tn are a tne «Secrest Ra ne sphatird ete ak bee oe Pa Hennes Satu ean! ite LW eATTENTION> ET LE ¢JUGEMENT> = 1 dans cette réduction & Yabsurde, Ie contact n'est pas néces Sairement pris avce les operations effectives de ia conscience. IL reste possible que la théorie de la perception, # elle part déatement d'une intuition aveugle, aboullsse par compen sation A un concept vide, et que Le jugement, eontre-partie dde la seasation pure, relombe & une fonction generale de Tialson indifférente f ses objets ou meme redevienne Une foree psychique décelable par ses effets, La celebre analyse ‘du moreeau de eire saute de qualtes comme Fodeur, a cove eur, et Ia saveur, 8 la pulssance dune infinite de formes et de positions, ql est, ell, au-dela-de objet persu et ne Génait que fa cire du physicien. Pour la perception, iw ‘2 plus de cire quand toutes les proprietés sensibies ont ispary, et eest Ia science qui suppose [a quelque matiere ‘qui se conserve, La cire « pergue > elleméme, avec sa Imaniére originale dexister, sa permanence qui n'est pas ‘encore Wdentité exgcte de la sclence, son « horizon inte- Fleur » (1) de variation possible seion la forme et selon Ia grandeur, sa couleur mate qui annonce la mollesse, sa mollesse qul annonce un bruit sourd quand je la frapperai, ‘arin la structure perceptive de Tobjet, on tes perd de vue parce qui faut des delerminations de Fordee prédseatit ‘pour lier des qualites tout objectives et fermées sur sol. Les Rommes que Je vois d'une fentire sont cachés par leur ccapeat et par leur manteau et leur image ne peut se peine fre sur ma rétine. Jg ne les vols done pas, je Juge quils sont Ia (2). La vision une fois defini & la maniere empiriste comme la possession d'une qualité inscrte par le stimulus sur le corps (3), la moindre illusion, puisqu’elle donne & (@) Of Hussent, Fifanrung und Ureit par exemple, p. 172 @) Deseanes if Mediation, « Je ne maniue pas de dite que Je oir des hommes tout de méine-que je is que Je vos de is Sire euendot ge vole de ete ent siten 6s Cae ix et des manteaus qui peavent couveie det spettes 00 des Bommes felaus gul ne se rernuent que par Fessort lis Je ge {Toe ce saat Ge vrais hommes 9, AT, 1X, 23. a) fel encore, le rele seinbie eater aux yeux : est pour- tant conclu dune apparence qui ne essemble aullement ® um Fell, est A savoir dune qilurence ene les apparences des memes choses pour chacun ve nos yes.» ALAIN. Quatry-ainte Ate chopilres sar esprit ot les passion, p. 13, Dilleare Ata Bid. 7) reavate 8 TOptlque phusiotoique de Hgts Thypothese de" constance est toujours sousentendue e100 Ie Igement s'intervient que pour combler les locunes de Vexplie fallan physlolonigue. Cenore iid, p28 «Ives ssser Ov 4 PINGNOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION Vrohjet des proprités qu'il n'a pas sur ma rétine, suftit & ‘lable que ta perception est an jagement (1). Comme fat deur your, Je devrais. voir Vabjct double, et st je nen pergls quan, c'est que Je construe & aide des deux images Plage d'un objet unique a. distance @).. La perception devient une « interpretation » des siznes que Ia. sensibilite fournit conformément asx stimuli corpores (8), une « My pothese » que Vesprit fait pour «-sexpliquer ses impress Zions » ). Mais auss le Jugement, inteodut pour expliquer Frexets de [a perception sur lee impressions fetiniennes, au lieu étre Vacte méme de pereevotr sasi de Fintérieur par tune réflerion authentique, fedevient wn simple « facteur » de la pereeption, charge de fournir ce que ne fournit pas le Gent pou et horton de fr, ue In ue aoa le ptsnte non big mas blestre, pat Vioerpostion des couches dr.» ila vale sol shen defait a vision bat son stimalus corporal fo par in possession ane qualte, cat alors elle peatmous ‘eager Ie bieuet non fn sistance ui est un rapport. Mats ela Seat pas pronrement Coldent, cesta-dte attste par fa cone UnedLa comclence, yosement, stonne de découvrir dans Ia*percepion de Ir distonce: der relations antrieures 4 toute ulmation, htstcalel, # toate conclusion. iraq poane adel eas Cea gue tes, eae seven bien me donner eee perception un montgte linaine er imtant ies apparences sur ong foie» Ava, id, pe 1 ‘dhe'Nous Yoyons les chet doubles parce oe nauk avons deuy secs ols novs ae faons. pay atcrtion'® ces. imagen doubictat'ce nest pour en irer dea contatssances concernant Jerdaience ov We wit Ge Fable unig que neds petcevons pat for mayen » Laawene Celores Lepns,p. 10. Een general + wet aut cherther Gabord.qvelln som les sensations eleaen: Gives gel apportienpent bl notre de esprit humala; fe corps Somali nous rerercate cele nate.» Tldy p, 75) — «Jal onwe elqfany dit Ata, qo ne out pes wielce ave Hos Jeon nous prescotent deox images de chague chose; suit Pourtont de ixer les peor sur on objet aster ropproché comme Ee'crayon pour que ics images des obs flelaney se dedoublent Eossldlo tGunleeningtan Choptre, pp. 2220, Cea ne proure pax quttes fassent oubles saparsvan On reconnalt le pre Bie ela ot de constance ght ese que tes Phenomenes core Febpondant aux impressions, corporelle coleat-doaneés meme Hau on ne les constate pas 6) c La perception est "anefnterpriaton de intuition ort nitive iierprtision en apparence immediate, mai em realle Touise par Fhaoitede corrgte parle raigousemeat Gu) 3, La sean, Gilbres. Leeots, p58. Ta ds ts. LPcATTENTION> EP LE = 43 ‘corps, — au lieu e'tre-une activité transcendentale, il rede= ‘leat ane simple oetivitéfogique de conclusion (1). Par 1a ous sommes entrainés hors de la réfexion et notis conse truisons la perception au Liew d'en réveler Ie fonctionnement propre, nous manquons encore une fois Toperation primor Giale qui impregne d'un sens le sensible et que présuppose {toute médiation logique eomme toite exbsalité peyehologi= que, Il en résulte que Vanelyse intelletualiste fit par Fendre ineompréhensibles les phenoménes pereeptifs quelle fst faite pour éclaizer. “Pendant que le Jugeinent perd sa fonction constituante et devient un principe explicalif, les mots de « voir », « entendre >, « sentir > perdent toute signification, puisque 1a moindre vision dépasse Timprese Sion pure et entre ainsi sous la rubrique generate du « Ju sgement », Entre le sentir et le Jugement, experience com- Mune faié une difference bien claite. Le jugement est pour elle une prise de position, il vise 2 connsitre quelque chose Ge valable pour moi-méme a tous les moments de ma vie et pour les autres esprils existants ou possibles; sentir, au tontraire, cest se remetire a Tapparence sans chercher & Ta posséder ot Aen savoir la verte. Ctle tstinetion s'etface dans Tintellectualisme, parce que le Jugement est partout fi atest pas la pure sensation, c'est-bdire purtout. Le temo ‘guage des phénoménes sera done partout recuse. Une grande Botte de carton me parait plus fourde qu'une petite bolle faite du méme carton et, A men tenir aux phénomencs, je dirais que je a sene d'avance pesunte dans ma main. Mais Vintellestualisme délimite le sentir par action sur mon corps d'un stimulus réel, Comme ie ir n'y en a pas, it feu 4ra'done dire que la bolte n'est pas sentie mals jusée plus Tourde, et cet exemple qui parsissait fait pour montrer I Dect sensible de Vision gert au contralre a montrer qui B'y a pas de connaissance sensible et que Von sent comme Ton juge (2). Un eube dessiné sur le papier change dallare selon qu'il ect vu d'un edte ot par dessus ou de Tautre cbt6 ft par dassous. Mme si je sade quil peut étre vu de deux, fagons, il arrive que la gure se Fefuse a changer de strucr ure el que mon savoir ait & altendre sa réalisation intale tive, fel ogeore on devrait conclure que juger nest pas ppercevolr Mais alternative dela sensation et du jugement blige & dire que le changement de la figure, ne dependant (Df pan exemple Atay, Quetresingtan chopltee, p18 ¢ La elie est « pens, conch, juge oa comme on woud dire > “a) tats, Guniresingtun chaplires: pT 44 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION pas des «éléments sensibles >, qui, comme les stimuli res Tent constants me peut dependrs que d'un changement dans interpretation et qu'enia «la eaaception de Vesprit modi= fe Is perception meme » (1), « Vapparence prend forme et sins a commandemeat (8). Or su fon vat ce gue Ton Jose, comment distinguer la peresption vraie dela Der~ fepton fausse? Comment poutratcon dire apres cela que Thallueine ou te fou evoient. voir ce quits ne voient point» G) POU sera ta dilrence entre « voir» et « eroire {on wit » 781 Yon répond que Chomme sain ne juge que apres dev siges sutfisants ef sur une malirepleine, cst done quit a une diférence entre le jugement motive de Ta Perception vrai tle jugement vide dela pereeption fausse, Treommne a diference ment pas dans la forme du Jogernent thais dans le texte sensible gull met en forme, Deeevolt {ins fe plein sens du mot, qui Foppose f imagince ce nest ban Suen, Cet sls an sans tutaent au sonable avant Tout juseient. Le phenomene de la perception vrae offre fone ue sieation nberente au signet e dont fe jee Sent s'est que expression facitative. Lintlletualsme ne Deut fire comprenee ni ce phénomine, ak Palleus Peni Tition quen donne Fillion, Plus géneraement it est avea iatence et de coexistence des objets le‘champ vsuel st en rele ies lignes prnetpaes incinées Tune sur autre: Lintllec: Italisine ramene le phenoméne & une simple ereur = tout ‘lent de ceque Je fais interven es gues aur et leur Fano Se ighs pine 28 ey de compare x Tignes principales sles-mémes. Au fond, Je me trompe sur Ii consgne, et je compare les deux ensembles au lieu den Comparer les eitments principaux (4) Il resterait & savolt Dourauol je me trompe sur la consigne. « La question 3e- Beal simposer :eomment se fitil qu soit a difielle dana Tillusion Ge Zollner de comparerisolément les droites més res qol-daivent fire comparées selon Ta consigne donnee ? Diou vient quelies refasent ainsi dese loenerséparer dea Tignes surilaires (6) ? Il faudralt reconnaltre quen rece- (Q) Lacnenu, Ctebres Lecons, pp. 182 et 128 hearse totaly. 3 6) ete, ar aun, Sting dey Bene 8 @ Cf par exemple Lasstext, Clébrer Legon, G) Kuen, Ueber unbemerkle impfindungen und Utell stautchangen, p. 69. LeATTENTION> EP LE 45 vant des lignes ausiliates, 1 lignes principales ont cesst ‘etre des paraldles, qutties ont perdu ce sens-a pour en facquérir un autre, que es lignes suiliares importent dat Tigure une signiication nouvelle qui y tralme, désormais el ne peut plus en étre detachce (1)..Cest cette signification fdherente A la figure, cette transformation du Phenomene ‘Qui motive le jugement faux et qut est pour ainst dire der Hire Tul Cest elle en méme temps qui rend un sens a mot « voir » ex dog du jugement, au dela de la qualité fou de Vimpression, et fait Feparaitr fe probleme de la pet ception. Sion convient dappeler Jugement toute percep- tion d'un rapport et de réserver le nom de vision 4 Timpres: Son ponctuele, il est sur que Tillusion est-un jugement, Mais Cele analyse suppose au moins idealement une couche impression ot les lignes principales. seraient paralleles comme elles 1e sont dans Te monde, cesta-aire dans le mic Tiew que nous constituoas par des inesures, — et une ope zation seconde qui modife les impressions en faisant inter- Wenir les lignes ausiliaires et Tausse ainsi le rapport des Tignes principales. Or, la premitre phase est de pure conjee: tre, et avec elle Le jugemtent qui donne la seconde. On cons- truit Pilusion, on ne la eomprend pas. Le jugement da te sens trés général et tout formel explique la perception Yraie ou fausse que sil se guide sur (organisation sponta: he ef sur Ia configuration particulre des phenomenes. It fst bien vral que Illusion eonsiste A engager les elements principaux dela figure dans des relations auxiiaires qui Brisent le paralielisme. Mais pourquot le bisenteles ? Pourquoi deux droites jusque 14 paralleles eessentelles de faire couple et sonteles entrainges dans tine postion oblle que par entourage immédiat qu'on leur donne ? Tout 86 basse comme si elles ne faisaient plus partie du méme mon- de. Deux abliques vertables sont situges dans fe meme espace ‘gui est Tespace objecif: Mais eclles-ei ne s'nelinent pas en Acte Tune sur Vautre, i est impossible de les vair obliques Sion les fixe. Cest quand nous les quitfons du regard qu’ les tencont sourdement vers ce nowvesu rapport lly 4 la, en esa des rapports abjectts, une syntaxe perceptive qui s'ar- Korexs, Peychologie p 583 :« On est tenté de dice: fe «oldu rectangle est pouriaat blen un trait — Aas un tral ‘sole emme phenoméne et sss comme élément fonctionael et Bure chose que le ete aun rectangle. Poor nov borner ame Dropriet, le-eoté dun reetango a Une face inérieure et une ace exttieure, fe trait ole par contee a deux faces sbsolte ‘Bent Equivalents.» 46 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION ficule selon ses résles propres: 1a rupture des relations lanciennes et Teteblisement de relations nouvelles, Te jue Gement, wexpriment que le résultat de cette opératlon pro- fonde et en sont lo constat figal. Fausse ow vraie, c'est ins que la perception doit dabord. se conslituet pour {gu'ane prédieation soit postibl. Il est bien vrai que la dise fance d'un objet ou son rellet ne sont pas des proprietés de objet comme sa couleur ou son poids. Hest bien rat ‘que ce sont des relations insérées dans une configuration ensemble qui eaveloppe dailiours le polds et 1a couleur ceuxemémes. Mais il mest pas Vrat-que estto configuration Solt consteuite par une « inspection de Vesprit>. Ce serait ‘ire que esprit parcourt des lipressions isolées ct d&- feoutre de proche en proche Te sens du tout, comme le sa- Sent détermine les ineonnues en fonction des données da Drobléme. Or iet les données du probleme ne sont pas anté- Fleares sa solution, et ln perception est Justement cet fcte qui erée d'un seul coup, avec la constellation des doa nées, le sens qui les relic, ~~ qu non seulement découvre Iesens gi'ees ont mais encore faltqurelles alent un sens. Test veal que ces eritiques ne portent que contre ies debuts de Tannlyse reflexive, et Tintelleetuallsme pourrait ‘épondre qu'on est bien obligé-de parler d'abord le langage 44a sens commun, La conception du jugement comme fores péyenique ou comme médiation Togique et la théorie de la Deteeption comme « interprélation »,— cet intelletualisme des paychologues — nest en effet qu'une contre-partie de Tempirisme, mais i prépare une prise de conscience Véri “inble. On ne peut commencer que dans attitude naturelle, avec ses postulats, jusqu’a ee que Ja dislectique interne de ‘ees postulats Tes détruise. La perception une fois comprise comme interprétation, 1a sensation, qui a servi de point de ‘epart, est definitivement dépasse, toute conscience pereep- tive élant deja au dela. La sensation nest pas sentie (1) et Ja conscience est toujours conscience d'un objel. Nous ar- rivons A la sensation lorsque, reechissant sur nos percep- tions, nous voulons exprimer quielles ne sont pos notre euvre sbsolument. La pure seasation, define par Vaetion ‘des stimult sur notre corps, est Ie effet dernier > de la feonnaissanee, en particulier de la connaissance sclentinque, et cest par une lluslon, @ailleurs naturale, que nous ‘meltons au debut et fa eroyons anléricure & 1a. conn (@) © A val dire ta pore improssion est congue et nom pas fd Laanaw, Célebres Legon, Pe 1. L¢ATTENTION> ET LE ¢JUGEMENT> ince. Elle est Ia manidre nésesssire et nécessairement rompeuse dont un esprit se veprésente sa propre Kite foire (1). Bile appartient au comaine du constitue et noo ‘pas. Tespritconstituant. Cest selon le monde ou selon Popinion que ta perception peut apparaitre comme une in- terprétation. Pour la conscience elle-méme comment ser tlle un raisonnement puisqu’il n'y-a pas de sensations qui Dulseent Iai servir de prémisses, une interpretation ‘pulse qu'il n'y a rien avant elle qui soit & interpreter? En méme temps’ qu'on depasse sinsl, avec Vidée de sensation, celle rune activité simplement fogique, les ebjections que nous faisions fout a Vheure disparaissent. Nous. demandiong ce que cest que voir ou que sentir, ce qul distingue da concept elte connaissance eneore prise dans son objet, inhérente fun point du temps et de Mespaee. Male la reflexion mone tre qui n'y ali rien & comprendre, Crest un fait que Je me crols d'abord entouré par mon corps, pris dans le tends, situé ict et maintenant Mas chacun de ces mots quand J Fulléchis est dépourvu de sens et ne pose done aucun prow bitme' mvapercevraisJe eentouré par ton corps > st Jo n'élais en Jui aussi bien qu'en mol, i je ne pensals mole ‘mime ce rapport spatial et néchappais ainsi & Tinhérence au moment méme ol je me la représente? Sauraitje que Je suis pris dans le monde et que 'y suis situ, st 9 élals Stas vraiment pris et situé? Je me bormerais alors a. de i je suis comme une chose, et pulsque Je sais oi Je Sus et me vois moi-méme au milieu des choses, c'est que Je Suis une conscience, un étre singulier qut ne réside nul Dart et peut se rendre present partout en intention. Tout {e qui etiste existe comme ehose ou comme conscience, et it aly a pas de miliea, La chose est en un liea, mais Ia perception n'est mulle pat, car si elle état situde elle ne ‘pourrait faire exister pour ellerméme les autres choses, pulse Gu'elle reposeralt en soi A In maniére des choses, La per cxplion est done la penste de pereevoie. Son incarnation offre aucun caractére positif dant ity at 8 rendre comple @ < Quand nous aous seauis cette notion, par Is connale- sance “‘sientiique et par 1a reealon, It'aous semble que ful est Tetfel dernier de Ia connaisance, 4 savoir quills 4 Bei te rapport dun Se soe iy ales en en rai Commencement; ie cest ia ane ilision, Cette Idse da temps, Dar laquelle nous mous representons Vantrioits de la seD8s” fiom par rapport Ala connalssanes, est une onstruction de expels 1a. tela 48 PHBNOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION 4 son ecotté n'est que Tignorance ot lle et dellemméme, Ehiialyge relexive devient une soctrive purement regres: five, sclon laquelle foul. pereepion est Une fatelleston fuse, tole determination one negation. Eile supprine dash tous [es problemen sout un el de som propre come iheneement. La fnitude, une pereepion ul me donne, nme dist Spinosa, des « consequences sans premisses > renee de fa convcience hun point de wae, tout se a: mene hon ignorance de molaméme, 4 mon pouvoir tout ‘eglif de ne pao refeeir, Mais celle ignorance & son tour Comment entle possible? Repondre quelle west jamais, ce Serait me supprier comme pllosophe ul cherche. Aucie Pinlosophle ne pet gnorer Te probleme de a faitude sous eine de signorer elleméme comme pilosopbie, aucune ‘fatyse de la pereeplon ne peut ignores la perception comme Dphesomne original sous pene de sgoorerellezméme com= Ine analyse, tia pensée ite que Yon découverat fount tents 4 ta'pereepion ne serait pas le pls haut point de ‘hnsGience, mala coataire une forme dinconseenes. Le ‘mouvement de lesion pasneatt le but nous transport fait dun monde igs ef déerming A une conscience sans Tssure, alors que Fabjet pergu est animé dune ve secrete Lrue'la perception comme unilé ve defait tse Feta eans tse: Nowe aaurpms qrune esenceabstrate dela consclene etait que nous naurone pas aul le mouvement effect per logue ele resaisit chaque moment ses demarches, les Eoutrcte ef es fixe enn obictdentiable, passe peu pet hue voir > ue savoir > et obtient unite de sa propre vie, Noas Wwaons ‘as allah elt dimension eonstae ‘ous remplagons part sul sbsolument transparent Punt Pleinedeavconscience et par uno pensés eernelle «art ‘Riche > qu fll surge un sons dana le eprofondeurs dela fature 9 La peas de conslence inteletualiste ne va pas Iusqua cette Nouffevivante dela peceplion parce qu'elle Siete fea conitons qui Ia rendentpousble ou san ese {elles elle ne serat pat au lew de dévoller Topération gu IR read aetuele ou pat lagu cle se contitue, Dans la per= feption effective e prise delat nissan, avant toute pax fole le sige sensible ev aa sigaiation ne sont pas mma {dtsiement separabies. Un cbjet est um organise de cour leurs, codeury de sons, c'apparences tactile qut se sym olsct et se todident Tun Fautre et saccordemt Yun. vee Thule selon ume logique relle que fs scence a pour fone= tion ceaplcter et dont lle eat blen loin d'avoir acheve Tanalgse A Vegard de cre vi pereeplive, Tintllecwalise LPeATTENTION> ET LE ¢JUGEMENTS 49 fst Insuffisant ou par défaut ou par exets : iL évoque & fitze de limite les qualites multiples quit ne soat que Tene elope de Tebjet, et de Ii il passe a une conscience de objet qul en passéderait la loi ou le seerot et qul de ce fait Gterait sa contingence au développement de Vexpérience et ATobjet son stgle perceptit. Ce paseage de la these AT'anti these, ce renversement du pour au contre qui est le procedé constant de Tintllectuaisme laissent subsister sans change iment le point de départ de Tanalyse; on partait d'ua monde fen sot qui agissait sur nos yeux pour se faire voir de nous, ‘on a maintenant une conscience ou une pensce da monde, mais la nature méme de ce monde nest pas ehangée + il fst toujours defini par Textérionte absolue des parties et Seulement doublé sus toute son élendue d'une pensée qui Ie porte. On passe d'une objective absolue & uno sub- Jeclisite absolt, mais cele seconde idue vaut juste autant aque la premicze et ne se soutieat que contre elle, cesta dire par elle. La parente de Liatellesivalisme et de Teme Pirlsme est ainst Beaucoup moins visible et beaucoup plus rofonde qu'on le erolt Elle ne tient pas seulement & la Sufiotion ‘anthropolosique dela seasation dont Tun et Trautre se sert, mais ivce que Tun et autre garde Vattitude naturelle ou dogmatique, et 1a survivance de la sensation ans Vintellcetualisme n'est qu'un signe de ce dogmatisme. Lintellectualisme accapte comme absolument fondee Pidée dda vrai et Fide de Vétre dans lesquelies suchbve et se ré- sume le travail constituti de la conscience et sa reflexion Prétendue consiste & poser comme puissances da et tout fe qi est nécrasaite pour aboutir a ces idées, Latitude aturelle en me jetant au monde des choses’ me donne Possurance de saitie une récl > a delh des apparences, le'e val > au dels de Uillusion, La valeur de ees notions nest pas mise en question par Vintliectualisme + il ne Frgit que de contérer A un fatarant universel le pouvoir Ge reconnaltre cette meme vérilé absolue que. le rear Iisme place nsivement dans une nature donnée. Sans doute Tintellectualisme se présente Cordinaire comme une doe frine de la science ef non comme une doctrine de Ta per- ception, i erolt fonder son analyse sur Vépreuve de la vé= Fie athématique et non pas sur Tévidence naive du onde * habemas idenm deram. Mas en realte je ne sae fais pas que Je posséde une idee vroie si je ne pouvsis par Ia memoir. relier Tevidence présente celle de Tinstant Eeoule et, par Ia. confrostation de laparole, evidence eA celle dantru, de sorte que Tevidence spinonste 80 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION résuppose celle du souvenir et de Ia perception. St Ton ‘cut au contrsze fonder ia consituion du passe et celle tri sur toon pouvoir de reconnaite la vente ntinseque de on supprime bien le probleme dreutrul et eetak da onde mals pate qu'on reste dans Fate natorale aut {es pread pour donnes et quon otis les forces de a cet tude naive Car Jamal, comme Descartes et Paseal Yont va, jen puis coincider 'on seul coup avec ta pure penste qul Tonsistue uneidée méme simple, ma pense clare et dstincte Se sert toujours de pensées déja formées Par mol ou par utr, et se ie Aman memoirs cestaive a la nature di ‘mom cept, ou A la miemoire de Ia cemamunauté des pene Sours, Cestardire 8 Vesprit objectif, Prendre pour ecorde {que nous aoone tne ie vale, est bien erere a Ia pereep- tion sans eritique. Lempivisme restait dans Ta eroyaiee aby flue an monde comme totale desevenementsspatio-tempo- fels el teitait a conscience comme un canton de ce monde. Lanslyse rtlexive rompt bien avec le monde en sol pul fAvelle fe consitue par operation de In conscience, mais Elie conscience consituante, au lieu date saiste directe- iment, ext construite de manlére A rendre possible Tidée d'un Eire Absolument dsterminé, Ble et le cortlabt d'un wnl= ‘ers le sujet qui possédeabsolument acheves toutes tes c00— Talssonees dont otre connatasance effective est Tebauche: Crest qu'on suppose effctue quelque part co qui n'est Dour Tous quen ftention : un sgntme de penstes absolument ‘rai capable de coordonner fous les phénorabnes, un geome {tal gui endo saison de toutes les perspectives, un oblet par fur lequel ouvrent toutes les subjectives Ine faut rien de oinsvque cet ebjetabsolt et ce sujet divin pour eearter la Ienace du malin genie et pour nous garantir Ta possession delice vrai, Or ity bien un ace humain qu d'un seul oup traverse tous Tes doules possibles pour sinstaller en Dene verte cet acto eit la perception, au gens large de Gonnsisance des exlstences. Quand Je me mets & pereevole fete table, je contacte risolument Tepaisseur Ge durée Coutge depats que je ls regarde, Je sors de ma vie indivi dvclle en sasisant Lobjet comme abjet pour tous, Je reunis done dun seul coup des experiences concordantes mais di- {elntes et separtes en plusieurs potns du temps et en pur Airs temporal, Cet acte dist qui repli ay carur da ‘camps, a fonction de éterilespinotisteecte'edoxa oriet= faire > (0), aous ne reprochons pas & Fatellectualisme de ) Hessen, Erfakrung und Urtel, par ex. p- 891 Le ATTENTION SET LE ¢ JUGEMENT> 51 bik done ied es otek ae get Fou pane eee cata reyrr prt Fecal kin gritos theater era stigeecta cae tomas So Erde cee reo ase monde meemsdie a Maeve tcsta ieee aactsmbat cone he gece condo Tomah ea gore ae migra ta ie tes fag ic men, SS eter bce ater era ue de seco cae ae oe st Fee Siar ee cman a lp re feoiete eat pepe eaeeaa 2 PRENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION séalise par anticipation tout le savolr possible au-dessus du fnferme ta réflexion dans ses résultats et ane vméne de la fnitude, peut-tre n'est-cc encore Hi guiune earieature de Tintellectualisine, Ia réllexion selon Je monde, la vérité vue par le prisonnier de Ia caverne qui prifere les ombres auxquells 3 est accoutumé et ne com pred pas qu’elles dérivent de Ia lomiere. Peut-tre n’avens- hous pas encore compris la aie fonction du jugemment dans Ja pereeption, Lianalyse du morceau de clre voudralt dite, ‘non pas qurune raison est cachée derridve lanature, mais que Jn raison est enracinge dans la nature ; I'« inspeetion de esprit > ne serait pas le concept qui descend dans la nature, rats Ia nature qui séleve an concept. La perception est un Jugement, mais qui ignore ses raisons (1), ce qui revient & dire que Pobjet percu se done comme tout et comme unite avant que nous en ayons sasi la Toi intelligible et que Ia tire n'est pas originairement ane étendue fleuble et muable, En disant que le jugement naturel n'a pas « lois de penser et considérer aucunes raisons », Destartes fait comprendre ‘Que sous Te nom de Jugement il vise la constitution d'un sens du percu qut n'est pas antérieur Ala perception méme et semble sort de Tui (2). Celle connaissance vitale ou eette «inelination naturelle qui nous enseigne union de Tame et du corps, quand Ia lumitre naturelle nous en en- seigne la distinction, it paraitcontradietoire de la garantie par Ia véracite divine qui mest autre chose quo la clarté Tatrinséque de idee ou ne peut en tout cas suthentiquer ‘que des penstes évidentes. Mais la philosophic de Descartes onsiste peut-étreh assumer eette contradition (3). Quand Descartes dit que Veatendement se connait incapable de ‘connaltre union de Fame ot du corps et Iuisse dla vie de la onnaltre (4), cela signie que Tacle de comprendre so TD < (a) je rewarquais que les jgerents que ae faire do ‘ces objets se formalent en mol evant que Tease Ie loise de peter et consrer aucunes les faire> Vi" éditation, 1) ‘Biegbeth 28 fan 1643. AY I, p. B00 et sulve (Bota. Le ATTENTION SET LE ¢JUGEMENTs 88 ‘donne comme réfleion sur un irrNéehi qu'il ne résorbe at fen fait ni en droit, Quand je retrouve la structure intelligible fu morceau de cire, je ne me replace pas dans une peosée ‘absolve a Végard de laquelle ne serait qu'un résultat, je me Ie eonstitue pas, je le re-constitue, Le « Jugement naturel > rest autre chose que le phénoméne de la passivte, Cest {oujours A 1a perception qu'l appartiendra de connaitre la perception. La réflexion ne stemporte jamais elleméme hhors de toute situation, analyse de Ia perception ne fs pas disparattre le fait de la perception, Peceéte du perga, Miohérence de ta conscience perceptive & une temporalié et une locaité. La réflexion n'est pas absolument transpa- rente pour elle-mesme, ans une fie Jallt'et Sofie toujours & moi comme un don de natu ‘Mais sl Ta description de Tirrénéent reste valable aprés la séflexion et la VI" Méditation aprés la seconde, réciproque- ‘ment eet irréféehi Iuiméme ne nous est conti que pat la ‘éllexion et ne doit pas étre post hors delle comme un ferme inconnaissable. Entre moi qui analyse la perception ct Te mot percevant, ily a toujours une distance, Mais dar Tacte concret de réficsion, Je franchis cette distance, Je prowve par le fait que Je suis eapable de savoir ce que Je pereevats, Je domine pratiquement la discontinuté des dei Mot et Ie copito aurat finalement pour sens non pas de révéler un constituant universel ou de Famener la pereep= fin 8 intellect, mas de cnstatr ce fal dea rfeaion aqui domine et maintieat a la fois Fopecite de Ia perception. Ir serait bien conforme & la résolution eartéslenne o'avole alnsl Ideatifé Ia raison et Ta condition humaine et Ten peut Soutenir que la signfieation derniére du cartésianisme est li. Le sont AV horizon de Ja pensée cartésienne, reste 4 savoir s elle les a prises pour themes. Or il faut reconnaitre qu'elle n'aurait pu le faire {gwen se transformant profondément. Pour faire de la par~ ception une connaissance originare, il aura fal accorder ‘Ha tnitude wae signification positive et prendre au serieux fette €lzange phrase de la IV Méditation qui fait de moi ‘Cun milieu entre Dieu et le néant >. Mals ti lenéant n'a pas de propridtés comme le lalsse entendre la V Méditation et ‘comme le dira Malebranche, s'il nest rien, cette definition du sujet bumain n'est qu'une manitre do parler et le fini n'a Hien de posit. Pour voir dans la réflexion un fait eréateur, lune reconstitution de Ia pensée écoulée qut n'éait pas pre- formes en elle t pourtant la détermine valablement parce ‘quelle seule aous en donne idée et que Te passé en soi est [Pour nous comme sl neta pas, —il aurat fallu dévelop- per une latultion da temps & laquelle les Meditations ne font Qvune courte allusion. « Me trompe qui pourra, st est-ce {Gul ne saurait faire que je ne sois rien, tandis que Je pen~ Serai Etre quelque choses on que quelque Jour I sou vrat que Jerate jamais £1 dant vrat maintenant que je ats » (1). Lrexpérience du présent est celle d'un etre fondé une fois (Hit aattotion AT IK, p. 28. Le eATTENTION> ET LE 85 ‘pour toutes et que rien ne saurait empécher é'avoir 646, Dans Incertitude du présent ily a une intention quien depasse la présence, qui le pose d'avanca comme un « ancien present » Indubitable dans la série des rememorations, et Ia perception comme connaissance du présent est Ie phénomtne central ‘Gal rend possible Munité du Je et avec elle Tidbe de Vobjece vite et dela verte, Mais elle vest donnée dans le texte que seomme Pune de ces évidences iresstibies en fait seulement ft qui restent soumises au doute (1). ‘La solution carté= Senne nest done pas de prendre pour garante dslleméme Ia peaste humaine dans sa condition de fait, mals de puyer A une pensée qui se possede absolument. La. cone ezion de essence et de existence n’est pas trouvée dans expérience, mais dans Tidée de linfnk. Nest done veal en fin de compte que analyse réflexive repose tout entive sur tune idée dogmatique de etre et qu’en ce sens elle n'est pas tune prise de conscience achevée (2). () Au mbne tite que 2 ef 3 font 5, Toit {@) Selon sa igne propre Tanase riteaive ne nous fait pas revenir ie subjectirie tatkeniqe; ele nous eache te nad ‘lal dela eoasclence percapive parce quelle recherche les come Akions de possbute de Tete abofument déterminé et 26 lance {emer par eate pacuo-tidence de Ta thélogte que fe neant ‘eat rea, Cependantfes philosophies" qo Yost praiquée-ont foafours sent qail y avait 8 chereher mu-desrout deta cons: lence sbsolue‘On vient dete vote en ce qu conterme ‘Des: ‘artes Om le mobtrerat uss! bien ea ee qui eonesrne Lagbeat Alain, analyse réfexive, condute A son terme, ne devrait plas Jalscer subsister du edt du sujet fun naturent universe! pour Jequel existe te sthiae de Feapétience, y compris mon corps fef'moe mol erapiriqu, relies au monde’ par ies ois de la ye Sique et de In peychopbysiologe, La seqstion que nous cont. trulions comme Te prolongement « psychiaue Ges excitations sensorial tappsrlient trigemment pas sa patra univeret oti ile dae genta de fespit Gt oe te butane pee ‘Sontond Ter deax Mol. Pourtan, st nous sorames cet esprit ab: lu, anus stoi, etal ren ne novs stpare a monde raha Te mighempiriau est const par fee transcendental et Bee ‘love devant Tut, nous devrions en percer Jour Yopacte, on Ee roulbes comme ferent nie ct eacre mina ir fon; la percep anormate > quaucin savoir ne Dest fare Gisparatee Craotaad, Celebres egona, pp. T6169. On peat fen aire (da ibia que Pitusion et fr perception tot em fibre sont en decd de 1s vérté comme de Terres Cola ne N00 86 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION Quand Tinteleetualisme reprenait 1a notion naturaiste de sensation, une philosophie état impliquée dans cette A résoutre le probitime, pulsqul est alors de. savole comment un expelt peut tire en degh de la verte et do Ferrear. ‘Quand "nous sentoms, nous raperceyons pes notre sensation Se nobel oastiedane on fac Be eats pychon uytslgigaes: Nous avons pas la verte dela sensation. ‘Rous ne'tommes pas en face dt monde veal « Cest in met Ses individas ily a one aatre senuble dans laquelle quelgu hose ne resule pas de Factlon da iles. Stout dans lo nature enable taitcoumie A Ia acest, sy avait pour nous un SBosiore de seat gui erat in vrai, at & chaque Instant notre Manltre de senfir Tesdlalt dy monde extérear, nous ne. sear Uisions pas» (cdlbres Leon, p10) Aina le senile appar Hient par fordre du eonstte, fe Jee le trouve pes devant fol ‘Uploye,t eshappe A son regard, Iles comme ramassé deriere ub ity tat comme ane epaiseur oa une opacite qui rend possi bie trent, it doimite ue zone de subjectivité ou de solitude, i nous reprizente ce: qol est e avant Tesprit, en évogve ia Balssance et il appelle uve snalyse plos profonde qul elaine. at le gantalope de Is loggue>- Lesprita conscience de 01, ‘Comme « fond» sur cette Natore: ly a done ne daletique ‘Ge"nature et da naturant, dela perception et du jogement, a ‘cours de laquelle leur rapport se renvese ‘Le meme mouvernent se trouve chev Alain dans Tanshyze de ta perception, On sait quan srbre appara! tulours a ‘qua bomme, mime sil est tr dogs de rool ut proche, Je suis tent de dire qu ¢ Tel encore, cest un Jogement gut agrandit Tobjet. Mats examinons plus attetive: ‘ent objet est point chanat parce qurun objet en iubmtme jacune grandeur la grandeur est toujours compare, et sins I grandeur de ces Geax objets et de tous les objets forme ut foaf indivisible et reliemen sans partes; les grandeure sont Sees enzemble, Par ou Ton volt qu'il ne fat pas confondre Tes ‘hoses msterieies, toujours sipardes ot forindes de partes ex fisieure les unes'sux autres, st Ja penste de ces choses, dans ‘aucune division ne peut dire rece. St obscure ave soit fester A penser, reloneria au passage, Ea un stn: et considertes ‘comme matéricles, les choses sont divides en parties et Tune fest pas auite; mals en sens el considiedescomine Ges pet ‘Shors tne Inspection de Tespit got ls paveaureat ct qu emineralt Tone en fonction de Veutre ne feral pas la wate Asbjectiité et ermprumterit encore trop aux choses constdires omme en sol Le perception me conchit pas te grandeur de Farbre de celle de Vhomme on In grander de Thome de cele ‘¢ATTENTION> ET LE cJUGEMENT> 87 dtmarche. Résiproquement, quand la psychologic élimine defnltivemeat cette notion, nous pouvans nous altendre A {rouver dans cete reforme ramones d'un nouveau type de rlllesion, Au niveau de la psyehologe, la ertique de «bye pothtse de constance > sgnifie seulement qu'on abandone fe jugement comme faceur explictif dans ia theore de le Perception, Comment prétendre que la perception de ln ist tance est conclue de Ia grandeur apparente des objets, d Ia depart es image relieaen de Haconmedaton iu erstalin, dela convergence des yeux, que la perception Aurelie est conciue dela onferenceeatre nage que fourit Tit doit et celle que fournlt Trl gaushe, plsque, si nous nous en tenons aux phénoménes, aucun de ces « snes > Hest clairement donat Ala conscience & quil ne surat 7 voir de risonnement 1a ob manguent les prémisces ? Mais fettecritigue de Vintellectoalime ven atten que i vulgar Fisaion chez Ie paychotogues. Bt, comme Vinkslectualame Iubméme, lle doit tee transporte sur le plan de Ta née Aleion, ot fe philosophe ne eherehepivs 8 explique la per- ception, malsia cotneideravee Toperation pereplive et Na comprendre el, la ritique de Vrypotheae de constance ree ‘Ele que la perception nest pas an acte dentendement. I Sufi que Je regarde un paysage latte en bs pour ny pus Hien reeonnaitre. Or le «haut» et le-e bas » wont au segard de Teatendemest qu'un sens relat ef Fentendement ne sae ‘alts heurter comme A ua obstacle absola orientation da Daysege. Devant Tentendement, un earné est toujours Un 4e Varbre, nl Tune et Caure du sens de ces deux objets, mala tiie fait tout Te fois: In grandeur de Farbre, elle de Phone, ft icur signidestion ‘Sement Daysege ob tous coezioent, On entre insi dans Fanslyse de co {ul reed possible is grandeur, et plus geéralement Is fel Su les proprictes Salsable (bids p. 29). Cest que Tansiyse rélexive. devin plus Groltement” consciente “delle-mims comme” anciyse ‘Ble sapercoit que avait quité son objet In perception: Et econnalt dertire le jogerent quelle svat tus Gn eyidence, une fonetion plas profonde que Tul et gut Ie rend possibie, elle re trouve, en avant des choses les phénomnes, Cest ett fonction (gue les psychoogues ont en Yue quand il parent dune Gest: iu paysoge, Cest la description der phenoménes quis Fappelont le piosopbe, en lee separentstictement du monde shjectt constitu, dans des termes ul sont presque ceux d’Alaine 88 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION carré, qu'il repose sur I'une de ses bases ou sur Yun de sea Somuiels. Pour Ia perception, il est dans le second cas & elne reconnaissable. Le Paradoze des objets aymétriques ‘Spposait au fogielsme Toriginalite de Teapérience. pereep+ tive, Cette idée doit etre reprise et généralisce Il y a une signification da pergu qui est sans éguivalent dans Punivers 4e Fentendement, un milieu perceptit qui n'est pas encore Ie ‘monde objectif, un étre perceptif qui s'est pas encore etre Gétermine. Seulement, les peychologues qui pratiquent 1a Aescription des phénoménes n'apergotvent pas Wordinaire la Dportée philosophique de leur methode.Iis ne voient pas que Teretour AV expérlence perceptive, si cette réfarme est conse ‘quente et radicale, condamne toutes les formes du réalisme, est--dire toutes ies philosophies qui quittent la conscien etprennent pour donné lun de ses résultats, — que le ver fable defaut de Vintlleetualistae est justement de prendre ‘pour donné Vunivers déterminé de la science, que ce repro- the s'applique a fortior! ala pense psychologique, puls- ‘quelle place la conscience perceptive au miliew d'un monde {out fat, et que la critique de Vhypothése de constance, st elle est conduite jusqu'au bout, prend la valeur dune véri- {able « réduction paenoménologique » (1). La Gestaltheorie aabien montré que les prétendus signes dela distance — la ‘grandeur apparente de Vobjet le nombre d objets interposts entre Ini et nous, In disparité des images rétinlennes, le ‘degré accommodation et de convergence — ne sont expres- stent connus que dans une perception analytique ou Fele- cle qui se détourne de Tobjet et se porte sur son mode de présentation, et qu’ainsi nous ne pastons pas par ces inter- Iéalaires pour connaltre a distance. Seulement ele en con ET LE CJUGEMENT> = ‘quand il eroit luimtme tourer les yeux vers Ia gauche, ‘Gest, dit tn psychologleclasiquey que Ia perception sone: Vail ext cense basculer vers la gauthe, et comme xpendant les mages riniennes ont pas bouge faut que Je paysage it glise vers Ia euuche pour les mantentr leur place dans rl. ba Gestlttheore fat comprendre que Ia Perception de la‘position des objets ne passe pas Par le dé {our dune conscience expreste du corps rjene sais aucen moment que ie age on rests Inmobis sri ne Je vols directement le paysage se déplacer vers Ta gauche, Mais a conscience ne te borne pas & recevoir tout fait un PRnuméne uo ogendreraent hor le dex esa Dhystologiqucs. Pour que ilasion se prodsise il fact que i Buje teu Fintention de regarder vere la gauche et quit alt Dense mouvoir son ee, Lilusion touchant Te corps propre Entraine apparence da mouvement dans Tebjet Les mou ents du corps propre sont naturellement invests done elaine siguication perceptive ls forment avec les pine. Innes exterieurs un Systeme si bien he que la pereetion {stereure «tient compte > du déplacement des organce per= elif, trouve en eux sinon Texpication exprese, da moins Je'molf des changements intervenus dans fe spectacle et Deut ainsi les comprendre sssitot Quand j'ai Vintenion de Fegarder vers a gauche, co mouvement da regard porte en Iai comme sa tradition naturelle une oscillation de champ ‘isuel es objets restent en place mal apres avoir vibe Tn insiant. ett consequence ies pas apprise ele fat Pare te des montages naturels du sujet payeho-phgsiaue, elle ex, ‘hous le verrons, une annexe de notre « sznema corporel >. tlizest Ia signfcation immanente un déplacement Ge e- gard >. Quand ele viet A manguer, quand nous avons Com Seienes de mouvoir es yeux sana que le spectacle en soit aMfecté, ce phinoméne se tradut, sans acne. deduction ‘xpreste, par un déplacement apparent de Tobjet vers a ‘gauche. Le regard et le paysoge restent come colits Pun A"Vautze, aueun tressailement ne les dssoci, le regard, Sans sn dépiacment uote, cnprte avec Tl pysnge tle glissement du paysage neat au fond tien autre que fa ate au bout d'un Fegard que Fon erat en mouvement ‘inst Fimmobllts des images sur la reli et Ia paralysis des muscles ocuo-moteurs no sont pas des causes objectives Gul déterminereient illusion et Capporteatent toute fate dans la conselence. Linteation de mot ai paysage ce mouvement ne sont pas davantage des pre Iistes ou deo raisons do Tillusion. Blais elles en sont Tes 60 ——_PHENOWENOLOGIE DE LA PERCEPTION _motife,De la méme manire, ls objets interposés entre mot tt celui que jefixe ne sont pao pergun pour euxmémes: mais fis sont fependant pers, et nous avons aucune ralzon de Teluser Av eclte perception marginale un rGle dans" In Yision de I distace, pole, dés qu'un eran masque tes ‘bjesinterposts la distance apparent serétrélt. Les objels {Tulremplisient cchemp wagizent pas sur la dsiance appar fente comme une cause sur son ele Quand on carte Teetan, nous voyons Teloignement maitre Ges objets inter- poses, Cest Ta le langage muct qe noss parle Ia percep- Hons des objets interposc, dans ce texte naturel, « veulent ‘ire » une plus grande distance, Ine Sagit pas eependant, de rene des connerions que connall la logique objective, In Togique dela verte constitute: ear i nya ance raizon pour qu'un clocher me paraisce plus petit et plus dolené & Darlir du moment ou je peux mieux voir dan leu detail ex estes camps al ven avn IY as de Son, mais ity aun mol. Cest justement la Gestaltineone Afu'nous a fait prendre conscience de eas tensions qu tra: ‘ersent comme des lignes de force le champ vise et le y3- {me corps propremonde ct qui Vanimeat d'une te scurde et ich et Indes torsons, des contractions, te des images réiniennes, le nom: bre Gubjetsinterposts wagissent al comme de simples cau aes objectives qui produraient du dchors ma perception de In'dtnerniGmme de anos a ie dmonteaent:e Saatlent par une logique sans parole. Mats. pour exprimer ‘ulfisamment ces relations perceptives, il manque & Ia Gestattheorie un renouvellement des eaiégories ‘elle en & ‘admis le principe elle 'a appliqué & quelques cas particu ers, elle ne sapercoit pas que toute une reforme de Ten tendement est nécesaire s1'on veut traduire exactement les ‘phenomenes et qu'il faut pour y parvenir remettre en ques tion ia pensée abjective de la logique et dela philosophio classiques, mettre en suspens le categories du monde, mettre fen doute, au sens eartésien, les prétendues évidences du réa- lism, e€ procéder A tine vértable « réduetion phénoméno- logiaie >. ka pensée objective, celle qui s'applique a Tuni- ‘vers et non pas aux phénoménes, ne connaft que des notions Bllernatives ; A partir de Vexpérience effective, elle définit des concepts purs qui sexcluent la notion de Télendue, qul fest celle d'une exterioité absolue des partes, & Ia notion Ge In pensée, qul est celle d'un ete reeuelll en Tuleméme, la ‘notion du signe vocal eomme phénoméne physique arbitrale LWeATTENTION> ET LE eJUGENENT> rement lié a eertaines pensées et celle de Ia signification comme pensée entierement claire pour sol, a notion de la fause comme déterminant extérier de son effet, et celle Ge Ia raison comme loi de constitution Intrinséque du phénoe ‘dae. Or la perception du corps propre et la perception exte- ‘eure, on vient de le voir, nous offrent exemple d'une eon science non-thélique, cestidire dune conscience qui ne Dosside pas la pleneaéterminaion de ses objets ecle dune Iogique véewe qui ne rend pas comple dellesméime, e cel lune signification tmmanente qui n'est pas elaire pour soi ft ne se connalt que par Texpérience de certain siaes natu els. Ges phénoménes sont inassimilables pour la pensée ‘objective et voila pourquoi la Gestalttheorie qui, eomime toute ‘psyehologie, est prisonnitre des « evidences > dela selence et du monde, ne peut choisir qu'cntre la raison et la ‘oil pourquol toute exitique de Tintellectualisme entre Ses mains & une reslauration du realisme et de la Dpensée causale. Au contraire, la notion phénoménologique ‘Ge motivation est Yun de ces concept « fuente > (1) qui faut bien former si Ton veut reverie ax phénoménes. Ua phénoméne en déelenche un autre, non par une efficacité objective, comme celle qui reli les événements de la nature, ais par le sens qu’ offre, ~ il y a une raison d'etre q orients le ux des phénombes sans étze explicilement poste fen aucun deux, une sorte do raison opérante. Cest inst ‘gue intention de regarder vers la gauche et Tadhérence du Daysage au regard motivent Tillusion d'un mouvement dans Tobjet. A mesure que le phénoméne motive se realise, son rapport interne avec le phénoméne motivant apparait et at lieu de lui suceeder seulement, i Yexpliite et le fall com prendre, de sorte quil semble avoir préexiste & son propre IOUE. Ainsi Vobjet& distance ot sa projection physique sur les rétines expliquent la disparité des images, et, par une illusion rétrospeetive, nous parlons avee Malebranche d'une ‘glométrie naturelle de la perception, nous mettons d'avance ‘ans la perception une sclence qui est construite sur elle, et @) « Flcsrende >, Mussent, Erfahrung und Urtel, po 428. tat dans a dernitre perodc que Muster labméme pes Dieinement ‘conslence ‘de ee gue voulit dire Te retour at Bhénomine ef a tacitement romp avec la phlorophie des ensen= Ee ine taal nine qcnpictr et thats des procs ye git aps tn dpa lates come ie ‘RontreiatementIa'nation de totiaton que Ton trouve & her iu avant ies een = 62 —_-PHENONRNOLOGIE DE LA PERCEPTION nous perdons de vue le rapport original de motivation, oft a Gistance surgit avant toute sclenee, non pas d'un Jugement sur «Tes deux images , car elles ne sont pas aumériquement ‘istinetes: mais du phcnoméne de « bouge >, des forees qut habitent cette esquisse, qui cherchent Téquilibre et qui la menent au plus determing. Pour une doctrine eartésienne, fees deseriplions n'auront jamals importance philosophi fue : on les tritera comme des allusions & Tirreféehi qui, Dar principe, ne peuvent Jamals devenir Jes énoncés, et qui, fomme toute psychology sont sans vérité devant Ventende- iment. Pour leur faire droit enfigrement, il faudrait montrer fquen aucun cas la consclence me_ pelt cesser tout a fait ‘etre ce quelle est dans la perception, ceste-dire un fait, ‘hi prendre possession entitre de tes operations. La recon- Raissance des phénoménes implique done enfla une thforie fe la rélerion et un nouveau cogito (1). 1) Voir cidessous IP PaetieLa peychotogie de Ia forme a pratique un genre de rdlexion dont Ia uenomtnoloste de MusserL Rrorait a tacorie. Avons-nous tor de trouver Toute une phio= fophle impicite dans In eritgue de 1" hypothese de conse TEREST Bien Gus nour neyons pas ict & aire dhisttre, inde ‘Goons gue is poten de la Geralhearie ede la Phenoménalor Bo eicatestee aussi par des indice extrieurs, Ce nest pas un Est S'Komter done pour cbjet A Ta pavchologie une'« dese Eriplion phtnoménsiogite > (Weber unbemerkte Empfindungen tnd Urtelstautehungen,p. 70)-~ st Keffu, ancien Cleve de Huse Aen, Tapporte elie tafuence Tes dees directrices de sa psy- ‘Sfolosle et cherche & montrer que a eiique du psycholagisme Se'porte pas contre la Gestalltheoce (Principles of Gestalt Puye ‘helooy, pos G1etta)s ds Gestalt nlast pas un Cvéuerent 95 Enique da fe fe Tinpression, mals un ensemble qu devetoppe Snell de camslitation terre, — st enfin Huser dans sa dene mitre période, toujours plus dog da ogicisme, qu'il avait eae Fears eriqud en meme temps que le psychologime, teprend la folfoa de a configuration > mete de Gestalt (et De Krtts der Btropalichen Wissenschaften und dle tanscendenfle Phasomer ‘ologa i pp. 406, 100. Cs quest veal ces. que la reaction ‘Conte ie natralisme et contee In pense caale nest, dans Ia Gestlfeore, nt consequent, wi raat, comme on pet le volt para hori dels connatseace naivement realist (et La truce Tresdu Comnrortement,p. 180) La Gesttiheorie ne voll pas que Taiomsme payehologique mest quan cas particulier Cn pre. Jot plus general le prejugé de Petre dterminé ou du monde, et es pourtol ele ouble es deseriplions es plus valables quand Sie chereie se donner une ebarpontethforige. lle et sans ‘dfaa que dans Tes regions moyetacs de la renin. Quand elle Ue ATTENTION » ET LE ¢JUGEMENT >» 69 ‘eh dépit de ses principes, comme un ssse:nblage de « formes > Ete ie erase Hen ares SSpdttme dt i idea Pompe tones ous eee loge Gachwor su meinen féeen, 564 ct soe une dete ob Wessoletare isle fears wan ns cee seq Fite don ntiton hse Spar Sosnae tot qu te paralilme, ‘Nout swans cite alleary tka Sieetare as Conparenen pho on ete ak gl sab Te ie" gov efoto Si Se te Hee'cic'ge Sas Senegal Tos talk TS sihestn sstndanale os eps IV. — LE CHAMP PHENOMENAL On volt maintenant de quel cd les chapitres suivants suront& ehercher Le « enti» et redevenu pour ous une {uesion. Lempiisne ‘menant 4 la possession dune Wen aecignant beauerup de Faception ordinate. Eat ftotir et counaltre, experience commune cable une dle ence qui nest pas celle de ln quallé et du concept. Cette Fiche notion da sentir se trouve eneore dans usage roman figue et par exemple cher Herder. Elie designe une expe Hence dans laquelle ne nous sont pas données des qualités ‘mortes » mal des propritie actives, Une roue de Bois poste sur esol nest pas pour la wsion ce quest une rove Fortant un pois. Un corps en repos parce qvaucune foree fe sexerce sur ful n'est pas pour la vision ee quvet un corps ‘ou des fores contraies se font guile (D). La lumiere ‘Tune bougle change aspect pour Feafant quand, apres une Iralare, ele cosse Sattiver sa main et devient Aa lettre ‘epoussaote 2), La vision est deja hablée par un sens dul fnf'donne ne foneton dans te spectacle du mende comme dng uote existence Le pur quae ne nous serait donne que Si"le"monde tait-un spectacle et To corp. propre ua faicaniatee dont’ un cept enpartl prendraltcoonalse ince (@). Le sentir-au contrive invest la. quatle June ‘aleur ‘late fn salt 'abord dane ea sigifation pour yous. pour cette masse pesante Qul ext notre corp, el de Ti'eot quil comporte toujours une référence au corps. Le probldme est de comprendre ces relations singulieres qul feissent entre le parties di paysage ov de lol dal Somme sujet incarné et par lequeles un objet eres peat onoenter en [aimmtme foue une sce ou doves Yimage de tout un segment de we. Le sentir est elle communica: tion tale aves te monde qui nous Te rend présent comme ‘d) Kovexa, Perception, an Introduction tothe Gestalt Theory, pp. 55888. {@) 1a, Mental Development, p. 198 ) Schesee, Die Wistesformen und die Gesellschat,p. 408, LE CHAMP PHENOMENAL 6 New familie de notre vie. Cast A tui que objet pergu ot le sujet percevant doivent leur épsisseur. Il est le tissu Intentionnel que Tedort de connaissance. cherchera décomposer. — Avec le probléme du sentir, nous redécou- ‘rons celui de Fassocation et de la passivite, Elles ont cess6 4e faire question parce que les philovophics cassiques #2 plagaient au-dessous ou au-desrus delle, et leur donnaient {out ou rien: tantOt association état enfendue comme une simple coexistence de fai, et tant elle état dérivée dune construction intelletuelle ; tantt la passivité état importée fes choses dans Vesprit, et tantot analyse réllexive retrou vail en elle une activité entendement. Ces notions au con {raire prennent leur sens plein si Yon distingue le sentir de equal alors fasoltion ouput afi au ses Kentien est le phénomene central de la vie perceptive, {qelle et la constitution, sans modele ideal, d'un ensemb ‘Significatif, et la distinetion de la vie pereeptive et du con cept, de ta passivté et de la spontandite n'est plus efacée par Fanalyse reflexive, pulsque Vatomisme de la sensation ne ‘hous oblige plus A ehercher dans une activité de lalson le principe de toute coordination. — Enfin, pres re seatir, Ven fendement a besoin, lui aussi, d'etre défint de nouveau. pulse due a fonction générale de liaison que fe Kantisme tui attri- Due inatement est mainteaant commune a toute la vie inten tlonnelle et ne suffit dane plus 4 lo désigner. Nous cherche- ons & faire voir dans la perception & la fois infrastructure Instinctive el les superstructures qui s'établissent xr elle par Tesercice de Mintelligence. Comme le dit Cassicer, en ‘utilant la perception par le hant, Vempirisme la mutilait fuss par le bas (1) + Fimpression est aussh dépoureue de fens inatinclf et affectif que de signification ideale, On pour ‘ajouter que, muller la perception par te bas, Ta tt {eile comme une connatssance et en oublier le fonds exis- tent) e'est {a mutiler par fe haut, pulsque est tenir pour ‘cl passer sous silence le moment décisif de la percep- le jailissement d'un monde ora et exact. La rellesion sera sire @'avoir bien trouvé le centre du phénomeéne si elle ‘st également capable den éelaier Uinérence vitale et in tention rationnelle. Done, Ine sensation » et le « jugement » ont ensemble perdu leur elarte apparente £ nous nous sommes apereus Auils wtaient clars que moyennant le préjugé du monde. “@) Cassinen, Philosophie der symbollschen Formen, T. I, Phinomenotogie der Evkenatnis, pp: 178. 68 PHIENOWENOLOGIE DE LA PERCEPTION bis quion cherchsit & se représenter pur leur meyen Ia eonsclence on tain-de percevoir, les deinir comme mo iments de la perception, & revciller Vexpérience perceptive Cuntieet 2s conronir aves ell on ies trowel impen En développant ces diffculs, nous nous référions Implicitement un nouveau genre danalyse, & une nouvel dimension of elles devalent disparaitre. La ertique de Vhy- pothese de constance et plus gencralement la reduction de Fide de « monde » euvratent un champ phiénoménal qe fous devons maintenant mieux elreonscrire, et nous invie {alent a retrouver une expérience direete quil faut situer ou moins provisoirement par rapport au savoir scientifique. & In reflexion payehologique et & Ia rélexion philosophigue. im science et la philsopble ont ét¢ portées pendant des sideles par la fol originaire de la perception, La perception ‘ouvre sur des choses. Cela veut direquelle soriente comme ters sa fin vers tne bérilé en gof oi se trouve la raison de toutes les apparences. La these muelte de la perception, ‘est que Fenpérience 8 chaque instant peut étre coordonne fvee celle de instant precedent et avec eee de instant s ‘ant, ma perspective avec celles des autres consciences, ‘que foutes les contradictions peuvent étre levées, que Fexpé- Hence monadique et folersubjective est un seul texte sans fneune, — que ce qul, maintenant, pour moi, est indétermin6 deviendrait dterminé pour une connaissance plus complet ‘Gul est comme realisge davarce dans Ia chose ou plutot a Ost fa chose méme, La science n'a @'abord eté que la suite fou Faraplifcation du mouvement constituif des choses per= ues. De nieme que la chose est invariant de fous les champs Sensoncls et de tous les champs perceptifs individuels, de imme le concept seientinque est le moyen de fixer et dob- Jectiver les phenomenes. La science definissait un état théorie {due des corps qui ne sont soumis & Faction aucune force, efioisait par ld meme fa force et reconstituait A Vaide de ‘es composantes idales les mouvementseffectivement obser= SG. bile élablisuat stalistiquement les propriétés chimiques puts elle en dédualt celles des corps empiriques tt semblait sins tenir le plan méme dela eréation owen tous faa relrouver une raison immaneste au monde. La notion Gun, espace gométsique, Indiférent A ses contenus, cele ‘Tun déplacement par, qui a’ultéve pas par lulsmeme le peo- pridtes de Vobjet, fournissoent aux phénoménes un milieu Benistence incrte ob chaque Evénement pouvalt étre rata: the A des conditions physiques responsebles des change fhents infervesus, et contebuaient done & cette fixation de ‘LE CHAMP PHENOMENAL o Yetre qut paraissalt dire la tdche de In physique Ea dévelop- pant ainst le concept de chose, le savoir scientifique avait pas conscience de travaller sur un présuppose. Justement parce que la perception, dans ses implications vitales et avant foute pensée théorique, se donne comme perception dun fiz, Ia reflexion ne croyait pas avoir a faire une généalogie de Hetre et se contentait de rechercher les conditions qut le Fendent possible. Méme si Ton tenait compte des avatars de Ja conscienee déierminante (1), meme si fon admettat que Ja constitution de Vobjet a’est jamats achevée, il n'y avalt rien a dire de Vobjet hors ce qu‘en dit Ia selence, Yobjet Aalurel restait pour nous une unite ideale et selon le mat elidhre de Lachclier, un entrelacement de’ propriétés gent rales. On avait beau retier aux principes de a science toute Saleur onfologique. et ne leur lalsser qu'une valeur me thodique (2), cette réserve ne changealt rien pour Messentiel Aa philosophie puisque le seul étre pensable restait defini ar les methodes de la science. Le corps vivant, dans ces Conditions, ne pouvait éehapper aux déterminations qui fal- Saient seules de objet un objet et sans lesquelles it yrauralt pas eu de place dans le systéme de l'expérience. Les prédicats ‘Oe valeur que lul confére le jugement réflchissaat devalent tee portés dans Vétze par une premitre assise de propriétés physico-chimiques, Lexpérience commune trouve une conver hance et un rapport de gens entre le geste, le sourire, accent Gun homme qut parle. Mais cette relation dexpression reek Droque, qui fait apparaitre le corps hiumain comme la mani- Fett aa dehy dune ernie maitre dre au monde, devait pour une physiologie méceniste se résoudre en une trie de relations causal, I fallait eller & des conditions tentripétes le phéaomene centrifuge expression, rédulre & fdes processus en troisime personne cette manitre particu ligte de tralter le monde qu’est un comportement, niveler Verpérience & la hauteur de la nature physique et convertir le corps vivant en une chose sans interieurs Les prises de position affectives et pratiques du sujet vivant en face du Imonde étaient done resorbees dans un mécanisme psycho- Dhysiologique, Toute Evaluation devalt résulter d'un trans fert par lequet des situations complexes devenalent capables de réveller les impressions élemeataires de plaisir et de dou- leur, troitement lige, elles, t des apparels nerveux. Les Gomme te fit To rowscnvien. Bt par ex, Lbspertence mane etx Canale papstane 68 © PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION Intentions motrices du vivant étaient eonvesties en mouve> ments objetife on ne donnait la volonte qu'un fiat instan- tang, Vexdeutlon de I'acte ait liveée tout entire la mea nique nerveuse, Le sentir, ainsi detache de Talfectivite et de Ia motrieite,devenait la simple reception dune qualité et la phgsiologiecroyait pouvoir suive, depuis les récepteurs Jus> fquaux centres nerveux, Ia projection da monde extérieur dans le vvant Le corps vivant ainsi transformé cessait d@tre ‘moa corps, expression visible dun Ego conerel, pour deve bir un objet parmi tous les ates. Coreélativerent, le corps @auteot ne pouvait m'apparattee comme Venveloppe d'un fate Ego. Ce nétat plus qurune machine et 1e perception Gatutraitne pouvalt ee vraiment pereeplion d'autrut, pulse five résultait dune inférence et ne mettait done dorritre Fautomate quiwne consclence en gentral, cause transcen~ ante et non pas habitant de ses mouvements. Nous a’avions | fone plas une constellation de Mot coexistant dans ua ‘monde, Tout le eontenu coneret des e psyehismes »résultant, selon Tes Tols de la psyehophysiologle et de 1a psycholog Gun déterminisme dunivers, se trouvatt Intégre a Yen sot, n'y avait plus de pour col veritable que la pensée du savant ‘qui apergolt ce systime ct qui seule cesse d'y avoir place. ‘Ainsi, tandis que le corps vivant devenait un extérieur sis fntérieur, Ia subjective dovenait un intériear sans exté Hleur, un spectateur impartial. Le naturalisine de la science tle spiritualisme du sujet consiltuant uatversel, auquel shoutisait la rlexion Sur la scienes, avaient cect de come mun quils niveloient experience * devant le Je constituant, Tes Moi empieiques sont des objets. Le Moi empirique est une notion bitarde, un mixte de Ven soi et du pour so} auuel Ia Philosophie rélleive ne pouvalt pas donner de statut. En Fant qu'il aun contenu coneret, I est inséré dans Te systame e experience, il n'est done pas sujet, — en tant quil est sujet, lest vide et co raméneau sujet transcendantal: Lidéx: Tite de objet, Tobjectivation du corps vivant, Ia position de esprit dans tne dimension de la valeur sane commune me= sure aver la nature, tlle est 18 phulosophie Lransparente laquelle on parvensit en continuant le mouvement de con- aalssanee inauguré par la perception. On pouvalt bien dire ‘que Ia perception et tne selence commengante, la seience {Uke perception méthodique et complete (1), pulsque Ta “Gf par exemple Arar, Quatreoingtun ehapitres sue TBs. pritef lez Possons,p-10 et bnonscisies, Experience humaine El tcausalté physique, pe M08. [LE CHAMP PHENOMENAL, ° science ne faisait que suivre sans critique Fidéal de eonnais- tance Oé par la cose pergue. ‘Or cette philososhie se détruit elle-méme sous nos yeux. Lobjet naturel s'est dérobé le promier et la physique a recon ellesmdme les limites de ses determinations en exi- ant un remaniement et une contamination des concepts urs qu'elle salt donnés. Lorganisme A son tour oppose & Fanalyse physico-chimique non pas les difiicultes de fait un objet complexe, mais la ditfeulté de principe un &tre significaif (1). Plus généralement Vidéo dun univers de pen ‘te ou d'un univers: de valeurs, ol seralent contrantées et onciliées toutes les vies pensantes, se trouve mise en qi tion. La nature nest pas de soi géométrique elle ne le paralt ‘qu'd un observateur prudent qui s'en tient aux données ma- ‘roscopiques. La socitte humaine meat pas tne communauté esprits raisonnables, on n'a pu la comprendre ainsi que dans les pays favorisés ol T'équlibre vital et économique ‘avait été Obtenu Tocatement et pour un temps. Lexpérience 4u chaos, sur Le plan spéculalif comme sur Vautre, nous {nvite & apsreevoir le rationstisme dans une perspective hit- forique & laquelle il prétendait par principe éhapper, & chercher une philosophie qui nous fasse comprendre Tissement dela raison dane un monde qu'elle n'a pas fat et préparer Vinfrastructure vitale sans laquelle raison et Hibert® fe vident et se décomposent. Nous ne irons plus que la per- teption est une science eomiencante, mais inversement qu Ia'science classique est une perecption qui oublie ses ori= Bines et so crolt achewde. Le premier acte philesophique Serait done de revenir au monde visu en degh du monde objec, puisque c'est en lui que nous paurrons compren= Gree deat com ie lites du monde objet, de rendre fa chose sa physionomle conertle, aux organismes leur Ianitre propre de traiter le monde, & la subjecivité son Inhérence historique, de retrowver les phénomencs, a couche espérience vivante 4 travers laquelle autrui et les hoses ous sont dabord.donnés, le, systeme « MolAutruties choses > A V'éat nalssant, de réveller Ia perception et de jouer Ia ruse par laquelle elle se laisse oublier comme fait et comme perception au profit de Fobjet qu'elle nous livre et de la tradition rationnelle qu’ete fonde. ‘Ce champ phénoménal n'est pas un « monde intérieur »,1e (0) CF Za Structure du Comportement et clessous, 1 partie 70 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION « phtnomipe » n'est pas une éat de conteence » ot un {UTE pesehiqu >: Foxpetenes de Phenomenes ret pte Sn nee te non a ten fe Beg. Sngtempo din Fobjet dela prychologe en sant ql EaghHaREnda nets accesible om seul elton eesulat fqc eat objet siguicr ne pout re sao que par un ate ‘Bin Sgpe tou epi ae perapion tariene 2 ou nate pela dasequel suet e abet let confonda tl Eeanatasessbtenue par eotncldene- Lert ax « done ‘es mmbnes deis oncncs» vou rau nea Ua sans eager pulsqe e sega phloophigge cheba Aire ce ul ne pouvalt pas vor Par principe, La dif dt pat seatement de Geeure fe pelos de eaterieur omime ule fe phlowopbis favitet ie eammengant fe'fane, ou de disrire Fest dona tn lage fat pour {Eada es closet ie Ct betenup plan sacle, Bul AueV intent dni par Vimpraslnechappalt pt bs Sipe toute tentative exprenion. Co et ps seulement fe Sommunteaton aux autres hommes deviation philoso Phir" ul devenait ifs — ou pus eracement Mis dune sorte incantation destingeSindule cher ux des expiiones analogues calles plloophe ‘atl lepllosopelulsntme ne pool parse rendre comps Go ce qu wot dana Tost, pulaguit aura fala le pease Ces iie le fuer et fe delormer, Lmmedat etait Ene tine le salar, aveugle et mute. retour au pe homenal notte aucune eee rarest. La coniera: tion senate tun objet ‘ow dn geste, que To vtigue de TRgpotuise de contanc at partir sinh notre regard, Be mist pas dane ane otneldenesIncllabe le se« come Dread» por une sorte appropriation dont sous avons ous Pespeeher quand nocs duos que mous ava ¢ trou » Iipin dans le feulage dune davnet, ou que nous avons hiteane son mouvement: Le preduge des sensations wae it Eebtd tn visas, une sigaators une condue essant ece te simples « donndesvsuelies» dont nove surions thercher Unset eaperenceinsiare (a signiestion Poyehologique ct te pgshisme duty deen un abit Tatil cbume exible tnposené Pane sgsficsion te Aaneie us geainemen eet notion me de Fa Tat quae trewe trawformee. et actormats tamed Str plas Ppreson: Foie gts fat quran ave le aul, asf ena la seulure, Yartangerentsponane aes por Td. aon proptes fayellsme's ae eat pos donne ares fei pusus is cligue de Tuyptieae de constance men: LE CHAMP PHENOMENAL n scigne encore & reconnaitre comme données originaires de experience intérieure, Tarticulaton, Tunite mélodique de mer comportements ei que introspection, ramenée 9 c& fuelle a de positif, consiste elle aussi 8 explilter le sens Hmnmanent d'une conduite (1). Ainsi ce que nous déeouvrons fen dépassant le préjugé du monde objectif, ce nest pas ua ‘monde interieur tencbreus. Et ce monde vécu nest pas, com: me Tinlériorité bergsonienne. ignore absolument de la con {elence naive. En faisant la eriigue de Vaypothése de cons: tance et en dévoilsnt les phénoménes, le peyehologue-va sans oute contre le mouvement naturel de la conneissance qui traverse aveuglément tes opérations pereeptives pour aller Groit A leur résultet tléologique. Rien n'est plus aifce ‘gue de savoir au juste ce que nous voyons. «Il Ya dans F tition naturelle ane sorte de « eryplo-méeanisme > que nous fevons briser pour parvenir A Teétre phenomenal > (2) of ‘encore une dialeetique par laquelle la perception se dssie mule ellosméme. Mais si essence de la conscience est ou biler ses propres phénoménes et de rendre ainsi possible Ineonstitution des « choses > eet oubli rest pas une simple absence, cest Vabsence de quelque chose que la eanscience pourrait se rendre present, autrement dit la conscience ne pitt oublier Jes phenoméses que parce qu'elle peut aussi Tes rapper, elle'ne les néglige en faveur des choses que ‘parce qu'ls sont le berceau des choses. Par exemple, ils ne font jamais absoliment ineonnus de la conscience scientie fique qui emprunte aux structures de Vexpérience vécue tous ses modeles, simplement, elle ne les « hemalise > pas, elle esplicite pas les horlaons «le consclence perceptive dont tlle est entourée et dont elle cherche & exprimer objective- iment les rapports conerets. Liexpérience des. phenoménes rest done intuition bergsonlenne, Tepreuve Grune réalitéignorée, vers laquelle itn'y a pas de passage me thodique, — cet Fexplietation ou la mise au jour de te vie présclentingue de 1a conscience qui seule donne Teur sens. omplet aur opérations de la selence et A laquelle celles Fenvoient toujours. Ce nest pas une conversion irration- nelle, c'est une anaiyse intentionnelle. ‘Si comme on le voit, la psychologic phénoménotogique se ©) Aussi pourrons-noas, dans es chapites sulvants, avoir re: ‘outs indfiéremment &Teapérience interne de notre pereeplon S'Uexpirience e exterae » ds sets poreevanis, (4) Sencusn, Ldote der Selostertenntnis,p. 10. 72 PHRNOWENOLOGIE DE. LA PERCEPTION tous ses caractéres de la psychologie d'intros- ‘elie en differe dans le principe. La psyebolo- n marge du monde physique, plus, mais le psychologue eroyait encore que Ia conscience Fest qu'un secteur de Vtre et il décidait d'explorer ce see- {eur comme lephysicien explore sien-Ilessayalt de décrire les données de la conscience, mals sans mettre en question existence abtolue du monde autour lle. Aves Te savant tt avee Te sens commun, il sous-entendait le monde object fomme cadre Togique de toutes ses descriptions et miliew fe ea penaée. Ine e'apercevalt pas que ce présupposé com- ‘mandait le sens qu'il donnall au mot «élre >, Pentraina A'rtaliser la conscience sous le nom de fait paychique » le'détournait-rinsl d'une vrale prise de conscionce ou du veritable Immédiat et rendait comme dérisoires les précaa- tons quill multipliat pour ne pas déformer I< Intérienr Ceest ce qu arrivait 2 Vempirisme quand il remplaeait monde physique par ua monded'événements intérieurs, Cest te qui arrive encore A Bergson au moment méme ot i! p= ‘pose Ia e mulliplicité de fusion » Ala multipliité de juste position > Cari s'agit encore I de deux genres de '8tre. On ement remplacé Ménergie mécanique par une énersle fpirtuelle, Vetre discontinu de Vemplrisme. par un tlre fluent, mais dont on dit qu'il s"éeoute et qu Ton déerit la trolsitme personne. En donnant pour theme & sa réflexion 1a Gestalt, le psychologue rompt avec le psychologisme, puis ‘Que le se, Ia connexion, Ie vérite » du pergu ne resultent plus de la rencontre fortuite de nos sensations, tells que Rotre nature psycho-physiologique nous les donne, mais en Aeterminent les valeurs spatiaes et qualitatives (1) et en sont In configuration irvéductble. Cest dire que Vattitude ‘ranecendantale est déja impliquée dans les descriptions da eyehologue, pour peu quelies soient fiddle, La conscience Eomme objet étude offre cette particlarité de ne pouvolr ive analssée, meme nalverent, sans entralner au-dela des postulats du sons commun. Si, par exemple, om se propose de {aire une psyehologie positive dele perception, tout en admet- tant que la conscience est enfermée dans le corps et subit & ‘avers lui action d'un monde en soi, on est conduit & d= rire objet et le monde tels guile apparaistent 4. Ia fonsclence et par It a se demander sl ce monde tmunédla- ftement présent, le seul que nous connaissions, n'est pas WE ta Structure da Comportement, yp. 106-119 et 261. LE CHAMP PHENOMENAL n usa ese dot iy ait en de partes, Une pgsblage Extjursamente Rtn Ue. consiaion in tieion peehologiave, une fis commence, se a pave done par kz mowtement prope: Apres avoir eo Petia des phenomincs Tegnrd monde Sect fomiae est par eux uc le monde object sous ext conaU, zest amended ur integre ot objet posal recher hes tomment ise conta & travers ee Aw mle mo: ‘Bente chanp petanmenal ance! champ anacendsoa BODGULGG Bilienat he fugeesntetel des conan anes a cousclree cone tsdtinent tre ue région pak tute deren cerain eonemble de contenan © pee {fos ov elle ne reds plus ou net pls cantonnee Ga SPalic des tormess que tarlestn papeholoique sat ober renner nal formes, cme oes hone ene teat purl ine peut pus fire question de drire fe ‘ends ica 'le prt ele comme tn donne opaque Tint ie catiucr’ Veaplsatin git eval mis tau te thunde vic, en deh monde objet e pourul a Tegard Surmne Sn lntne, et et ne deh da cha fhsnomdaasie champ traseendanaice aysiéme mole Puticmmonde ct sou four pis pour obje Panaiye ef agit mmlntennt Ge seer Is pene qo sont const Lthes tata de armane comme sujet ndatel gs thon comme pe dom perespion. Cette nouvel «ree Ton » ne conta done plat qu'un seul set vente Figo milan Cs passage da ard natrant du ene? Utg2 ao eonsuantaeheeral In thimatation commence pars pspebologe ese ler plu len impli ou de Basa dans mon sai Htme frat prone posse. iby cate de mon expéiencs et ealseraltradoqeation a weitcisan au tebe Tele et In perpetive ordinate ‘Sane pllsople anscendatale et a et asd en ppe- cee ae eee programme dabe phesumenlope ans: encanto) Gre champ phtnoménal tl que aos ffroae avert duns ce chaple, oppose A Fexpltation titode ettolne une tfc de principe Sans dou Te fivchtsge et Gopstsle sens ela strctore du perc Beemer las pour nso lesnple saslo des Crénmenis Pipehophysioggucs, ia raltonaite mest pat ‘un haward cbr ga eri conenrdr des sensations persn ela GD Test expost en cos termes dans la plupart des textes de uur! chintnt dons les textes pulles desu dernier plriode. 74 PHENOMENOLOGIE DE 1A PERCEPTION Gestatt est reconnue comme originaire. Mats si la Gestalt [Peut élre exprine par une ll interne, cette Toi ne doit pas Etre considerce comme tn modtle daprés lequl te realise: alent les phenoménes de structure. Lear apparition n’est ‘as le déploiement au dehors d'une raison preexistante. Ce Best pas parce que la « forme» realise un certain état deg libre, résout un probléme de maximum, et, au sens kantien, read possible un monde, quelle est privligige dans notre Pereeption, elle est Tapparition meme da monde et non sa Condition de possibilite elle est la naissance d'une norme fet ne se realise pas d'aprés une norme, ele est Tidentté de Vesteriur ot de Vintérieur et non pas la projection de Fintérleur dans Vestérieur. St done elle ne résute pas dune circulation d'états psychiques en so, elle n'est pas davanage faneidée, La Gestalt d'un cerelenren est pas Ja Joi mathema- tique mais Ia physionorle. La reconnaissance des. phéno- imines comme ordre original condamne bien Vempirisme comme explication de Vordre et de la raison parla rencontre: ‘des fats et par les hasards de la nature, mais garde @ lara son eta Yordre eursmémes le earactére dela factiité St isparaitrat. Si done nous voulons que la réffexion maintienne & Vobjet sur leque elle porte ses earactores des- iplifs et le comprenne vraiment, nous ne devons pas la eon ‘Sldérer comme le simple retour & une raison universelle Ia ‘ealiserdavance dans Virrfléchi, nous devons Ia considérer ‘comme une operation extateiee qui partlelpe elleméme & la factieté de Virreléchi, Cest pourquol seule de toutes les pb Tosophies la phénoménologle parle dun, champ transcen- dental. Ce mot signif que la rllexion ns jamais sous son, rogard le monde eatier et la pluralité des monades déployés tobjectives et quelle ne dispose jamais que dune Yue par- Uele et d'une puissance limitee. Cest uss pourquol la phe rnoménologie et une phénoménologie, eest-ardive étudie Fap- Davlion de Vetre & la conscience, au liew den supposer la ‘Possbilite-dopnte d'avance. Ml est frappant de voir que Ie Philosophies transcendentaies du type classique ne sinte Fogent jamais sur la possibilité defectuer Texplicitation| totale qielles supposent toujours fate quelque part. Il lear sufit quelle soit necessaire et elles jugent sinsl de ce qui test parce qui dot étre, par ce qu’exige Vidée du savoir. En {fait Ego méditant ne pout jamais supprimer son inhérence Aun sujet individue, qui eonnalt toutes choses dans ne Perspective particulitre: Lo rilesion ne peut jamuls faire fue je cesse de percevoir le soleil A deux eents pas vn Jour LB CHAMP PHENOMENAL 8 e brume,de voir ie soul « se ever» et « se coucher 2, de Denser avec es instruments ealturls que inont prepies Bon éducation, mes efforts precedents, mon histoire de Telains done jamais efetivement, je ive Jamais dans Teaitine temps toutes ies pensées originales qui contrbuent Kina pereption ou Ama conviction presente: Use piles Dale comme le entesme waceorde en derlare antyse a> Tune importance celle resistance de la passiniey comme ‘ifdialt pas néeessare de devenr le sujet transcendental Dour avoir ie droit de Yathrmer, File souteatend done que Tn penate du philosophe n'est assujeti A aucune situation, Partant du spectace du monde, qui est celui fume nature ouverte A une pluraité.desujets pensants, elle Feenerahe a Condition qui rend possible ce monde unique ofert A ple ‘leurs mol empiriques et la trouve dans un Je transeenden- {al waquel ls participent sans Ie iiser parce ql mest p to Bie, mais une Unie ou une Valeur. Gest pourquet Drobléme dela connatarance d'autres Te philosophie lantienne + parle ext aust Bln celal Cautral que e mien, analyse set Dlacds d'emblge en debors de mols n'a plus qu’ Gegoger les onditons generals qui endent ‘Sec motméme ou aut aus Jamal a question hie contemporaine prend le fit pour theme prinlpaly et futral vient un probleme. pour ell, cet qu'elle veut fMfectuer une prise de conscience plus radese. a refleston ne peut tie pleine elle ne peut ete un éclirissement total 46 son objet stelle ne prend pan conselence @ellesméme fen mime fempe:que de ses resultats, Ir nocs faut nos Seulement nous installer dane une allude relenive, dane tin Cogito Inattaquable, mais encore réleehr sur cite ro- exon, comprendre la’ sitvaton naturelle & laquelle ele fveonaclenee de saceéder et qui falt done partie de 48 ‘efnton, non seulement praiquer ta philosphle, male facore nous rendre compte de la transformation aval fatrane avec elle dans le spectacle du monde et dans no fristeneA eats condition seulement le savoir pilosopie {Que peut devenir un savoir absola et cessere're une spe Galle ou one techoique: Aig on wafers Unite absolve, asatont mo Haliser dans Etre, le centre de a philosophie nest ps tne subjecttetrafacendentale autonome, stu partout et ule part i se trouve dans le commencement Perptosl Gola Flexion, es pont ou une vie Indvidoele be met &

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