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L2 – Suites et séries de fonctions


Examen du 12 janvier 20091 - Durée : 2h

- Le seul document autorisé est un résumé manuscrit du cours de deux pages maximum.
- Les calculatrices ne sont pas autorisées.
- Toutes les réponses doivent être soigneusement justifiées.

1. Soit (fn ) la suite de fonctions définies sur [0, +∞[ par


 −x
e , 0 ≤ x ≤ n,
fn (x) =
e−n , n < x.

Étudier la convergence simple et uniforme, sur [0, +∞[, de la suite (fn ).


2. Soit
π
gn = (n + 1) sin x[cos x]n , n ∈ N, x ∈ [0, ].
2
i) Démontrer que la suite (gn ) converge simplement, sur [0, π2 ], vers une fonction g que l’on deter-
minera. R π/2 R π/2
ii) Calculer 0 gn (x)dx et 0 g(x)dx. En déduire que la suite (gn ) ne peut pas converger uni-
formément sur [0, π2 ].
3. Soit
1
un (x) = , n ∈ N, x ∈]0, +∞[.
x(x + 1) . . . (x + n)
i) Vérifier que Σun converge simplement sur ]0, +∞[.
On pose
+∞
X
S(x) = un (x).
n=0
ii) Démontrer que S est continue sur ]0, +∞[.
iii) Calculer S(x + 1) en fonction de S(x).
4. Soit
x2 + n
un (x) = (−1)n
.
n2
Montrer que la série Σun est uniformément convergente2 , mais que Σun (x) n’est absolument conver-
gente pour aucune valeur de x ∈ [0, 1].
5. Soient α > 1 et Z +∞
sin(xt)
F (x) = , x ∈]0, +∞[.
1 tα
Démontrer que F est de classe C 1 sur ]0, +∞[.3
1 Le corrigé sera disponible à partir du 13 janvier 2009 à l’adresse
http ://www.math.univ-metz.fr/∼ choulli/enseignement.html

2 On rappelle que pour une série alternée, le reste d’ordre n est majoré en module par le module du terme d’ordre n + 1.
3 On pourra utiliser le critère d’Abel pour la convergence uniforme.
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L2 – Suites et séries de fonctions


Corrigé de l’examed du 12 janvier 2009

1. Pour x ∈ [0, +∞[ fixé, il n’est pas difficile de voir que fn (x) = e−x , pour tout n ≥ [x] + 1. Donc
fn converge simplement, sur [0, +∞[, vers f , f (x) = e−x . Pour la convergence uniforme, on note
d’abord que 
0, 0 ≤ x ≤ n,
fn (x) − f (x) =
e−n − e−x , n < x.
En particulier
0 ≤ fn (x) − f (x) ≤ e−n , pour tout x ∈ [0, +∞[.
Il en résulte que fn converge uniformément, sur [0, +∞[, vers f .
2. i) On a gn (0) = 0 et, pour x ∈]0, π2 ],
ln(n+1)
(n + 1)[cos x]n = eln(n+1) eln(cos x) = e−n(− ln(cos x)+ n )
→ 0, quand n → +∞.

D’où gn (x) tend vers 0 si x ∈]0, π2 ]. En d’autres termes la suite (gn ) converge simplement vers g,
g ≡ 0.
R π/2
ii) On a 0 g(x)dx = 0 et
Z π/2 Z π/2 h iπ/2
gn (x)dx = (n + 1) sin x[cos x]n dx = − [cos x]n+1 = 1.
0 0 0

On conclut alors Z π/2 Z π/2


lim gn (x)dx 6= g(x)dx
n→+∞ 0 0
et par suite la convergence de (gn ) vers g sur [0, π2 ] ne peut pas être uniforme.
3. i) Pour x ∈]0, +∞[ fixé, on a
un+1 (x) 1
= → 0, quand n → 0.
un (x) x+n+1
Il en résulte que Σun (x) est convergente.
ii) Puisque, pour chaque n, x → un (x) est décroissante, si a > 0 est donné alors

sup un (x) = un (a).


x≥a

Comme Σun (a) est convergente par i), on conclut que Σun est normalement (et donc uniformément)
convergente sur [a, +∞[. In s’ensuit que S est continue sur [a, +∞[ pour tout a > 0. Donc S est
continue sur ]0, +∞[.
iii) On a
1 x
un (x + 1) = = = xun+1 (x).
(x + 1)(x + 2) . . . (x + 1 + n) x(x + 1)(x + 2) . . . (x + 1 + n)
Par suite,
+∞ +∞
X X  1
S(x) = xun+1 (x) = xun (x) = x S(x) − = xS(x) − 1, x > 0.
n=0 n=1
x

4. On a, pour x ∈ [0, 1],


d  x2 + t  t2 + 2tx
= − .
dt t2 t4
2 2
Donc t ∈]0, +∞[→ x t2+t est décroissante. On en déduit que vn (x) = x n+n
2 est décroissante. Et
comme vn (x) tend vers 0 quand n tend vers +∞, on conclut que Σun (x) est une série alternée. Si
Rn (x) est le reste d’ordre n de cette série alors

sup |Rn (x)| ≤ sup |un+1 (x)| = |un+1 (1)| → 0, quand n → +∞,
x∈[0,1] x∈[0,1]

ce qui entraine la convergence uniforme de Σun sur [0, 1].


Par ailleurs, on a

x2 + n 1
|un (x)| = ∼ quand n → +∞, pour tout x ∈ [0, 1].
n2 n
Donc Σ|un (x)| diverge pour tout x ∈ [0, 1].
5. Puisque
| sin(xt)| 1
α
≤ α , t ∈]1, +∞[ et x ∈]0, +∞[,
t t
R +∞ sin(xt)
et que α > 1, on conclut que 1 tα est normalement (et donc uniformément) convergente sur
]0, +∞[, ce qui entraine la continuité de F . D’autre part, on a

∂  sin(xt)  cos(xt)
= α−1 .
∂x tα t
Soit a > 0 donné. Alors
Z v h sin(xt) iv 2 2
cos(xt)dt = ≤ ≤ si x ≥ a.

x x a

u u

1
Comme t → tα−1 est positive décroissante et tend vers 0 à l’infini, on peut appliquer le critère
R ∞ ∂  sin(xt) 
d’Abel uniforme pour déduire que 1 ∂x tα dt est uniformément convergente sur ]0, +∞[. Il
en résulte que F est continûment dérivable sur ]0, +∞[ et
Z ∞ Z ∞
∂  sin(xt)  cos(xt)
F 0 (x) = α
dt = dt.
1 ∂x t 1 tα−1

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