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Marguerite Duras, nom de plume de Marguerite Germaine Marie Donnadieu, est une

écrivaine et cinéaste française, née le 4 avril 1914 à Gia Dinh (autre nom de Saïgon), alors en
Indochine française, morte le 3 mars 1996 à Paris.

Son œuvre se distingue par sa diversité et sa modernité qui renouvelle le genre romanesque et
bouscule les conventions théâtrales et cinématographiques, ce qui fait de Marguerite Duras une
créatrice importante, mais parfois contestée, de la seconde moitié du XXe siècle.

En 1950, elle est révélée par un roman d'inspiration autobiographique, Un barrage contre le
Pacifique. Associée au mouvement du Nouveau Roman elle publie ensuite régulièrement des
romans qui font connaître sa voix particulière avec la déstructuration des phrases, des
personnages, de l'action et du temps, et ses thèmes comme l'attente, l'amour, la sensualité
féminine ou l'alcool : Le Marin de Gibraltar (1952), Les Petits Chevaux de Tarquinia (1953),
Moderato Cantabile (1958), Le Ravissement de Lol V. Stein (1964) ou Le Vice-Consul (1966) et
Yann Andréa Steiner (1992), dédié à son dernier compagnon Yann Andréa, écrivain, qui après sa
mort deviendra son exécuteur littéraire. Elle rencontre un immense succès public avec L'Amant,
Prix Goncourt en 1984, autofiction sur les expériences sexuelles de son adolescence dans
l'Indochine des années trente, qu'elle réécrira en 1991 sous le titre de L'Amant de la Chine du
Nord.

Elle écrit aussi pour le théâtre, souvent des adaptations de ses romans comme Le Square paru en
1955 et représenté en 1957, et pour le cinéma : elle écrit en 1959 le scénario et les dialogues du
film d'Alain Resnais Hiroshima mon amour dont elle publie la transcription en 1960. Elle réalise
elle-même des films originaux comme India Song, en 1975, ou Le Camion en 1977 avec l'acteur
Gérard Depardieu.

Sommaire
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 1 Biographie
o 1.1 L’enfance coloniale
o 1.2 L’écriture
o 1.3 Le cinéma et le théâtre
o 1.4 L’alcool et le succès
o 1.5 L'écrit et le silence
o 1.6 Postérité
 2 Distinctions
 3 Prix Marguerite-Duras
 4 Polémiques
o 4.1 « Marguerite Duras refusée par ses propres éditeurs »
o 4.2 Marguerite Duraille : M.D. pastichée
o 4.3 Petites haines entre écrivains
 5 Œuvres de Marguerite Duras
o 5.1 Romans et récits
o 5.2 Théâtre
o 5.3 Cinéma
 5.3.1 Scénarios et dialogues
 5.3.2 Réalisations
 5.3.3 Participation
o 5.4 Télévision
 5.4.1 scénariste - réalisatrice
 5.4.2 Participations
 6 Annexes
o 6.1 Bibliographie sur Marguerite Duras
 6.1.1 Biographies
 6.1.2 Essais
 6.1.3 Témoignages
o 6.2 Autres documents
 6.2.1 Entretiens
 6.2.2 Adaptations de son oeuvre au cinéma
 6.2.3 Photographies
 6.2.4 Émission télévisée
 6.2.5 Enregistrements sur CD
 6.2.6 Enregistrements sur DVD
o 6.3 Associations
o 6.4 Liens externes
 7 Notes et références

Biographie[modifier]
L’enfance coloniale[modifier]

Ses parents se sont portés volontaires pour travailler dans les colonies de Cochinchine. Son père,
Henri Donnadieu, est directeur de l’école de Gia Dinh (Saïgon). Sa mère, Marie, y est
institutrice. Ils ont trois enfants : Pierre, Paul et Marguerite.

Gravement malade, son père part se faire hospitaliser en métropole. Il meurt en 1921.

Bénéficiant d’un congé administratif, son épouse, retourne en métropole avec ses trois enfants.
Ils habitent pendant deux ans dans la maison familiale du Platier, dans la commune de
Pardaillan, près de Duras, en Lot-et-Garonne. En juin 1924, Marie Donnadieu repart avec ses
enfants pour rejoindre sa nouvelle affectation à Phnom-Penh, au Cambodge. Elle ne veut pas y
rester et est envoyée à Vinh Long, puis à Sadec et à Saïgon. En 1928, elle rompt avec cette vie de
nomade en achetant une des terres que l’administration coloniale incite à posséder. Trompée
dans son acquisition, elle en sort ruinée et reprend l’enseignement. Cette expérience marquera
profondément Marguerite et va lui inspirer nombre d'images fortes de son œuvre (Un barrage
contre le Pacifique, L'Amant, L'Amant de la Chine du Nord, L'Éden Cinéma).
En 1930, Marie Donnadieu trouve une pension et un lycée à Saïgon, pour que sa fille suive des
études secondaires au lycée Chasseloup Laubat de Saigon. Son baccalauréat de philosophie
acquis, Marguerite quitte l’Indochine en 1931, et poursuit ses études en France, dans une école
privée, l’École technique Scientia à Auteuil qui était alors dirigée par Charles-Jérémie
Hemardinquer puis retourne en Indochine (1932).

L’écriture[modifier]

Plaque rappelant les séjours de Marguerite Duras à l’hôtel des Roches Noires à Trouville-sur-
Mer.

À Paris, elle s’inscrit à la faculté où elle rencontre Robert Antelme. Après avoir obtenu son
diplôme de sciences politiques, elle trouve un emploi de secrétaire au ministère des Colonies
début juin 1938. Antelme est mobilisé dans l’armée à la fin de l’été. Marguerite et Robert se
marient le 23 septembre 1939. Au printemps 1940 son emploi lui donne l’occasion de co-signer
un livre avec Philippe Roques : L’Empire français, une commande de propagande du ministre
Georges Mandel dans lequel elle écrit : On ne peut pas mêler cette race jaune à notre race
blanche et affirme qu'il est du devoir des races supérieures de civiliser les races inférieures
(citation de Jules Ferry). Marguerite Duras ne se reconnaitra pas dans ce livre signé Marguerite
Donnadieu (Dominique Denès : Marguerite Duras, écriture et politique, L'Harmattan, Paris,
2005). Elle démissionne du ministère en novembre 1940. Dans la capitale occupée, Robert est
engagé à la préfecture de police de Paris. Le couple s'installe rue Saint-Benoît, dans le quartier de
Saint-Germain-des-Prés. Marguerite est enceinte. Elle accouche d'un garçon mort-né dont elle ne
saura jamais faire son deuil. En 1942, elle trouve un emploi au Comité d’organisation du livre.
Elle y est chargée d'attribuer ou non le papier aux éditeurs – travail contrôlé par les Allemands.
C'est dans cet emploi qu'elle fait la connaissance de Dionys Mascolo, qui devient son amant. Au
mois de décembre, elle apprend la mort de son frère Paul, en Indochine.

En 1943, l’appartement du couple devient vite un lieu de rencontres d’intellectuels où l’on


discute littérature et politique. Marguerite se met à écrire et publie son premier roman Les
Impudents. Elle le signe sous le nom de Duras, le village où se trouve la maison paternelle. Elle
rejoint la résistance avec Robert et Dionys, dans le réseau dirigé par François Mitterrand (alias
Morland). Le 1er juin 1944, leur groupe tombe dans un guet-apens. Robert est arrêté par la
Gestapo. Secourue par Mitterrand, Marguerite Duras réussit à s'échapper. Au lendemain du
débarquement des alliés, elle apprend que son mari a été emmené à Compiègne d’où partent les
trains pour les camps de concentration.
À cette époque, l'attitude de Marguerite Duras à l'égard de la collaboration est ambigüe. Elle
fréquente, professionnellement, l'écrivain pro-hitlérien Ramon Fernandez (dont la femme Betty
sera un personnage de son livre L'Amant), le Sonderführer Gerhard Heller, membre de la
Gestapo et elle est la maîtresse de Charles Delval, un agent de la Gestapo qui a fait arrêter son
mari et qu'elle aurait séduit pour sauver ce dernier. À la Libération, alors qu'elle a rejoint les
rangs de la Résistance, elle le fera arrêter et condamner à mort. En août, Paris se libère. C'est à
cette époque que sont écrits Les Cahiers de la Guerre qui serviront de contenu au livre La
Douleur, publié en 1985. À l’automne elle s’inscrit au Parti communiste français. Son nouveau
roman, La Vie tranquille, est publié en décembre.

Marguerite attend le retour de son époux. À la Libération, en 1945, aidé par Mitterrand, Dionys
va le chercher au camp de Dachau. Antelme est moribond. Avec le secours d'un médecin,
Marguerite Duras le soigne .

Le couple divorce le 24 avril 1947. Marguerite vit avec Dionys. Un fils leur naît, nommé Jean ,
le 30 juin de la même année.

En 1950, le début de la guerre d'Indochine contraint sa mère à revenir en France. En mai,


Marguerite Duras est exclue du PCF. C’est alors qu’elle est révélée par un roman d'inspiration
autobiographique, Un barrage contre le Pacifique, qui paraît en juin. Sélectionnée pour le Prix
Goncourt, elle le manque de peu. Nourries de son enfance, ses œuvres ultérieures ne cesseront de
donner forme à son univers asiatique, où des personnages se débattront pour échapper à leur
solitude. Elle paraitra ainsi réécrire sans cesse les mêmes histoires où plusieurs figures
obsédantes vont se rencontrer (Anne-Marie Stretter, le vice-consul, la mendiante, l’amant
chinois…).

Le cinéma et le théâtre[modifier]

Elle se sépare de Dionys Mascolo en 1956. Elle rencontre Gérard Jarlot, journaliste à France-
Dimanche, en 1957, année où meurt sa mère. Jarlot travaille avec elle pour diverses adaptations
cinématographiques et théâtrales. Pour la première fois un de ses romans est adapté au cinéma. Il
s’agit de Barrage contre le Pacifique que réalise René Clément . En 1958, elle travaille pour des
cinéastes en écrivant le scénario de Hiroshima mon amour avec Alain Resnais puis celui d’Une
aussi longue absence pour Henri Colpi. En automne 1960, elle milite activement contre la guerre
d'Algérie, notamment en étant signataire du Manifeste des 121. En 1961, sa relation avec Gérard
Jarlot prend fin. En 1963, elle achète un appartement dans l’ancien hôtel « Les Roches noires » à
Trouville-sur-Mer . Premier succès au théâtre avec Des journées entières dans les arbres, joué
par Madeleine Renaud en 1965. La multiplication de ses talents la fait maintenant reconnaître
dans trois domaines : littéraire, cinématographique et théâtral. Elle met en scène des personnages
puisés dans la lecture des faits divers. Elle innove sur le déplacement des acteurs, sur la
musicalité des mots et des silences. Fatiguée par l’alcool, elle fait une cure et s’arrête de boire.
Pendant « les évènements » de mai 1968, elle se trouve en première ligne au côté des étudiants
contestataires, proteste contre les injustices, profère des phrases définitives sur le prolétariat.

Marguerite Duras touche alors au cinéma parce qu’elle est insatisfaite des adaptations que l’on
fait de ses romans. Son premier film, Détruire, dit-elle est tourné en 1969. Ce titre évocateur
définit son cinéma : celui du jeu des images, des voix et de la musique. « Ce n'est pas la peine
d'aller à Calcutta, à Melbourne ou à Vancouver, tout est dans les Yvelines, à Neauphle. Tout est
partout. Tout est à Trouville […] Dans Paris aussi j'ai envie de tourner, […] L'Asie à s'y
méprendre, je sais où elle est à Paris… » (Les yeux verts). Le 5 avril 1971, elle signe le Manifeste
– avec, entre autres, Simone de Beauvoir et Jeanne Moreau – réclamant l’abolition de la loi
contre l'avortement.

Elle tourne ensuite Nathalie Granger, dans sa maison de Neauphle-le-Château, India Song, dans
le Palais Rothschild à Boulogne sur la musique de Carlos d’Alessio. Comme dans son travail
pour le théâtre, elle réalise des œuvres expérimentales. Par le décalage entre l’image et le texte
écrit, elle veut montrer que le cinéma n’est pas forcément narratif : La Femme du Gange est
composé de plans fixes, Son nom de Venise dans Calcutta désert est filmé dans les ruines
désertes du palais Rothschild en reprenant sa bande son d'India Song, Les Mains négatives, où
elle lit son texte sur des vues de Paris désert la nuit. La limite extrême est atteinte dans L'Homme
atlantique, avec sa voix sur une image complètement noire pendant trente minutes sur quarante.
Après un voyage en Israël, en 1978, elle réalise Césarée, où elle évoque la ville antique sur des
images du jardin des Tuileries.

L’alcool et le succès[modifier]

Duras vit alors seule dans sa maison de Neauphle-le-Château. Depuis 1975, elle a renoué
périodiquement avec l’alcool. Elle rencontre Jean Pierre Ceton au festival de cinéma de Hyères
1979 qui lui parle d'un groupe d'amis de Caen (dont Yann), elle préfacera son premier roman
Rauque la ville. En 1980, elle est transportée à l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye et reste
hospitalisée pendant cinq semaines. À son retour, elle écrit à Yann Lemée (dit Yann Andréa), un
jeune admirateur rencontré cinq ans plus tôt à Caen — à l’issue d’une projection-débat d’India
Song. Après six mois d’abstinence, elle sombre une nouvelle fois dans l’alcool. Serge July,
rédacteur en chef de Libération, lui propose d’y tenir une chronique hebdomadaire tout l’été. Un
soir, Yann Lemée lui téléphone. Ils se retrouvent à Trouville-sur-Mer. Elle l’héberge, en fait son
compagnon et lui donne le nom de Yann Andréa.

En 1981, elle va au Canada pour une série de conférences de presse à Montréal et filme
L’Homme atlantique en prenant son compagnon comme acteur. Parce que sa main tremble, Yann
écrit sous sa dictée La Maladie de la mort. Elle accepte de faire une cure de désintoxication à
l’Hôpital américain de Neuilly en octobre 1982. L'année suivante, Duras dirige Bulle Ogier et
Madeleine Renaud dans la pièce de théâtre, Savannah Bay, qu'elle a écrite pour cette dernière.

En 1984, L’Amant est publié et obtient le prix Goncourt. C'est un succès mondial. Il fait d'elle
l'un des écrivains vivants les plus lus. En 1985, elle soulève l’hostilité et déclenche la polémique
en prenant position dans une affaire judiciaire qui captive l'opinion publique : l’affaire Grégory.
Dans une tribune du quotidien Libération du 17 juillet, elle se montre convaincue que la mère, la
« Sublime, forcément sublime Christine V. », est coupable du meurtre de son enfant, trouvé noyé
dans la Vologne en octobre 1984. De nouveau prisonnière de l’alcool, elle tente en 1987, de
donner une explication à son alcoolisme dans son livre, La Vie matérielle.
En mai 1987, après avoir vainement tenté l'expérience chez Gallimard et Minuit, Marguerite
Duras devient éditrice aux éditions P.O.L. qui, en 1982, ont publié un livre dont elle ne cessera
de faire l'éloge : L'Excès-l'usine de Leslie Kaplan.

La collection que Marguerite Duras dirige s'intitule « Outside ». Paul Otchakovsky-Laurens,


directeur de la maison, déclare : « L'idée est venue tout naturellement. Elle me disait qu'elle
voulait aider de jeunes auteurs à se faire connaître. Elle voulait les publier et les protéger. Je lui
ai donné carte blanche. » Après avoir aider à la publication d'une dizaine d'œuvres dont celles
Catherine de Richaud, Nicole Couderc et Jean Pierre Ceton, l'expérience cesse en raison de
désaccords littéraires entre Duras et la maison P.O.L.

L'écrit et le silence[modifier]

Pierre tombale de Marguerite Duras.

L'Amant devient un projet de film du producteur Claude Berri. À la demande de ce dernier, elle
s’attelle à l'écriture du scénario, bientôt interrompu par une nouvelle hospitalisation. Elle reste
six mois dans le coma. Pendant ce temps, le réalisateur Jean-Jacques Annaud est contacté. Il
accepte de réaliser le film et se met à en faire l’adaptation. Marguerite Duras sort de l’hôpital en
automne 1989 et reprend le projet en cours en rencontrant le cinéaste. La collaboration tourne
court et le film se fait sans elle. Se sentant dépossédée de son histoire, elle s'empresse de la
réécrire : L'Amant de la Chine du Nord est publié en 1991, juste avant la sortie du film. Duras a
désormais des difficultés physiques pour écrire. Cependant, d’autres livres paraissent ; ils sont
dictés ou retranscrits. C'est le cas de Yann Andréa Steiner (1992) et d'Écrire (1993). En 1995,
paraît l'ultime opus C'est tout, un ensemble de propos recueillis par Yann Andréa, réédité en
1999 dans sa version définitive.
M.D.

Le dimanche 3 mars 1996, à huit heures, Marguerite meurt au troisième étage du numéro 5 de la


rue Saint-Benoît. Elle allait avoir quatre-vingt-deux ans. Les obsèques ont lieu le 7 mars, en
l’église Saint-Germain-des-Prés. Elle est enterrée au cimetière du Montparnasse. Sur sa tombe,
son nom de plume, deux dates et ses initiales : M D.

Postérité[modifier]

Marguerite Duras reste aujourd'hui un des auteurs les plus étudiés dans les lycées. Certains de ses
textes sont traduits dans plus de 35 langues (dont le géorgien et le cingalais, ainsi que
l'armenien). L'ensemble des œuvres édité par Gallimard approchait, en 2008, les 5 millions
d'exemplaires écoulés.

Distinctions[modifier]
 Prix Jean Cocteau 1976 pour le film Des journées entières dans les arbres.
 Prix Goncourt 1984 pour L'Amant.
 Prix Ritz-Paris-Hemingway pour L'Amant.

Prix Marguerite-Duras[modifier]
Le Prix Marguerite-Duras est créé en 2001 par le conseil général de Lot-et-Garonne. Il est
aujourd'hui financé par la mairie de Trouville-sur-Mer et la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint
Laurent. La dotation du prix s'élève à 15 000 €.

Le jury est composé de présidents d'honneur (qui ne votent pas), à savoir : Jean Mascolo,
Catherine Sellers, Michaël Lonsdale, Chantal Thomas et Sylvie Germain.

Les jurés sont : Alain Vircondelet (président), Claire Deluca (secrétaire générale), Michelle
Porte, François Barrat, Jérôme Beaujour, Fabienne Bergeron, chef monteuse, chargée de mission
à la Culture de la Ville de Trouville-sur-Mer, organisatrice des Rencontres annuelles Marguerite
Duras, Chantal Chawaf, Viviane Forrester, Macha Méril, Daniel Mesguich, Dominique Noguez,
Patrick Poivre d'Arvor, Michèle Pontiq, présidente de l'association Marguerite Duras, et Raphaël
Sorin.

Remis à Trouville-sur-Mer le second week-end d’octobre à l’occasion du traditionnel Hommage


rendu chaque année depuis la mort de Marguerite Duras, il récompense alternativement, de 2001
à 2008, un livre, une pièce de théâtre et une œuvre cinématographique. A partir de 2009, il
récompense un artiste pour l'ensemble de son œuvre.

Il a couronné successivement Jean-Claude Pirotte, Valère Novarina, Julie Bertuccelli, Colette


Fellous, Danièle Sallenave, Jean-Marie Straub, Annie Ernaux, Laurent Terzieff et Alain
Cavalier.
Polémiques[modifier]
« Marguerite Duras refusée par ses propres éditeurs »[modifier]

En 1992, après un dîner d'amis où Marguerite Duras a été consacrée auteur le plus surfait du
moment, le journaliste Guillaume P. Jacquet (alias Étienne de Montety) recopie L'Après-Midi de
M. Andesmas, un des livres célèbres de Marguerite Duras, en ne changeant dans le texte que les
noms des personnages et en remplaçant le titre par « Margot et l'important ». Il envoie le résultat
aux trois principaux éditeurs de Duras : Gallimard, POL et les Éditions de Minuit. Les Éditions
de Minuit répondent à Guillaume P. Jacquet que « [son] manuscrit ne peut malheureusement pas
entrer dans le cadre de [leurs] publications »; Gallimard que « le verdict n'est pas favorable »;
POL que « [le] livre ne correspond pas à ce qu'[ils] cherchent pour leurs collections ». Le fac-
similé des lettres de refus est publié dans le Figaro littéraire sous le titre « Marguerite Duras
refusée par ses propres éditeurs ».

Marguerite Duraille : M.D. pastichée[modifier]

Le style de Marguerite Duras a été pastiché à plusieurs reprises par Patrick Rambaud. En 1988, il
publie Virginie Q., chez Balland, dont le titre évoque Emily L., et, en 1996, Mururoa mon amour,
chez Jean-Claude Lattès, qui rappelle, lui, Hiroshima mon amour. Éditées sous le pseudonyme
de Marguerite Duraille, les deux œuvres adoptaient la même présentation que les œuvres des
Éditions de Minuit (éditeur de Duras), à savoir titre bleu et nom d'auteur noir sur fond blanc.

En 1977, déjà, avait paru Parodies chez Balland, ouvrage rédigé par Michel-Antoine Burnier et
Patrick Rambaud qui pastichait le style d'une trentaine d'écrivain, dont Marguerite Duras.

Petites haines entre écrivains[modifier]

La trajectoire littéraire de Marguerite Duras est émaillée par de nombreuses confrontations avec
d'autres « grantécrivains » de son époque. Signes d'une certaine forme d'indépendance de pensée,
les propos de Marguerite Duras sur ses « confrères » se font souvent pythiques et radicaux. Pour
illustration, à Bernard Pivot qui l'interroge, elle déclare :

« Des gens très très célèbres, pour moi, n’ont pas écrit. Sartre, il n’a pas écrit. Pour moi il n’a pas
su ce que c’était, écrire. Il a toujours eu des soucis indexes, des soucis en second, de secondes
mains. Il n’a jamais affronté l’écriture pure. C’est un moraliste, Sartre. Il a toujours puisé dans la
société, dans une espèce d’environnement de lui. Un environnement politique, littéraire. Ce n’est
pas quelqu’un de qui je dirais : « Il a écrit ». Je n’y penserai même pas. J’ai lu une chose de lui
qui m’intéressait dans Situation, il parlait de la littérature américaine, oui. Sans ça, rien. Je dirais
que Maurice Blanchot écrit, Georges Bataille à écrit… Mais vous savez ce n’est pas un jugement
de valeur que je porte là. Il y a des gens qui croient écrire, et puis des gens qui écrivent. »

Travaillée par le souci de distinguer les écrivains (qui écrivent au sens strict du terme) et ceux
qui singent l'écriture (qui se contentent de publier des livres), Duras fustige publiquement ce
qu'elle nomme « le faux de l'écrit », notamment chez Roland Barthes :
« Roland Barthes était un homme pour lequel j'avais de l'amitié mais que je n'ai jamais pu
admirer. Il me semblait qu'il avait toujours la même démarche professorale, très surveillée,
rigoureusement partisane [...] J'ai essayé de lire Fragments d'un discours amoureux mais je n'y
suis pas parvenue. C'est très intelligent très évidemment. Bloc-notes amoureux, oui, c'est ça,
amoureux, s'en tirant de la sorte en n'aimant pas, mais rien, il me semble, rien, charmant homme,
charmant vraiment, de toute façon. Et écrivain, de toute façon. Voilà. Ecrivain d'une certaine
écriture, immobile, régulière. »

Les prises de positions littéraires de Marguerite Duras lui vaudront, dans une certaine mesure,
quelques inimitiés. Fâchée avec son éditeur Jérôme Lindon suite à une désaccord sur le
manuscrit de L'Amant de la Chine du Nord, brouillée avec Alain Resnais et Jean-Jacques
Annaud à cause de divergences cinématographiques, elle sera, en retour, l'objet de sévère
critiques. Si Angelo Rinaldi s'en est longtemps pris à elle dans ses chroniques littéraires, Jean-
Edern Hallier écrira, dans Le Refus que Marguerite Duras n’est qu’une « vielle dame indigne des
lettres françaises. » Il argue alors que sa « littérature Tampax à l’usage des attachés de direction
et des divorcées sur la quarantaine » et «  l’indigence de sa prose » ont donné « l’illusion de
mettre l’avant-garde à la portée des classes moyennes sans culture ». Avant de conclure :
« Vieux corbeau littéraire. À jeter dans la Vologne. » L'humoriste Pierre Desproges la décrit
quant à lui dans ses Chroniques de la haine ordinaire comme la « papesse gâteuse des caniveaux
bouchés », une « apologiste sénile des infanticides ruraux » qui n’écrit que des « feuilletons de
cul à l’alcool de rose. »

Œuvres de Marguerite Duras[modifier]


Romans et récits[modifier]

 Les Impudents, éd. Plon, 1943.


 La Vie tranquille, éd. Gallimard, 1944.
 Un barrage contre le Pacifique, éd. Gallimard, 1950.
 Le Marin de Gibraltar, éd. Gallimard, 1952.
 Les Petits Chevaux de Tarquinia, éd. Gallimard, 1953.
 Des journées entières dans les arbres - Le Boa, Madame Dodin, Les Chantiers, éd.
Gallimard, 1954.
 Le Square, éd. Gallimard, 1955.
 Moderato Cantabile, Les Éditions de Minuit, 1958.
 Dix heures et demie du soir en été, éd. Gallimard, 1960.
 L'Après-midi de Monsieur Andesmas (récit), éd. Gallimard, 1962..
 Le Ravissement de Lol V. Stein, éd. Gallimard, 1964.
 Le Vice-Consul, éd. Gallimard, 1966.
 L'Amante anglaise, éd. Gallimard, 1967.
 Détruire, dit-elle, éd. Les Éditions de Minuit, 1969.
 Abahn Sabana David, éd. Gallimard, 1970.
 L'Amour, éd. Gallimard, 1972.
 Ah ! Ernesto, conte pour enfants, éd. Hatlin Quist, 1971.
 Vera Baxter ou les Plages de l'Atlantique, éd. Albatros, 1980.
 L'Homme assis dans le couloir (récit), Les Éditions de Minuit, 1980.
 L'Été 80, Les Éditions de Minuit, 1980.
 Les Yeux verts, éd. Les Cahiers du Cinéma, 1987.
o Paru préalablement dans Les Cahiers du cinéma n° 312-313 de juin 1980.
 Outside - Papiers d'un jour, éd. Albin Michel, coll. « Illustrations », 1981.
 L'Homme atlantique, Les Éditions de Minuit, 1982.
 La Maladie de la mort (récit), Les Éditions de Minuit, 1982.
 L'Amant, Les Éditions de Minuit, 1984.
o Prix Goncourt en 1984, Prix Ritz-Paris-Hemingway en 1986.
 La Douleur, éd. POL, 1985.
 Les Yeux bleus, cheveux noirs, Les Éditions de Minuit, 1986.
 La Pute de la côte normande, Les Éditions de Minuit, 1986.
 La Vie matérielle (Marguerite Duras parle à Jérôme Beaujour), éd. POL, 1987.
 Emily L., Les Éditions de Minuit, 1987.
 La Pluie d'été, éd. POL, 1990..
 L'Amant de la Chine du Nord, éd. Gallimard, 1991.
 Yann Andréa Steiner, éd. POL, 1992.
 Écrire, éd. Gallimard, 1993.
 Le Monde extérieur - Outside 2, éd. POL, 1993.
 C'est tout, éd. POL, 1995.
 La Mer écrite, textes d'après des photographies d'Hélène Bamberger, éditions Marval,
1996.
 Cahiers de la guerre et autres textes, éd. établie par Olivier Corpet et Sophie Bogaert,
POL/Imec, 2006.

Théâtre[modifier]

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▼ Pièces de théâtre ▼
 

Cinéma[modifier]

Scénarios et dialogues[modifier]

 Hiroshima mon amour. Gallimard, 1960.


 Une aussi longue absence, en collaboration avec Gérard Jarlot. Gallimard, 1961.
 La Musica. Gallimard, 1965.
 Nathalie Granger, suivi de La Femme du Gange. Gallimard, 1973.
 India Song. Gallimard, 1973.
 Le Camion, suivi d’entretiens avec Michelle Porte. Les Éditions de Minuit, 1977.
 Le Navire Night, suivi de Césarée, Les Mains négatives, Aurélia Steiner. Mercure de
France, 1979.
Réalisations[modifier]

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▼ Réalisations ▼
 

Participation[modifier]

 1979 : Sauve qui peut (la vie), de Jean-Luc Godard, France/Suisse.


o Acteurs : Nathalie Baye, Jacques Dutronc, Isabelle Huppert et la voix de Duras
(non créditée au générique).

Télévision[modifier]

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▼ Télévision ▼
 

Annexes[modifier]
Bibliographie sur Marguerite Duras[modifier]

Biographies[modifier]

 Alain Vircondelet, Duras, éd. François Bourin, 1991.


 Alain Vircondelet, Marguerite Duras, Coll. Vérité et légendes, Le Chêne, 1996.

Photographies de la collection de Jean Mascolo.

 Laure Adler, Marguerite Duras, éditions Gallimard, 1998.

Prix Femina de l'essai.

 Alain Vircondelet, Marguerite à Duras, éditions 1, 2001.


 Stéphane Patrice, Marguerite Duras et l'Histoire, Presses universitaires de France, Paris,
2003.
 Lucien Israël : Marguerite D. au risque de la psychanalyse. Deux séminaires : Détruire
dit-elle (1979) et Franchir le pas (1980), éd. Erès, 2003 (ISBN 274920173X)
 Jean Vallier, C’était Marguerite Duras
o Tome I : 1914-1945, éd. Fayard, 2006 (ISBN 978-2-213-62884-4)
o Tome II : 1946-1996, éd. Fayard, 2010 (ISBN 978-2-213-64347-2)

Essais[modifier]

 Aliette Armel, Marguerite Duras et l'autobiographique, Le Castor Astral, 1990.


 Aliette Armel, Marguerite Duras. Les Trois lieux de l'écrit, Christian Pirot, 1998.
 Danielle Bajomée, Duras ou la douleur, De Boeck Université, 1989.
 Frédérique Lebelley, Duras ou le poids d'une plume, Grasset, 1984.
 Sylvie Loignon, Marguerite Duras, L'Harmattan, 2003.
 Dominique Noguez, Duras, Marguerite, Flammarion, 2001.
 Dominique Noguez, Duras, toujours, éd. Actes Sud, 2009.

Témoignages[modifier]

 Yann Andréa, M.D., Les Éditions de Minuit, 1983.


 Jean Pierre Ceton, La Fiction d'Emmedée, Éditions du Rocher, 1997
 Michèle Manceaux, L’Amie, Albin Michel, 1997.
 Yann Andréa, Cet amour-là, Pauvert, 1999.
 Yann Andréa, Ainsi, Pauvert, 2000.
 Dominique Noguez, "Duras, Marguerite", Flammarion, 2001
 Témoignages collectifs, Duras, Cahiers de L'Herne, 2005.
 Bernard Sarrut, "Marguerite Duras à contre-jour", Paris, Éditions Complicités, 2005 -
témoignage d'un ami intime sur Duras et le cinéma (les tournages, les festivals de films,
etc).
 Jean-Marc Turine, 5, rue Saint-Benoît, 3e étage gauche, Marguerite Duras. Métropolis,
2006.
 Jean Cléder, Christiane Blot-Labarrère, Francine Dugast-Portes, Michael Lonsdale,
Dominique Noguez, Marguerite Duras : Trajectoires d'une écriture, coll. Arts en
paroles, Éditions Le Bord de L'eau, 2006.

Autres documents[modifier]

Entretiens[modifier]

 Les Parleuses, Marguerite Duras et Xavière Gauthier, les Éditions de Minuit, 1974.
 Les Lieux de Marguerite Duras, Marguerite Duras et Michelle Porte, les Éditions de
Minuit, 1977.
 Entretiens avec Marguerite Duras par Jean Pierre Ceton, Nuits magnétiques, France
Culture, 1980
 La Couleur des mots, Marguerite Duras et Dominique Noguez, éditions Benoît Jacob,
2001.
o Réalisés en 1983 et accompagnés de 8 films, ces entretiens existent en cassettes
et, en partie, en DVD.
 Le Bureau de poste de la rue Dupin et autres entretiens, Marguerite Duras et François
Mitterrand, éd. Gallimard, 2006.
 Entretien avec Zouc, Le Monde du 13 décembre 1984 à propos du spectacle Zouc à
l'école des femmes.

Adaptations de son oeuvre au cinéma[modifier]


[dérouler]
▼ Adaptations faites par d'autres cinéastes ▼
 

Photographies[modifier]

 Hélène Bamberger, Marguerite Duras de Trouville, Les Éditions de Minuit, 2004.

coffret de 30 photographies prises entre 1980 et 1994.

 Jean Vallier, Marguerite Duras. La vie comme un roman, coll. Passion, Textuel, 2006.
 Sophie Bogaert, Duras, l’œuvre matérielle, Coll. Empreintes, Imec éditeur, 2006.

Émission télévisée[modifier]

 Marguerite telle qu'en elle -même, portrait réalisé par Dominique Auvray.

Enregistrements sur CD[modifier]

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▼ Disque compact ▼
 

Enregistrements sur DVD[modifier]

 Les Grands Entretiens de Bernard Pivot : Marguerite Duras

Diffusé sur Antenne 2, le 28 septembre 1984 pour le magazine Apostrophes.


Gallimard/INA, 2003.

 Césarée de Marguerite Duras édité par Lowave


 Détruire, dit-elle. écrit et réalisé par Marguerite Duras (1969)

suivi de Marguerite Duras : A Propos de Détruire dit-elle., réalisé par Jean-Claude


Bergeret.
Benoît Jacob Vidéo 2008.

 Nathalie Granger écrit et réalisé par Marguerite Duras (1972)

suivi de A propos de Nathalie Granger, entretien croisé avec Geneviève Dufour, Benoît
Jacob et Luc Moullet, et L'écriture filmique de Marguerite Duras, entretien avec
Madeleine Borgomano.
Blaq Out 2007.

 India Song écrit et réalisé par Marguerite Duras (1974)


suivi de La Couleur des Mots, entretiens avec Dominique Noguez, réalisation Jérôme
Beaujour et Jean Mascolo.
Benoît Jacob Vidéo 2005.

 Césarée, Les Mains négatives, Aurélia Steiner (Melbourne), Aurélia Steiner (Vancouver)
écrits et réalisés par Marguerite Duras (1979)

suivis de La Caverne Noire, entretiens avec Dominique Noguez, réalisation Jérôme


Beaujour et Jean Mascolo.
Benoît Jacob Vidéo 2007.

 Agatha, pièce écrite par Marguerite Duras (1981) mise en scène par Jacques Malaterre,
avec Anne Richard et Jean-Marc Richard

suivie de Ma soeur, mon amour, le film making of de la pièce.


Copat 2006.

 Les Enfants écrit et réalisé par Marguerite Duras (1984) en collaboration avec Jean
Mascolo et Jean Marc Turine.

Benoît Jacob Vidéo


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L'Amant (roman)
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L'Amant

Auteur Marguerite Duras

Genre roman

Pays d'origine  France

Éditeur éditions de Minuit

Date de parution 1984


Nombre de pages 147

ISBN 2-7073-0695-9

L'Amant est un roman autobiographique français de Marguerite Duras publié en 1984 aux
Éditions de Minuit. Il valut à son auteur le Prix Goncourt la même année et le Prix Ritz-Paris-
Hemingway (meilleur roman publié en anglais) en 1986. Vendu à 2 240 000 exemplaires toutes
éditions confondues, il fut aussi adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud en 1992 dans le film
L'Amant.

Sommaire
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 1 Commentaire
 2 Éditions
 3 Voir aussi
 4 Liens externes

Commentaire[modifier]
L'Amant est une œuvre complexe ; il ne faut pas seulement y voir l'histoire d'une jeune fille qui
trouve un riche amant chinois et qui a des difficultés familiales. L'adaptation de Jean-Jacques
Annaud ne se fonde que sur cela, c'est pourquoi Marguerite Duras, n'y retrouvant pas le message
qu'elle voulait faire passer, ne l'a pas aimé.

Duras n'a pas la volonté de la réalité, ainsi les lieux, les noms, et tous les éléments
« accessoires » ne sont pas forcément inscrits dans la vie réelle de Marguerite Duras. Le reste est
imaginé, mais l'imagination, sous l'influence de l'inconscient, donne une piste à Duras pour
retrouver la jeune fille de 15 ans et demi qu'elle était.

L'Amant est un véritable récit de formation. L'héroïne a des obstacles à franchir : des interdits.

Elle a des opposants : sa famille, le père du Chinois, la société coloniale qui n'accepte pas les
relations entre Asiatiques et Européens. Elle doit passer une épreuve physique, un premier
rapport sexuel. L'écriture de L'Amant exprime les incertitudes de cette quête de soi et la volonté
de diriger seul sa vie. La transformation en écriture de sa première expérience physique est un
signe de la prise de pouvoir de Marguerite Duras sur elle-même, il s'agit d'une libération.

Le personnage de la mère a deux facettes : elle aime sa fille d'un amour sain, mais pourtant, son
envie d'argent, qu'elle a transmise à ses enfants, la pousse à pratiquement prostituer sa fille. Elle
lui donne une robe quasiment transparente, lui achète des chaussures dorées et un chapeau rose
d'homme. Cela, sa fille l'a compris, et l'a accepté, toujours pour gagner plus d'argent. Mais jamais
ce sujet n'est explicitement abordé ; elles jouent un jeu fondé sur des non-dits.

Éditions[modifier]
 L'Amant, Éditions de Minuit, Paris, 1984 (ISBN 2-7073-0695-9).

Précédé par L'Amant Suivi par


Les Égarés de
Frédérick Tristan
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