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Bestiaire

GALERIE MAEGHT
Bestiaire
Une proposition de Robert Delpire et Pascale Le Thorel

Yann Arthus Bertrand


Nicolas Bruant
Jean-Marc Coudour
Elliott Erwitt
Michel Vanden Eeckhoudt
Frank Horvat
Sarah Moon
Jean-François Spricigo
Paul Starosta
Joel-Peter Witkin

Ruth Adler
Jacques Monory

GALERIE MAEGHT
« Il n’y a pas de fond sans forme. C’est toute la distance qui sépare
un document d’une véritable photographie. Donner à voir est une chose,
donner à penser sur ce qu’on a vu en est une autre. Il n’y a rien à concilier.
Un photographe doit savoir s’il veut montrer ou s’exprimer sur ce qu’il montre. »
Robert Delpire

Bestiaire propose de s’attarder sur le regard que dix grands photographes et deux artistes
posent sur le monde animalier. Née du hasard d’une conversation avec Robert Delpire, cette
exposition, qui se veut avant tout une proposition poétique, reflète deux des passions de celui qui
a su accompagner et reconnaître les plus importants photographes, tant au Centre national de la
photographie que par ses éditions ou expositions, et qui avance modestement : « Je fais un métier
formidable, ça m’a permis de rencontrer des gens exceptionnels. »
Bestiaire est un fil tendu qui donne à voir des instants magiques, cruels, naturalistes, des
rencontres fictionnelles, composées, provoquées ou saisies sur le vif, avec, ce qui en fait l’un de
ses intérêts, des intentions et des processus créatifs souvent différents.

Certains photographes vouent aux animaux un amour particulier, comme Jean-François


Spricigo, lauréat de la Fondation Belge de la vocation et de l’Académie des Beaux-Arts en 2008,
qui dit avoir « appris la photographie avec un chien (…) lui qui ne disait rien, mais qui voyait
tout. »
Comme Elliott Erwitt, dont certaines images sont devenues iconiques et qui en a fait depuis
les années 1950, avec humour, l’un de ses thèmes de prédilection (« les chiens sont simplement
amusants à prendre dans certaines situations, et des gens aiment mes photos parce qu’ils aiment
les chiens. Mais les chiens ont aussi des qualités humaines, et je pense que mes photos ont une
résonance anthropomorphique »).
Comme Michel Vanden Eeckhoudt, dont les photos, présentes elles aussi dans les grandes
collections, renvoient souvent à cette « relation un peu ambiguë que l’homme entretient avec les
animaux, faite de tendresse et de méchanceté. »
Ou comme Jean-Marc Coudour qui recherche la singularité de leur « gestuelle nimbée dans
une lumière peut être synonyme d’intelligence. »
Ailleurs, Yann Arthus Bertrand, à la suite de ses vues célébrissimes de la Terre vue du ciel,
met en œuvre le même « esprit d’inventaire » à propos des chevaux, bestiaux ou autres animaux.
Paul Starosta s’approche au plus près de la nature, et, comme le souligne Valérie
Chansigaud : « ajoute la vie à la beauté des choses ».

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Autre part encore, se place Nicolas Bruant, qui sillonne le continent africain depuis plus de
trente ans, et dont Robert Delpire a pu dire : « Ce monde animal qu’il montre ici exprime, de la
façon la plus efficace qui soit, l’essence même d’un continent qu’il connaît non pas dans ses
apparences mais dans son intimité. »
Et autrement, Sarah Moon – dont La Mouette est devenue une icône – et à propos de qui
Robert Delpire écrit : « Elle se met à rêver les arbres comme elle a rêvé les femmes, elle prend des
chemins qui ne mènent qu’à elle, elle accroche des étoiles dans un ciel de pluie et les champs
qu’elle parcourt accueillent un étrange bestiaire. »
Étrange bestiaire également, celui de « tout mythe vivant », que celui de Joel-Peter Witkin
pour qui « le travail de l’artiste est de révéler les choses sous leur sens le plus positif et le plus
tendre », à l’égal de son étrange rhinocéros, dit La Bête, mis en scène dans un décor de théâtre.
Frank Horvat, quant à lui, reconnu internationalement pour ses photos de reportage et de
mode, crée des collages animaliers depuis 1989 en utilisant l’imagerie numérique : « Si le but
d’une photographie créative est de s’approcher de la vision de l’esprit, alors pourquoi ne pas se
servir de l’ordinateur pour libérer ce lion de la cage – qui après tout n’est qu’un accident – pour
le replacer dans un paysage qui lui convient ? ».

À leurs côtés, Ruth Adler, qui s’est formée auprès d’Anthony Caro, coule de petites
sculptures dans le bronze – oiseaux, taureaux, animaux familiers – à partir de collages de métaux
de récupération.
Jacques Monory peint un Tigre sentimental, bleu Monory, bleu des rêves et de la nuit
américaine : « Moi-même comme les spectateurs de mes tableaux, nous sommes conditionnés par
notre civilisation, qui fait que le bleu a un certain sens : l’expression du désir impossible, le bleu
romantique… En plongeant ces choses qui sont absolument contraires à ce romantisme dans le
bleu, j’indique que ce qui semble tellement réaliste est d’une certaine façon illusoire, et je mets
dans la même image cette contradiction. »

Pascale Le Thorel

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4 Yann Arthus Bertrand - Étalon lusitanien, 2011, diasec, 120 x 80 cm.
Nicolas Bruant - Crocodile, 1976, tirage argentique, 40 x 80 cm. 5
6 Jean-Marc Coudour - Girafes, 2011, tirage argentique, 40 x 80 cm.
Elliott Erwitt - Ballycotton, Irlande, 1968, tirage argentique, 40 x 80 cm. 7
8 Michel Vanden Eeckhoudt - Ile Maurice, 1991, tirage argentique, 40 x 60 cm.
Frank Horvat, 2011, tirage numérique, 50 x 50 cm. 9
10 Sarah Moon - Bagatelle, 1989, tirage argentique, 50 x 60 cm.
Jean-François Spricigo - Anima, 2009, tirage argentique, 40 x 60 cm. 11
12 Paul Starosta - Clemmys guttata, 2011, tirage numérique, 61 x 80 cm.
Joel-Peter Witkin - La Bête, 2011, tirage argentique, 65 x 83 cm. 13
14 Ruth Adler - Taureau, bronze, 29,7 x 21 cm. (Photo Sarah Moon)
Jacques Monory - Tigre sentimental, 2011, huile sur toile, photo et plexiglass, 73 x 60 cm. 15
Bestiaire
Exposition à la Galerie Maeght
du 5 mai au 4 juin 2011

Elliott Erwitt, Courtesy agence Magnum, Paris.


Michel Vanden Eeckhoudt, Sarah Moon, Courtesy Galerie Camera Obscura, Paris.
Joel-Peter Witkin, Courtesy Galerie Baudoin Lebon, Paris.

Nos remerciements vont à la galerie Agathe Gaillard, Paris pour Jean-François Spricigo.
Ils s’adressent également à Agnès Gagnes et à tous les collaborateurs d’Idéodis.

GALERIE MAEGHT
42, RUE DU BAC - 75007 PARIS
TÉL. : 01.45.48.45.15 - FAX : 01.42.22.22.83
GALERIE MAEGHT
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galerie.maeght@maeght.com - www.maeght.com

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