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Remerciements

Tout d’abord à mon épouse Jenny et à mes filles


qui m’ont encouragé à mettre par écrit mes
notes de prédication.

Puis, un merci particulier à tous ceux qui ont


participé à l’élaboration du présent fascicule :
- Magali, Marianne et Monique pour la relec-
ture, leurs corrections et suggestions ;
- David et Jacky pour la mise en forme ;
- Jonas pour la page de couverture.
Introduction

La Bible consacre une dizaine de chapitres à la vie du roi Sa-


lomon. Pourtant, tout au long des siècles, son destin excep-
tionnel n'a jamais cessé d'exercer une vive fascination. Il ar-
rive au pouvoir très jeune et exercera la royauté lorsqu’Israël
atteint son apogée et Dieu lui donnera un degré de sagesse
hors du commun, à tel point que les rois de la terre cherche-
ront à le rencontrer. Trois mille ans plus tard, que pouvons-
nous apprendre de ce personnage, de ses choix et de sa ma-
nière de vivre ? Les 6 chapitres de ce livret sont des notes de
messages donnés aux cultes de l’été 2011 et seront pour le
lecteur, je l’espère, source de motivation et d’encouragement
à suivre et servir le Seigneur de tout son cœur.
Les CD des messages sont disponibles sur simple demande à
partir de notre site http://www.eergeneve.ch.
Bonne lecture, que Dieu vous bénisse.

Walter Zanzen, septembre 2011

wzanzen@megaphone.org
http://www.eergeneve.ch
© 2011 Walter Zanzen. Tous droits réservés.

1
2
1 Le privilège
d’une élection
Introduction
La Bible décrit avec réalisme de nombreux personnages qui
ont vécu à une toute autre époque que la nôtre ; cependant,
leurs expériences, leur foi, leurs sommets et leurs vallées,
leurs combats et victoires ne sont pas tant éloignés du vécu
d’une personne vivant sous nos latitudes et à notre époque.
De précieuses leçons peuvent être tirées de l’étude des per-
sonnages bibliques car la Parole de Dieu est éternelle, valable
pour tous les temps et tous les hommes.
Le personnage que nous étudierons est connu pour sa gloire,
sa grande sagesse, sa richesse et sa renommée sans pareilles.
Et pourtant, il va déclarer à un moment donné : « vanité des
vanités, tout est vanité ». Les plus belles choses que la vie a
pu lui offrir, le luxe et l’abondance qu’il a connus, l’accès à
tous les privilèges ne semblent pas l’avoir satisfait. Au fil de la
lecture vous découvrirez la ou les clés pour une vie réussie ou
alors une vie de privilèges et de surabondance qui se termine
dans le désarroi le plus total.
La vie du roi Salomon, car c’est lui que nous étudierons, son
histoire et ses écrits nous interpellent. En regardant de près,
nous sommes encouragés à cheminer humblement avec Dieu
dans une proximité et une obéissance sans lesquelles
l’existence peut s’élever bien haut pour redescendre très bas.
Je vous invite à étudier la vie du roi Salomon dont nous trou-
vons le récit dans 1 Rois 1 à 11, soit la moitié du livre, et dans
2 Chroniques 1 à 9. Son règne durera 40 ans, de 1015 à 975
av Jésus-Christ.

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Saül et David, les deux premiers rois d’Israël
Le premier roi d’Israël, Saül, régna 40 ans mais fut déchu et
perdit l’onction royale indispensable pour bien conduire son
peuple dans les voies prescrites par le Seigneur. David lui
succédera. Son histoire se retrouve dans 1 et 2 Samuel.
Simple berger, il est aussi poète et chantre, auteur de la plu-
part de nos Psaumes, encore chantés et priés aujourd’hui,
3000 ans après. Il est ancêtre de l’Unique, le plus beau fils
des hommes, Celui qui se fera appeler Le Fils de David.
David était un guerrier, un conquérant, qui, avec son armée,
étendra les frontières d’Israël depuis la mer Rouge, au sud,
jusqu’à l’Euphrate, au nord, soit une partie de la Syrie ac-
tuelle. Ses victoires sont l’image d’une Eglise qui sait com-
battre, maintenir en échec et vaincre l’ennemi invisible qui
s’oppose à l’œuvre de Dieu.
Nous nous situons dans la période la plus brillante de
l’histoire d’Israël. Le royaume vit une unité enviable, la paix et
la prospérité dans tous les domaines. Israël et David, son roi,
ont une vie spirituelle forte et marchent sur le chemin de la
fidélité à Dieu, la consécration, la générosité et la joie, ce qui
répand leur renommée au-delà des frontières. Visiblement, il
s’agit d’un temps de bénédiction, et une protection surnatu-
relle est sur le peuple.

L’ombre au tableau n’arrête pas la grâce de Dieu


David sera le deuxième roi d’Israël et régnera 40 ans. Il sera
L'HOMME SELON LE CŒUR DE DIEU (1 S 13.14), QUI A SERVI AU DESSEIN
DE DIEU DURANT SA GENERATION (Ac 13.36) mais qui connut aussi
de graves chutes morales et spirituelles. Il eut de nombreuses
femmes et concubines et le récit biblique a choisi de retenir la
rencontre avec l’une d’elles en relatant avec réalisme
l’histoire du grand roi David et de Bath-Shéba. Disons-le, ce
sera une « sale histoire », et non pas un petit dérapage d’un
homme puissant succombant à la tentation, se permettant des
procédés que le commun des mortels ne s’autoriserait jamais.

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Le privilège d’une élection

C’est bel et bien un adultère combiné d’un meurtre, un grave


péché qui déplut à l’Éternel (2 S 11.27) et qui ne restera pas
impuni. Lui, le battant, le vainqueur durant les campagnes mi-
litaires et diverses batailles, un exemple aux yeux de tout
Israël, n’a pas su maîtriser sa propre nature, ni ses pulsions,
ni sa chair, qui l’ont conduit à commettre un acte adultère
avec Bath-Shéba. Une brèche est ouverte, l’ennemi reçoit de
ce fait un droit d’entrée dans sa vie et sa famille. Les in-
trigues, les rivalités, les jalousies et les scandales vont se suc-
céder, et malheureusement affliger et ternir son règne.
David réalisera la gravité de sa faute contre Dieu et aura une
grâce, celle de vivre une profonde repentance dont on trouve
l’expression dans les Psaumes 32 et 51. Se repentir est tou-
jours une grâce !
La repentance a souvent été comprise comme un message
culpabilisant. La culpabilité est le signe que quelque chose ne
va pas et devrait conduire à une remise en question et une re-
pentance, c'est-à-dire le regret de la faute commise. Dans ce
sens, la repentance est nécessaire afin de réaliser la gravité
du péché. Ensuite, elle doit conduire à la demande de pardon
qui est l’étape libératrice. Le message de la repentance est
donc libérateur pour toute personne qui reconnaît ses fautes
et les avoue (Ps 32.5 et 1 Jn 1:9). En les confessant, en les
mettant en lumière devant Dieu, on reçoit le pardon et
l’assurance du pardon. Tout cela parce que le prix total a déjà
été payé par le Sauveur à la croix.
MAIS au milieu de cette sombre histoire où les commande-
ments de Dieu sont bafoués et transgressés, là où les ennemis
se réjouissent, se frottent les mains en observant ce qui vient
de se passer, une lumière de grâce surgit, car Dieu « écrit
droit avec des lignes courbes » ! Là où le péché a abondé la
grâce surabonde (Rm 5.20). D’un gâchis, il fait jaillir une
œuvre nouvelle, construite à partir de la grâce et de sa puis-
sance.

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Salomon reçoit ce dont chaque être humain a dé-
sespérément besoin
Pour régner il faut de nombreuses qualités et des compé-
tences ; Salomon en a, mais avant tout il sait qu’il est aimé !
Un atout capital pour bien commencer une mission.
Il est même appelé AIME DE DIEU :
David consola sa femme Bath–Shéba, il alla auprès
d’elle et coucha avec elle. Elle accoucha d’un fils
qu’elle appela Salomon, et qui fut aimé de
l’Éternel. David le remit entre les mains du pro-
phète Nathan et on lui donna le nom de Yedidya, à
cause de l’Éternel.
2 S 12.24-25
Notez que le même prophète Nathan, qui avait pointé David
du doigt en l’accusant de meurtre (« tu es cet homme »
2 S 12.7), donnera des paroles d’amour et d’espérance à un
David brisé par la douleur et le remords. Le prophète qui dé-
voile avec audace le péché du grand roi sera maintenant
l’instrument de consolation et d’apaisement de celui-ci. Con-
vaincu que Dieu ne se repent pas de ses dons et de ses appels,
le prophète réalise que l’enfant Salomon, dont le nom signifie
paix, a une place particulière sur le cœur de Dieu. Il l’appelle
du nom de Yedidya : chéri de l’Éternel !
L’histoire entre David et Bath-Shéba était connue et il est pos-
sible qu’un malaise et la honte poursuivent Salomon qui
n’était en rien responsable des agissements secrets puis dé-
voilés de ses parents. Comment aurait-il pu porter le poids de
leurs fautes ? Dieu prononce une première parole libératrice
car il a des projets de paix et ne détermine pas l’avenir d’un
enfant d’après les actes regrettables de son père. Dieu le
nomme donc lui-même : aimé de l’Éternel, notez que c’est la
première chose que la Bible mentionne.
Se savoir aimé de Dieu, n’est-ce pas le meilleur départ dans la
vie ? Les paroles de Jérémie résonnent jusqu’à nous : JE T’AIME

6
Le privilège d’une élection

D’UN AMOUR ETERNEL C’EST POURQUOI JE TE CONSERVE MA BIENVEIL-


LANCE (Jr 31.3).
Précieuse vérité que nous connaissons parfois uniquement
avec notre intellect, mais un savoir ne change pas la vie !
C’est le cœur qui doit le « savoir » et en être rassasié et satu-
ré, l’esprit doit également le « savoir » et se laisser remplir
par la foi de cette certitude inébranlable. Dieu a pardonné le
péché de David et ajoute une preuve par la bouche même de
l’homme qui avait dévoilé son péché : Dieu aime ton enfant de
manière spéciale !

Salomon reçoit un royaume « clés en main »


Dans les chapitres 28 et 29 de 1 Chroniques, nous trouvons
les derniers discours du roi David devenu âgé et affaibli. Ce
qui l’occupe à présent est la transmission de l’héritage au
successeur.
Bien que le pays soit stable et en paix, la transition s’avère dé-
licate. L’avenir est incertain, les guerres sont tout juste finies,
le peuple a certaines craintes, des doutes et des questions :
« le successeur, aura-t-il les reins solides, les compétences
nécessaires, sera-t-il aussi bon que son prédécesseur … ? ».
Les attentes sont grandes à chaque fois qu’une période char-
nière se présente, Israël a besoin de quelqu’un qui poursuive
le ministère de David.
Notons cependant que David - tout David qu’il est - n’a pas
tout accompli ni tout achevé. Il avait de nombreuses compé-
tences et une grande onction spirituelle, mais il n’était pas
parfait, il a failli et a connu des revers, il est un homme de la
même nature que nous. Le successeur aura forcément un mi-
nistère différent, toutefois la vision doit être poursuivie.
Le choix de Dieu s’appelle Salomon. Il ne sera pas un homme
de conquête comme son père, mais un homme de paix, un
constructeur. David va tout préparer jusque dans les détails et
remettre le royaume « clés en main » à son fils Salomon.

7
N’avons-nous pas beaucoup reçu de ceux qui nous ont précé-
dés dans la foi ? Leur travail, leur œuvre et leur exemple ont
laissé des traces et nombre d’entre nous en sommes bénéfi-
ciaires. Plusieurs sont même le fruit de leurs prières. Peut-
être ont-ils prié pour notre guérison, notre délivrance, notre
salut, et Dieu les a exaucés : nous sommes des bénis !
N’oublions pas tout ce que nous leur devons ! Tout comme Sa-
lomon, il faudra veiller sur ces privilèges reçus, ne pas nous
laisser piller notre héritage. Restons attentifs, soyons recon-
naissants pour l’acquis de nos pères, poursuivons l’œuvre con-
fiée, bâtissons et allons plus loin, appliquons-nous avec sa-
gesse. Tout comme le Seigneur était avec eux, il sera avec
nous. Comme Salomon, nous avons les éléments nécessaires
entre nos mains pour réussir la construction de notre vie.

Salomon reçoit quatre paroles précieuses


Nous les trouvons dans 1 Ch 28.5-7 :
 tu es choisi pour régner
 tu es mon fils, je suis ton père
 tu bâtiras ma maison
 tu réussiras, ton règne sera affermi à condition que tu
mettes en pratique ma parole
Reprenons ces paroles dans le détail.

Tu es choisi par Dieu (v 5)


Entre tous mes fils - car l’Éternel m’a donné beau-
coup de fils - il a choisi mon fils Salomon pour le
faire siéger sur le trône du royaume de l’Éternel,
sur Israël. Il m’a dit : Ton fils Salomon bâtira ma
maison et mes parvis ; car je l’ai choisi pour mon
fils, et je serai moi–même pour lui un père.
1 Ch 28.5-7

8
Le privilège d’une élection

David convoquera les hauts dignitaires de son peuple pour


déclarer ses intentions. Il n’y a pas de secret, la succession se
fera sur base du choix de Dieu.
En lui Dieu nous a élus avant la fondation du
monde, pour que nous soyons saints et irrépréhen-
sibles devant lui
Ep 1.4
Nous savons, frères bien–aimés de Dieu, que vous
avez été élus
1 Th 1.4
Ne nous étonnons pas : l’ennemi conteste toute élection di-
vine ! A nous de lui résister d’une foi ferme. La doctrine de
l’élection ne doit pas être considérée comme un point secon-
daire et en marge de la foi, non, elle est fondamentale car elle
nous donne une grande assurance dans l’adversité. Dieu ne se
repent pas de ses dons et de ses appels.
La royauté confiée à Salomon ne convient pas à tout le monde,
elle est même contestée dès le départ. Après la mort de deux
des fils de David, Absalom et Amnon, Adonija s’estime avoir
la priorité et un droit à la couronne royale. Il cherche à con-
vaincre les hauts dignitaires, mais à un moment donné il se
retrouve devant le prophète et le sacrificateur qui eux con-
naissaient l’élection divine : Salomon. Un coup d’état se pré-
pare, tout semble s’accélérer, mais Bath-Shéba, mère de Sa-
lomon et le prophète Nathan interviennent. Alors David place
immédiatement son fils Salomon dans la royauté, selon les
promesses reçues. Il a tout au plus 20 ans.

Dieu est ton père (v 6)


Dieu ne lui dit pas seulement : « tu es aimé de l’Éternel »
mais
Je serai moi-même pour toi un père
1 Ch 28.6

9
On croirait entendre les paroles qui résonnent lors du bap-
tême de Jésus : TU ES MON FILS EN QUI J’AI MIS TOUTE MON AFFECTION.
Imaginez, mille ans plus tard, le Fils de Dieu les entendre au
début de son ministère. C’est à ce moment « stratégique » que
le Père céleste affirme et confirme son amour inconditionnel
pour son fils, proclamation nécessaire pour Lui et… pour cha-
cun d’entre nous. Notre identité d’enfant de Dieu, de fils et de
fille du Père, vient de l’assurance que nous sommes aimés et
reconnus par le Père. Il nous reconnaît non à cause de nos
œuvres bonnes, de notre engagement pour sa cause, de notre
consécration ou de nos réussites, mais simplement, oui sim-
plement parce que nous sommes dans une relation filiale. Tout
comme Jésus recevra cette parole personnelle de son Père
lors de son baptême et avant qu’il n’ait fait une quelconque
œuvre, opéré un quelconque miracle, Dieu encourage au-
jourd’hui ses fils et filles, les appelant bien-aimés et précieux.
David, un père qui sait encourager :

David dit à son fils Salomon : Fortifie–toi, prends


courage et agis ; sois sans crainte et ne
t’épouvante pas. Car l’Éternel Dieu, mon Dieu, se-
ra avec toi ; il ne te délaissera pas, il ne
t’abandonnera pas, jusqu’à ce que tout l’ouvrage
pour le service de la maison de l’Éternel soit ache-
vé.
1 Ch 28.20
Salomon est jeune, inexpérimenté, comment peut-il succéder
au roi David, grande figure et héros national, sans décevoir le
peuple ? Probablement qu’il est fier d’avoir un père tel que
David ; il se peut qu’il demeure dans son ombre, ne sachant
comment émerger derrière une telle personnalité. Est-il re-
connu et encouragé face à la grande attente du peuple ? On
imagine la pression reposant sur lui. Mais Dieu veille, il est
avec Salomon, son approbation lui permettra de se lever pour
entrer dans son appel personnel.

10
Le privilège d’une élection

David a tout préparé pour la succession et il trouvera les mots


justes pour encourager son fils à reprendre le flambeau. Com-
bien l’encouragement d’un « père » est capital pour le fils qui
lui succède !
Salomon a maintenant besoin de trouver ses marques et de
prendre confiance en ce que Dieu lui donne, car, ne l’oublions
pas, Dieu donne ce qu’il ordonne ! Il équipe par l’Esprit ses
enfants pour accomplir l’œuvre à laquelle ils sont appelés.
Salomon, connais Dieu !

Et toi, Salomon, mon fils, reconnais le Dieu de


ton père, et sers–le d’un cœur sans partage et
d’une âme bien disposée, car l’Éternel sonde tous
les cœurs et discerne toute intention. Si tu le re-
cherches, il se laissera trouver par toi ; mais si tu
l’abandonnes, il te rejettera à jamais.
1 Ch 28.9
L’enfance de Salomon n’était pas parfaite et sa famille a con-
nu son lot de problèmes, mais il va sans dire qu’il a reçu un
héritage spirituel très riche. Son père, malgré les ombres qui
ont marqué sa vie, était un serviteur de Dieu dont le cœur
était tout entier à l’Eternel. Voilà pourquoi il exhorte son fils à
connaître le Seigneur.
N’est-ce pas le meilleur conseil à donner ?
Connaître Dieu ! Ce n’est pas connaître un certain nombre de
choses sur Dieu ! Dans le sens originel du terme, il s’agit bien
d’une connaissance intime et profonde de la nature divine. Il
n’y a pas de « plafond » à la connaissance de Dieu, elle est
tout simplement infinie. Notre désir de le connaître chaque
jour davantage doit rester intact tout au long de notre vie. Le
prophète Osée dira : CONNAISSONS, CHERCHONS A CONNAITRE
L’ÉTERNEL (Os 6.3). On peut connaître Dieu parce qu’il se ré-
vèle mais cela requiert toujours un choix et un effort de volon-
té, exigeant un cœur entier et sans partage. Si Dieu nous de-

11
mande de le connaître, c’est que c’est possible et il nous en
donne les moyens par son Esprit.
C’est comme si David disait à son fils : « Salomon, connais qui
est le Seigneur, cherche-le non seulement parce que tu as be-
soin de lui pour faire face au travail qui t’attend, mais
cherche-le par amour pour Lui ! »
Connaître Dieu est en définitive le but de la vie chrétienne,
c’est l’appel le plus profond.

A partir de ce désir de connaître Dieu personnellement, Salo-


mon fera une prière merveilleuse que l’on trouve dans 2 Chr 6
et 1 R 8, une prière si touchante et inspirée. Plus nous con-
naissons Dieu, plus nos prières auront du contenu !
Nous savons, hélas, que ce désir profond était bien là au dé-
but de sa royauté, mais, graduellement, suite à une succession
de choix malheureux, le Saint-Esprit a été attristé, la soif de
Dieu va disparaître, engloutie dans la gloire et la vanité qui
ont fini par remplir l’existence du roi Salomon. Il comptera
trop sur lui, sur son acquis, sa sagesse, sa richesse. Il néglige-
ra de chercher la face de Dieu et sa puissance, et l’impact de
la prière disparaîtra du même coup !

Construis ma maison (v 6)
… ton fils Salomon bâtira ma maison et mes parvis
1 Ch 28.6
Considère maintenant que l’Éternel t’a choisi, afin
que tu bâtisses une maison qui serve de sanctuaire.
Fortifie–toi et agis.
1 Ch 28.10
La première réalisation de Salomon sera la construction du
fameux temple, aussi appelé le premier temple. En effet,
jusqu’alors Moïse avait reçu les instructions au sujet du ta-
bernacle qui se dressait dans le désert, car l’Éternel voulait
habiter et résider au milieu de son peuple.
12
Le privilège d’une élection

Fig 1: Jérusalem au temps de David et Salomon

La construction du temple était un vœu cher à David, vœu que


Dieu approuvait. David était un homme de guerre qui a amené
la paix en Israël par ses nombreuses victoires sur les ennemis.
Le temps de paix est arrivé, temps propice à la construction
du pays, mais notez LA priorité de Salomon : la maison de
Dieu avant les autres maisons, le temple avant les autres
constructions « urgentes » et importantes ! Ce sera - comme
Dieu le voulait - le premier grand ouvrage réalisé par Salo-
mon. Comment ne pas penser à ce verset clé du Nouveau Tes-
tament : CHERCHEZ D’ABORD LE ROYAUME DE DIEU ET SA JUSTICE (Mt
6.33).
Pour Salomon une chose était claire : Dieu doit avoir SON lieu
au milieu de SON peuple. Alors tout le reste trouvera sa juste

13
place. Quelque part le ciel était invité sur terre. Devant cette
attitude la gloire ne manquera pas de descendre !
Dieu d’abord !
La priorité à une relation avec le Seigneur au quotidien est un
défi, nous le savons, mais cela reste la clé pour une vie qui
plaît à Dieu.
Un autre but important du temple à Jérusalem était de main-
tenir la cohésion spirituelle au sein d’Israël et de consolider
l’unité. Jusqu’alors, le peuple était dispersé un peu partout
pour la célébration du culte. L’unité était, de ce fait, fragilisée
et le danger de s’écarter de la vérité était grand.

Observez soigneusement tous les commandements de


l’Éternel (v 8)
Celui qui persévérera jusqu’au bout sera sauvé !
Mt 24.13
Privilège rime avec responsabilité.
Dieu promet que le règne sera affermi pour toujours, dans la
mesure où Salomon s’en tient à la pratique des commande-
ments. Ce fut le cas pour une partie de sa vie. Malheureuse-
ment, il ne persévérera pas jusqu’au bout et perdra les acquis,
bien que les promesses et encouragements n’aient pas man-
qué sur sa route. On peut si bien commencer et finir par
s’éloigner. Trop de chrétiens ont débuté leur vie chrétienne
avec des belles déclarations, mais ensuite ils n’ont plus obser-
vé avec soin les voies bibliques qu’ils connaissaient pourtant
très bien.
Salomon, le sage, savait tant de choses, mais la mise en pra-
tique n’a pas suivi ! Dès qu’il a commencé à négliger sa
proximité avec Dieu et son obéissance, il s’est affaibli. Per-
sonne ne le remarquera de prime abord, sauf lui-même, en-
suite son entourage se rendra compte que quelque chose a
changé et, finalement, tout le peuple s’apercevra du déclin du

14
Le privilège d’une élection

roi et de la perte de l’onction reçue pour régner. Salomon


perdit même le sens de sa vie.
Ce danger peut guetter chaque chrétien. Lorsque nous pen-
sons ne plus avoir besoin d’apprendre, croyant tout savoir et
tout connaître, capables de donner des leçons aux autres,
nous sommes déjà en danger !
Savoir ne suffit pas, il faut vivre ce que Dieu dit :
Si vous savez cela, vous êtes heureux, pourvu que
vous le mettiez en pratique.
Jn 13.17

15
2 Une construction
d’envergure
Du tabernacle au temple
Le temple de Salomon a toujours engendré la curiosité et un
attrait qui a largement dépassé le cadre juif ou chrétien.
L’ancien Ordre des Templiers et ses légendes s’en inspirent,
bon nombre de loges maçonniques aussi, sans parler des mi-
lieux ésotériques et de la science fiction.
Nous nous en tiendrons au message de la parole de Dieu, évi-
tant toute spéculation, car un message clair se dégage de la
construction du temple. La réussite de cette construction, chef
d’œuvre pour l’époque et merveille du monde dont il ne reste
aujourd’hui que quelques vestiges, est porteuse d’un message
précieux pour la construction de notre vie.
Remontons dans le temps et passons de Salomon à Moïse, soit
vers 1450 av J-C. Durant les 40 jours qu’il passa sur le mont
Sinaï, Moïse reçut de Dieu les instructions précises pour la
construction du tabernacle, véritable sanctuaire, la tente de
Dieu qui se trouvait au milieu des tentes des douze tribus
d’Israël.
Ils me feront un sanctuaire, et je demeurerai au mi-
lieu d’eux.
Ex 25.8

17
Fig 2: Le tabernacle dans le désert

L’importance de ce tabernacle est marquée par le nombre de


chapitres de l’Exode qui lui sont consacrés, soit un tiers du
livre.
Un enseignement très riche est à tirer de cet ouvrage dans le
désert, entièrement réalisé avec les offrandes volontaires du
peuple. Et, si on se penche en détail sur les plans et ustensiles
du tabernacle, on découvre un merveilleux message prophé-
tique de Celui qui est venu habiter au milieu de nous.
La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi
nous
(= dressé sa tente), pleine de grâce et de vérité ; et
nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme
celle du Fils unique venu du Père.
Jn 1.14

18
Une construction d’envergure

Moïse a reçu par révélation tous les détails et la marche à


suivre pour réussir la construction et l’assemblage et il devait
exécuter exactement ce qu’il avait vu. L’image et l’ombre du
sanctuaire céleste se trouvent dans le tabernacle.
Regarde, puis exécute d’après le modèle qui t’est
montré sur la montagne
Ex 25.40
Depuis l’entrée au pays promis, Josué dressa le tabernacle à
Silo (Jos 18.1) où il resta durant la période des Juges. Il fut
ensuite l’objet de convoitise des peuples voisins. Sous Saül, le
sanctuaire était à Nob (1 S 1.2 et Mc 2.26). Pendant la plus
grande partie du règne de David, et sous Salomon jusqu’à la
construction du temple, le tabernacle fut sur le haut lieu de
Gabaon, à environ huit kilomètres de Jérusalem, lieu de nais-
sance de Saül (1 Ch 21.29). Salomon transporta ensuite la
tente dans le temple (1 R 8.4), construit d’après le même mo-
dèle, mais de dimensions doubles.
Il dit à Nathan le prophète : Vois donc ! j’habite
dans une maison de cèdre, et l’arche de Dieu habite
au milieu d’une tente !
2 S 7.2
Or l’Éternel dit à mon père David : Puisque tu as à
cœur de bâtir une maison à mon nom, tu as bien fait
d’avoir eu cela à cœur.
1 R 8.18

Le Seigneur approuve la construction du temple


David est roi mais aussi prophète, il sait écouter la voix de
Dieu et pourtant il décide de soumettre son projet à Nathan,
son collègue-prophète. Il aurait très bien pu prendre son idée
comme acquise et parfaitement inspirée de Dieu ! Mais, en la
soumettant à un autre ministre, Dieu lui révélera par la
bouche de ce dernier toute l’étendue de sa pensée : TON FILS
BATIRA MA MAISON ET J’AFFERMIRAI POUR TOUJOURS SON TRONE ROYAL.

19
Une allusion claire au règne messianique dont le trône ne sera
jamais renversé (Dn 2.44).

Le temple dans l’histoire


Le temple sera bâti en 480 après la sortie de l’Egypte
(1 R 6.1), en seulement 7 ans (1 R 6.38).
Nous ne nous attarderons pas sur les détails de la construc-
tion, abondamment décrits dans 1 R ch 6 et 7, ainsi que 2 Ch
ch 3 et 4. Véritable merveille, il sera cependant modeste com-
paré à d’autres temples de l’ancien temps. L’or, quasi omni-
présent, symbole de la divinité, donnera un cachet tout à fait
exceptionnel à l’ouvrage.
Au cours des ans, le temple connaîtra une destinée très mou-
vementée que nous résumerons ici brièvement. Le peuple
d’Israël s’éloignera de Dieu, ce qui le conduira en exil à Baby-
lone. Le temple sera alors saccagé et pillé, et les sacrifices
cesseront. Au retour de l’exil, un nouveau temple sera cons-
truit sous Zorobabel, c’est le deuxième temple, moins glorieux
et plus petit. Nous sommes en 540 av JC. Sa construction du-
rera 22 ans. En 20 av J-C, Hérode le Grand, passionné de
constructions grandioses, l’agrandira (voir la photo de la ma-
quette ci-dessous) et l’embellira. C’est devant ce temple que
Jésus prophétisera : IL NE RESTERA PAS PIERRE SUR PIERRE. En effet,
en l’an 70, les armées romaines sous Titus détruiront Jérusa-
lem, temple y compris. A ce jour, il ne subsiste que les murs
de soutènement de l’esplanade et les restes des arches qui
permettent l’accès à l’esplanade. C’est le Mur Occidental, ap-
pelé faussement Mur des Lamentations (les juifs pleurent la
gloire passée). L’esplanade du temple est occupée par la fa-
meuse mosquée d’Omar, appelée Dôme du Rocher.
Or, selon les prophéties d’Ezéchiel 40 à 48, un troisième
temple devrait voir le jour, événement lié à l’apparition du
Messie et au rétablissement d’Israël. Certains pensent même
que le Messie ne viendra pas tant que la construction du
temple n’est pas entamée ! Nous le savons, les prophéties doi-
vent s’accomplir, le Messie viendra et actuellement une soif
20
Une construction d’envergure

grandissante de sa venue est perceptible au sein même des


croyants juifs. Nous prions : « Maranatha, viens Seigneur Jé-
sus ! Viens bientôt ! »

Fig 3: Maquette du temple d’Hérode à Jérusalem

SEPT bases pour la réussite de l’œuvre de Dieu


Le programme de construction du temple nous permet de dé-
gager des leçons spirituelles pour notre vie et pour l’œuvre de
Dieu. En voici quelques-unes :

- Dieu passe avant l’œuvre de Dieu


Salomon ordonna que l’on bâtisse une maison au
nom de l’Éternel et une maison royale pour lui
2 Ch 1.18 (ou 2.1)
Lorsque Salomon prit les rênes du gouvernement, il y avait
beaucoup à faire, à planifier, à mettre en place : des dossiers
urgents attendaient, des lois devaient être publiées, des cons-
tructions importantes exécutées sans délai. Mais en tout pre-
21
mier, la maison de Dieu doit être bâtie et être là où Dieu l’a
voulue. A l’ordre du jour du programme de l’équipe gouver-
nementale, sous Salomon, nous trouvons au point UN : la
construction de la maison de Dieu ! Cette priorité apparaît
clairement au début du chapitre deux : d’abord la maison de
Dieu, PUIS la maison du roi ! La maison de Dieu avant la
sienne, les intérêts de Dieu avant les siens, l’Auteur des
grâces est plus grand que toute grâce !
Non, Dieu n’oblige pas à cette priorité, elle vient du cœur bien
disposé et du désir personnel. Salomon sait que si Dieu habite
« vraiment » au milieu d’Israël, tout sera sous son contrôle.
Si nous cherchons d’abord (premièrement) le
royaume de Dieu et sa justice, toutes choses nous
seront données par-dessus
Mt 6.33
Dieu n’est pas l’associé auquel on fait appel en cas d’urgence,
ni Celui qui fait partie accessoirement de notre programme.
S’il est Seigneur, il mérite la priorité et doit être servi en
premier. Et c’est ici qu’est la clé d’une vie spirituelle réussie
et fructueuse.
Pourquoi m’appelez–vous Seigneur, Seigneur et ne
faites–vous pas ce que je dis ?Je vous montrerai à
qui est semblable tout homme qui vient à moi, en-
tend mes paroles, et les met en pratique. Il est sem-
blable à un homme qui, bâtissant une maison, a
creusé, creusé profondément, et a posé le fonde-
ment sur le roc. Une inondation est venue, et le tor-
rent s’est jeté contre cette maison, sans pouvoir
l’ébranler, parce qu’elle était bien bâtie.
Lc 6.46-48
Si les fondements de nos choix de vie et de notre église sont
sains, la construction tiendra dans la durée. Si nous choisis-
sons clairement de mettre Dieu et sa Parole à l’honneur - aus-
si lorsque cela coûte - alors Lui-même nous garantit la réus-

22
Une construction d’envergure

site de la construction. Oui, Il mérite toujours d’être servi en


premier !

- L’œuvre de Dieu ne se fait pas dans la rupture avec


les prédécesseurs
Salomon poursuit le projet de son père avec lequel il est en
accord. Il n’est pas en rupture mais dans la continuité. Il ac-
cepte l’inspiration d’un autre et la respecte.
Ceux qui ont travaillé avant nous doivent être reconnus, res-
pectés. On a à recevoir d’eux et besoin de leur bénédiction. Il
n’est pas sage de foncer dans de multiples projets sans la bé-
nédiction de nos pères dans la foi. Certes, ils auraient fait dif-
féremment, auraient utilisé d’autres méthodes, mais la béné-
diction dans la transmission est capitale pour la bonne mise
en orbite de la jeunesse.
Voici le témoignage d’un serviteur de Dieu suisse :
« Dès l’âge de 14 ans, j’ai fait l’expérience du cli-
vage des générations dans ma propre famille, pour-
tant engagée dans la foi. Jeune chrétien, dynamique
et plein d’idées, je me profilais pour servir Dieu.
Mon père, avec qui j’avais alors un bon contact, de-
vint à un moment donné mon observateur et je sen-
tais son « contrôle » sur ma vie. Le contact n’était
pas mauvais en soi, mais bientôt nous n’arrivâmes
plus à nous rejoindre ».

Le fossé se creusa encore lorsque les encourage-


ments du père commencèrent à se faire plus rares
et des paroles comme : c’est bien fils, mais fais at-
tention de ne pas tomber dans l’orgueil, finirent par
l’exaspérer. Son père (et ses pères dans le minis-
tère) semblaient uniquement intéressés à « son ser-
vice », alors que son attente était tout autre : il avait
besoin qu’on lui fasse confiance, tout simplement !
Pour finir, il « se casse ». En rupture avec la géné-
ration qui le précède, le voilà avec sa fougue de
23
jeune engagé dans la foi, il se démène, car pour lui,
les « vieux » n’ont rien compris à la jeune généra-
tion ! Le temps passe mais… les résultats se font
attendre. Vient le jour où amer, blessé et fatigué, il
ne peut plus continuer. Prenant son courage à deux
mains, il retourne chez son père pour s’expliquer,
renouer le dialogue et ouvrir son cœur. Le miracle a
lieu et une vraie communion est trouvée. Doréna-
vant, il ne veut plus se passer de la bénédiction de
la génération qui le précède. Le prophète Malachie
dit : « VOICI, JE VOUS ENVERRAI ELIE, LE PROPHETE, AVANT
QUE LE JOUR DE L'ÉTERNEL ARRIVE, CE JOUR GRAND ET REDOU-
TABLE. IL RAMENERA LE CŒUR DES PERES A LEURS ENFANTS, ET
LE CŒUR DES ENFANTS A LEURS PERES, DE PEUR QUE JE NE
VIENNE FRAPPER LE PAYS D'INTERDIT» (Mal 4.6). Le pays
est protégé si pères et fils se retrouvent, pour vivre
ensemble, servir ensemble. Les jeunes ont besoin de
voir Jésus dans la vie de leurs aînés, de reconnaître
ce qu’ils ont reçu de Dieu et de recevoir leurs en-
couragements, leur confiance et leur autorité. Les
pères ont besoin de faire l’effort du cheminement
commun avec les jeunes, quittant leur rôle
d’observateurs ou de contrôleurs, pour les encoura-
ger. »

Autant la succession « David - Salomon » se passera bien, au-


tant cette leçon n’a malheureusement pas été correctement
transmise par la suite. Le fils de Salomon, Roboam, rompra
avec son père et causera une amère division dans le royaume
d’Israël. Ce sera la fin de l’unité nationale. Il vaut la peine de
lire 1 R 12.1-20.

- L’œuvre de Dieu se fait dans la paix


Mais la parole de l’Éternel m’a été adressée en ces
mots : Tu as beaucoup versé de sang, et tu as fait de
grandes guerres ; tu ne bâtiras pas une maison à
mon nom, car tu as versé devant moi beaucoup de

24
Une construction d’envergure

sang sur la terre. Voici : il te naîtra un fils, qui sera


un homme de repos, et à qui je donnerai du repos
(en le délivrant) de tous ses ennemis d’alentour ;
car Salomon sera son nom, et j’accorderai la paix et
la tranquillité à Israël pendant sa vie.
1 Ch 22.8-9
Le contraste saute aux yeux : d’un côté les mots : sang,
guerres… de l’autre : repos, paix, tranquillité.
La signification même du nom de Salomon veut tout dire (de
shalom qui veut dire paix). Il héritera de David un royaume en
paix et le maintiendra en paix, un temps idéal pour construire.
Notons ici un principe très important dans la vie de toute
communauté chrétienne. On ne construit rien si la paix n’est
pas au rendez-vous !
Si la colombe de paix s’est envolée, les meilleurs enseigne-
ments, les meilleurs ministères et les meilleurs programmes
ne produiront que peu de fruits.
L'Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée
et la Samarie ; elle s'édifiait, marchait dans la
crainte du Seigneur et progressait par l'assistance
du Saint–Esprit.
Ac 9.31
Ils sont si précieux et recherchés de nos jours : des hommes et
des femmes de paix ! Serons-nous de ceux-là ?
Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront
appelés fils de Dieu !
Mt 5.9
Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix (grec
= laisser derrière soi en quittant)
Jn 14.27
Dans quelque maison que vous entriez, dites
d‘abord : Que la paix soit sur cette maison !
Lc 10.5
25
Notez les mots clés : procurer, laisser, dire d’abord !

- L’œuvre de Dieu se fait dans une juste attitude


La maison que je vais bâtir doit être grande, car
notre Dieu est plus grand que tous les dieux. Mais
qui a le pouvoir de lui bâtir une maison, puisque les
cieux des cieux ne peuvent le contenir ? Et qui
suis–je pour lui bâtir une maison ? Tout au plus
pourrais–je faire brûler (des parfums) devant
lui !
2 Ch 2.4-5
Quelle révérence ! Quelle crainte de Dieu ! Quelle humilité !
Salomon a sans conteste la bonne attitude pour démarrer une
grande et belle œuvre. Il réalise la grandeur infinie de Dieu et
il pose la bonne question : Qui suis-je ? Il n’est que serviteur…
inutile (Lc 17.10) et indigne. Il comprend que Dieu pourrait
très bien se passer de lui. A-t-il besoin d’un temple, Celui que
les cieux des cieux ne peuvent contenir ? La grandeur de Dieu
laisse Salomon sans voix.
Cela contraste avec une attitude qui frise l’arrogance que l’on
trouve malheureusement chez certains : ils donnent des
ordres à Dieu, commandent au Saint-Esprit etc.
Le prophète Michée l’a bien exprimé au chapitre 6 v. 8 : « ON
T‘A FAIT CONNAITRE, O HOMME, CE QUI EST BIEN ; ET CE QUE L’ÉTERNEL
DEMANDE DE TOI, C’EST QUE TU PRATIQUES LA JUSTICE, QUE TU AIMES LA
MISERICORDE, ET QUE TU MARCHES HUMBLEMENT AVEC TON DIEU. ».
L’humilité n’est pas l’effacement de la personnalité, mais c’est
se soumettre de tout cœur à la volonté du Seigneur. Salomon
vivra cela au début de son ministère.

26
Une construction d’envergure

- L’œuvre de Dieu se fait avec sacrifice et sur base de la


grâce
Salomon commença à bâtir la maison de l’Éternel à
Jérusalem sur la montagne de Morija qui avait été
indiquée à son père David, à l’endroit préparé par
David sur l’aire d’Ornân, le Yébousien.
2 Ch 3.1
A cette époque–là, David, ayant vu que l’Éternel lui
avait répondu sur l’aire d’Ornan, le Yebousien, y
offrait des sacrifices. Mais le tabernacle de
l’Éternel, construit par Moïse au désert, et l’autel
des holocaustes étaient alors sur le haut lieu de Ga-
baon… David dit : Ici sera la maison de l’Éternel
Dieu, et ici sera l’autel pour l’holocauste
d’Israël.
1 Ch 21.28-22.1
La situation géographique du temple est riche en symbolique,
c’est un lieu d’offrande, de paix, de rencontre, de révélation,
bref, un lieu choisi pour Israël et le monde.
L’emplacement du temple est un lieu riche d’histoire, et pas
n’importe laquelle ! Autant l’aire d’Ornân (lieu où la grâce ar-
rête le jugement) que Morija parlent de sacrifice. Au test ul-
time demandé par l’Éternel, Abraham offre Isaac, son unique.
Le fils lui sera rendu, mais 2000 ans plus tard le Père céleste
n’épargnera pas son Unique à Golgotha. Il fallait qu’il paie et
meure… pour nous ! Golgotha est le lieu du TOUT ACCOMPLI
(Jn 19.30). C’est ici que le prix fort a été payé.
Le sacrifice de Christ est donc la base pour s’approcher de
Dieu par la foi. Christ est la pierre angulaire, centre de toute
adoration et de tout culte.

- L’œuvre de Dieu se fait avec assurance


David dit à son fils Salomon : Fortifie–toi, prends
courage et agis ; sois sans crainte et ne t’épouvante
pas. Car l’Éternel Dieu, mon Dieu, sera avec toi ; il
27
ne te délaissera pas, il ne t’abandonnera pas,
jusqu’à ce que tout l’ouvrage pour le service de
la maison de l’Éternel soit achevé.
1 Ch 28.20
Nous l’avons déjà dit : Salomon avait besoin des paroles
d’encouragement venant de son père. Celui-ci prophétise :
« DIEU SERA AVEC TOI ET IL S’ENGAGE A TES COTES. IL SERA AVEC TOI ET SE
PORTE GARANT DE L’ACHEVEMENT DE LA CONSTRUCTION. QUOI QU’IL AR-
RIVE, IL SERA AU CONTROLE ET TU NE SERAS NI DELAISSE NI ABANDONNE
JUSQU’A L’ACCOMPLISSEMENT DE L’OUVRAGE». Cette promesse trouve
son écho dans le Nouveau Testament où Paul déclare à la
jeune Eglise à Philippe : JE SUIS PERSUADE QUE CELUI QUI A COM-
MENCE EN VOUS UNE ŒUVRE BONNE, EN POURSUIVRA L’ACHEVEMENT
JUSQU’AU JOUR DU CHRIST–JESUS (Ph 1.6).
Le découragement peut surprendre n’importe quel chrétien,
même très motivé par les beaux projets que Dieu lui inspire. Il
peut tout à coup se retrouver face à des défis insurmontables
mais si Dieu est avec lui, qui sera contre lui ?
Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui
n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré
pour nous tous, comment ne nous donnera–t–il pas
aussi tout avec lui, par grâce ?
Rm 8.31-32

- L’œuvre de Dieu se fait dans la complémentarité des


dons
Voici les classes des sacrificateurs et des Lévites
pour tout le service de la maison de Dieu. Auprès
de toi, pour tout l’ouvrage, il y a tous les volon-
taires habiles dans toute espèce de travail, les
chefs et tout le peuple (docile) à toutes tes paroles.
1 Ch 28.21
Le mot TOUT revient six fois dans ce seul verset : surprenant !
Salomon n’est pas seul, la vision et le travail reposent sur de
nombreuses épaules : des sacrificateurs, des Lévites, des
chefs, des volontaires, un peuple docile. L’avait-il remarqué ?
28
Une construction d’envergure

Mais Dieu tient à le lui dire et, de ce fait, à le rassurer : « une


équipe existe et je dispose des cœurs pour qu’ils portent en-
semble le travail avec toi ». De quoi faire rêver tout pasteur
ou pionnier d’une œuvre.
Tant de responsables se plaignent du manque d’ouvriers !
Mais le Dieu de Salomon est aussi notre Dieu et Il exauce
notre prière.
Je me souviens avoir prié pour trouver des corps de métiers
précis, et les ai vus arriver dans la communauté ! Plus la vi-
sion grandit, plus nous voulons atteindre le monde autour de
nous, plus nous avons besoin de ministères diversifiés, néces-
saires à l’accomplissement de la mission.

Dieu donne ce qu’il ordonne


Il a ses moyens pour mettre ensemble les bonnes personnes,
tout ce qu’il faut pour la réussite du projet. « Salomon ! Ils
sont là - auprès de toi ! » De plus, ils sont bien disposés et vo-
lontaires. Quel pasteur, ou équipe de responsables d’Eglise,
ne désirerait pas un tel cadeau ?
Les voir, les discerner, les encourager à prendre leur place :
c’est cela la tâche du responsable spirituel de la communau-
té !
Si Dieu a donné tous les éléments nécessaires à la construc-
tion du temple, n’a-t-il pas les mêmes intentions aujourd’hui,
en 2011, mettant au sein de la communauté en construction
les éléments nécessaires ?

29
3 Un temple rempli
de la gloire de Dieu
Un lieu chargé de sa présence
Un temple vide n’est qu’une curiosité architecturale, avec son
odeur spécifique et son atmosphère religieuse ! Le plus beau
bâtiment, la plus belle maison de Dieu, même bâtie avec sacri-
fice et consécration, n’est rien s’il manque l’essentiel, c'est-à-
dire la présence glorieuse de Dieu. Si SA présence n’est plus
le cœur de la prière et du service, alors la foi a perdu son con-
tenu et sa force.
A la fin de la construction du tabernacle dans le désert, lors-
que tout est réalisé comme Dieu l’avait demandé, nous lisons
ce beau texte : ALORS LA NUEE COUVRIT LA TENTE DE LA RENCONTRE ET
LA GLOIRE DE L’ÉTERNEL REMPLIT LE TABERNACLE (Ex 40.34). La pré-
sence de l’intérieur était visible à l’extérieur.
Salomon l’avait compris : le plus beau temple à Jérusalem, la
ville choisie, n’est rien s’il est vide ! David, homme
d’adoration, le savait également. Il attachait une grande im-
portance à la recherche de la face de Dieu et ne pouvait vivre
sans elle (Ps 63 O DIEU ! TU ES MON DIEU, JE TE CHERCHE, MON AME A
SOIF DE TOI, MON CORPS SOUPIRE APRES TOI...). De même, le peuple
tout entier est appelé à apprécier la présence de Dieu et à la
désirer de tout cœur. Il doit connaître son Dieu et rester
proche de lui.
Soulignons encore que le temple, à Jérusalem, était sans au-
cun doute un facteur d’unité pour le pays. Bien que l’arche de
l’alliance fût déjà arrivée à Jérusalem sous David, le reste des
ustensiles se trouvait encore à Gabaon, et cette dispersion
avait pour conséquence une fragilité de l’unité religieuse. Le
peuple risquait de s’écarter de l’essentiel en offrant « son
culte » un peu ici et un peu là !

31
N’oublions pas que si la foi est bel et bien une affaire person-
nelle, le côté communautaire a toute son importance. Dieu
veut l’unité de son peuple, de tout son peuple, de tous les
membres du corps ! Jésus avait demandé : PERE, QU’ILS SOIENT
TOUS UN COMME TOI, PERE, ET MOI NOUS SOMMES UN. L’unité spiri-
tuelle des enfants de Dieu n’est pas liée à un bâtiment, ou à
un lieu quelconque, elle est produite par le Saint-Esprit qui
rassemble les cœurs pour qu’ils ne fassent qu’un, à l’exemple
de la Trinité.
L’Eglise des Actes le vivait et la Parole déclare qu’ils n’étaient
QU’UN CŒUR ET QU’UNE AME (Ac 4.32)

Un lieu consacré (la dédicace)


Les sacrificateurs apportèrent l’arche de l’alliance
de l’Éternel à sa place, dans le sanctuaire de la
maison, dans le Saint–des–Saints, jusque sous les
ailes des chérubins.
2 Ch 5.7
Nous l’avons déjà affirmé, Salomon n’entreprend rien d’autre
avant que « Dieu n’ait parfaitement sa place ». Dieu d’abord
était son mot d’ordre ! Si les chérubins sont mentionnés, c’est
que nous ne devons pas oublier le monde spirituel invisible à
nos yeux, les myriades d’anges qui servent le Seigneur en tout
temps.
Au moment où les sacrificateurs sortirent du lieu–
saint, car tous les sacrificateurs présents s’étaient
sanctifiés sans observer l’ordre des classes, et tous
les Lévites qui étaient chantres, Asaph, Hémân, Ye-
doutoun, leurs fils et leurs frères, revêtus de bys-
sus, se tenaient à l’est de l’autel avec des cymbales,
des luths et des harpes, et avaient auprès d’eux
cent vingt sacrificateurs sonnant des trompettes,
et lorsque ceux qui sonnaient des trompettes et
ceux qui chantaient, s’unissant d’un même ac-
cord pour louer et célébrer l’Éternel, firent retentir

32
Un temple rempli de la gloire de Dieu

les trompettes, les cymbales et les autres instru-


ments, et louèrent l’Éternel par ces paroles : « Car
il est bon, car sa bienveillance dure à toujours ! »,
en ce moment, la maison, la maison de l’Éternel fut
remplie d’une nuée. Les sacrificateurs ne purent
pas y rester pour faire le service, à cause de la
nuée ; car la gloire de l’Éternel remplissait la
maison de Dieu.
2 Ch 5.11-14
Le grand jour de la fête est arrivé. Après 7 ans de construc-
tion tout est prêt, l’arche est posée dans le lieu très saint. Le
premier culte peut commencer. Dans 2 Ch 5.11-14, remarquez
les mots suivants : sanctifiés, revêtus de byssus (= fin lin
blanc), ils sont 120, et ils s’unissent d’un même accord. Cha-
cun de ces mots mérite d’être médité et prié… car ils sont au-
tant de clés pour un réveil spirituel, même si tout réveil est
pure grâce !
Ici les éléments pour la bénédiction sont réunis : la sanctifica-
tion est prise au sérieux par tous les acteurs, tous sont revê-
tus de fin lin blanc (= image de la justice), ils sont 120 -
chiffre qui correspond aux 120 disciples réunis au jour de la
Pentecôte mille ans plus tard (Ac 1.15 et Ac 2) - et ils
s’unissent d’un même accord. Est-il étonnant que la gloire de
Dieu apparaisse avec une telle puissance, une telle onction,
qu’il devient impossible de rester dans ce lieu ?
Le mot gloire est kabod en hébreu et veut dire poids. La Bible
parle du poids de gloire (2 Cor 4.17). Ce « poids » fait plier
nos genoux, nous conduit dans l’adoration au point qu’il n’y a
plus de place pour « l’humain », le charnel.
Au lendemain d’une semaine de jeûne et prière nous
eûmes une réunion de comité de travail. Comme
d’habitude, nous commençâmes par prier et remer-
cier Dieu pour le magnifique vécu de la semaine qui
venait de s’écouler. Soudain, nous ne pûmes conti-
nuer la prière, la gloire descendait au milieu de
nous, il n’y avait plus de place pour les mots, les
33
larmes coulaient, le ciel était « ouvert », l’Esprit
présent avec une telle force que les mots devenaient
inutiles.

Comment ne pas se souvenir de certains cultes où il


était presque impossible de terminer, tant la pré-
sence glorieuse de Dieu était dense. On « n’osait »
pas interrompre de peur de perdre quelque chose !

Le plus beau don vient d’en haut, c’est l’Esprit qui - déjà de ce
temps - remplissait le sanctuaire. Que pourrions-nous faire
sans lui ? La présence de Dieu, rendue visible par la nuée de
gloire, touche tout et tout le monde. L’Esprit est « répandu »,
sa présence est plus réelle que le monde matériel, elle trans-
cende toute la richesse de cette nouvelle construction.

Un lieu de prière
Salomon se tint debout devant l’autel de l’Éternel,
en face de toute l’assemblée d’Israël. Il étendit les
mains vers le ciel
1 R 8.22
Le chapitre 6 de 2 Chroniques (ou 1 Rois 8) retient la belle
prière du nouveau roi. La présence de Dieu est telle que la
prière en est inspirée du début à la fin, empreinte d’une force
particulière. Elle est connectée aux paroles inspirées du passé
car Salomon évoque d’abord une partie historique, il est par-
ticipant d’un tout et poursuit l’œuvre dans la lignée de ses
prédécesseurs.
Les mains étendues : belle gestuelle, prolongement de son
cœur et portant sa prière. Comme les cieux des cieux ne peu-
vent contenir l’Éternel, ce ciel est tout de même la véritable
demeure de Dieu et c’est vers ce temple que le roi étend ses
mains. Il intercède pour Israël et évoque toutes sortes de si-
tuations dans lesquelles il pourrait un jour se retrouver :
« Israël, tu peux te confier en Dieu et surtout revenir à Lui
chaque fois que c’est nécessaire ».
34
Un temple rempli de la gloire de Dieu

Relevons le verset bien connu de 2 Ch 7.14 : SI MON PEUPLE SUR


QUI EST INVOQUE MON NOM S’HUMILIE, PRIE ET RECHERCHE MA FACE, S’IL
REVIENT DE SES MAUVAISES VOIES, MOI, JE L’ECOUTERAI DES CIEUX, JE LUI
PARDONNERAI SON PECHE ET JE GUERIRAI SON PAYS.

Ce texte mérite d’être médité et … prié !


De la prière de Salomon se dégage un refrain qui est le sui-
vant : Dieu, tu écouteras et tu pardonneras. Quel cadeau !
Notre Dieu nous entend et il est prêt à pardonner le coupable.
Il libère le cœur chargé et culpabilisé par une délivrance par-
faite, indispensable pour retrouver la communion perdue.
Notez que la prière de Salomon inclut la bénédiction sur les
nations qui s’adresseront au Dieu d’Israël :
De même pour l’étranger, qui, lui, n’est pas de ton
peuple d’Israël ; quand il viendra d’un pays lointain,
à cause de ton grand nom, de ta main forte et de ton
bras étendu, quand on viendra prier dans cette mai-
son, c’est toi qui écouteras des cieux, du lieu où tu
sièges, et tu accorderas tout ce que l’étranger aura
imploré de toi, afin que tous les peuples de la
terre connaissent ton nom pour te craindre, comme
ton peuple d’Israël, et qu’ils reconnaissent que ton
nom est invoqué sur cette maison que j’ai bâtie !
2 Ch 6.32-33
L’ouverture aux nations pour les bénir est présente dans cette
prière. Comment ne pas penser à la prophétie d’Esaïe 56.7 : JE
LES REJOUIRAI DANS MA MAISON DE PRIERE ; LEURS HOLOCAUSTES ET LEURS
SACRIFICES SERONT AGREES SUR MON AUTEL ; CAR MA MAISON SERA AP-
PELEE UNE MAISON DE PRIERE POUR TOUS LES PEUPLES.

Lorsque Salomon eut achevé de prier, le feu des-


cendit du ciel et consuma l’holocauste ainsi que
les sacrifices, et la gloire de l’Éternel remplit la
maison.
2 Ch 7.1

35
Lorsque monte vers Dieu une prière fondée sur la foi, la re-
pentance, la sainteté, dans l’unité et avec humilité, la réponse
ne tarde pas : le feu descend sur l’autel !

La gloire de Dieu quitte le temple


Nous venons d’assister à un moment historique, Dieu a fait
son entrée dans le temple, manifestant sa gloire dans ce lieu
choisi.
Peut-on imaginer que cette gloire puisse un jour quitter ce
lieu béni ? Malheureusement, la suite de l’histoire d’Israël le
montre. Le peuple a lassé la patience de Dieu par ses nom-
breuses désobéissances et au lieu de se tourner vers Dieu, il
lui tourne le dos ; la gloire finira par le quitter.
Ezéchiel 8 rapporte ce triste épisode où le temple est profané
par un certain nombre de péchés secrets (v 10-16). Il semble
que personne n’avait remarqué ces abominations cachées,
mais Dieu les connaissait et son prophète aussi. On voit alors
la gloire de Dieu se lever de dessus du sanctuaire, de l’arche,
et se diriger vers la porte (Ez 9.3), pour finalement quitter la
ville (Ez 11.23). Quelle perte ! Quel appauvrissement pour
Israël ! Le temple, oui, mais sans gloire !
Ecoutez la bonne nouvelle : Mt 23.39 : JE VOUS LE DIS, VOUS NE ME
VERREZ PLUS DESORMAIS, JUSQU’A CE QUE VOUS DISIEZ : BENI SOIT CELUI
QUI VIENT AU NOM DU SEIGNEUR ! Dans la suite du temps le Messie
viendra et entrera à nouveau dans sa ville par la porte de l’Est
(Orient), celle qui est actuellement murée, il posera son pied
sur le Mont des Oliviers et ramènera la gloire perdue, car il
EST la gloire (Za 14.4). Alléluia !
Vivre avec l’absence de gloire est pesant pour tout serviteur
et servante de Dieu qui chérit sa présence. Les fils de Qoré en
avaient fait l’expérience :
Voici pourtant ce dont je me souviens avec effusion
de cœur : Je marchais avec la foule et m’avançais
avec elle vers la maison de Dieu, au milieu des ac-
clamations et de la reconnaissance d’une multitude
36
Un temple rempli de la gloire de Dieu

en fête. Pourquoi t’abats–tu, mon âme, et gémis–tu


sur moi ? Attends–toi à Dieu, car je le célébrerai en-
core pour son salut.
Ps 42.5-6
Après avoir goûté à la gloire de Dieu, on ne peut plus se pas-
ser d’elle ! Les fils de Qoré s’en souviennent avec effusion de
cœur et avec nostalgie. Comme il est pénible de poursuivre sa
route sans cette marque surnaturelle ! L’abattement les gagne
car les choses ne sont plus comme elles étaient autrefois.
Remarquez que le Psaume 42 se termine par un conseil judi-
cieux : avant de parler à Dieu de son abattement, le psalmiste
parle de Dieu à son âme : MON AME… ATTENDS-TOI A DIEU, JE LE CE-
LEBRERAI ENCORE !

Ne parlons pas seulement de la gloire au passé, ne parlons


pas seulement de Jésus au passé. Jésus est la gloire de Dieu
au présent et tu peux y goûter, ami lecteur !

La gloire est revenue au milieu de nous


La parole a été faite chair et elle a habité parmi
nous pleine de grâce et de vérité et nous avons
contemplé sa gloire, la gloire du Fils
Jn 1.14
Jésus est LE temple de Dieu, temple parfait et éternel. Il porte
la gloire et la manifeste aux siens (Jn 17.24 PERE, JE VEUX QUE LA
OU JE SUIS, CEUX QUE TU M’AS DONNES SOIENT AUSSI AVEC MOI, AFIN
QU’ILS CONTEMPLENT MA GLOIRE, CELLE QUE TU M’AS DONNEE). Et cela
produit parfois des chocs. Par exemple, lorsque Pierre se re-
trouve avec une barque remplie de poissons, c’est la pêche
miraculeuse ; il y a une telle gloire que, sans que Jésus
n’ajoute quoi que ce soit, Pierre est convaincu de son indigni-
té. Il dit : RETIRE-TOI DE MOI CAR JE SUIS UN HOMME PECHEUR (Lc 5.8).

Le temple doit être purifié pour accueillir la gloire


Jésus entra dans le temple, il chassa tous ceux qui
vendaient et qui achetaient dans le temple, il ren-
37
versa les tables des changeurs et les sièges des
vendeurs de pigeons. Et il leur dit : Il est écrit : Ma
maison sera appelée une maison de prière. Mais
vous, vous en faites une caverne de voleurs. Des
aveugles et des boiteux s’approchèrent de lui dans
le temple. Et il les guérit.
Mt 21.12-14
Que se passe-t-il exactement ?
Jésus s’approche du temple, donc de SA maison, la maison de
son Père, et il le trouve totalement encombré par une espèce
de marché où l’on achète et où l’on vend. Une activité écono-
mique florissante avait pris place dans le parvis de la maison
de Dieu qui est destinée à la rencontre avec Dieu. Comment
cela s’est passé ?
Les juifs qui venaient de loin n’amenaient plus directement
leur offrande au temple de Jérusalem, mais ils prenaient de
l’argent avec lequel ils achetaient leur offrande une fois arri-
vés sur place. Durant le voyage, des quatre coins d’Israël, le
pèlerin se préparait à rencontrer Dieu dans le parvis et se ré-
jouissait déjà de présenter son sacrifice. Et voilà que le parvis
n’est plus ce lieu de recueillement et d’adoration, mais un lieu
de négoce, de commerce et… de vol, qui « brise »
l’atmosphère spirituelle. Aucune distance n’est faite entre
l’activité commerciale et la maison de Dieu, tout est mélangé
et le but, entrer dans la présence de Dieu, est perdu. Plus
grave encore, la gloire ne leur manque même pas ! Le pro-
gramme tourne tout seul, sans elle. Voilà contre quoi Jésus
s’insurge avec raison ! Sa maison aurait dû être remplie de la
gloire de Dieu et de puissance.
Attention ! Prenons garde aux voleurs de l’onction : tout ce
qui nous empêche d’atteindre la présence de Dieu. Lorsque la
gloire ne nous manque plus, il y a problème ; il est grand
temps de réagir, de revenir de tout cœur dans la repentance
auprès du Seigneur.

38
Un temple rempli de la gloire de Dieu

Jésus vient pour rétablir les choses. Il nettoie le parvis, il


prend résolument position car le but premier du temple doit
être retrouvé. Il est et reste le lieu de la présence de Dieu.
Dans ce lieu le peuple peut s’approcher et demander. Le Sei-
gneur est présent et il exauce : « les aveugles et boiteux
s’approchent et sont guéris ». Christ, en chassant les voleurs
de l’onction, redonne au temple sa juste vocation.

TU es le temple du St Esprit !
Ne savez–vous pas ceci : votre corps est le temple
du Saint–Esprit qui est en vous et que vous avez
reçu de Dieu, et vous n’êtes pas à vous–mêmes ?
Car vous avez été rachetés à grand prix. Glorifiez
donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui
appartiennent à Dieu.
1 Co 6.19-20
Posons-nous la question : dans quel état est mon
temple ? Est-il encombré, souillé, impur, négligé, délabré,
désuni, abandonné au péché ? Où est passée la gloire de
Dieu ? Non, notre temple ne doit pas perdre sa raison d’être
car Dieu nous a créés et nous avons une valeur infinie,
puisque rachetés par le précieux sang du Christ. Chaque
temple humain, habité par la présence de l’Esprit Saint, est
destiné à être rempli de sa gloire.
Peut-être que certains ont goûté à cette gloire, mais depuis un
certain temps leur temple est comme vidé, et ils en souffrent.
Amis, présentez votre vie au Seigneur afin qu’il la purifie. Ne
laissez rien à l’abandon et acceptez que le Seigneur mette son
doigt sur ce qui n’a pas sa place dans votre vie. Aimez la sain-
teté, alors LUI reviendra par sa présence vous libérer et vous
restaurer.
Non, la gloire de Dieu n’est pas l’exception d’un réveil dont
j’ai entendu parler, mais la réalité quotidienne à laquelle
j’aspire. Moïse la connaissait, lui qui priait : SEIGNEUR FAIS-MOI
VOIR TA GLOIRE. EXODE 33 :18
39
4 Une sagesse
exceptionnelle
Demander avec précision
A Gabaon, l’Éternel apparut en songe à Salomon
pendant la nuit. Dieu lui dit : Demande ce que tu
veux que je te donne. 6 Salomon répondit : Tu as
usé d’une grande bienveillance à l’égard de ton ser-
viteur David, mon père, parce qu’il marchait en ta
présence dans la vérité, dans la justice et dans la
droiture de cœur envers toi ; tu lui as gardé cette
grande bienveillance et tu lui as donné un fils qui
est assis sur son trône, comme (on le voit) au-
jourd’hui. 7 Maintenant, Éternel mon Dieu, c’est toi
qui as établi ton serviteur roi à la place de mon père
David, et moi je ne suis qu’un petit jeune homme, je
ne sais pas gouverner. 8 Ton serviteur est au milieu
de ton peuple, celui que tu as choisi, peuple nom-
breux, qui ne peut être ni évalué ni compté, à cause
de son grand nombre. 9 Accorde donc à ton servi-
teur un cœur attentif pour gouverner ton
peuple, pour discerner le bien du mal ! Car qui
pourrait gouverner ton peuple, ce peuple si impor-
tant ? 10 Cette demande formulée par Salomon
plut au Seigneur.
1 R 3. 5-10
Accorde-moi maintenant sagesse et connais-
sance afin que je sache me conduire à la tête de ce
peuple
2 Ch 1.10
Dieu donna à Salomon de la sagesse, une très
grande intelligence, et des connaissances étendues
1 R 5.9-14

41
La Bible retient la toute première prière de Salomon, elle est
si belle et précieuse qu’elle mérite que l’on s’y attarde. D’un
côté on peut croire que cette prière est simplement venue
d’un élan de cœur, mais le contexte laisse transparaître des
éléments qui l’ont portée et inspirée sa prière.
Salomon aimait l’Éternel et suivait les prescriptions
de son père David.
1 R 3.3
Il réalise le privilège d’hériter le royaume dans de bonnes
conditions et saisit « le témoin » des mains d’un homme spiri-
tuel, oint du Saint-Esprit et visionnaire. Le pays d’Israël est en
paix et en bonne forme spirituelle. La crainte de Dieu, com-
muniquée par son père, est dans le cœur de Salomon qui met
l’accent sur les valeurs spirituelles avant les atouts matériels,
politiques ou autres. Il pose les justes priorités. C’est ainsi que
Salomon priera avec foi, appuyé sur les promesses qu’il a en-
tendues, reçues et serrées dans son cœur (1 Ch 28). Sur la
base de ces promesses et encouragements, sa foi est nourrie
et il demande à Dieu simplement ce qui est sur son cœur et
qui semble une évidence : «avant toute chose, il me faut de la
sagesse et du discernement !»
Dans la mesure où nous sommes nourris par la Parole de
Dieu, dans une bonne communion avec le Seigneur, remplis
du Saint-Esprit, en communion avec les frères, ce que nous
demandons dans la prière peut très bien être au centre de la
volonté de Dieu. Alors notre désir n’est rien de moins que
SON désir, notre pensée est unie à la sienne. (lire Rm 12.2).
La sagesse ; il en aura bien besoin tout au long de ses 40 an-
nées de ministère ! Il demandera ce charisme (don de grâce)
qui sera - pour un temps - le don « phare » de sa royauté, à tel
point que l’on viendra de loin pour l’écouter et le rencontrer.
Le surnaturel attire !
Sans tarder, il devra faire face à de multiples défis. Tellement
conscient du fardeau que constitue la responsabilité de guider
ce peuple nombreux, il a besoin, jour après jour, de sagesse.
42
Une sagesse exceptionnelle

Salomon est conscient de sa faiblesse, de son manque


d’expérience et il sait que sans les dons et l’aide du Seigneur,
il ne peut avancer.

Aspirer aux dons spirituels


Avez-vous déjà demandé un don spirituel ? Si oui, lequel ?
Autre question : comment choisir « son » don spirituel ?
Avons-nous le droit de le choisir ou est-ce le choix de Dieu ?
L’enseignement biblique montre deux aspects.
D’abord, chaque chrétien est invité à rechercher les dons et à
aspirer aux dons.
Aspirez aux dons les meilleurs - aspirez (gr =zéloo)
aux dons spirituels, surtout à celui de prophétie.
1 Co 12.31 et 14.1
ZELOO veut dire rechercher avec zèle et bouillir d’envie, en se
donnant de la peine.
Bien que la demande soit clairement exprimée, malheureuse-
ment certains chrétiens attendent toute leur vie et ne trouvent
pas le ou les dons promis. D’autres prennent la liste des dons
et se demandent auquel ils pourraient bien aspirer ! D’autres
encore estiment qu’ils n’en sont pas dignes, que ce n’est pas
pour eux mais pour des chrétiens plus spirituels ! C’est ainsi
que des faux raisonnements privent bon nombre de toucher
leur héritage. De ce fait, le corps de Christ se retrouve dému-
ni et appauvri. Si Dieu nous montre un besoin et que nous re-
cevons un fardeau pour quelque chose, c’est qu’il a déjà prévu
un équipement et le don spirituel se trouve être une réponse
au fardeau ou au besoin ressenti ou remarqué. Il suffit alors
de demander avec foi selon sa volonté et ensuite commencer à
exercer le ou les dons.
Et voici l’autre aspect

43
Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les
distribuant à chacun en particulier comme il veut.
1 Co 12.11
Le Seigneur distribue les dons comme il veut. C’est LUI qui
choisit, et l’on est parfois surpris de voir le Seigneur utiliser
puissamment des personnes auxquelles nous n’aurions jamais
pensé. C’est ainsi qu’il est glorifié et nous sommes émerveillés
de constater la diversité des dons. Ne craignons pas, il y a de
la place pour chacun. Aspirons aux dons !
Remarquez que dans 1 Co 12.8, le premier des neuf dons
mentionnés est la sagesse, cela montre son importance. Aux
questions pièges posées à Jésus, il répondra souvent par une
parole de sagesse : RENDEZ A CESAR CE QUI EST A CESAR ET A DIEU CE
QUI EST A DIEU ou encore QUE CELUI QUI EST SANS PECHE JETTE LA PRE-
MIERE PIERRE. Devant cette sagesse, personne ne peut répli-
quer. La parole de sagesse a la capacité de dénouer une si-
tuation délicate. C’est le cas entre autres du fameux juge-
ment de Salomon (1 R 3 :16-28). Proposer de couper l’enfant
vivant en deux met à jour les sentiments cachés et révèle la
solution parfaite.

Eviter les pièges


Un don : opportunité de service ou piège ?
Salomon est l’auteur de nombreux proverbes dans lesquels il
parle de la possibilité de se faire piéger malgré la sagesse et
les dons reçus. D’ailleurs, lui-même y est tombé !
Ces pièges ne sont pas nouveaux, nous pouvons en citer
quelques-uns :
Danger de sombrer dans l’orgueil et la vanité - d’attirer les
regards sur soi - refus de soumission - refus de rester rede-
vable, etc !
Que les pièges possibles ne nous arrêtent pas de désirer ce
qui est juste. Dieu est un bouclier protecteur. Si nous appli-

44
Une sagesse exceptionnelle

quons la Parole, Dieu la confirmera et sera fidèle pour


l’accompagner par des signes.

Plaire au Seigneur
Salomon est dans sa position uniquement parce que Dieu le
permet. Il reconnaît simplement que Dieu l’a placé sur le
trône et révèle ainsi un cœur humble (1 R 3.7). Il sait qu’il n’a
pas la capacité de gouverner sans l’aide de son Dieu (JE NE SAIS
PAS GOUVERNER v 7).

Sa demande plaît au Seigneur (1 R 3.10) parce qu’elle ne se


limite pas à lui-même, mais à tout Israël, étant centrée sur les
besoins du royaume et non sur les siens. C’est cela le cœur du
serviteur et du berger !
Salomon demande de grandes choses afin de pouvoir servir le
peuple de Dieu au mieux (v 9 : UN CŒUR ATTENTIF POUR GOUVERNER
LE PEUPLE). Il désire un équipement pour mieux accomplir sa
mission.
Que lui reste-t-il ? Il lui suffit « D’HABITER AU MILIEU DE SON
PEUPLE » (1 R 3.8) ! Il n’émet aucune revendication pour son
avantage, ce qui compte, c’est le bien du peuple. Voilà
l’attitude qui touche le Seigneur.
Cherchez premièrement son royaume et sa justice,
et tout cela vous sera donné par–dessus.
Mt 6.33
Fais de l’Éternel tes délices et Il te donnera ce que
ton cœur désire
Ps 37.4
La prière de Salomon prise dans son ensemble traduit à ce
stade sa mentalité: tout en étant oint pour la royauté, il reste
un serviteur (v 8). Avec foi et humilité, il se sait serviteur, dé-
pendant du Maître. Au dehors, à quelques pas de son palais,
se trouvent de nombreux besoins, des détresses, des attentes
et des mains tendues vers le roi. Comment répondre à tant de

45
choses ? Seul Dieu le peut, au travers d’instruments équipés.
Salomon veut en être un.
Il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusa-
lem, mais d’attendre la promesse du Père et (v8)
vous recevrez une puissance, celle du Saint–
Esprit survenant sur vous, et vous serez mes té-
moins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Sa-
marie et jusqu’aux extrémités de la terre.
Ac 1.4, 8

Recevoir la sagesse et l’acquérir


Il y a le don et il y a la croissance dans le don par le travail et
l’acquisition.
Tout don est pure grâce et s’exerce dans la foi, mais cela im-
plique qu’il faut travailler avec le don reçu. Tout en ayant re-
çu, Salomon a dû s’appliquer, étudier et grandir dans la di-
mension de la sagesse, sans laisser place à la paresse. Le livre
des Proverbes rappelle tant de fois la nécessité d’acquérir la
sagesse (au moins 50 fois).
La sagesse crie dans les rues (elle est pour tous !)
Pr 1.20
Si tu prêtes une oreille attentive à la sagesse, et si
tu inclines ton cœur à la raison, oui, si tu appelles
l’intelligence, et si tu élèves ta voix vers la raison, si
tu la cherches comme l’argent, si tu la recherches
avec soin comme des trésors…
Pr 2.2-4
Remarquez les mots : prêter une oreille attentive, incliner son
cœur, appeler, chercher avec soin, etc.
Acquiers la sagesse
Pr 4:5
La sagesse vaut mieux que l’or
Pr 16.16

46
Une sagesse exceptionnelle

Heureux l’homme qui a trouvé la sagesse


Pr 3.13
Ne l’abandonne pas : elle te gardera ; Aime–la, et
elle te protégera. [...] Exalte–la : elle t’élèvera…
Pr 4.6, 8
Les traces de la sagesse de Salomon se trouvent dans nos
Bibles : lisez les Proverbes, le Cantique des cantiques,
l’Ecclésiaste.
Dieu lui accorda cette sagesse afin de faire entrer Israël dans
sa destinée, dans sa vocation. En effet, par la sagesse nous
entrons dans notre appel.

Qu’est-ce que la sagesse ?


Quelqu’un pourrait dire : « Ah si Dieu pouvait m’apparaître et
me poser la même question : DEMANDE CE QUE TU VEUX QUE JE TE
DONNE, je demanderais aussi la sagesse, car j’en ai tellement
besoin. La Parole de Dieu a une promesse adaptée à notre
demande :
Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il
la demande à Dieu qui donne à tous libéralement
et sans faire de reproche, et elle lui sera donnée.
Mais qu’il la demande avec foi, sans douter
Jc 1.5-6
Qu’est-ce que la sagesse ?
On peut y associer des mots comme connaissance et excel-
lence. La sagesse peut encore se définir comme étant la capa-
cité de prendre les bonnes décisions dans la vie. Prendre de
bonnes décisions honore Dieu, par contre prendre des déci-
sions de folie, en ignorant la Parole de Dieu, le déshonore.
Selon Ac 6.3 et 6.10, cette qualité était requise pour être
diacre. Etre rempli de sagesse est étroitement lié à être rem-
pli de l’Esprit de Dieu.
Regardons attentivement le texte suivant :
47
La sagesse d’en haut est premièrement pure, en-
suite pacifique, modérée, conciliante, pleine de mi-
séricorde et de bons fruits, exempte de duplicité,
d’hypocrisie. Le fruit de la justice est semé dans la
paix par ceux qui recherchent la paix.
Jc 3.17-18
Ce verset parle du besoin de sagesse dans nos relations. Nous
sommes uniques, ce qui est une richesse, mais le fait d'être
unique crée le défi de la communication. Nous ne pouvons pas
aborder tout le monde d'une manière unique et rigide comme
si tous avaient une façon uniforme de penser ou de répondre.
Nous pouvons utiliser les mêmes mots mais avec des compré-
hensions très différentes, et il arrive très souvent qu’on ne se
comprenne tout simplement pas. La sagesse est la capacité
d’adaptation dans la communication, dans nos relations. Selon
le texte de Jacques, je suis sage si je mets en pratique ces
points qui m’aideront dans mes relations.
La sagesse est :
1. PURE, c'est-à-dire honnête et transparente, sans ar-
rière-pensée, sans tirer profit de... sans tendre un piège
à l’autre. Cela veut dire que l’on peut compter sur
moi car je tiens mes promesses et mes engagements
envers vous. La sagesse est aussi exempte de duplicité
et d’hypocrisie. Je ne cache pas mes motivations (la sa-
gesse est entière et sincère). Je suis vrai avec vous. Je
ne vous dupe pas et je ne vous manipule pas.
2. PACIFIQUE : je veux être un homme ou une femme de
paix, dans ma maison, et ailleurs. Là où je passe, je tra-
vaille à la paix (HEUREUX CEUX QUI PROCURENT LA PAIX, ILS SE-
RONT APPELES FILS DE DIEU : Mt 5.9). Je sais me taire pour
ne pas mettre de l’huile sur le feu. Je suis capable de
supporter des attaques sans rendre le mal pour le mal,
toutefois en étant vrai, transparent, authentique, je ne
vends pas la vérité.

48
Une sagesse exceptionnelle

3. MODEREE et pleine de miséricorde : epieikes en grec


veut dire gentillesse. Mon avis n’est pas forcément le
seul valable, je sais écouter l’autre sans critiquer son
opinion, sans tout de suite penser qu’il a tort, je ne mé-
prise pas, je considère objectivement un autre avis.
C’est avoir un cœur de compassion et de douceur, je ne
ridiculise pas ce que l’autre ressent.
4. CONCILIANTE : eupeithes en grec veut dire chercher
à gagner quelqu'un, lui donner avec persuasion l'envie
de faire quelque chose. Encourager, motiver. Je
n'amplifie pas vos erreurs, je ne les fais pas ressortir
sans cesse (la sagesse est pleine de grâce). Je les efface
discrètement, au lieu de les diffuser à tout le monde.

Rayonner par la sagesse


On venait de tous les peuples pour entendre la sa-
gesse de Salomon, de la part de tous les rois de la
terre qui avaient entendu parler de sa sagesse
1 R 5.14
La puissance d’attraction de Salomon vient de ce charisme :
sa sagesse. De même, une Eglise où les dons de l’Esprit fonc-
tionnent dans l’équilibre, avec les fruits de l’Esprit, ne peut
qu’attirer les gens ! Si les gens voient la sagesse de Dieu en
vous, ils viendront et vous consulteront ! Le monde a besoin
d’hommes et de femmes en qui réside l’Esprit de Dieu. Trou-
vera-t-il les Joseph, les Daniel, les Néhémie, les Déborah, les
Salomon de notre temps ?

49
5 Une renommée
internationale
Qui est la reine de Saba ?
La reine de Saba entendit (parler de) la réputation
de Salomon, à la gloire de l’Éternel, et vint
l’éprouver par des énigmes.2 Elle arriva à Jérusalem
avec une suite très importante, des chameaux por-
tant des aromates, de l’or en très grande quantité et
des pierres précieuses. Elle vint auprès de Salomon
et lui dit tout ce qu’elle avait dans le cœur. 3 Salo-
mon lui expliqua tout ce qu’elle demandait, et il n’y
avait rien de caché pour le roi qu’il ne pouvait lui
expliquer. 4 La reine de Saba vit toute la sagesse de
Salomon, la maison qu’il avait bâtie, 5 les mets de
sa table, l’habitation de ses serviteurs, les fonctions
et les vêtements de ceux qui étaient à son service,
ses échansons, et les holocaustes qu’il offrait dans
la maison de l’Éternel : 6 elle en perdit le souffle et
dit au roi : C’était donc vrai ce que j’ai appris dans
mon pays au sujet de tes paroles et de ta sagesse !7
Je ne croyais pas à ces paroles avant d’être venue et
d’avoir vu de mes yeux. Et voici qu’on ne m’en a pas
annoncé la moitié. Tu as plus de sagesse et de pros-
périté que ta réputation ne me l’avait laissé en-
tendre. 8 Heureux tes gens, heureux tes serviteurs
qui se tiennent continuellement devant toi, qui en-
tendent ta sagesse ! 9 Béni soit l’Éternel, ton Dieu,
qui t’a été favorable et t’a placé sur le trône
d’Israël ! C’est parce que l’Éternel aime Israël à tou-
jours, qu’il t’a établi roi pour que tu fasses droit et
justice. 10 Elle donna au roi 120 talents d’or, une
très grande quantité d’aromates et des pierres pré-
cieuses. Il n’arriva plus autant d’aromates que
celles que la reine de Saba donna au roi Salomon.

51
11 Les navires de Hiram, qui apportèrent de l’or
d’Ophir, amenèrent aussi d’Ophir une grande quan-
tité de bois de santal et des pierres précieuses… 13
Le roi Salomon donna à la reine de Saba tout ce
qu’elle désira, ce qu’elle demanda, et lui fit en outre
des présents dignes d’un roi tel que Salomon. Puis
elle s’en retourna pour aller dans son pays, elle et
ses serviteurs.
1 R 10.1-13
Le roi Salomon fut plus grand que tous les rois de la
terre par la richesse et par la sagesse. (23) Tous
les rois de la terre cherchaient à rencontrer
Salomon, pour entendre la sagesse que Dieu avait
mise dans son cœur.
2 Ch 9.22-23

52
Une renommée internationale

Fig 4: Caravanes et route des épices

L’histoire de la reine de Saba n’est pas un mythe puisque Jé-


sus en parle et confirme l’authenticité du texte biblique. Le
peuple de Saba (ou Séba) - parfois deux peuples distincts –
habitait au sud de la péninsule arabique. On en a retrouvé de
nombreuses traces. Réputé comme peuple de commerçants,
leur royaume était florissant et la fameuse route des épices
était bien connue par les caravanes des marchands qui négo-
ciaient l’or, l’encens, les épices et pierres précieuses.

53
La reine de Saba était donc originaire soit du Yémen, soit
d’Ethiopie. En effet, divers textes bibliques connectent direc-
tement l’Ethiopie et Saba.
Car je suis l'Éternel, ton Dieu, Le Saint d'Israël, ton
sauveur ; Je donne l'Égypte pour ta rançon,
L'Éthiopie et Seba à ta place.
Es 43:3
Ainsi parle l'Éternel : Les gains de l'Égypte et les
profits de l'Éthiopie Et ceux des Sabéens,
hommes de (haute) taille passeront chez toi et se-
ront à toi
Es 45:14
Par ailleurs, les Ethiopiens ont souvent été gouvernés par des
reines (Ac 8.27 où il est question de Candace).
Mentionnons simplement qu’il existe la tradition orale éthio-
pienne suivante : la reine de Saba aurait eu un fils avec Salo-
mon (la Bible n’en dit rien). Son nom est Menelik, fils du sage.
Salomon aurait renvoyé le jeune homme en Ethiopie avec une
réplique de l’arche de l’alliance, où il aurait alors repris la
royauté à la place de sa mère. Il y a encore aujourd’hui des
colonies juives en Ethiopie, dont beaucoup ont été rapatriées
grâce à la fameuse opération Moïse. En 1984, durant un
temps de famine, 8000 juifs d’Ethiopie (les Falashas), vivant
dans le nord du pays, ont secrètement rejoint la terre d’Israël
à partir du Soudan.

Il y a ici plus que Salomon…


La reine du Midi se lèvera lors du jugement, avec
cette génération et la condamnera, parce qu’elle est
venue des extrémités de la terre pour entendre la
sagesse de Salomon, et voici qu’il y a ici plus que
Salomon.
Mt 12.42
Jésus relate la rencontre entre Salomon et la reine de Saba
mille ans après l’événement. Quel enseignement pouvons-nous
54
Une renommée internationale

en tirer ? Arrivée de loin pour entendre la sagesse de Salo-


mon, en relation avec le nom de l'Éternel, elle veut s'en
rendre compte par elle-même. Le chemin parcouru par la
reine est l’image du parcours d’une personne en recherche,
qui entendant parler de Christ, vient à Lui, le rencontre, puis
est transformée par sa présence.
A présent, revenons à 1 Rois 10 afin d’étudier le texte de près.

La reine entend parler de la réputation de Salomon


(v 1)
Salomon avait une communion avec Dieu et entendait sa voix.
Cette qualité de relation suscitait une véritable curiosité et ne
pouvait être comparée à ce que vivaient d’autres souverains
devant leurs divinités.
La réputation de Jésus traverse tous les âges et elle n’a pas
fléchi au cours des ans ! Jésus ne laisse personne indifférent.
A chaque fois que son nom est prononcé il se passe quelque
chose ! Ses paroles et ses actes, son message et ses œuvres,
sa mort et sa résurrection impressionnent encore et toujours
au point que des milliers de cœurs sont touchés chaque jour
quelque part dans ce monde. Sous toutes les latitudes il est
reconnu, respecté, aimé et adoré, des multitudes lui consa-
crent leur vie. Des millions de personnes sont prêtes à donner
leur vie pour Lui, lui qui est supérieur à Abraham, à Moïse, à
David et à Salomon, supérieur à tous les prophètes. Ils le res-
pectent, l’aiment, l’adorent, lui consacrent leur vie.

Elle se met en route et arrive à Jérusalem (v 2)


La reine de Saba ne se fait pas envoyer le dernier bestseller
écrit par Salomon. Elle veut le rencontrer, lui ! On peut avoir
accès aux meilleurs commentaires bibliques, connaître les
profondeurs de la Parole, recevoir les enseignements les plus
profonds et être touchés jusqu’à en pleurer… et pourtant res-
ter sur place, dans l’immobilisme, refusant de bouger.

55
Plus que sa curiosité, c’est la soif du cœur qui met en route la
reine de Saba. Cette même soif a mis en route, mille ans plus
tard, un autre de ses compatriotes, l’eunuque d’Ethiopie, pour
venir adorer à Jérusalem. Lui aussi repartira dans la joie
d’avoir rencontré le Seigneur et son Messie (Ac 8.27) !
Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive.
Jn 7.37
Il a fallu plus qu’une émotion passagère pour venir des extré-
mités de la terre, et parcourir une telle distance ! Il fallait
persévérer jusqu’au bout en surmontant tous les obstacles.
… afin qu’ils cherchent Dieu pour le trouver si pos-
sible, en tâtonnant. Or il n’est pas loin de chacun de
nous.
Ac 17.27
Dans le texte de Mt 12.39, évoqué précédemment, Jésus a
qualifié sa génération de « méchante et adultère », parce
qu'elle cherchait des signes et des miracles au lieu du Sei-
gneur lui-même. Ne vivons-nous pas dans un contexte spiri-
tuel similaire, où bien des gens veulent des démonstrations de
la puissance divine, tout en se contentant d'une relation su-
perficielle avec Jésus ? Etre sauvé, aller à l'église, avoir
quelques prières exaucées leur suffit, et ils préfèrent ne pas
trop s’engager, se plonger plus intensément dans la Parole
pour chercher à connaître Jésus d'une manière plus profonde !
Définitivement, la soif et la recherche de l’Éternel doivent
nous mettre en route :
Appliquez maintenant votre cœur et votre âme à
chercher l’Éternel, votre Dieu ; levez–vous…
1 Ch 22.19
Chercher le Seigneur comporte efforts et exigences. Nous ne
glisserons jamais accidentellement dans une relation de
proximité avec Dieu. Le cri de mon âme est : Seigneur, je veux
te connaître ! Connaître Dieu est une demande qui surpasse
tous les autres sujets de prière.
56
Une renommée internationale

La reine de Saba ne part pas pour un voyage touristique ni un


voyage d’affaire. Attirée par la sagesse, elle ne ménage aucun
effort et cherche à connaître quelqu’un qui détient sagesse et
discernement au point d’amener tout un pays à la bénédiction
et à un rayonnement international. Elle vient de si loin pour
chercher ce qu’aucune fortune du monde ne peut acheter.
Au contact de Salomon ses yeux s’ouvrent, elle se dit : « mais
comment est-ce que j’ai pu vivre des années sans avoir re-
marqué cela, c’était pourtant évident ! »
Ceux qui cherchent l’Éternel comprennent tout
Pr 28.5
Avoir soif implique une attitude d’humilité, la reconnaissance
de son besoin et de son insuffisance. La soif du cœur n’est pas
passive, elle répond à l’attraction produite par le Saint-Esprit,
et le Saint-Esprit agit même aux extrémités de la terre !
La reine de Saba nous lance un appel à sortir de la passivité et
des bonnes résolutions sans lendemain, à mettre en route
notre foi pour se tourner résolument vers Dieu et écouter sa
Parole.
Notez que devant les juifs et les pharisiens, Jésus cite en
exemple une reine païenne ! (la Bible ne dit pas explicitement
qu’elle s’est convertie). Il ne relève que ce point de sa vie, à
savoir sa recherche, sans ménager ses efforts pour connaître
la sagesse. Par conséquent elle obtient le droit de juger ceux
qui ont su, mais n’ont rien fait !

Elle l’éprouve par des énigmes (v 1)


La reine vient à Salomon avec ses énigmes (avec ses questions
très difficiles). Elle a besoin de réponses aux grandes ques-
tions de la vie du genre : comment être pardonnée ? Où trou-
ver la liberté et la joie ? etc.
Si de nos jours beaucoup d’énigmes ont trouvé réponse grâce
à l’avancée de la science, le cœur humain (et la vie) reste si
complexe que de nouvelles questions sans réponse surgissent
57
sans cesse. Nous vivons dans le pays des pourquoi, où il y a
tant de questions sans réponse, et nous attendons le pays des
parce que ! Les cœurs ont besoin de réponses divines aux
questions humaines !
Il est important de savoir que la sagesse qui vient de Dieu sa-
tisfait le cœur qui cherche des réponses mais, plus que cela,
elle nourrit l’âme. Par contre, la sagesse humaine est limitée
et ne peut satisfaire que partiellement, tandis que la sagesse
qu’apporte le Saint-Esprit satisfait totalement.
Angus Buchan sert le Seigneur dans sa ferme en
Afrique du Sud. Un jour, alors que son petit neveu
Alistair est assis à ses côtés sur le tracteur, un acci-
dent se produit et l’enfant est tué par la machine.
Durant des mois Angus est rongé par la culpabilité
et ne peut ni dormir, ni s’alimenter, tant sa douleur
est grande et son fardeau écrasant. Une nuit, le
père de l’enfant décédé lui téléphona et lui dit : An-
gus ! Le Seigneur m’a donné une vision claire
d’Alistair. Je pouvais le voir. Il était si heureux et
son visage rayonnait. Je l’ai vu courir vers moi à
travers champs, des champs d’un brillant vert éme-
raude. Je lui ai demandé s’il voulait revenir vers
nous et il m’a répondu : Non, Papa, mais je
t’attends. Cette réponse de sagesse fut une totale
consolation pour la famille affligée. Dieu ne répond
pas à toutes nos questions, ni ne nous explique
toutes nos souffrances, mais il vient les remplir de
sa présence.

Bien qu’ayant une grande autorité et sans doute des compé-


tences, la reine est humble et elle reconnaît qu’elle ne sait pas
tout. Sans crainte, elle partage sa recherche avec d’autres
puisqu’elle arrive accompagnée d’une suite nombreuse.
Salomon lui expliquera toutes choses. Le verset 5 précise
qu’elle vit aussi LES HOLOCAUSTES OFFERTS DANS LA MAISON DE

58
Une renommée internationale

L’ÉTERNEL.Elle comprend la valeur et la nécessité du sacrifice


pour obtenir le pardon de Dieu et repartir justifiée.

Elle lui dit tout ce qu’elle avait sur le cœur (v 2)


En parfaite confiance, elle se sent écoutée et comprise, voilà
pourquoi elle ouvre son cœur au roi.
Même si le Seigneur sait toute chose, il attend de nous que
nous lui exprimions notre besoin, nos requêtes, que nous lui
apportions nos problèmes.
Je répands ma plainte devant lui, je lui raconte ma
détresse.
Ps 142.3
Ne vous inquiétez de rien ; mais, en toutes choses,
par la prière et la supplication, avec des actions de
grâces, faites connaître à Dieu vos demandes.
Ph 4.6
Ouvrir son cœur est plus que chercher à comprendre et à
s’informer. Certains chrétiens veulent savoir, connaître et
s’informer ; ils ont leur propre avis, connaissent l’avis des
autres, aussi celui de la Parole de Dieu mais, malheureuse-
ment, n’ouvrent pas leur cœur pour autant !

La reine vit toute la sagesse… (v 4) elle en perd le


souffle : c’est donc vrai… (v 6)
Il n’y a plus de doute, elle est convaincue par la sagesse de
Salomon, elle n’a rien à répliquer. Elle est venue, elle a vu et
elle croit. Elle a entendu parler, maintenant elle voit. A-t-elle
fait une expérience personnelle ? Peut-être ! Tellement tou-
chée par la gloire de Dieu, elle n’a plus de peine à croire et
reconnaît le Dieu d’Israël. La foi s’engouffre littéralement
dans son cœur assoiffé ; ce n’est plus l’expérience des autres,
à présent c’est la sienne.

59
Elle éclate en louanges (v 8)
« Heureux… » Le bonheur est une véritable carte de visite !
Voyant le bonheur du peuple d’Israël et des serviteurs de Sa-
lomon (ceux qui se tiennent en ta présence), elle éclate en
louanges. Elle réalise le privilège d’être serviteur de Salomon.
Elle reçoit de plus la révélation pour Israël : « L’ÉTERNEL AIME
ISRAËL A TOUJOURS ». Elle, la non-juive, prend connaissance
d’une élection particulière du peuple d’Israël. Elle ne démé-
nagera pas, ne se fera pas citoyenne d’Israël, mais accepte la
place particulière du peuple élu devenant bénédiction pour les
nations.

Elle donna au roi… (v 10)


Sans doute avait-elle préparé ses cadeaux. Elle les apporte
avec joie et reconnaissance. Le désir de donner vient d’un
cœur bien disposé, qui ne calcule pas. Le don est en fait un
acte d’adoration envers Dieu, c’est une réponse spontanée de
la foi. La générosité grandit dans son cœur en réponse à son
admiration, sa joie et sa toute nouvelle expérience.

Salomon lui donne en retour un cadeau à sa me-


sure : « tout ce qu’elle désirait » (v 13)
Salomon lui donna plus qu’elle n’avait apporté.
2 Ch 9, 12
Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que
ton cœur désire.
Ps 37.4
Dieu est par nature généreux, toujours plus généreux que le
plus généreux d’entre nous !
Pensons à ce qu’a coûté le voyage de la reine de Saba, venue
des extrémités de la terre. Pensons aux nombreux dons qu’elle
offrit au roi. Elle estimait simplement que connaître le roi va-
lait tout cela. Il y a ici plus que Salomon ! Apprécier la pré-
sence de Jésus, quel cadeau ! Passer du temps avec lui est une
60
Une renommée internationale

faveur, une grâce, et devrait être une priorité dans notre vie
quotidienne. Que la démarche et l’expérience de la reine de
Saba nous inspirent à ne pas nous arrêter à mi-chemin !

Ils sont venus « des extrémités de la terre » et ont


rencontré Jésus
…Tout mon corps me faisait souffrir, la maladie
progressait. Après tant d’années de douleurs, je
choisis finalement de mettre fin à ma vie. En sortant
ma voiture du garage dans le but de me jeter dans
un ravin, l’autoradio s’est mise en marche et j’étais
branchée sur une station inconnue, un émetteur qui
diffusait un témoignage de foi. Surprise, je com-
mençai à écouter. Un couple qui venait de perdre
un enfant racontait comment Dieu les avait conso-
lés. A l’instant même je fus touchée au plus profond
de moi-même et pris contact avec la station radio,
puis avec le couple en question. Touchée par
l’amour de Dieu, je lui donnai ma vie.
Anne Marie

…Après presque 2 ans de mariage, notre vie a bas-


culé. Nous avons appris que Béatrice était atteinte
du SIDA, suite à une transfusion sanguine pratiquée
2 ans auparavant lors d'une intervention chirurgi-
cale. Peu à peu, le virus faisait ses ravages dans le
corps de ma femme : maigreur extrême, affaiblis-
sement général et infections de tout genre. Nous
avons essayé tous les moyens possibles : guéris-
seurs, rebouteux, etc. Mais le résultat était désas-
treux. Un jour, Béatrice vit avec surprise une an-
nonce sur un journal : JESUS GUERIT. Elle s’est
rendue à l’adresse indiquée, c'était une église évan-
gélique. Son cœur a été touché sur le champ et elle
confia sa vie à JESUS.
Jean Marc

61
…ma vie était une succession de malheurs : enfant,
j’ai été abusée par un ami de mon père, à l’âge de
25 ans mon premier enfant est mort au bout de 3
semaines, erreur humaine, d’autres drames se sont
ajoutés, trois tentatives de suicide, deux divorces !
Un jour j’assiste au mariage du fils de mon compa-
gnon d’alors et suis touchée par le message de
l’évangile prêché à la cérémonie. J’avais envie d’en
entendre davantage. Le jour précédent le dimanche
de septembre 2008 où je suis venue à l’église de
Réveil, j’ai entendu comme une voix qui me disait
qu’il était urgent que j’aille à l’église. Sans hésiter
une seconde, le lendemain, je m’y suis rendue. Je
peux dire que, depuis la première fois que j’y suis
entrée, ce fut une révélation et une certitude que là
se trouvait le chemin que je cherchais depuis si
longtemps. La flamme de mon amour pour Jésus m'a
envahie, une immense paix s’est installée, mais sur-
tout mon visage, rongé par la tristesse depuis des
mois s'est illuminé et habillé d'un sourire perma-
nent.
Elisabeth

62
Une renommée internationale

63
6 Une pente
descendante
Personne n’est destiné à bien commencer sa vie pour mal la
finir. Chaque enfant de Dieu a le cent pour cent de chances de
réussir sa vie et d’entrer dans les plans préparés par Dieu.
Pour cela les choix au quotidien sont de première importance.
Salomon était parti dans sa vocation du bon pied, bien entou-
ré, débutant son ministère dans d’excellentes conditions. Il est
aimé, aidé, reconnu et oint de Dieu. Il demandera la sagesse,
qu’il reçoit pour servir son peuple, et recevra en plus la ri-
chesse et la gloire.
Et pourtant arrive un moment où il fera une série de choix
malheureux qui auront des conséquences graves pour lui et
tout Israël. Proche de Dieu au départ, il finira par s’éloigner,
glissera sur un autre chemin, le chemin large, le chemin où
l’on suit Dieu de loin…
Mieux vaut la fin d‘une chose que son commence-
ment
Ec 7.8
Est-il nécessaire de rappeler que nous sommes et restons res-
ponsables de notre vie ? Nous ne sommes pas toujours res-
ponsables de ce qui nous arrive, mais toujours de nos choix et
attitudes.
Malgré son don de sagesse, Salomon aurait tout d’abord dû
veiller sur lui-même ! La sagesse n’est pas une garantie
d’infaillibilité.
Le royaume d’Israël est en paix, les ennemis d’hier ne sont
plus, bien sûr il faut rester vigilant, et c’est là que Salomon a
peut-être baissé la garde et négligé de veiller sur lui-même !
N’avait-il pas demandé et obtenu un cœur sage, un cœur qui
écoute ? Il ressentait ce besoin pour diriger les autres, mais il
n’a pas écouté les avertissements du Seigneur quant à sa con-
65
duite personnelle. Il avait bien un cœur large pour aimer son
grand peuple, mais il n’a pas veillé sur lui-même, laissant en-
trer en lui des choses qui étaient mauvaises aux yeux de
l’Éternel.
Rappelons ce que Paul dit à Timothée :
Veille sur toi–même et sur ton enseignement ;
persévère dans ces choses, car, en agissant ainsi, tu
te sauveras toi–même, et tu sauveras ceux qui
t’écoutent.
1 Tm 4.16

Salomon fut grand


Le roi Salomon fut plus grand que tous les rois de
la terre par sa richesse et sa sagesse. Tout le monde
cherchait à rencontrer Salomon pour entendre la
sagesse que Dieu avait mise dans son cœur.
1 R 10.23-24
Grand… plus grand !
Cette précision que souligne l’Ecriture est un indice qui ex-
plique en partie le déclin du roi et de son royaume.
En s’élevant bien haut, il devient un personnage connu, re-
cherché, populaire, et forcément très actif et occupé. Son don
de sagesse était une bénédiction évidente pour des multitudes
et sa cote de popularité est au plus haut. Pourtant arrive un
tournant, ce moment que l’ennemi attendait et guettait, le vi-
rage qui amorcera une descente, quand la foi fait place aux
doutes, quand les privilèges finissent dans la vanité, la ri-
chesse dans la lassitude, et l’abondance dans le dégoût !
Non, la gestion de la renommée et de la grandeur n’est pas
chose simple. Etre (ou devenir) grand aux yeux du monde
n’est pas forcément synonyme de bénédiction.

66
Une pente descendante

Une consommation exagérée


Chaque jour Salomon consommait…
1 R 4.22 (5.2)
Voici une autre précision intéressante.
1 Rois 10.14-29 décrit en détail les richesses, le faste, le luxe
(trône en or, coupes et vaisselle en or…), le tape-à-l’œil et les
excès de la vie à la cour royale. Bien que ce déluge de ri-
chesses ne fût pas anormal pour un monarque de l’envergure
de Salomon, le Seigneur voulait lui éviter de verser dans la
vanité et les nombreux problèmes liés à ce style de vie. Il y a
en effet le « danger du trop » !
Trop de faste et de facilités deviennent un piège, et des dan-
gers guettent. Par exemple :
 l’installation dans un confort qui finit par endormir
l’âme et l’esprit
 le manque d’appréciation des choses simples
 le danger de devenir excessivement exigeant
 le piège du confort, car il devient difficile de revenir en
arrière, de se priver lorsqu’on a accès à tout
Non seulement l’humeur, mais bien plus, le caractère de la
personne finissent par changer, la dureté de cœur s’installe,
la compassion vient à manquer.
Le lecteur de la Bible s’aperçoit vite que Dieu n’est pas contre
le bien-être, dans la mesure où il ne scandalise pas, ni ne pro-
voque de graves injustices. La question est donc de savoir où
sont les limites de la richesse et l’importance que j’y attache.
Relevons quelques textes :
Car l’amour de l‘argent est une racine de tous les
maux ; et quelques–uns, en étant possédés, se sont
égarés loin de la foi, et se sont jetés eux–mêmes
dans bien des tourments.
1 Tm 6.10
67
Ne vous livrez pas à l’amour de l‘argent ; contentez–
vous de ce que vous avez ; car Dieu lui–même a dit :
je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai
point.
He 13.5
Quand les richesses s’accroissent, n‘y attachez pas
votre cœur.
Ps 62.11

Le danger des richesses


Non seulement elles amènent des soucis supplémentaires
(Mc 4.19, Jc 5.3), mais il y a aussi le danger que la confiance
se déplace. Au lieu de la placer totalement en Dieu, on la met
dans ses richesses, ce qui est une fausse assurance. Finale-
ment, la richesse ne satisfait guère (Ec 5.9 ON N’EST PAS RASSASIE
PAR L’ARGENT).

Le riche croit contrôler beaucoup de choses, mais il oublie


trop vite que tout est don et vient de la main de Dieu. Le père
de Salomon l’avait compris lorsqu’il déclare : « C’EST DE TOI QUE
VIENNENT LA RICHESSE ET LA GLOIRE, C’EST TOI QUI DOMINES SUR TOUT,
C’EST DANS TA MAIN QUE SONT LA FORCE ET LA PUISSANCE, ET C’EST TA
MAIN QUI A LE POUVOIR DE TOUT AGRANDIR ET DE TOUT AFFERMIR… 14 CAR
QUI SUIS–JE ET QUI EST MON PEUPLE, QUE NOUS SOYONS CAPABLES DE FAIRE
DE PAREILLES OFFRANDES VOLONTAIRES ? TOUT VIENT DE TOI, ET C’EST DE
TA MAIN QUE VIENT CE QUE NOUS TE DONNONS ! » 1 Ch 29.12-14
Dans le Nouveau Testament, Jacques rappelle à ses lecteurs
la fragilité de la vie : N’OUBLIEZ PAS : VOUS ETES UNE VAPEUR QUI PA-
RAIT POUR UN PEU DE TEMPS ET QUI ENSUITE DISPARAIT (Jc 4.14) et
l’importance d’impliquer Dieu dans les projets (v 15 SI LE SEI-
GNEUR VEUT NOUS FERONS CECI OU CELA). L’orgueil et la gloire arri-
vent au galop (v 16). Amasser et thésauriser la richesse est
coupable, alors que l’urgence de l’évangélisation est rappelée
dans Jc 5.3. Nous laissons le soin au lecteur de méditer ces
textes.
Le cœur du disciple de Jésus est attaché à la personne du Sei-
gneur lui-même et détaché des biens, selon la parole de Jé-
68
Une pente descendante

sus : « AINSI DONC, QUICONQUE D’ENTRE VOUS NE RENONCE PAS A TOUT


CE QU’IL POSSEDE NE PEUT ETRE MON DISCIPLE ». Lc 14:33

Avec un brin d’humour Jésus relativise la gloire terrestre en


citant Salomon : Lc 12.27 CONSIDEREZ COMMENT CROISSENT LES
LIS : ILS NE TRAVAILLENT NI NE FILENT ; CEPENDANT JE VOUS DIS QUE SA-
LOMON MEME, DANS TOUTE SA GLOIRE, N’A PAS ETE VETU COMME L’UN
D’EUX. Manifestement la gloire qui habille l’enfant de Dieu
n’est pas de nature matérielle. Christ désire et peut revêtir
chacun de ses enfants d’une parfaite beauté.

La difficile gestion de la richesse et de la gloire


Je te demande deux choses : Ne me les refuse pas,
avant que je meure ! 8 Éloigne de moi la vanité et la
parole mensongère ; Ne me donne ni pauvreté, ni
richesse, accorde–moi le pain qui m’est nécessaire,
9 de peur qu’étant rassasié, je ne te renie et ne
dise : Qui est l’Éternel ? Ou qu’étant dans la pauvre-
té, je ne commette un vol et ne porte atteinte au
nom de mon Dieu.
Pr 30.7-9
Cette parole n’est pas de Salomon mais d’un autre sage qui a
compris l’enjeu de la richesse et qui, au contraire de Salomon,
craint Dieu.
Prenons l’exemple et le succès des reality shows et autres
émissions télévisées qui ne font qu’éveiller le désir d’être
connu et admiré par un grand public. On dirait que l’estime de
soi en dépend. Les spectateurs sont témoins des sommets de
la gloire, parfois suivis de près par une descente aux enfers :
aujourd’hui adulé et connu, demain rejeté et oublié.
Etre riche sans tomber dans la vanité, être riche en gardant
son cœur tout entier pour Dieu, sans l’oublier : comment y
parvenir ?
On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien ; Et
ce que l’Éternel demande de toi, c’est que tu pra-

69
tiques la justice, que tu aimes la miséricorde, et que
tu marches humblement avec ton Dieu.
Mi 6.8
Nous trouvons une protection en vivant dans le périmètre de
SA présence. Il faut le comprendre, nous ne sommes pas faits
pour la gloire ici-bas. Lorsque l’égo est mis sur le devant de la
scène, adulé et flatté, avons-nous toujours le réflexe de rendre
toute la gloire à Dieu ?
Jésus est notre exemple parfait.
Ces gens, à la vue du miracle que Jésus avait fait,
disaient : Vraiment c’est lui le prophète qui vient
dans le monde. Jésus, sachant qu’ils allaient venir
l’enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur
la montagne, lui seul.
Jn 6.14-15

Une perte de sens


L’Ecclésiaste, livre que la tradition attribue à Salomon, a peut-
être été écrit après qu’il ait passé le sommet de sa gloire. On y
trouve des réflexions qui décrivent quelqu’un qui a tout vu,
tout connu, et qui semble las et fatigué, même blasé par la vie.
Comme il a beaucoup vécu, il a goûté à tous les plaisirs, litté-
ralement « TRAINE SA VIE DANS LES PLAISIRS » Ec 2.3. Il a vu trop
d’injustices, des déceptions sans nombre, se demandant s’il
n’y pas une certaine fatalité ; en fait, il n’arrive plus à croire
en l’avenir, et finit par haïr la vie.
Ceci montre que Salomon a quelque part perdu la paix avec
Dieu. Sa relation avec Dieu ne lui apporte plus ce qu’il a con-
nu autrefois et qu’il avait vu chez son père David.
Peu à peu il s’éloigne et cherche à remplir le vide. Pour cela il
fallait multiplier les plaisirs de tout genre.
Ses observations l’amènent à cette conclusion qui se retrouve
32 fois dans les 12 chapitres du livre : VANITE ! Le mot vani-
té signifie : vide, futilité, souffle, vapeur, semblable à des
70
Une pente descendante

bulles de savon qui sont légères et qui soudain éclatent et dis-


paraissent.
Comment donc, un homme tel Salomon, pouvait-il perdre le
sens de sa vie ?
La lecture de l’Ecclésiaste nous en donne la raison. Nous
trouvons 27 fois l’expression « SOUS LE SOLEIL », par opposition
avec ce qui est au-dessus du soleil. Salomon regarde à ce qui
se passe sous le soleil, sur la terre, au lieu d’avoir le cœur et
les yeux fixés sur les choses célestes et éternelles.
Se fixer sur ce qui se passe « SOUS LE SOLEIL » peut dévier mon
attention et provoquer un éloignement de Dieu, puis me lais-
ser dans l’insatisfaction.
Aussi nous regardons, non point aux choses visibles,
mais à celles qui sont invisibles ; car les choses vi-
sibles sont momentanées, et les invisibles sont
éternelles.
2 Co 4.18
L’apôtre Paul nous encourage :
cherchez les choses d’en haut où Christ est assis à
la droite de Dieu, pensez à ce qui est en haut et non
à ce qui est sur la terre.
Col 3.1-3
En se lamentant sur tout ce qui ne tourne pas rond « sous le
soleil », Salomon va perdre ce qui est fondamental au bon-
heur : la vitalité, la joie de vivre, la découverte, la confiance,
l’attente en Dieu.
Si notre monde occidental (convoité pour son bien-être maté-
riel) est déstabilisé par un avenir plus qu’incertain, c’est que
beaucoup de ses valeurs sont basées sur la réussite matérielle
(sous le soleil). Le vrai sens de la vie ne peut se trouver sous
le soleil, il se trouve dans la découverte des valeurs impéris-
sables que Dieu donne.

71
Voici la Bonne Nouvelle : lève tes yeux, Jésus t’aime, Il a don-
né sa vie pour toi. Il donne un sens à ta vie !

Qu’est-ce qui peut me faire perdre le sens de ma


vie ?
a) Lorsque la vie se vit uniquement « sous le soleil » et
que Dieu n’est plus le centre.
b) Lorsque la vie tourne autour de soi en priorité. La lec-
ture du livre de l’Ecclésiaste surprend par le nombre de
fois que figurent les mots je et moi : près de 130 fois !
Cela serait-il la preuve d’un égo surdimensionné ?
c) Lorsqu’on vit dans une désobéissance. Au bout d’un
certain temps on se retrouve dans une zone où l’on ne
sait plus distinguer entre le juste et le faux. Suite à de
mauvais choix, on vient à manquer de discernement,
bref, on ne voit plus clair ! Nous découvrons cela dans
1 R 11.4 où il est dit : « SON CŒUR NE FUT PLUS TOUT ENTIER A
L’ETERNEL SON DIEU ».

Les mauvais choix de Salomon


Salomon n’a manifestement pas observé les commandements
de Dieu, écrits dans Dt 17.15-18 :

72
Une pente descendante

Tu établiras sur toi un roi que choisira l’Éternel, ton


Dieu ; tu établiras sur toi un roi du milieu de tes
frères, tu ne pourras pas te donner un étranger qui ne
soit pas ton frère. 16 Mais qu’il n’ait pas un grand
nombre de chevaux et qu’il ne fasse pas retourner le
peuple en Égypte pour avoir beaucoup de chevaux ;
car l’Éternel vous a dit : Vous ne retournerez plus par
ce chemin–là. 17 Qu’il n’ait pas un grand nombre de
femmes, afin que son cœur ne s’écarte pas, et qu’il
n’ait pas une grande quantité d’argent et d’or. 18
Quand il s’assiéra sur son trône royal, il écrira pour
lui, dans un livre, un double de cette loi, qu’il prendra
auprès des sacrificateurs, les Lévites.
Quatre choses précises devaient être observées, dont la ré-
daction d’une copie de la Torah, Parole de Dieu pour lui.
Salomon est connu pour ses diverses passions, dont les ri-
chesses et les femmes, mais où est restée sa passion pour la
Parole ? Elle était autrefois une priorité (Dieu lui avait dit : OB-
SERVE MA PAROLE ET TOUT IRA BIEN 1 R 6.11-12 et 9.1-9), mais peu
à peu ses priorités ont changé.
Notons que les chevaux étaient les chars d’assaut de l’époque.
Avoir beaucoup de chevaux signifie se confier dans sa propre
force pour vaincre. Comme ils étaient sortis de l’Egypte, Israël
allait tôt ou tard dépendre de ce pays, qui ne signifie rien de
moins qu’un retour à la servitude. Délivrés par la puissante
main de Dieu de 400 ans d’esclavage, il aurait été une insulte
que de recommencer à flirter avec l’ancien maître d’esclaves.
Dieu dit : n’engage pas ton cœur dans des alliances dange-
reuses !
Salomon va négocier la paix avec les nations voisines par des
alliances :
Salomon s’allia par mariage avec le Pharaon, roi
d’Egypte. Il prit pour femme la fille de Pharaon et
l’amena dans la cité de David.
1 R 3.1

73
Si un grand nombre de femmes était coutume parmi les mo-
narques de l’époque, Dieu demande au roi d’Israël d’avoir un
standard différent des peuples voisins. Il y avait bien sûr le
danger de la sensualité. On sait que pouvoir et sexe sont sou-
vent liés. Le pouvoir du roi lui autorisait beaucoup de facilités.
Mais quel danger ! On dit justement avec humour : Si
l’homme est la tête, la femme est le cou qui fait tourner la
tête !
La Bible décrit la beauté de l’amour avec la femme de sa jeu-
nesse, mais elle met en garde lorsque l’exclusivité de cet
amour n’est plus respectée. David en a fait la triste expé-
rience ! Un soir ses yeux se promenèrent sur un toit avoisi-
nant et le corps suivit… Oui, l’alliance sacrée doit être proté-
gée.
Le roi Salomon aima beaucoup de femmes
étrangères, outre la fille du Pharaon : des Moa-
bites, des Ammonites, des Édomites, des Sido-
niennes, des Hittites, 2 appartenant aux nations
dont l’Éternel avait dit aux Israélites : Vous n’irez
pas chez elles, et elles ne viendront pas chez vous ;
elles détourneraient certainement vos cœurs
vers leurs dieux. Ce fut à ces nations que
s’attacha Salomon, entraîné par l’amour. 3 Il
eut sept cents princesses pour femmes et trois cents
concubines ; et ses femmes détournèrent son cœur.
4 A l’époque de la vieillesse de Salomon, ses
femmes détournèrent son cœur vers d’autres
dieux ; et son cœur ne fut pas tout entier à
l’Éternel, son Dieu, comme l’avait été le cœur de
son père David. 5 Salomon se rallia au culte
d’Astarté, divinité des Sidoniens, et au culte de
Milkom, l’abomination des Ammonites. 6 Salomon
fit ce qui est mal aux yeux de l’Éternel et ne suivit
pas pleinement la voie de l’Éternel, comme son père
David. 7 Alors Salomon bâtit sur la montagne qui
est en face de Jérusalem un haut lieu pour Kemoch,

74
Une pente descendante

l’abomination de Moab, et pour Molok,


l’abomination des Ammonites. 8 Il agissait ainsi
pour toutes ses femmes étrangères qui offraient des
parfums et des sacrifices à leurs dieux. 9 L’Éternel
fut irrité contre Salomon, parce qu’il avait détourné
son cœur de l’Éternel, le Dieu d’Israël, qui lui était
apparu deux fois. 10 Il lui avait donné des ordres
sur ce point précis : qu’il n’aille pas se rallier à
d’autres dieux ; mais Salomon n’observa pas les
ordres de l’Éternel. 11 Alors l’Éternel dit à Salo-
mon : Puisqu’il en est ainsi avec toi, et que tu n’as
pas observé mon alliance et mes prescriptions que
je t’avais ordonnées, je vais déchirer certainement
le royaume pour te l’ôter et je le donnerai à ton ser-
viteur
1 R 11.1-11
Avec ce penchant pour les femmes, le cœur du roi allait rapi-
dement être tiraillé, puis détourné de la volonté de Dieu. Sa
vie se compliquait au fur et à mesure des alliances et ma-
riages politiques. Chaque association comportait ses intérêts,
ses compromis incessants mais aussi ses dieux et le flirt avec
l’idolâtrie. Finalement, il accepta bon gré mal gré les dieux
étrangers (1 R 11.4-8), et ainsi l’objectif de l’ennemi est at-
teint : détourner son cœur pour détruire sa communion avec
le Dieu d’Israël. L’ennemi est voleur et cherchera toujours à
dérober ce qui est précieux : la communion, la force de la vie
divine. Salomon sera dès ce moment faible et perdant. Il som-
brera dans l’insatisfaction permanente et la tristesse, malgré
son abondance.
L’Éternel suscita un adversaire à Salomon
1 R 11.14
Désormais, la porte est ouverte à l’ennemi. Il aura un droit sur
Salomon et sur le royaume qui finira par être brisé et divisé.
Quelle perte !

75
Salomon savait, mais ne faisait pas !
L’Éternel fut irrité contre Salomon parce qu’il avait
détourné son cœur de l’Éternel, le Dieu d’Israël
qui lui était apparu deux fois
1 R 11.9
Lui, qui avait sans doute enseigné aux autres sur les méfaits
de l'adultère, sur le danger qu'il y a à ne pas se contenter de
la femme de sa jeunesse, qui a conseillé à juste titre les
couples. Il avait par ailleurs rédigé le Cantique des Can-
tiques ! Lui, Salomon, savait tant de choses, et pourtant la
Bible affirme : « SES FEMMES DETOURNERENT SON CŒUR. A L'EPOQUE
DE SA VIEILLESSE, SES FEMMES ENTRAINERENT SON CŒUR ! » (1 R 11.1-
4).
Il le savait, mais échouera quand même là où il n’aurait jamais
voulu finir.
Malheureusement, il y a des personnes à qui on n’a plus rien à
dire car elles savent déjà, elles ont tout vu, tout connu et elles
n’ont plus rien à apprendre. Pourtant elles sont en danger :
celui de la suffisance et de ne plus être en harmonie avec
Dieu, du fait qu’elles savent, mais ne vivent pas ce que Dieu
demande !

Conclusion
Nous ne savons que peu de choses au sujet de la fin de vie du
roi Salomon. Est-il revenu au Seigneur de tout son cœur ? Nul
ne sait. Les conséquences de ses choix ont affecté la suite de
l’histoire d’Israël, que chacun peut lire dans la suite des ré-
cits. Cependant la fidélité de Dieu surpasse les désastres hu-
mains et sa grâce abonde encore et toujours, sa lumière est
donnée dans les ténèbres les plus opaques, son plan parfait se
poursuit.
Puisque la sagesse de ses écrits est entre nos mains, laissons
le livre de l’Ecclésiaste apporter la conclusion de nos médita-
tions :

76
Une pente descendante

Souviens-toi de ton Créateur pendant les jours de ta


jeunesse
Ec 12.1
Voici la conclusion de tout ce qui a été dit : respecte
Dieu et obéis à ses commandements. Oui, voilà ce
que tous les êtres humains doivent faire.
Ec 12.13

Bénédiction

Que l’Eternel te bénisse et te garde !


Que l’Eternel fasse briller sa face sur toi et t’accorde sa
grâce !
Que l’Eternel lève sa face vers toi et te donne la paix.
Nb 6.24-26

Walter Zanzen, septembre 2011

77
7 Table des
Matières
Introduction ............................................... 1

1 Le privilège d’une élection ................ 3


Introduction .................................................................... 3
Saül et David, les deux premiers rois d’Israël ................. 4
L’ombre au tableau n’arrête pas la grâce de Dieu ........... 4
Salomon reçoit ce dont chaque être humain a
désespérément besoin .................................................... 6
Salomon reçoit un royaume « clés en main » .................. 7
Salomon reçoit quatre paroles précieuses ...................... 8

2 Une construction d’envergure ............. 17


Du tabernacle au temple ............................................... 17
Le Seigneur approuve la construction du temple .......... 19
Le temple dans l’histoire ............................................... 20
SEPT bases pour la réussite de l’œuvre de Dieu ........... 21

3 Un temple rempli de la gloire de Dieu . 31


Un lieu chargé de sa présence ...................................... 31
Un lieu consacré (la dédicace) ...................................... 32
Un lieu de prière ........................................................... 34
La gloire de Dieu quitte le temple ................................. 36
La gloire est revenue au milieu de nous ........................ 37
Le temple doit être purifié pour accueillir la gloire ....... 37

79
4 Une sagesse exceptionnelle ................. 41
Demander avec précision .............................................. 41
Aspirer aux dons spirituels ........................................... 43
Eviter les pièges ........................................................... 44
Plaire au Seigneur ........................................................ 45
Recevoir la sagesse et l’acquérir................................... 46

5 Une renommée internationale ............. 51


Qui est la reine de Saba ? ............................................. 51
Il y a ici plus que Salomon… ......................................... 54
La reine entend parler de la réputation de Salomon (v 1)55
Elle se met en route ...................................................... 55
Elle l’éprouve par des énigmes (v 1) ............................. 57
Elle lui dit tout ce qu’elle avait sur le cœur (v 2)........... 59
La reine vit toute la sagesse.......................................... 59
Elle éclate en louanges (v 8) ......................................... 60
Elle donna au roi… (v 10) .............................................. 60
Ils sont venus « des extrémités de la terre » et ont
rencontré Jésus ............................................................. 61

6 Une pente descendante ........................ 65


Salomon fut grand ........................................................ 66
Une consommation exagérée ........................................ 67
Le danger des richesses ................................................ 68
La difficile gestion de la richesse et de la gloire ........... 69
Une perte de sens ......................................................... 70
Les mauvais choix de Salomon ...................................... 72
Salomon savait, mais ne faisait pas ! ............................. 76

Conclusion ............................................... 76
Bénédiction .............................................. 77

80
Table des Matières

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82

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