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ACTIVITÉS DE LA SIDI
ET DE SES PARTENAIRES EN 2002

SOLIDARITÉ INTERNATIONALE
POUR LE DÉVELOPPEMENT ET L’INVESTISSEMENT
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SOMMAIRE
SOMMAIRE

MESSAGE DU PRESIDENT ...................................................................................Page 3

LE BILAN DU PLAN 2000-2002 ..................................................................................Page 4

LE FINANCEMENT ET L’ACCOMPAGNEMENT DES PARTENAIRES EN 2002.............Page 6

VUE D’ENSEMBLE DES ACTIVITÉS DE LA SIDI EN 2002........................................................................... 6


AU FIL DES PARTENAIRES ...................................................................................................................... 9
ECLAIRAGES SUR DE NOUVEAUX PARTENAIRES ........................................................................................ 18

LA VIE INSTITUTIONNELLE DE LA SIDI EN 2002.....................................................Page 22

LES ETATS FINANCIERS DE LA SIDI AU 31 DECEMBRE 2002 ..................................Page 24

CARNET D’ADRESSES..............................................................................................Page 26

GLOSSAIRE
ACAD : Arab Center for Agricultural Development (Palestine) GRAIFSI : Groupe d'Appui pour l'Intégration de la Femme du Secteur Informel (Haïti)
ADI-Kivu : Association pour le Développement intégré au Kivu IMOFOR : Institut Mobil de Formation (Haïti)
AFD : Agence Française de Développement (France) INDES : Inversiones para el Desarrollo (Chili)
ACB : Akiba Commercial Bank Limited (Tanzanie) KNFP : Conseil National pour le Financement Populaire (Haïti)
AMOS : Association de Microfinance Oued Srou (Maroc) KOKARI : Coopérative de services d’intermédiation en crédit rural (Niger)
ASPRODEB : Association Sénégalaise pour la Promotion du Développement à la Base LA-CIF : Latin American Challenge Investment Fund (Amérique du Sud)
(Sénégal) LIDE : Ligue pour le Développement (Nord-Kivu)
BAEF : Banque d’Appui à l’Entreprenariat Féminin (Nord-Kivu) MAE : Ministère des Affaires Etrangères (France)
BANCOSOL : Banco Solidario (Bolivie) MAIN : Microfinance African Institution Network
BID : Banque Interaméricaine de Développement (Etats-Unis) MENNGOS : MicroEnterprise Network NGOs (Afrique du Sud)
CA : Conseil d’Administration MUFED : Mutuelle Femme et Développement (MUFED)
CCFD : Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (France) MUSO : Mutuelles de Solidarité
CCSP : Coopérative de Crédit pour le Soutien aux Sociétés Paysannes (Laos) MPDF : Mekong Project Development Facility
CCG : Coopérative de Cautionnement et de Gestion (Haïti) OMIPA : Oruchinga Microfinance Promotion Agency (Ouganda)
CDC : Caisse des Dépôts et Consignations (France) ONG : Organisation Non Gouvernementale
CECM : Caisse d’Epargne Crédit Mutuel (Burundi) PROFUND : Fondo de Inversiones incorporado en Panamá
CEP : Capital Aid fund for Employment of the Poor (Vietnam) PREFED : Programme Régional de Formation et d’Echanges pour le Développement
CERUDEB : Centenary Rural Development Bank (Ouganda) (Rwanda)
CNCR : Conseil National de Coopération des Ruraux (Sénégal) PUFS : Projet d’Utilisation du Fonds Suisse (Togo)
COD-EMH : Coordination des Opérations de Développement - Eglise Méthodiste (Haïti) ROPPA : Réseau des Organisations Paysannes de l’Afrique de l’Ouest
CONSOLIDAR : Cooperativa Corfas de Crédito Solidario(Colombie) SCC : Swedish Co-operative Center (Suède)
CORDAID : Catholic Organisation for Relief and Development (Pays-Bas) SAINDESUR : Inversiones para el desarrollo (Uruguay)
CORFO : Corporación de Fomento a la Producción (Chili) SAPCA-EGAS (ex UGIE) : Société d’Approvisionnement, de Production, de
CRG : Crédit Rural de Guinée (Guinée) Commercialisation et de Conseil Agricole des Ententes des Groupements Associés du
EDAPROSPO : Equipo de Aseroramiento a Actividades Productivas de Sectores Populares Sénégal
(Pérou) SIPEM : Société d’Investissement pour la Promotion de l’Entreprise à Madagascar
EMT : Ennatien Moulethan Tchonnebat (Cambodge) (Madagascar)
ENDA : Environnement et Développement du Tiers-Monde SFI : Société Financière Internationale
ESD : Association Epargne Solidarité Développement (France) TISE : Société d’Investissements Socio-Economiques (Pologne)
FC : Fonds Coopératif (Laos) TITEM : Union des Mutuelles d’Epargne et de Crédit (Madagascar)
FIDI : Fonds Ivoirien d’Investissement et de Développment TOUIZA : Association Nationale de Volontariat (Algérie)
FPH : Fondation pour le Progrès de l’Homme (France) UE : Union Européenne
FONGS : Fédération des ONG du Sénégal (Sénégal) UGPM : Union des Groupements Paysans de Meckhe (Sénégal)
FONHSUD : Fonds Haïtien d’appui au développement du Sud (Haïti) URCSONA : Union Régionale des Caisses du Sourou et du Nyala (Burkina-Faso)
HIVOS : Humanist Institute for Development Cooperation (Pays Bas) WAGES : Women Association for both Gain Economic and Social (Togo)

Photos couverture : Signature d'un contrat de prêt, Maroc (photo AL AMANA). La moisson (photo CIRIC).
Séminaire d'Addis Abeba (photo SIDI). Caisse verte dans une mutuelle, Sénégal (photo SIDI).
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MESSAGE DU PRÉSIDENT
MESSAGE DU PRÉSIDENT

Trois années très actives viennent de s’écouler pour la SIDI. Trois années qui … Pour la définition d’un nouveau plan 2003-2005
témoignent des défis immenses du développement mais aussi de l’expres- La SIDI réaffirme ses objectifs spécifiques dans le champ de la Finance
sion de la solidarité humaine à laquelle chacun apporte sa pierre afin de Solidaire :
contribuer à un mieux-être pour tous. - Financer et accompagner des acteurs proposant des services financiers de
proximité aux petits producteurs urbains et ruraux
L’expression de la solidarité dans le champ de la finance - Être un acteur de développement qui part de la demande et non pas de
solidaire l’offre de services financiers
La SIDI contribue d’une manière originale à ce que la solidarité s'exprime en - Développer des partenariats dans la dynamique d’une « chaîne de solidarité
voulant que les populations pauvres qui aspirent à sortir du sous-dévelop- pour le financement »
pement disposent des moyens pour parvenir à concrétiser leurs propres - Poursuivre des objectifs cohérents avec ceux du CCFD, de promotion glo-
initiatives. Les circuits de financement solidaire contribuent à changer les bale d’une économie et d’une société solidaire
conditions de vie de milliers de personnes, en soutenant le développement - Soutenir l’émergence de dynamiques et d’acteurs locaux capables de se
d’activités génératrices de revenus et créatrices d'emplois, dont les bénéfices prendre en charge pour changer leurs conditions de vie
servent à améliorer l'accès aux soins, au logement, à l’éducation, etc…. Pour atteindre ces objectifs, le plan d’action 2003-2005 est articulé autour de
Afin de concrétiser son action dans le champ de la finance solidaire, la SIDI 5 axes prioritaires :
continue de mobiliser, avec le CCFD, un public sensible à l'extension des - Renforcer et diversifier les partenariats et le portefeuille :
inégalités dans le monde et préoccupé par "l'avenir que nous laisserons à Il s’agira de consolider les zones géographiques ouvertes (Afrique et Océan
nos enfants". Ce public manifeste sa solidarité avec les pays pauvres par des indien, Maghreb et Machrek, Pays du Mékong, Pays andins, Haïti) en recher-
moyens différents que le don direct à des organisations humanitaires et de chant une cohérence régionale et sous-régionale, en renforçant la stratégie
solidarité internationale. de multipartenariat et en répondant aux sollicitations d’alliances.
Plusieurs milliers d'épargnants et des établissements financiers solidaires se Tout en maintenant une priorité sur le financement du monde rural,
mobilisent ainsi ensemble car ils ont la conviction que le financement du une attention particulière sera portée aux organisations locales partenaires
développement passe par le biais des produits d'épargne solidaire et de pro- souhaitant diversifier leur offre de services financiers (santé, logement,
ximité. La promotion du Fonds Commun de Placement "Faim et migrants).
Développement" s’est poursuivie grâce à la mobilisation des 20 correspon- L’échange des savoir-faire en réseau sera privilégié afin d’avancer sur
dants régionaux SIDI/CCFD en lien avec les Comités Diocésains et les équipes des problématiques régionales partagées, avec une attention particulière en
locales du CCFD, malgré les difficultés de l’environnement et l’évolution direction des dynamiques de réseaux de l’économie solidaire (tels que les
négative des marchés financiers. réseaux MAIN en Afrique et Foro Lac en Amérique latine).
Au cours de ces 3 dernières années, les partenaires de la SIDI ont témoigné - Pratiquer l’ingénierie du financement solidaire
de leur engagement d’insérer leur approche financière dans une réflexion Il s’agira de capitaliser et promouvoir des outils d’épargne et crédit
plus large. Ils considèrent en effet que les services financiers ne sont pas l'u- adaptés aux besoins des populations et particulièrement appropriés aux
nique outil qui permet un décollage immédiat et durable ainsi qu’un réel contextes enclavés. Un travail sera engagé avec les partenaires dans la
changement du cadre de vie même s’ils favorisent fortement l’autonomie détermination d'une politique innovante en matière de coûts des ressources
des populations. et des services financiers. L’objectif est de pouvoir argumenter en faveur
En Afrique et dans les autres continents, les partenaires de la SIDI échangent d’une baisse des taux d’intérêts dans le souci du client et de l’institution
leurs expériences, expérimentent des innovations en dépit des difficultés financière.
liées au contexte local : calamités naturelles (sécheresse dans le Sahel), ten- - Réussir en équipe
sions politiques et sociales (à Madagascar, dans la région des Grands Lacs, en L’éventail des ressources humaines de la SIDI (équipe permanente,
Haïti, en Palestine…), le déséquilibre des prix aux producteurs (au Sénégal), consultants bénévoles, relais locaux) sera optimisé, les savoir-faire mutualisés
etc. avec les compétences thématiques du CCFD (économie solidaire et
Le bilan du plan 2000-2002… souveraineté alimentaire).
La réalisation du plan d’actions 2000-2002 de la SIDI témoigne de la richesse - Agir en alliances
du chemin parcouru, de l’expérience au service des partenaires mais aussi Il s’agira de mobiliser les ressources délocalisées des bailleurs de fonds pour
apprise d’eux, de la confiance renouvelée des actionnaires et des liens tissés nos partenaires du Sud (veille et formation sur les politiques et les outils des
autour d’une vision commune du développement. Trois axes principaux se bailleurs, appui des partenaires pour des dossiers de cofinancement).
dégagent : - Faire vivre et grandir la Chaîne de Solidarité pour le Financement
- Le capital a été porté de 3,35 à 5,32 millions € par l’émission de 13000 En définissant la notion de « viabilité sociale », et des méthodologies pour la
actions caractériser, il s’agit de permettre à la SIDI et à ses partenaires d’intégrer plus
nouvelles. fortement cette dimension, afin qu’elle demeure un fondement de leurs
- Le portefeuille des investissements solidaires s’est accru de plus d’un million actions.
d’euro atteignant 3,3 millions € fin 2002. Le total des financements (parti-
cipations et prêts) au cours de la période a atteint 2,5 millions €, dont 63 % En 2003, sur la base d’une confiance sans cesse renouvelée, nous continue-
dans les zones géographiques prioritaires (Afrique, Bassin Méditerranéen, rons à développer des relations de partenariat équitables, à accepter d’ap-
Haïti). prendre l’un de l’autre, à capitaliser les savoir-faire, à évaluer la viabilité
- Les ressources mobilisées pour l’accompagnement des partenaires ont sociale des actions menées sur le terrain. Le renforcement de l’accès aux ser-
atteint vices financiers qui répondent aux besoins réels des populations donnera à
2,7 millions €, dont un tiers en provenance d’alliés internationaux. chacun des maillons de « la chaîne de solidarité pour le financement » des
raisons essentielles de poursuivre plus loin son engagement.
Au-delà des chiffres, c’est surtout l’importance et l’efficacité des relations Christian SCHMITZ
partenariales nouées qui se sont solidifiées. Grâce à des compétences Président du Directoire
diversifiées et complémentaires, l’équipe des permanents SIDI, appuyée Paris, 5 Juin 2003
par des consultants bénévoles motivés, a mis en œuvre un accompagnement
technique apprécié par les partenaires. Valorisant les acquis de la période
2000/2002 et s’appuyant sur les échanges et réflexions dégagées des jour-
nées SIDI d’octobre 2001, cette équipe a élaboré un nouveau plan straté-
gique 2003-2005, approuvé par le Conseil de Surveillance en février 2003.
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BILAN DU PLAN
BILAN DU PLAN STRATÉGIQUE

4
STRATÉGIQUE
2000-2002

Ouvrir ce rapport d’activités sur la clôture du plan 2000-2002 permet de constater la richesse du chemin parcouru : la
confiance renouvelée des actionnaires, l’expérience au service des partenaires, mais aussi apprise d’eux, les liens tis-
sés autour d’une vision commune du développement. Au-delà des chiffres, c’est l’ensemble des acteurs mobilisés aux
côtés de la SIDI (actionnaires, épargnants, consultants bénévoles, relais locaux, …) pour la réalisation de ce plan qui
témoigne d’une solidarité concrète pour un mieux-être durable des populations

Un métier de financement au service de • La recherche d’outils financiers adaptés


partenariats au statut de ces partenaires
Au cours du dernier plan, la SIDI a engagé une réflexion
A la fin du plan 2000-2002, les chiffres du portefeuille sur le financement du monde rural. La contractualisation
témoignent d’une réelle augmentation de l’activité finan- de partenariats avec des organisations de producteurs,
cière (+65%). En effet, au 31/12/2002, le portefeuille brut des coopératives, des mutuelles… concrétise désormais
de la SIDI s’élève à 3,261 millions €, alors qu’il s’établissait cette ouverture. Néanmoins, le statut de ces organisa-
à 2,130 millions € au 31/12/1999. La réalisation du plan tions ne permet généralement pas une prise de partici-
2000-2002 a ainsi permis un accroissement net de 1,131 pation au capital. La SIDI a donc été amenée à octroyer
millions €. Un montant de 2,486 millions € a été accordé de plus en plus de prêts.
pendant cette période, après remboursements et désin-
L’évolution du portefeuille au cours du plan 2000-2002
vestissements à hauteur de 1,105 millions €. oriente aujourd’hui la réflexion de la SIDI sur :
- le coût des ressources financières mises à disposition
La démarche de financement de la SIDI intègre des partenaires.
désormais : Certains bénéficient de ressources stables « non rému-
• Une mise en œuvre autour de zones prioritaires nérées » dans le cas de prises de participation alors que
d’autres ne peuvent avoir accès qu’à des ressources
Dans son plan 2000-2002, la SIDI a fait le choix de ren- payantes constituées de prêts avec des taux d’intérêt
forcer ses activités dans les zones prioritaires suivantes : qui tiennent compte de leurs moyens financiers et de
Afrique, Bassin Méditerranéen et Haïti. Ce choix traduit l’environnement de leurs clients.
une volonté et un engagement de solidarité qui vont au- - la nécessité impérative, dans les phases de démarrage
delà de l’exercice du métier d’investisseur solidaire. Elle des partenariats et de consolidation, de rechercher des
a ainsi choisi de travailler dans des contextes particuliè- ressources complémentaires (en subventions) tant pour
rement difficiles (grande pauvreté, instabilité politique, la formation que pour le renforcement institutionnel
financière, macroéconomique… ) ou en crise non seule- (cf. chapitre III).
ment économique mais aussi sociale (violence et insécu- - la nécessité de développer des synergies concertées
rité en Palestine, en Algérie, dans la région des Grands avec le CCFD afin de renforcer les complémentarités au
Lacs, tensions continues en Haïti…). Ces zones prioritai- service de nos partenaires.
res ont mobilisé 1,569 millions €, soit 63% des finance-
ments octroyés (cf. tableau page 5) et représentent au Graphique 1 : Répartition géographique du portefeuille
31/12/02, 57% du portefeuille de la SIDI (cf. graphique 1 de la SIDI au 31/12/99
et 1 bis). Asie
21%
• Des modalités d’appui financier permettant Europe
une minimisation des risques 5%
Caraïbes
Dans ces zones prioritaires, la fragilité institutionnelle de 3%
certains partenaires et l’instabilité de leur environne- Bassin
ment nécessitent de trouver les modalités appropriées Méditerranéen
d’appui financier. Les montants investis sont générale- 3%
Amérique Latine Afrique
ment peu élevés, afin de répondre aux besoins financiers 49% 19%
tout en permettant une bonne couverture des risques.
L’appui de la SIDI à ces institutions prend en compte la
nécessité de renforcer leur structuration et leurs capaci-
tés internes via un accompagnement adapté. Cette Graphique 1 bis : Répartition géographique du portefeuille
démarche génère une forte pression sur les ressources de la SIDI au 31/12/02
humaines de la SIDI, même si l’investissement financier Amérique Latine
est peu élevé. 32%
Asie
8%

Bassin
Méditerranéen
8%
Afrique Europe
3%
40% Caraïbes
9%
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Un métier d’accompagnement établi et reconnu Un renforcement institutionnel, témoin de la


confiance des actionnaires
Les ressources financières engagées pour l’accompagne-
ment des partenaires totalisent 2,749 € (sur 3,05 millions € La SIDI a également connu un changement de taille impor-

E prévus). Elles proviennent essentiellement du CCFD à tra-


vers les revenus partagés du FCP « Faim et Développement
» mais aussi de ressources extérieures mobilisées sous forme
de financements complémentaires (« cofinancements ») qui
tant, au cours du plan 2000-2002 puisque le total du bilan
a doublé, avec 9,8 millions €, au 31/12/2002. Les fonds pro-
pres représentent 50% du bilan et le FID, 26%.
La confiance et l’engagement des actionnaires de la SIDI
5

s’élèvent à 0,918 million €, soit 33% des ressources totales ont pu s’exprimer au cours de trois événements institution-
engagées. nels au cours de 2000-2002 :
Les zones prioritaires ont bénéficié de 69% des ressources
d’accompagnement (financements complémentaires • L’augmentation de capital en Octobre 2001
inclus), à hauteur de 1,164 millions €. La réalisation du plan
2000-2002 ancre le métier d’accompagnement de la SIDI Lors de son Assemblée Générale Extraordinaire en Octobre
autour de trois dimensions : 2001, le capital de la SIDI a été porté à 5,32 millions €, pour
répondre aux besoins financiers de ses partenaires, soit une
• Un partenariat renforcé croissance de 60 % à laquelle ont largement répondu les
actionnaires de la SIDI.
La SIDI a fait le choix de soutenir une diversité d’approches
répondant au contexte socio-économique et culturel de • Les journées SIDI d’Octobre 2001
chaque initiative. Institutions bancaires, associations nées
d’institutionnalisation de projets, sociétés anonymes, En octobre 2001, à l’occasion de l’augmentation de capital,
mutuelles, organisations de producteurs… composent le se sont tenues les Journées SIDI, qui ont permis de réaffir-
visage des partenaires de la SIDI et témoignent de la riches- mer la matérialisation de la Chaîne de Solidarité pour le
se des relations de partenariat. Financement. Elle est constituée de maillons solidaires (cf.
encart n°4 page 23) :
• De nouvelles thématiques
- au nord, les actionnaires et les épargnants donnent à la
Les partenaires des zones prioritaires ont sollicité la SIDI sur SIDI sa base financière, mais également morale et spirituel-
des besoins nouveaux exprimés localement. Grâce à l’écou- le. Ils confient leur épargne ou en partagent les revenus
te de ces partenaires et à un approfondissement de l’état afin de permettre le travail de la SIDI .
des lieux, la SIDI s’est engagée dans le financement du
- au sud, les partenaires très diversifiés témoignent du large
monde rural en finançant ainsi des coopératives, des orga-
éventail des modes d’intermédiation financière au service
nisations paysannes… Plus récemment, des sollicitations de
des communautés défavorisées. Projetant leur vision d’un
partenaires et des interpellations d’actionnaires l’entraî-
mieux-être durable, ils sont le cœur du métier de la SIDI.
nent à s’ouvrir sur d’autres thématiques : le logement, la
Sur la base de témoignages vivants, ces journées ont permis
santé, le financement du moyen long terme.
une meilleure connaissance entre les partenaires de la chaî-
ne. L’équipe de la SIDI, composée de permanents et enrichie
• Une offre de services diversifiés aux partenaires par des consultants bénévoles fortement impliqués, est
chargée de faire vivre les liens qui relient la mobilisation
Dans le plan 2000-2002, la SIDI a intensifié ses partenariats
d’une épargne solidaire et son utilisation par des institu-
et renforcé sa stratégie de "multipartenariat" par pays. La
tions de microfinance engagées dans l’accès aux services
SIDI est un acteur de développement qui, grâce à son expé-
financiers de populations défavorisées.
rience, développe une stratégie d’engagement et de parte-
nariat, au-delà du financement de projet et de la prestation • La mise en place du Fonds d’Incitation au
de services. Sa collaboration est recherchée pour dévelop- Développement en 2000
per des partenariats sur le long terme, représentatifs de
visions et d’actions partagées. Afin de couvrir les risques sur le portefeuille (en particulier
les pertes liées aux variations des taux de change), la SIDI a
mis en place le FID en 2000. Au 31/12/02, le FID est capitali-
sé à hauteur de 2,59 millions €. Les ressources générées par
ce fonds au cours des 2 années ont permis de constituer les
provisions nécessaires sans augmenter le coût des interven-
tions de la SIDI auprès de ses partenaires.

Tableau 1 : Investissements Investissements


Réalisation du plan prévisionnels 2000-2002 réalisés sur 2000-2002
d’investissement Participations Prêts Total Participations Prêts Total Analyse
2000 – 2002 Taux de
En milliers d’euros En milliers d’euros Structure réalisation
Afrique de l’Ouest 318 141 459 18 350 368 15 % 80 %
Reste de l’Afrique 418 451 869 576 49 625 25 % 72 %
Bassin Méditerrannéen 238 608 846 0 277 277 11 % 33 %
Caraîbes 150 315 465 0 298 298 12 % 64 %
Amérique Latine 70 25 95 412 0 412 17 % > 100 %
Asie 141 0 141 217 288 505 20 % > 100 %
Europe 0 0 0 0 0 0 0 % 100 %
Total 1335 1540 2875 1223 1263 2486 100 % 86 %
Total zones prioritaires 1124 1515 2639 594 975 1569 63 % 59 %
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ACCOMPAGNEMENT
L’ACCOMPAGNEMENT ET LE FINANCEMENT

6
FINANCEMENT
DES PARTENAIRES EN 2002

ACTIVITÉS DE LA SIDI EN 2002

La spécificité de la SIDI aujourd’hui dans le champ Tableau 2 et graphique 2 :


du financement solidaire. Destination des ressources SIDI de l’année 2002 :
l’accompagnement des partenaires
Acteur de développement, la SIDI a choisi une stratégie
originale d’engagement et de partenariat, sur le long
TOTAL en TOTAL en
terme, qui va au-delà du financement de projets et de la 2002 en Kt 2001 en Kt
prestation de services, et vise la pérennisation des Afrique 654 518
partenaires et de leur action. Bassin Méditerranéen 66
58
Au fil de son histoire, grâce à la réflexion de ses
Caraïbes 74 51
partenaires et alliés, elle a bâti un partenariat nord/sud
Europe Centrale et Orientale 13 14
unique : la « Chaîne de Solidarité pour le Financement ».
Cette chaîne concrétise la vision du développement Asie 133 167

solidaire promue par le CCFD dans le champ de la finance Amérique Latine 89 82


solidaire. Recherche / Développement 50 55
TOTAL 1071 952
Au Nord, cette chaîne repose sur la mobilisation d’acteurs (dont financements
280 332
complémentaires)
qui partagent les revenus de leur épargne, choisissent un
investissement « responsable » en participant au capital de
la SIDI et se mobilisent pour des actions d’éducation au Bassin
Asie Méditerranéen Recherche et
développement (cf. ch. IV). 12% 5% développement
La mobilisation de capital par les acteurs du nord permet à 5%
la SIDI de financer, sous forme de prêts ou de prises de Afrique Caraïbes
participation, les partenaires du Sud afin de consolider 62% 7%
leurs ressources financières.
Amérique latine
8%
Au Sud, cette chaîne se compose d’institutions diversifiées Europe centrale
qui développent des services financiers de proximité pour et orientale
1%
les populations défavorisées.

L’accompagnement des partenaires


Au total, ce sont 41 institutions, réparties dans 30 pays, et
trois institutions à dimension continentale (réseau MAIN,
Avec le même élan qu’en 2001, la SIDI a maintenu son
LA-CIF et PROFUND) avec lesquelles la SIDI travaille. En
accompagnement en 2002, qui mobilise désormais
2002, les activités de la SIDI ont nécessité 1,5 million €
1 million € (cf. tableau 2). Cette année la SIDI concrétise
pour le fonctionnement et l’accompagnement des
son engagement prioritaire en Afrique avec l’ouverture de
partenaires. Ces ressources proviennent :
partenariats dans de nouveaux pays (Togo, Guinée,
- de revenus partagés de placements solidaires proposés
Burkina-Faso, Région des Grands Lacs), le renforcement
par le CCFD (1 million €) couvrant 55% des charges totales
du multipartenariat au Sénégal et des missions
- de partenaires financiers internationaux, (0,3 million €)
d’identification au Mali et au Mozambique. En 2002, les
couvrant 15% des charges
zones prioritaires, (Afrique, Bassin Méditerranéen et Haïti)
- de revenus financiers de son portefeuille (0,1 million €)
ont bénéficié de 67% des ressources pour l’accompagne-
couvrant 5 % des charges
ment des partenaires (cf graphique 2).
Par ailleurs, la SIDI a enregistré 0,4 million € pour les
provisions et pertes de change liées à l’activité de son
La mission d’accompagnement de la SIDI se diversifie selon
portefeuille. Ces ressources proviennent de revenus finan-
deux critères :
ciers de son capital et du FID (Fonds d’Incitation au
- auprès d’institutions pour lesquelles l’accompagnement
Développement) qui permet la couverture du risque de
est couplé avec un financement. Cette année, la SIDI a
change, et 25% des charges.
ainsi engagé de nouveaux partenariats avec 5 institutions
financières de proximité : WAGES (Togo), CRG (Guinée),
SAPCA/EGAS (Sénégal), AL AMANA (Maroc), Fonds
Coopératif (Laos), CCG/INDEPCO (Haïti).
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- auprès de structures de financement décentralisées, en privilégie le renforcement des capacités de l’institution.


émergence qui cherchent à affirmer leurs capacités de Elle peut aussi être associée à un appui à la recherche
financement économique des populations défavorisées de subventions d’exploitation et de renforcement institu-
ou d’initiatives de formation. Ces organisations se situent tionnel (cf. ch. IV).

T généralement dans une phase de transition, avant l’insti-


tutionnalisation. L’apport de ressources financières est
généralement prématuré du fait de leur stade de déve-
La SIDI privilégie la prise de participation afin de mettre à
disposition des partenaires des ressources sur un long
7

loppement et du niveau de risque acceptable pour la terme, sans engendrer de frais financiers. Néanmoins,
SIDI. En 2002, la SIDI a ainsi diversifié sa mission d’ac- lorsque le statut de certaines institutions (associations,
compagnement au Burkina-Faso (avec URCSONA et mutuelles, coopératives…) est inadapté à une participa-
MUFEDE), au Sénégal (avec ASPRODEB), dans la région tion au capital, c’est un prêt qui est mis en place.
des Grands Lacs (avec BAEF et les partenaires impliqués
dans la convention Grands Lacs) ainsi qu’en Haïti L’engagement financier de la SIDI au 31 Décembre 2002
(KNFP/IMOFOR pour le démarrage d’un programme de témoigne de cette démarche : il atteint 3,2 millions € (soit
formation pour les institutions de microfinance). +21% par rapport à 2001) dont 68% sous forme de parti-
cipation et créances rattachées et 32% sous forme de prêts
(cf. graphique 4 et tableau portefeuille de la SIDI p.25). Le
Graphique 3 : continent Africain bénéficie maintenant du plus fort enga-
Destination des financements complémentaires gement financier de la SIDI (40% au total, soit une hausse
de 65% par rapport à 2001). Le bassin méditerranéen,
autre zone prioritaire, a vu une augmentation des enga-
35% gements financiers de 74% par rapport à 2001.
Afrique des grands Lacs (4 K€)

Total (280 K€) dont transferts

30%
Les investissements de l’année et les revenus
Amérique Latine (10 K€)
Afrique du Sud (33 K€)

MAIN Afrique (177 K€)

aux partenaires : 178 K€

25% du portefeuille
Madagascar (35 K€)

20%
L’année 2002 témoigne d’une année très active puisque
15% c’est plus d’un million d’euros qui ont été investis dans
Laos (21 K€)

douze pays d’Afrique, du Bassin Méditerranéen, des


10%
Caraïbes, d’Asie et d’Amérique Latine (déduction faite de
5% la transformation en capital du prêt fait au réseau des
0%
CCSP, au Laos).
Le total des nouveaux investissements et prêts pour 2002
La présentation « au fil des partenaires » (cf. page 9) s’élève à 1.228.000 €, soit une augmentation de 85% par
témoigne de la diversité des modes d’accompagnement de rapport à 2001 (cf. graphique 5). L’augmentation de ces
la SIDI tant au niveau institutionnel (participation à la gou- fonds est le fruit des travaux d’identification qui ont été
vernance, formation des administrateurs) qu’au niveau de menés en 2001. Près de 50% ont été engagés en Afrique,
la gestion des activités de microfinance (suivi et informati- ce qui confirme l’objectif d’investissement solidaire priori-
sation du portefeuille, diversification des produits, forma- taire de la SIDI.
tion du personnel...).
Graphique 4 :
De plus, c’est aussi grâce à la mobilisation de financements
Portefeuille de la SIDI au 31/12/02
complémentaires à ceux du CCFD (« cofinancements ») et
grâce à la construction d’alliances stratégiques que la SIDI
(prêts, participations et créances rattachées)*
a les moyens de renforcer sa dimension d’accompagne- 1400 Kt
ment au service des partenaires. En 2002, le montant total 1305
1200 Kt
des financements reçus d’organismes français ou interna-
tionaux, s’élève à 280.000 € et a permis de couvrir 26% de 1000 Kt
1034
ses activités d’accompagnement (moins qu’en 2001, faute
de la réalisation de toutes les négociations). 800 Kt
De ces financements complémentaires, 178.000 € ont per-
600 Kt
mis la réalisation de projets spécifiques par les partenaires
(cf. graphique 3) : formations en Afrique du Sud, en 400 Kt
République Démocratique du Congo, au Laos. Un finance- 258 288 265
ment important obtenu auprès du Ministère des Affaires 200 Kt
111
Etrangères et de plusieurs partenaires européens a permis 0 Kt .
de renforcer la dynamique de formation et de réseau mise ed ue be
s e ie e
nM ri q r aï ti n As r op
en œuvre par le réseau MAIN : quatre séminaires ssi Af La Eu
Ba Ca e
qu
de formation ont pu être réalisés dans ce cadre (Abidjan, ér i
Dakar, Kampala, Addis-Abeba) pour lesquels la SIDI a Am
contribué à la réflexion et à l’animation. * Ce schéma accompagne le tableau 3 «Portefeuille brut de la SIDI» p.25

Le financement des partenaires


Avec les ressources de ses actionnaires du Nord, la SIDI De plus, les nouveaux investissements effectués en 2002
consolide financièrement ses partenaires sous forme font apparaître, pour la première fois, un montant d’en-
de prêts ou de participation au capital, afin de répondre gagement sous forme de prêts supérieur à celui octroyé
à leurs besoins de croissance. Cette relation financière sous forme de prises de participation (respectivement
s’inscrit toujours dans une relation de partenariat qui 657.000 € et 571.000 €).
3383-SIDI/2003 11/06/03 16:59 Page 8

En 2002, les revenus du portefeuille de la SIDI s’élèvent à Graphique 5 :


91.400 € (+ 4% par rapport à 2001), dont le rendement
Destination des ressources SIDI de l’année 2002 :
des prêts représente 42.700 €. Des dividendes ont égale-
ment été reçus à hauteur de 48.700 € (PROFUND, INDES, les nouveaux investissements auprès des partenaires
8 CERUDEB et TISE).
TOTAL en TOTAL en
Le contexte économique global a eu une incidence 2002 en Kt 2001 en Kt
importante sur le résultat financier puisque la baisse du Afrique 597 137
dollar US par rapport à l’euro a entraîné une perte comp- Bassin Méditerranéen 220 27
table de plus de 130.000 €. La couverture des risques
financiers, liés à notre intervention dans les pays en Caraïbes 103 0
développement, a nécessité : Asie 192 268
- des dotations pour couvrir les pertes de change d’un Amérique Latine 116 231
niveau important cette année
- des dotations sur les participations et les prêts, d’un TOTAL 1228 662
niveau moindre par rapport à 2001, du fait d’un porte- dont prêt 657 312
feuille de relativement bonne qualité. dont participation et 571 350
créances rattachées
Néanmoins, le résultat financier dégagé cette année est
positif et s’élève à 156.143 € grâce d’une part aux reve-
nus dégagés sur le portefeuille et d’autre part aux reve- Bassin
nus des fonds FID (complété par l’apport CDC) qui per- Méditerranéen
18%
mettent de couvrir 50% des risques sur les prêts et les Amérique latine
Afrique
participations. Cette année, la SIDI clôture l'année avec 9%
49%
un résultat net de 77.815 €.
Caraîbes
8%

Asie
16%

CARTE DES PARTENAIRES DE LA SIDI

TISE
(POLOGNE)
COD/EMH - FONHSUD NAJDEH
GRAIFSI - KNFP - CCG (LIBAN)
TOUIZA
(HAITI) AMOS - AL AMANA (ALGERIE)
(MAROC) ACAD CEP - WUSOP
(PALESTINE) (VIETNAM) CCSP
ASPRODEB - UGPM MUFED - URCSONA (LAOS)
SAPCA/EGAS (BURKINA-FASO)
(SENEGAL) MAIN
PROFUND KOKARI NETWORK
(COSTA-RICA) CRG (NIGER) (AFRIQUE)
(GUINEE-CONAKRY) EMT
WAGES CERUDEB - OMIPA
CONSOLIDAR-SERFINDES (TOGO) (OUGANDA) HATTHA KAKSEKAR
BANCO SOLIDARIO (CAMBODGE)
(EQUATEUR) (COLOMBIE) AKIBA
FIDI BAEF (TANZANIE)
EDAPROSPO - LA-CIF (COTE-d’IVOIRE) (RDCONGO)
(PEROU) BANCOSOL SIPEM - TITEM
(BOLIVIE) (MADAGASCAR)

SAINDESUR
(URUGUAY)
INDES
(CHILI)
MENNGOS - TEMBEKA
(AFRIQUE DU SUD)
3383-SIDI/2003 11/06/03 16:59 Page 9

AU FIL DES PARTENAIRES


9

EN AFRIQUE
La SIDI intensifie ses ouvertures et diversifie ses partenariats dans de nouveaux pays du continent africain, au
cœur des priorités de son plan d’action 2000-2002. Institutions de microfinance, organisations locales autogérées,
organisations de producteurs, associations ayant développé une composante de micro crédit, illustrent les
visages des partenariats de la SIDI dans ce continent. Ils témoignent chacun du large éventail des modes
d’intermédiation financière pour les populations défavorisées. En 2002, la SIDI renforce ses alliances,
dans la perspective d’une meilleure synergie en faveur des partenaires locaux. De plus, la réflexion actuelle
autour du financement rural et de la viabilité sociale permet de clôturer le plan 2000-2002 sur une belle note
d’espérance pour la SIDI et ses partenaires.

Au Togo, c’est avec WAGES, membre actif du MAIN,


En Afrique de l’Ouest que la SIDI a ouvert sa collaboration dans ce pays.Le
renforcement de son fonds de crédit, grâce au prêt
Afin de s’adapter aux enjeux de la sous- région, de la SIDI augmenté par un prêt d’Alterfin, permet
la coordination Afrique de l’Ouest, réunissant une désormais à WAGES d’élargir son offre de crédits
équipe de responsables géographiques, a permis d’in- auprès d’environ 9 000 clients urbains (essentiellement
tervenir de manière plus importante dans les huit pays des femmes) organisés en groupes de caution solidaire.
de l’UEMOA, selon une démarche visant à s’adapter
au processus de régionalisation. Cette démarche a été En Côte d’Ivoire et au Burkina, l’accompagnement
renforcée par la mise en place d’un processus de de nouveaux partenaires
concertation entre la SIDI et le CCFD pour la région.
La SIDI a également suivi la mise en place d’un outil Les missions d’identification effectuées en 2001 au
régional constitué des responsables des réseaux arti- Burkina Faso ont permis de concrétiser deux partena-
sans et paysans dans cette région, et qui permettra de riats dans ce nouveau pays d’intervention. Un premier
renforcer les activités économiques des organisations avec MUFED, membre du MAIN, qui compte environ
paysannes. L’année 2002 a également permis la 15.000 membres. La SIDI a ainsi privilégié une mutuel-
concrétisation : le née d’une initiative locale, portée par une associa-
- de l’ouverture de nouveaux partenariats dans tion de femmes qui a démarré ses activités de crédit à
d’autres pays (au Togo, en Guinée et au Burkina Faso) partir de l’épargne de ses membres, et qui n’a que peu
- du renforcement d’un accompagnement des bénéficié d’appuis externes. Un second avec URCSO-
partenariats existants, tant au niveau institutionnel NA, un réseau de caisses en milieu rural né d’un mou-
que technique (Sénégal, …) vement paysan au Nord-Ouest du pays.
- de missions de faisabilité au Mali et au Burkina-Faso
qui ouvrent désormais de nouveaux champs En Côte d’Ivoire, la guerre civile intervenue en
d’intervention. Septembre 2002 a prématurément suspendu le parte-
nariat qui se renouait entre le FIDI, une institution de
En Guinée et au Togo, l’ouverture de nouveaux financement des microentrepreneurs, récemment res-
partenariats tructurée, la SIDI, l’UE et OIKOCREDIT. La SIDI reste
néanmoins particulièrement attentive au maintien
La participation de la SIDI à l’actionnariat et au des contacts dans ce pays avec FIDI.
Conseil d’Administration du Crédit Rural de
Guinée-SA (CRG-SA), acteur principal du financement Au Niger, un appui au service de Kokari
rural en Guinée, bénéficiant à 100.000 emprunteurs,
permet d’ouvrir le CRG à une réflexion nouvelle sur le Grâce à l’implication de ses membres, salariés de la
fonctionnement et le rôle du CA. Cette place coopérative, grâce au soutien de ses partenaires finan-
privilégiée permet en retour à la SIDI d’affiner sa ciers (MAE, ADF, ..) et à son activité d’intermédiation
R connaissance des enjeux du financement du monde pour le compte de programmes de développement,
rural portant sur les innovations en matière de KOKARI a réussi à bien ancrer son service de crédit et
produits financiers (financement de la pluriactivité, d’accompagnement auprès des organisations rurales, à
de la pêche, des filières de rente…) ainsi que sur le travers ses treize bureaux dispersés sur l’immense terri-
mode de gouvernance. Initié il y a dix ans sur le toire nigérien. La SIDI a renforcé ses efforts en 2002 à
modèle de la Grameen bank, le CRG a évolué vers un trois niveaux : technique avec l’appui au service comp-
mode de « gestion en commun » tant au niveau des table, institutionnel avec la participation à une réflexion
caisses locales gérées à la fois par les représentants sur l’ouverture de la coopérative à ses clients et à des
partenaires extérieurs (dont la SIDI), et la mobilisation
élus des emprunteurs et les salariés qu’au niveau de
de subventions spécifiques (auprès du dispositif EBAS
la composition du CA (participation à 40% par les
de l’UE). Cette subvention a permis la formation des
caisses locales et à 35% par les salariés ; et à 25% par
agents de crédits, la réalisation d’un audit financier,
les partenaires extérieurs dont la SIDI).
ainsi que le renforcement de la fonction comptable.
3383-SIDI/2003 11/06/03 16:59 Page 10

Au Sénégal, des initiatives prises en faveur du En Ouganda, un appui à deux partenaires


financement rural
10 En Juin 2002, OMIPA, un réseau de 22 caisses rurales,
C’est désormais autour du financement des filières agrico- a marqué sa première année de fonctionnement
les et de l’exploitation familiale que la SIDI poursuit son autonome, après le retrait du programme ACORD de la
action au Sénégal. Afin de continuer à soutenir région. Grâce à la qualité de l’accompagnement que
la filière arachidière, qui connaît de nombreuses difficul- mène l’équipe d’OMIPA auprès des caisses, grâce à la
tés, la SIDI a convaincu CORDAID de renouveler son prêt forte implication de ses membres, tous agriculteurs, dans
en Novembre 2002 à l’UGIE, devenu SAPCA-EGAS, prêt le pilotage de l’institution. OMIPA dispose d’un fort
que la SIDI a complété à hauteur de 115.000 €. potentiel de développement que la SIDI a souhaité
renforcer. Le déblocage d’un prêt en deux tranches en
L’accompagnement de l’UGIE dans ses activités de 2002, d’un montant de 44.000 $US, a ainsi permis
commercialisation de l’arachide a permis à la SIDI de d’augmenter son portefeuille de prêts de près de 90 %
mieux connaître la problématique du développement et par rapport au 31 décembre 2001.
du financement d’une filière.
En parallèle, CERUDEB, banque commerciale solidaire
La collaboration avec l’UGPM, démarrée initialement avec disposant aujourd’hui de 19 succursales, a opéré à un
un programme de financement des Mutuelles de renouvellement de son CA et à la nomination de deux
Solidarité implantées dans plus de 80 villages, s’est Directeurs (l’un opérationnel, l’autre pour la définition
renforcée en 2002 avec la définition conjointe d’un de la stratégie). Avec des résultats qui restent très
programme de financement de l’exploitation familiale. positifs, la Banque réfléchit actuellement au déploie-
La SIDI a décidé de financer la phase expérimentale de ce ment de sa nouvelle stratégie de croissance permettant
programme avec un prêt de 61.000 €. une diversification de sa clientèle. Cette étape inclut :
la poursuite de l’objectif du service aux habitants dans
les zones rurales de la campagne, l’amélioration de
l’efficience opérationnelle à travers les nouvelles techno-
En Afrique de l’Est et dans logies et le développement de nouveaux services et pro-
duits appropriés aux besoins de la clientèle de base.
la Région des Grands Lacs
La participation de la SIDI au Conseil d’Administration,
Le renforcement des partenariats s’est poursuivi avec un consultant bénévole en appui au responsable
en Ouganda et en Tanzanie, avec un accent particulier géographique, prend alors tout son sens afin d’accompa-
au niveau de la participation institutionnelle à la gouver- gner la réflexion sur la nouvelle mission de la Banque.
nance. L’important travail d’identification réalisé dans la
zone des Grands Lacs a permis de concrétiser l’engage-
ment de la SIDI bien au-delà de l’exercice de son métier
d’investisseur solidaire dans une région en reconstruction
économique et sociale.

Dans la région des Grands Lacs1

Dans le cadre de la convention d’objectifs « Grands lacs »,


cofinancée par le MAE, les missions de terrain
effectuées en 2002 ont permis de définir conjointement
avec le CCFD une stratégie s’articulant autour de deux
axes : la consolidation d’institutions financières d’une
part et la diffusion de l’outil « mutuelles de solidarité »
d’autre part, qui se révèle être un outil financier
Photo : SIDI

particulièrement adapté aux contextes enclavés et aux


populations les plus démunies.
Cordonnier en Ouganda
La signature d’une convention de partenariat avec la
BAEF, une organisation qui octroie des petits crédits aux En Tanzanie, le développement d’une banque de
femmes de la ville de Butembo au Nord Kivu, doit proximité
permettre de consolider techniquement et financière-
ment l’institution afin de renforcer son autonomie. En 2002, la banque AKIBA a accru ses efforts pour
Quatre institutions concernées par la convention Grands mobiliser davantage l’actionnariat local et étranger. La
Lacs - LIDE (Nord-Kivu), ADI-Kivu (Sud-Kivu), CECM SIDI a alors dû céder sa place au Conseil d’Administration
(Burundi) et PREFED (Rwanda) ont participé à un voyage car son investissement est actuellement inférieur à 10%
d’étude en Novembre 2002 au Sénégal auprès de du capital social. Elle maintient toutefois son suivi grâce
l’UGPM, un partenaire de la SIDI qui assure la promotion à la coopération avec les autres administrateurs. Avec
des mutuelles de solidarité. l’ouverture d’une nouvelle agence en 2002, la Banque a
renforcé sa présence dans les quartiers pauvres de la capi-
tale et a maintenu les résultats positifs de l’année der-
nière.

1 Cette convention couvre quatre régions : Nord-Kivu (République


Démocratique du Congo), Sud-Kivu (République Démocratique du
Congo), Burundi et Rwanda.
3383-SIDI/2003 11/06/03 16:59 Page 11

En Afrique Australe et nement géographique sur trois régions. Grâce à une


alliance avec CORDAID (Pays-bas) et ENTRAIDE ET FRA-
Océan Indien TERNITE (Belgique). La SIDI peut effectuer un compa-
gnonnage étroit avec TITEM afin de mettre en place
11
Dans un contexte de crise politique à Madagascar – la une nouvelle étape de développement, rendue com-
plus grave que ce pays ait connue depuis son plexe par la méthodologie de proximité à rebâtir, le
Indépendance – et d’initiatives diplomatiques de développement d’outils de gestion et de nouveaux pro-
l’Afrique du Sud remarquées sur le Continent, la SIDI duits financiers. Un enjeu important pour 2003 portera
maintient sa forte implication au service de ses parte- sur la recherche d’alliés techniques et financiers afin
naires. que TITEM trouve les moyens de continuer son déve-
loppement.
En Afrique du Sud La SIDI cherchera à tisser de nouvelles alliances tant
la complexité du financement solidaire appelle des
Forte de la confiance des actionnaires fondateurs réflexions et des modes d’intervention concertés.
sud-africains de TEMBEKA, la SIDI a décidé de relancer
TEMBEKA au prix d’un accompagnement technique et
institutionnel lourd. TEMBEKA, créée en 1997 en tant Au niveau continental
que système de garantie de crédit mais qui n’a jamais
eu l’occasion de fonctionner compte tenu du contexte Avec plus d’une quarantaine d’institutions membres
local, devient ainsi à partir de 2002 une institution de aujourd’hui, le MAIN approfondit une dynamique
refinancement. Elle développera des produits comme d’échanges et de formations entre ses membres africains.
la prise de participation, le refinancement d’organisa- Un partenariat étroit a été noué avec l’Université
tions existantes qui offrent des services financiers de Catholique des Martyrs en Ouganda et chaque été un
proximité (organisations financées en 2002 : séminaire de formation est organisé pour les managers
Spazatainer qui délivre en location-vente des des institutions de microfinance, une expérience unique
containers aménagés pour le petit commerce et dans le continent africain.
l’artisanat dans les townships ; Kuyasa qui octroie des Cette dynamique a été renforcée par la tenue en décem-
crédits adaptés à l’amélioration de l’habitat dans les bre 2002 d’un atelier à Addis Abeba, qui a permis à plus
quartiers populaires). Actionnaire majoritaire et seul d’une centaine de participants, dont près de la moitié
investisseur institutionnel pour le moment, la SIDI originaires d’Ethiopie, d’échanger autour du thème du
souhaiterait pouvoir donner une réalité concrète au financement du développement rural, avec un regard
concept de la Chaîne de Solidarité du Financement particulier sur la médiation à créer entre les organisa-
qui a trouvé un large écho chez les partenaires tions paysannes et les institutions de financement.
sud-africains lors des journées d’Octobre 2001 à Paris.
La diversification des partenariats, le financement
L’année 2002 marque la fin de la collaboration avec et l’accompagnement de nouveaux partenaires
MENNGOS qui bénéficie maintenant d’une autonomie (Guinée, Togo, Burkina-Faso, Région des Grands Lacs),
institutionnelle, avec l’accompagnement de la SIDI en l’identification de nouvelles ouvertures au Mali et
étroite collaboration avec le CCFD et la mobilisation de au Mozambique témoignent de la concrétisation
ressources importantes du MAE. d’une priorité sur l’Afrique. La SIDI et ses alliances sont
convaincues de la richesse des relations de partenariats
A Madagascar avec des acteurs locaux engagés au service d’une
économie plus solidaire.
Malgré la crise qui a paralysé le pays l’année dernière La SIDI poursuivra son effort d’innovation autour du
pendant six mois, SIPEM a traversé l’année 2002 sans financement du monde rural et s’ouvrira à de nouvelles
compromettre son avenir puisqu’elle a réussi à dégager thématiques (logement, santé, financement de la
un résultat net positif. De plus, SIPEM a fait preuve production…), en fonction des souhaits exprimés par les
d’une grande indulgence à l’égard de ses clients acteurs de la chaîne de solidarité pour le financement.
pénalisés par la crise en suspendant les intérêts de
retard. La SIDI a poursuivi son accompagnement tant
technique, grâce à la forte implication d’un consultant
bénévole en appui au Responsable
Géographique, qu’institutionnel avec la
participation régulière au CA du
Président du Directoire. Si la réduction
du montant des impayés liés à la crise
reste un enjeu incontournable pour
2003, l’année sera ponctuée aussi par
l’ouverture d’un nouveau bureau dans
une ville de province, Majunga, une
augmentation de capital et la recherche
de nouveaux financeurs afin de répond-
re aux besoins de sa croissance et/ou
Photo : SIDI

d’alliances.

La crise a, par contre, eu des répercus-


sions plus graves en milieu rural malga-
che et TITEM a du recentrer son rayon- Les participants du séminaire d’Addis en Ethiopie
3383-SIDI/2003 11/06/03 16:59 Page 12

12
EN ASIE Avec une activité concentrée dans la région des pays du Mékong, la SIDI a réussi à tisser un réseau de partenaires
de qualité. Le plan 2000-2002 lui a permis de contribuer à des objectifs ambitieux : participation à l’institutionnali-
sation d’organisations au Vietnam et au Cambodge, participation à la constitution d’organisations de refinancement
au Laos. L’année 2002 en particulier s’est faite l’écho d’un accompagnement technique et institutionnel renforcé au
service des partenaires de la SIDI dans cette région du monde.

Au Laos Au Cambodge

La consolidation du réseau des coopératives CCSP, à La SIDI consolide sa stratégie de multipartenariat et


laquelle la SIDI a contribué activement tout au long renforce son appui à EMT et HATTHA KAKSEKAR, deux
de son plan 2000-2002, ainsi que la création de institutions engagées dans un processus d’institution-
la structure faîtière « Fonds Coopératif », sont un abou- nalisation.
tissement d’un processus de développement local EMT a poursuivi sa forte croissance en 2002 et a confir-
engagé depuis près de dix ans, à la suite d’un appui par mé ses bons résultats de l’année précédente, ce qui la
le CCFD jusqu’en 1996. Avec 9 coopératives localisées conforte dans sa position de première institution de
dans sept provinces du pays, le réseau des CCSP est microfinance du pays. En terme de nombre de clients,
aujourd’hui le seul réseau de microfinance créé par des en septembre 2002, la part d’EMT représente 27 % au
laotiens qui intervient à l’échelle nationale et dont niveau national. 2002 a aussi vu le début de la mise en
bénéficient près de 1 000 microentrepreneurs. place d'un système informatique intégré de gestion et
Lors de l’assemblée générale constitutive du 26 Janvier de comptabilité, qui permettra une décentralisation au
2002, qui a donné officiellement naissance au Fonds niveau des agences provinciales, afin d’accompagner la
Coopératif, la SIDI a transformé une partie de son croissance.
encours actuel de prêts (qui totalise 200.000 $US) Avec l'arrivée de nouveaux actionnaires (Lafayette
en participation au capital (147.000 $US). L’ agrément Finance et PROPARCO, filiale « secteur privé » de l’AFD),
officiel des autorités bancaires est toujours en négocia- EMT a diversifié son actionnariat et augmenté son
tion mais les autorités ont déjà confirmé leur intérêt capital. La principale préoccupation d'EMT reste,
pour cette initiative. ALTERFIN a également confirmé aujourd'hui, la recherche de refinancements pour
sa décision de transformer le solde de son prêt en maintenir l'objectif de croissance du portefeuille, selon
participation au capital. Ce fonds coopératif jouera un son plan d'affaire 2003-2005.
rôle crucial dans le développement du réseau puisqu’il Avec une équipe de direction bien formée, EMT
sera chargé de la formation des coopératives, de se prépare au retrait de l'assistance technique perma-
leur refinancement et du financement des petites nente que lui fournit encore le GRET. Elle entamera
entreprises. Le plan de financement fait ressortir un aussi, à partir de janvier 2003, une baisse des taux
besoin en dotation en fonds de crédit de 200.000 $US d'intérêts payés par les clients, en conformité avec sa
et un besoin de subventions pour la formation et vision et sa mission.
l’assistance technique à hauteur de 300.000 $US (pour L’année 2002 a été plus mouvementée pour HATTHA
3 ans). La SIDI a déjà mobilisé plusieurs de ses KAKSEKAR. Avec un actionnariat constitué principale-
partenaires européens pour accompagner la con- ment de l'ONG fondatrice et de l'association du
solidation de ce fonds à partir de 2003. Le réseau personnel, qui détiennent ensemble 5 des 7 sièges
des CCSP a entamé des négociations avec un au conseil d'administration et une première année
programme régional de la Banque mondiale (MPDF) clôturée avec des résultats équilibrés. Au début 2002,
pour renforcer l’assistance technique. HATTHA KAKSEKAR entreprend une politique de crois-
sance ambitieuse. Celle-ci s’est malheureusement
traduite par une forte augmentation des
impayés, situation à laquelle l’IMF
a du mal à faire face.
Sous le coup de la menace de la Banque
Nationale Cambodgienne du retrait de
son agrément si les faiblesses signalées
n’étaient pas résorbées, la Direction
Générale d’HATTHA KAKSEKAR a cher-
ché les moyens de réagir. Soucieuse
de cette situation d’urgence qui met
en cause la viabilité de son partenaire,
la SIDI a fourni les moyens à HATTHA
KAKSEKAR de négocier avec son autori-
Photo : Guy SPICA

té de tutelle. Elle a entrepris d’autre part


des missions d’appui technique (élabora-
tion d’un plan d’action à moyen terme,
définition d’une méthodologie rénovée,

Le Directeur d’HATTHA KAKSEKAR, Cambodge


3383-SIDI/2003 11/06/03 16:59 Page 13

son appui. A la demande de CEP


et après une étude démontrant
les besoins de financement expri-
més par
la clientèle potentielle, la SIDI a 13
augmenté de 10.000 $US sa ligne
de prêt (pour un total de 30.000
$US). Quant à l’Union des
Femmes de Soc Trang, partenaire
depuis 2001, elle est parvenue
à utiliser la totalité du prêt de
la SIDI (21.700 $US) déboursé
il y a un an. Le faible rythme

Photo : Guy SPICA


de déboursement, le niveau social
de la clientèle, généralement
issue de la classe moyenne,
laissent subsister une interroga-
tion sur la couverture des besoins
réels de financement des micro-
L’équipe d’EMT en visite chez un client, Cambodge entrepreneurs par les institutions
de microfinance. Afin de connaît-
recherche de financeurs publics et privés…), grâce à la re l’opinion des bailleurs internationaux (SFI, BAD,
présence à ses côtés de consultants expérimentés et AUSAID..), la SIDI prévoit d’établir des contacts lors de
dévoués. ses prochaines missions qui l’aideront à pouvoir mieux
Cet accompagnement technique contribue à fournir apprécier la réalité locale en matière de besoins de
une seconde chance de succès à HATTHA KAKSEKAR. financement.

Au Vietnam Grâce aux ressources de l’épargne solidaire, grâce aussi


à la diversification de ses ressources humaines, la SIDI
Alors que la SIDI a réussi à tisser un réseau de partenai- possède aujourd’hui les moyens, tant humains que
res de qualité dans la région du Mékong, le Vietnam financiers, de conforter une mission d’accompagne-
reste un pays qui a toujours nécessité une approche ment au service de ses partenaires. Cette mission per-
particulière du fait notamment de la politique restricti- met d’une part de sécuriser son portefeuille et
ve du gouvernement. La SIDI persiste néanmoins dans d’autre part aussi de contribuer à la recherche des
ce contexte difficile. En effet, la richesse des activités, conditions de l’autonomie de ses partenaires.
tant individuelles, familiales qu’entrepreunariales, Au niveau régional, les besoins en financement restent
les efforts déployés par les microentrepreneurs pour énormes en Asie du Sud Est, tant au niveau des
réussir leur projet dans un environnement difficile lui clients qu’au niveau des IMF elles-mêmes. La SIDI, en
donnent autant de raisons de poursuivre plus loin son collaboration avec ses alliances, réfléchit à la création
engagement. Un défi à accompagner. ou à une participation dans une initiative régionale de
Aussi, c’est au service de CEP, avec lequel la SIDI a noué refinancement, à l’instar de PROFUND et LA-CIF en
un partenariat depuis fin 1999, et de l’Union des Amérique Latine.
Femmes de Soc Trang, que la SIDI a maintenu
3383-SIDI/2003 11/06/03 16:59 Page 14

14
EN AMÉRIQUE LATINE
2002 fut une année difficile pour la région. Aux tensions politiques, s’est ajoutée la morosité économique glo-
bale qui a entraîné un fort ralentissement économique. Les luttes sociales pour l’accès à l’eau potable, la santé,
les manifestations et grèves se sont multipliées. Si certaines institutions ont réussi à maintenir leur niveau d’ac-
tivités, voire pour certaines à le développer, d’autres ont subi de plein fouet les conséquences de la récession
régionale. LA SIDI a concentré son activité sur l’accompagnement des partenaires en Colombie, en Equateur et au
Pérou.

En Bolivie particulièrement affecté la micro et petite entreprise,


du fait d’un tassement du chiffre d'affaires et d’une
La Bolivie a du mal à sortir du climat de récession pression des acheteurs à rallonger la durée de
économique dans lequel elle a été plongée ces paiement de leurs factures. Cette situation a conduit
dernières années. Les élections de juillet 2002 ont des clients des microentreprises à retarder les
quelque peu freiné un redémarrage de l'activité écono- décisions d'investissement dans les machines
mique et le domaine de la microfinance n'échappe pas et équipements, domaine dans lequel INDES intervient
aux effets de cette ambiance. Si la Bolivie reste parmi le plus fréquemment, à travers son produit
les pays où le microentrepreneur dispose d'un bon choix de leasing. Pour INDES, cela s'est traduit immé-
d'institutions pouvant lui fournir des services financiers, diatement par une baisse du portefeuille de leasing
toutes les IMF ne se portent pas bien, malgré les efforts amplifiée en termes Dollar par la dépréciation du Peso
consacrés à augmenter la productivité et à élaborer de (environ 11 %) par rapport à cette devise. Grâce à la
nouveaux services pour les besoins des clients. motivation de son nouveau gérant, INDES maintient
toutefois le cap, et améliore petit à petit sa performan-
BANCOSOL a connu des moments difficiles, suite ce et son efficience.
notamment au soulèvement - en 2001 - des débiteurs
réclamant au gouvernement un effacement total de Depuis le mois de juin 2002, INDES a démarré des
leur dette et suite à la détérioration des conditions études pour l'élaboration du plan stratégique et
économiques, par rapport à la décennie antérieure organisationnel pour un renforcement institutionnel et
qui a vu la consécration de cette IMF. De plus, l’élaboration d’un schéma pour atteindre une
BANCOSOL doit élargir la gamme de produits autonomie financière et opérationnelle, dans le moyen
financiers dans un environnement concurrentiel, alors terme.
que le prêt en "groupe solidaire", le produit unique de
ses débuts ne fait plus réellement recette auprès des En Colombie
clients.
Le pays continue à subir la violence des guérillas et sa
Avec la maturité institutionnelle acquise par répression par les forces gouvernementales. La
BANCOSOL, avec un nombre de clients actifs qui se Colombie, avec les prises d'otages des élus locaux, les
monte à plus de 70.000, la SIDI pourrait considérer la détournements d'avions civils et les fréquents attentats
cession de la petite participation qu’elle détient pour se sur les pipelines de pétrole, reste un pays évité par les
consacrer à une initiative plus modeste (cf. encart n°1). investisseurs étrangers, et chaque année, des milliers de
paysans quittent leur terre pour fuir les menaces de vio-
Dans quel cadre la SIDI envisage-t-elle la sortie d’un partenariat ? lence et viennent grossir le rang des "desplaçados" à la
Dans le cadre de son plan 2000-2002, la SIDI a amorcé une réflexion sur
porte des grandes villes.
la sortie de partenariats et la rotation des fonds propres. Cette réflexion
sera poursuivie dans son prochain plan 2003-2006 et donnera lieu à la Dans une économie régionale touchée par la faillite
définition et la mise en œuvre d’une politique de sortie (cf. ch. III p.23) argentine et la forte baisse de la croissance aux USA,
ainsi qu’à une capitalisation des expériences de sortie. En effet, même l'activité économique est restée faible contribuant ainsi
si l’engagement de la SIDI se fait sur un long terme (plus de 10 ans), des
raisons différentes peuvent être à l’origine d’une volonté de sortie
à une augmentation du chômage et à la perte continue
exprimée à un moment ou à un autre de l’histoire d’un partenariat : de la valeur du Peso. Pour CONSOLIDAR, alors que les
- le souci de rotation des fonds propres SIDI afin qu’ils puissent
chiffres à la fin 2001 laissaient prévoir une année 2002
profiter à d’autres institutions, lorsque le partenaire a atteint une proche de l’équilibre, la morosité ambiante de 2002, a
situation de viabilité et d’autonomie. remis en cause les espoirs de croissance. Dans ces condi-
- le souci de permettre à une institution de construire d’autres alliances tions, la participation de nouveaux investisseurs et
- les changements dans la vision de l’institution qui peuvent ne plus l’augmentation de son portefeuille à un niveau adé-
être en adéquation avec celle de la SIDI. quat pour garantir sa viabilité semblaient difficiles. A la
fin de l'année, la SIDI a renforcé sa participation auprès
Encart N°1 de CONSOLIDAR, d'un montant supplémentaire de US$
50.000. Les besoins de financement de CONSOLIDAR
restent néanmoins largement insatisfaits pour le fonds
de crédit, l’élargissement de l'équipe et l’acquisition
d'équipement informatique.

Au Chili Une mission conjointe avec CORDAID est prévue au pre-


mier trimestre 2003, pour réfléchir avec la petite équipe
Même si le Chili continue à afficher une certaine de CONSOLIDAR, sur la manière d’améliorer la situation
stabilité économique, le pays n'a pas échappé aux actuelle.
problèmes de la région. La baisse de croissance a
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E En Equateur
Dans un pays qui a enregistré un taux d’inflation infé-
rieur à 10% en 2002, le plus bas des vingt dernières
années, et où le sujet des fonds en provenance de la
diaspora des travailleurs étrangers représente la
Au Pérou
Après l’arrêt de la collaboration avec CREDINPET, la
SIDI a poursuivi son partenariat avec EDAPROSPO une
association qui outre des activités de microfinance,
offre aussi des services portant sur la santé, la promo-
15

deuxième source de revenus extérieurs après le pétro- tion des coopératives d'épargne-crédit et la formation
le. La banque BANCO SOLIDARIO, a clôturé l’année des entrepreneurs (cf. ch. « regard sur de nouveaux
avec succès avec un portefeuille de 70.000 clients et un partenaires »). La SIDI appuie notamment son pro-
montant de portefeuille de 99 millions US$. En Février gramme de crédits individuels avec un prêt de 80.000
2002, le lancement du produit dénommé « Ma famille, US$ qui arrivera à échéance en juin 2003.
mon pays, mon retour », lancé en partenariat avec la De plus, conformément à son approche d’ouverture
Confédération Espagnole des Caisses d’Epargne, vers le secteur rural, la SIDI se propose d’élargir son
marque une réussite de la banque dans le ciblage des intervention au Pérou, en ciblant principalement la
émigrés équatoriens par l’offre d’un crédit pour le Macro-Région centre et en contribuant dans cette
voyage d’expatriation, un système rapide de transfert région à l’amélioration qualitative de l’offre de servi-
de fonds et la gestion des revenus et économies éven- ces financiers avec une sélection d’acteurs ayant
tuels. En 2002, avec l’appui de la SIDI, la banque a atteint une maturité institutionnelle et financière.
réussi le renouvellement pour une année supplémen-
taire du financement de 1 million de US$ octroyé par Au niveau continental
la SICAV Nord Sud Développement. Avec sa croissance
rapide, la Banque aura certainement besoin d’aug- Créé en 1995 pour une durée de dix ans, PROFUND,
menter ses fonds propres dans un avenir très proche. basé au Costa Rica, est aujourd’hui dans la phase pré-
paratoire de sa clôture, au terme des deux prochaines
En Uruguay années. Les problèmes économiques et financiers
actuels en Amérique du Sud - sa zone d'activité - ren-
Au cours d’une mission effectuée en février 2002, la dent difficiles la gestion du fonds, dans la mesure où
SIDI a souhaité réfléchir avec SAINDESUR, une institu- la sortie de ses investissements reste un défi. Si PRO-
tion qui travaille dans le capital risque, sur sa diversifi- FUND a contribué au financement de plus de 400.000
cation vers de nouveaux produits, comme le leasing. entreprises réparties dans dix pays, il a aussi permis
Elle a trouvé un écho particulier auprès de la nouvelle une meilleure compréhension des aléas de l’investisse-
équipe de SAINDESUR qui souhaite maintenant déve- ment dans ce domaine. PROFUND a aussi donné
lopper de nouvelles activités. Néanmoins, avant que l’exemple d’une gestion stratégique et opérationnelle
SAINDESUR ait reçu l’accord officiel des autorités, qui a permis la création d’autres fonds, des deux côtés
l’Uruguay s’est retrouvé en état de faillite, du fait de de l’Atlantique.
la crise financière argentine. Toutefois cette crise a De son côté, LA-CIF, un fonds de crédit dans lequel la
également fourni des ouvertures, encore petites, sur SIDI a augmenté sa participation initiale, a poursuivi
le créneau de préfinancement des exportations. Afin sa croissance et réussi à attirer de nouveaux action-
de les concrétiser, SAINDESUR reste attentif à toute naires et financeurs, qui fin 2002 contribuent à un
nouvelle opportunité tout en poursuivant une poli- capital de plus de 3 millions US$, et des lignes de cré-
tique prudente. La SIDI envisage de motiver un rap- dit de plus de 10 millions.
prochement entre SAINDESUR et INDES au Chili , deux En Avril 2002, la SIDI, mandatée par la Fondation
organismes qui partagent un environnement macro- Charles Léopold Mayer (Fondation pour le Progrès de
économique similaire. l’Homme), a participé au lancement formel du Foro-
Lac, un réseau continental réunissant des organisa-
tions représentatives d’IMF rurales, d’Amérique Latine
et d’Haïti.

L’évolution des outils régionaux tels que


PROFUND et LA-CIF permet à la SIDI de disposer
en permanence d’un véritable observatoire du
secteur de la microfinance sur ce continent.
De plus, un début de collaboration avec un réseau
latino-américain centré sur le financement rural
permettra à la SIDI d’enrichir sa connaissance de
cette problématique dans cette partie du monde
et de s’ouvrir sur de nouveaux partenariats.
Photo : CIRIC

Une cliente de BANCOSOL, Bolivie


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DANS LE BASSIN
16

MEDITERRANÉEN
En 2002, la SIDI a enrichi son approche de multipartenariat au Maroc et a consolidé ses partenariats existants dans
les autres pays de la région, au cœur des priorités de son plan d’action 2000-2002.
Dans cette région, l’insertion par l’économique présente de réelles spécificités, et les situations économiques et
politiques locales sont souvent des facteurs d’instabilité. Les particularités de ce contexte accentuent la nécessi-
té pour la SIDI d’une bonne appropriation des problématiques locales ainsi que la mise en place d’un accompa-
gnement rapproché.

Dans le Maghreb Dans le Machreck


Au Maroc et en Algérie Au Liban
C’est désormais avec deux organisations locales que la Malgré la dégradation de la situation locale, le program-
SIDI enrichit son intervention au Maroc : AMOS rayon- me de crédit de l’association NAJDEH dans les camps de
nant dans la région des montagnes du Moyen-Atlas et réfugiés palestiniens a continué à atteindre de bons
AL AMANA, une institution de référence au niveau résultats. Ne recevant plus de subventions de la part
national qui dispose de 81 antennes employant plus de d’Handicap International, son partenaire historique, NAJ-
200 agents de crédit pour 75.000 clients actifs. DEH atteint son équilibre financier depuis deux ans en
La jeunesse du secteur de la microfinance au Maroc, l’u- finançant ses crédits à partir d’une dotation en fonds pro-
nique option statutaire associative, la standardisation pres de 58.000 US$ d’Handicap International et une ligne
des produits de prêts (groupes de caution solidaire), per- de crédit de 25.000 US$ de la SIDI. Fin 2002, le program-
mettent difficilement d’enrichir la diversité des produits me bénéficiait à plus de 220 clients. En 2002, NAJDEH et
offerts à la clientèle ainsi que des modes de gouvernan- ses deux partenaires du Nord ont décidé de la réalisation
ce. Néanmoins, AL AMANA qui cherche à élargir ses pro- d’une évaluation externe du programme afin d’analyser
duits de prêts (prêts au logement, prêt pour l’énergie l’impact des crédits auprès des clientes et d’élaborer une
solaire), conduit en permanence un suivi de l’impact sur stratégie d’extension du programme dans d’autres
la clientèle et cherche aussi à répercuter ses gains au camps, notamment à Beyrouth. La SIDI souhaite appro-
niveau de la clientèle par la baisse des taux d’intérêt pra- fondir sa connaissance des différents acteurs dans ce
tiqués. Particulièrement attractive par rapport aux inno- pays, aussi bien dans le secteur de la microfinance que
vations que la SIDI souhaite encourager dans le cadre de dans le domaine de l’appui à la microentreprise et à la
son nouveau plan d’action, cette institution a bénéficié réinsertion des jeunes.
d’un prêt de 220.000 € débloqué en Mai 2002, afin de
couvrir des besoins de refinancement. L’adhésion de la En Palestine
SIDI à l’association AL AMANA en 2003 ainsi que sa par-
ticipation aux instances de gouvernance offrira un cadre La collaboration avec ACAD, une association qui per-
très favorable pour le renforcement de la collaboration. met à la population palestinienne de Cisjordanie et de
Partenaire de la SIDI depuis 1999, AMOS a connu une Gaza de s’approvisionner en produits agricoles et de
année contrastée en 2002. Avec le départ de son créer des emplois locaux, s’est poursuivie en 2002. Les
Président fondateur ainsi que des discontinuités dans les missions réalisées auprès d’ACAD avaient pour objectifs
appuis techniques extérieurs. Elle a néanmoins réalisé, de manifester la solidarité de la SIDI, dans ce contexte
pour la première fois un résultat positif, grâce à une de crise politique. Vu les contraintes posées par cet
augmentation de son portefeuille et une maîtrise des environnement, ACAD doit pouvoir poursuivre sa mis-
charges. Afin d’encourager la professionnalisation de ce sion tout en assurant la durabilité de ses ressources.
partenaire, l’appui de la SIDI cherche à prendre en ACAD a ainsi sollicité la SIDI afin d’étudier la concep-
compte la nécessité de la structuration et le renforce- tion d’un système de garantie qui lui permette de cou-
ment des capacités internes d’AMOS, par la recherche de vrir le risque de son portefeuille tout en le mutualisant
moyens de financement et d’une assistance technique de la manière la plus large possible.
suivie. Même si la réalisation de missions en Algérie n’a
pas été possible, le travail de la SIDI en 2002 s’est Cette région offre un cadre privilégié à la SIDI. Elle lui
concentré sur la recherche de personnes ressources dans permet d’une part de renouveler son effort d’innova-
un contexte où l’initiative individuelle reste particulière- tion financière afin d’accompagner des partenaires
ment limitée. vivant des situations locales difficiles. Elle lui permet
d’autre part d’accompagner des partenaires mettant
en œuvre des ouvertures dans de nouveaux domaines
(logement, santé…), rejoignant par-là les souhaits
exprimés par l’ensemble des acteurs de la Chaîne de
Solidarité pour le Financement.
Dans le cadre de son prochain plan d’action, la SIDI
cherchera à enrichir sa connaissance des probléma-
Photo : AL AMANA

tiques de développement des populations (milieu rural


marocain, population palestinienne réfugiée au Liban,
jeunesse algérienne et libanaise…) afin d’encourager
une diversité des approches et d’élargir ses partena-
riats.

Un artisan d’AL AMANA, Maroc


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DANS LES CARAÏBES


L’intervention de la SIDI dans les Caraïbes se concentre en Haïti, dans un pays où la détérioration de la situation
17
économique et politique ne cesse de s’amplifier et où aucune issue à la crise ne semble envisageable dans un ave-
nir proche. Avec une aide étrangère toujours bloquée et une dévaluation constante de la gourde, les partenaires de
la SIDI déploient des efforts énormes afin de poursuivre leurs activités auprès des populations défavorisées. L’action
de la SIDI et sa capacité à s’adapter au contexte sont largement reconnues et les demandes de partenariat se multi-
plient. En 2002, la SIDI enrichit son réseau de partenaires, en concrétisant une collaboration avec une association
d’artisans. De plus, elle renouvelle, en lien avec ses alliés, son effort d’accompagnement afin d’appuyer la mise en
œuvre d’une démarche de formation liant financement solidaire et développement.

L’événement marquant de l’année 2002 a été la mise en


place de l’IMOFOR, lancé par le KNFP avec l’appui de la
SIDI. L’IMOFOR est un dispositif de formation itinérant
ouvert à tous les acteurs qui se préoccupent du finance-
ment du développement. Grâce à un financement consé-
quent du MAE français, de CORDAID et de l’Union
Européenne, il bénéficie maintenant des moyens néces-
saires à son fonctionnement ainsi que d’une assistance
technique adaptée proposée par la SIDI.
De plus, le KNFP (collectif national pour le financement
populaire), né de l’initiative de trois organisations haï-
tiennes (COD-EMH, GRAIFSI et KOFIP) a vu l’adhésion de

Photo : SIDI
cinq nouveaux membres, tous promoteurs de banques
communautaires et travaillant en milieu rural. En 2002,
le KNFP a reçu un appui du CCFD qui lui a permis de se
Transport du riz en mûle, Haïti
doter d’un coordinateur permanent afin de répondre
aux attentes de ses nouveaux membres et de concrétiser région d’Aquin sur des activités génératrices de revenus.
les itinéraires de formation. Pour cette organisation, la SIDI a consenti à transformer
La poursuite de la dévaluation de la monnaie a entraîné la totalité du prêt octroyé en gourdes, prêt qui a été
des difficultés financières au niveau de nos partenaires assorti d’un nouveau programme de remboursement.
que certains ont su anticiper. Ainsi en 2002, si GRAIFSI a D’une importance vitale pour les activités de l’organisa-
accentué son travail de création de mutuelles de solida- tion, le prêt de la SIDI à FONHSUD permet notamment le
rité, elle a souhaité effectuer un remboursement antici- refinancement des mutuelles de solidarité et des caisses
pé à la SIDI. COD-EMH n’a pas échappé à ces difficultés. ainsi que le financement des organisations paysannes
COD-EMH a renforcé son réseau de banques communau- (financement des moyens de production collectifs).
taires (416) regroupant plus de 13 000 personnes. La SIDI a octroyé un prêt de 100 000 US$ à une fédéra-
FONHSUD travaille avec les organisations locales de la tion d’artisans tailleurs, INDEPCO (Institut National pour
le Développement et la Promotion de la Couture en
Haïti) via la coopérative de cautionnement et de gestion
(CCG). Du fait des dysfonctionnements de certaines
coopératives qui octroyaient 10 à 12% par mois sur les
dépôts en USD et du fait de ses engagements au côté de
l’Etat dans la réforme agraire, la CCG a connu des diffi-
cultés sérieuses de trésorerie. En 2003, il est envisagé que
la SIDI soutienne la restructuration de la CCG mais une
telle action ne sera possible que si les sociétaires de la
CCG acceptent eux-mêmes de la recapitaliser et présen-
tent un plan de relance crédible.
L’activité de la SIDI en Haïti témoigne d’une capacité
d’adaptation mise en œuvre à travers un accompagne-
ment soutenu. La dégradation de la situation écono-
mique et financière du pays nécessitera un effort
particulier de la SIDI pour convertir les prêts actuels en
dollars, en gourdes.
Plusieurs nouvelles demandes de partenariat sont
formulées en 2002 et devraient se concrétiser en 2003.
Elles renforceront la richesse des relations de partena-
riat ainsi que les possibilités d’échanges d’expériences.
En 2003, le KNFP se propose d’organiser un séminaire
sur le financement rural, dans le prolongement des acti-
Photo : SIDI

vités menées par le MAIN et en fonction de la priorité


accordée par la SIDI à cette thématique.

Une pépinière de manguiers, Haïti


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ÉCLAIRAGES SUR
18
DE NOUVEAUX PARTENAIRES
TOGO WAGES
- Une épargne obligatoire au crédit, qui représente le tiers du
montant du crédit, mais pour laquelle chaque membre cotise
selon sa capacité.
- Une épargne individuelle, dénommée HOLA, avec un dépôt
L’institutionnalisation d’un projet urbain dans un minimum de 8 €, d’une durée minimale de six mois et
contexte difficile rémunérée à 3 % /an.
- Une épargne, dénommée épargne tontine, collectée quoti-
Nouveau partenaire de la SIDI au Togo, l’institution WAGES est diennement par des collecteurs ambulants dont la mise
née d’un projet de CARE-International, initié en 1994 et prévu quotidienne est de 0,3 euro au minimum et sur laquelle
initialement pour une période de six ans. L’objectif de départ WAGES prélève mensuellement une mise quotidienne.
est de donner aux femmes de Lomé, les moyens financiers de En 2002, l’encours total d’épargne atteint 750 000 €, (aug-
développer des activités génératrices de revenus et d’encoura- mentation de 132% par rapport à 2001), ce qui démontre le
ger la promotion d’activités économiques diversifiées. La réel engouement des clients pour ce service. Sur la base de ces
suspension des aides internationales en 1998 à la suite de la résultats très encourageants, WAGES souhaite maintenant
proclamation de la victoire contestée du général Eyadema pré- consolider sa politique d’épargne et ses produits offerts à
cipite le départ de CARE, du Togo. Le projet est alors institu- partir d’une étude sur les besoins de sa clientèle. Elle souhaite
tionnalisé sous une forme associative en 1999, avec un fonds aussi promouvoir une réelle culture de l'épargne, à l’aide
de crédit initial de 205 000 euros qui profite alors à plus de 5 d’une pédagogie développée et diffusée par les agents de
500 femmes. Grâce à une forte cohésion et à un management crédit, les premiers à être en contact avec les clients.
participatif, l’équipe de WAGES parvient à pérenniser le servi-
ce financier et à le diversifier en introduisant la collecte d’é- Des objectifs de consolidation accompagnés par la SIDI
pargne en 2001. Avec aujourd’hui 17 agents de crédit et 15 col- et ses alliés
lecteurs d’épargne, WAGES est reconnue comme une institu-
En 2002, WAGES sollicite la SIDI pour un prêt suite à des
tion urbaine de qualité en matière de distribution de crédits à
promesses de financement de bailleurs qui n’ont pas abouti
des populations défavorisées. Elle opère dans une agence prin-
(lignes de crédits remboursables et subventions), et à l’arrivée
cipale à Lomé et dans deux agences secondaires à Tsévié et
à échéance d’un prêt d’un programme spécialisé de la
Sokodé, localisées respectivement à 30 km et 150 km de Lomé.
Banque Ouest Africaine pour le Développement (PUFS).
WAGES correspond aux objectifs de la SIDI par la qualité et la
Une méthodologie basée sur le crédit solidaire avec
motivation des hommes et des femmes qui la composent, par
une épargne préalable
la clarté de leur vision et des choix qu’ils ont fait dans les
périodes difficiles, par leur volonté de préserver le potentiel
Basée dès l’origine sur les principes de la caution solidaire, la
humain malgré l’absence de subventions, par leur choix de
méthodologie d’octroi de crédits de WAGES comporte les
maintenir l’outil, tant quantitativement que qualitativement
caractéristiques suivantes :
et de le pérenniser. De plus, l’implication du Conseil
- l’organisation de groupes solidaires de femmes, d’environ 12
d’Administration, composé de 9 membres (3 représentantes
membres
des emprunteuses, 3 issues de la société civile, 2 salariés et 1
- la constitution d’une épargne préalable du tiers du montant
représentant de Care), le management très participatif
demandé,
promu par l’équipe de Direction, la motivation et la cohésion
- une progressivité dans l’octroi des crédits débloqués
de l’équipe sont autant d’atouts dans cette étape difficile
(de 300 € à 3000 €)
d’institutionnalisation d’un projet de crédit.
- un taux d’intérêt de 1,5%/mois (intérêts constants).
L’octroi d’un prêt SIDI de 150 000 € en deux tranches,
WAGES finance l’ensemble des activités urbaines et périurbai-
complété par un prêt d’ALTERFIN-Belgique de 100 000 €,
nes de sa clientèle féminine : le secteur commercial occupe la
débloqué dès Novembre 2002, permet de consolider
place principale (à hauteur de 62%) contre 22% pour les acti-
financièrement l’institution. Afin de renforcer les capacités
vités agricoles. Dans les zones périurbaines, les agents de
de l’institution, tant institutionnelles qu’humaines, la SIDI
WAGES forment et accompagnent les groupes de solidarité
poursuivra son appui à la recherche de financements, aidera
durant trois mois autour de l’éducation à l’épargne, la gestion
à la mise en place du système d’information et de gestion, à
quotidienne d’une association et la structuration des groupes
la formalisation des procédures et la réflexion sur les nou-
de caution. Cette méthodologie qui n’exige pas une épargne
veaux produits d’épargne. La SIDI cherchera aussi à appro-
préalable permet d’atteindre une population plus défavorisée.
fondir l’analyse de la viabilité sociale des interventions de
Les montants de crédits varient de 30 à 120 € et seule une épar-
WAGES, à partir des questionnaires d’impact régulièrement
gne de 2% du montant du prêt est prélevé au moment de l’oc-
produits par WAGES.
troi du prêt. Le portefeuille de WAGES témoigne de sa réussi-
te : son encours d’1,1 million d’euros au 31/12/2002 sert plus de
9 000 clients actifs dans 737 groupes de solidarité.

Le développement d’une capacité de collecte et de


sécurisation de l’épargne
Même si l’Assemblée Générale a souhaité l’introduire dès
2000, la collecte de l’épargne ne s’est mise en place de façon
opérationnelle qu’en 2002.
Photo : SIDI

Trois types de produits d’épargne sont proposés :

La formation d’un groupe de solidarité WAGES, Togo.


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PEROU EDAPROSPO
Au 31 décembre 2002, le portefeuille de crédits illustre
la diversification des produits : l’encours des crédits Alcom
concerne 140 groupes (soit 2 400 personnes), l’encours de cré-
dits individuels Credin profite à 1 000 entrepreneurs et l’en-
cours de cautions solidaires à 90 groupes soit 200 personnes. 19
Composée de 6 agents de crédit et de 12 techniciens, l’équipe
Une ONG de développement guidée par des valeurs travaille avec trois produits financiers complémentaires, ce
sociales qui lui permet de toucher une clientèle d’origine sociale
différente. La complémentarité avec les services de formation
Inscrite dans le mouvement social du milieu des années 1970, et d’accompagnement permet aux femmes très démunies et
la création d’EDAPROSPO (Equipo de Technicienamiento aux microentrepreneurs d’opérer des transformations dans
de Proyectos Productivos a Sectores Populares) fait suite à leur vie.
la grande grève de 1977 où de nombreux syndicalistes se
retrouvent au chômage. Les trois fondateurs, dont un prêtre S’institutionnaliser ou garder le statut d’ONG?
français, ont alors initié la création de petites boulangeries
artisanales dans les quartiers populaires de Lima, afin de per- Au Pérou, la grande majorité des ONG de prestation de
mettre à ces personnes de disposer de moyens de subsistance. services financiers ont opté pour l’institutionnalisation,
Suite à une demande du CCFD qui appuie ce partenaire c’est-à-dire ont choisi de passer à un statut de société
depuis plusieurs années, la SIDI fait la connaissance financière, ou EPYDME, supervisée par l’autorité bancaire.
d’EDAPROSPO en 1998. Cette structuration permet d’accéder aux ressources des
L’enracinement de l’action d’EDAPROSPO dans les quartiers institutions publiques, de collecter l’épargne et ainsi de
populaires de Lima provient d’un attachement à des valeurs donner une plus grande envergure à leurs activités.
telles que la solidarité, la transparence, la responsabilité,
l’équité et la justice sociale, l’innovation et la tolérance. EDAPROSPO est l’une des quelques institutions qui a décidé
Animée par une forte vision et une mission communautaire, de ne pas faire ce pas, car elle souhaite conserver une vaste
EDAPROSPO offre trois types de services à ses clients : gamme de services pour ses clients, qui sollicitent à la fois des
- la promotion de la santé dans les quartiers pauvres appuis financiers (crédit individualisé) et non financiers
- la formation des entrepreneurs (accompagnement, formation). En effet, elle considère que le
- un service financier qui assure le financement des statut d’ONG permet, par sa souplesse, de fournir des services
entrepreneurs ainsi que la promotion de coopératives de qualité simultanément sur ces deux champs et procure une
d’épargne crédit. fiscalité moins onéreuse.
Ses activités se concentrent dans les « Cônes Nord et Est » de Ce statut permet aussi à EDAPROSPO de travailler avec une
la mégapole Lima dans les quartiers populaires très peuplés. segmentation élargie sur le marché comme le montre l’encart
suivant. Toutefois, EDAPROSPO prépare son avenir et étudie
« Prosperidad », un service financier étroitement la possibilité de fusionner avec un programme proche
articulé aux activités non financières. CREDIVIDA afin d’élargir sa portée et son impact.

Pour EDAPROSPO, le crédit seul n’assure pas le développement EDAPROSPO vient d’ouvrir une agence à San Juan de
global d’une microentreprise mais le crédit associé à des servi- Lurigancho, le plus grand district du pays à l’Est de Lima
ces non financiers peuvent l’assurer. Même si aujourd’hui, qui présente une demande de crédits considérable. La SIDI
ce point de vue et ce type d’expériences sont controversées, a octroyé en 2002 un crédit de 80 000 US$ sur 3 ans
EDAPROSPO a choisi et réussi dans sa démarche de combiner pour appuyer le financement du crédit individuel, dont
microfinance et services non financiers d'appui aux entreprises. l’échéance en capital arrive à échéance en Juin 2003.
Les activités de microfinance, regroupées dans un programme Cette période sera alors mise à profit pour étudier la
distinct « Prosperidad » offrent trois types de produits : reconduction du prêt et son amplification en vue
- le crédit individuel, « Credin », qui favorise l’auto-emploi d’accompagner la croissance d’EDAPROSPO sur de nouveaux
- les Alcancias Communales « Alcom », littéralement les produits (les ALCOM notamment).
« Tirelires communautaires », groupes d’autopromotion,
composé de 15 à 30 personnes, permettent d’encourager
Analyse du marché financier au Pérou
l’épargne et le développement de petites activités écono-
miques pour les femmes dans les bidonvilles et quartiers selon EDAPROSPO

{ {
pauvres de Lima.
Grande entreprise
- les groupes de caution solidaire dont les membres peuvent Entreprises
avoir accès au Credin dès le quatrième prêt. traditionnelles
Origine :
capitalisation Entreprise
Objectif moyenne
le profit

{{
Banques
Stés Financières Petite
COOPEC entreprise
EDPYMES
Microentreprises
Crédit Microentreprise en
Origine :
Individuel développement
manque d’emploi
Photo : EDAPROSPO

Objectif survie ONGs


Groupes Microentreprise
solidaires émergente

Microentreprise
« Tirelires au niveau
communautaires » de survie
Encart N°2
Une réunion dans le cadre d’une «tirelire communautaire», Pérou
3383-SIDI/2003 11/06/03 16:59 Page 20

20
RD CONGO BAEF
Le financement d’activités économiques féminines : Accompagner une institution dans une période de
le début d’un processus… transition difficile

La Convention d’Objectif Grands Lacs, que la SIDI a L’année 2002 marque l’autonomie de la BAEF vis-à-vis
signée en 2001 avec le CCFD, offre un cadre d’entrée du COTEDER qui a mis fin, progressivement, à la prise
privilégié pour l’identification de nouveaux partena- en charge des frais de fonctionnement. Cette étape de
riats dans cette région. Membre de cette convention, le transition a été facilitée par la subvention de 2.000 USD
COTEDER (Conseil Technique pour le Développement que la petite équipe de la BAEF, composée de cinq per-
Rural), intervient dans la région depuis de nombreuses sonnes, a reçu dans le cadre de la convention Grands
années. Lacs.
La BAEF sollicite la SIDI cette même année afin d’obte-
Créée en 2000, la BAEF (Banque d’Appui à nir un appui à la fois technique et financier.
l’Entreprenariat Féminin) est issue de la clôture de deux
programmes du COTEDER : un programme d’appui Avant d’envisager une institutionnalisation, BAEF devra
aux activités économiques et un programme de promo- assainir la situation de prêts dégradés (impayés impor-
tion féminine. Partant du constat que les hommes tants et anciens, système d’information manuelle qui ne
remboursent difficilement les crédits, que le mélange donne qu’une vision limitée des clients et du porte-
de subventions et de crédits entraînent trop de feuille) et rechercher la viabilité financière. La SIDI sou-
confusions dans les esprits, les femmes bénéficiaires de haite encourager l’équipe de la BAEF dans cette étape
ces programmes ont souhaité développer leur propre difficile et accompagnera en 2003 l’informatisation du
outil financier. De plus, dans un contexte de crise, portefeuille, afin d’avoir une vision claire et en temps
les femmes s’avèrent plus entreprenariales que les hom- réel de son activité.
mes et utilisent leurs revenus à meilleur escient pour
les dépenses du ménage. Le COTEDER décide d’accom- De plus, la BAEF est consciente de la nécessité de diver-
pagner cette initiative en apportant à ces femmes un sifier ses produits financiers et de réduire le taux d’inté-
fonds de crédit spécial pour les activités féminines, afin rêt. Une fois, l’informatisation maîtrisée, de nouveaux
d’améliorer les conditions de vie des familles. Ce fonds développements pourront être envisagés comme la pro-
deviendra le capital de démarrage de la BAEF. Vu les motion des mutuelles de solidarité.
conditions d’insécurité accrues en milieu rural, c’est
dans la ville de Butembo (province du Nord Kivu) que la Les premiers pas vers l’institutionnalisation ?
BAEF démarre ses activités de crédit, pour des femmes
travaillant dans le secteur informel. La BAEF qui a pour unique actionnaire le COTEDER à
l’heure actuelle devra, au cours de l’année 2003, élabo-
La méthodologie de crédit se base sur une démarche rer un schéma d’institutionnalisation. Outre la SIDI qui
d’accompagnement de proximité présentant les carac- pourrait participer en 2003 au capital de la BAEF à hau-
téristiques suivantes : teur de 10.000 USD, les clientes de la BAEF, actuellement
- Les femmes s’organisent en petits groupes de caution organisées par filières d’activités, pourraient elles aussi
solidaire, entrer au capital de la banque via un fonds de 10.000
- Une formation est dispensée avant l’octroi de crédits, USD mis à disposition par un programme de la coopé-
- Des enquêtes de terrain préalables permettent ration allemande (GTZ). La place de ces clientes dans
d’évaluer les activités et la personnalité de l’organisation future de la BAEF devrait alors être préci-
l’emprunteuse, sée. Une convention de partenariat tripartite - COTE-
- Les crédits sont octroyés de façon progressive avec des DER - GTZ - SIDI - précise le contenu de la collaboration.
montants qui varient de 10 à 650 USD ( la moyenne
étant de 130 USD)
- la durée maximum est de trois mois.

Des conditions de prêt « drastiques », en matière de


taux d’intérêt notamment, sont prises par les membres
de BAEF et s’expliquent par leur souci de préserver le
petit capital mis à sa disposition (16.000 USD), dans un
contexte d’impayés élevés en raison de la guerre et de
l’insécurité.

Au 31 Décembre 2002, l’encours est de 21.600 USD pour


164 clientes actives.
Photo : SIDI

L’équipe de BAEF avant l’informatisation, RDC


3383-SIDI/2003 11/06/03 16:59 Page 21

UN RENFORCEMENT DU FINANCEMENT DU MONDE RURAL


21
La SIDI a souhaité le renforcement du financement du monde rural au cours des prochaines années. Cette décision résulte
d’une écoute de nos partenaires, principalement africains. Au cours de son plan 2000-2002, la SIDI s’y est engagée - mais
encore modestement - car la maîtrise de la problématique était difficile et récente. Elle a mis en œuvre des activités de finan-
cement et d’accompagnement qui devaient servir de test pour mieux maîtriser cette question complexe du financement
rural, tant en Asie, qu’en Afrique et en Amérique Latine. L’insistance de nos partenaires et un approfondissement sur l’état
des lieux en Afrique de l’Ouest nous ont convaincus de la nécessité de renforcer cet axe. Par ailleurs ce choix répond aussi
aux interrogations de nos actionnaires qui souhaitent que la SIDI y apporte sa contribution.
En effet, plus d’un milliard de personnes vivent avec moins d’un euro par jour; 75% sont en milieu rural. Par ailleurs les capi-
tales augmentent sans cesse, parce que les conditions de vie difficiles et l’absence de politique nationale en faveur du
monde rural obligent les ruraux à fuir vers les villes. Il en serait autrement si les paysans et les artisans des campagnes pou-
vaient produire et vendre plus, à de meilleurs prix. Tel n’est pas le cas à l’heure actuelle ni dans l’ensemble des pays africains
ni dans le reste du monde.
• Les premiers pas … d’Administration du CRG. Cette institution intervient en
faveur des exploitations familiales, tant en financement de
En Afrique, en 2000, la SIDI a apporté son soutien financier
la pluriactivité, qu'en coordination avec des programmes
à KOKARI, une coopérative d’épargne et de crédit au servi-
de développement et d'organisation portant sur les filières
ce des agriculteurs du Niger ainsi qu’à l’UGPM, une organi-
vivrières (riz), ou en financement de producteurs de filières
sation de producteurs du Sénégal. Née de l’institutionnalisa-
de rente (café).
tion d’un ancien projet, KOKARI mène un travail complexe
en intervenant dans la plupart des régions du Niger souvent • Promouvoir la rencontre et le dialogue du secteur
à plus de 1000 km du siège, situé dans la capitale. La coopé- agricole et du secteur de la microfinance.
rative propose une offre de prêts et de formations adaptées En décembre 2002, les travaux de la SIDI l’ont conduite à
aux besoins des organisations rurales. En Asie, c’est avec le animer un séminaire organisé par le réseau MAIN à Addis
réseau des coopératives CCSP au Laos puis avec EMT et HAT- Abeba, qui a réuni des organisations agricoles ainsi que des
THA KAKSEKAR au Cambodge que la SIDI a concrétisé des institutions de microfinance.
engagements pour le financement du monde rural. En Amérique Latine, la SIDI appuie, avec la Fondation pour
La démarche se poursuit … le Progrès de l’Homme et d’autres partenaires, le Foro
• La diversification des acteurs : les organisations Latino y del Caribe de Finanzas Rurales. Bien qu’il regroupe
paysannes confrontées à la question du financement. essentiellement des associations nationales d’institutions
de microfinance, ce Foro Permanente vise à développer un
Durant la campagne agricole 2002 – 2003, au Sénégal, la SIDI
agenda de travail sur ce thème et qui puisse concerner le
a accompagné techniquement puis financièrement, en
plus d’acteurs possible.
partenariat avec CORDAID, l’UGIE-EGAS devenue depuis
SAPCA-EGAS dans le financement de la commercialisation
de l’arachide. Malheureusement, la campagne de commer- • Accompagner une organisation de producteurs
cialisation qui vient de s’achever s’est soldée par une faible ruraux.
production nationale d’arachides, conséquence de la En Amérique Latine, la problématique est davantage liée à
pluviométrie et de l’absence de semences. Ceci n’a pas la commercialisation adéquate des produits agricoles,
empêché l’organisation de rebondir dans la diversification comme le café. Les banques de développement agricole
de la commercialisation de produits de base. tendent à disparaître. Mal gérées, elles ont été liquidées lais-
• Accompagner la mise en place de produits financiers sant la place aux banques commerciales le plus souvent pri-
dans des milieux ruraux très enclavés. vées, qui appuient des activités économiques urbaines. Rares
sont celles qui disposent de guichets dans les villages. Dans
La SIDI accompagne méthodologiquement et financière- ce contexte, le mouvement coopératif qui porte le mieux les
ment des organisations souhaitant promouvoir la mise en attentes des producteurs ruraux, retrouve son élan.
place d’outils autogérés (Mutuelles de Solidarité au Sénégal,
en Haïti, à Madagascar, dans la région des Grands Lacs, En 2002, la SIDI s’est notamment intéressée à la Coopérative
Caisses d’Epargne Crédit en Ouganda…). Ces organisations Agraire de Café La Florida, au Pérou qui a créé son propre
sont fondées sur les cotisations et la contribution de leurs instrument de financement avec sa coopérative d’épargne
adhérents. crédit. Au-delà du profil institutionnel choisi, c’est l’objet
• Le financement de l’exploitation familiale qui mérite attention car il n’est pas fréquent d’observer sur
le continent sud américain que des petits producteurs puis-
La SIDI a accompagné techniquement puis financièrement
sent se doter d’un instrument de financement de « leur »
l’UGPM au Sénégal depuis l’année 2000. Après avoir appuyé
monde rural. Avec son programme de services financiers
l’organisation de 82 villages en mutuelles de solidarité,
ruraux dans la Sierra Norte, BANCO SOLIDARIO, appuyée
avec notamment un financement de la SIDI, cette union de
par l’ONG Fundacion Alternativa, ambitionne d’augmenter
producteurs a décidé d’explorer le financement de l’exploi-
ses activités en milieu rural et de toucher 4000 clients ruraux
tation familiale considérée comme une entité socio-écono-
en 2004.
mique où une famille mène des activités diversifiées.
L’approche se démarque de ce que font les banques ou
Au cours du prochain plan d’action 2003-2005, la SIDI
même la microfinance qui habituellement finance un objet
renforcera son appui aux initiatives de finance solidaire en
précis (les semences, l’embouche, l’équipement) et une per-
milieu rural dans les différents continents. En particulier, elle
sonne.
orientera sa réflexion et ses activités autour de :
• Accompagner la gouvernance d’institutions œuvrant - la construction d’une stratégie de financement du monde
en milieu rural. rural en Afrique de l’ouest.
- la promotion d’outils d’épargne et de crédit adaptés aux
La réflexion sur le gouvernance est aujourd’hui un enjeu
besoins des populations et facilement appropriables
essentiel de la pérennité des institutions œuvrant en milieu
- une capitalisation autour de l’impact des services financiers
rural. En Guinée-Conakry, la SIDI participe au Conseil
auprès des promoteurs.
3383-SIDI/2003 11/06/03 16:59 Page 22

VIE INSTITUTIONNELLE
LA VIE INSTITUTIONNELLE DE LA SIDI

22

1. LA CHAINE DE SOLIDARITÉ POUR LE FINANCEMENT

La promotion de l’épargne et de Fin 2002, l’encours de ce FCP, géré par le Crédit


l’investissement solidaire Coopératif, atteignait 47,5 millions € pour 3500 souscrip-
teurs soit +4% par rapport à 2001, malgré une évolution
négative des marchés financiers cette année. De plus, les
La promotion du Fonds Commun de Placement "Faim et
correspondants régionaux ont contribué à l’augmenta-
Développement" est renforcée par l’activité des 20 cor-
tion du nombre des souscripteurs au cours de l’année
respondants régionaux SIDI/CCFD, en lien avec les
2002 (cf. encart n°3).
Comités Diocésains. Le produit partagé de ce FCP permet
Le capital de la SIDI reste détenu majoritairement par le
de financer, via le CCFD, la mission "Développement" de
CCFD, fondateur et actionnaire à 31% qui, allié à deux
la SIDI : suivi/accompagnement des partenaires, forma-
congrégations religieuses féminines possédant 28%,
tion et appui aux réseaux régionaux.
garantit l'objet social et la mission de la SIDI.
Depuis l'augmentation du capital en octobre 2001, l'as-
Correspondant régional SIDI/CCFD, un maillon de la chaîne de sociation Epargne Solidarité Développement a vendu
solidarité pour le financement plus de 1000 actions à des actionnaires individuels, favo-
risant ainsi l'augmentation du nombre d'actionnaires
Pourquoi ai-je accepté d’être correspondant SIDI/CCFD ? Pas en raison de compétences financiè-
res (je viens des Télécommunications), mais parce que lors du "Jubilé de l'an 2000", j'ai organisé,
personnes physiques qui viennent soutenir les activités de
avec l'appui du CCFD, une table ronde sur les Finances Solidaires qui m’a donné envie de pour- financement de la SIDI auprès de ses partenaires de ter-
suivre ce type d’activités. rain.
Depuis deux ans, j’anime des actions qui, à mon sens, font tout l'attrait de ce "métier" de pro- En 2002, l'association FINANSOL, réseau français de
motion des finances solidaires. Je présente des exposés afin d’expliquer comment valoriser son finances solidaires réunissant opérateurs, institutions
épargne tout en la rendant utile, dans une démarche d’engagement citoyen et solidaire. Je pré- bancaires et financières, personnes qualifiées, a renouve-
sente mon expérience devant des comités diocésains du CCFD, des syndicats, des Mouvements
d'Action Catholique, des enseignants… Je participe également à des manifestations diverses tel-
lé l’octroi de son label, gage d'une épargne solidaire et
les que forum d'associations, rencontres départementales ou régionales où l'esprit de solidarité transparente, aux actions du capital de la SIDI, aux parts
reste toujours premier. du Fonds Commun de Placement "Faim et
Comme on le voit, le champ d'action est large et fait appel à beaucoup d'initiatives personnel- Développement" et à celles de la SICAV "Eurco
les, mais je ne me sens pas seul. Je participe en effet aux deux rencontres annuelles des cor- Solidarité".
respondants SIDI/CCFD à Paris. Elles me permettent d’améliorer mes connaissances sur les finan-
ces solidaires et d'échanger mes expériences personnelles avec les 20 autres correspondants.
Graphique n°6 : Répartition du capital de la SIDI
Mes motivations dans ce rôle de promoteur de la Finance Solidaire ont pour source ma convic-
tion profonde de mener une action indispensable à un moment particulièrement favorable : au 31 Décembre 2002
- Action indispensable : en effet les personnes défavorisées des pays en voie de développement
souhaitent une vie digne. Nous pouvons contribuer au soutien d’acteurs locaux capables de se Epargne Solidarité
prendre en charge pour changer leurs conditions de vie. Or la finance solidaire est un levier d'ac- Partenaires européens Développement
tion extraordinaire qui a l'immense qualité de respecter la dignité des personnes. 4% 24%
Institutions financières Autres
- Moment favorable : je crois en effet que l'on commence à entrevoir quelques alternatives à l'é- 10%
conomie ultra-libérale. Je sens autour de moi que beaucoup de personnes veulent consacrer une 3%
part de leur épargne au profit des plus défavorisés. C'est donc le moment de leur présenter des
solutions proposées par le CCFD et la SIDI afin qu’elles puissent participer à la construction d’un
monde plus solidaire. Sœurs Auxiliatrices
18% CCFD
Encart N°3 Bertrand Desmonts, Vannes 31%
Sœurs Ursulines de Jésus
10%

2. L’INTRODUCTION D’UNE DÉMARCHE D’ÉVALUATION


D’ IMPACT ET D’ANALYSE DE LA VIABILITÉ SOCIALE
Guidée par les choix de ses actionnaires et épargnants rogations des participants de la chaîne de solidarité
solidaires, la SIDI s’est donnée les moyens de mieux exprimées lors des Journées SIDI (cf. encart n°3), à ce
appréhender l’impact des services financiers sur leurs sujet.
clients. Grâce à l’appui de son actionnaire principal, une Cette fonction permettra d’enrichir l’action de la SIDI
nouvelle fonction a été introduite au sein de la SIDI afin pour la recherche d’une pérennité et d’une efficacité à
d’élaborer et de proposer aux partenaires un système de deux niveaux : tant pour l’institution-partenaire que
suivi/évaluation de l’impact des crédits octroyés. Impact pour ses clients.
économique mais aussi social, afin de répondre aux inter-
3383-SIDI/2003 11/06/03 16:59 Page 23

Capitalisation des « journées SIDI » d’Octobre 2001 leur pratique et de leur expérience, ont aussi exprimé des questions
relatives à l’impact réel des services financiers, que ce soit à partir des défis
“Les journées SIDI ont été l’occasion pour les participants, en particulier les posés par la « culture mondiale de production et de consumérisme », par
porte-paroles des épargnants et des actionnaires, d’exprimer des affirma- le développement de l’individualisme, renforcé par une démarche micro cré-
tions fortes et des interrogations. dit trop ciblée sur l’entrepreneur individuel sans prendre en compte l’unité
Leurs affirmations reposent sur des valeurs et des principes, comme celui familiale et son proche environnement, ou encore sur les limites du micro
de partage, de respect des cultures, de dimension humaine qui accompagne crédit quand il s’agit de trouver les moyens pour le financement des
les choix d’investissement. Elles se fondent sur le principe de « fécondité investissements et de la transformation des produits agricoles.
sociale », principe qui donne son sens à l’investissement financier. Ces De ces questions sont nées aussi des propositions pour le futur. Pour mieux
investissements doivent entraîner des réalisations humaines : mieux-être de appréhender le futur, les études d’impact doivent permettre un éclairage 23
la population bénéficiaire des services financiers. sur des questions de fond par rapport aux finalités poursuivies : quel est
Ces affirmations et ces convictions fortes se sont traduites en interrogations l’impact du crédit sur les relations femmes/hommes ? Le crédit facilite-t-il
et propositions autour de l’impact des services financiers sur les bénéficiaires la participation des femmes à la prise de décision ? Quel est l’impact sur
au niveau de leur bien-être, de leurs conditions de vie, de la diminution de l’épargne réalisée ? “
leur vulnérabilité etc. Extrait du document de capitalisation des journées SIDI d’octobre 2001, K.
Les interrogations des représentants des épargnants/actionnaires du Nord Verhagen, Mai 2002
ont trouvé un écho chez les partenaires du Sud présents. Ceux-ci, à partir de Encart N°4

3. LES ALLIANCES ET LES EFFETS DE LEVIERS POUR


NOS PARTENAIRES
En 2002, sur la base de la confiance tissée avec ses « allian- La SIDI a également mobilisé plusieurs financements autour
ces » du « nord », la SIDI a mobilisé des financements com- du réseau régional MAIN : HIVOS Pays-Bas, SOS Faim
plémentaires à hauteur de 280.000 € (graphique n°7). Ils ont Luxembourg et Belgique, le CTA (Union Européenne) pour
permis l’accompagnement de partenaires ou la réalisation un montant global de 100 000 € - qui se sont ajoutés aux res-
de projets spécifiques (cf. ch. II) : formation pour les micro- sources directement obtenues par la SIDI.
entrepreneurs appuyés par MENGGOS en Afrique du Sud, Afin d’appuyer cet effort stratégique pour les partenaires,
mise en œuvre du plan de développement de la SIPEM une personne mobilisée sur cette thématique a renforcé
appuyé par CORDAID, plusieurs sessions de formation et l’équipe de la SIDI en Septembre 2002. Il s’agira à la fois
séminaires thématiques organisés par le réseau MAIN, for- d’augmenter les moyens financiers pour les partenaires et
mation des cadres des CCSP au Laos, … de renforcer leurs capacités de négociation auprès des
De plus, dans la continuité des efforts engagés en 2001, la bailleurs de fonds.
SIDI a poursuivi sa démarche d’appui aux partenaires pour la
négociation de nouvelles sources de financement. Un effet Graphique n°7 : Source des financements
de levier significatif, soit une démultiplication des moyens complémentaires mobilisés en 2002
financiers pour les partenaires, a permis d’obtenir 1,5
millions €. Ainsi, en 2002, la SIDI est intervenue auprès DGRV MISEREOR MAE
4% 8% 34%
d’ALTERFIN (Belgique) pour l’octroi d’un prêt direct à Wages CORDAID
au Togo (76.000 €) et à Hattha Kaksekar, au Cambodge 13%
(100.000 €), auprès du programme MPDF de la SFI (Banque
Mondiale) pour le financement d’un programme d’assistan-
ce technique au Fonds Coopératif du Laos (50 000 €), auprès Fondation GILLES MAE/UE
de la SICAV Nord/Sud Développement (France) pour le 12%
FPH CCFD SOS FAIM 12%
renouvellement d’un prêt de 1 million € à Bancosolidario en
4% 9% 4%
Equateur (graphique n° 8).

1200 Kt
Graphique n°8 : Montants mobilisés auprès
1 000 000
des partenaires financiers en 2002
1000 Kt
CORDAID et Entraide et fraternité
Sicav Nord Sud Développement

800 Kt
SOS Faim Luxembourg

CRIF/DÉSIR D’HAÏTI

600 Kt
CORDAID
Alterfin

400 Kt
UE/EBAS
HIVOS

MPDF
CTA

176 225
200 Kt 153 850
31 627 30 000 16 000 50 000 50 000 12 759 9 727
0 Kt
Partenaires financiers

LE PLAN D’ACTION DE LA SIDI 2003-2005


Les acquis du plan 2000-2002 témoignent d’une maturité institutionnelle. La SIDI veut poursuivre la dynamique engagée aux côtés de
nombreux partenaires, actionnaires et alliances qui partagent sa vision d’une économie solidaire. En 2002 le plan d’action 2003-2005
a été établi, grâce à l’apport de trois contributions différentes : la capitalisation des journées SIDI d’Octobre 2001 au cours desquelles
les partenaires ont apporté leurs propositions, les éléments d’orientation du Directoire, la réflexion collective de l’équipe.
Ce nouveau plan 2003-2005 permettra de :
- Renforcer et diversifier les partenariats afin de soutenir la capacité des acteurs économiques à entreprendre.
- Pratiquer l’ingénierie du financement solidaire en travaillant avec les partenaires sur des montages financiers appropriés aux
conditions locales
- Faire vivre et grandir la chaîne de solidarité pour le financement
- Agir en alliances afin d’accroître nos capacités de financement et d’accompagnement des partenaires.
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ÉTATS FINANCIERS SIDI


LES ÉTATS FINANCIERS DE LA SIDI AU 31 DÉCEMBRE 2002

24

BILAN DE LA SIDI AU 31 DÉCEMBRE EN MILLIERS D’EUROS 1 Euro = 6,55957 FF

ACTIF PASSIF
2002 2001 2000 2002 2001 2000

Capital souscrit non appelé 441 574


Capital 5320 5320 3354
Immobilisations corporelles nettes 41 37 32 Report à nouveau -397 -410 -461
Immobilisations financières nettes 2801 2174 1817 Résultat de l’exercice 78 13 40
dont Participations 2317 1861 1750
dont Prêts et créances rattachées 1055 935 855 Total capitaux propres 5001 4923 2933
- Provisions sur participations et prêts -571 -621 -787
Provisions pour risques 127 164 129

Emprunts pour activités 516 635 447

Total actif immobilisé 3282 2785 1849 Fonds F.I.D. 2592 2592 2592
Fonds C.D.C. 313 305
Fonds dédiés Palestine 507 507 507

Créances (valeur nette) 1101 1091 416 Apports pour augmentation capital 1015
Autres dettes 805 797 471
Trésorerie 5477 6047 5830

TOTAL 9860 9923 8094 TOTAL 9860 9923 8094

COMPTE DE RÉSULTAT DE LA SIDI AU 31DÉCEMBRE EN MILLIERS D’EUROS 1 Euro = 6,55957 FF

2002 2001 2000

PRODUITS TOTAL 1340 1354 1266


Prestations (CCFD et financements complémentaires) 1315 1343 1204
Autres produits 25 11 61
CHARGES TOTAL 1492 1400 1291
Charges de fonctionnement courant 548 654 521
Frais de personnel 737 621 570
Dotations aux amortissements 16 15 17
Cofinancements transférés aux partenaires 190 109 183
RÉSULTAT D’EXPLOITATION -152 -46 -25
PRODUITS TOTAL 518 872 445
Revenus du portefeuille (prêts et participations) 91 88 94
Revenus de la trésorerie 67 100 73
Revenus du FID 86 137 62
Gains de change 10 80 77
Reprise de provisions 264 467 138
CHARGES TOTAL 362 566 295
Dotations pour risques sur participation et prêts 135 290 206
Intérêts sur emprunts 29 23 21
Pertes sur prêts 13 160
Écart de conversion 51 91 61
Pertes de change 134 2 7
RÉSULTAT FINANCIER 156 306 150
Produits exceptionnels 102 89 14
Charges exceptionnelles 28 273 62
RÉSULTAT EXCEPTIONNEL 73 -184 -49
Impôts sur le résultat 63 37
RÉSULTAT NET 78 13 40

" Le Cabinet HLB-SOFIDEEC, commissaire aux comptes, membre de la CRCC de Paris, représenté par
son Président Fouad EL M’GHAZLI, a certifié sans réserve les comptes annuels de la SIDI, clos au 31 décembre 2002."
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L’APPUI FINANCIER DE LA SIDI A DES SYSTEMES FINANCIERS DE PROXIMITE

Portefeuille brut au 31 décembre 2002 - en milliers d’euros 25

Pays Partenaires Participations Prêts TOTAL


et créances au
rattachées 31/12/02
AFRIQUE DU SUD TEMBEKA 103 103
MADAGASCAR SIPEM 176 176
NIGER KOKARI 29 29
OUGANDA CERUDEB 354 354
OUGANDA OMIPA 44 44
SENEGAL UGPM 99 99
SENEGAL SAPCA/EGAS 114 114
TOGO WAGES 99 99
GUINEE CRG 18 18
TANZANIE SELFINA 45 45
TANZANIE AKIBA 224 224
Afrique 920 385 1305
BOLIVIE BANCOSOL 77 77
CHILI INDES 126 126
COLOMBIE CONSOLIDAR 121 121
COSTA-RICA PROFUND 258 258
EQUATEUR BANCO SOLIDARIO 165 165
URUGUAY SAINDESUR 109 109
PANAMA LA-CIF 102 102
PEROU EDAPROSPO 76 76
Amérique Latine 958 76 1034
CAMBODGE EMT 26 26
CAMBODGE HATTHA KAKSEKAR 17 17
LAOS FONDS COOPERATIF 174 174
VIETNAM CEP 29 29
VIETNAM WUSOP 19 19
Asie 217 48 265
LIBAN NAJDEH 24 24
MAROC AMOS 14 14
MAROC AL AMANA 220 220
Bassin Méditerranéen 258 258
HAÏTI FONHSUD 50 50
HAÏTI CCG/INDEPCO 95 95
HAÏTI COD 143 143
Caraïbes 288 288
POLOGNE TISE 111 111
Europe 111 111

Total Portefeuille en Kt 2207 1055 3262

En % du total 68 32 100

N.B. : la valeur comptable qui figure dans ce tableau inclut les écarts de conversion
N.B. : Les prises de participation dans les institutions européennes ne sont pas reportées dans ce tableau
3383-SIDI/2003 11/06/03 16:59 Page 26

ADRESSES
CARNET D’ADRESSES

26

AFRIQUE
AFRIQUE
MAIN
BURKINA FASO – URCSONA
BP 171 Tougan
Tèl : (226) 53 41 13
E-mail : wupakwe@fasonet.bf
NIGER – Coopérative KOKARI
Avenue des Zarmakoye
BP 11122 Niamey
Tel/Fax : (227) 75 25 12
SENEGAL – UGPM
B.P. 43 - Mechhé
Tél. : 00 221 955 51 13
Fax : 00 221 955 52 86
E-mail : kokaris@intnet.ne Email : ugpm@sentoo.sn
Bureau Abidjan - Côte d'Ivoire COTE d'IVOIRE – FIDI
c/o FIDI - 04 BP 2237 - ABIDJAN 04 Riviera Golf - Immeuble N'ZI - 2ème OUGANDA – CERUDEB TANZANIE - AKIBA Commercial Bank
Bureau Addis Abeba - Ethiopie étage - App 489 - 04 BP 2237 - Plot 7, Entebbe Road - P.O. Box 1892 - TDFL Building (Phase II)
B.P. 278 - Addis Abeba Abidjan 04 Kampala P.O. Box 669 - Dar es Salaam
Tèl : (225) 22 43 52 23 Tél.: 00 256 41 232 393
Tél. : 00 225 22 43 52 23 Tél. : 00 255 222 11 83 40
Fax : (225) 22 43 61 89 Fax: 256 41 251 273 ou 278
Fax : 00 225 22 43 61 89 Fax : 00 255 222 11 41 73
Email : mainafrica@aol.com / fan-
Email : fidi-ong@globeaccess.net Email : crdb@imul.com Email : Akiba@cats-net.com
taw@telecom.net.et
GUINEE – CREDIT RURAL DE GUINEE OUGANDA - OMIPA TOGO – WAGES
AFRIQUE DU SUD – MENNGOS
45, Castle Street - 3rd Floor - Cape BP 3790 Conakry KABINGO Angle rue Aniko Palako et avenue
Town 801 - PO Box 24121 Tèl : (224) 41 35 71 ou 45 43 38 MBARARA Maman N’Danida
Tél. : 00 27 21 424 1775 Fax : (224) 41 12 78 Tél. : 00 256 48 52 08 77 BP 1339 Lomé
Fax : 00 27 21 424 1841 E-mail : crg@mirinet.net.gn Tèl : (228) 22 54 71
Email : menngos@nweb.co.za SENEGAL - ASPRODEB Fax : (228) 22 78 99
MADAGASCAR – SIPEM 8, boulevard de l'Est X - rue 2 bis - E-mail : wages@cafe.tg
TEMBEKA Immeuble SANTA LOT III – 24, rue Dakar
C/O SOUTH CROSS Naka Rabemanantsoa Antanimena Tél. : 00 221 825 56 65
135 Main Road - 1st Floor - B.P. 2337 B.P. 8616 – Antananarivo 101 Fax : 00 221 824 48 73
Claremont 7740 – Le Cap Tél. : 00 261 20 22 300 98 Email : fkdiop@cyg.sn
Tél : 27 21 683 71 00 Fax : 00 261 20 22 355 34
Fax : 27 21 683 71 03 Email : sipem@dts.mg SENEGAL – SAPCA-EGAS
(Ex UGIE-EGAS)
BURKINA FASO – MUFEDE MADAGASCAR - TITEM Quartier Diamagueune 1
Immeuble Le Walkoye – Avenue de la Lot IVM 7 - Ambodivona BP 1120 M’Bour
résistance du 17 Mai B.P. 1291 - Antananarivo 101 Tèl : (221) 957 49 57 ou 639 26 24
Ouagadougou Tél. : 261 20 22 658 67 Fax : (221) 957 49 07
Tèl : (226) 318 827 Fax : 261 20 22 658 67 E-mail : ugiegas@sentoo.sn
E-mail : mufede@senatrim.bf Email : titem@bow.dts.mg

BASSIN MÉDITERRANEEN
MAROC – AMOS
2, rue 26, Quartier Amalou - Khénifra
BASSIN MÉDITÉRRANEEN Tél./Fax : (212) 55 39 43 07
Email : aosmck@iam.net.ma
ALGERIE – TOUIZA LIBAN - ASSOCIATION NAJDEH MAROC – AL AMANA
18, rue Abdelaziz Mouzaoui - 16027 P.O. Box 113-6099 – Beyrouth 28 rue Oum Errabiaa, Agdal, Rabat TERRITOIRES PALESTINIENS – ACAD
Alger Tél. : 00 961 1 30 20 79 Tèl : (212)37 77 01 41 P.O.Box Al-Beireh – 3816 – Jérusalem
Tél. : 00 213 2 64 99 92 Fax : 00 961 1 70 33 58 Fax : (212) 37 68 67 12 51001
Fax : 00 213 2 61 81 05 Email : najdeh@cyberia.net.lb E-mail : fouad@alamana.org.ma / Site Tél.: 00 972 2 298 93 50 or 51
Email : Touiza.Solidarite@wanadoo.fr : www.alamana.org Fax : 00 972 2 298 93 52
(Marseille) ou touiza@wissal.dz Email : acad@palnet.com

CARAÏBES
HAITI – CCG/INDEPCO HAITI – GRAIFSI HAITI – KNFP
13 rue Capois 17, ruelle O, Turgeau - Port-au-Prince c/o COD - Delmas 95 - N° 15, Frères -
CARAÏBES Port au Prince Tél./Fax : 00 509 245 4819 P.O. Box 6 – Port-au-Prince
Email : Dlustin@hotmail.com Tél. : 00 509 57 74 44
HAITI – COD/EMH HAITI – FONHSUD Fax : 00 509 57 92 28
Delmas 95 - # 15 Frères - P.O.Box 6 - Rue Berne, # 19, Bois Vernat - BP Email : idurandis@cod-emh.org
Port-au-Prince 1041 - Port-au-Prince
Tél. : 00 509 257 75 44 Tél. : 00 509 245 42 86
Fax : 00 509 257 92 28 Fax : 00 509 222 39 38
Email : idurandis@cod-emh.org Email : : fonhsud@workmail.com

COLOMBIE - CONSOLIDAR EQUATEUR – BANCO SOLIDARIO PEROU – EDAPROSPO

AMERIQUE
AMERIQUE DU SUD
BOLIVIE – BANCOSOL
Calle 54 # 10-81 - Piso 2nd
Santa Fé de Bogotá
Tél. : 00 571 212 10 88
Fax : 00 571 348 14 06
Av. Amazonas 3887 y Corea - Edificio
Grupo Enlace - PBX : 260260
Tél. : 00 593 2 26 85 34
Fax : 00 593 2 26 88 43
Octavio Bernal 598 - Jesús María –
Apartado Postal : 110325 - Lima 11
Tél. : 00 511 463 4173 / 00 511 461
6014
Casilla 13176 - Calle Nicolás Acosta N° Email : consolid@latino.net.co Email : bsolidario@enlace.fin.ec Fax : 00 511 463 0776
289 Email : david@edapr.org.pe
Esq. Cañada Strongest/Plaza San Pedro COSTA RICA – PROFUND PEROU – LA-CIF
- La Paz P.O.Box 769-1005 - San José de Costa Calle Bolivar # 472 – bureau 702/703 URUGUAY – SAINDESUR
Tél. : 00 591 2 39 28 10 Rica – Miraflores – Lima 18 Bulevar Artigas 1119 - SUBSUELO -
Fax : 00 591 2 39 19 41 Tél. : 00 506 220 4122 / 290 2404 /296 Tél. : 00 511 446 8877 Montevideo
Email : KKoenigsfest@bancosol.com.bo 8004 Fax : 00 511 446 8585 Tél./Fax : 00 598 2 402 27 80
Fax : 00 506 290 2345 Email : lacifluc@amauta.rcp.net.pe ou Email : indesur@adinet.com.uy
CHILI – INDES Email : asilva@intercentro.com fernandol@cyrano-management.com
Bernardo O’Higgins N° 1468 –
Comuna de Santiago de Chile
Tél./Fax : 00 562 696 09 16
Email : indes@terra.cl

ASIE
ASIE
CAMBODGE – HATTHA KAKSEKAR
Road No 4 Peal Ngek I Village
Phteash Prey Commune –
Sampovmeas District
THAILANDE – RCP
2044/21 New Petchburi Road - Khet
Huai Khwang - Bangkok 10310
Tél. : 00 662 321 57 18
VIETNAM - Union des Femmes de
la province de Soctrang
WUSOP
09 Tran Hung Dao
CAMBODGE – EMT Pursat Province 50 m from highway 5 Fax : 00 662 718 07 53 Ward 3
72/74, rue 598 – Boeng Kok II - Toul Tél. : 855 52 951 404 Email : sifudf@mail.gsb.or.th and Ville de Soctrang
Kok Email : Kaksekar@camintel.com trrm@bangkok.com Province de Soctrang
BP 57 - Phnom Penh Tél : Phone : 84 79 82 42 41 - 84 79
Phone: 00 855 23 881 342 LAOS – CCSP VIETNAM – CEP Fund 82 10 - 28 - 84 79 82 22 02
Email: emt@bigpond.com.kh ou 271, rue Nongbone – Ban Phonxay 14, Cach Mang Thang Tam – 8 st - Fax : : 84 79 82 10 28
fred.emt@everyday.com.kh, BP 7437 - Vientiane Dist. 1 - Ho Chi Minh Ville
Tél. : 00 856 21 41 54 57 Tél. : 00 848 822 33 21
Fax : 00 856 21 215 628 via BOX 03 Fax : 00 848 824 56 20
Email : CCSP@laonet.net Email : cep@saigonet.vn

EUROPE
EUROPE CENTRALECENTRALE
POLOGNE – TISE
UL. Nalewki 8/27 – 00-158 Varsovie
ET ORIENTALE Tél. : 00 48 22 636 07 40
Fax : 00 48 22 636 29 02
Email : inwestycje@tise.com.pl
3383-SIDI/2003 11/06/03 16:59 Page 27

CONSEIL DE SURVEILLANCE
CONSEIL DE SURVEILLANCE

27
Xavier LAMBLIN
Président du Conseil de Surveillance
Président du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement

Philippe MESNY
Vice Président

Antoon BIERINGS

Jean PERE

Jean-Pierre PLUQUET

Arthur POTOCKI

Association Epargne Solidarité Développement


Représentée par Henry KLIPFEL

Caisse Centrale du Crédit Coopératif


Représentée par Karol SACHS

Caisse des Dépôts et Consignations


Représentée par Hocine TANDJAOUI

Congrégation des Sœurs Auxiliatrices des Ames du Purgatoire


Représentée par Sœur Geneviève GUENARD

Congrégation des Sœurs Ursulines de Jésus


Représentée par Sœur Christiane GROSSIN

DIRECTOIRE
DIRECTOIRE

Christian SCHMITZ
Président du Directoire

Christophe COURTIN
Bernard MAZZASCHI

COMMISSAIRE
COMMISSAIRE AUX COMPTES
AUX COMPTES
Fouad EL M’GHAZLI
HLB SOFIDEEC
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Solidarité Internationale
pour le Développement
et l’Investissement
12 rue Guy De La Brosse
75005 PARIS
Tél. 33 (0) 1 40 46 70 00
Fax. 33 (0) 1 46 34 81 18
site web : www.sidi.fr
Photo : CIRIC

Impression sur papier recyclé

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