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Tout comme un bel oiseau, d’un vol gracieux et majestueux, tu as pris ton envol,
mon petit amour. Tu nous as tous pris par surprise en nous
quittant si rapidement. Mais, grâce à toi, petit ange d’amour et
de lumière, les difficultés de la vie seront plus faciles à traverser
puisque tu seras toujours et à jamais près de nous pour nous
aider. J’ai confiance en toi, Antoine, mon bébé, mon amour,
mon espoir. Sache que nous t’aimerons jusqu’au dernier souf-
fle de notre vie et que nous nous reverrons enfin un jour. Ce
jour-là, je te bercerai dans mes bras et te chanterai les plus
belles berceuses. Ton papa, lui, te cajolera de tout l’amour qu’il a.
Tel est mon témoignage qui, je l’espère, m’aidera et pourra toutes nous aider,
nous, les mamans de petits anges merveilleux.
Ce fut une des journées, parmi tant d’autres, qui furent difficiles et dou-
loureuses. Ce matin-là, après une nuit sans véritable sommeil (j’ose croire que ces heures
à ne pas dormir m'ont permis d’être avec toi pour ton dernier « souffle »), je me suis
aperçue que tu ne bougeais pas. Ce n’était pas normal du tout puisque tout au long de
ma grossesse tu étais « gigoteux » comme ça ne se peut pas.
Ton papa est venu dîner et comme nous n'arrivions pas à entendre ton cœur au
stéthoscope, nous avons décidé de nous rendre à l’hôpital pour nous assurer que tu al-
lais bien. L’infirmier a écouté ton cœur : rien! Il essaya à nouveau : rien encore! Il a donc
demandé à une infirmière d’essayer : toujours le silence. Demandant ce qui se passait, ils
nous ont dit que ce devait être leur appareil ou que tu étais retourné et qu’il ne pouvait
pas percevoir le cœur. Ils nous ont envoyés en échographie. Je n’ai jamais cru ni même
pensé que tu étais mort. C’était IMPOSSIBLE pour moi qui ai eu le bonheur de te porter
sur mon coeur pendant quarante semaines et quatre jours.
Naïvement, j’ai cru l’histoire des infirmiers. Ton papa et moi nous sommes ren-
dus en échographie et là, le médecin qui était de garde nous a dit : « j’ai de mauvaises
nouvelles à vous annoncer, le petit cœur s’est arrêté de battre. » Ces paroles resteront à
jamais dans ma tête. Je les affronte de plus en plus pour qu’elles ne me fassent plus aussi
mal. Je me concentre sur les belles choses vécues et celles que tu me donneras de vivre.
Nous avons pleuré ton papa et moi. Ensuite, mon médecin est arrivé et m’a dit, je
ne comprends pas, même lui avait de la difficulté à se rendre à l’évidence. Tout allait si
bien. Une des choses les plus dures fut de me faire dire que je devais accoucher naturel-
le. « Gang de sadiques vous trouvez pas que je souffre assez comme ça, faire vivre un
accouchement quand au bout il n’y a rien, c’est impensable. » Je l’ai pensé, mais je ne l’ai
pas dis à eux.
J’ai pu avoir énormément de soutien de la part des gens que j’aime, qui était tous près de
nous. (Apprivoiser un peu cette idée même si ce n’était
pas croyable. Toutefois, de voir les gens souffrir et avoir
mal est aussi difficile que notre propre souffrance.
Tu étais là, j’en suis sûre pour veiller sur nous, car ce fût dans un calme et une certaine
tranquillité d’esprit que tu es venu au monde, à 7 h 30, ce matin-là. Un grand garçon de
22 pouces et ¼ et tu pesais 8 livres et 13 onces. Je ne t’ai pas pris immédiatement. Je t’ai
regardé longuement pendant plusieurs minutes, un sourire aux lèvres et une paix dans
le cœur que tu as pris soin d’installer à ce moment-là. Je t’ai souri et j’ai dit à ton papa
comment je te trouvais beau. Tu étais paisible, ton petit visage était comme celui d’un
petit bébé vivant, mais toi tu étais endormi et jamais tu ne te réveillerais.
Ton grand-papa est venu et t’a pris tendrement dans ses bras et a pleuré. C’était telle-
ment difficile à voir. Ensuite, ce fut au tour de ma mère et de ma sœur de te dire un petit
bonjour. Ton papa et moi t’avons pris ensuite et t’avons gardé avec nous quelque temps.
Cette semaine, nous avons flotté comme si nous étions sur un nuage. Nous
avions reçu un petit brûleur que nous gardions toujours allumé. Curieusement, lorsque
nous étions tristes, ta présence se manifestait par l’odeur venant jusqu’à nous pour nous
réconforter. C’est comme si, de tes ailes, tu balayais cette odeur pour que nous soyons
moins tristes. Merci!!!! Mon grand garçon et, « grand », c’est peu dire. Pendant toute la
semaine entre ta naissance et ton enterrement, tu nous as appris bien des merveilles et
mis sur notre chemin des gens généreux de leur cœur. Le salon funéraire nous a offert
de s’occuper de toi et de prendre en charge tous les frais ($) qu’une situation comme ça
occasionne quand on ne s’y attend pas. Nous t’avons mis le petit vêtement de Anne,
celui que tu aurais porté au baptême avec un joli arrangement floral que grand-maman
t’a offert.
Le jeudi, nous nous sommes retrouvés au salon funéraire entourés de gens que
l’on aime. Quelle douleur lorsque je t’ai aperçu dans ton petit cercueil! Tu étais encore
aussi joli que le premier jour. J’ai pleuré. Je me suis dit : « ça ne se peut pas, c’est un
mauvais rêve. » Toutefois, au fur et à mesure que le temps passait, eh bien! ça allait
mieux, tu nous entourais tous de ta présence et nous réconfortais.
Nous t’avons donné trois lettres : une de moi, ta maman Julie, l’autre de papa
François et une autre de ton grand-papa Fernand. Ma tante Christine t'a donné son petit
snoopy et grand-papa a mis un crayon pour que tu l’aides et le guides dans tout ce qu’il
écrira. Plein de roses furent laissées dans ton petit cercueil pour t’accompagner là-haut,
au paradis des petits enfants.
Ensuite, nous avons pris quelque temps, juste ton papa et moi,
pour être avec toi mon petit bébé d’amour. Longuement, nous
avons parlé, nous t’avons regardé avec les yeux du cœur. Et le
moment est venu où nous t’avons donné la permission de
partir, de nous quitter, de laisser ton âme aller vers tous ceux
qui t’attendaient là-haut. Nous croyions que tu pouvais nous ap-
porter la paix du coeur pour nous et tous ceux que nous aimons, cela
en échange de notre permission de te laisser partir afin que tu ailles vers cette
lumière, si belle, paraît-il, mon petit ange pour l’éternité. Je t’aime mon petit
bébé, mon amour, toi Antoine.
Les funérailles
Ce fut une journée pénible, mais également remplie de paix. Une paix que toi seul as pu
nous donner. Ton arrivée fut difficile. Voir ton petit cercueil blanc rentrer dans l’Église a
été tellement horrible. Je n’avais qu’une pensée : t’enlever à la mort et te prendre dans
mes bras.
La cérémonie fut tellement belle, pleine d’amour pour apaiser notre peine. Une
centaine de roses blanches furent déposées près de toi. Sandra, « ma grande sœur de
cœur » t’a lu un hommage digne de toi, mon ange. L’oncle de ta maman a ensuite lu le
texte que ton grand-papa venait de t'écrire. Tu comprends que pour lui, c’était impossi-
ble de lire devant tout le monde cette lettre pour toi, Antoine. Il a beaucoup de peine, tu
sais, mais, moi je sais, tu l’aideras et prendras soin de lui. Merci!! Nous avons quitté
l’église sur une chanson magnifique de Thomas Otten, qui, on le croirait, est chantée par
des anges. Nous t’avons conduit vers le cimetière et chacun a déposé des fleurs et t’a fait
un dernier au revoir. Nous te confions à tes arrière-grands-parents avec qui tu es inhu-
mé. Ils veilleront sur toi pour toujours. Toi aussi, veille sur nous comme nous l’aurions
fait pour toi, mon garçon.
Mon texte est long, je sais, mais il contient tout l’amour que j’ai pour mon petit
Antoine. Il restera à jamais entouré de tous ces petits « amis-anges » qu’il s’est faits là-
haut. Merci, Antoine, de m’avoir donné la force d’écrire ceci. J’ai confiance en toi pour
toujours et JE T’AIME, du plus profond de mon cœur, petit ange de paix et d’amour.
Merci pour tout.