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ROLLAND Eva L2 HISTOIRE

MAHE Anaïs TD HISTOIRE MEDIEVALE

L’HERESIE A ORLEANS

Les hérétiques d'Orléans, envoyés au bûcher en 1022.


(Gravure de G. Burgern, d'après Emile Bayard)

Le XI ème siècle voit apparaître l’hérésie dans l’occident chrétien, dans un


mouvement de réforme et une volonté de purification de l’Eglise en place qui est
contestée par ses richesses et poussent alors nombre d’individus à rechercher une
vie d’ermite et à rejeter cette religion en place. Il faudra tout de même compter
deux siècles après les premières mentions d’hérésies vers l’An Mil pour que se
dégagent une pensée et une pratique qui soient réellement propres à l’hérésie.
Ces deux textes, l’un tiré de la Chronique Historia d’Adémar de Chabannes en trois
livres, l’autre Histoires de Raoul de Glaber en cinq livres, dont les commanditaires et
Guillaume de Volpiano et Odilon de Cluny, nous informent sur les premières
mentions d’hérésie en Gaule et plus précisément à Orléans, le mouvement
fréquentant alors la cour royale de Robert Le Pieux. Les chroniques, ces recueils de
faits historiques, relatent l’expédition de l‘hérésie, ses partisans et le sort de ces
derniers lorsqu’ils sont découverts par l’Église.
Adémar de Chabannes et Raoul Glaber retracent alors un symptôme de leur temps
et nous expliquent par leurs mots et leurs exemples ce qu’était l’hérésie vers l’An
Mil.
Adémar de Chabannes (vers 988-1034) est né à Chabannes près de Bellac
dans la branche latérale d’une grande famille de noblesse limousine. Adémar entre
comme oblat au monastère de Saint Cybar d’Angoulême (1010). Il est ordonné et
rejoint les prêtres attachés au service de la cathédrale. Il passe le reste de sa vie à
copier des manuscrits et à écrire. Il meurt au cours d’un pèlerinage à Jérusalem.
Raoul Glaber (fin du Xème siècle - après 1047) est quand à lui un moine de la
congrégation clunisienne. Bourguignon né de parents obscurs (bâtard). Instable et
indocile, il passe sa vie à divaguer entre les monastères bourguignons où ses talents
littéraires lui assurent toujours un bon accueil. Il eut longtemps mauvaise réputation
avec ses œuvres mal vues, où le diable est un acteur omniprésent de l’histoire, où
l’information est inégale, et le regard exclusivement bourguignon, de plus d’une
chronologie absente et d’une géographie approximative. Mais il se montre
particulièrement attentif à scruter les comportements et décrire les mentalités. Ses
œuvres sont tout de même une description des évènements qui marquent
profondément le monde occidental autour de l’an mil: les terreurs qui
accompagnent l’approche du millénaire, la passion du Christ, la course aux reliques
et les premières hérésies. Le cœur de son ouvrage concerne les années 1010-1040.
Un proche de Raoul Glaber, Guillaume de Volpiano, abbé de Fecamp, le tenait
particulièrement bien informé de ce qui se passait à la cour royale. Raoul s’intéresse
alors à la société qui l’entoure: la Gaule est alors divisée en province Normandie,
Bourgogne, Aquitaine et France.
Robert le Pieux succède à son père Hugues Capet en 996 qui lui laisse un
héritage complexe et important.
Les fidèles donnent des signes d’adhérence au mouvement d’érémitisme et
d’austérité des clercs qui se développent dans cette époque de « mutation de l’an
mil ». Ils font preuve d’une exigence croissante à l’égard de ceux-ci dont-ils
attendent un comportement toujours plus conforme au message évangélique. Des
laïcs conscients de leur responsabilité personnelle en matière de Salut , souhaitent
être mieux informés de leur foi, avoir accès aux Ecritures et pouvoir faire preuve
d’esprit critique. Des hommes n’hésitent pas à prendre la parole pour communiquer
leurs opinions en matière de dogme ou de discipline ecclésiastique. Ces hommes
sont à la fois des clercs ou des laïcs.
Plan
I. UN PHENOMENE VENU D’AILLEURS

A. Son apparition en Gaule


B. L’hérésie contamine les populations

II. LE BIEN TOUJOURS VAINQUEUR

A. La tardive découverte
B. La victoire de la chrétienté

Conclusion

Ainsi, Adémar de Chabannes et Raoul Glaber retracent le même évènement


dans leurs deux textes respectifs. Mais ceux-ci sont tout de même sensiblement
différents sur plusieurs points. L’identité des personnages propagateurs et
dénonciateurs de l’hérésie varie d’une version à une autre par exemple. Les sources
sur l’hérésie sont ainsi assez floues. Cette doctrine étant restée secrète pendant un
bon moment, les versions affluent, chacune différente, lorsqu’elle est découverte.
Malgré tout dans les deux textes, l’hérésie est présentée comme une maladie
contagieuse difficile à pallier alors qu’elle est pour l’essentiel une contestation de
l’idéologie dominante.
Toutefois, Raoul Glaber au contraire d’Adémar de Chabannes prend à partie son
lecteur et lui montre de façon beaucoup plus explicite les méandres de l’hérésie et la
pensée, qu’il qualifie de stupide de ces hérétiques.
Ainsi en 1022, l’hérésie est découverte par l’autorité publique et religieuse
après une longue traversée discrète. Elle est alors immédiatement qualifiée
d’insensée. Mais cette doctrine est tout de même potentiellement dangereuse
puisqu’elle remet en cause le magistère de l’Eglise ainsi que les bases de l’Ancien et
du Nouveau Testament. Cette hérésie d’Orléans marque alors le début du
Catharisme.
Bibliographie

Sources:

*GLABER ( R), Histoires, Brépols, 1996, Turnhout .

*GLABER ( R), Chroniques de l’an mil; écrites vers 1047, Paleo, 2000, Clermont-
Ferrand.

Ouvrages généraux:

*GAUVARD (C.), Dictionnaire du Moyen Age, Quadrige, 2002, Paris.

*BRUNEL (G), LALOU (I), Sources d’histoire médiévale Ixème-milieu de XIVème


siècle, Textes essentiels, Larousse, 1992, Paris.

Ouvrages spécialisés:

-L’hérésie:

*Le Goff (J) dir. Hérésies et sociétés dans l’Europe préindustrielle XI-XVIIIème siècles
colloque, Mouton & Co, 1968, Paris.

*VAINEIGEM ( R), La résistance au Christianisme, les hérésies des origines au


XVIIIème siècle, Fayard, 1993, Paris.

*NIEL (F), Albigeois et Cathares, Que sais-je? Puf, 1955, Paris.

*ROQUEBERT (M), L’épopée des cathares tome 1: la croisade albigeoise, Perrin,


2001, Paris.

-Eglise dans l’Occident Médiéval:

*SOUTHERN (R W), L’Eglise et la société dans l’occident médiéval, Champs


Flammarion, 1997, Manchecourt.

*FELLER (L), Eglise et société en Occident VIIème-XIème siècle, Collection U Armand


Colin, 2001, Paris.

-La féodalité:

*POLY (J-P), BOURNAZEL ( E), La mutation féodale X-XIIème, Puf, 1980, Paris.

Site internet:

J.M -F, Article: 1022, l’hérésie à Orléans, www.loiret.com, 2000.

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