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(suite fin décembre...

B- Le dommage et le lien de causalité


Pour qu’il y ait responsabilité et que l’on puisse condamner il faut en plus
d’une faute qu’il soit constaté un dommage et qu’il existe entre la faute et
le dommage un rapport de causalité, i.e., que la faute ait engendré le
dommage.

L’exigence d’un dommage


C’est une condition de la responsabilité qui doit être prouvé par celui qui
sen plaint. S’agissant d’un fait juridique cette preuve peut être apportée par
tout moyen.

Cette exigence a été discutée. Certains auteurs ont estimé que la simple
inexécution du contrat suffisait, avec ou non des conséquences pratiques
identifiables. Ce raisonnement conduisait à considérer qu’en réalité
l’existence de la faute permettait de présumer l’existence du dommage. Il
s’agit d’un courant doctrinal très minoritaire et la jurisprudence en ce sens
aussi. Ex : Civ. 1e , 30 janvier 2002. Il s’agissait d’un contrat de bail et de la
mauvaise exécution la cour a affirmé que le préjudice n’était pas exigé.
Mais la cour y est revenue dans le Civ. 1e 3 décembre 2003, où elle a décidé
que des dommages et intérêts ne pouvait être alloués à la victime qu’en
présence d’un préjudice. Encore faut-il définir le dommage et le préjudice en
matière contractuelle.

L’art.1149 c. civ. Dispose que les dommages et intérêts dus au créancier


sont à la perte subie et du gain manqué. Cette définition renvoi à un
dommage matériel et pécuniaire, évaluable en argent. Il faut y ajouter
d’autres dommages, notamment ceux qui affectent le corps, ou l’esprit
(dommages moraux).

En matière contractuelle les dommages présentent une caractéristique : le


dommage indemnisable est celui qui est prévisible : art. 1150 – le débiteur
n’est tenu que des dommages et intérêts qui ont été prévus lors du contrat.
La prévisibilité s’apprécie au moment de la formation du contrat et lorsque
le juge est saisi il doit se demander si lors de la formation du contrat, le
dommage dont se plaint la victime était effectivement prévisible. Cette
exigence est fondée sur a nécessité de permettre aux parties de mesurer
l’étendue de leur engagement. Reste qu’il faut la préciser, s’agissant du
dommage prévisible. On renvoi à un standard juridique du pater familias. Le
juge lorsqu’il est saisi va être tenu de se demander si un homme
raisonnable aurait pu au moment de la conclusion du contrat anticiper et
prévoir le dommage résultant de son inexécution, c’est un raisonnement in
abstracto. Il faut prévoir 2 éléments : la possibilité de la réalisation du
dommage et la quotité du dommage. Il n’est pas nécessaire que cette
prévisibilité de la quotité ait été dès la conclusion du contrat évaluée de
manière monétaire, en effet, il suffit de se référer à la valeur normale des
biens ou des prestations qui étaient l’objet de l’obligation du débiteur. Les
juges du fond ont un rôle décisif ils ont un pouvoir souverain d’appréciation
de la prévisibilité du quantum du dommage. En principe faute d’indication
ou de circonstances particulières on n’est pas tenu de savoir, ce sont les
circonstances qui vont éclairer l’appréciation du juge. Ex : Civ. 1e 3 juin 1998
– il s’agissait d’une croisière de luxe, et par malheur dans cette croisière des
incidents (vols) ont lieu. L’organisateur du voyage stipulait qu’il ne controlait
pas les bagages ni leur contenu. Le juge l’a fait observer que s’agissant
d’une croisière de luxe, et les juges ont pu condamner à des dommages et
intérêts relativement élevés.

Le lien de causalité
At. 1151 c. civ. Prévoit que les dommages et intérêts qui doivent être versés
à la victime ne doivent comprendre que ce qui est une suite immédiate et
directe de l’inexécution de la convention. Il faut donc en prince que le
créancier établisse que le préjudice dont il se plaint résulte effectivement de
l’inexécution du contrat. Cette exigence a pu subir quelques atténuations,
de nature temporaire. La cour de cassation a pu considérer que les
obligations de résultat emportaient non seulement une présomption de
faute mais également une présomption de causalité entre la faute et le
préjudice. Cette position retenue par la Civ. 1e, 2 février 1994, ne
correspond plus au droit positif. Désormais la cour de cassation exige la
démonstration positive d’un lien de causalité entre l’inexécution et le
préjudice. Ex : Civ. 1e, 14 décembre 2004 – il s’agissait de la réparation d’un
véhicule. En principe le garagiste est tenu d’une obligation de résultats. Il
s’agissait d’un véhicule équipé d’un système de réfrigération, qu’après la
réparation tombe en panne. Les juges du fond condamnent le garagiste,
mais la cour de cassation censure l’arrêt, car les juges auraient dû constater
que la mission du garagiste portait effectivement sur l’entretien du système
de réfrigération. Deuxièmement, il y avait l’influence de l’équité en matière
de causalité. La jurisprudence et les juges du fond jugent parfois en équité,
admettant plus facilement l’existence d’un lien de causalité, notamment en
matière médicale où la cour admet plus facilement le lien de causalité entre
une affection d’un malade et une intervention médicale. Ex : Civ. 1e 10
juillet 2000 – il s’agissait de maladies causées par des transfusions
sanguines. Dans ces hypothèses la principale difficulté pour les victimes
était de prouver le lien entre la transfusion sanguine et l’apparition de la
maladie qu’elles développaient. Pour faciliter la preuve du lien de causalité
la jurisprudence a posé un principe selon lequel elle admet que lorsque la
victime démontre que la contamination est survenue après la transfusion, et
ne présente aucun mode de contamination qui lui soit propre, il appartient
au centre de transfusion sanguine de prouver que les produits qu’il a fournit
sont exempts de tout vice.
Paragraphe 2 : la mise en œuvre de la responsabilité contractuelle

Il faut distinguer deux situations :

- Les parties ont dès a conclusion du contrat, prévu que les choses
pouvaient mal se passer, i.e., prévu l’inexécution et ont introduit dans
le contrat des clauses prévoyant cette situation.

- Les parties n’ont rien prévu. Quels sont les moyens de défense que le
débiteur peut opposer au créancier pour échapper à al condamnation.

Les moyens de défense contre la responsabilité contractuelle


Théorie de la faute : on se défend en affirmant qu’on n’a commis aucune
faute. L’efficacité dépend de la nature de l’obligation en faute. S’il s’agit
d’une obligation de moyens, le débiteur peut prouver qu’il n’a pas commis
de faute, i.e., qu’il a tout fait pour exécuter son engagement, et l’absence
de faute exonère logiquement le débiteur de sa responsabilité. S’agissant
de l’obligation de résultats, le débiteur est présumé fautif lorsque le résultat
n’est pas atteint, on dit qu’il est tenu à une obligation de garantie
d’exécution. L’absence de faute ne libère pas le débiteur de sa
responsabilité. Pour cela il faut qu’il prouve que l’inexécution rpovient d’un
cas de force majeure que seule peut libérer le débiteur de l’obligation de
résultats et logiquement celle de moyens.

La force majeure
Elle a un effet exonératoire total. Le débiteur ne devra verser aucun
dommage et intérêt à la victime. Cependant la force majeure est perçue de
manière sévère par les juges, car i faut assurer au contrat le maximum de
chances d’exécution et on excuse les inexécutions de manière très
marginale.

Ex : à l’égard de SNCF → Civ. 1e, 12 décembre 2000 : il s’agissait d’un train


dans lequel un voleur courrait très vite á l’intérieur. Il ouvre la porte même
en marche et il se fait mal. Il tente une action contre la SNCF qui se prévaut
de la force majeure, qui est condamnée car il n’a pas de force majeure en
l’espèce ; hypothèses d’agression dans les lignes de RATP→ les agressions
commises permettent d’engager la responsabilité de l’entreprise sans
qu’elle puisse se prévaloir de la force majeure.

Ex de manque de sévérité de la cour : Civ. Ass. Plén., 14 avril 2006 – il


s’agissait d’un suicide, la RATP est poursuivie mais se prévaut d’un cas de
force majeure, et la cour de cassation admet que la RATP ne pouvait se voir
reprocher de ne pas prendre toutes les mesures rendant impossible le
suicide.
En pratique quelques inconstances rendent nécessaire la définition de la
force majeure avec un problème : la définition jurisprudentielle est affectée
d’une certaine incertitude, i.e., est controversée. Il y a 3 critères avancés et
discutés.

L’extériorité
C’est la condition la plus discutée.

On constate que dans certains arrêts la jurisprudence ne fait plus référence


à cette exigence d’extériorité. Pourtant on constate qu’au delà des
apparences, même si formellement l’exigence disparait des arrêts elle
subsiste au fond par des moyens différents.

La notion d’extériorité ne doit pas être comprise au sens physique et


matériel. C’est une notion juridique qui présente un certain degré
d’abstraction. C’est un évènement qui doit être extérieur à l’activité du
débiteur entendu comme indépendant de sa volonté, i.e., la condition
d’extériorité interdit au défendeur d’invoquer pour son exonération un fait
qu’il aurait lui-même provoqué ou à l’origine duquel il se trouverait. Mais
l’extériorité s’applique également aux biens qui pourraient être employés
dans l’exécution du contrat et non seulement à la personne du débiteur. Il
n’a pas de force majeure si l’inexécution est le résultat du défaut d’un des
outils utilisés pour l’exécution du contrat appartenant au débiter. La
question qui se pose en pratique consiste à déterminer si la maladie peut
être constitutive d’un cas de force majeure, au regard de la condition
d’extériorité, i.e., est-ce que le débiteur du contrat peut s’exonérer de son
obligation en raison de sa maladie au nom de la force majeure ?

- 1e position : maladie interne au débiteur : condition d’extériorité n’est


pas satisfaite ;

- 2e position : la maladie provient de facteurs extérieurs au débiteur.


Ex : virus inhalé.

- 3e position : maladie extérieure, la condition est satisfaite.

La cour de cassation a considéré en assemblée plénière le 14 avril 2006 que


le débiteur qui a été empêché d’exécuter le contrat en raison de sa maladie,
peut se prévaloir d’un cas de force majeure. Dans cet arrêt en assemblée
plénière il n’est pas fait référence à l’extériorité et on est porté à en déduire
que cet arrêt a supprimé la condition de l’extériorité comme élément
constitutif nécessaire de la force majeure. Cette première interprétation
assez majoritairement retenu n’est pas certaine, car on trouve certains
arrêts assez peu nombreux qui font référence á l’extériorité en tant que
condition de la force majeure.
L’imprévisibilité
Pour être exonéré de sa responsabilité le débiteur devra prouver que
l’évènement qui posait obstacle à l’exécution du contrat était imprévisible.
Cette imprévisibilité s’apprécie au moment de la formation du contrat. Le
juge devra donc se demander si lorsque les parties ont formé le contrat si
l’obstacle était ou non prévisible. Il importe peu, normalement, que par la
suite l’évènement soit devenu prévisible, car c’est au moment de la
formation du contrat que l’on apprécie, cependant lorsqu’en cours du
contrat cela arrive, il faut tout faire pour éviter sa survenance.
L’imprévisibilité s’apprécie in abstracto. Le débiteur ne pourra échapper à
sa responsabilité s’il pouvait raisonnablement prévoir a possibilité de la
survenance de l’évènement lors de la formation du contrat. Le fondement
de cette condition est : celui qui s’est engagé alors qu’il pouvait prévoir un
risque d’inexécution doit en assumer la responsabilité car il s’est engagé en
connaissance de cause. Soit il a eu tort de s’engager, soit il a agit de
manière consciente et il a voulu prendre un risque et doit en assurer les
conséquences.

L’irrésistibilité
Condition la plus importante, elle désigne un événement qui forme un
obstacle incontournable à l’exécution de l’obligation, i.e., rend l’exécution
impossible. L’impossibilité est absolue. Au fond la force majeure fait éco à
l’adage « à l’impossible nul n’est tenu ». L’impossibilité ne se confond pas
avec la difficulté. Ex : délivrance de genres.

L’irrésistibilité est considérée comme la condition essentielle de la force


majeure. Il s’agit même de « la seule vraie condition de la force majeure ».
Des auteurs soulignent qu’il ne sert pas à grand-chose de pouvoir prévoir un
évènement si on n’est pas en mesure de s’y opposer. Mais on ne peut pas
réduire dans tous les cas la force majeure à la seule condition
d’irrésistibilité. En particulier en matière contractuelle c’est une condition
importante mais ne suffit pas à écarter la condition de l’imprévisibilité, car
dans certains cas il vaut mieux ne pas s’engager. En revanche ce
raisonnement est pertinent en matière délictuelle, car il n’y a pas de choix.

Les causes assimilées à la force majeure


Ce sont les causes qui d’une part peuvent être le fait d’un tiers au contrat et
d’autre part peuvent être le fait du créancier.

Le fait d’un tiers


Un ou plusieurs tiers peuvent par leurs agissements empêcher la bonne
exécution u contrat et pour permettre l’exonération totale de la
responsabilité, la jurisprudence exige que le fait du tiers présente les
caractères de la force majeure. Ici l’extériorité ne se discute pas, il faut donc
en principe constater et établir à la fois l’imprévisibilité de l’intervention du
tiers et l’irrésistibilité de ‘intervention du tiers, i.e., de l’obstacle formé par
le tiers á l’exécution du contrat. Mais dans certains cas l’extériorité du tiers
peut Être discutée, notamment dans les hypothèses dans lesquelles le tiers
peut être assimilé au débiteur de l’obligation. Il en va ainsi lorsque le tiers
est introduit dans le contrat par le débiteur. Ex : le représentant du débiteur
ou le salarié du débiteur, i.e., celui qui exécute la prestation de l’obligation.

Le fait du créancier
Le principe d’exonération est admis, mais les conditions suscitent des
discussions. Une partie de la doctrine considère que le fait du créancier
n’est une cause d’exonération que si ce fait présente les caractères de la
force majeur. Une autre partie de la doctrine considère que le fait du
créancier n’a pas besoins de présenter les caractères de la force majeure
pour être admis. La jurisprudence n’a pas vraiment éclairci cette discussion.

1e hypothèse : lorsque le fait du créancier est la cause exclusive de son


propre dommage, i.e., c’est lui qui exclusivement à l’origine de son
dommage. Il ne saurait être question d’admettre la responsabilité du
débiteur. Il s’agit de constater qu’un e des trois conditions de la
responsabilité fait défaut.

2e hypothèse : le fait du créancier n’est pas la cause exclusive du dommage.


Le principe retenu par la Civ. 1e du 30 ma janvier 1973 est celui que le fait
no imprévisible ni inévitable de la victime constitue une cause d’exonération
partielle pour celui qui avait contracté l’obligation, si le fait de la victime
présentait un caractère fautif. L’exonération est donc possible sans que les
conditions de la fore majeure soient réunies si le créancier avait fautivement
empêché l’exécution d contrat (nul ne peut s prévaloir de sa propre
turpitude). Cette solution a été partiellement remise en cause par la Civ.
Mixte du 13 mars 2008, où la cour a considéré que la SNCF tenue envers les
voyageurs d’une obligation de sécurité de résultats ne peut s’exonérer de
sa responsabilité en invoquant la faute d’imprudence de la victime que si
cette faute quel qu’il en soit la gravité présente les caractères de la force
majeure. Premièrement il s’agit d’une jurisprudence concernant le contrat
de transport de voyageurs (« dans les transports le fait fautif n’exonère
même pas partiellement le débiteur »). Deuxièmement, cet arrêt s’applique
à toutes les obligations de résultat donc on traite le fait du créancier comme
le ait du tiers donc le fait du créancier doit présenter les caractères de la
force majeure pour engendrer l’irresponsabilité du débiteur. Entre les
hypothèses, il n’a pas encore été tranché.

Les clauses relatives à la responsabilité


Cette question a suscité un important contentieux et un important travail de
réflexion doctrinale.

Les parties sont en principe libres d’en aménager toutes les conséquences,
elles peuvent donc prévoir et organiser leurs éventuelles responsabilités dès
le début. On peut prévoir des clauses écartant la responsabilité, ou prévoir
des clauses qui limitent la responsabilité, ou encore prévoir des clauses qui
étendent la responsabilité pour celui qui n’exécutera pas le contrat.

Les clauses de non responsabilité


Ce sont des clauses par lesquelles il est stipulé que le débiteur ne pourra
voir sa responsabilité engagé en cas d’inexécution ou en cas d’exécution
tardive ou défectueuse. Par assimilation, on peut considérer que constitue
une forma particulières des clauses limitatives de responsabilité les clauses
qui permettent a parties ou à l’une d’elles de modifier certains aspects des
obligations contractuelles. En effet, en modifiant les obligations on modifie
la responsabilité.

Le principe de validité
En matière contractuelle, les clauses de non responsabilité sont en principe
valables. C’est une validité qui a mis du temps à s’affirmer. La jurisprudence
a considéré que ces clauses constituaient un renversement de la charge de
la preuve, i.e., le créancier devrait prouver l’inexécution de la part du
débiteur. Cette jurisprudence a été finalement abandonée car on dénaturait
les clauses des non responsabilité. La validité a donc été posée dans tous
les contrats y compris dans les contrats d’adhésion, alors même que c’est
ici qu’elles présentaient le plus de dangers. Pour que ces clauses soient
opposables aux parties il fallait que la clause ait été portée à la
connaissance du contractant. On pourrait se demander quel est l’intérêt
pour le créancier d’une telle clause. C’est une analyse économique du
contrat qui a amené à admettre la validité des clauses de non
responsabilité. En généralité ces clauses ont une conséquence sur les prix :
le débiteur échappe à sa responsabilité, mais en contrepartie il consent un
prix plus faible. Le fait qu’il y ait une clause d’irresponsabilité ne signifie pas
la liberté totale du débiteur. Des raisons d’ordre économique vont faire le
débiteur exécuter parfaitement le contrat, car la perte de confiance du
client serait une catastrophe pour l’entreprise.

Les limites du principe de validité


Le droit peut prohiber certaines de ces clauses, ainsi comme faire obstacle à
leur exécution.

La prohibition
Il s’agit des cas dans les cas le droit déclare que la clause n’est pas valable
et l’anéantit.
1er hypothèse : la loi prohibe la clause exonératoire de responsabilité, dans
le but de protéger tel ou tel contractant. Dans ces cas il y a une nullité
partielle, où les clauses sont déclarées non écrites.

2e hypothèse : technique des clauses abusives → le législateur ne désigne


pas nominativement telle clause de tel contrat. Dans ce cas le législateur
permet au juge d’identifier les clauses du professionnel excessives à l’égard
du consommateur.

3e hypothèse : dans le cas de l’indisponibilité ou d’illicéité de l’objet, les


clauses peuvent être illicites et donc éradiquées. Les clauses qui portent sur
le corps humain ont un objet illicite et donc en sont pas valables.

Les obstacles au jeu des clauses


C’est le cas où la validité de clause n’est pas discutée, mais sa mise en jeu
est paralysée. Pour paralyser sa mise en œuvre, la jurisprudence utilise
plusieurs techniques :

- Technique de l’interprétation : le juge peut interpréter les clauses de


non responsabilité en décidant qu’elle ne s’applique pas en telle
hypothèse restrictive.

- Technique de la prise en considération du comportement du


contractant : lorsque le débiteur a commis une faute qualifiée de
dolosive, ce débiteur ne pourra pas se prévaloir de la clause de non
responsabilité. La même solution s’applique en cas de faute lourde du
débiteur.

Les clauses limitatives de responsabilité


D’effet moins radical que les exonératoires de responsabilité, elles
cantonnent les conséquences de la responsabilité. Ces clauses peuvent p.e.
fixer un plafond maximal de dommages et intérêts en cas d’inexécution de
l’obligation. L’avantage d’une telle clause c’est qu’elle permet au débiteur
de connaitre par avance ce qu’il risque s’il n’exécute pas le contrat. De plus,
cela permet de limiter sa responsabilité.

La validité de ces clauses est admise à fortiori, vu qu’on admet la validité


des clauses exonératoires de responsabilité, cependant il y a des limites
similaires à celles des clauses exonératoires de responsabilité : le législateur
ou le juge, peuvent anéantir ces clauses par les mêmes techniques.

Civ. 1e. 30 mai 2006, a déclaré non écrite la clause qui limitait la
responsabilité d’un transporteur permettant d’excuser le manquement du
transporteur à une obligation essentielle du contrat sur le fondement d l’art.
1131 c. civ.
S’applique également aux limites les dispositions relatives à la faute
dolosive et à la faute lourde.

Les clauses qui accentuent la responsabilité


Appelées clauses pénales, par ces clauses les contractants évaluent
forfaitairement le montant de dommages et intérêts qui sont rendus par le
débiteur en cas de retard ou d’inexécution fautive. Art. 1152 et art. 1226 et
s. cette clause présente pour le créancier un double avantage : elle
dispense le créancier de rapporter la preuve du préjudice causé par
l’inexécution ; elle constitue un instrument de pression à l’encontre du
débiteur car elle permet de matérialiser très tôt….

En pratique en absence de clause pénale, les individus ont une tendance


naturelle á s’excuser à eux-mêmes. Tant que le juge n’a pas condamné le
débiteur le débiteur a le sentiment naturel qu’il est innocent.
Réciproquement le créancier a le sentiment contraire. L’avantage de la
clause pénale est de rendre concrète les circonstances de l’inexécution.

La clause pénale est un moyen de pression car matérialise la sanction. E


débiter dès le début sait que s’il n’exécute pas il devra payer une somme
importante, et plus la somme est importante, plus la menace et les chances
d’exécution du contrat sont fortes. Reste qu’il y a un risque d’excès et les
négociations sont parfois déséquilibrées ou des déséquilibrés négocient.
Dans ces cas la clause pénale est excessive. Le code civil a pris en compte
ces risques d’excès de la clause pénale. Le juge dispose d’un pouvoir
modérateur de la clause pénale excessive, i.e., il va en diminuer le montant.
Reste qu’il est parfois difficile de déterminer ce qui est une clause pénale
excessive, et il existe à cet égard deux références concevables : l’excès doit
être envisagé à regard du préjudice résultat de l’inexécution ; l’excès doit se
concevoir au regard de la fonction de la clause pénale, i.e., la clause pénale
qui au regard des moyens introduit une menace bien supérieure à celle qui
serait nécessaire pour assurer l’exécution du contrat.

Entre ces deux théories, normalement on devrait raisonner au regard de la


nature réelle de la clause pénale et la réduire au montant nécessaire pour
inciter à l’exécution du contrat. On observe que la cour de cassation ne
raisonne toujours pas ainsi. Elle a parfois réduit le montant au regard du
préjudice, elle a pu réduire la clause pénale à 1 € symbolique lorsqu’elle a
constaté que le débiteur n’avait provoqué aucun préjudice. Ce type de
solution a été critiquée par la majeure partie de la doctrine car elle
dénaturait la clause pénale, car la clause pénale de 1 € est peu incitative à
l’exécution.

Il convient d’indiquer que le pouvoir modérateur du juge peut s’exercer


dans les deux sens. Ils se peu que certaines clauses pénales aient un
montant insuffisant. Lorsque la clause pénale est insuffisante, le juge
dispose aussi d’un pouvoir modérateur en augmentant le montant de la
clause pénale.

Sous-section 2 : les règles particulières concernant les


contrats bilatéraux

1e spécificité : si l’une des parties n’exécute pas ses obligations, son


partenaire va pouvoir refuser d’exécuter la sienne en riposte. Il peut lui
opposer une exception d’inexécution ou exception de contrat no rempli ou
encore exception non addipléti contractus.

2e spécificité : si l’une des parties n’obtient pas les prestations attendues,


elle peut demander la résolution d contrat.

Un cas de force majeure met l’un des contractants dans l’impossibilité


d’exécuter son obligation. L’autre contractant doit-il exécuter son obligation
sans rien contre-recevoir ?

La réponse est négative, i.e., l’autre partie est également libérée même si
elle n’est pas frappée par un cas de force majeure.

Paragraphe 1 : L’exception d’inexécution

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