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Cette exigence a été discutée. Certains auteurs ont estimé que la simple
inexécution du contrat suffisait, avec ou non des conséquences pratiques
identifiables. Ce raisonnement conduisait à considérer qu’en réalité
l’existence de la faute permettait de présumer l’existence du dommage. Il
s’agit d’un courant doctrinal très minoritaire et la jurisprudence en ce sens
aussi. Ex : Civ. 1e , 30 janvier 2002. Il s’agissait d’un contrat de bail et de la
mauvaise exécution la cour a affirmé que le préjudice n’était pas exigé.
Mais la cour y est revenue dans le Civ. 1e 3 décembre 2003, où elle a décidé
que des dommages et intérêts ne pouvait être alloués à la victime qu’en
présence d’un préjudice. Encore faut-il définir le dommage et le préjudice en
matière contractuelle.
Le lien de causalité
At. 1151 c. civ. Prévoit que les dommages et intérêts qui doivent être versés
à la victime ne doivent comprendre que ce qui est une suite immédiate et
directe de l’inexécution de la convention. Il faut donc en prince que le
créancier établisse que le préjudice dont il se plaint résulte effectivement de
l’inexécution du contrat. Cette exigence a pu subir quelques atténuations,
de nature temporaire. La cour de cassation a pu considérer que les
obligations de résultat emportaient non seulement une présomption de
faute mais également une présomption de causalité entre la faute et le
préjudice. Cette position retenue par la Civ. 1e, 2 février 1994, ne
correspond plus au droit positif. Désormais la cour de cassation exige la
démonstration positive d’un lien de causalité entre l’inexécution et le
préjudice. Ex : Civ. 1e, 14 décembre 2004 – il s’agissait de la réparation d’un
véhicule. En principe le garagiste est tenu d’une obligation de résultats. Il
s’agissait d’un véhicule équipé d’un système de réfrigération, qu’après la
réparation tombe en panne. Les juges du fond condamnent le garagiste,
mais la cour de cassation censure l’arrêt, car les juges auraient dû constater
que la mission du garagiste portait effectivement sur l’entretien du système
de réfrigération. Deuxièmement, il y avait l’influence de l’équité en matière
de causalité. La jurisprudence et les juges du fond jugent parfois en équité,
admettant plus facilement l’existence d’un lien de causalité, notamment en
matière médicale où la cour admet plus facilement le lien de causalité entre
une affection d’un malade et une intervention médicale. Ex : Civ. 1e 10
juillet 2000 – il s’agissait de maladies causées par des transfusions
sanguines. Dans ces hypothèses la principale difficulté pour les victimes
était de prouver le lien entre la transfusion sanguine et l’apparition de la
maladie qu’elles développaient. Pour faciliter la preuve du lien de causalité
la jurisprudence a posé un principe selon lequel elle admet que lorsque la
victime démontre que la contamination est survenue après la transfusion, et
ne présente aucun mode de contamination qui lui soit propre, il appartient
au centre de transfusion sanguine de prouver que les produits qu’il a fournit
sont exempts de tout vice.
Paragraphe 2 : la mise en œuvre de la responsabilité contractuelle
- Les parties ont dès a conclusion du contrat, prévu que les choses
pouvaient mal se passer, i.e., prévu l’inexécution et ont introduit dans
le contrat des clauses prévoyant cette situation.
- Les parties n’ont rien prévu. Quels sont les moyens de défense que le
débiteur peut opposer au créancier pour échapper à al condamnation.
La force majeure
Elle a un effet exonératoire total. Le débiteur ne devra verser aucun
dommage et intérêt à la victime. Cependant la force majeure est perçue de
manière sévère par les juges, car i faut assurer au contrat le maximum de
chances d’exécution et on excuse les inexécutions de manière très
marginale.
L’extériorité
C’est la condition la plus discutée.
L’irrésistibilité
Condition la plus importante, elle désigne un événement qui forme un
obstacle incontournable à l’exécution de l’obligation, i.e., rend l’exécution
impossible. L’impossibilité est absolue. Au fond la force majeure fait éco à
l’adage « à l’impossible nul n’est tenu ». L’impossibilité ne se confond pas
avec la difficulté. Ex : délivrance de genres.
Le fait du créancier
Le principe d’exonération est admis, mais les conditions suscitent des
discussions. Une partie de la doctrine considère que le fait du créancier
n’est une cause d’exonération que si ce fait présente les caractères de la
force majeur. Une autre partie de la doctrine considère que le fait du
créancier n’a pas besoins de présenter les caractères de la force majeure
pour être admis. La jurisprudence n’a pas vraiment éclairci cette discussion.
Les parties sont en principe libres d’en aménager toutes les conséquences,
elles peuvent donc prévoir et organiser leurs éventuelles responsabilités dès
le début. On peut prévoir des clauses écartant la responsabilité, ou prévoir
des clauses qui limitent la responsabilité, ou encore prévoir des clauses qui
étendent la responsabilité pour celui qui n’exécutera pas le contrat.
Le principe de validité
En matière contractuelle, les clauses de non responsabilité sont en principe
valables. C’est une validité qui a mis du temps à s’affirmer. La jurisprudence
a considéré que ces clauses constituaient un renversement de la charge de
la preuve, i.e., le créancier devrait prouver l’inexécution de la part du
débiteur. Cette jurisprudence a été finalement abandonée car on dénaturait
les clauses des non responsabilité. La validité a donc été posée dans tous
les contrats y compris dans les contrats d’adhésion, alors même que c’est
ici qu’elles présentaient le plus de dangers. Pour que ces clauses soient
opposables aux parties il fallait que la clause ait été portée à la
connaissance du contractant. On pourrait se demander quel est l’intérêt
pour le créancier d’une telle clause. C’est une analyse économique du
contrat qui a amené à admettre la validité des clauses de non
responsabilité. En généralité ces clauses ont une conséquence sur les prix :
le débiteur échappe à sa responsabilité, mais en contrepartie il consent un
prix plus faible. Le fait qu’il y ait une clause d’irresponsabilité ne signifie pas
la liberté totale du débiteur. Des raisons d’ordre économique vont faire le
débiteur exécuter parfaitement le contrat, car la perte de confiance du
client serait une catastrophe pour l’entreprise.
La prohibition
Il s’agit des cas dans les cas le droit déclare que la clause n’est pas valable
et l’anéantit.
1er hypothèse : la loi prohibe la clause exonératoire de responsabilité, dans
le but de protéger tel ou tel contractant. Dans ces cas il y a une nullité
partielle, où les clauses sont déclarées non écrites.
Civ. 1e. 30 mai 2006, a déclaré non écrite la clause qui limitait la
responsabilité d’un transporteur permettant d’excuser le manquement du
transporteur à une obligation essentielle du contrat sur le fondement d l’art.
1131 c. civ.
S’applique également aux limites les dispositions relatives à la faute
dolosive et à la faute lourde.
La réponse est négative, i.e., l’autre partie est également libérée même si
elle n’est pas frappée par un cas de force majeure.