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8 mars : Journée Mondiale de la

Femme

La Journée internationale de la femme est


célébrée le 8 mars de chaque année par
des groupes de femmes dans le monde
entier. Elle est également célébrée à l’ONU
et, dans de nombreux pays, c’est un jour de
fête nationale. Lorsque les femmes de tous
les continents, souvent divisées par les
frontières nationales et par des différences
ethniques, linguistiques, culturelles,
économiques et politiques, se réunissent
pour célébrer leur Journée, elles peuvent
voir, si elles jettent un regard en arrière,
qu’il s’agit d’une tradition représentant au moins 90 ans de lutte pour
l’égalité, la justice, la paix et le développement.

La Journée internationale de la femme est l’histoire de femmes ordinaires


qui ont fait l’histoire; elle puise ses racines dans la lutte que mènent les
femmes depuis des siècles pour participer à la société sur un pied
d’égalité avec les hommes. Dans l’antiquité grecque, Lysistrata a lancé
une « grève sexuelle » contre les hommes pour mettre fin à la guerre;
pendant la Révolution française, des Parisiennes demandant « liberté,
égalité, fraternité » ont marché sur Versailles pour exiger le suffrage des
femmes.

L’idée d’une Journée internationale de la femme s’est au tout début fait


jour au tournant du XIXe et du XXe siècles, période caractérisée dans le
monde industrialisé par l’expansion et l’effervescence, une croissance
démographique explosive et des idéologies radicales.

Chronologie des événements les plus marquants

1909 / Conformément à une déclaration du Parti socialiste américain, la


première Journée nationale de la femme a été célébrée sur l’ensemble du
territoire des États-Unis le 28 février. Les femmes ont continué à célébrer
cette journée le dernier dimanche de février jusqu’en 1913.

1910/ L’Internationale socialiste réunie à Copenhague a instauré une


Journée de la femme, de caractère international, pour rendre hommage au
mouvement en faveur des droits des femmes et pour aider à obtenir le
suffrage universel des femmes. La proposition a été approuvée à
l’unanimité par la conférence qui comprenait plus de 100 femmes venant
de 17 pays, dont les trois premières femmes élues au Parlement
finlandais. Aucune date précise n’a été fixée pour cette célébration.
1911/ À la suite de la décision prise à Copenhague l’année précédente, la
Journée internationale de la femme a été célébrée pour la première fois, le
19 mars, en Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse, où plus
d’un million de femmes et d’hommes ont assisté à des rassemblements.
Outre le droit de voter et d’exercer une fonction publique, elles exigeaient
le droit au travail, à la formation professionnelle, et la cessation de la
discrimination sur le lieu de travail.

Moins d’une semaine après, le 25 mars, le tragique incendie de l’atelier


Triangle à New York a coûté la vie à plus de 140 ouvrières, pour la plupart
des immigrantes italiennes et juives. Cet événement a eu une forte
influence sur la législation du travail aux États-Unis, et l’on a évoqué les
conditions de travail qui avaient amené cette catastrophe au cours des
célébrations subséquentes de la Journée internationale de la femme.

1913-1914/ Dans le cadre du mouvement pacifiste qui fermentait à la


veille de la Première Guerre mondiale, les femmes russes ont célébré leur
première Journée internationale de la femme le dernier dimanche de
février 1913. Dans les autres pays d’Europe, le 8 mars ou à un ou deux
jours de cette date, les femmes ont tenu des rassemblements soit pour
protester contre la guerre, soit pour exprimer leur solidarité avec leurs
soeurs.

1917/ Deux millions de soldats russes ayant été tués pendant la guerre,
les femmes russes ont de nouveau choisi le dernier dimanche de février
pour faire la grève pour obtenir « du pain et la paix ». Les dirigeants
politiques se sont élevés contre la date choisie pour cette grève, mais les
femmes ont passé outre. Le reste se trouve dans les livres d’histoire :
quatre jours plus tard, le tsar a été obligé d’abdiquer et le gouvernement
provisoire a accordé le droit de vote aux femmes. Ce dimanche historique
tombait le 23 février dans le calendrier julien qui était alors en usage en
Russie, mais le 8 mars dans le calendrier géorgien utilisé ailleurs.

Depuis ces premières années, la Journée internationale de la femme a pris


une nouvelle dimension mondiale dans les pays développés comme dans
les pays en développement. Le mouvement féministe en plein essor, qui
avait été renforcé par quatre conférences mondiales sur les femmes
organisées sous l’égide de l’ONU, a aidé à faire de la célébration de cette
Journée le point de ralliement des efforts coordonnés déployés pour exiger
la réalisation des droits des femmes et leur participation au processus
politique et économique. De plus en plus, la Journée internationale de la
femme est le moment idéal pour réfléchir sur les progrès réalisés,
demander des changements et célébrer les actes de courage et de
détermination de femmes ordinaires qui ont joué un rôle extraordinaire
dans l’histoire des droits des femmes.

Le rôle des Nations Unies

Rares sont les causes dont l’ONU assure la promotion qui aient suscité un
appui plus intense et plus vaste que la campagne menée pour promouvoir
et protéger l’égalité des droits des femmes. La Charte des Nations Unies,
signée à San Francisco en 1945, était le premier instrument international à
proclamer l’égalité des sexes en tant que droit fondamental de la
personne humaine. Depuis, l’Organisation a aidé à créer un patrimoine
historique de stratégies, normes, programmes et objectifs convenus au
plan international pour améliorer la condition de la femme dans le monde
entier.

Au fil des ans, l’action menée par l’ONU en faveur de la promotion de la


femme a pris quatre orientations précises : promotion de mesures
juridiques; mobilisation de l’opinion publique et de l’action internationale;
formation et recherche, y compris compilation de statistiques ventilées par
sexe; et assistance directe aux groupes désavantagés. Aujourd’hui, l’un
des principes d’organisation centraux des travaux de l’ONU est qu’aucune
solution durable aux problèmes sociaux, économiques et politiques les
plus pressants de la société ne peut être trouvée sans la pleine
participation, et la pleine autonomisation, des femmes du monde entier.
la condition de la femme marocaine s'est beaucoup améliorée!
Un panel de sociologues, psychologues et économistes ont débattu mardi
à Casablanca de la condition de la femme au Maroc à la lumière des
acquis majeurs obtenus ces dernières années sur le chemin de l'égalité
avec l'homme.

Les participants à cette table ronde organisée par l'association "Femmes


du Maroc" ont tour à tour, chacun selon son angle d'intérêt, donné des
éclairages sur l'évolution du statut de la femme sur les plans économique,
social, politique et juridique, tout en estimant qu'il reste toujours quelques
domaines où la femme n'arrive toujours pas à être l'égal de l'homme.

Mme Aïcha Sakhri, directrice de l'association a estimé à cette occasion que


la condition de la femme marocaine s'est beaucoup améliorée surtout
avec l'adoption du nouveau code de la famille et le code de la nationalité
qui permet dorénavant aux enfants de bénéficier de la nationalité de leur
mère mariée à un étranger.

Et d'ajouter dans une déclaration à la Map que la femme assume depuis


1997 des responsabilités politiques en tant que parlementaire et ministre.

Pour certains participants au débat, il n'en demeure pas moins que le


chemin de l'égalité reste encore long d'autant que la persistance de
certaines contraintes socio-économiques et culturelles qui freinent encore
l'émancipation totale de la femme.

D'autres intervenants ont, par ailleurs, souligné la nécessité pour la


femme de préserver sa spécificité et son identité propres pour l'objectif de
favoriser la cohésion familiale et sociale.
Le rôle de la femme dans la société marocaine
Introduction au rapport sur l'émancipation et l'éducation de la femme au
Maroc présenté au 3ème congrès de l'Association des Etudiants
Musulmans d'Afrique du Nord qui devait se tenir à Fès en septembre 1933.
A leur arrivée, les participants de Tunisie, d'Algérie et du Maroc ont appris
que la réunion du congrès a été interdite à la dernière minute par les
Autorités du Protectorat pour des raisons encore inconnues.
Le congrès s'est finalement réuni le 26 décembre de la même année à
Paris. Parmi les points inscrits à l'ordre du jour, il y avait la question de
l'enseignement au Maroc, le statut des enseignants mâles et femelles,
l'enseignement supérieur au Maroc et à l'étranger et la situation de
l'enseignement primaire, traditionnel et moderne.
N'ayant pu participer personnellement aux travaux du congrès, Saïd Hajji
qui était retenu par ses études à Damas, a adressé à la Commission
Préparatoire un rapport circonstancié sur la condition de la femme au
Maroc pour qu'il soit présenté aux participants comme document de
travail. Malheureusement, seule l'introduction a survécu aux caprices du
temps.
Mes chers camarades,
1. C'est un grand plaisir de se réunir avec les jeunes étudiants de la
communauté nord africaine en France et de les entretenir de ce qui
les prépare au stade de maturité auquel ils aspirent. L'occasion qui
nous est offerte dans l'enceinte de cette salle où nos coeurs battent
au même rythme nous fait prendre conscience qu'en tant
qu'hommes appelés demain à assumer nos responsabilités, nous
devons remplir la mission qui nous incombe en oeuvrant dans
l'intérêt de l'unité de notre culture et de nos nourritures spirituelles,
et en prenant l'engagement devant Dieu et devant nos consciences
d'être toujours au service de l'intérêt général.
L'avenir est à nous, les jeunes. Nous en tenons les rènes avec toute
la force de notre identité, de notre croyance et de notre foi. Il nous
incombe de mieux nous connaître les uns les autres et de nous
intéresser davantage à nos problèmes communs qu'il nous faudra
affronter avec courage et détermination si nous voulons nous
préparer à contribuer efficacement au processus de redressement
national dans nos pays respectifs.
Nous devons nous considérer comme des soldats mobilisés pour
combattre le fléau de l'analphabétisme dont souffre la population
nord africaine, et inculquer à nos frères étudiants le goût de la vie
qui permet à chacun de persister dans les efforts réclamés par la
poursuite des études et la volonté de réussite, tout en accordant
notre attention à cette autre moitié du corps social confinée dans
ses quatre murs, plus près de la mort que de la vie, et en prenant
soin de la sauver des griffes de la misère et de la dépravation des
moeurs.
2. La première école de la vie est le gîte familial, et le premier maître
la mère éducatrice. Les dispositions naturelles du caractère et de la
psychologie de l'enfant prennent racine dès la première enfance,
sous l'influence du milieu qui l'environne, et l'accompagnent tout au
long de sa vie.
Comme je suis au regret de voir la situation peu enviable de la
femme marocaine, alors que nous lui devons de nous avoir élevés et
d'avoir été pour nous la pièce maîtresse de notre éducation de base.
Comme je suis peiné de voir la femme marocaine dans cet état,
alors qu'elle ne porte pas seulement un enfant, mais toute une
nation.
Je vous conjure, mes chers camarades, au nom de la foi patriotique
qui nous anime, d'examiner attentivement la situation de la femme
dans notre pays pour apprécier à leur juste valeur les efforts
énormes qu'elle déploie pour inculquer dans l'esprit de nos enfants
le goût de vivre et leur prêcher le courage, et mieux vous rendre
compte sur quel concept éducationnel elle se fonde pour forger leur
jeune cerveau et les préparer dans leur ascension vers les hauts
sommets de la culture et de la maturité. Assurément, nous sommes
là devant une situation qui rend triste et fait mal.
3. Nous devons nous entraider, nous dont le sang de la jeunesse
circule dans nos veines, pour éloigner le danger et nous faire une
idée plus digne de la place de la femme dans notre société.
Notre devoir est de l'éduquer et de lui donner la formation
nécessaire pour qu'elle remplisse sa mission dans de bien meilleures
conditions. En agissant ainsi, nous aurons semé la première graine
d'une nouvelle existence.
Nous devons nous mobiliser pour réclamer la création
d'établissements scolaires pour les filles, et entourer cette création
d'une vaste propagande pour montrer l'importance que la nation
accorde à l'éducation de l'élément féminin et administrer la preuve
que le peuple marocain veut combler son retard et accueille cet
évènement avec beaucoup de ferveur et d'enthousiasme.
L'idée de l'éducation de la femme doit mûrir dans les esprits afin de
nous permettre de rattraper une grande partie du temps que nous
avons perdu en dormant du sommeil de l'injuste.
Ce devoir nous incombe à nous les jeunes. Nous ne pourrons en
aucune manière prétendre à une vie meilleure à l'avenir si nous ne
prenons pas les initiatives qui s'imposent et ne mobilisions pas nos
énergies et notre savoir-faire pour les faire aboutir.
Mais, pour que cette idée se réalise de manière sérieuse sur le plan
pratique, il appartiendra à chacun d'entre nous de faire de son
domicile une école pour les membres de sa famille et de consacrer
une heure ou deux par jour à leur instruction et leur éducation, sans
attendre que l'idée mûrisse et que la décision soit enfin prise pour
ouvrir les établissements scolaires pour filles.
Mettons-nous donc à l'ouvrage et empressons-nous. Sinon, malheur
à nos foyers où notre vie prend racine et qui sont le petit monde de
chacun d'entre nous.
4. Nos ancêtres - que Dieu leur pardonne - se sont complètement
désintéressés du sort de la femme et l'ont considérée comme un
objet qui faisait partie du mobilier domestique, donnant l'impression
d'oublier les traces qu'elles laissent dans l'esprit de tout un chacun
et l'influence incontestable qu'elles exercent sur l'ensemble de la
communauté humaine grâce à leur rôle éducateur au premier stade
de la vie.
Comment s'étonner dès lors que nous en soyions arrivés à ce niveau
de déchéance et de régression de notre destinée? Nous avions les
moeurs les mieux policées lorsque la femme était admise à assumer
ses responsabilités vis-à-vis de son foyer et qu'elle enseignait à ses
enfants le respect des valeurs et leur inculquait l'esprit d'une
conduite imprégnée d'actions vertueuses et méritoires. Nous ne
devons jamais oublier les grands sacrifices que la mère éducatrice
fait pour l'instruction de ses enfants.
La femme marocaine a joué un rôle de premier plan dans l'histoire
de son pays. Elle était le bras fort de l'Etat en maintes occasions. Il
suffit de jeter un regard sur cette université de renom international,
"la Karaouiyine", pour se rappeler qu'elle a été fondée par une
femme. Je me limiterai ici à citer un autre exemple, celui de "la
Kahina" dont le nom évoque le courage et la force de caractère,
cette introduction ne me parmettant pas d'entrer dans plus de
détails.
Telle est notre conception du rôle que doit jouer la femme dans la
société marocaine par les temps qui courent. Nous voudrions qu'elle
retrouve son lustre et sa gloire pour faire renaître le prestige de sa
patrie et la dignité de son peuple.
5. L'on ne peut que s'étonner que la condition de la femme chez nous
soit tombée au plus bas degré de l'avilissement, alors que notre
religion est l'Islam, qui a sauvé la femme du précipice de la
déchéance et lui a garanti une place privilégiée auprès de l'homme,
après qu'elle ait été sous son entière dépendance et n'avait aucune
personnalité.
L'Islam a rendu justice à la femme, lui a permis de jouir de ses droits
et lui a ouvert la porte de l'instruction et de l'éducation. Ce sont là
autant de prescriptions qu'il a prêchées et auxquelles il a appelé
avec chaleur.
Nous avons respecté ces prescriptions au Maroc pendant une très
longue période; puis, nous les avons ignorées par apathie et
indolence, et en fin de compte, nous avons prétendu que c'est la
religion elle-même qui est à l'origine du non respect de ses propres
enseignements, alors qu'elle est totalement innocente de tout ce
qu'on lui attribue.
Quel est ce texte parmi les textes sacrés de notre religion qui
interdit à la femme de s'éduquer et de se cultiver? Quel est ce
verset du Coran qui prescrit à l'homme, serait-ce de manière
implicite, de s'opposer à l'éducation de la femme et à son
instruction, mes chers camarades?
Tout ceci n'est que le résultat de ce à quoi nous a conduits notre état de
régression et d'immobilisme qui se traduit par une méconnaissane
éhontée de l'apport de la femme sur le plan de l'éducation qu'elle
dispense aux blés en herbe pour les préparer à l'âge adulte et à la lutte
perpétuelle.
Nous avons tout intérêt à revenir au Livre sacré et à la tradition du
prophète pour appliquer à la femme les recommandations qui s'y
trouvent. Ce faisant, nous rendrons le plus grand des services à notre
patrie ainsi qu'à notre religion.
Je suis assez réaliste pour ne pas aller jusqu'à demander que la femme
marocaine bénéficie d'une liberté absolue et jouisse des droits politiques,
comme le préconise un courant de la jeunesse de notre pays, à l'instar de
certaines nations arabes et orientales. Je suis convaincu du rôle éminent
qui lui est dévolu, et que personne d'autre qu'elle ne saurait remplir quels
que soient les efforts qu'il sera appelé à déployer.
Je pense, pour ma part, que la femme en tant que femme, est un élément
indispensable, non pas pour entrer en compétition avec l'homme sur le
terrain social, mais pour remplir cette mission que la nature lui a assignée.
Mais mon souci est qu'elle soit bien éduquée, bien au courant de tout ce
qui se passe dans le monde et en pleine maîtrise des affaires
domestiques, qu'elle inculque dans l'esprit de ses enfants le respect des
valeurs et qu'elle fortifie en eux la foi patriotique qui est la base de la
probité et de la droiture.
Voilà ce que nous attendons, à l'heure actuelle, de la femme marocaine.
Nous sera-t-il possible de passer au stade de l'exécution? Fasse Dieu que
notre voeu soit exaucé.[5]
Mes chers camarades
Je vous ai présenté une brève introduction à mon rapport sur la condition
de la femme marocaine que je soumets à votre analyse, et dont je
souhaite qu'il fasse l'objet de recommandations de votre congrès. Dieu est
garant de votre succès.

[5]
Il est utile de rappeler que ce texte était destiné à un congrès qui s'est
réuni en décembre 1933, i.e. en pleine période de mutation de la société
industrielle occidentale, où la condition de la femme posait des problèmes
d'ordre politique, juridique et professionnel auxquels il n'était pas encore
trouvé de solution. Ce n'est qu'en 1936, et plus tard en 1944, que la
femme française pouvait participer à l'activité productive; et il a fallu
attendre 1945 pour qu'elle se voie reconnaître ses droits politiques.
Aux Etats Unis, pendant cette même période, beaucoup de progrès ont été
accomplis. Un nombre significatif de femmes a adhéré aux organisations
syndicales. Leur participation au marché du travail a considérablement
augmenté pendant les deux guerres au cours desquelles elles étaient
appelées à occuper les postes de travail laissés vacants par les hommes
qui étaient appelés sous les drapeaux. Le 19ème amendement a reconnu
le droit de vote aux femmes en 1920, après 70 ans de lutte au cours
desquels quelques Etats ont reconnu aux femmes le droit de vote sans
réserve, d'autres ne l'ont reconnu que partiellement, tandis qu'un 3ème
groupe d'Etats l'a purement et simplement rejeté. L'amendement sur
l'égalité des droits proposé en 1923 par le parti national féminin visant
l'établissement d'une protection égale couverte par la loi et ne faisant
aucune distinction de race, de religion et de sexe, n'a pas encore été
adopté à ce jour malgré plusieurs efforts indiquant que la lutte pour
l'égalité totale reste encore un but inachevé.
Histoire de la femme Marocaine

1944 : Participation de la femme marocaine à la signature du manifeste de


l’indépendance : Malika FASSI
1958 : Elaboration de la Moudouwana, premier code du statut Personnel et
successoral.
le statut général de la fonction publique reconnaît le principe de tous les
citoyens devant l’accès aux fonctions et emplois publics.
16 Oct. 1975 : Feu sa Majesté Hassan II annonce la marche verte pour
la récupération de Sahara marocain et signale la participation de 10% de
femmes soit 35.000

1992 : Mobilisation des associations féminines en vue d’une réforme


globale de la Moudouwana.

1992-1996 : Révision constitutionnelle qui consacre l’attachement du


Maroc aux droits de l’homme (tel que universellement reconnu).

1993 : Révision du code du statut personnel aux chapitres de la tutelle


matrimoniale, de la garde des enfants, de la polygamie et de la
répudiation.
SAR la princesse Lalla Myriem est nommée par Feu Sa Majesté Hassan II,
président des Œuvres Sociale des F.A.R

1994 : Suppression de l’autorisation maritale pour l’obtention du


passeport (circulaire du ministre de l’Intérieur)
1995 : Suppression de l’autorisation maritale pour l’exercice du commerce
(Code du commerce)
Suppression de l’autorisation maritale pour la passation du contrat de
travail (Dahir des obligations et des contrats)

1997 : Quatre femmes se voient attribuer par Feu Sa Majesté le Roi


Hassan II le poste de secrétaire d’Etat :
- Mme Zoulikha NASRI, à l’Entraide Nationale
- Mme Nawal EL MOUTAWAKIL , au sport
- Mme Aziza BENNANI, à la Culture
- Mme Amina BENKHADRA, aux mines.
- Examen du rapport initial du Maroc par le comité CEDAW.

1998 : Institutionnalisation de la question féminine par la création d’un


département ministériel chargé de la condition féminine et de points
focaux genre dans plusieurs départements ministériels.
Nouvelle Moudawana : L'opinion de la rue

La médiatisation qui devait accompagner


l’adoption de la nouvelle Moudawana n’a
pas au lieu. Résultat : l’homme de la rue en
sait très peu de choses (souvent erronées),
ce qui ne l’empêche pas d’en penser
beaucoup.

Cinq mois déjà que le nouveau code de la famille


est entré en vigueur - depuis le 6 février dernier.
Discrètement, sans tapage, sans remous. À
croire que rien n’a changé. Même les
associations féminines qui, toutes les semaines,
inondaient les rédactions de fax et de
communiqués donnent l’impression de
n’avoir plus rien à ajouter. Quant à l’homme et la femme de la rue,
personne n’a jugé bon de connaître leur avis sur la question. À part
lorsque, au lendemain du discours royal, les deux chaînes nationales sont
allées à leur rencontre pour récolter les "Hamdullah, merci Majesté" de
circonstance. Il faut dire que jusqu’à aujourd’hui, aucun sondage n'est
apparu, et on ne sait donc pas ce que les citoyens - principaux concernés
puisqu’il s’agit de leurs droits - pensent de la question. Ceci d’une part.
D’autre part, aucune communication conséquente n’est venue se greffer à
la promulgation des nouvelles lois. Le roi, pourtant, l’avait clairement
spécifié : il faut que les citoyens soient sensibilisés au nouveau code de la
famille. Rien n’a été fait. Ah si quand même, rendons à César ce qui
appartient à César, la deuxième chaîne a pendant quelques semaines
tenté d’expliquer les tous nouveaux articles, à raison de un par jour, sur le
coup de 19h. Et puis, télé et radios continuent à programmer
épisodiquement des débats entre journalistes, juristes et féministes sur le
nouveau code. Ce à quoi ce cinquantenaire, habitant un village non loin de
Dar Bouâazza répond : "Oui, j’ai dû suivre une de ces émissions, mais c’est
dans une langue à laquelle je ne comprends presque rien". Comprenez, les
débats sont en arabe classique, cette "langue officielle" que ne
comprennent pas les trois quarts du pays… et encore ! Enfin, tout cela
pour rappeler que toutes les promesses qui ont été faites n’ont pas été
tenues : n’a-t-on pas en effet parlé d’émissions didactiques en arabe
dialectal et dans les trois dialectes berbères ? De livrets explicatifs gratuits
? De sensibilisation dans les écoles et les universités ? Qu’en est-il ?
Oualou ! Résultat des courses : il suffit de poser la question à un ou à une
Marocaine lambda pour se rendre compte que le texte est une chose et
que ce que "la rue" a compris en est une autre.

La moudawana, kesako ?
Un micro-trottoir s’imposait, donc. Histoire de tâter le terrain, de confirmer
ce qui ressortait des échos entendus ici et là, de les compléter. Une
trentaine de personnes - c’est loin d’être suffisant, mais reste pertinent -
ont été rencontrées, interviewées, questionnées sur l’esprit du nouveau
code, sur les changements, point par point. La conclusion de ces
rencontres peut se résumer à une seule phrase : le nouveau code, les
Marocains n’en savent rien, mais en pensent toujours quelque chose. En
gros, leur avis est avant tout basé sur des rumeurs, sur des "on dit" et des
bribes d’informations glanées de-ci de-là. Ceux qui n’en pensent rien ? Ce
sont avant tout les jeunes, c’est-à-dire les moins de 20 ans. De manière
générale, ils ne se sentent pas concernés par la question, parce qu’ils ne
sont pas concernés par le mariage, le divorce et les enfants. Les
personnes, hommes et femmes qui ont été interviewées et qui "sont au
courant de la réforme et savent qu’elle a donné plus de droits aux
femmes", sont quant à eux partagés en trois catégories. D’abord les
trentenaires, mariés ou célibataires. Pour ceux-là, les femmes, disons-le,
sont plus au courant que les hommes et voilà ce qu’elles en retiennent le
plus : le nouveau code fait que les procédures de divorce ne vont plus
traîner des années au tribunal et la femme pourra avoir sa liberté au bout
de six mois (c’est le cas). Étonnant, quand même. Pas une seule fois la
"majorité" de la femme devant la loi n’a été évoquée, ni la co-
responsabilité dans le couple, ni la disparition de la notion d’obéissance.
Les femmes n’ont retenu que ce qui a trait au divorce. Un seule fois les
obstacles freinant la polygamie ont été abordés, par une jeune célibataire
et une seule fois l’âge du mariage à 18 ans a été évoquée par une jeune
étudiante de 22 ans. Quant aux hommes (toujours les trentenaires), ce
sont les plus… drôles. Tous sont unanimes : la réforme va mener le Maroc
vers le chaos. Et c’est loin d’être une caricature.
Dès que l’on s’éloigne de la ville et que l’on est dans la zone rurale (entre
Casablanca et Dar Bouâazza), c’est un autre son de cloche : les femmes
connaissent à peine le mot Moudawana et les hommes préfèrent parler
des difficultés à joindre les deux bouts. D’ailleurs pour eux : "C’est la
femme qui mène la baraque depuis toujours puisque c’est elle qui élève
les enfants et elle qui dépense l’argent"… L’âge du mariage de leurs filles :
"Elles doivent faire des études comme les garçons, mais si un mari se
présente, hors de question de le mettre à la porte".
Bref, la Moudawana, on n’en sait pas grand chose et cela n’a rien à voir
avec le milieu social ou le degré d’instruction. Hommes, femmes, instruits
ou pas, riches ou pauvres : tous sont logés à la même enseigne. On se
demande alors : comment défendre ses droits quand on ne les connaît pas
?

Ce qu’ils en pensent, point par point


Tutelle du père pour la contraction d’un mariage
La trentaine de personnes interviewées (à une ou deux exceptions) n’en
pense que du mal. Pour tous, "la bénédiction du père" donnée à sa fille
pour son mariage et ce, quel que soit son âge est le ciment de notre
société. Pour tous, il est inconcevable qu’une fille se marie sans l’accord
de son père ou sans sa présence. Cela mènera, dit-on, à la débauche des
filles qui, se sentant libres - ce qui est considéré comme un danger même
auprès des femmes elles-mêmes -, vont avoir tendance à sortir du giron
familial et échapper à l’autorité familiale. Sans oublier : "Quel homme
respectera une épouse qui, elle-même, n’a pas respecté son propre
père" ? Cet homme, cinquantenaire, père de deux filles et de trois garçons
est, lui, très choqué : "C’est en totale contradiction avec la Chariâa. Le
Coran dit que la femme ne peut se marier sans l’autorisation de son père.
Ça me suffit. La loi ? Je n’en ai que faire".

Élévation de l’âge du mariage à 18 ans


Les citadins sont unanimes : "Cette loi ne sert à rien". Pourquoi ? Parce
qu’ils ne se sentent pas concernés : "En ville, ça n’existe plus des pères
qui marient leurs filles à 14 ans". Dès que Casablanca s’éloigne, les pères
de famille à Dar Bouâazza se disent satisfaits puisqu’ils veulent tous que
leurs filles aillent à l’école… sans que ça les empêche de se marier. Reste
qu’il suffit de prolonger la conversation pour entendre quelques-uns
ajouter : "Chez nous, la fille est capable de gérer un foyer à l’âge de 15
ans, pourquoi alors la priver de mari s’il se présente à ce moment-là ?".
Quant aux mères, elles sont unanimes : elles ne veulent pas que leurs
filles endurent ce que, elles, ont enduré. Elles veulent tout simplement les
voir travailler, aller en ville. Et pour cela, tant mieux si elles ne se marient
pas très jeunes...
Le contrat pour le partage des biens
Voilà ce que dit la loi : les époux peuvent, dans un document séparé de
l’acte de mariage, se mettre d’accord sur la répartition des biens acquis
pendant la durée de leur union. Ainsi, la femme peut maintenant
récupérer en cas de divorce les biens qu’elle aura achetés. Et voilà ce que
la rue a retenu (puisque une fois de plus personne n’a pris la peine de lui
expliquer) : le mari sera obligé de partager fifty fifty tous ses biens avec sa
femme en cas de divorce. Et bien sûr, cela pose problème… pour les
hommes. Ce n’est pas une caricature, mais de la réforme, c’est tout ce qui
les inquiètent : leurs sous. Hors de question pour eux de partager avec
cette femme qui, au départ, n’avait rien. Conséquence pressentie par les
hommes interrogés : les Marocains vont réfléchir à deux fois avant de se
marier, voire ils ne se marieront plus du tout !

Droits des femmes et des enfants après le divorce


Les femmes, sur ce point-là, sont satisfaites. D’ailleurs, pour la plupart,
c’est ce qui semble le plus les intéresser dans la réforme : elles ne se
retrouveront plus à la rue si l’idée vient au mari de divorcer, puisque
aujourd’hui, il est tenu de leur procurer un logement et une pension
décents. Quant aux hommes, toutes les raisons sont bonnes pour ne pas
se marier, et celle-ci en fait partie : "Pourquoi je vais laisser à ma femme
une maison que j’ai bâtie à la sueur de mon front ?", se plaint Omar,
vendeur, 32 ans, marié. Et à croire les interrogés, depuis l’adoption du
nouveau code, les conséquences sont très claires : plus personne ne veut
se marier !

Une Révolution nommée «Femmes»


Au Maroc, l’égalité entre homme et femme relève
de l’évidence. Il n’y a pas un seul domaine qu’elle
n’ait investi, avec hargne et rage de convaincre et
… de vaincre.

Finis, les vieux stéréotypes sur


«l’égalité» entre homme et femme. Cultiver, aujourd’hui, des discours
clichétiques sur une discrimination supposée entre les deux sexes revient
à dire que l’on n’a rien compris à l’évolution de la condition féminine —du
moins durant les premiers huit ans du règne du Roi Mohammed VI. Au-
delà des discours, si l’on ose écrire «victimologiques—, que certains
continuent d’adopter, — par démagogie ou chantage à l’Etat—,
l’expérience a démontré que l’égalité souhaitée est non seulement une
réalité, mais un acquis lointain. Aujourd’hui, on peut affirmer, de ce côté
de la planète Femme, et sans risque d’exagération, que la Femme a
même surpassé sa condition première pour s’installer dans une logique,
celle-là bien plus ambitieuse, de leadership.
Il n’y a pas un seul domaine où elle n’ait brillé, conjuguant à ses atouts
naturels de tendresse, de finesse, et de féminité, une formidable rage de
convaincre et … de vaincre. Disons-le haut et fort: la Femme a réussi une
formidable révolution. Celle des mentalités, d’abord. Qui peut, aujourd’hui,
à moins d’être frappé de cécité, prétendre que la femme n’a pas les
mêmes aptitudes que l’homme ? On la trouve, non sans admiration, au
cockpit d’un avion, à la tribune des magistrats, en conseil de
gouvernement, sur le tarmac des athlètes, dans les salles d’opérations
chirurgicales, à la tête d’entreprises, dans le feu de l’action associative,
dans les bureaux politiques, aux commandes des établissements
d’enseignement, au volant des transports en commun, au beau milieu
d’ONG internationales, parmi les gouverneurs, sur les vastes chantiers de
l’avenir … Qui a dit que le leadership se conjuguait seulement au masculin
? Le grand bond vers … l’avenir a bel et bien eu lieu. A la faveur d’un
Maroc qui bouge, change, avance, pour rejoindre les autres. On ne parle,
évidemment, pas du Maroc d’hier, qui marchait unijambiste, parce qu’il
n’a pas évalué la femme à sa juste valeur, ou sous-estimé la femme, par
ignorance, ou par machisme. Ce n’est qu’un bien vieux souvenir. Mais ce
grand bond aurait-il pu se réaliser sans être accompagné, soutenu et
encouragé par une volonté politique? La réponse, vous l’avez sans doute
devinée. D’autant plus que chacun de nous est témoin des grands signaux
forts envoyés par la plus haute autorité du pays, le Roi Mohammed VI, qui
est le vrai artisan de cette remarquable Révolution. Depuis son accession
au Trône, le Souverain a multiplié les gestes. L’image du Roi convolant en
justes noces avec la Princesse Lalla Salma a fait le tour du monde. Cette
image, qui a marqué un tournant dans l’histoire de la monarchie, restera,
peut-être inoubliable. Elle annonce le début d’un nouveau destin pour la
condition féminine, déjà balisé par des actes généreux et autrement
audacieux.
Pour s’en rendre compte, il suffit simplement de se référer à la réforme du
Code de la famille, la loi sur la nationalité, qui ont valu au Royaume de
trôner à la tête du monde arabe et musulman en terme d’émancipation
féminine. La Femme a prouvé qu’elle était à la hauteur de ce challenge,
qui a balayé d’un revers de main tous les clichés et donné tort à tous ceux
qui, hier, avaient douté de la capacité de la Femme à s’affirmer en tant
qu’être humain à part entière. La Femme a su prendre son destin en main,
faisant preuve d’un courage qui force, sinon l’admiration, du moins le
respect. Ceux qui tenaient des discours alarmistes sur le danger que
pouvait générer le travail de la Femme sur l’avenir de la famille,
notamment celui des enfants, ont eu tort. Le temps s’est chargé de le
montrer, le prouver, à la faveur d’un Royaume qui avance, d’un pas décidé
et ferme, vers la modernité, la démocratie et le progrès. Autant de belles
valeurs qui n’auraient eu aucun sens, sans l’implication de la Femme, sa
responsabilisation, et son épanouissement à tous les niveaux et à tous les
étages de la société. On peut désormais dire, sans sourciller, que
l’association de la Femme dans l’édification du Maroc d’aujourd’hui nous a
permis d’obtenir une société équilibrée.

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