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L'EVEIL MUSICAL
Florence PIGNET
Bruno PANCEK
Novembre 2017
Présentation du projet
J'ai donc fait une petite expérience : pendant leur cours individuel, huit de
mes élèves durent improviser (entièrement librement) sur La Danse de
Chagall. D'abord je leur disais qu'ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient
pour « mettre du son » sur le tableau, pour traduire en musique une
couleur, un personnage, une situation du tableau qui leur plaisait. Ensuite,
je leur demandais ce qui les avait inspiré sur cette première improvisation
puis après leur avoir montré plusieurs modes de jeux (qu'ils ne
connaissaient pas pour la plupart, n'étant utilisés qu'en musique
contemporaine) je les faisais improviser une seconde fois dans laquelle ils
étaient libre d'utiliser ou non les nouveaux modes de jeux. Une fois cette
deuxième improvisation terminée, je leur expliquais le but de l'expérience.
Les huit élèves n'ont pas été choisis, ils représentent la quasi-totalité de ma
classe à l'Académie Intermusicale de Paris du 15ème arrondissement. Les
âges allant de 7 ans à 15 ans et les niveaux de la première année à la
cinquième année de guitare classique. C'était très intéressant de pouvoir
faire cette petite expérience à des élèves d'âges, de niveaux et de caractères
très différents.
La Danse, Marc Chagall (1950)
Compte-rendu et observations
-les éléments les plus inspirant du tableau furent l'animal jouant du violon,
la femme bleue l'oiseau et le poisson.
Parmi les autres, j'ai senti en majorité les élèves les moins avancés (qui
sont en seconde année de guitare) plus libres par rapport à l'instrument.
Moins ils en savent, plus ils veulent en savoir: ces élèves s'amusent à
trouver des bruits, des sons, des modes de jeux diffèrent que ceux appris en
cours de guitare. Évidemment ils connaissent déjà quelques notes mais
c'est récent pour eux, ce qui fait qu'ils ne sont pas encore prisonniers de la
note et les pousse à jouer avec les bruits ( percussions sur l'instrument,
grincements de corde, jeux de timbre sur cordes à vide, harmoniques,
distorsion de corde, etc.). Chez les élèves de 3 à 5 ans de guitare aller vers
le bruit est moins instinctif.
Le but de cette expérience n'était pas de les voir improviser avec des
bruits, non, ils étaient libres et j'ai eu de superbes improvisations avec des
notes uniquement. Cependant ce que je remarque à travers les niveaux c'est
que plus on avance dans l'enseignement traditionnel de la guitare plus
l'élève se limite au « bien jouer » c'est à dire à la technique de jeu utilisée
pour les répertoires classique et romantique. De nombreuses facettes de
l'instrument ne sont ainsi pas explorées et je trouve ça regrettable.