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Histoire du libéralisme économique et de ses critiques

2. Smith. La main invisible,

de la Théorie des Sentiments Moraux à la Richesse des Nations

I. La théorie des sentiments moraux

1. La formation des sentiments moraux

La sympathie.

Le spectateur impartial.

Le désir de richesse par désir d’être approuvé. L’admiration envers les riches.

2. La parabole du fils de l’homme pauvre

« Toute sa vie durant, il poursuit l’idée d’un repos factice et élégant qu’il ne connaîtra peut-
être jamais, à laquelle il sacrifie une quiétude réelle toujours à sa portée, et qui, si jamais il
l’atteint à la toute fin de sa vie, ne lui paraîtra en rien préférable à l’humble tranquillité et
au contentement qu’il a abandonnés ».

3. Morale

i) Le désir de richesse est vain pour l’individu mais bénéfique pour l’espèce. « Il est
heureux que la nature nous abuse ainsi » car cette illusion est le motif qui
entretient le mouvement général de l’activité.

ii) Le riche entretient les pauvres. « C’est de son luxe et de son caprice que tous
obtiennent leur part des nécessités de la vie, qu’ils auraient en vain attendue de
son humanité ou de sa justice ».

iii) L’inégalité n’est pas mauvaise. « Ils sont conduits par une main invisible à
accomplit presque la même distribution des nécessités de la vie que celle qui
aurait eu lieu si la terre avait été divisée en portions égales entre tous ses
habitants ; et ainsi, sans le vouloir, ils servent les intérêts de la société et donnent
des moyens à la multiplication de l’espèce. Quand la providence partagea la terre
entre un petit nombre de grands seigneurs, elle n’oublia ni n’abandonna ceux qui
semblaient avoir été négligés dans la répartition. Eux aussi jouissent de leur part
de tout ce que la terre produit. Et pour ce qui fait le réel bonheur de la vie humaine,
ils ne sont en rien inférieures à ceux qui pourraient sembler leur être si
supérieures. Quant au bien-être du corps et à la paix de l’esprit, tous les rangs
différents de la société sont presque au même niveau, et le mendiant qui se chauffe
au soleil sur le bord de la route possède la sécurité pour laquelle les rois se
battent ».

4. Conclusion

- Main invisible : le bien public est atteint involontairement et inconsciemment.

- Contre la justification des inégalités, Rousseau :

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« Il y a, disent (…) nos sages, même dose de bonheur et de peine dans tous les états.
Maxime aussi funeste qu'insoutenable : car, si tous sont également heureux, qu'ai-je
besoin de m'incommoder pour personne ? Que chacun reste comme il est : que
l'esclave soit maltraité, que l'infirme souffre, que le gueux périsse ; il n'y a rien à
gagner pour eux à changer d'état. Ils font l'énumération des peines du riche, et
montrent l'inanité de ses vains plaisirs : quel grossier sophisme! les peines du riche ne
lui viennent point de son état, mais de lui seul, qui en abuse. Fût-il plus malheureux
que le pauvre même, il n'est point à plaindre, parce que ses maux sont tous son
ouvrage, et qu'il ne tient qu'à lui d'être heureux. Mais la peine du misérable lui vient
des choses, de la rigueur du sort qui s'appesantit sur lui. Il n'y a point d'habitude qui
lui puisse ôter le sentiment physique de la fatigue, de l'épuisement, de la faim : le bon
esprit ni la sagesse ne servent de rien pour l'exempter des maux de son état » (Emile,
livre IV).

II. La Richesse des Nations

1. Introduction

- Objectifs de l’économie politique : « L'Économie politique (…)se propose deux objets


distincts : le premier, de procurer au peuple un revenu ou une subsistance abondante
(…) le second, de fournir à l'État (…) un revenu suffisant pour le service public; elle se
propose d'enrichir à la fois le peuple et le souverain. »

- Inégalités et richesse : « Chez les nations sauvages qui vivent de la chasse et de la


pêche, tout individu en état de travailler est plus ou moins occupé à un travail utile, et
tâche de pourvoir, du mieux qu'il peut, à ses besoins et à ceux des individus de sa
famille ou de sa tribu qui sont trop jeunes, trop vieux ou trop infirmes pour aller à la
chasse ou à la pêche. Ces nations sont cependant dans un état de pauvreté suffisant
pour les réduire souvent (…) tantôt de détruire elles-mêmes leurs enfants, leurs
vieillards et leurs malades, tantôt de les abandonner aux horreurs de la faim ou à la
dent des bêtes féroces. Au contraire, chez les nations civilisées et en progrès, quoiqu'il
y ait un grand nombre de gens tout à fait oisifs et beaucoup d'entre eux qui
consomment un produit de travail décuple et souvent centuple de ce que consomme la
plus grande partie des travailleurs, cependant la somme du produit du travail de la
société est si grande, que tout le monde y est souvent pourvu avec abondance, et que
l'ouvrier, même de la classe la plus basse et la plus pauvre, s'il est sobre et laborieux,
peut jouir, en choses propres aux besoins et aux aisances de la vie, d'une part bien plus
grande que celle qu'aucun sauvage pourrait jamais se procurer ».

2. L’échange marchand

« L'homme a presque continuellement besoin du secours de ses semblables, et c'est en vain


qu'il l'attendrait de leur seule bienveillance. Il sera bien plus sûr de réussir, s'il s'adresse à
leur intérêt personnel et s'il leur persuade que leur propre avantage leur commande de faire
ce qu'il souhaite d'eux. C'est ce que fait celui qui propose à un autre un marché quelconque;
le sens de sa proposition est ceci : Donnez-moi ce dont j'ai besoin, et vous aurez de moi ce
dont vous avez besoin vous-mêmes (…).Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du
marchand de bière et du boulanger, que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu'ils

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apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme;
et ce n'est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c'est toujours de leur avantage ».

3. La concurrence

« (…) puisque chaque individu tâche, le plus qu'il peut, 1° d'employer son capital à faire valoir
l'industrie nationale, et - 2° de diriger cette industrie de manière à lui faire produire la plus
grande valeur possible, chaque individu travaille nécessairement à rendre aussi grand que
possible le revenu annuel de la société. A la vérité, son intention, en général, n'est pas en cela de
servir l'intérêt public, et il ne sait même pas jusqu'à quel point il peut être utile à la société. En
préférant le succès de l'industrie nationale à celui de l'industrie étrangère, il ne pense qu'à se
donner personnellement une plus grande sûreté; et en dirigeant cette industrie de manière à ce
que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu'à son propre gain; en cela, comme
dans beaucoup d'autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre
nullement dans ses intentions; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société,
que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt
personnel, il travaille souvent d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société, que
s'il avait réellement pour but d'y travailler. je n'ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs
entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait beaucoup de bonnes choses.
Il est vrai que cette belle passion n'est pas très commune parmi les marchands, et qu'il ne
faudrait pas de longs discours pour les en guérir ».

- L’intérêt particulier comme maximisation du profit. Le riche est devenu le capitaliste.

- L’intérêt général comme maximisation du revenu annuel de la nation, égal à la valeur


totale de la production.

- Les conditions de la main invisible : la concurrence. Méfiance envers l’Etat manipulé


par les capitalistes et le système mercantiliste.

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