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Les activistes d’ANV-COP21 sont intervenus mardi 5 avril pour bloquer à Pau une
conférence de l’industrie pétrolière et gazière o shore. Plusieurs centaines de militants
non-violents ont forcé les barrages policiers et occupé les abords du centre des congrès de
Pau.
L’action avait commencé mardi 5 avril, à 9 h, alors que les rues étaient encore calmes aux
abords du palais Beaumont. Et pour cause, un impressionnant dispositif de sécurité avait
été mis en place. Patrouille de police, camions de gendarmes mobiles à proximité et
interdiction de circuler en voiture. Des barrières empêchent même d’accéder à la petite
esplanade située devant le palais.
Puis d’un coup, aux cris de « état d’urgence climatique », un cortège d’une trentaine de
personnes apparaît au bout d’une rue, face à l’entrée du palais. Il avance, d’un pas décidé,
et semble vouloir tout emporter sur son passage. Portant des chasubles jaunes,
rembourrées de paille ou de protections en mousse, les activistes s’ouvrent un passage
au milieu des congressistes et du service de sécurité censé filtrer les entrées. Les
gendarmes mobiles n’ont pas le temps de s’interposer assez vigoureusement et reculent.
Les activistes parviennent jusqu’aux portes automatiques du centre de congrès, qui se
ferment devant eux.
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Enchaînés à la rampe
« C’est une action non-violente », annonce le mégaphone. « Nous sommes là car nous
prenons les engagements pris à la COP21 au sérieux. Ce sont les personnes qui sont à
l’intérieur du bâtiment qui enfreignent ces engagements. Nous sommes là pour les
empêcher de détruire la planète, le climat et des centaines de millions de vies. » Si une
centaine de congressistes arrivés plus tôt ont déjà pu entrer, les retardataires sont
bloqués, faute de porte d’entrée libre, pendant environ 45 minutes. Finalement, un autre
accès leur sera ouvert et tout le monde pourra entrer.
Une heure après le début de la mobilisation, une seconde vague, composée d’une
centaine d’activistes, apparaît à l’arrière du palais Beaumont. En ligne, liés par les bras, les
militants avancent eux aussi d’un pas décidé et rejoignent l’avant du palais en soulevant
des barrières de sécurité puis en défiant un cordon de gendarmes mobiles. Les militants
s’aspergent de peinture en avançant, à quoi les gendarmes répondent par des tirs de gaz
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Au même moment, trois activistes qui avaient réussi à passer les contrôles et à
s’introduire dans la salle de conférence montent sur scène et prennent la parole, après
s’être menottés aux tables pour ralentir leur évacuation. « On a expliqué devant tout le
monde pourquoi on était là » raconte Guillaume Durin, l’un des infiltrés du jour, par ailleurs
porte-parole d’Alternatiba. « Il y a peut-être 3 ou 4 personnes qui nous ont applaudis, un
seul nous a sifflé, et les autres nous regardaient, on voyait bien que ça les emmerdait. Mais
c’est essentiel qu’on les mette en lumière. »
Loin de Paris, dans le fief historique de Total (et avant lui Elf), les têtes pensantes de
l’industrie pétrolière et gazière offshore pensaient pouvoir se réunir en toute tranquillité,
comme cela avait déjà été le cas à plusieurs reprises. Les manifestants n’ont pas
empêché la conférence de débuter, mais ils l’ont largement perturbée. En milieu de
journée, un rassemblement public annoncé à l’avance a réuni plusieurs centaines de
personnes devant le palais Beaumont. « C’est une mobilisation historique, affirme Nicolas
Haeringer, de 350.org. Aujourd’hui, nous commençons à faire ce que nous avions dit à
Paris : tracer des lignes rouges pour le climat. »
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« Au départ, on et
pensait que ce serait des gauchistes services adaptés
écervelés. OK
La question, pour nous qui sommes dans
des situations confortables, c’est comment prendre des risques. Et là, on voit que cela peut
avoir une vraie ampleur », expliquent Marcel et Christian, militants locaux.
L’après-midi s’est déroulée plus calmement, les militants essayant de gêner les allées et
venues des participants et chantant des slogans. « On a vraiment réussi à perturber cette
première journée », selon Sylvine Bouffaron, d’ANV-COP21. Mobilisation réussie car
médiatisée, alors que ce genre d’évènements se déroulent habituellement dans l’ombre.
« Être là et exposer que ce sont des criminels, c’est déjà une première victoire »,
expliquaient de nombreux activistes.
« On sent qu’il y a une coordination entre nos militants, personne n’est là par hasard »,
explique encore Sylvine Bouffaron. En effet, depuis samedi, le « Camp sirène » établi au
Village Emmaüs de Lescar a permis de mettre en place des formation à la non-violence.
« Ceux qui sont en première ligne suivent beaucoup de formation afin d’être préparés à ces
situations, et cela fait la différence, raconte Emma Biermann, activiste et membre de
350.org. On a toujours peur quand on fait des actions, mais être ensemble permet d’y aller
quand même. C’est aussi important de prendre soin de nous et du mouvement, en parlant
beaucoup de notre vécu. »
« Je fais mon travail, j’ai besoin de vivre », s’exclamait l’un d’eux à la sortie. D’autres
expliquaient être là pour concevoir des manières plus propres d’exploiter les énergies
fossiles, et ne comprenaient pas pourquoi ils étaient ciblés par les manifestants. En fin de
journée, deux congressistes courageux prenaient le temps de discuter avec les
manifestants. « On a besoin du savoir-faire de ces ingénieurs pour mener la transition ! »
expliquait Adam, militant venu d’Angleterre.
Les activistes ont quitté le palais des congrès dans le calme vers 18 h 30. Avant d’y
revenir probablement mercredi. Un concert est prévu à 17 h 30 au même endroit, avec
notamment HK.