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Le Kéfir Et La Kéfirothérapie (... ) Carrion H bpt6k6137992s PDF
Le Kéfir Et La Kéfirothérapie (... ) Carrion H bpt6k6137992s PDF
Kéfirothérapie
PAR MJI.
L. HALLION
ANCIEN INTERNE EN MÉDECINE DES HOPITAUX
CHEF DU LABORATOIRE DE PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE
AU COLLÈGE DE FRANCE
ET
CARRIÔN
CHEF DE LABORATOIRE A L'HOPITAL SAINT-ANTOINE
PARIS
GEORGES CARRÉ ET C. NÂUD, ÉDITEURS
3, RUE RACINE. 3
1901
LE KÉFIR
ET LÀ KÉFIROTHÉRAPIE
LA FERMENTATION KÉFIRIQUE
La préparation du kéfir.
HAYEM. — «
•1. Leçons de thérapeutique. Les médica-
tions », 4e série.
LEJCEFIR 43
type stomacal d'un malade, d'abord avant la cure
kéfirique, puis plus tard, immédiatement après
cette cure, ou mieux encore quelques jours après.
Dans ces conditions, du moins chez les hypo-
peptiques, on note que la chlorurie s'est accrue,
ainsi que la formation d'acide chlorhydrique
libre ; on note aussi une production plus normale
des composés chloro-organiques, c'est-à-dire que
ceux-ci augmentent ou diminuent suivant que
leur abondance était préalablement diminuée ou
augmentée par le fait de l'état morbide. De
plus, quand il existe une fermentation acide
anormale, la kéfirothérapie la fait disparaître ; elle
substitue quelquefois à la réaction acétique une
certaine réaction lactique, mais, comme valeur
d'acidité, celle-ci est moindre que celle-là.
Action sur la nutrition générale. — Tous les
auteurs qui se sont occupés du kéfir s'accordent à
le considérer comme un aliment des plus nourris-
sants. Pour réparer les forces de l'organisme débi-
lité, pourremédier àl'amaigrissement,iln'estpeut-
être pas de procédé plus sûr que la kéfirothérapie.
Et pourtant le kéfir ne renferme d'autres subs-
tances que les éléments constituants du lait, mo-
difiés d'une certaine manière. Comment se peut-il
qu'on obtienne avec le kéfir des effets nutritifs
supérieurs à ceux que fournissait le lait employé
aux mêmes doses ?
44 HALLION ET CARRION
Quand on envisage la valeur alimentaire d'une
substance, il ne faut pas considérer seulement le
coefficient dynamogénique théorique des corps
qui la constituent, il faut encore tenir compte
de la facilité avec laquelle l'organisme assimile
ces corps et utilise l'énergie latente qu'ils recè-
lent. Or l'assimilation du kéfir est, nous l'avons
vu, plus facile que celle du lait. En ajoutant du
lait à un régime déjà substantiel, on imposerait
au tube digestif un surmenage auquel souvent il
se refuse ou dont il pâtit; le kéfir, qui est du lait
digéré, apporte à l'organisme le même supplé-
ment d'alimentation en lui épargnant une bonne
partie de la besogne digestive.
On ne s'est pas contenté d'établir, par l'obser-
vation simple, la valeur nutritive du kéfir. Plu-
sieurs auteurs ont étudié, par l'analyse métho-
dique des urines, les transformations qu'il subit
dans le cours des échanges organiques.
Action sur la sécrétion urinaire. — Biel avait
exécuté, en 1874, un travail intéressant sur les
échanges organiques pendant la cure de kou-
mis. Or le kéfir présente avec le koumis les
plus grandes ressemblances, à cela près que le
koumis procède du lait de jument, tandis que le
kéfir procède du lait de vache, et que la valeur
nutritive du koumis est notablement inférieure à
celle du kéfir. Les effets du kéfir doivent donc
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être semblables, au degré près, à ceux du koumis,
et c'est en effet ce que l'expérience démontre.
Georgewski 1 évalue le poids global des maté-
riaux solides que contient l'urine des vingt-quatre
heures. Suivant que le malade ne prend pas de
kéfir.ou qu'il en prend, les chiffres moyens obte-
nus passent, dans un cas de cirrhose du foie,
de 13 à 1-8 grammes, et, dans 4 cas de tuberculose,
respectivement de 82 à 94 ; de 49 à 55 ; de '39
à 66 ; de 35 à 40. D'après ces recherches, sous
l'inffuence du kéfir, tous les matériaux solides-
augmentent, et spécialement l'urée ; il y a donc
suractivité des échanges.
Les expériences d'Alexeyeff2 ont porté sur des
sujets sains; elles ont fourni les mêmes résultats:
le poids du corps augmentait.
Je citerai enfin les recherches d'Olschanétzky 3,
faites chez, le professeur 0. Wyss (de Zurich).
Cet auteur analyse, jour par jour, l'urine d'un
sujet soumis à la cure de kéfir; il apprécie les va-
riations de l'acidité; il dose le chlore, l'acide sul-
furique, l'urée et l'acide urique, calcule, enfin, les
quantités de ces divers éléments excrétées chaque
jour et en dresse les courbes.
LA PRATIQUE DE LA KEFIROTHERAPIE
PHTISIE PULMONAIRE.
— A l'étranger, notam-
ment-en Russie, ce n'est pas dans les dyspepsies
diverses, mais dans la phtisie pulmonaire, que la
kéfirothérapie trouve sa plus large application.
Tous les auteurs s'accordent à louer cette médi-
cation; quelques-uns même considèrent les résul-
tats obtenus comme trop importants pour résul-
ter en pareil cas d'une suralimentation pure et
simple, et ils n'hésitent pas à voir dans le kéfir
un véritable spécifique de la tuberculose. Cette
conception n'a rien d'absurde en soi, mais elle
demeure hypothétique, et les bénéfices de la kéfi-
rothérapie peuvent s'accommoder d'une interpré-
tation ptus banale.
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Habituellement on a recours, en pareil cas, au
régime kéfîrique mixte, que nous avons indiqué
tout à l'heure : en dehors du kéfir lui-même, dont
la dose atteint 2 litres, et autant que possible les
dépasse, l'alimentation sera aussi substantielle
que faire se peut; le kéfir permet précisément
d'augmenter la quantité d'aliments, sans trop sur-
mener les fonctions digestives.
Un des résultats les plus importants au point
de vue pratique, c'est la suppression fréquente
des vomissements, si communs et si désastreux
chez les pthisiques. De même aussi la diarrhée
s'amende, à moins qu'il n'existe une tuberculose
intestinale avancée.
Par contre, d'après divers auteurs, les hémopty-
sies, tout au moins les hémoptysies abondantes
contre-indiqueraient la kéfirothérapie. Si l'usage
du kéfir aggrave réellement, comme ces auteurs
le veulent, les hémorragies pulmonaires préexis-
tantes, c'est peut-être par le relèvement de la
pression sanguine que ce phénomène s'explique-
rait.
MALADIES DU REIN.
— Toutes les fois que le
lait est indiqué, on peut, sans inconvénient, lui
substituer le kéfir, en totalité ou partiellement.
On sait que le régime lacté, surtout quand il est
exclusif, provoque tôt ou tard un dégoût qui
devient parfois insurmontable : on évite souvent
cet écueil si l'on a recours au régime lacto-kéfi-
rïque indiqué plus haut!
C'est bien à tort que l'on redouterait, en faisant
ingérer ainsi de l'acide lactique, de rendre l'urine
plus acide et plus irritante pour le rein. Nous
avons vu, en effet, que l'analyse de l'urine pen-
dant la cure kéfîrique atteste précisément le con-
traire; c'est un acide qu'on absorbe, c'est de
l'alcalinité urinaire qu'on obtient.
Krakauer (de Vienne) a particulièrement vanté
l'emploi du kéfir dans fe mal de Bright '.
Contre-indications du kéfir.