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Paroles de nature

Communiqué de presse – 14 sept. 2004

SARAYAKU
Communauté kichwa province de Pastaza- Forêt
amazonienne équatorienne

La communauté de Sarayaku : le projet d’un peuple

Déclaration du peuple de Sarayaku


« Sarayaku est victime des abus et des injustices de la voracité du monde économique, des projets
pétroliers qui nous menacent sérieusement. Cela a entraîné une situation chaotique, qui a provoqué
des confrontations et des divisions entre communautés, des déséquilibres psychologiques, des
maladies physiques, mentales et spirituelles. C’est une raison urgente de défendre et protéger
Sarayaku, son territoire, sa culture, son écosystème et sa vie. «

- En 1992, après une longue marche de plus de 500 kms jusqu’à Quito, nous avons obtenu les titres
de propriété collective de 254 000 hectares de territoires ancestraux, avec une population de
plus de 1200 personnes.
- Les Kichwa Canello, soumis et évangélisés par les conquistadors et les jésuites, sont de filiation
Zapara et Mainas de la grande forêt Amazonienne.
- Nous habitons sur les berges du fleuve Bobonaza, dans la province de Pastaza, en Amazonie
Equatorienne.
- Jusqu’à aujourd’hui, nous dépendons entièrement pour nos ressources, de la forêt tropicale. Nous
vivons de la chasse, de la pêche, de l’agriculture, des cueillettes, de petits élevages et de travaux
collectifs (Minga)

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- Nous pratiquons et utilisons toujours les plantes médicinales, ornementales, alimentaires,
rituelles, vénéneuses et le bois pour construire les maisons, les pirogues, les objets utilitaires et
les outils.
- A Sarayaku, vivent les yachaks (chamanes), détenteurs de la connaissance ancestrale. Il sont nos
guérisseurs, nos guides spirituels, les gardiens de notre environnement.
- La forêt primaire de Sarayaku, riche en plantes médicinales, est encore intacte et sans pollution.
- Nous désirons, à travers la préservation et l’application des connaissances ancestrales :
• Protéger et conserver notre biodiversité,
• Promouvoir et valoriser les connaissances ancestrales et la pratique de notre médecine
spirituelle,
• Soigner les maladies avec nos plantes curatives et nos rituels,
• Préserver les connaissances médicinales des hommes et des femmes Yachaks, qui sont en
danger de disparaître, et les appliquer à nouveau, pour revaloriser notre vie actuelle,
• Pratiquer la médecine préventive,
• Enseigner et pratiquer l’initiation Yachay,
• Préserver les ressources naturelles,
• Défendre le territoire ancestral, la connaissance, l’identité, la vie, le patrimoine, la
biodiversité, la culture du peuple Kichwa de Sarayaku,
• Promouvoir le développement d’une économie alternative pour la pratique des technologies
Kichwa.
• Etablir un dialogue interculturel dans une même conscience planétaire de solidarité.

C’est pourquoi nous avons développé le projet Tayak, qui


comprend trois aspects :

- Sasi Wasi : lieu sacré pour le maintient des


pratiques médicinales religieuses, de connaissances
et de savoirs des Hommes Kichwa de la forêt.
- Tayak Wasi : centre d’enseignement et
d’apprentissage et de revalorisation des
connaissances ancestrales et d’éducation
interculturelle.
- Sacha Ruya : jardin botanique pédagogique.

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Projet frontière de vie : Pour marquer notre volonté déterminée d’empêcher la destruction de
notre forêt et de nos valeurs, nous désirons créer, à la limite de notre communauté, sur une
distance de 30 kms de long, une ligne-frontière symbolique et matérielle.
Cette ligne sera ouverte dans la forêt et entretenue. Tous les trois kms nous dégagerons une vaste
clairière et planterons des arbres porteurs de fleurs et de fruits, des arbres de vie, attirants les
animaux, et seront riches en biodiversité.
En quelques années ces clairières deviendront des tâches de couleurs, visibles depuis le ciel.
Nous voulons ainsi marquer notre volonté :
- d’empêcher la transformation de notre territoire ancestral en un vaste champs pétrolier,
porteur de mort, de pollution, de destruction.
- de préserver la vie, la biodiversité, l’histoire, le patrimoine culturel Kichwa.
- d’agir ensemble, avec la communauté internationale, pour maintenir l’équilibre planétaire, en
protégeant les forêts tropicales, poumons du monde.
Nous créerons ainsi , entre nous, un réseau d'échange et d’information, de dialogue et de vigilance.

L’association Paroles de Nature apporte sont


soutien à la communauté de Sarayaku et les fonds
recueillis lors de la conférence seront transmis à la
communauté de Sarayaku, laquelle a déjà pris la
décision de les affecter au projet de développement
Tayak.

Toute personne désireuse d’être tenue informée


du développement de ce projet, peut nous envoyer ses
coordonnées à l’adresse mail :
sarayaku@parolesdenature.org

La menace des compagnies pétrolières sur la forêt


amazonienne, ses ressources, ses lieux sacrés, son peuple

L’industrie pétrolière en Equateur

1. Les Oléoducs : le SOTE et l’OCP

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- Depuis 1972, le Système Oléoduc Transéquatorien (SOTE) fonctionne : il achemine sur 503 km du pétrole
brut léger à haute valeur commerciale, sa production est de 340 000 barils par jour.
- En 1984, ouverture de l’économie au capital étranger
- A partir de 1986-1987, les compagnies prospectent en Amazonie sur des zones de 200 000 hectares
vendues par l’État. Des découvertes de pétrole brut lourd y sont faites. Il faut alors un second oléoduc
pour ce pétrole brut, appelé OCP.
- Le 19 juillet 2000, l’OCP est déclaré projet prioritaire et politique de l’État. Les entreprises privées sont
invitées à participer au projet. L’oléoduc est mis en service en juin 2003. Il est long de 500 km. OCP
Ecuador S.A. estime que son flux sera de 850 000 barils/jour. La capacité de production du pays doublerait
donc. Au bout de vingt ans de fonctionnement, l’oléoduc deviendrait propriété de l’État. Pour l’instant,
l’exploitation revient au consortium qui l’a construit.

Pollution et violation des droits : L’ONG Accion Ecologica a relevé de nombreux cas de pollution lié au
SOTE, de contamination de l’air, de la terre, des ruisseaux, et la déforestation. Certaines populations sont
touchées par de graves maladies, des cancers notamment. Des fuites sur les tubes de l’oléoduc existent et
détruisent des écosystèmes uniques.
De nombreux dégâts ont été constatés par Recoka sur les oléoduc secondaire, avec photos à l’appui : rejet des
déchets toxiques dans la nature sans contrôle (piscines à l’air libre, déversements dans les rivières…).
Avec comme conséquences :
- pollution des rivières
- atteinte à la santé des populations (exploitant ces rivières)
- non respect des zones de sécurité (tuyaux traversant les villages)

Plusieures campagnes actives ont été menée contre l’OCP, accusé de violer sur de nombreux points de la
Constitution : pas de consultation des populations concernées, pas d’étude préalable à la signature du contrat
concernant l’impact sur le milieu ambiant, etc. Colère et fortes mobilisations se succèdent au niveau local,
national et international. Sans succés jusqu’à présent.

2. Les compagnies pétrolières

 Exploitation des oléoducs

En 1973, suite à la mise en marche du SOTE, un contrat est passé avec Texaco : 80 % des bénéfices vont à
l’État (par le biais de l’entreprise publique appelée plus tard PetroEcuador), les 20 % restants à la compagnie
(par l’intermédiaire de la Corporacion Estatal Petrolera, la CEPE).
En 2000, lorsque naît le projet de l’OCP, les entreprises privées sont invitées à participer. Un consortium de
compagnies se créé, l’OCP Limited et signe avec l’État le contrat de construction de l’oléoduc le 15 février 2001.
Pour l’instant, l’exploitation revient au consortium qui l’a construit.

Parmi les 20 principales entreprises exploitant l’OCP, 13 sont des organismes publics et seules 7 sont privées.
 Aranco) Arabia Saudí / Public /Production(miles b/d): 7.915
 National Iranian Oil Co. (NIOC), Irán / Public / Production(miles b/d): 3.660
 Petróleos Mexicanos (PEMEX), México / Public /Production (miles b/d): 3.460
 Petróleos de Venezuela (PDVSA) , Venezuela / Public /Production (miles b/d): 3.252
 Irak National Oil Co. (INOC) , Irak / Public / Production (miles b/d): 2.573
 Exxon Mobil , EUA / Privé / Production (miles b/d): 2.501
 Royal Dutch / Shell , Reino U./ Holanda / Privé / Production (miles b/d): 2.279
 PetroChina ,R. P. China / Public / Production (miles b/d): 2.096
 Nigerian National Petroleum Corp, Nigeria / Public / Production (miles b/d): 2.038
 Chevron Texaco , EUA / Privé / Production (miles b/d): 1.962
 Abu Dhabi National Oil Co. , Emiratos Arabes / Public / Production (miles b/d): 1.904
 (BP Amoco), Reino Unido / Privé / Production (miles b/d): 1.890

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 Kuwait Petroleum Co. (KPC) , Kuwait / Public / Production (miles b/d): 1.633
 OAO Lukoil, Rusia / Privé / Production (miles b/d): 1.553
 TotalFinaElf , Francia/ Bélgica / Privé / Production (miles b/d): 1.433
 Libian National Oil Corp. (Libia NOC), Libia / Public / Production (miles b/d): 1.416
 Petróleo Brasileiro (Petrobras), Brasil / Public / Production (miles b/d): 1.274
 Pertamina, Indonesia / Public / Production (miles b/d): 1.268
 OAO Yukos, Rusia / Privé / Production (miles b/d): 992
 Petroleum Development Oman, Omán / Public / Production (miles b/d): 841

 Exploitation des blocs

Les zones d’exploitation pétrolière ont été découpées en blocs. ( voir liste des blocs en annexe)

La concession de des blocs 7 et 21 appartient à un consortium


dont la compagnie pétrolière française PERENCO est
majoritaire.

La communauté Sarayaku est concernée par le bloc 23,


dont la concession appartient à un consortium dans lequel la
compagnie CGC (argentine) est majoritaire, mais dont fait
également partie Perenco.

On estime les réserves en pétrole de l’Équateur à


6,175 milliards de barils. La production de PetroEcuador a
atteint son maximum en 1994 avec 328 000 b/j. En 2002, sa
production était de 220 000 b/j. Durant cette même période,
les compagnies étrangères ont exploité 17 blocs des 18 de
l’Amazonie, leur production passait de 50 000 b/j à 160 000
b/j.

La société pétrolière – PERENCO

PERENCO est une compagnie pétrolière française dirigée par Hubert PERRODO. Cette entreprise est
spécialisée dans l’exploitation des champs pétroliers en fin de vie, dont le rendement baisse beaucoup. Elle
rachète ces champs aux grandes majors et utilise parfois des technologies assez pointues pour continuer à
exploiter le pétrole (dans la mer du Nord par exemple). Cette compagnie a des liens privilégiés avec Elf
(maintenant Total), et a connu un développement spectaculaire depuis 98 (doublement de la production).

Elle a des bureaux à Paris et à Londres et est active dans les pays suivants : les deux Congo, le Cameroun,
l’Erythrée, le Gabon, la Colombie, l’Equateur, le Guatemala, le Venezuela, la Turquie, le Royaume Uni, les USA. En
équateur, Perenco exploite les blocs 7 et 21, au sein de consortiums dans lesquels elle est majoritaire :

Bloc n°7 Bloc n°21


Perenco (français): 45% Perenco (français) : 45%
Burlington Resources (US) : 30% Burlington Resources (US) : 37.5%
OMV (autrichien) : 25% OMV (autrichien) : 17.5%

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Elle fait également partie de consortium exploitant d’autres blocs, consortiums dans lesquelles elle
serait alors minoritaire. C’est notamment le cas pour le bloc 23, situé sur le territoire Sarayacu.

Informations de l’INSEE sur Perenco SA :


n° SIREN 330 416 074
Date de création 01/07/1984
Raison sociale et Sigle PERENCO
Activité principale 111Z : Extraction d'hydrocarbures
Forme juridique 5599 : Autre SA à conseil d'administration
Nb établissements actifs 1
Effectifs cumulés 200 à 249 salariés
L'entreprise est connue au répertoire comme juridiquement active

La menace sur la vie des hommes et des lagunes


sacrées

José Gualinga est sous protection d’Amnesty international depuis février 2003. Ci-dessous bulletin
officiel publié par Amnesty. La protection à été renouvelée le 3 mars 2004 (bulletin AI Index
AMR28/007/2004

AI INDEX: AMR 28/005/2003 28 Février 2003

ÉQUATEUR
MENACES DE MORT
CRAINTES POUR LA SÉCURITÉ

José Gualinga (h), responsable indigène


Franco Viteri (h), responsable indigène
ainsi que les autres membres de la communauté indigène de Sarayacu (province de Pastaza)

ACTION URGENTE
DOCUMENT PUBLIC
AMR 28/005/200
ÉFAI – 030145
AU 59/03
Londres, le 28 février 2003
Amnesty International est préoccupée par la sécurité de Franco Viteri, José Gualinga ainsi que des autres membres
de la communauté indigène de Sarayacu, située dans la province équatorienne de Pastaza. Le 21 février 2003, une
station de radio locale a reçu un fax lui demandant de transmettre l'information selon laquelle Franco Viteri et José
Gualinga, deux responsables de la communauté de Sarayacu, avaient trouvé la mort dans un accident de voiture.
Selon certaines sources, ce message portait la signature d'autres membres de la communauté de Sarayacu. Or, le 23
février, des membres d'une délégation d'Amnesty International ont pu s'entretenir avec Franco Viteri et José
Gualinga. Selon ces deux hommes, ce message avait été envoyé dans le but de les intimider et d'instaurer un climat
de terreur au sein de la communauté. Franco Viteri et José Gualinga avaient déjà été la cible de menaces de mort
auparavant. Le 16 janvier, en effet, Franco Viteri avait été menacé par téléphone en ces termes : «On va te faire
sauter la tête». De son côté, José Gualinga a indiqué à la délégation qu'il avait également été menacé de mort alors
qu'il se trouvait dans la rue. Franco Viteri et José Gualinga ont manifesté une vive opposition à la Compañía General
de Combustibles (CGC, Compagnie générale de combustibles), la compagnie pétrolière argentine qui s'est vu
attribuer une licence d'exploitation du pétrole dans la région. Ils craignent que les menaces dont ils ont été la cible ne
soient directement liées à cette prise de position. En novembre 2002, la communauté de Sarayacu s'est déclarée en
« état d'alerte » et a mobilisé ses membres pour empêcher la CGC d'entrer sur son territoire. Depuis lors, elle serait la

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cible d'une série de manœuvres d'intimidation et de diffamation. La communauté craint que la CGC ne se livre à ces
agissements pour contraindre ses membres à accepter que leurs terres soient utilisées pour l'exploitation du pétrole.
D'après certaines sources, la CGC a persuadé d'autres communautés des environs de lui céder une partie de leur
territoire en échange de compensations financières et d'autres avantages, tels que des emplois et des établissements
scolaires. La CGC a également tenté de convaincre des membres de la communauté de Sarayacu d'accepter un
accord de ce type. Or, selon la communauté, cette proposition a fait naître des divisions et conduit à des
affrontements en son sein, amenant même certains de ses membres à proférer des menaces de mort contre d'autres
habitants de Sarayacu. Par ailleurs, la CGC a pris des mesures de sécurité renforcées, multipliant le nombre de
vigiles armés présents dans la région. Selon les dirigeants communautaires qui se sont entretenus avec Amnesty
International, cette augmentation des effectifs des agents de sécurité a créé un climat de terreur au sein de la
communauté.

INFORMATIONS GÉNÉRALES

En 2000, la Compañía General de Combustibles (CGC, Compagnie générale de combustibles) est parvenue à des
accords avec certaines communautés de la région en échange de compensations financières. La communauté de
Sarayacu n'a accepté aucune offre financière, et soutient que l'exploitation pétrolière de ses terres nuirait à son
environnement et à son mode de vie, qu'elle se refuse à abandonner. Ses membres ont proposé, à titre d'alternative,
des formes de développement durable qui pourraient être mises en œuvre sur leur territoire sans porter atteinte à leur
culture. Selon les informations recueillies, en novembre 2002, le gouverneur de la province de Pastaza, la CGC, la
police ainsi que les organisations indigènes ont signé un accord aux termes duquel les territoires ancestraux de la
communauté de Sarayacu seraient préservés et la présence de membres du personnel de la CGC sur ces terres
serait considérée comme une violation. Ce texte disposait par ailleurs que les autorités équatoriennes étaient
responsables de sa mise en œuvre. Néanmoins, la communauté est préoccupée par le fait que les pouvoirs publics
ne veillent pas au respect de cet accord. Ses membres se sentent menacés et craignent que la CGC ne viole leur
territoire. Amnesty International estime qu'il est du devoir de l'État équatorien de garantir la sécurité de la
communauté de Sarayacu dans ce litige.

Déclaration de la court interaméricaine des droits de l’Homme en faveur de Saryacu en Juillet 2004.
( en annexe trduction en Anglais)

Corte Interamericana se pronuncia en favor de Sarayaku


(7 de julio 2004)

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El día de ayer, 6 de julio de 2004, la Corte Interamericana de Derechos Humanos, reunida en San José-Costa
Rica, dictó Medidas Provisionales a favor del Pueblo Kichwa de Sarayaku. En mayo de 2003, la Comisión
Interamericana de Derechos Humanos, con sede en Washington D.C., dictó medidas cautelares, disponiendo
que el Estado Ecuatoriano garantice la integridad personal de los miembros de la comunidad de Sarayaku y su
especial relación con su territorio. A pesar de ello, en los últimos meses los dirigentes de Sarayaku así como sus
abogados y colaboradores han sufrido una serie de agresiones y amenazas. Más aún, las autoridades
ecuatorianas han amenazado pública y reiteradamente con militarizar el territorio de Sarayaku para permitir la
entrada de la empresa CGC.

Esos hechos han llevado a que esta vez sea la Corte Interamericana, instancia de Justicia a nivel continental, la
que requiera al Estado Ecuatoriano que garantice la vida e integridad personal de los integrantes del Pueblo de
Sarayaku y de sus defensores, así como el derecho de los miembros de Sarayaku a la libre circulación.
Recordemos que grupos adictos a las petroleras impiden, desde mediados del 2003, el tránsito desde y hacia el
territorio de Sarayaku por la única vía fluvial, el río Bobonaza, que lo comunica con la capital provincial.

Las Medidas de la Corte coinciden con declaraciones del Ministro de Energía del Ecuador, aparecidas en el
diario Hoy el día de hoy, en las que anuncia la “apertura total” del Sur Oriente amazónico del país a la industria
petrolera, califica a las organizaciones que se oponen como “indeseables” y señala que espera llegar a acuerdos
con Sarayaku “antes de aplicar la fuerza”. Por otra parte, el ministro reconoció que las comunidades indígenas
han tenido más estrategia que el Estado, referiendose al "sistema de comunicación internacional" que ellas han
establecido.

El Centro de Derechos Económicos y Sociales CDES, organización de Derechos Humanos que patrocina
legalmente a Sarayaku ante el Sistema Interamericano, señala que las Medidas Provisionales a favor de
Sarayaku, son una nueva victoria judicial en la lucha por que la vigencia real de los Derechos Humanos en el
Ecuador, fortalecen el Estado de Derecho y constituye un importante precedente legal a nivel mundial en favor
del acceso a la justicia internacional por parte de los Pueblos Indígenas.

La zone des lagunes sacrées “Rutunu” et le bloc 23

Texte du 30 de Octubre 2003


de Anders Sirén
scientifique du Dept. of Rural Development Studies en suéde.

Ce texte en espagnol fait état des caractéristique et de la richesse écologique unique de cette
zone de lagune aujourd’hui menacée par la pénétration des companies pétroliéres dans le bloc 23.

En la provincia de Pastaza, en la Amazonía Ecuatoriana, se encuentra una zona extraordinaria de


lagunas de características únicas. Ahora están en peligro de irreparables daños ecológicos, ya que la parte
central de la zona se encuentra dentro de la concesión petrolera "Bloque 23", operada por la Compañia
General de Combustibles (CGC) . El Estudio de Impacto Ambiental del bloque 23 reconoce el carácter único
de la zona, pero el equipo no procedió a realizar estudios detallados, sino se limitó a observacion visual por
medio de un sobrevuelo. La zona de lagunas se extiende casi desde el Río Villano en el noreste hasta el Río
Pastaza en el suroeste, y casi desde Canelos en el noroeste hasta Montalvo en el sudeste. Sin embargo, la
mayor concentración de lagunas se encuentra alrededor de la confluencia del Río Rutunu con el Río
Bobonaza, y por lo tanto a continuación lo llamamos la zona "Rutunu".

Mientras el tipo mas común de lagunas en la Amazonía son las que se forman en los planicies aluviales por
medio de las fuerzas de erosión y sedimentación de los ríos, las lagunas en esta zona son bien distintas. Se
encuentran en tierras de altura, lejos de los ríos grandes, en valles estrechos entre colinas empinadas.
Aunque se conoce la existencia de lagunas en tierras de altura en algunas otras partes de la Amazonía, es un
fenómeno bien raro. La gran cantidad de lagunas de características poco comunes hace que la zona "Rutunu"
es única, y debe tener alta prioridad para la conservación.

No se ha realizado investigaciones científicas en la zona, así que poco se sabe sobre su ecología y origen. A
diferencia del agua túrbida de los meandros abandonados, comunes en las planicies de los grandes ríos en la
región, casi todas estas lagunas tienen agua transparente, de un color algo negro como de humus. Las lagunas

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son habitat para, entre otras especies, lagartos (Cayman crocodilus), y el "pashin" (Hoplias malabaricus), y
en sus orillas prospera el Hoacín (Opisthocomus hoazin). Grandes partes de la zona están lejos de
asentamientos humanos, por lo tanto la presión de caza es baja, y especies que en otras areas han sido
diezmados por cacería excesiva todavía mantienen poblaciones fuertes aquí, mas prominentemente el mono
chorongo (Lagothrix lagotricha). Tambien viven en la zona el jaguar (Panthera onca), la águila arpía (Harpia
harpyja), y el mono saki ecuatoriano (Pithecia aequatorialis), una especie conocida de muy pocas localidades.

Aunque no se sabe exactamente, lo mas probable parece ser que las lagunas se han formado por medio de
derrumbes que han represado a los riachuelos que atraviesan el área. Se sabe que por lo menos una laguna se
formó así hace un par de décadas. Desde entonces, el tamaño de esta laguna ha disminuido
considerablemente. Entonces, la existencia de este gran número de lagunas sugiere que es una zona
geológicamente activa, donde durante mucho tiempo ha habido frequentes derrumbes. Ello, por su parte,
podría significar un riesgo elevado por rupturas de oleoductos en caso de que se prosiga a explotar petróleo
en la zona. Obviamente, si derrames de petróleo u otra contaminación industrial llegaría a estos cuerpos de
agua estancada, los daños ecológicos podrían persistir por décadas.

Se hizo una evaluación preliminar del número total de lagunas a través de inspección de mapas topográficas
de escala 1:50 000 y interpretación visual de una imagen de satélite Landsat ETM+, adquirida en el año 2001
(bandas espectrales 3, 4, y 5). Cuerpos de agua transparente aparecen de color negro en la imagen, mientras
cuerpos de agua túrbida aparecen azules. Las lagunas grandes son bien visibles en la imagen, y constan en los
mapas, pero parece que también hay lagunas pequeñas que no constan en los mapas. Para distinguir entre
pequeñas lagunas y areas en sombra, se analizó la topografía usando los mapas. Sin embargo, no fue posible
distinguir a ciencia cierta entre lagunas pequeñas y pantanos. Incluir fotografías aereas en el análisis
hubiera mejorado la precisión, pero no lo teníamos a nuestra disposición.

La evaluación preliminar llegó a sugerir la existencia de 84 lagunas y 49 lugares adicionales que posiblemente
también son lagunas. Recomendamos que se use la presente evaluación como base para un inventario de
campo para comprobar la existencia de cada laguna preliminarmente indicada en el mapa anexado. De igual
forma, urgentemente se debe realizar un estudio de la biodiversidad, geografía y ecología de la zona, para
determinar su prioridad para la conservación, tanto como su sensibilidad a trastornos medioambientales.

CONTACT PRESSE

Paroles de Nature, association loi 1901 collecte des fonds pour préserver le
patrimoine naturel et culturel des indiens d’Amazonie. Elle organise aussi des
actions de sensibilisation en France : outils pédagogiques pour les enfants,
conférences, expositions...

Corinne Arnould 06.17.81.37.81 ou parolesdenature@wanadoo.fr


Pour en savoir plus sur Sarayacu : http://www.sarayacu.com

Conférence en présence de José Gualinga

Lundi 27 septembre 2004 à 19h30


Théatre du Gymnase Marie Bell
38, bd bonne nouvelle
75010 Paris

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Annexes

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Blocs et Entreprise Origines Etat actuel Peuples Aires protégés touchées
emplacements affectés
Bloc 27 City Investing (Alberta Energy) Perforation Quichuas del río Zona de amortiguamiento de
Sucumbíos Canada San Miguel y la Reserva Cuyabeno
Putumayo.
Colonos
Bloc Tarapoa City Investing (Alberta Energy) Production, Siona Reserva Cuyabeno, Patrimonio
Sucumbíos Canada Ampliación del Quichua Forestal
campo Shuara
Colonos
Bloc 11 Lumbaqui Oil Ltda Ecuador Perforation Cofán
Sucumbíos Quichua
Colonos
Bloc 15 Sucumbíos Occidental USA Production, Quichua Reserva Biológica
Orellana Perforation Secoya Limoncocha, Zona de
Siona amortiguamiento de la
Colonos Reserva Cuyabeno
Bloc 16 Repsol - YPF España - Production Huaorani Parque Yasuní
Orellana Argentina
Bloc 7 Kerr McGEE USA Production Quichua
Orellana (aujourd’hui Colonos
Perenco)
Bloc 21 Kerr McGEE USA Perforation Quichua
Orellana (aujourd’hui Colonos
Napo Perenco)
Bloc 18 Cayman Ecuador Production Quichua Parque Nacional Sumaco
Napo Colonos
Bloc 19 Vintage USA Abandonné Quichua Parque Nacional Sumaco
Orellana Colonos
Napo
Bloc 14 Vintage USA Production Huaorani Parque Nacional Yasuní
Orellana Quichua
Colonos
Bloc 17 Vintage USA Huaorani Parque Nacional Yasuní
Pastaza Tagaeri
Bloc 31 Pérez Companc Argentina Perforation Huaorani Parque Nacional Yasuní
Orellana
Bloc 10 Agip Italia Production Quichua
Pastaza Colonos
Bloc 23 CGC Argentina Résistance Quichua
Pastaza Achuar
Shuar
Bloc 24 Burlington Canadá Résistance Achuar
Pastaza Shuar
Bloc 28 Résistance Quichua Parque Nacional Llanganates
Pastaza Corruption Colonos

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Bulletin du WRM

Equateur: les Sarayacu demandent de l'aide contre les opérations de ChevronTexaco


janvier-février 2003

Imaginez un déversement de pétrole deux fois plus pour empêcher les travailleurs de la compagnie
grand que le désastre de l'Exxon Valdez: c'est pétrolière de franchir leurs frontières.
justement ce qui est arrivé dans la région
amazonienne de l'Equateur entre 1971 et 1991. "Nous n'avons fait que défendre notre territoire
Pendant cette période, Texaco a systématiquement contre l'agression des compagnies pétrolières
déversé ses déchets toxiques dans les fleuves, les CGC/ChevronTexaco en application de nos droits
rivières forestières et les zones humides. Le résultat coutumiers, de la Constitution de la République de
en a été la perte de 10 millions de kilomètres carrés l'Equateur et des Conventions internationales. La
de forêt tropicale . compagnie pétrolière prétend nous montrer comme
des terroristes pour détourner l'attention des abus
Les peuples indigènes de la région continuent à qu'elle commet contre nos droits", déclare Hilda
subir les effets d'une crise sanitaire explosive, Santi, vice-présidente des Sarayacu.
où le taux d'incidence du cancer est 30 fois plus
élevé que celui des régions de l'Equateur qui ne En novembre, une délégation indigène de 600
produisent pas de pétrole. Entre 1999 et 2001, la membres a déposé une plainte auprès du
teneur en pétrole des fleuves dont les habitants Protecteur du Citoyen ("Defensoría del Pueblo").
dépendent pour leurs besoins quotidiens a été 200 Ils ont obtenu une injonction temporaire qui interdit
à 300 fois plus forte que la limite établie pour la à la compagnie l'accès au territoire Sarayacu
consommation humaine . jusqu'à ce que le président de l'Equateur
récemment élu apporte une solution au conflit. Mais
Texaco a fusionné pour devenir la colossale cette protection légale a tout de suite été violée par
ChevronTexaco, et continue toujours à CGC/ChevronTexaco, qui continue ses essais
s'enfoncer dans la forêt tropicale équatorienne séismiques et embauche maintenant des gardes de
pour y poursuivre son activité pétrolière. sécurité armés pour entrer dans le territoire
Pleinement consciente de l'histoire de dévastation Sarayacu et pour intimider la population. Celle-ci a
de cette compagnie, la communauté Kichwa organisé des "campements pour la paix et la
Sarayacu défend ses frontières. Les Sarayacu, au vie", où vont rester les Sarayacu et des témoins
nombre de 2000 environ, habitent au sud-ouest de non violents pour éviter de nouvelles invasions de la
l'Amazonie équatorienne, en aval de la route compagnie.
dévastatrice de ChevronTexaco. "Nous avons
encore nos fleuves, notre forêt, notre biodiversité et L'appui supposé d'autres communautés du Block 23
nos ressources naturelles libres de contamination, aux activités pétrolières n'impressionne pas les
et nous prenons soin de notre territoire", dit une Sarayacu. "Ils ont réussi à soudoyer les leaders de
déclaration de la communauté Sarayacu. certaines communautés. Il y a en ce moment des
personnes qui parlent à la fois au nom des
"Les Sarayacu ont des droits sur ces terres, et la communautés et au nom de la compagnie. Nous
compagnie ne peut pas les ignorer". Cependant, la regrettons cette situation, mais nous n'intervenons
compagnie les ignore pour pouvoir continuer ses pas dans les affaires internes des autres
prospections dans le Block 23, qui comprend le communautés. Les prospections séismiques dans
territoire complet des Sarayacu. En association leurs territoires sont finies, et nous n'avons pas
avec la compagnie pétrolière argentine CGC, bougé le petit doigt pour y faire obstacle. Nous
ChevronTexaco a entrepris l'automne dernier des défendons ce qui nous appartient".
essais séismiques dans les terres des Sarayacu, en
faisant détoner, jour et nuit, des charges explosives.
Les vieillards, les hommes, les femmes et les
enfants Sarayacu ont formé une barrière humaine

Association Paroles de Nature – Aidons les peuples de la forêt à préserver leur patrimoine naturel et
culturel www.parolesdenature.org Tel : 06 17 81 37 81
Inter-American Court makes pronouncement in favor of
Sarayaku
(July 7, 2004)
Yesterday, on July 6th, 2004, the Inter-American Court of Human Rights, gathered in San José, Costa Rica,
decreed Provisional Measures in favor of the Kichwa people of Sarayaku. In May 2003, the Inter-American
Comission of Human Rights, with headquarters in Washington D.C., decreed cautionary measures, ordering
the Ecuadorian State to guarantee the personal integrity of the members of the Sarayaku community, as
well as their special relation with their territory. In spite of this, the leaders of Sarayaku, as well as the
lawyers of the community and other collaborators, have suffered a series of aggressions and threats over
the last few months. In addition, the Ecuadorian authorities have repeatedly publicly threatened to militarize
the Sarayaku territory in order to allow the entry of the oil company CGC.

These events have led to that it now is the Inter-American Court, authority of justice at continental level, that
orders the Ecuadorian State to guarantee the life and personal integrity of the members of the Sarayaku
community and their defenders, as well as the right of free movement of the members of Sarayaku. We
remind that groups addicted to the oil companies ever since mid-2003 are impeding the traffic to and from
the Sarayaku territory on the only existing waterway, the Bobonaza River, which connects the community
with the provincial Capital.

The measures of the Court coincide with the declarations of Eduardo López, the Ecuadorian Minister of
Energy, that appeared in the daily newspaper Hoy today, where he announces a "total opening" of the
Southern Ecuadorian Amazon for the oil industry, qualifies as "undesirable" the organizations that oppose
this, and indicates that he wishes to reach agreements with Sarayaku "before employing force". For another
part, the minister recognized that the indigenous communities have had better strategies than the
government, making reference to the "system for international communication" that these have established.

The Centro de Derechos Económicos y Sociales CDES, Human Rights organization that legally patronizes
Sarayaku before the Inter-American System, indicated that the Provisional Measures in favor of Sarayaku
constitute a new judicial victory in the struggle to make effective the Human Rights in Ecuador, strengthen
the Constitutional State, and constitute an important legal precedent at global level in favor of the access to
the international justice on part of indigenous peoples.

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