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de Menasce Jean-Pierre. La conquête de l'iranisme et la récupération des mages hellénisés. In: École pratique des hautes
études, Section des sciences religieuses. Annuaire 1956-1957. 1955. pp. 3-12;
doi : 10.3406/ephe.1955.17889
http://www.persee.fr/doc/ephe_0000-0002_1955_num_68_64_17889
« Et moi, Karter, dès lors, pour les dieux, les princes, et pour
mon âme, j'ai connu grand labeur et ... (1); j'ai fait prospérer
nombre de feux et de mages dans le pays d'Iran; et moi aussi, dans les
pays de l'Aniran, les feux et les mages qui- étaient dans les pays de
l'Aniran, là où parvinrent chevaux et hommes du 'Roi des Rois — la
ville d'Antioche, et le pays de Syrie, et, ce qui est au-delà du* pays
de Syrie, la ville de Tarse et le pays de Cilicie, et ce qui est au-delà
du pays de Cilicie, la ville de Césarée et le pays de Cappadoce, et
au-delà de la Cappadoce, vers le, pays de Galatie et le pays
d'Arménie, l'Ibérie, l'Albanie et le Balasakan, jusqu'à la porte d'Albanie (2)
— Shahpuhr, Roi des Rois, par ses chevaux et ses hommes, fit
pillage, incendie et dévastation, là même, moi, sur l'ordre du Roi
des Rois, j'organisai les mages et les feux qui étaient dans ces. pays;
j'interdis de faire pillage et ... (3), et le butin qui avait été fait, je le
fis restituer à ces pays. La Dën Mazdësn et les mages qui étaient
bons, je leur donnai rang et autorité dans le pays. Quant aux hommes
hérétiques ou dégénérés qui dans le corps des mages, en fait de
Dên Mazdësn et de culte des dieux, menaient une vie inconvenante,
je leur fis subir châtiment et réprimande. Ils s'amendèrent et je fis
chartes et patentes pour nombre de feux et de mages. Grâce à
l'appui des dieux et du Roi des Rois, je fondai en Iransahr nombre de
feux . Varharan, et je fis nombre de mariages consanguins; nombre
d'hommes qui ne professaient pas (la foi) la professèrent, et nombre
de ceux qui tenaient la doctrine des démons, grâce à mon action,
abandonnèrent la doctrine des démons et adoptèrent la doctrine
des dieux... » (4).
Ainsi s'exprime dans. sa grande inscription de la Kaaba de Zar-
tust à Naqs-i-Rustam, Karter le ministre des cultes de Shahpuhr Ier,
(1) Le Karter dont le nom apparaît sur une intaille du Metropolitan Muséum of
Arts (et qui a sans doute appartenu jadis au Cabinet du grand-duo de Toscane)
n'est probahlement pas Terpat de Shahpuhr. Cf. Mordtmann, ZDMG, XVIII
(1864), p. 37.
(2) L'accusation que Karter porte contre les mages d'adorer les démons a peut-
être un fondement ailleurs que dans la rhétorique de l'invective : qu'on songe au
Deus Arimanius de certaines inscriptions mithriaques.
(3) Voir les témoignages réunis dans mon article Autour d'un texte syriaque
inédit svr la religion des Mages, dans B.S.O.S., IX (1938),~p. 587-602, et
l'allusion de Vasubandhu'dans son Abidharma Kosa, ch. IV, 68 d, 3 (trad.' La' Vallée-
Poussin, III, p. 147).
7'
(1) Cf. Ayâtkâr i Zarêrân, «Le Mémorial de Zarer», édité et traduit par
M. Pagliaro et étudié par M; Benveniste.
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(1) Voir aussi JJ. Modi, The Mobadân Mobed Ornid bin Ashavast, referred
to by Hamzâ Ispahâni. Who ivas he? dans Studia Indo-Iranica, Ehrengabe fur
Wilhelm Geiger, Leipzig, 1931, p. 274-288. C'est bien ''ymyt — émet qu'il faut lire
la graphie pehlevie et non omet; une intaille sassanide appartenant à un particulier,
que nous avons eu l'occasion de voir chez un antiquaire à Londres en janvier 1952,
portait en caractères non cursifs parfaitement en clair le nom d'un b'pydZY'ymyt'n =
Bâfïd i Emètân.
(2) B.S.O.S., XI (1943), p. 1-2. Le même savant avait, quelques années
auparavant (B.S.O.S., VI, 1936, p. 945), corrigé le mot qu'il lit à présent Xazar en Heftal
« Hephtalite » ; mais une transcription pazand du même texte rend plus probable
sa nouvelle lecture.
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Jean P. de Menasce.