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Pour de plus amples explications, le lecteur se reportera aux références [1] [4].
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1.2 Étalon. Matériau de référence Valeur conventionnellement vraie (d’une grandeur) (conven-
tional true value [of a quantity ])
Valeur attribuée à une grandeur particulière et reconnue, par-
Étalon ([measurement ] standard, etalon ) fois par convention, comme la représentant avec une incerti-
Mesure matérialisée, appareil de mesure, matériau de réfé- tude appropriée pour un usage donné.
rence ou système de mesure destiné à définir, réaliser, conserver Exemples :
ou reproduire une unité ou une ou plusieurs valeurs d’une gran- a) en un lieu donné, la valeur attribuée à la grandeur réalisée
deur pour servir de référence. par un étalon de référence peut être prise comme étant une
valeur conventionnellement vraie ;
b) valeur recommandée par CODATA (1986) pour la constante
Matériau de référence (reference material ) d’Avogadro : NA = 6,022 136 7 × 1023 mol–1.
Matériau ou substance dont une (ou plusieurs) valeur(s) de Notes :
la (des) propriété(s) est (sont) suffisamment homogène(s) et bien 1. La valeur conventionnellement vraie est quelquefois appe-
définie(s) pour permettre de l’utiliser pour l’étalonnage d’un lée valeur assignée, meilleure estimation de la valeur, valeur
appareil, l’évaluation d’une méthode de mesure ou l’attribution convenue ou valeur de référence.
de valeurs aux matériaux. 2. On utilise souvent un grand nombre de résultats de mesure
d’une grandeur pour établir une valeur conventionnellement
vraie.
Historiquement, le concept d’étalon a plutôt été appliqué aux gran-
deurs physiques (fondées sur un système de grandeurs de base et
de relations physiques) alors que le terme matériau de référence a 1.5 Erreur d’échantillonnage
plutôt été employé pour des grandeurs définies de manière conven-
tionnelle. Même si des différences subsistent encore dans l’utilisa-
tion de ces deux termes, ils recouvrent en réalité le même concept. Les valeurs des grandeurs à mesurer en analyse chimique
concernent des quantités de matière plus ou moins grandes. Par
exemple, pour une solution contenue dans une cuve, on peut s’inté-
1.3 Traçabilité resser à la concentration moyenne d’un élément (rapport de la masse
de l’élément contenue dans la cuve au volume total de la solution)
ou à la concentration au fond de la cuve, concentration moyenne
dans la solution située au-dessous d’un niveau donné.
Traçabilité (tracability ) La concentration moyenne est mesurée par celle de l’élément
Propriété du résultat d’un mesurage ou d’un étalon tel qu’il considéré dans un échantillon soumis à l’analyse. L’égalité entre les
puisse être relié à des références déterminées, généralement deux concentrations (à mesurer et mesurée) caractérise la repré-
des étalons nationaux ou internationaux, par l’intermédiaire sentativité de l’échantillon et l’écart entre ces deux valeurs est
d’une chaîne mininterrompue de comparaisons ayant toutes l’erreur d’échantillonnage (sampling error ).
des incertitudes déterminées.
Notes :
1. Ce concept est souvent exprimé par l’adjectif traçable.
2. La chaîne ininterrompue de comparaisons est appelée
chaîne de raccordement aux étalons ou chaîne d’étalonnage.
2. Erreurs de mesure.
3. La manière dont s’effectue la liaison aux étalons est appe-
lée raccordement aux étalons.
Incertitudes de mesure
2.1 Définitions générales. Exactitude
1.4 Valeur vraie
Résultat d’un mesurage (result of a measurement )
Valeur attribuée à un mesurande, obtenue par mesurage.
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2.4 Reproductibilité. Erreurs aléatoires — erreur systématique : composante de l’erreur de mesure qui,
lors de plusieurs mesurages du même mesurande, reste constante
et systématiques ou varie d’une façon prévisible.
Les définitions données par le VIM (édition 1993) s’appliqueraient
2.4.1 Reproductibilité alors à l’« erreur de répétabilité » et à l’« erreur systématique totale
dans les conditions de répétabilité ».
Reproductibilité (des résultats de mesurage) (reproducibility On peut noter, par ailleurs, que ces définitions impliquent l’adop-
[of results of measurements ]) tion d’un modèle probabiliste qui sera développé au paragraphe 3.
Étroitesse de l’accord entre les résultats des mesurages du
même mesurande, mesurages effectués en faisant varier les
conditions de mesure. 2.4.3 Identification des erreurs systématiques
Notes :
1 Pour qu’une expression de la reproductibilité soit valable, Une erreur systématique peut avoir une valeur connue, liée, par
il est nécessaire de spécifier les conditions que l’on fait varier. exemple, à l’emploi d’une formule approximative. Dans ce cas, il
2 Les conditions que l’on fait varier peuvent comprendre : serait possible de la calculer, mais l’erreur est considérée comme
• principe de mesure, trop faible pour qu’il soit nécessaire de la corriger.
• méthode de mesure, Souvent l’origine de l’erreur systématique est connue mais non
• observateur, la valeur de cette erreur. Par exemple, cette erreur est due à l’impré-
• instrument de mesure, cision des constantes utilisées dans les calculs (en particulier acti-
• lieu, vités spécifiques dans les mesures de radioactivité). Un cas très
• conditions d’utilisation, fréquent est celui où l’erreur systématique est due aux étalonnages :
• temps. la mesure de grandeurs de référence a permis de calculer des cor-
3 La reproductibilité peut s’exprimer quantitativement à l’aide rections ou d’établir des courbes d’étalonnage de façon à corriger
des caractéristiques de dispersion des résultats. les erreurs systématiques liées aux conditions opératoires. Mais
4 Les résultats considérés ici sont habituellement les résultats l’incertitude sur les valeurs des grandeurs de référence et les erreurs
corrigés. des mesurages faits sur ces grandeurs entraînent une erreur rési-
duelle sur les résultats corrigés. Cette erreur a un caractère systé-
matique lorsque le même terme correctif ou la même courbe
2.4.2 Erreurs aléatoires et erreurs systématiques d’étalonnage sont utilisés pour calculer plusieurs résultats.
Enfin, il peut toujours exister des erreurs systématiques d’origines
Le VIM donne les définitions suivantes. mal définies, liées, par exemple, aux conditions d’environnement ou
aux déréglages des appareils. L’existence de telles erreurs pourra
être détectée par mesurage de grandeurs de référence ou par compa-
Erreur aléatoire (random error ) raison avec des méthodes de mesure différentes de celle qui est
Résultat de mesurage moins la moyenne d’un nombre infini utilisée.
de mesurages du même mesurande dans les conditions de répé-
tabilité.
2.5 Justesse d’un instrument de mesure
Erreur systématique (systematic error )
Moyenne qui résulterait d’un nombre infini de mesurages du Justesse (d’un instrument de mesure) (freedom from bias
même mesurande effectués dans les conditions de répétabilité, [of a measuring instrument ])
moins une valeur vraie du mesurande. Aptitude d’un instrument de mesure à donner des indications
exemptes d’erreur systématique.
Le classement des erreurs dans ces deux catégories n’est pas réa-
liste. En effet, l’erreur systématique définie par le VIM peut toujours
être décomposée en erreurs partielles liées à des facteurs de fluc- Erreur de justesse (d’un instrument de mesure) (bias error
tuation différents : variation des conditions d’environnement, mala- [of a measuring instrument ])
dresse de l’opérateur, imperfection des appareils de mesure, etc. Erreur systématique d’indication d’un instrument de mesure.
Lorsqu’une de ces composantes varie de façon imprévisible, elle
peut être appelée erreur aléatoire. Le caractère aléatoire d’une erreur
partielle dépend donc des conditions de répétition, les facteurs de
fluctuation pouvant être bloqués ou varier au hasard.
Le Guide pour l’expression de l’incertitude de mesure [2] donne
3. Modèle statistique
le commentaire suivant sur les définitions du VIM : « l’erreur sur le
résultat peut souvent être considérée comme provenant d’un certain
de l’erreur de mesure
nombre d’effets systématiques et aléatoires qui contribuent aux
composantes individuelles de l’erreur ». Compte tenu de leur caractère aléatoire, les erreurs et les incer-
titudes de mesure ne peuvent être caractérisées qu’à travers une
Dans le cours du texte de ce guide, on trouve les termes de interprétation statistique.
« composantes de l’incertitude qui contribuent à la variabilité et
celles qui n’y contribuent pas » – puis, plus simplement, dans les
annexes pratiques, « les composantes d’incertitudes provenant
d’effets aléatoires ou systématiques ». 3.1 Loi de probabilité du résultat
Nous proposons, de notre côté, de conserver les anciennes
définitions du VIM (édition 1984) : Dans les conditions de répétabilité, on admettra que la valeur de
l’erreur de mesure obéit à une loi de probabilité bien définie. L’esti-
— erreur aléatoire : composante de l’erreur de mesure qui, lors mation des caractéristiques de cette loi permettra de calculer l’incer-
de plusieurs mesurages du même mesurande, varie de façon titude dans les conditions de répétabilité.
imprévisible ;
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Différents modèles de lois de probabilité peuvent être adoptés, 3.4 Écart-type de reproductibilité.
en particulier :
— une loi normale, si les causes de fluctuation sont nombreuses
Incertitude-type composée
et si leurs effets sont additifs et du même ordre de grandeur ;
Chaque erreur systématique partielle est considérée comme une
— une loi log-normale, si l’on peut admettre une loi normale
valeur particulière d’une variable aléatoire de loi de probabilité bien
pour les erreurs relatives ;
définie.
— une loi de Poisson, si la grandeur mesurée est un nombre d’évé-
nements (désintégration radioactive d’un atome, par exemple) et si Par exemple, si l’erreur systématique considérée est l’erreur rési-
la probabilité d’apparition d’un événement est faible ; duelle liée à l’étalonnage d’une balance (pesée d’une masse marquée
— une loi équiprobable (ou rectangulaire), si les erreurs sont mas- étalon et calcul de la correction à appliquer), l’imperfection de la
quées par la discontinuité des résultats liée aux échelles de lecture pesée de la masse étalon entraîne sur les résultats ultérieurs une
ou à un arrondissage ultérieur. erreur εbal qui varie après chaque opération d’étalonnage. On peut
donc définir sa loi de probabilité et, si l’étalonnage n’est pas refait
avant chaque pesée, on peut considérer que la valeur de εbal , bien
que constante, est une réalisation particulière de la variable aléatoire
3.2 Écart-type et incertitude-type définie par cette loi de probabilité. D’autre part, il faut considérer
de répétabilité une erreur supplémentaire ε’bal liée à l’incertitude sur la masse éta-
lon. Cette erreur varie d’une masse étalon à l’autre et la connaissance
La variance de la loi définie au paragraphe 3.1 est appelée variance des méthodes utilisées par le service d’étalonnage doit permettre
(variance ) de répétabilité et sa racine carrée, désignée par σ r , est de définir également la loi de probabilité de ε ’bal .
appelée écart-type (standard deviation ) de répétabilité. La variance de reproductibilité est alors définie comme la somme
L’écart-type de l’erreur de mesure est une grandeur de même des variances de toutes les erreurs, aléatoires et systématiques,
nature que le résultat et s’exprime avec les mêmes unités. Le affectant le résultat de mesure. Sa racine carrée, désignée par σ R
rapport de cet écart-type à la valeur moyenne du résultat est appelé est appelée écart-type de reproductibilité.
écart-type relatif ou coefficient de variation. Il est souvent exprimé On notera que cette définition est plus restrictive que celle donnée
en pour-cent. au paragraphe 2.4, les conditions de reproductibilité correspondant
Lorsqu’une grandeur est mesurée dans les conditions de répéta- ici à la variation de tous les facteurs d’erreurs (et non de certains
bilité, l’écart-type de l’erreur de mesure (égal à celui du résultat) d’entre eux).
peut varier avec la grandeur mesurée. L’écart-type de reproductibilité ainsi défini est toujours inconnu.
Pour pouvoir parler de la répétabilité d’une méthode de mesure, Son estimation peut être appelée incertitude-type composée et dési-
il faut donc déterminer les conditions que doivent remplir les gnée par u c . C’est la racine carrée de la somme des carrés de toutes
grandeurs à mesurer et le mode opératoire pour que l’écart-type les incertitudes-types correspondant aux erreurs partielles.
de répétabilité soit constant d’une grandeur à l’autre. Pour mieux caractériser la confiance que l’on peut accorder au
Exemple : en analyse chimique, ces conditions peuvent porter sur résultat, on cherchera à définir un intervalle dont l’étendue est un
la concentration de l’élément à doser, sur la composition globale du multiple de u c et qui a une probabilité raisonnable de contenir une
produit, sur l’intervalle de temps entre les mesures... valeur vraie du mesurande. Pour effectuer ce calcul, il est indis-
pensable de préciser les méthodes utilisées pour évaluer les compo-
L’écart-type de répétabilité est toujours inconnu. Il peut être santes de u c .
estimé, dans le domaine où il est constant, par exemple, en utilisant Nota : on parle souvent de reproductibilité d’une méthode de mesure. Dans ce cas, les
une ou plusieurs grandeurs témoins. Il n’est pas nécessaire que ces seuls facteurs invariables sont le principe et le mode opératoire de la méthode. Pour
étudier cette reproductibilité, il faudrait réaliser sur la même grandeur, par la méthode
grandeurs soient des grandeurs de référence, car il est inutile de étudiée, des mesurages individuels, chacun dans un laboratoire différent. Si tous les labo-
connaître leurs valeurs vraies. Il suffit d’appliquer un certain nombre ratoires avaient la même répétabilité, la variance de cette population de résultats serait
de fois à l’un ou à plusieurs de ces témoins le mode opératoire la somme de la variance de répétabilité et de la variance de la somme des autres erreurs
complet (y compris, en analyse chimique, les phases éventuelles de [ce dernier terme est appelé variance entre laboratoires (between-laboratories variance )].
mise en solution et de séparation). Pour pouvoir parler de la reproductibilité d’une méthode de mesure, il faut donc déter-
miner au préalable les conditions dans lesquelles la variance de répétabilité et la variance
Les calculs d’estimation sont détaillés dans la référence [3]. entre laboratoires restent toutes des constantes d’une grandeur mesurée à l’autre.
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risque α de fausse alarme ou risque de considérer comme différente Si les risques α et β sont choisis égaux à 2,5 %, le seuil de décision
de zéro la valeur d’une grandeur nulle. Lorsque la différence mesurée S est égal à 2,8 fois l’écart-type de répétabilité correspondant au
dépasse le seuil de décision, la grandeur est dite détectée. blanc. Si, de plus, l’écart-type de répétabilité varie peu autour de la
La limite de détection L est alors la valeur vraie de la grandeur limite de détection, celle-ci est égale au double de S, donc à 5,6 fois
mesurée qui a une probabilité donnée (1 – β ) d’être détectée. β est l’écart-type. Dans ce cas, l’intervalle [0, L ] coïncide, pour un résultat
le risque de non-détection d’une grandeur de valeur égale à L. égal à S, avec l’intervalle de confiance de la valeur vraie au niveau
de probabilité 95 %.
Références bibliographiques
[1] Vocabulaire international des termes fonda- [2] Guide pour l’expression de l’incertitude de [3] NEUILLY (M.). – Modélisation et calcul de
mentaux et généraux de métrologie. – Docu- mesure. – Document publié par l’ISO (1993), l’incertitude d’un résultat de mesure. P260,
ment publié par l’ISO (1993), commun à BIPM, commun à BIPM, CEI, FICC, ISO, OIML, UICPA, traité Analyse et Caractérisation, Techniques
CEI, FICC, ISO, OIML, UICPA, UIPPA, repris à UIPPA, repris à l’identique sous forme de de l’Ingénieur, janv. 1996.
l’identique sous forme de norme française norme française X 07-020. [4] COURTIER (J.-C.). – Vocabulaire de la mesure.
NF X 07-001. R113, traité Mesures et Contrôle, Techniques
de l’Ingénieur, oct. 1994.
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