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BILAN PRÉVISIONNEL PLURIANNUEL GAZ 2017

AVANT-PROPOS P. 4

CONTEXTE ET PRÉCISIONS MÉTHODOLOGIQUES P. 8


1. Contexte
2. Méthode

LE MARCHÉ RÉSIDENTIEL P. 13


1. Hypothèses
2. Décryptage et perspectives

LE MARCHÉ TERTIAIRE P. 18


1. Hypothèses
2. Décryptage et perspectives

LE MARCHÉ INDUSTRIEL P. 22


1. Hypothèses
2. Décryptage et perspectives

LA MOBILITÉ P. 27
1. Hypothèses
2. Décryptage et perspectives

LA PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ CENTRALISÉE


ET LA COGÉNÉRATION P. 33

LA PRODUCTION DE GAZ RENOUVELABLE P. 37


1. Filières
2. Décryptage et perspectives

VISION MULTI-SECTORIELLE FRANCE P. 42

GLOSSAIRE P. 45
page 3 | SOMMAIRE

PRÉSENTATION DES AUTEURS P. 46


AVANT-PROPOS
Conformément à l’article L.141-10 du code de l’énergie, les gestionnaires des ré-
seaux de transport et de distribution de gaz ont publié pour la première fois en 2016
et en commun un bilan prévisionnel pluriannuel de la demande et de la production
de gaz en France. Ce document constitue une mise à jour de cette première édition.
Il a été construit selon une démarche de concertation entre les gestionnaires de
réseaux de transport et de distribution qui ont coordonné leurs analyses tout en
prenant en considération les récentes évolutions du secteur de l’énergie.

À l’instar du bilan prévisionnel 2016, ce document présente trois scénarios : un


scénario de référence, qui est en ligne avec les objectifs de la programmation plu-
riannuelle de l’énergie, et deux scénarios encadrants.

Le gaz, énergie au service de la transition énergétique

Selon le scénario de référence, en 2035 le nombre de logements chauffés au gaz


devrait progresser d’environ 1,6 million et les surfaces tertiaires chauffées au gaz
pourraient croître de 92 millions de m2. Dans l’industrie et la production d’électricité,
la compétitivité économique et environnementale du gaz – sur les émissions de CO2
et de particules fines notamment – place le gaz en remplacement d'énergies plus
carbonées comme le fioul et le charbon. La consommation* totale de gaz pourrait
évoluer à la baisse entre 2016 et 2035 (de 413 TWh à 364 TWh dans le scénario de
référence). En effet, l’augmentation du nombre logements, de surfaces tertiaires
ou de sites industriels utilisant le gaz comme source d’énergie est compensée in-
tégralement par l’amélioration technologique des systèmes performants au gaz et
les rénovations des bâtiments avec en conséquence la baisse des consommations
unitaires qui en résulte.

Le gaz naturel, énergie fossile la moins émettrice de carbone, et partenaire des


énergies renouvelables, confirme ainsi sa capacité à jouer un rôle dans l’atteinte
des objectifs fixés par le législateur, notamment au regard des enjeux de qualité
de l’air et de décarbonation de l’économie.

Le gaz et les infrastructures gazières au service


page 5 | AVANT-PROPOS

d’une gestion décentralisée de l’énergie pour les territoires

Couvrant plus de 80 % de la population française, et d’ores et déjà dimensionné


pour répondre à un hiver rigoureux comme il peut s’en produire tous les 50 ans, la
capacité d’acheminement du réseau de gaz permet d’accueillir de nouveaux usages
comme la mobilité durable ou de nouvelles formes de production décentralisée
d’énergie qu’il s’agisse du biométhane avec le développement de sites d’injection
décentralisés ou des équipements performants de type cogénérations, micro-
cogénérations ou piles à combustibles. Au coeur des politiques énergétiques des
*
Hors production d'électricité centralisée et cogénération
territoires, ces solutions d’avenir, décentralisées, s’inscrivent dans une logique
d’économie circulaire et de complémentarité entre les réseaux de gaz et d’électri-
cité grâce à l’émergence des smart gas grids.

Mobilité au gaz : une vraie alternative d’avenir pour le mix énergétique


des transports

Le gaz naturel véhicule (GNV) se décompose en GNC (gaz naturel comprimé) ache-
miné via le réseau de gaz et en GNL (gaz naturel liquéfié). Avec environ 20 millions
de véhicules dans le monde, le GNV est le premier carburant alternatif aux carbu-
rants issus du pétrole. Cette dynamique est moins marquée en France avec plus
de 15 000 véhicules pour une consommation totale avoisinant 1 TWh alors même
que ce carburant répond entièrement aux objectifs environnementaux et sanitaires
actuels et futurs. Le facteur indispensable au développement de la filière GNV en
France est la fiscalité carburant. En effet, une assurance sur la compétitivité dans
la durée sur le prix à la pompe et en coût complet, notamment par rapport au diesel
et à l’essence, donnerait de la visibilité aux investisseurs dans les infrastructures
mais aussi aux utilisateurs. Dans le scénario de référence, la mise en place de la
valorisation incitative du gaz renouvelable en GNV, appelé BioGNV, en plus de la
fiscalité carburant, permettrait d’atteindre une consommation de 31 TWh pour la
mobilité au gaz à l’horizon 2035.

Le gaz renouvelable se développe de façon significative

Le code de l’énergie fixe un objectif de 10 % de gaz renouvelable dans la consom-


mation totale de gaz en France en 2030 avec un objectif inscrit dans la PPE de 8
TWh en 2023. Fin octobre 2017, 40 sites injectent du biométhane en France, dont
36 sur le réseau exploité par GRDF, 1 sur celui de GRTgaz, 1 sur celui de TIGF et 2
sur celui de Réseau GDS, pour un volume total injecté supérieur à 0,5 TWh. Si ce
démarrage est prometteur, un accompagnement adapté de la filière, notamment
en matière de fiscalité et de valorisation du gaz renouvelable en carburant, est in-
dispensable au développement de la filière et donc à l’atteinte des objectifs. Ainsi
dans le scénario haut, les mécanismes de soutien et les aides au financement des
projets permettraient d’injecter 90 TWh de gaz renouvelable en 2030.

Un scénario de référence en ligne avec les orientations


de la programmation pluriannuelle de l’énergie

En 2023, la consommation* de gaz en France aura baissé de 10 % par rapport à


celle de 2012 dans le scénario de référence de ce bilan prévisionnel. Cette réduction
est en phase avec les orientations et les objectifs fixés par la PPE de 2016.

*
Hors production d'électricité centralisée et cogénération
Les perspectives d’évolution de la demande de gaz en France mettent en évidence
le rôle majeur que peuvent jouer le gaz et les réseaux de distribution et de trans-
port dans la transition écologique. La compétitivité des systèmes performants
gaz dans les secteurs résidentiel, tertiaire et industriel, la production d’électricité
notamment en période de pointe hivernale, la production de gaz renouvelable et
la mobilité au gaz, sont autant de leviers qui permettront à la France de respecter
ses engagements sur le climat grâce à la complémentarité des réseaux d’énergie.
L'atteinte des différents scénarios dépendra en grande partie de l’accompagnement
et du soutien apportés par les pouvoirs publics au développement du biométhane
et de la mobilité au gaz.

page 7 | AVANT-PROPOS

Schéma des réseaux de transport


et de distribution de gaz
CONTEXTE ET
PRÉCISIONS
MÉTHODOLOGIQUES
_ 1. CONTEXTE
L'article L. 141-10 du code de l'énergie confie aux gestionnaires des réseaux
de transport et de distribution la responsabilité d'établir tous les deux ans un
bilan prévisionnel pluriannuel sur l’évolution de la demande de gaz en France.
Ce bilan constitue un document de référence en France sur l'évolution de la
consommation de gaz et de la production de gaz renouvelable à horizon 2035.

Bilan prévisionnel 2017 : une actualisation du bilan prévisionnel 2016

Ce document est une actualisation du bilan prévisionnel 2016. À ce titre, il n'a donc
pas fait l’objet d’une révision significative des principales hypothèses retenues pour
le bilan prévisionnel de 2016. En effet, conformément à la loi, les gestionnaires
de réseaux ont la responsabilité d’établir un bilan prévisionnel tous les deux ans.
Toutefois, au vu des évolutions du secteur de l’énergie, notamment au niveau de
la réglementation, le choix a été fait de réaliser une mise à jour de chaque édition
l’année suivant sa publication afin de rendre compte des évolutions sur la demande
de gaz en France.

Une collaboration de quatre acteurs gaziers pour élaborer


un document de référence en concertation

page 9 | CONTEXTE ET PRÉCISIONS MÉTHODOLOGIQUES


Les opérateurs d’infrastructures gazières, en l’occurrence GRDF, GRTgaz, TIGF, et
en coordination avec le SPEGNN, ont fait le choix de réaliser un bilan prévisionnel
en commun afin d’apporter une plus grande lisibilité à l’exercice.
Les publications relatives à cet exercice sont disponibles sur les sites Internet res-
pectifs de chacun des gestionnaires de réseaux de gaz (www.grdf.fr, www.grtgaz.
com, www.tigf.fr).

Note aux lecteurs

Le bilan prévisionnel 2017 est un exercice indicatif qui repose sur des hypothèses
d'évolution de la demande de gaz et de la production de gaz renouvelable qui ne
prétendent pas à l'exhaustivité en matière de scénarios. Il est précisé que la respon-
sabilité de GRDF, GRTgaz, TIGF et du SPEGNN ne peut être engagée pour les dom-
mages éventuels de toute nature qui résulteraient de l'utilisation, de l'exploitation ou
de la diffusion des données et informations contenues dans le présent document.

Par ailleurs, il est à porter à l’attention du lecteur que seuls les principaux résultats
et hypothèses de l’étude ont été retenus dans ce document qui se veut concis. Ainsi,
pour de plus amples informations, notamment sur les hypothèses structurantes,
le lecteur est invité à se référer au bilan prévisionnel 2016.
_ 2. MÉTHODE
›2.1. Projection à long terme : une modélisation élaborée
Comme dans le prévisionnel 2016, ce document présente également trois scé-
narios prospectifs contrastés intitulés : A, B et C. Ces derniers ont vocation à
être utilisés par les transporteurs de gaz naturel, notamment dans le cadre de
l'élaboration de leurs plans décennaux de développement publiés chaque année.
Par ailleurs, il est à noter que les trois scénarios retenus sont en cohérence avec
les lignes directrices du plan décennal de développement des réseaux élaborés
par l’ENTSOG.

L’approche de modélisation adoptée pour la construction des trois scénarios est


celle d’une modélisation bottom-up. Elle repose sur l'utilisation et l'exploitation de
données émanant de nombreux acteurs de l’énergie.

›2.2. La construction des scénarios


Construits pour être en phase avec la politique écologique et énergétique de la
France à différents horizons de temps, 2023 pour la PPE de 2016, 2030 et 2050
pour le code de l’énergie, les scénarios retenus intègrent en particulier les objec-
tifs de réduction de la consommation énergétique primaire des énergies fossiles,
d’amélioration de l’efficacité énergétique et d’augmentation de la part du gaz re-
nouvelable dans le mix gazier.

L’utilisation de déterminants principaux (démographie, croissance économique,


efficacité énergétique) et secondaires (rénovations du bâti, développement des
renouvelables, substitutions entre énergies) a permis de définir les trois scénarios
de l’exercice : une projection de référence (scénario A) encadrée par une projection
haute (scénario B) et une projection basse (scénario C).

Principaux inducteurs Scénario A Scénario B Scénario C


des scénarios

Démographie Évolution modérée du nombre de ménages

Croissance
Modérée Plus importante Plus faible
économique
Efficacité
Élevée Plus importante Plus faible
énergétique

Rénovations du bâti Élevées Plus importantes Moins importantes

Développement
Élevé Important Moins important
des renouvelables
Substitutions
Modérées Élevées Faibles
entre énergies
›2.3. État des lieux

La consommation de gaz, principalement localisée


dans le Nord, évolue à la baisse depuis 10 ans

Restée stable entre 2007 et 2011, la consommation de gaz en France s’inscrit à la


baisse à un rythme annuel moyen de 1,5 % depuis 2011. Ce recul s’explique d’une
part par un contexte économique terne sur la période, et d’autre part par les me-
sures de maitrise de la consommation d’énergie qui ont contribué à la baisse des
consommations unitaires. Cependant, en 2016, la consommation de gaz en France
s’établit à 487 TWh* à climat normal, soit une hausse de 5 % par rapport à 2015.
Cette hausse est tirée en partie par l’intensification de la demande de gaz, notam-
ment en période hivernale, pour la production d’électricité comparativement aux
années précédentes. La répartition régionale de la consommation de gaz en France
montre que les régions du Nord, et l’Ile-de-France, sont les plus consommatrices.
Si pour l’Ile-de-France l’explication se trouve dans la dynamique démographique
et économique de la région, pour les régions du Nord c’est plutôt l’effet conjugué
du taux élevé des bâtiments résidentiels et tertiaires chauffés au gaz et le climat
plus froid, synonyme de besoin thermique relativement élevé, qui traduit ce fait.

page 11 | CONTEXTE ET PRÉCISIONS MÉTHODOLOGIQUES


L’analyse sectorielle montre que le bâtiment (résidentiel-tertiaire) est le premier
poste de consommation avec près de la moitié de la consommation totale de gaz,
suivi de l’industrie avec un tiers de la consommation.

0,3 %

15,1 %
Répartition par secteur de la demande
de gaz en 2016
32,1 %
Résidentiel
487 TWh Tertiaire
Industrie
34,2 % Production électrique & cogénération
Mobilité
18,3 %

*
Y compris production d'électricité centralisée et cogénération
Hauts-de-
France
14 %
69 TWh
Normandie
9 %
44 TWh Île-de-France Grand-Est
16 % 15 %
Bretagne 80 TWh 74 TWh
3 %
16 TWh Pays-de-
la-Loire Centre-
5 % Val de Loire Bourgogne-
24 TWh 3 % Franche-Comté
16 TWh 4 %
21 TWh

Nouvelle-Aquitaine
6 % Auvergne-Rhône-Alpes
28 TWh 11 %
52 TWh

inf. à 15 TWh
15 à 30 TWh
31 à 45 TWh Provence-Alpes
Côte d'Azur
46 à 60 TWh Occitanie 9 %
plus de 60 TWh
4 % 43 TWh
20 TWh

Répartition régionale de la demande


de gaz 2016 corrigée du climat
Source : données GRTgaz/TIGF
LE MARCHÉ
RÉSIDENTIEL
_ 1. HYPOTHÈSES
›1.1. Démographie

Démographie› Population en hausse, taille des ménages en baisse

L’évolution de la démographie impacte directement la consommation du secteur


résidentiel. Le choix a été fait de conserver les mêmes hypothèses que dans le bi-
lan prévisionnel 2016. Les données se fondent sur les projections de l’INSEE. Deux
tendances sont à noter : la décroissance du nombre de personnes par ménage –
du fait de la décohabitation, de l’augmentation du nombre de familles monoparen-
tales et de la durée de vie – et la croissance de la population.

›1.2. Constructions neuves

Des objectifs ambitieux

L’augmentation de la population 36
combinée à la baisse du nombre de 34
32
personnes par ménage entraîne de
30
facto une augmentation du déficit 28
de logements, et donc une demande 26

de constructions neuves par an. Par 24


22
rapport au bilan prévisionnel 2016, le 20
nombre de logements neufs par an a
30

35
05

10

15

20

25

20

20
20

20

20

20

20

été légèrement revu à la hausse dans


les scénarios A et C, le scénario B res-
Évolution du nombre de résidences
tant identique. Cela est à mettre en principales - France métropolitaine
(en millions)
regard de la tendance à la hausse des
scénario A scénario B
constructions neuves observée sur
scénario C historique
les trois dernières années, le scénario
B restant un objectif plus ambitieux.
D’ici 2035, les systèmes gaz encore Scénario A B C
plus performants – micro-cogénéra-
tion et PAC gaz en l’occurrence – de- Constructions
neuves en milliers 400 500 350
vraient progressivement remplacer par an
les chaudières à condensation dans
le neuf.
›1.3. Logements existants

Pour les logements existants, un taux annuel de destruction de 0,1 % par an a été
retenu. Pour ce qui est de la rénovation thermique, le tandem gain énergétique et
nombre de rénovations est resté identique à celui du bilan 2016 pour les trois scé-
narios. Véritable vecteur d’économies d’énergie, le renouvellement des systèmes
de chauffage joue un rôle prépondérant dans l’évolution de la consommation finale
des logements. Pour le gaz, il s’agit de la diffusion des systèmes performants,
la chaudière à condensation en première ligne notamment en couplage avec le
solaire. Par ailleurs, grâce aux progrès technologiques, les systèmes gaz encore
plus performants deviendront la norme en chauffage d’ici 2035, notamment la mi-
cro-cogénération, la PAC gaz et la chaudière hybride. Ces systèmes performants
font du gaz un partenaire au service de la transition énergétique. Pour le bilan 2017,
le rythme de diffusion de ces systèmes a été légèrement revu à la hausse du fait
des mécanismes d’aides comme le crédit d’impôt pour la transition énergétique et
les certificats d’économie d’énergie. En effet, il est considéré que ces incitations
financières auront un impact significatif sur le rythme de diffusion des systèmes
performants dans l’existant. Ce qui pourrait conduire à ce que la quasi-totalité des
systèmes gaz installés lors d’un renouvellement soient des systèmes performants
à compter de 2020.

Scénario A Scénario B Scénario C

Gain énergétique d'une rénovation


30 %*
du bâti

Nombre de rénovations
300 000 400 000 200 000
du bâti par an
page 15 | LE MARCHÉ RÉSIDENTIEL

*gain énergétique estimé : 30 %, effet rebond compris. On parle d'effet rebond lorsqu'une part des
gains énergétiques réalisés suite à une opération de rénovation est annulée du fait d'un change-
ment de comportement.
_ 2. DÉCRYPTAGE ET PERSPECTIVES
›2.1 Dynamique des logements

Part des logements chauffés au gaz›une baisse à long terme

50 % 18
16
45 %
14
40 % 12
10
35 %
8
30 % 6
4
25 %
2
20 % 0
2010 2015 2020 2025 2030 2035 2010 2015 2020 2025 2030 2035

Part des logements chauffés au gaz Nombre de logements chauffés au gaz


(en pourcentage des logements) (en millions de logements)

scénario A scénario B scénario C historique

Le nombre de logements chauffés au gaz progresse sur la période, notamment


dans les scénarios A et B. Cet accroissement du parc gaz est la conséquence
d’une part de marché gaz demeurant stable dans la construction neuve, du fait
d’une réglementation adossée à un mix équilibré en matière de chauffage et de
conversions fioul-gaz soutenues sur le parc existant. Pour autant, à plus long terme,
les logements chauffés au gaz diminueront en proportion, en raison d’une part de
marché prévisionnelle inférieure à la part actuelle.

›2.2 Dynamique de la consommation

Consommation unitaire› en baisse grâce aux rénovations du bâti


et à l’efficacité énergétique des systèmes gaz performants
En 2035, la consommation unitaire de chauffage pourrait baisser de 30 % à 40 % par
rapport à celle de 2016. Cette réduction est majoritairement imputable aux rénova-
tions du bâti mais aussi et surtout à l’utilisation des systèmes gaz plus performants.
Couplé aux énergies renouvelables, notamment le solaire, le gaz aura donc prouvé
sa capacité à accompagner les objectifs ambitieux en matière d’efficacité énergé-
tique en se positionnant comme un vecteur au service de la transition énergétique.
Malgré la croissance du nombre de
180
160 logements, la consommation totale
140 de gaz en France devrait évoluer à la
120
baisse du fait d’une forte réduction
100
80 des consommations unitaires, et ce
60 dans tous les scénarios. Les efforts
40
réalisés en matière d’efficacité éner-
20
0 gétique de la filière gaz pourraient
2010 2015 2020 2025 2030 2035
par conséquent libérer une capacité
d’acheminement substantielle sur les
Volume de gaz acheminé (en TWh)
réseaux, laissant ainsi la place à de
scénario A scénario B
nouveaux usages gaz comme le GNV.
scénario C historique

Analyse d’impact sur la consommation de gaz dans le résidentiel ›


des économies d’énergie grâce aux mesures d’efficacité énergétique
L’analyse de l’évolution de la consommation résidentielle de gaz selon trois
effets – volume et transferts, efficacité énergétique, autres – pour le scénario
A, montre que les mesures d’efficacité énergétique pourraient entraîner une
économie d’énergie d’environ 43 TWh d’ici 2035. Ce qui fait de l’effet « efficacité
énergétique » le premier gisement d’économies d’énergie, et cela en grande
partie grâce à des produits gaz de plus en plus performants.

180
+11
160
-43
140
page 17 | LE MARCHÉ RÉSIDENTIEL

120
-13
100

80

60
156 111
40

20

0
2016 Volume et Efficacité Autres 2035
transferts énergétique

Analyse d'impact sur la consommation


de gaz dans le scénario A (en TWh)
LE MARCHÉ
TERTIAIRE
_ 1. HYPOTHÈSES
›1.1. Constructions neuves

Des valeurs plus faibles que par le passé

Constructions neuves/tertiaires Scénario A Scénario B Scénario C

Surfaces construites
annuellement d'ici 2035 12 15 10
(en million de m2)

L’historique de constructions de surfaces tertiaires montre une décroissance qui


semble s’installer avec en moyenne annuelle 12 millions de m2 construites sur les
cinq dernières années, 10 millions de m2 en 2016. Le bilan 2017 reprend les mêmes
hypothèses de constructions neuves que dans le bilan 2016.

Les nouvelles réglementations favoriseront le développement des systèmes gaz


plus performants : comme dans le résidentiel, les chaudières à condensation lais-
seront place aux PAC gaz et la cogénération.

›1.2. Surfaces existantes

Le décret sur les obligations de rénovation en débat

Paru en mai 2017 puis suspendu par le Conseil d’État, le décret tertiaire fixe un
objectif de réduction de la consommation des bâtiments tertiaires de 25 % d’ici
2020 puis 40 % d’ici 2030, par rapport à une consommation de référence. Ces
dispositions s’appliquent aux surfaces de plus de 2 000 m2 et concernent les bu-
page 19 | LE MARCHÉ TERTIAIRE

reaux, les commerces, les hôtels, l’enseignement et les bâtiments administratifs.


Par ailleurs, la loi prévoit une réduction des consommations tertiaires de 60 % en
2050 par rapport à 2010. L’évolution des systèmes de chauffage se poursuit éga-
lement dans l’existant suivant la même configuration que dans le neuf mais avec
un rythme de diffusion plus faible, principalement en raison du taux de fidélité plus
fort des technologies existantes. Par rapport au bilan 2016, le rythme de diffusion
des systèmes gaz performants a été légèrement revu à la baisse du fait du retard
que devrait probablement prendre l’entrée en vigueur du décret tertiaire. Pour ce
qui est des transferts d’usages vers le gaz, ils pourraient concerner pour la plupart
le fioul et dans une moindre mesure le GPL.
Scénario A Scénario B Scénario C

Surfaces rénovées * 7 8 5

Transferts vers le gaz 4 5 3,5

Transferts systèmes gaz


vers technologies gaz plus 29 30 28
performantes

En millions de m2 par an

* Gain énergétique estimé : 20 %, effet rebond compris. On parle d'effet rebond lorsqu'une part des
gains énergétiques réalisés suite à une opération de rénovation est annulée du fait d'un changement
de comportement.

_ 2. DÉCRYPTAGE ET PERSPECTIVES
›2.1 Dynamique des surfaces tertiaires chauffées au gaz

Le parc gaz croit quasiment au même rythme que le parc total

Le gaz se place à la fois dans le neuf et dans l’existant d’où la croissance des
surfaces gaz notamment dans les scénarios A et B. Toutefois, l’énergie gaz se
place au troisième rang des énergies les plus dynamiques, le réseau de chauffage
urbain et en particulier l’électricité étant les plus dynamiques. Les énergies GPL
et fioul, quant à elles, suivent une tendance baissière. Entre 2016 et 2035, environ
trois quart de la croissance des surfaces est portée par les branches d’activité où
le gaz est traditionnellement majoritaire : enseignement-recherche, santé, habitats
communautaires et commerce.
650 50 %
600
47 %
550
500 44 %
450 41 %
400
38 %
350
300 35 %
2010 2015 2020 2025 2030 2035 2010 2015 2020 2025 2030 2035

Surfaces chauffées au gaz naturel Part des surfaces chauffées au gaz


(en millions de m2) (en % de la surface tertiaire totale)

Scénario A Scénario B Scénario C

TCAM 2016-2035 +1 % +1,7 % +0,1 %

Évolution des surfaces tertiaires chauffées au gaz


›2.2 Dynamique de la consommation

Une consommation unitaire en baisse grâce aux rénovations


du bâti et à l’efficacité énergétique des systèmes gaz performants

100 L’efficacité énergétique grandissante


90 des systèmes pourrait entraîner une ré-
80 duction forte des consommations uni-
70 taires de l’ordre de 30 à 40 % en 2035.
60 Les efforts d’efficacité seraient principa-
50 lement portés par le chauffage. Comme
40 pour le résidentiel, l’innovation de la fi-
30 lière gaz couplé aux énergies renouve-
20 lables, notamment le solaire, permettrait
10 une réduction des volumes acheminés.
0 Ce qui pourrait laisser la place à de nou-
2010 2015 2020 2025 2030 2035
veaux usages comme le GNV. Le gaz se
Volume de gaz acheminés (en TWh) positionne donc comme un vecteur in-
TCAM 2016-2035 dispensable à la transition énergétique.
Malgré une croissance de 21 % des surfaces chauffées entre 2016 et 2035, la consom-
mation de gaz pourrait baisser de 18 % sur la même période. Le secteur tertiaire dispose
donc d’un grand potentiel d’économies d’énergie.

Analyse d’impact sur la consommation de gaz dans le résidentiel ›


des économies d’énergies grâce aux mesures d’efficacité énergétique

L’analyse de l’évolution de la consommation tertiaire de gaz selon trois effets – volume


et transferts, efficacité énergétique, autres – pour le scénario A, montre que les me-
sures d’efficacité énergétique pourraient entraîner une économie d’énergie d’environ
page 21 | LE MARCHÉ TERTIAIRE

22 TWh d’ici 2035. Ce qui fait de l’effet « efficacité énergétique » le premier gisement
d’économies d’énergie, et cela en grande partie grâce à des produits gaz de plus en
plus performants.

120
+15 -22
100
-9
80

60
73
89
40

20

0
2016 Volume et Efficacité Autres 2035
transferts énergétique

Analyse d'impact sur la consommation de gaz dans le scénario A (en TWh)


LE MARCHÉ
INDUSTRIEL
La consommation de gaz dans l'industrie en 2016›
stabilité des volumes de gaz acheminés

La demande de gaz pour l’industrie en France se répartit entre la consommation


des clients industriels directement raccordés aux réseaux de transport de gaz de
GRTgaz et TIGF et celle des clients industriels raccordés aux distributions publiques
de GRDF et des entreprises locales de distribution (ELD).

La consommation de gaz de l’industrie s’élève à 167 TWh en 2016 et reste stable


par rapport à 2014 et 2015. L’épisode froid de février 2012 et un premier semestre
2013 froid se sont traduits par une consommation supplémentaire imputable à des
effets climatiques, de l’ordre de 4 à 5 % en 2012 et 2013.

_ 1. HYPOTHÈSES

Pour étudier l’évolution de la consommation de gaz de l’industrie sur le période


2016-2035 :

+ 36 branches sont représentées : inspirées de la nomenclature d’activité écono-


mique NCE utilisées dans les statistiques publiques et par le CEREN, couvrant
les 7 thématiques présentées ci-après.

+ 8 usages de l’énergie sont pris en compte : les usages transverses chauffage,


moteur, éclairage et froid, ainsi que les Procédés thermiques sous chaudière,
ceux hors chaudière et les autres usages thermiques, et, par ailleurs, les usages
non énergétiques (usages matières premières en chimie pour le gaz notamment).
page 23 | LE MARCHÉ INDUSTRIEL

+ 3 effets sont paramétrés dans la modélisation :


Activité sectorielle :
Décomposé en effet Production et en effet Structure, il s’agit de reporter les effets
de la croissance économique (effet du PIB) sur le volume d’activité du secteur de
l’industrie étudié, tout en prenant en compte des spécificités techniques et conjonc-
turelles propres à l’énergie choisie.
Efficacité énergétique :
Elle englobe les efforts en termes de sobriété et d’efficacité engagés par les in-
dustriels sur leurs équipements et dans leurs procédés. Cet effet correspond en
principe à des baisses de consommation.
Substitutions énergétiques :
La substitution des énergies est un autre facteur important de l’évolution de la de-
mande de gaz. Certaines industries modifient leur approvisionnement énergétique,
soit du gaz vers une autre énergie, soit d’une autre énergie vers le gaz.

TCAM % Scénario A Scénario B Scénario C


2016-2035

Effet de production 0,9 % 1,2 % 0,7 %

Effet structure - 0,6 % - 0,6 % - 0,6 %

Effet efficacité
- 1,1 % - 1,2 % - 0,9 %
énergétique

Effet substitutions
0,0 % 0,3 % - 0,2 %
énergétiques

Trois scénarios pour l'industrie


Scénario A
Il constitue un scénario de référence ; l’évolution économique de l’activité industrielle
plutôt modérée ne compense que partiellement les effets baissiers liés à l’évolution
du contexte technique et conjoncturel des branches étudiées. Il est considéré que
l’ensemble des améliorations d’efficacité énergétique dues aux améliorations organi-
sationnelles et aux actions technologiques, qu’elles soient innovantes ou éprouvées,
est atteint. Enfin, la compétitivité du gaz, notamment vis-à-vis de procédés au fioul ou
au charbon, permettrait de compenser une substitution du gaz vers l’électricité.

Scénario B
La demande de gaz bénéficierait d'une dynamique économique plus favorable avec
un taux de croissance annuel moyen positif sur la période. Cependant, il est considéré
que la marge de manoeuvre en termes d’efficacité énergétique est assez faible en
comparaison du scénario A, ce qui explique que les scénarios soient proches pour
cet effet. En revanche, des conversions vers le gaz sont renforcées compte tenu du
potentiel de compétitivité économique et environnemental du gaz, qui lui permet d’être
une solution d’accompagnement des politiques environnementales de transition éner-
gétique (conversion vers le gaz d’installation au fioul, au charbon et transferts d’usages
de l’électricité vers le gaz).

Scénario C
Dans un contexte d’activité économique plus faible, l’effet d’efficacité énergétique reste
cependant assez élevé, les industriels continuant à arbitrer pour de nouveaux procédés
améliorant l’efficacité énergétique de leurs installations. Malgré des avantages écono-
miques et environnementaux du gaz, le bilan des flux de substitution est globalement
orienté sur des substitutions du gaz par d’autres énergies (électricité et biomasse).
_ 2. DÉCRYPTAGE ET PERSPECTIVES

TCAM % Scénario A Scénario B Scénario C


2016-2035

Consommation de gaz
- 0,6 % 0,0 % - 1,2 %
de l'industrie

180
170
Le scénario de référence est globa-
160 lement conforme aux prévisions de
150 l'AIE, qui envisagent une demande
140
mondiale de gaz qui devrait croître de
130
1,6 % par an jusqu’en 2022, tirée par la
120

2010 2015 2020 2025 2030 2035


demande industrielle, mais stable en
Europe, à cet horizon, en raison d'une
Scénario A Scénario B
Scénario C Historique croissance industrielle atone.

Les indicateurs de la conjoncture industrielle


sont au vert début 2017

Depuis début 2017, le PIB français a progressé de près de 0,5 % par trimestre, grâce
notamment à la consolidation de la production manufacturière.
En 2016, la production manufacturière française avait légèrement augmenté
(+0,4 %), principalement tirée par l’industrie automobile, la construction aéronau-
tique et spatiale et l’industrie chimique, contribuant à la croissance de la demande
de gaz en France, alors que l'industrie fait des efforts de performance énergétique.
Ce qui conduit à une révision légèrement à la hausse de la demande de gaz pour
l’industrie à court et moyen termes, sans modification notable à long terme.
page 25 | LE MARCHÉ INDUSTRIEL

Chimie :
La progression du secteur de la chimie en France devrait perdurer à court terme,
grâce à la baisse du prix du pétrole et la demande mondiale dynamisée. À moyen
terme, l’avantage compétitif américain lié aux gaz de schiste et la faiblesse de la
demande interne pourraient impacter l’industrie chimique française. Le secteur de
la chimie devrait connaître une croissance mitigée sur la période 2017-2035, avec
un ralentissement en fin de période.

Raffinage :
Bien que la consommation de gaz des raffineries ait augmenté sur la période 2010-
2015, le contexte économique reste défavorable et de nombreuses raffineries eu-
ropéennes ont été vendues ou même arrêtées. Des incertitudes demeurent sur
la restructuration ou l’arrêt de certains sites d’ici 2020. La demande de gaz des
raffineries devrait rester relativement stable sur la période 2017-2035, sauf an-
nonces de fermetures.

Industries agroalimentaires :
L’industrie agroalimentaire n’a pas été particulièrement sensible aux récents épi-
sodes de crise économique. Elle reste stable sur la dernière décennie, mais des
disparités existent au sein de ce secteur. Les consommations liées à ce segment
pourrait, après avoir connues des baisses à court terme notamment dans les sec-
teurs du lait et du sucre, être orientées à la hausse à terme du fait principalement
de l’accroissement de la demande pour les pays émergents.

Métallurgie :
La fonderie et le travail des métaux devraient suivre une croissance légère sur
l’ensemble de la période jusqu’à 2035 tirées par les secteurs donneurs d’ordre (au-
tomobile, naval, construction). Pour les autres branches de la métallurgie, ce ratio
reste constant sur la période de projection.

Matériaux non métalliques et verre :


Dans l'industrie des minéraux non-métalliques, incluant les briques et les tuiles, la
demande de gaz suit la progression du secteur de la construction de logements
en France durant l'année.

Papier et carton :
L’évolution de la production de pâte à papier en France devrait évoluer à la baisse en
lien avec la hausse du recyclage de papier-carton dans le processus de fabrication.
À court terme, la production du secteur papier et carton devrait être relativement
stable. Sur le moyen terme, l’industrie papetière française trouvera des opportunités
avec le développement de la demande de papier de haute qualité, avec les nouvelles
technologies de recyclage et la hausse des objectifs de recyclage. L’interdiction des
sacs plastiques profite au secteur papetier. Cette conjoncture conduit globalement
à une baisse de la demande de gaz pour le secteur papier carton sur la période
2017-2035.

Automobile et pneumatiques :
La forte progression de la production automobile de la fin des années 90 a été
complètement annulée par la baisse de la production à la fin des années 2000.
Depuis 2014 la croissance de la production est de retour. La baisse du coût des
matières premières devrait profiter à court-moyen terme au secteur automobile.
La croissance de la production automobile devrait se maintenir à un niveau élevé
sur la période 2017-2020. A plus long terme, des délocalisations devraient limiter
la croissance de l’activité.
LA MOBILITÉ
_ 1. HYPOTHÈSES
Immatriculations neuves›le GNV comme principale alternative
économique et environnementale au diesel pour les transports
en commun et les transports routiers de marchandises

Les immatriculations neuves résultent du renouvellement des véhicules et de la


croissance intrinsèque du parc automobile total chaque année qui est liée à l’activité
économique, à la démographie et aux contraintes environnementales.

Part de marché du GNV


dans les immatriculations Scénario A Scénario B Scénario C
neuves en 2035

Camions 22 % 35 % 14 %

Bennes à ordures
55 % 70 % 40 %
ménagères

Bus 70 % 70 % 50 %

Cars 5 % 14 % 4 %

Véhicules utilitaires légers 2 % 3 % 1 %

Véhicules légers
3 % 6 % 3 %
(professionnels)

L’offre de véhicules roulant au gaz est appelée à se développer sur tous les seg-
ments de véhicules d’ici 2035, notamment sur ceux des transports en commun et
des poids lourds. En effet, le GNV se positionne comme la principale alternative aux
carburants traditionnels sur les différents segments de véhicules :
+ les camions pour répondre aux dispositions futures sur la qualité de l’air et les
émissions de GES,
+ les bennes à ordures ménagères (BOM) dans une logique d’économie circulaire,
+ les bus et cars pour respecter les objectifs fixés par la loi en matière de renou-
vellement de flottes par des véhicules à faibles émissions,
+ les véhicules utilitaires légers pour l’accès aux coeurs de ville dans le cadre de
la livraison du dernier kilomètre
+ les véhicules légers principalement captifs face à une norme EURO potentielle-
ment de plus en plus exigeante et difficilement atteignable pour les carburants
traditionnels.
Développement des véhicules GNV et BioGNV›
une évolution affectée avant tout par la fiscalité
carburants et le soutien à l’acquisition des véhicules

Le contexte actuel est favorable au développement du GNV et du BioGNV mais


reste toutefois fragile. La volonté des pouvoirs publics de développer les véhicules
à faibles émissions comme le GNV et le BioGNV, à travers les textes réglementaires
et les mécanismes fiscaux, fait de la mobilité au gaz une filière d’avenir. Par ailleurs,
la présence du réseau gaz sur une grande partie du territoire est un atout qui per-
mettrait l’émergence de points d’avitaillement gaz dans les stations de carburants
traditionnels. De plus, la tendance à la baisse de la consommation totale de gaz,
qui s’installe durablement, libérera une capacité d’acheminement substantielle sur
les réseaux, laissant ainsi la place à de nouveaux usages comme le GNV.

Scénario A Scénario B Scénario C

Soutien à l'acquisition
de véhicules

Fiscalité carburants

Simplification des
procédures
administratives

Soutien au développement des


stations "territoires"

Valorisation du
biométhane carburant
page 29 | LA MOBILITÉ

Toutefois, l’essor du GNV est conditionné à la prévisibilité sur fiscalité des carbu-
rants et le soutien à l’acquisition des véhicules. En effet, une fiscalité carburant
compétitive pour le GNV face aux carburants traditionnels est indispensable. C’est
donc un facteur majeur au développement du GNV. Le soutien à l’acquisition des
véhicules permettrait de combler une partie du surcoût des véhicules gaz par rap-
port à un véhicule de référence (diesel, essence).
Contexte des scénarios›
les scénarios retenus sont en phase avec les objectifs de
la stratégie de développement de la mobilité propre

Les scénarios présentés ici ont tous été construits de façon à ce que la demande
de gaz du secteur du transport et la trajectoire du parc de véhicules GNV soient
en phase avec les orientations et objectifs fixés par la stratégie de développement
de la mobilité propre (SDMP) de 2016. Par ailleurs, l’amélioration de l’efficacité
énergétique des véhicules a été prise en compte au regard de l’objectif affiché au
niveau européen de 2 litres aux 100 km à compter de 2030 pour les immatricula-
tions neuves de véhicules légers. Il est à noter que la SDMP prévoit dans son volet
« Développement des véhicules à faibles émissions » une amélioration de l’effica-
cité énergétique des véhicules de 20 % pour les transports de marchandises et de
presque 30 % pour les transports de passagers entre 2013 et le 3e budget carbone.
Ces scénarios pourraient cependant être revus significativement pour tenir compte
des conclusions des Assises de la Mobilité.

_ 2. DÉCRYPTAGE ET PERSPECTIVES
›2.1 Dynamique du parc de véhicules

Selon les scénarios, le GNV pourrait représenter


de 300 000 à plus de 1 million de véhicules en 2035

1 200 Le développement des véhicules GNV


1 000 se ferait en premier lieu au travers des
800 flottes captives, principalement sur le
600 segment des poids lourds – en l’oc-
400 currence les camions, les bus et les
200
BOM. Cette première phase de déve-
0
loppement du GNV verra la construc-
2015 2020 2025 2030 2035
tion d’un maillage national stratégique
de points d’avitaillement GNL et GNC
Nombre de véhicules au gaz d’accès public. Par la suite, l’existence
en milliers de véhicules des infrastructures permettrait une
scénario A scénario B scénario C plus forte pénétration sur le marché
des véhicules utilitaires légers et vé-
hicules légers professionnels.
Le parc projeté de véhicules GNV pourrait, quant à lui, compter entre 300 000 et
plus de 1 million de véhicules en 2035, soit au mieux 3 % du parc automobile total.
Les scénarios ont été construits sur la base des objectifs fixés par la SDMP pour
le GNV. Ainsi, les scénarios A et B se fondent sur les scénarios de la SDMP, respec-
tivement son scénario de référence et sa variante haute, notamment pour les bus
et cars, alors que le scénario C considère une évolution tendancielle de la mobilité
GNV. Dans le scénario B, le GNV a un avenir plus prometteur et pourrait à cet effet
devenir le premier carburant alternatif pour les Bus et les poids lourds d’ici 2035.

›2.2 Dynamique de la consommation

La consommation de gaz pour la mobilité est


principalement tirée par les poids lourds, notamment
les camions et les bennes à ordures ménagères

La consommation de gaz pour la mobilité pourrait fortement évoluer à la hausse


d’ici 2035. Une croissance majoritairement portée par les camions qui pourraient
représenter plus de la moitié de la consommation totale de gaz du transport dans
les trois scénarios. Principale alternative au diesel sur ce segment, le nombre de
camions GNV pourrait considérablement progresser avec un taux de croissance
annuel moyen relativement élevé, faisant des camions le segment le plus dyna-
mique du parc de véhicules GNV dans les trois scénarios.

60 5,5 %
7,4 % 17,5 %
50
2,8 %
40

30
13,1 %
20

10
53,7 %
0
2010 2015 2020 2025 2030 2035
page 31 | LA MOBILITÉ

Volumes de gaz acheminé pour la mobilité Répartition de la consommation


en TWh de gaz acheminés scénario A en 2035
scénario A scénario B
Bennes à ordures ménagères
scénario C historique
Bus
Camions
Car
Véhicules légers professionnes
Véhicules utilitaires légers
Les BOM et les transports collectifs (bus et cars), sensiblement au même niveau de
consommation, pourraient compter pour un tiers de la consommation totale de gaz
en 2035. Les BOM s’inscrivent dans une logique d’économie circulaire dans les col-
lectivités territoriales et, à cet titre, pourraient en partie participer au développement
du BioGNV. Les bus et les cars intéressent fortement les collectivités territoriales
dans le cadre de leurs politiques locales, notamment sur le volet environnemental.

TCAM
Scénario A Scénario B Scénario C
2016-2035

Camions 31 % 35 % 28 %

Bennes à ordures
15 % 16 % 13 %
ménagères

Bus 10 % 10 % 9 %

Cars 12 % 32 % 23 %

Véhicules utilitaires légers 18 % 23 % 17 %

Véhicules légers
31 % 35 % 22 %
(professionnels)

Évolution du parc de véhicules GNV

Au global, la consommation totale de gaz du transport en 2035 pourrait se situer


entre 20 et 50 TWh. Ce qui pourrait faire du GNV le premier carburant alternatif
consommé en 2035.

Ces données sont à mettre en regard de celles du scénario de référence de la SDMP


sur la consommation de gaz pour la mobilité en France : 26 TWh en 2030 (dont 16
TWh pour les camions).
LA PRODUCTION
D’ÉLECTRICITÉ
CENTRALISÉE ET
LA COGÉNÉRATION
INTRODUCTION

La production d’électricité est un usage particulier du gaz. Elle n’est pas compta-
bilisée dans la demande finale d’énergie car il s’agit d’un usage primaire afin de
produire de l’électricité. Cependant, à cet usage correspondent des volumes de gaz
à acheminer pour lesquels il est nécessaire de disposer d'une vision prospective
de leur évolution.
DK6 2
Bouchain 1
Pont-sur-Sambre 1
2 Émile Huchet
1 Blénod
1 Landivisiau 1 Toul
1 Montoir

1
Bayet
Carte des cycles combinés au gaz au
1er janvier 2017

Combigolfe 1
Centrales en service au 1 er juin 2017
Martigues 2
1 Cycofos Centrales en projet ou en construction
1 Nombre de groupes par sites

En 2016 :
+  14 tranches à cycles combinés au gaz (CCCG) sont raccordées au réseau de
transport de gaz, représentant une puissance installée de l’ordre de 6,3 Gwe, en
incluant la centrale de Bouchain (575 MWe) inaugurée l’été 2016
+ 3 sites (Gennevilliers, Montereau, Vitry-sur-Seine) accueillent des turbines à
combustion (TAC) au gaz, avec une puissance cumulée de l’ordre de 0,8 GWe.
+ La production d’électricité centralisée installée devrait être complétée ultérieu-
rement par la mise en service de la centrale de Landivisiau (422 MWe) près de
Brest.
Une importante demande de gaz›
46 TWh pour les centrales électriques en 2016

Alors qu’en 2014 la demande de gaz avait atteint un niveau très bas de 8 TWh, le
deuxième trimestre 2015 a été marqué par une nette reprise de la consommation de
gaz pour la production d’électricité, qui s'est poursuivie en 2016 et depuis le début
de 2017. Cette reprise est directement liée à des spreads entre les prix du gaz et
de l’électricité favorables à la production d’électricité à partir du gaz. Aussi, dès le
début de l’hiver 2016-2017, les centrales électriques fonctionnant au gaz (et éga-
lement les cogénérations) ont été largement sollicitées pour couvrir une demande
d’électricité accentuée par une succession de période de froid et un contexte de

page 35 | LA PRODUCTION D'ÉLECTRICITÉ CENTRALISÉE ET LA COGÉNÉRATION


baisse de la puissance disponible du parc nucléaire.

Un rôle important des cogénérations›


27 TWh de gaz consommés en 2016

Les cogénérations au gaz représentent une puissance installée de 4,4 GWe. La


moitié de leur consommation est alimentée par les réseaux de distribution. L’effi-
cacité des installations de cogénération est très élevée du fait de la production et
de la valorisation simultanée d’électricité et de chaleur. Cette chaleur est utilisée
dans des procédés industriels, par des réseaux de chaleur ou d’autres installations
de chauffage.

Le rythme de la demande actuelle ouvre sur un large


éventail de trajectoires prospectives…›

En tendanciel : une trajectoire de demande de gaz restant soutenue pour la


production d’électricité
En effet, le niveau de la demande de gaz pour la production d’électricité observé
depuis la fin de l’année 2015 et jusqu’à présent fin 2017 correspond à une sollicita-
tion importante des moyens de production au gaz. La durée de fonctionnement des
centrales électriques à cycle combiné gaz atteint près de 4 000 h/an. La demande
des cogénérations atteint un niveau important proche de 30 TWh/an.

Sur la période 2017-2025, le parc installé de centrales électriques au gaz d’une puis-
sance de 6,3 GWe (en incluant Bouchain) viendra s’enrichir d’une nouvelle centrale
à Landivisiau. Sur cette période, la demande de gaz pour la production d’électricité
dans les centrales de production centralisée d’électricité pourrait être de l’ordre de
celle constatée en 2016, soit 40 TWh par an, et de 70 TWh/an en y ajoutant les
cogénérations.
Accompagner l’évolution à long terme de la production d’électricité nucléaire,
au fioul et au charbon, et les ENR
À plus long terme, la prise en compte des objectifs de réduction de la part d’élec-
tricité produite par le nucléaire, de la fermeture des centrales au fioul et au char-
bon, et de développement des ENR, pourrait conduire à l’installation de nouvelles
capacités de production d’électricité au gaz nécessaires à l’équilibre du système
électrique (de l’ordre de 2 GWe de turbines à combustion et 3 GWe de centrales à
cycles combinés, correspondant à un scénario de recours modéré à la production
thermique pour équilibrer le parc de production électrique).

Cependant la demande de gaz pour la production d’électricité à partir de 2025


dépendra grandement des hypothèses :
+  l'évolution de la demande d’électricité,
+  l a prolongation ou le renouvellement d’une part importante de la puissance
nucléaire,
+  le développement de moyens de flexibilité notamment pour gérer l’intermittence
des ENR éolien et photovoltaïque (pilotage de la demande, moyens de stockage
et interconnexions renforcées),
+  d’éventuelles fermetures de centrales électriques et de cogénérations, suivant
l’évolution de leur rentabilité (prix du CO2, mécanisme de capacité, évolution de
contrat de rachat des cogénérations).

Une grande incertitude existe donc à ce stade sur les consommations de gaz sur
ce segment. La consommation des cogénérations pourrait baisser de moitié. Le
parc de centrales à cycle combiné pourrait y rester à son niveau actuel complété
par Landivisiau mais pourrait aussi perdre un tiers de sa puissance.

Le parc des turbines à combustion pourrait augmenter significativement avec l’im-


plantation de plusieurs dizaines d’unités. Elles permettraient de gérer l’intermittence
des ENR, mais sans pour autant générer d’importants volumes de gaz consom-
més. Leur fonctionnement entraînerait des appels importants de puissance sur le
système gazier.
LA PRODUCTION
DE GAZ
RENOUVELABLE
_ 1. FILIÈRES

L’exercice de prospective des gaz renouvelables * présente une vision des


évolutions des injections de gaz renouvelable en France à l’horizon 2035.
Les voies principales de production analysées sont :
+ la méthanisation de la biomasse et de déchets,
+ la gazéification/pyrogazéification de la biomasse ou de CSR (Combustibles
Solides de Récupération),
+ le power to gas qui produit de l’hydrogène (par électrolyse) ou du méthane (par
méthanation*) à partir d’électricité renouvelable

2010 2020 2030 2035 Potentiel


technique
maximal

POWER-TO-GAS 150 TWh

GAZÉIFICATION 160 à 280 TWh

MÉTHANISATION 200 TWh

Sources :
Étude de potentiel de méthanisation ADEME-SOLAGRO 2013
Étude gazéification GRDF/MEDDE/MAAF/MEF 2013
Étude ADEME Un mix électrique 100% ENR en 2050 :
Quelles opportunités pour décarboner les systèmes gaz et chaleur ? 2017

Méthanisation› une filière mature qui poursuit son déploiement

La méthanisation est un procédé de dégradation de la matière organique animale


et/ou végétale qui produit un mélange gazeux constitué de 50 à 70 % de méthane.
La matière organique peut provenir de divers secteurs : agricole, industriel, déchets
de restauration, déchets de collectivités, gaz issu des installations de stockage des
déchets non dangereux (ISDND), etc. Le gaz obtenu à l’issu de la méthanisation est
appelé le « biogaz » qui, après épuration, devient le « biométhane ».

La méthanisation a pour spécificité d’être une filière de production de combustible


ou de carburant, mais également une filière alternative de traitement des déchets
organiques. Cela permet ainsi d’une part de limiter les impacts environnementaux
associés en évitant les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) dans l’atmosphère,
et d’autre part de valoriser le potentiel énergétique.

*
 es données s'appuyent notamment sur l'exercice du Panorama du gaz renouvelable en 2015 réalisé par GRDF,
L
GRTgaz, le SPEGNN, le SER et TIGF
**
La méthanation représente une étape permettant de combiner l’hydrogène avec du dioxyde de carbone (CO2)
pour former du méthane de synthèse (CH4), 100 % miscible avec le gaz naturel
Gazéification› le plus fort potentiel à plus long terme

La gazéification de biomasse ligneuse (bois, paille, ...) ou de CSR consiste en l’oxy-


dation partielle de l'intrant à haute température afin de produire un gaz de synthèse
qui, après épuration et méthanation, devient du biométhane de synthèse. Le po-
tentiel brut de la ressource bois est compris entre 160 et 280 TWh* et permettrait
donc de couvrir plus de 50 % de la consommation actuelle de gaz naturel.

Power-to-Gas› Une solution au stockage de l'énergie

Le développement des énergies renouvelables électriques intermittentes comme


l’éolien et le photovoltaïque suscite des interrogations sur la gestion de leur excé-
dent de production par rapport à la capacité de consommation. S’appuyant sur
l’importante capacité de stockage des infrastructures de gaz, le Power-to-Gas vise
à transformer l’excédent de production électrique en hydrogène par électrolyse de
l’eau. Cet hydrogène peut ensuite être injecté dans le réseau de gaz en l’état, ou
après une étape de méthanation pour le convertir en biométhane de synthèse. Le
Power-to-Gas est aujourd’hui considéré comme la seule technique de stockage
d’importantes quantités d’électricité (plusieurs térawattheures) et sur des durées
importantes (de quelques heures à plusieurs mois) sans nécessiter de rupture
technologique : près de 150 TWh de gaz pourraient ainsi être injectés dans le réseau
de gaz existant d’ici 2050.

*
Toutes valorisations confondues (cogénération, chauffage bois direct ou gazéification)
_ 2. DÉCRYPTAGE ET PERSPECTIVES

Horizon 2023› l’objectif de 8 TWh accessible avec la mise en place de


mesures incitatives

Scénario A Scénario B Scénario C

Mécanismes de soutien

Fiscalité

Simplification des
procédures
administratives

Aide au financement
des projets

Valorisation carburant

Principaux facteurs expliquant


les différences entre les scénarios

Plusieurs inducteurs expliquent les écarts entre les scénarios, notamment la fis-
calité permettant d’exonérer la consommation de biométhane de la contribution
climat énergie, ainsi que la valorisation carburant permettant d’ajouter le bioGNV
à la liste des biocarburants.

Jusqu’en 2019, les prévisions visant à évaluer le potentiel d’injection s’appuient


sur le registre de gestion des capacités*. A cet horizon, l’hypothèse d’un temps de
réalisation des projets plus long dans le scénario C explique son décrochage par
rapport aux scénarios A et B. En 2023, la PPE de 2016 fixe un objectif de 8 TWh de
gaz renouvelable injectés dans le réseau de gaz. Le scénario B permettra d’atteindre
cet objectif à l’inverse des scénarios A et C. Cet objectif est en effet atteignable
grâce à une politique volontariste facilitant le développement des projets à travers
la mise en place des mesures suivantes :

+  Le renforcement des mécanismes de soutien mis en place pour accompagner


les projets d’injection,
+  L’aide au financement des projets,
+  La simplification des démarches administratives.

* Géré par GRTgaz, le registre des capacités permet de gérer les réservations de capacités d’injection des projets
qui injectent ainsi que ceux en développement
9
8
7
inf. à 10
6
5 10 à 19
4 20 à 34
3 35 à 49
2 plus de 49
1
0
15

16

17

18

19

20

21

22

23
20

20

20

20

20

20

20

20

20
Volumes de gaz injectés à horizon 2023 Nombre de sites de biométhane injectant
(en TWh) scénario A en 2023
scénario A scénario B scénario C

À plus long terme› une accélération de la production


du biométhane agricole et une montée en puissance des autres
filières pour atteindre plus de 30 % de gaz verts dans les réseaux

Dans le scénario A, 30 TWh de gaz


renouvelables sont consommés à
horizon 2030. Dans le scénario B vo-
lontariste, le niveau des ressources
méthanisables accessibles est réé-
valué à la hausse, notamment grâce
au développement de l’agro-écologie.

page 41 | LA PRODUCTION DE GAZ RENOUVELABLE


Par ailleurs, la mise en place d’actions
significatives d’évolution des réseaux
permettent que cette ressource soit
bien plus facilement valorisée en bio-
méthane injecté dans les réseaux.
Fort de ces leviers, la consommation
de gaz renouvelable pourrait atteindre
90 TWh en 2030 dans le scénario B.

À partir de 2025, les autres filières de gaz renouvelable devraient monter en


puissance pour représenter 65 TWh de gaz renouvelable dans le scénario B à
horizon 2035.
VISION
MULTI-SECTORIELLE
FRANCE
En fonction du contexte économique et dans le cas où le gaz serait accompagné par
des politiques publiques favorables, les volumes de gaz acheminés, hors production
d’électricité et de cogénération, pourrait varier de 316 TWh dans le scénario C à
417 TWh dans le scénario B avec un scénario de référence à 364 TWh. Dans tous
les scénarios, les volumes de gaz sont donc en baisse, alors même que le nombre
de logements, surfaces tertiaires, sites industriels, et même véhicules utilisant le
gaz est en croissance. La filière gaz fait donc la démonstration de son implication
dans la transition énergétique, en permettant une réduction des consommations
unitaires et par la même des volumes de gaz acheminés grâce à l’innovation per-
manente sur les systèmes gaz performants.

Des scénarios en ligne avec les objectifs 2023 de la programmation


pluriannuelle de l’énergie 2016 (PPE) :

0,3 % Pour le gaz, la PPE de 2016 indique un


objectif de réduction de la consom-
mation primaire de gaz comprise
entre 9 % et 16 % en 2023 par rapport
à 2012. La quantité de biométhane in-

page 43 | VISION MULTI-SECTORIELLE FRANCE


40,3 % 413 TWh 37,8 % jectée en 2023 en France est fixée à
8 TWh.

21,6 %
Les scénarios A et C de ce bilan prévi-
sionnel sont donc globalement dans
la fenêtre de réduction de consomma-
tion* de gaz indiqué par la PPE 2016
Répartition* par secteur en 2016 à l'horizon 2023.

Résidentiel
Tertiaire
Industrie
Mobilité

*
Hors production d'électricité centralisée et cogénération
600

500
9 %

400
30 %

300
41 %
200
364 TWh

100
20 %

0
20
18

22

30
32
34
35
24
26
28
12
14
16

20
20

20

20
20
20
20
20
20
20
20
20
20

Scénario A

600

500
12 %
400 29 %

300

200 40 % 417 TWh

100 19 %

0
20
18

22

30
32
34
35
24
26
28
12
14
16

20
20

20

20
20
20
20
20
20
20
20
20
20

Scénario B

600

500 7 %

32 %
400

300
316 TWh
200 41 %

100 20 %

0
20
18

22

30
32
34
35
24
26
28
12
14
16

20
20

20

20
20
20
20
20
20
20
20
20
20

Répartition de la consommation*
Scénario C
de gaz par secteur en 2035

Résidentiel Industrie P EC et Cogénération


Tertiaire Mobilité gaz

*
Hors production d'électricité centralisée et cogénération
GLOSSAIRE

BioGNV : Utilisation de gaz renouvelable pour le GNV


CCCG : Centrale à cycle combiné gaz
CEREN : Centre d'Études et de recherches économiques sur l'Énergie
Cogénération : Système permettant une production simultanée de chaleur et
d’électricité
ENR : Énergies renouvelables
ENTSOG : European Network of Transmission System Operators for Gas, réseau
européen des gestionnaires de réseaux de transport de gaz
GES : Gaz à effet de serre
GNC : Gaz naturel comprimé, pour véhicules alimentés par du gaz stocké à bord
dans un réservoir sous pression
GNV : Gaz naturel véhicule, acronyme générique pour les véhicules alimentés au
gaz (GNC, GNL)
GNL : Gaz naturel liquéfié
GNL carburant : Véhicules alimentés au gaz avec un stockage à bord sous forme
liquéfiée
GPL : Gaz de pétrole liquéfié, butane et propane
PAC : Pompe à chaleur
PPE : Programmation pluriannuelle de l’énergie
SDMP : Stratégie pour le développement de la mobilité propre

page 45 | VISION MULTI-SECTORIELLE FRANCE


TAC : Turbine à combustion
TCAM : Taux de croissance annuel moyen
Usages du gaz : Chauffage, eau chaude sanitaire, cuisson, procédés industriels,
mobilité, etc...
GRDF (Gaz Réseau Distribution France) est le
principal opérateur du réseau de distribution de
gaz naturel en France, avec le plus long réseau Syndicat professionnel des entreprises ga-
d’Europe : 198 886 km. GRDF dessert près de zières municipales et assimilées, le SPEGNN
11 millions de consommateurs répartis dans regroupe 29 ELD (Entreprises Locales de Dis-
9 500 communes françaises. Outil performant, tribution) gazières actives dans la promotion
innovant et économique des collectivités ter- du gaz naturel et du biométhane en tant que
ritoriales, le réseau de distribution permet une distributeurs et commercialisateurs. Au-delà
intégration croissante de ressources renouve- de leur volonté de pérenniser les exigences
lables telles que le gaz vert, et en particulier de sécurité, de qualité et de continuité qui ont
le biométhane, le déploiement de nouveaux toujours été des composantes essentielles
usages comme le gaz naturel pour véhicule du service public de distribution du gaz, les
(GNV) et le bioGNV, ainsi qu’une meilleure membres du SPEGNN, conformément aux
maîtrise des consommations d’énergie. Son missions qui leur ont été confiées par les col-
maillage, sa complémentarité avec d’autres ré- lectivités, sont des acteurs locaux pleinement
seaux ou ses possibilités techniques en font inscrits dans la transition énergétique.
un acteur majeur de la transition énergétique,
au service des enjeux des collectivités terri-
toriales.

TIGF est un acteur gazier européen impliqué


dans la vie de son territoire. Pleinement inté-
GRTgaz est l’un des leaders européens du
grée au tissu industriel, TIGF est une entreprise
transport de gaz naturel et un expert mondial
à taille humaine implantée depuis 70 ans en
des réseaux et systèmes de transport ga-
région Sud-Ouest. Elle a une double vocation :
zier. En France, GRTgaz possède et exploite
le Transport et le Stockage d’énergie gazière.
32 450 km de canalisations enterrées et 28
TIGF achemine le gaz vers les réseaux de dis-
stations de compression pour acheminer le
tribution publique ainsi que vers les consom-
gaz entre fournisseurs et consommateurs
mateurs industriels du grand Sud-Ouest et
(distributeurs ou industriels directement
vers le reste de la France. Au cœur des in-
raccordés au réseau de transport). GRTgaz
terconnexions entre la France et l’Espagne, à
assure des missions de service public pour
mi-chemin entre les réserves de gaz de la mer
garantir la continuité d’alimentation des
du Nord et celles d’Algérie, TIGF occupe une
consommateurs et commercialise des ser-
situation stratégique en Europe.
vices de transport aux utilisateurs du réseau.
Acteur de la transition énergétique, GRTgaz
investit dans des solutions innovantes pour
adapter son réseau et concilier compétitivité,
sécurité d’approvisionnement et préservation
de l’environnement.
Document imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement.
Crédits photos : Shutterstock | Médiathèque GRDF | Grégory Brandel
Conception :

w w w. g rd f . f r / www. gr tg a z . c o m / w ww.spegnn.c o m / www.tigf .f r

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