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INSPECTION, DIAGNOSTIC ET CONFORTEMENT D’OUVRAGES

REALISATION D’UN GUIDE « PATHOLOGIES-REPARATIONS-


COUTS »

Société d’accueil : GINGER CEBTP Strasbourg


PFE présenté par : BARBIER Simon
Tuteur industriel : ROUQUET Jean-Michel / NINET Julien
Enseignant superviseur : MARTZ Freddy

RESUME ABSTRACT

L’agence GINGER CEBTP de Hœnheim The company GINGER CEBTP in


(67), et plus précisément son secteur Hœnheim (67), and in particular its
spécialisé dans les pathologies des specialized department in construction
matériaux et des structures, réalise des expertise about structural and material
missions de diagnostic sur différents decays, provides studies about different
types d’ouvrages afin de déterminer leur kind of buildings in order to estimate its
état de dégradation et en expliquer si “decay state” and explain causes and
besoin la cause et les potentielles possible consequences. However the
conséquences. Seulement, le manque lack of experience on some materials
de retour d’expérience vis-à-vis de (namely timber and steel structures)
certains matériaux de structure (bois ou leads the company to create a reading
métal) a conduit au besoin d’un guide. support about that.

L’outil, présenté sous la forme de fiches This tool, created as a card collection, is
pathologies, permet de voir rapidement designed to see quickly the main
les principales données relatives aux information related to the usual
pathologies courantes des matériaux “diseases” about the principal materials
(causes, phénomènes, conséquences) (causes, phenomena, consequences)
mais également de connaitre les but also the possible repair works and
réparations possibles et une idée des its corresponding global cost. This
coûts de celles-ci. Il est le résultat support is the result of company needs
d’analyses des besoins de l’entreprise, analysis, literature searches and real
de recherches documentaires et de projects treated in parallel in the
projets de diagnostics réalisés en company.
parallèle.

INTRODUCTION

Les ouvrages et infrastructures existants incarnent une valeur économique que l’on se doit de
maintenir. Les problématiques d’espace et de protection de l’environnement ont également leur
importance dans les choix du « neuf » ou de la « réhabilitation ». Dans une logique de gestion
économique, l’idée est par conséquent d’exploiter au maximum le potentiel du patrimoine existant.

Cependant, les paramètres du risque structurel et de la stabilité de l’ouvrage dans le temps se


doivent également de trouver leur place dans l’équation. Là où les constructions neuves sont
justifiées par le calcul vis-à-vis de règlements structuraux, les ouvrages anciens, quant à eux,
présentent une complexité dans la justification des charges ou autres capacités portantes. C’est dans
ce cadre qu’intervient le diagnostic de l’ouvrage, qui permet alors de statuer sur l’état de sa structure,
de ses matériaux constitutifs et de sa stabilité globale.

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1. LA DEMARCHE DU PROJET

L’agence de Hœnheim, de par son portefeuille d’affaires très axé sur les ouvrages en béton
armé et plus minoritairement sur les structures en maçonnerie, présente un manque de retour
d’expérience vis-à-vis du bois et du métal.

C’est pourquoi j’ai réalisé un outil traitant des pathologies des principaux matériaux de
construction et adapté à l’activité du secteur Pathologies/Structure de l’agence. Afin d’une part de
cerner précisément les besoins, les limites et les objectifs de cet outil, mais aussi pour appréhender
de façon pratique les différentes pathologies des matériaux, j’ai également participé à la réalisation
des projets de diagnostic traités par l’agence.

Cet outil, tout d’abord à destination de l’agence de Hœnheim, pourra dans le futur être diffusé
(par le biais du Comité Technique « Pathologies, Structures, Matériaux » de GINGER CEBTP) aux
autres agences du groupe qui ont aussi parfois un manque de retour d’expérience.

La démarche du projet s’est articulée autour de trois axes : la recherche des besoins, la
compréhension des phénomènes pathologiques existants et la restitution de ces données sous un
format adapté pour l’entreprise. L’objectif final du projet est de créer une base de travail pour le
secteur Pathologie/Structure et permettre indirectement l’ouverture de l’agence aux affaires
concernant des ouvrages moins classiques.

La recherche et la définition des besoins, des objectifs et des limites de l’outil a nécessité
d’analyser le fonctionnement de l’agence mais également et surtout la méthodologie d’un projet de
diagnostic d’ouvrage. La compréhension des phénomènes pathologiques a été possible à travers
une recherche bibliographique, l’analyse des anciennes affaires et la réalisation de sept missions de
diagnostic. Enfin, l’établissement du guide a permis de synthétiser les résultats obtenus et d’estimer
les coûts des différentes réparations possibles associées.

2. LA METHODOLOGIE D’UNE MISSION DE DIAGNOSTIC

Une mission de diagnostic consiste à pouvoir assurer, sur la base d’investigations et d’analyses,
la présence ou l’absence de telle ou telle pathologie sur l’ouvrage. Un projet de ce type se divise donc
en plusieurs étapes :
− La définition d’un programme de reconnaissance adapté en se penchant à la fois sur le
contexte de l’étude et sur la demande initiale du client,
− L’organisation et la préparation de l’investigation en vue de réaliser l’ensemble des essais et
sondages dans de bonnes conditions,
− La réalisation des investigations sur site et en laboratoire afin d’avoir un maximum
d’informations sur l’ouvrage et ses matériaux,
− Le dépouillement et l’analyse des résultats permettant de croiser les conclusions des
différents essais,
− La rédaction du rapport de diagnostic mettant en avant la présence ou non d’une pathologie
en expliquant au client la gravité des désordres induits par ceux-ci.
− Les potentielles études complémentaires (études de faisabilité de projet, estimation financière
du projet de réparation, etc.)

L’analyse de ces différentes étapes permet finalement de définir les objectifs, les besoins et les
limites de l’outil à créer, à savoir :
− Détailler les pathologies des matériaux en termes de phénomènes techniques mis en jeu,
désordres, causes possibles et méthodes de diagnostic associées,
− Préciser les réparations possibles dans des cas avérés de pathologies,
− Estimer le coût des réparations en tenant compte du contexte global du projet,

L’outil doit forcément être simple et rapide d’utilisation, mais doit également s’intégrer à toutes
les étapes d’une mission de diagnostic.

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3. LES PATHOLOGIES DES MATERIAUX

Tout d’abord, il est important de différencier les pathologies liées au matériau de celles liées
au fonctionnement mécanique de la structure. En effet, même si elles peuvent conduire à des
désordres du même ordre (fissuration par exemple) ou bien mener toutes les deux à la ruine de
l’ouvrage dans un cas extrême, leurs causes et les phénomènes mis en jeu sont tout à fait différents.

Les matériaux de construction sont, pendant la durée de vie de l’ouvrage, en contact avec son
environnement extérieur et tous les paramètres que ce dernier comporte. Que ce soit au niveau du
sol, de l’air ou de l’eau, d’un point de vue chimique, physique ou biologique, le milieu extérieur
interagit « naturellement » avec le matériau de structure. Il résulte alors de ces déséquilibres des
échanges entre le matériau et l’environnement extérieur pouvant conduire à des formes d’altérations
plus ou moins virulentes dans le temps.

Comprendre les phénomènes pathologiques mis en jeu nécessite d’abord de connaître le


matériau et surtout ses propriétés intrinsèques liées à sa durabilité. Il est donc important
d’apprécier par exemple sa résistance aux intrusions (porosité, densité, capillarité, état de surface,
etc.), son attirance vis-à-vis des espèces vivantes (comestibilité, composés nutritifs, etc.) ou encore sa
structure microscopique (cohésion, organisation de la matière). D’une manière générale, ces
phénomènes sont chimiques. La grande partie des désordres s’expliquent par la formation de
composés entre un réactif de l’environnement extérieur et un composé chimique du matériau. Pour ce
qui est du bois, sa valeur nutritive plus ou moins importante entraine sa détérioration par des espèces
animales.

Certaines pathologies s’expliquent également par le processus de fabrication, d’élaboration ou


de mise en œuvre du matériau (notamment le béton et les métaux) qui peut alors présenter des
incompatibilités et donc des désordres sans nécessairement l’action du milieu extérieur.

Ces facteurs nous montrent donc toute l’étendue possible des pathologies, du fait notamment de
la complexité des relations internes et externes du matériau.

4. L’ESTIMATION DU COÛT DES REPARATIONS

La problématique du coût des réparations est bien souvent un point crucial d’un projet. Avant
même la mise en place d’un véritable projet de rénovation/réhabilitation, certains clients souhaitent
avoir à titre indicatif un ordre de grandeur du budget des travaux. C’est dans cette optique que
l’entreprise est généralement amenée à travailler en complément de missions de diagnostic. Le
manque de données (chiffrages antérieurs et similaires, consultation d’entreprise dans le cadre de
missions de maîtrise d’œuvre, etc.) au sein de l’agence est alors un frein pour fournir des résultats
rapides et cohérents au client.

Le projet consistait également à concevoir un système d’estimation financière globale des


réparations liées aux pathologies traitées. J’ai pour cela réalisé une modélisation du coût réel en
prenant en compte le contexte du projet.

Ce dernier point est important voire déterminant car certains facteurs liés à la situation rencontrée
peuvent influencer énormément le budget final des travaux. Les principaux retenus sont finalement :
− Les difficultés d’accès pour la réalisation des travaux (travail en hauteur, mise en sécurité,
travaux préparatoires pour l’accès aux zones à traiter, etc.)
− Les restrictions des conditions de travail (horaires imposés, formations sécurité dans le
cas d’un travail sur un site industriel, etc.)
− Les niveaux de finitions requis (des travaux enterrés aux réparations sur un monument
historique).

Pour chaque réparation, j’ai donc fixé un coût de base correspondant à la réalisation des travaux
sans aucune difficulté particulière. Les facteurs énoncés précédemment sont contrôlés par deux
paramètres. Le premier est un paramètre de pondération que j’ai également fixé par rapport aux
divers retours d’expérience collectés auprès des autres agences du groupe. Le deuxième paramètre
est variable et permet une évaluation de l’importance d’un facteur vis-à-vis d’un contexte précis.

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Cette évaluation des paramètres « flottants » est réalisée par le chargé d’affaires en suivant des
tableaux où il sélectionne le niveau d’importance de chaque critère.

Enfin, la variation globale du coût de la Construction (basée sur l’inflation et d’autres


variations financières pour les entreprises travaux) est également prise en compte dans l’estimation
du coût des réparations à travers l’utilisation d’un indice officiel. Ainsi, de par l’introduction de cette
donnée, l’estimation réalisée au moment de ce projet peut être actualisée au fil du temps sans
nécessairement la réalisation d’un travail similaire.

5. LA REALISATION DU GUIDE

Le guide, afin de répondre aux exigences, besoins et objectifs du projet, a été réalisé sous forme
de « fiches pathologies », suivant le même format afin de pouvoir trouver l’information recherchée de
manière très rapide. Dans un esprit de synthèse, chacune des fiches pathologies se sont limitées à
une page dans le but de ne conserver que les données et informations utiles.

Des contacts avec les différents pôles spécialisés du groupe GINGER ont été établis dans le
but d’obtenir des connaissances détaillées et précises sur des domaines pointus et propres aux
matériaux considérés. Ces contacts ont également permis d’avoir un retour sur le travail effectué et
une validation technique de celui-ci.

En parallèle, un travail de collecte de données (anciennes missions de maîtrise d’œuvre) auprès


des diverses agences du réseau national m’a permis d’avoir une base de données conséquente.
Ainsi j’ai pu déterminer l’ensemble des réparations possibles concernant chaque pathologie traitée et
réaliser la modélisation et l’estimation des coûts de ces réparations.

Finalement, le guide présente 54 pathologies des principaux matériaux de construction et


s’accompagne d’une note explicative et opérationnelle pour l’estimation du coût des réparations
ainsi qu’un glossaire récapitulant les principaux termes techniques propres aux matériaux.

CONCLUSION

La réalisation du guide « Pathologies - Réparations - Coûts » a permis d’apporter un outil


d’amélioration et un support à destination des chargés d’affaires au sein de l’agence GINGER
CEBTP de Hœnheim.

Le travail de collecte et de fusion des données du groupe GINGER effectué à travers la


réalisation de ce guide a développé la communication entre les différents services. Cet aspect a
également montré l’avantage d’une telle organisation (regroupement d’agences, de pôles spécialisés,
etc.). En effet, ce projet n’aurait pas conduit au même résultat dans une petite organisation.
L’interaction des différents services techniques du groupe a contribué à la mise en commun de
diverses informations et de plusieurs retours d’expérience complémentaires.

D’un point de vue plus personnel, ce projet m’a demandé un travail de recherche, de
compréhension, d’analyse et de synthèse important. Il m’a donc fallu développer une organisation sur
le court et le moyen terme ainsi qu’une gestion de projet sur plusieurs mois. De plus, la rédaction de
ce guide m’a permis de réaliser des missions de diagnostic au sein de l’agence en mettant en
pratique les connaissances acquises. Cette expérience de quelques mois m’a permis d’avoir une
vision sur la durabilité des ouvrages et sur leur conservation. Elle m’apportera certainement une
conception plus réfléchie sur la vie future de l’ouvrage à travers les méthodes de construction. En
effet, les problématiques de mise en œuvre et du choix des matériaux trouvent inévitablement leur
place dans un contexte de gestion économique du patrimoine dans le temps.

Quoi qu’il en soit, la volonté croissante de conserver le patrimoine existant et l’essor des projets
de réhabilitation dans le domaine du BTP montrent que les problématiques d’altération ou de
développement de pathologies sont de plus en plus d’actualité. Les missions de diagnostic ont donc,
de par leur statut d’expertise, un rôle central et sont finalement la pierre angulaire des projets de
réhabilitation associés.

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