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BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
«S'il se rencontre des plantes et des fleurs maladroites ou malchanceuses,
il n'en est point qui soient entièrement dénuées de sagesse et d'ingéniosité »
Depuis quelques années, l’art des jardins, le métier de jardinier et celui de botaniste bénéficient d’une
reconnaissance officielle : c’est ainsi que le paysagiste Gilles Clément (jardin du Musée du quai Branly, parc
André Citroën à Paris, jardin du château de Blois, jardin du domaine de Rayol…) a été élu en décembre 2011 à la
chaire annuelle « création artistique » du Collège de France.
Du vendredi 1e juin au dimanche 3 juin 2012 aura lieu la dixième édition des « Rendez-vous aux jardins »
http://www.rendezvousauxjardins.culture.fr, organisée par le ministère de la Culture et de la Communication. A
cette occasion 2000 jardins seront ouverts, dont 400 à titre exceptionnel.
C’est ainsi que le « jardin-forêt » de la Bibliothèque nationale de France sera exceptionnellement accessible le
samedi 2 juin et le dimanche 3 juin de 13h à 18h. Depuis le 21 décembre 2011, une exposition permanente « La
BnF en son jardin » située en face des salles E et F présente d’ailleurs les espèces végétales et animales qui
peuplent ce « jardin-forêt ».
La thématique choisie pour l’édition 2012 étant « le jardin et ses images », la Bibliothèque nationale de France
propose une bibliographie et une sélection d’ouvrages en salle F sur le thème « les fleurs du bien », à savoir les
fleurs du jardin et leurs images.
1
Ouvrages de référence
Racine, Michel
Guide des jardins en France. Paris : Ulmer, 2007. 447, 255 p.
Salle F – Art – [712.094 RACI g1]
Salle F – Art – [712.094 RACI g2]
Bazin, Germain
Les fleurs vues par les peintres. Lausanne : Edita ; Paris : la Bibliothèque des arts, 1984. 140 p.
Salle F – Art – [758.3 BAZI f]
Büttner, Nils
Jardins en peinture. Paris : Impr. nationale éd., 2008. 238 p.
Salle F – Art – [758 BUTT j]
Haddad, Hubert
Le jardin des peintres. Paris : Hazan, 2000. 197 p.
Salle F – Art – [758 HADD j]
Pinault-Sorensen, Madeleine
Le Peintre et l'histoire naturelle. Paris : Flammarion, 1990. 286 p.
Salle F – Art – [758.3 PINA p]
Rabel, Daniel
Daniel Rabel : cent fleurs et insectes : collection Bibliothèque nationale, Paris. Arcueil : Anthèse, 1991. 239 p.
Salle F – Art – [709.203 2 RABE d]
Raynal-Roques, Aline
Les peintres de fleurs : les vélins du Museum. Paris : Museum national d'histoire naturelle : Bibliothèque de
l'Image, 1998. 131 p.
Salle F – Art – [758.3 RAYN p]
Salvi, Claudia
Pierre Joseph Redouté : le prince des fleurs. Tournai : Renaissance du livre, 1999. 248 p.
Salle F – Art – [709.203 3 REDO p]
Scrase, David
Flower drawings. Cambridge : Cambridge university press, 1997. VII-134 p.
(Fitzwilliam museum handbooks)
Salle F – Art – [758.3 SCRA f]
2
Le symbolisme des fleurs
Impelluso, Lucia
La nature et ses symboles. Paris : Hazan, 2004. 382 p.
Salle F – Art – [704.943 IMPE n]
Tapié, Alain
Le sens caché des fleurs : symbolique & botanique dans la peinture du XVIIe siècle. Paris : A. Biro, 2000. 155 p.
Salle F – Art – [759.04 TAPI s]
Frain, Irène
"La guirlande de Julie" : suivie d'un dictionnaire du langage des fleurs aux fins de chiffrer et déchiffrer vos
tendres messages floraux. Paris : R. Laffont : Bibliothèque nationale, 1991. 198 p.
Salle E – Bibliographies et catalogues de bibliothèques – [027.544 MSOC gui]
Fleurs du bien
L’amaryllis
Monsieur de la Palice,
Dégourdi sans malice,
Cultive avec délices
Les lis, les amaryllis
Et les volubilis,
La réglisse pour Alice :
Méli, mélilot, mélisse.
L’« amaryllis » est d’un genre certain sur le plan grammatical mais non défini sur le plan botanique : une amaryllis
(puisqu’il s’agit bien d’une amaryllis et non d’un amaryllis) désigne en français une plante du genre Hippeastrum,
tandis que ne devraient être comptées comme vraies « amaryllis » que les espèces du genre « amaryllis », qui ne
comptent en tout et pour tout que l’Amaryllis belladonna et l’Amaryllis paradisicola.
Botanica : photographies de végétaux aux XIXe et XXe siècles / préf. de Pierre Gascar. Paris : Centre national de la
photographie, 1987. 127 p.
Salle F – Art – [779.06 BOTA]
Le chrysanthème
A vingt ans, j’ai composé un poème à propos de l’oreiller de fleurs de chrysanthème, qui a largement circulé
parmi les gens. Cet automne, inspiré, je compose un poème à propos de la cueillette des chrysanthèmes
Lu Yu (1125-1210)
3
Le chrysanthème, « fleur d’or » en grec ancien, est de la famille des Astéracées et s’épanouit en automne. A cette
saison, et plus particulièrement lors de la « fête des chrysanthèmes », il est de tradition en Chine de boire du vin de
chrysanthème. Le « noble insigne du chrysanthème » est d’autre part visible sur le sceau impérial du Japon.
Symbole d’éternité en Asie, le chrysanthème est aujourd’hui en France et en Belgique la fleur des cimetières par
excellence, et ce depuis l’Armistice de 1918.
C’est au 19e siècle que l’Europe connaît le chrysanthème : Claude Monet le cultive à Giverny, en achète une
estampe par Hokusai, le peint sous forme de bouquets figuratifs ou de massifs tendant à l’abstraction. Le peintre
entretient une correspondance sur les questions de jardinage avec son ami Gustave Caillebotte, qui se passionne
également pour l’horticulture dans ses propriétés du Petit Gennevilliers et de Yerres. Tous deux sont en quelque
sorte des jardiniers-peintres ou des peintres-jardiniers.
Le coquelicot et le pavot
Le coquelicot
Pavot
Pourquoi ne copions-nous pas ce parfait modèle de salière, de poivrière, de sucrier pour les fraises ?
Tête légère ! Et sonnante comme un grelot, mais non point vide. Sous sa couronne ronde une rangée de petits
pertuis s’ouvre, la maturité venue, et saupoudre d’un poivre fin la terre bien criblée où poussera le prochain
pavot, le pavot de l’année qui vient, le grand pavot écarlate. Mon Dieu, que tout est bien arrangé.
4
Le fragile coquelicot de nos comptines et le sulfureux pavot de l’opium, de la morphine et de l’héroïne sont deux
frères éloignés d’une même famille, celle des papavéracées. Si la locution « rouge comme un coquelicot »
l’associe à la timidité, le coquelicot était autrefois une plante conquérante couvrant les champs de milliers de
taches rouges, pour le plus grand bonheur des impressionnistes.
Coradeschi, Sergio
Tout l'oeuvre peint de Klimt. [Paris] : Flammarion, 1983. 112 p.
Salle F – Art [709.203 4 KLIM t]
[Exposition. 1999]
Georgia O'Keeffe: the poetry of things : [exhibition held at the Phillips collection, Washington, D.C., at the
Georgia O'Keeffe museum, Santa Fe, at the Dallas museum of art and at the Fine arts museums of San Francisco,
from April 17, 1999 to May 14, 2000]. Washington, D.C. : Phillips collection ; New Haven, Conn. ; Dallas :
Dallas museum of art, 1999. XVI-158 p.
Salle F – Art – [709.204 OKEE g]
Contient : p. 86-87 des coquelicots et des pavots peints par Georgia O’Keeffe.
Vialla, Jean
La vie et l'oeuvre d'Odilon Redon. Courbevoie : ACR éd., 1988. 216 p.
Salle F – Art [709.203 4 REDO 5 VI]
Le dahlia
Un dahlia
5
Le dahlia partage avec la pomme de terre la particularité d’être un tubercule comestible. C’est d’ailleurs à ce titre
qu’il a été importé en Europe au XVIIIe siècle depuis l’Amérique du Sud. Trop amer pour le gastronome, le dahlia
a rapidement eu plus de succès comme plante ornementale. Le dahlia est d’ailleurs un caméléon visuel, puisque
certaines de ses dizaines de milliers de variétés peuvent même ressembler… à des orchidées ou à des pivoines. Le
dahlia adopte toutes les couleurs (sauf le bleu) et toutes les tailles (le dahlia imperialis mesure plusieurs mètres de
haut). Claude Monet avait, selon son ami le pépiniériste Georges Truffaut, réussi à produire plusieurs variétés de l’
« Etoile de Digoin », aujourd’hui disparue…
Büttner, Nils
Jardins en peinture. Paris : Impr. nationale éd., 2008. 238 p.
Salle F – Art – [758 BUTT j]
La digitale pourpre
D’un gradin d’or, parmi les cordons de soie, les gazes grises, les velours verts et les disques de cristal qui
noircissent comme du bronze au soleil, je vois la digitale s’ouvrir sur un tapis de filigranes d’argent, d’yeux et de
chevelures.
Des pièces d’or jaune semées sur l’agate, des piliers d’acajou supportant un dôme d’émeraudes, des bouquets de
satin blanc et de fines verges de rubis entourent la rose d’eau.
Tels qu’un dieu aux énormes yeux bleus et aux formes de neige, la mer et le ciel attirent aux terrasses de marbre
la foule des jeunes et fortes roses.
La digitale pourpre (digitalis purpurea), qui résiste à des températures polaires et arbore des couleurs dignes d’un
sénateur romain, suscite un coup de cœur chez les botanistes et un coup au cœur chez les imprudents assez
insensés pour l’ingérer. La digitale pourpre est en effet une plante très toxique dont les principes actifs peuvent,
selon la dose et l’usage, tuer ou soigner. En entendant ses surnoms de « Gant-de-Notre-Dame » ou de « Gant-de-
bergère » qui se douterait que la digitale pourpre est une beauté fatale ? C’est donc de loin qu’il conviendra
d’admirer les digitales pourpres Excelsior et Sutton's Apricot autour du bassin aux nymphéas, là-bas, du côté de
Giverny…
Albert Renger-Patzsch : photographer of objectivity / ed. by Ann and Jürgen Wilde and Thomas Waski ;
introductory text by Thomas Janzen. London : Thames and Hudson, 1997. 176 p.
Salle F – Art [770.92 RENG a]
Scrase, David
Flower drawings. Cambridge : Cambridge university press, 1997. VII-134 p.
(Fitzwilliam museum handbooks)
Salle F – Art – [758.3 SCRA f]
6
La glycine
Hajin (1676-1742)
Comme d’autres papilionacées, les glycines arborent des fleurs dont « l'aspect rappelle les ailes d'un papillon en
vol ». Leur exubérance visuelle et leur parfum soyeux de vanille font un peu oublier qu’elles sont aussi des
fabacées dont les graines sont toxiques. Les glycines les plus communes dans les jardins sont la glycine de Chine
(Wisteria sinensis) et la glycine du Japon (Wisteria floribunda). Ces deux variétés fleurissent en abondance à
Giverny dans le jardin d’eau ou sur le treillage du pont japonais, offrant une harmonie en mauve et blanc.
Loring, John
Tiffany. New York : H. N. Abrams, 2003. 127 p.
Salle F – Art [739.27 LORI t]
L’iris
Les iris, de la famille des Iridacées, comptent aussi bien des iris à bulbes que des iris à rhizomes. Utilisée en
cosmétique (sous forme de poudre pour les cheveux) ou en parfumerie, l’irone contenue dans le rhizome fait que
l’iris sent en général… la violette, l’iris fétide (Iris foetidissima) étant l’exception qui confirme la règle. Outre les
iris, la famille des Iridacées regroupe les crocus, dont le Crocus sativus qui donne le safran. Réputé pour son
odeur, l’iris est également célébré pour la beauté de ses pétales irisés, semblables aux arcs-en-ciel de la divinité
grecque Iris. Dans le langage des fleurs, l’iris est synonyme de « bonne et heureuse nouvelle », et les noces d’iris
se fêtent après 84 ans de mariage. C’était l’une des fleurs préférées de Claude Monet.
Botanica : photographies de végétaux aux XIXe et XXe siècles / préf. de Pierre Gascar. Paris : Centre national de la
photographie, 1987. 127 p.
Salle F – Art [779.06 BOTA]
Contient : p. 58-63 des iris photographiés par André Martin, croissance et déclin.
Cappellieri, Alba
Bijoux du XXe siècle : de l'Art nouveau au design contemporain en Europe et aux États-Unis. Milano : Skira,
2010. 248 p.
Salle F – Art [739.27 CAPP b]
Grégoire, Stéphanie
Plein air : les impressionnistes dans le paysage. [Paris] : Hazan, 1993. 175 p.
Salle F – Art [759.409 034 4 GREG p]
7
Haddad, Hubert
Le jardin des peintres. Paris : Hazan, 2000. 197 p.
Salle F – Art [758 HADD j]
Contient : p. 25-28 des iris peints par Ogata Korin sur un paravent du XVIIIe siècle.
Kristeva, Julia
Georgia O'Keeffe. Paris : A. Biro, 1989. 263 p.
Salle F – Art – [709.204 OKEE g]
Le lotus
Issa (1763-1828)
Le terme « lotus » désigne en français de façon vague des plantes pouvant relever de familles très différentes
(Araceae, Ebenaceae, Rhamnaceae, Ulmaceae…). Les lotus les plus connus sont le lotus égyptien (famille des
Nymphaeaceae) et le lotus des Indes, ou lotus d’Orient (famille des Nelumbonaceae). S’il est connu que le lotus
est un symbole de pureté pour le bouddhisme, l' « effet lotus » est moins célèbre que l’ « effet papillon ». Or, le
lotus est superhydrophobe, ce qui signifie qu’il repousse toute l’eau qui pourrait couler sur lui. La pluie et la boue
glissent donc sur le lotus imperturbable et toujours pur.
[Exposition. 2007-2008]
Steichen, une épopée photographique : [exposition, Paris, Jeu de Paume, 9 octobre-30 décembre 2007, Lausanne,
Musée de l'Élysée, 17 janvier-23 mars 2008, Reggio Emilia, Palazzo Magnani, 12 avril-8 juin 2008, Madrid,
Museo nacional centro de arte Reina Sofia, 24 juin-22 septembre 2008] / [organisée par la] Foundation for the
exhibition of photography, Minneapolis [et le] Musée de l'Élysée, Lausanne... Paris : Thames & Hudson, 2007.
335 p.
Salle F – Art [770.92 STEI 6]
Stierlin, Henri
Trésors de l'art en Egypte / photogr. de Mitzuo Nitta. Paris : la Bibliothèque des arts, 1994. 277 p.
Salle F – Art [709.32 STIE t]
Contient : p. 82-83 des lotus et des papyrus sculptés, Temple d’Isis, île de Philae
8
Le lys
Il peut être surprenant d’apprendre que le lys à l’entêtante et suave senteur est de la même famille que l’ail,
l’oignon ou le poireau. C’est pourtant le cas de cette liliacée qui, selon la mythologie grecque, serait née d’une
goutte de lait d’Héra : Héraclès en tétant le lait de sa mère aurait mal maîtrisé la force de sa succion. Outre le lys, il
en serait également résulté la voie lactée. Pour autant, le lys n’est pas toujours blanc : il peut être jaune ou rouge.
Et le fameux « lys royal » n’est pas en fait au départ un lys, mais un iris des marais…
Botanica : photographies de végétaux aux XIXe et XXe siècles / préf. de Pierre Gascar. Paris : Centre national de la
photographie, 1987. 127 p.
Salle F – Art [779.06 BOTA]
Le narcisse
Je commence par chanter Déméter aux beaux cheveux, vénérable Déesse, elle et sa fille aux belles chevilles
qu’Aidônéus, du consentement du retentissant Zeus au large regard, enleva loin de Déméter à la faucille d’or et
aux beaux fruits, comme elle jouait avec les filles aux seins profonds d’Okéanos, cueillant des fleurs, des roses, du
safran et de belles violettes, dans une molle prairie, des glaïeuls et des hyacinthes, et un narcisse que Gaia avait
produit pour tromper la Vierge à la peau rosée, par la volonté de Zeus, et afin de plaire à Aidônéus l’insatiable.
Et ce narcisse était beau à voir, et tous ceux qui le virent l’admirèrent, Dieux immortels et hommes mortels. Et de
sa racine sortaient cent têtes, et tout le large Ouranos supérieur, et toute la terre et l’abîme salé de la mer riaient
de l’odeur embaumée.
9
Selon la mythologie rapportée par Ovide (Les métamorphoses, III, 339-510), le nom du narcisse provient de celui
du très beau jeune homme qui s’éprend de son image reflétée dans l’eau et se consume d’amour jusqu’à en mourir.
Le narcisse alors devient un symbole d’amour de soi-même et d’égoïsme.
Cette fleur est également associée à une signification funèbre, probablement due à la croyance qu’il s’agit d’une
fleur infernale : l’hymne homérique consacré à Déméter raconte que le narcisse naît de la terre par la volonté de
Zeus afin de complaire à Aidônéus, le dieu des enfers. Le nom grec narkissos a la même racine que le verbe
narkao, « engourdir », et il semble renvoyer à la mort.
Le Fleuve
Les Nymphaea, de la famille des Nymphaeaceae, sont des genres de cette plante que l’Académie française a
d’abord écrit « nénufar » de 1762 jusqu'en 1935, avant d’adopter en 1935 l’orthographe de « nénuphar », jusqu’à
ce que des rectifications orthographiques du français en 1990 proposent de revenir à « nénufar ». Tous les
nymphéas sont donc des « nénufars » ou des « nénuphars », mais tous les « nénufars » ou « nénuphars » ne sont
pas des nymphéas.
Quant aux fameux nymphéas « bleus aussi, espèces exotiques préparées en serre » de Félix Breuil, le chef jardinier
de Monet, si leur nom latin est clair (Nymphaea caerulea), leur nom vernaculaire (nénufar bleu, nénuphar bleu
mais aussi… lotus bleu) peut nous perdre aussi sûrement que les nymphes entraînèrent, selon la mythologie, Hylas
au fond des eaux.
La passion de Claude Monet pour les nymphéas est bien connue : Monet est un « peintre-jardinier » ou « jardinier-
peintre » dont les semis devancent d’une saison les tableaux. Il a laissé des souvenirs picturaux de tous les jardins
qu’il a créés à partir de 1872 et qui préfigurent l’œuvre de Giverny : Argenteuil, Vétheuil.
Claude Monet s’installe à Giverny en 1883 jusqu’à sa mort en 1926, il consacra les 15 premières années à créer
ses trois jardins, sans les peindre : le jardin potager, le clos normand et le jardin d’eau avec son étang aux
nymphéas, à propos desquels il déclare : « J’ai mis du temps à comprendre mes nymphéas. Je les avais plantés
pour le plaisir, et les cultiver sans songer à les peindre… Un paysage ne vous imprègne pas en un jour… Et puis,
tout d’un coup j’ai eu la révélation des féeries de mon étang… J’ai pris ma palette… Depuis ce temps, je n’ai
guère eu d’autre modèle. » (Extrait d’A Giverny, chez Claude Monet, par Marc Elder, Bernheim-Jeune, 1924)
Hobson, Anthony
J. W. Waterhouse. London : Phaidon, 1995. 126 p.
Salle F – Art – [709.203 4 WATE j]
10
Roberts, Pamela Glasson ; Royal photographic society (GB)
150 ans de photographie : oeuvres de la collection de la Royal photographic society. Paris : Éd. Place des
Victoires, 2000. 335 p.
Salle F – Art [779.06 ROBE c]
L’oeillet
L’œillet
Inconnu de l’Antiquité, l’œillet aurait été importé de la Tunisie vers la fin du XIIIe siècle. Le nom latin de l’œillet,
dianthus, d’origine grecque : « fleur de dieu » peut évoquer dans l’art médiéval la Passion de Jésus-Christ. L’œillet
est par ailleurs appelé communément « petit clou » en raison de la forme de ses fruits.
Selon une tradition nordique, l’œillet est promesse de mariage, le jour des noces, la mariée doit porter sur elle un
œillet, que le marié doit trouver sur elle. L’œillet comme symbole de mariage est ainsi souvent représenté dans les
portraits flamands, dans la main de la femme ou de l’homme représenté.
Focillon, Henri
Hokusai. Lyon : Fage éd. 2005. 185 p.
(Varia)
Salle F – Art – [709.203 4 HOKU h]
Zwingenberger, Jeanette
Holbein le jeune : l'ombre de la mort. London : Parkstone press, 1999. 175 p.
Salle F – Art [709.203 1 HOLBj h]
L’orchidée
Parfum d’orchidée –
En sont imprégnées
Les ailes du papillon !
Bashô (1654-1694)
11
« Hier, je cueillis une orchidée pour ma boutonnière. C’était une adorable fleur tachetée, aussi perverse que les
sept péchés capitaux. Distraitement, je demandais à l’un des jardiniers comment elle s’appelait. Il me répondit que
c’était un beau spécimen de Robinsoniana ou quelque chose d’aussi affreux. C’est une triste vérité, mais nous
avons perdu la faculté de donner de jolis noms aux objets » fait dire Oscar Wilde à Lord Henry, l’un des
personnages de Dorian Gray.
Donner simplement un nom à chacune des vingt-cinq mille espèces d’orchidées relève de l’exploit. Dans ces
conditions, leur donner un joli nom confine au sublime : les fleuristes appellent « orchidée de Proust » le Cattleya
depuis que l’écrivain a ainsi dépeint Odette dans Du côté de chez Swann : « Elle tenait à la main un bouquet de
catleyas et Swann vit, sous sa fanchon de dentelle, qu'elle avait dans les cheveux des fleurs de cette même
orchidée attachées à une aigrette en plumes de cygnes. Elle était habillée sous sa mantille, d'un flot de velours noir
qui, par un rattrapé oblique, découvrait en un large triangle le bas d'une jupe de faille blanche et laissait voir un
empiècement, également de faille blanche, à l'ouverture du corsage décolleté, où étaient enfoncées d'autres fleurs
de catleyas ».
S’il ne s’agit pas d’un cattleya, quel est donc le « joli nom » de l’orchidée arborée par le jeune Marcel dans le
célèbre portrait de Jacques-Emile Blanche ?
La peinture au Musée d'Orsay / [textes de Serge Lemoine, Stéphane Guégan, Anne Roquebert, et al.] ; sous la dir.
de Serge Lemoine. Paris : Musée d'Orsay : La Martinière, 2004. 767 p.
Salle F – Art [708.4 PARI or]
La pensée et la violette
La violette
Comment distingue-t-on une pensée d’une violette ? Quand un seul des cinq pétales est dirigé vers le bas, il s’agit
d’une pensée. Quand trois des cinq pétales pointent vers le bas, il s’agit d’une violette. Pour le reste, les pensées et
les violettes sont de la même famille (les Violaceae) et du même genre (Viola). Les pensées et les violettes
hébergent les chenilles de divers papillons, dont la… Petite violette (Clossiana dia). Facilement cultivable, de
toutes les couleurs, la pensée a une floraison qui court du printemps à l’automne. Elle forme donc facilement en
toute saison des petits champs impressionnistes qui séduisent aussi bien les jardiniers que les peintres.
Les bijoux de Lalique / sous la dir. d'Yvonne Brunhammer ; avec la collab. de Sigrid Barten, Marie-Odile Briot,
Florence Müller... [et al.] Paris : Flammarion, 1998. 223 p. Publ. à l'occasion de l'exposition "The jewels of
Lalique", organisée à New York, National design museum, Smithsonian institution, 3 février-12 avril 1998, à
Washington, International gallery, Smithsonian institution, 15 mai-16 août 1998 et à Dallas, Dallas museum of art,
13 septembre 1998-10 janvier 1999.
Salle F – Art [739.274 LALI b]
Contient : p. 88-89 des pensées pour un ornement de corsage créé par René Lalique.
12
Falk, Fritz
Schmuckkunst in Jugendstil : Lalique, Fouquet, Gautrait, Gaillard, Vever, Wolfers, Masriera, von Cranach.
Stuttgart : Arnoldsche, 1999. 144 p.
Salle F – Art [739.274 FALK s]
Le pissenlit
Li Po (701-761)
Presque personne ne se plaint que le pissenlit, parfois considéré comme une mauvaise herbe, se fasse attaquer par
des « panthères ». Le pissenlit, ou « dent-de-lion », subit en effet les assauts du Pseudopanthera macularia, un
petit papillon nommé « panthère » en français. Pourtant, ce laideron vertueux est une plante potagère, médicinale
et mellifère parée de toutes les vertus, ce qui explique que certains jardiniers, loin d’éradiquer le pissenlit, en
cultivent la présence en le semant de mars à fin juin. Le pissenlit ne révèle sa vraie beauté qu’en se dépouillant,
quand nous lui soufflons dessus. Il faut être un esthète et un dandy amateur de paradoxes pour apprécier
véritablement le pissenlit : « sachez bien que le pissenlit // n'est pas une fleur ordinaire // il n'a pas d'esprit
vulgaire... // malgré tout ce que l'on dit // il est doué d'un caractère // qui sait assurer son crédit // et l'établir sur la
terre » a pu écrire de lui Robert de Montesquiou.
Contient : p. 130 une lampe en forme de pissenlit créée par Antonin et Auguste Daum et Louis Majorelle.
Contient : p. 128 une autre lampe en forme de pissenlit créée par Antonin et Auguste Daum et Louis Majorelle.
13
La pivoine
Pétales de pivoine
Pétales de pivoine
Trois pétales de pivoine
Rouges comme une pivoine
Et ces pétales me font rêver
« Les pivoines sont difficiles à peindre, parce qu’elles deviennent vite communes et vulgaires. Sous les mains des
artisans qui manient le vert et le rouge sans aucune inspiration, un millier de fleurs et une myriade d’étamines se
ressemblent toutes » juge le peintre de paysages Wang Hui (1632-1717). L’artiste loue au contraire le style meigu
(« sans os », c’est-à-dire « sans coutour d’encre ») de son ami Yun Shouping (1633-1690), peintre renommé de
fleurs, avec lequel il s’associe en 1672 pour un Album de douze feuilles d'études de fleurs et de paysages.
Bazin, Germain
Les fleurs vues par les peintres. Lausanne : Edita ; Paris : la Bibliothèque des arts, 1984. 140 p.
(Vu par les peintres)
Salle F – Art – [758.3 BAZI f]
Hearn, Maxwell K.
Trésors de la Chine impériale : musée national du Palais Taipei. Paris : Herscher, 1996. 144 p.
Salle F – Art – [709.51 HEAR t]
Contient : p. 126 une pivoine peinte par Yun Shouping et p. 127 un vase à décor de pivoine de la dynastie Qing.
Nagata, Seiji
Hokusai : genius of the Japanese ukiyo-e. Tokyo ; New York ; London : Kodansha international, 1995. 95 p.
Salle F – Art – [709.203 4 HOKU h]
14
La rose
A la rose,
Si près, si unie
A la mort est ta vie
Que je me demande si par ses larmes l'aurore
Pleure Tristement ta naissance ou ta mort
Les hommes ont commencé à cultiver la rose il y a cinq mille ans, et cette ancienneté des relations explique sans
doute en partie pourquoi la rose bénéficie d’un statut en quelque sorte à part dans l’univers des fleurs. Comme le
dit le renard au Petit Prince, « c'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante ». Ou encore,
« tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose ». L’Humanité est
donc responsable de ses roses millénaires…
Clairet, Alain
Berthe Morisot, 1841-1895 : catalogue raisonné de l'oeuvre peint. Montolivet : CÉRA-nrs éd., 1997. 371 p.
Salle F – Art [709.203 4 MORI b]
Contient : p. 300-301 un meuble fauteuil « rose » créé par un anonyme, XIXe siècle.
[Exposition. 2007-2008]
Steichen, une épopée photographique : [exposition, Paris, Jeu de Paume, 9 octobre-30 décembre 2007, Lausanne,
Musée de l'Élysée, 17 janvier-23 mars 2008, Reggio Emilia, Palazzo Magnani, 12 avril-8 juin 2008, Madrid,
Museo nacional centro de arte Reina Sofia, 24 juin-22 septembre 2008]. Paris : Thames & Hudson, 2007. 335 p.
Salle F – Art [770.92 STEI 6]
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Le tournesol
La campagne en automne
Tu Fu (712-770)
Selon la mythologie, Apollon a pour maîtresses deux sœurs, toutes deux nymphes, Clytie et Leucothoé. Jalouse,
Clytie obtient de son père Océan la mort de Leucothoé. Furieux, Apollon abandonne Clytie, qui dépérit. Pris de
pitié, Apollon transforme Clytie en fleur se tournant constamment vers le soleil.
Certes, Ovide évoque cet épisode dans les Métamorphoses (IV, 190-270). Ce n’est cependant qu’avec la peinture
baroque que la fleur d’Ovide est identifiée au tournesol : le tournesol n’était pas connu dans l’Antiquité et a été
importé en Europe par les Espagnols au XVIe siècle.
Dans la peinture, le tournesol peut symboliser toute forme de dévouement, voire de dévotion : la passion
amoureuse, la loyauté du sujet (le peintre) envers son roi ou prince (son mécène), la dévotion de la Vierge au
Christ.
Gustav Klimt : l'oeuvre peint / sous la direction de Alfred Weidinger. Paris : Citadelles et Mazenod, 2008. 318 p.
Salle F – Art – [709.203 4 KLIM g]
Kallir, Jane
Egon Schiele : oeuvre complet : biographie et catalogue raisonné. Paris : Gallimard, 1998. 717 p.
Salle F – Art – [709.204 SCHIe e]
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Steichen, Joanna Taub
Steichen's legacy : photographs, 1895-1973. New York : A. A. Knopf, 2000. XXII-373 p.
Salle F – Art – [770.92 STEI s]
La tulipe
La tulipe
Comme les lys, la tulipe est de la famille des liliacées, qui regroupe généralement des plantes à bulbe. S’il y eut
une orchidophilie, voire un début d’orchidomanie au XIXe siècle, jamais cette dernière n’atteignit les sommets de
la tulipomanie du XVIIe siècle. Au XIXe siècle, Charles Mackay, dans Memoirs of extraordinary popular
delusions and the madness of crowds, a popularisé cette histoire d’une bulle spéculative autour de la tulipe. Ses
écrits sont aujourd’hui relativisés. Il n’en reste pas moins que la tulipe, par ses mosaïques de couleur, a pu exercer
une grande fascination, due pourtant à une réalité bien prosaïque : c’est un phytovirus (virus s’attaquant aux
végétaux) qui est responsable de l’explosion de couleurs typique de la tulipe. Pour l’amateur de tulipes, il reste un
rêve inaccessible, la tulipe noire qui n’existe que dans le roman d’Alexandre Dumas et Auguste Maquet, et un rêve
accessible, l’immense parterre de tulipes du clos normand et autour de l’étang du jardin d’eau, à Giverny.
Walpole, Josephine
A history and dictionary of British flower painters. Woodbridge : Antique collectors' club, 2006. 236 p.
Salle F – Art – [759.2 WALP h]
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