L'héliocentrisme est une théorie physique qui s'oppose au géocentrisme en plaçant
le Soleil (plutôt que la Terre) au centre de l'Univers. D’après les variantes plus modernes, le Soleil n'est plus le centre de l'Univers, mais un point relatif autour duquel s'organise notre propre système solaire. Même si le sens de cette affirmation a varié depuis les premières théories héliocentriques, ce modèle reste globalement accepté pour décrire le système solaire. Bien que quelques précurseurs, comme Aristarque de Samos (vers -280), aient envisagé le mouvement de la Terre autour du Soleil, l'héliocentrisme prend son véritable essor avec les travaux de Nicolas Copernic, qui fut le premier à proposer un modèle héliocentrique incluant la Terre et toutes les planètes connues à l'époque. On doit à Galilée les observations astronomiques et les premiers principes mécaniques justifiant l'héliocentrisme, et à Johannes Kepler un modèle bien plus précis du système solaire, se démarquant notamment par l'introduction d'orbites elliptiques des planètes admettant le Soleil comme un de leurs foyers, et non plus circulaires. La théorie de l'héliocentrisme s'est opposée à la théorie du géocentrisme, lors de la controverse ptoléméo-copernicienne, entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIIe siècle : l'héliocentrisme fut l'objet d'interdits religieux, d'abord de la part des protestants(Luther condamna Copernic), puis après une période d'intérêt par l'Église catholique en 1616. Galilée fut condamné à se rétracter en 1633 pour son livre le Dialogue sur les deux grands systèmes du monde. Les interdits furent levés en 1741 et 1757par Benoît XIV. Enfin, en 1687, Isaac Newton propose une formulation mathématique de la gravitation, et des lois de mécaniques qui permettent de démontrer les lois empiriques de Kepler. À partir du XVIIe siècle, l'héliocentrisme devint progressivement la représentation du monde communément adoptée en Occident. Au début du XVIIIe siècle, les observations confirmèrent définitivement la théorie de la gravitation de Newton, expliquant très précisément les phénomènes astronomiques alors observés. Déjà, dans la théorie de Newton, la position du Soleil comme point fixe du système solaire est la limite obtenue en considérant que la masse des planètes est négligeable devant celle du Soleil, pour simplifier les calculs et s'affranchir des problèmes d'évaluation des masses. La correction obtenue est toutefois si faible1 que le fait de considérer le Soleil comme fixe n'est pas tenu comme faux. L'idée que le Soleil ne soit que le centre du système solaire et que l'Univers en soit dépourvu apparaît dans les écrits du moine Giordano Bruno. La cosmologie moderne l'approuve pour deux raisons : d'une part le Soleil lui-même est en révolution autour du centre galactique, et les galaxies elles-mêmes sont en mouvement. D'autre part, la cosmologie moderne considère que l'Univers ne peut admettre de centre, ni même de point privilégié — ce principe a été nommé principe de Copernic. Divers sondages conduits sur la période 2004-2012 montrent cependant que le principe de l'héliocentrisme n'est pas encore compris par une large partie du grand public : 34 % des Européens, 30 % des Indiens, 28 % des Malaisiens, 26 % des Américains ou 14 % des Sud- Coréens pensent ainsi que c'est le Soleil qui tourne autour de la Terre2.