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S OMMES ET PRODUITS
1 Techniques de calcul
P
1.1 Le symbole
Notation 1.1
Soient m et n deux entiers naturels. Alors
n
X am + am+1 + · · · + an−1 + an si m 6 n,
ak =
k=m
0 sinon.
X X
On peut aussi noter ak ou encore ak . Cette somme comporte n − m + 1 termes.
m6k6n k∈Jm,nK
Remarque. La variable k est muette : on peut la remplacer par n’importe quelle autre variable. Autrement dit,
n
X n
X
ak = ap
k=m p=m
EXERCICE 1.
n−1
X
Calculer 1.
k=2
Attention ! Le résultat d’une somme ne peut pas dépendre de l’indice de sommation, ça n’aurait aucun
sens !
Attention ! On ne peut mettre en facteur qu’une expression qui ne dépend pas de l’indice de sommation.
Attention ! La sommation se comporte mal avec les produits. Autrement dit, en général,
! !
X X X
ak bk 6= ak bk
k k k
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Méthode Télescopage
On appelle somme télescopique toute somme du type suivant
n
X
(ak+1 − ak ) = an+1 − am
k=m
EXERCICE 2.
n
X 1
Calculer Sn = ln 1 + .
k
k=1
Suites primitives
n
X
Pour calculer ak , on peut essayer d’introduire une suite Ak vérifiant ak = Ak+1 − Ak . Une telle suite
k=m
n
X
(Ak ) est appelée suite primitive de ak . On a alors ak = An+1 − Am .
k=m
Sommes de puissances
n
X n(n + 1)
Notons Sm (n) = km . On sait (série arithmétique) que S1 (n) = . Traitons le calcul de S2 (n).
2
k=1
Première méthode
On cherche une suite primitive de (k2 ) sous la forme (ak3 + bk2 + ck) avec a, b, c à déterminer.
Deuxième méthode
n
X
(k + 1)3 − k3 de deux manières différentes. On a par télescopage
On exprime la somme
k=1
n
X
(k + 1)3 − k3 = (n + 1)3 − 1 = n (n + 1)2 + (n + 1) + 1 .
k=1
EXERCICE 3.
Calculer S3 (n).
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en posant l = k + 1 dans les termes de la somme et en remarquant que l prend alors toutes les valeurs
entières entre m + 1 et n + 1. Ou encore,
n
X n
X
an−k = al
k=0 l=0
en posant l = n − k dans les termes de la somme et en remarquant que l prend alors toutes les valeurs
entières entre 0 et n.
➢ Si l’on veut changer les bornes de la somme. Par exemple,
n+2
X n
X
ak = al+2
k=2 l=0
en posant l = k − 2 de telle sorte que les bornes soient 0 et n et en changeant les indices des termes de la
somme en remarquant que k = l + 2.
Dans les deux cas, on peut vérifier en considérant le premier et le dernier terme de la somme avant et après
changement d’indice.
3
X
Attention ! On ne peut pas effectuer n’importe quel changement d’indice. Par exemple, soit S = a2k .
k=0
6
X
On pourrait naïvement effectuer le chanegement d’indice l = 2k de sorte que S = al . Mais
l=0
3
X 6
X
a2k = a0 + a2 + a4 + a6 tandis que al = a0 + a1 + a2 + a3 + a4 + a5 + a6
k=0 l=0
Le problème vient du fait que 2k ne prend pas toutes les valeurs entières entre 0 et 6 mais seulement les valeurs
paires.
EXERCICE 4.
EXERCICE 5.
Calculer la somme
n
X 1 1
− .
k n+1−k
k=1
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La formule n’est pas à connaître mais la méthode l’est. Cette technique est totalement analogue à l’intégration
par parties. En effet, il suffit de remplacer les intégrales par des sommes et de considérer que la « dérivée » d’une
Xn
suite (Un ) est la suite (Un+1 − Un ) et donc qu’une « primitive » d’une suite (vn ) est la suite ( vk ).
k=0
Remarque. La transformation d’Abel se révèlera utile l’année porchaine lors de l’étude des séries.
EXERCICE 6.
2n
X 2n
X
Calculer min(k, n) et max(k, n).
k=0 k=0
On peut aussi séparer les termes d’indice pair et les termes d’indice impair. On a alors plusieurs écritures
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possibles :
n
X n
X n
X
ak = ak + ak
k=m k=m k=m
k pair k impair
X X
= ak + ak
m6k6n m6k6n
k pair k impair
X X
= a2k + a2k+1
m62k6n m62k+16n
2⌋
⌊X
n
⌊X2 ⌋
n−1
= a2k + a2k+1
2 ⌉
k=⌈ m 2 ⌉
k=⌈ m−1
2 Sommes classiques
2.1 Factorisation de an − bn
Proposition 2.1
Soient a et b deux réels ou complexes et n ∈ N∗ . Alors
n−1
X n−1
X
an − bn = (a − b)(an−1 + an−2 b + · · · + abn−2 + bn−1 ) = (a − b) ak bn−1−k = (a − b) an−1−k bk
k=0 k=0
Remarque. On a en particulier
n−1
X
an − 1 = (a − 1)(an−1 + an−2 + · · · + a + 1) = (a − 1) ak
k=0
Exemple 1.
n
X n(n + 1)
k=
2
k=1
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EXERCICE 7.
n
X
Calculer k2k .
k=1
Définition
2.4
n
On note le nombre de parties à k éléments dans un ensemble à n éléments.
k
Proposition 2.6
On a une symétrie des coefficients binomiaux à savoir
n n
=
k n−k
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Triangle de Pascal
La relation de Pascal permet de construire le triangle de Pascal donnant les coefficients binomiaux de proche
en proche.
1
1 1
1 2 1
On obtient une case en additionnant la case au-dessus et la case
1 3 3 1
au-dessus à gauche : par exemple, 10 = 6 + 4 ou 3 = 2 + 1.
1 4 6 4 1
1 5 10 10 5 1
n n
X n X n
Exemple 2. On a = (1 + 1)n = 2n et (−1)k = (1 − 1)n = 0.
k k
k=0 k=0
EXERCICE 8.
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et on remarque que la somme est une série géométrique de raison eiθ . On doit alors distinguer deux cas.
◮ Cas eiθ = 1 i.e. θ ≡ 0[2π].
Alors on a évidemment
Rn = (n + 1) cos φ et In = (n + 1) sin φ.
◮ Cas eiθ 6= 1 i.e. θ 6≡ 0[2π].
Alors
ei(n+1)θ − 1
Sn = eiφ
eiθ − 1
On utilise la formule de l’arc moitié et on obtient :
sin (n+1)θ
Sn = ei(φ+ 2 θ)
n
2
sin θ2
On obtient donc :
(n+1)θ (n+1)θ
n sin 2 n sin 2
Rn = cos φ + θ et In = sin φ + θ .
2 sin θ2 2 sin θ2
2. Simplifier la somme
n
X 1 k π
Sn′ = cos .
2k 3
k=1
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3 Sommes doubles
3.1 Définition et notations
l X
X n
On appelle somme double toute somme du type aij . Par définition,
i=k j=m
X n
l X l
X n
X
aij = Si où Si = aij .
i=k j=m i=k j=m
Si les bornes des dans les sommes sont identiques on a une notation plus condensée. Par exemple,
X n
n X X
aij = aij
i=1 j=1 16i,j6n
Attention, les bornes de la deuxième somme peuvent dépendre de l’indice de la première somme. Par exemple,
n X
X i−1
aij
i=2 j=1
X i
n X X X n
n X X
aij = aij ou encore aij = aij
i=1 j=1 16j6i6n i=1 j=i 16i6j6n
Cette dernière remarque nous permet de factoriser une double somme lorsqu’on peut séparer les indices :
!
XX X X
ai bj = ai bj
i j i j
EXERCICE 11.
n X
X n
Calculer 22i−j .
i=0 j=0
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P
3.3 Interversion des signes
P
Si les bornes ne dépendent pas des indices, on peut intervertir les signes sans se poser de questions.
X n
l X n X
X l
aij = aij
i=k j=m j=m i=k
Sinon, les choses sont un peu plus délicates et on visualise souvent mieux la situtation au moyen d’un tableau.
EXERCICE 12.
X
Ecrire de deux manières différentes aij .
16i<j6n
EXERCICE 13.
n
X n X
X k
Vérifier que k2k = 2k et donner une expression simple de cette somme en intervertissant l’ordre de
k=1 k=1 l=1
sommation.
Les deux premières sommes sont les mêmes (on a juste permuté i et j) et
X X j−1
n X n
X
j= j= (j − 1)j = (S2 (n) − 1) − (S1 (n) − 1) = S2 (n) − S1 (n)
16i<j6n j=2 i=1 j=2
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Par conséquent,
n(n + 1)(4n − 1)
S = 2(S2 (n) − S1 (n)) + S1 (n) = 2S2 (n) − S1 (n) =
6
Reste à trouver le nombre de couples (i, j) tels que |i − j| = k pour k ∈ J1, n − 1K (le cas k = 0 ne change pas la
somme).
❍
❍❍ j 1 2 3 3 5
i ❍❍
On construit le tableau des |i − j| pour n = 5. On voit qu’on retrouve 1 0 1 2 3 4
n fois la valeur 0 (mais elle ne nous intéresse pas) et 2(n − k) fois la 2 1 0 1 2 3
valeur k pour k ∈ J1, n − 1K. 3 2 1 0 1 2
4 3 2 1 0 1
5 4 3 2 1 0
On en déduit donc que
n−1
X X (n − 1)n(n + 1)
|i − j| = 2(n − k)k = 2nS1 (n − 1) − 2S2 (n − 1) =
3
16i,j6n k=1
4 Produits
Q
4.1 Le symbole
Notation 4.1
Soient m et n deux entiers naturels. Alors
n
Y am am+1 . . . an−1 an si m 6 n,
ak =
k=m
1 sinon.
Y Y
On peut aussi noter ak ou encore ak . Ce produit comporte n − m + 1 facteurs.
m6k6n k∈Jm,nK
EXERCICE 14.
n
Y
Calculer 2.
k=0
EXERCICE 15.
1000
Y
Calculer k ln(1 + |k|).
k=−1000
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Enfin, en utilisant les propriétés de l’exponentiation, si les ak sont tous strictement positifs
!λ
Y Y
aλk = ak pour λ ∈ R
k k
Attention ! Mise en facteur On ne peut JAMAIS mettre en facteur une expression dans un produit même
si elle ne dépend pas de l’indice de sommation. Autrement dit, en général,
Y Y
λak 6= λ ak
k k
45 79
Y k Y 2k + 1
Calculer et .
k+1 2k − 1
k=5 k=29
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