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A la demande de
Madame le Ministre d'Etat, Garde des Sceaux,
Ministre de la Justice et des Libertés
et à l’initiative de Patrick Karam,
Délégué interministériel
1. PRÉAMBULE 03
2. INTRODUCTION 05
- PROPOSITION N° 1 09
- PROPOSITION N° 2 10
- PROPOSITION N° 3 10
- PROPOSITION N° 4 10
- PROPOSITION N° 5 10
- PROPOSITION N° 6 11
- PROPOSITION N° 7 11
- PROPOSITION N° 8 12
- PROPOSITION N° 9 12
- PROPOSITION N° 10 13
- PROPOSITION N° 11 13
- PROPOSITION N° 12 17
- PROPOSITION N° 13 18
- PROPOSITION N° 14 18
- PROPOSITION N° 15 19
- PROPOSITION N° 16 20
5. CONCLUSION 20
- PROPOSITION N° 17 20
6. ANNEXES 24
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1. PRÉAMBULE
Madame le Ministre d'Etat, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Libertés, s’est
émue de constater le faible nombre d'ultramarins dans la magistrature et corrélativement de ceux
qui y exercent des fonctions d'encadrement ou de responsabilité dans ces départements et
collectivités d'outre-mer.
C'est pourquoi, elle m'a demandé de lui faire des propositions sur les voies et moyens
permettant de favoriser le nombre de magistrats originaires d'outre-mer (cf. annexe n° 2 lettre de
mission). Ce travail se situe dans le prolongement des mesures annoncées par le Président de la
République lors du Conseil Interministériel de l'Outre-mer le 6 novembre 2009.
J'ai donc créé un groupe de travail, composé de magistrats (cf. annexe n° 3) que j'ai réuni pour
la première fois le 24 février 2010. Nous avons envisagé plusieurs pistes de réflexion qui tiennent
évidemment compte des règles propres au corps des magistrats qui relèvent de la Constitution, du
code de l'organisation judiciaire et de leur statut.
Puis, se sont joints la directrice des services judiciaires et le directeur de l'Ecole Nationale de la
Magistrature. Dès le début de nos travaux, il a été convenu de consulter sur ces questions
directement les magistrats originaires d'Outre-mer pour recueillir leurs avis et suggestions.
Après avoir dressé le constat de la situation des magistrats ultramarins, des mesures
concrètes à mettre en œuvre sans incidence budgétaire sont proposées à Madame le ministre
d'Etat, Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Libertés afin de favoriser l'émergence de
magistrats ultramarins nombreux et de qualité.
C'est l'une des explications, avec l'autolimitation, du faible intérêt pour la profession. Si dans
les années 1970-1980, le vivier d'ultramarins aptes à occuper des postes à hautes responsabilités
dans la magistrature en outre-mer était peu nombreux, ce n'est plus le cas actuellement. Les
ultramarins accèdent plus facilement aux études supérieures et y réussissent brillamment.
Dans ce contexte, la faible proportion de magistrats originaires d'outre-mer dans les juridictions
des départements et collectivités d'outre-mer soulève des problèmes tant au niveau des
magistrats que des justiciables.
Les magistrats considèrent qu'il y a rupture d'égalité par rapport à leurs collègues de
métropole qui eux peuvent faire carrière dans une juridiction proche de leur territoire d'origine. La
règle non écrite et tant décriée « Outre-mer sur Outre-mer ne vaut » « a pour conséquence qu'un
magistrat exerçant Outre-mer et inscrit au tableau d'avancement ne peut réaliser cet avancement
qu'en retournant en métropole », selon le Conseil Supérieur de la Magistrature qui poursuit « mais
il est constant qu'en métropole des magistrats poursuivent leur carrière dans le ressort d'une
même cour, allant « prendre leur grade » dans une cour voisine, avant de revenir dans leur cour
d'origine. » Les magistrats ultramarins rencontrent de ce fait une plus grande difficulté à concilier
les exigences de leur mobilité avec l'attachement à leurs racines ; ce qui produit un sentiment
d'injustice et de frustration. Il est donc urgent de remédier à ce traitement inégalitaire.
[1] CSM, rapport d’activité 2001, Les éditions des journaux officiels
3
En outre, la faible proportion de magistrats ultramarins en outre-mer « est de nature à créer
également un malaise chez les justiciables » selon l'aveu du Conseil Supérieur de la
Magistrature. Il s'agit là d'une question politique essentielle. On ne saurait laisser prospérer
l'idée fausse qu'il existe une justice « coloniale » ou à deux niveaux que les autochtones subissent.
L'instrumentalisation facile qui peut en être faite comme pendant les événements de 2009 aux
Antilles et à La Réunion interroge sur la solidité du lien national et sa cohésion et peut aboutir à
remettre en question la République.
Le déroulement de carrière est une question délicate car le principe d’égalité, qui exige que
les mêmes règles s’appliquent à tous les magistrats pourrait à cet égard tenir compte davantage
des différences de situation constatées entre la métropole et l’outre-mer. Pourraient être
envisagées une contractualisation du séjour en outre-mer ainsi que la mise en place d’un vivier
de magistrats créé à partir d’un questionnaire volontaire, à l’instar de la création d’une bourse
régionale de l’emploi public, mesure prise lors du Conseil Interministériel de l’Outre-mer pour
« mieux organiser la mobilité dans les emplois publics au sein des Départements d'Outre-mer ».
Une politique de nomination volontariste et ambitieuse devrait aussi pouvoir intervenir sur
l’unique critère de la compétence afin que soient proposés des fonctions à hautes
responsabilités et ainsi répondre aux volontés du Président de la République. Il n’est pas inutile à
cet égard de rappeler la nomination de quatre préfets ultramarins, d’une dizaine de sous-préfets,
d’un membre du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et le renouvellement du mandat du président
du 3ème établissement culturel national.
Patrick Karam
Délégué interministériel
pour l’égalité des chances
des Français d’outre-mer
4
2. INTRODUCTION
Dans sa lettre de mission Madame le Garde des Sceaux rappelle que « le corps de la magistrature
compte aujourd'hui de trop rares ultramarins parmi ses membres alors que les barreaux locaux
accueillent en leur sein une large majorité de natifs des départements et collectivités d'outre-mer
(...) La situation actuelle n'est pas conforme à l'image que je souhaite donner à la Justice et donc à
la magistrature ».
Ce constat n'est pas nouveau. Le Président de la République n'exprimait rien d'autre dans son
discours à l'occasion de l'ouverture des Etats Généraux de l'Outre-mer en février 2009 lorsqu'il
déclarait : « la crise sans précédent que viennent de traverser la Guadeloupe, la Martinique, La
Réunion et la Guyane, témoigne de l’importance d’entendre ces frustrations, blessures et
souffrances »
De manière générale, les travaux de ces Etats Généraux de l'Outre-mer, en particulier sur les
thématiques de l'évolution de la gouvernance et la garantie de l'égalité des chances, ont rappelé
l'impérieuse nécessité de promouvoir des élites locales notamment dans la Fonction publique,
comme l'attestent les observations suivantes issues des différents ateliers de réflexion :
« Manque de cadres issus de la diversité dans les services administratifs d'Etat (...) Rendre
crédible l'institution judiciaire auprès de la population guyanaise répartie sur un territoire vaste
comme l'Autriche » (Guyane).
« Des mesures particulières doivent être prises pour tenir compte du fait que si l'ascenseur social
a fonctionné dans nos pays, il s'est généralement arrêté avant le dernier étage » (Martinique).
Bien qu'elle ne soit pas expressément visée, la Justice en général, malgré son statut particulier,
est aussi concernée par ce constat.
« En Guadeloupe les noirs viennent chercher la sanction des blancs » proclamait un leader
syndicaliste !
Certes, ces propos sont choquants mais ils sont avant tout provocateurs. En tout cas, force est de
constater que la Justice tant civile que pénale, à de très rares exceptions, est rendue par des
magistrats métropolitains, très éloignés voire totalement ignorants des spécificités culturelles et
identitaires. Par exemple, une connaissance minimale des langues régionales, comme le créole,
largement pratiquées, voire revendiquées, est un atout certain.
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Pour illustrer notre propos, relevons une réflexion extraite du compte-rendu des ateliers des Etats
Généraux de l'Outre-Mer à la Guyane :
Parmi les décisions annoncées, on relève, sur le thème de la gouvernance, cette affirmation selon
laquelle il faut « permettre l'émergence d'une Fonction publique plus représentative du bassin de
vie qu'elle administre (mesure V-3) notamment en « renforçant les chances des personnes
originaires de l'outre mer d'accéder aux emplois de responsabilité, tant dans les territoires
ultramarins qu'en métropole ».
La mission de Madame le Garde des Sceaux s'inscrit logiquement dans le prolongement de cette
annonce. Il s'agit pour l'institution judiciaire de se donner les moyens d'atteindre cet objectif,
compte tenu d'une part, de l'importance des enjeux en terme d'équilibre et de paix sociale
notamment et, d'autre part, des attentes de nos concitoyens en termes de valorisation des
identités et de reconnaissance sociale.
S'agissant du corps judiciaire, au-delà de la spécificité de son statut et de ses règles propres en
matière de nomination et d'évolution de carrière notamment, il apparaît urgent de lever les
obstacles qui bloquent la représentativité, la visibilité ainsi que la promotion des originaires d'outre-
mer dans le corps de la magistrature, dans les régions ultramarines.
Les freins et les obstacles sont aisément identifiables et se situent à plusieurs niveaux :
- Sur le plan psychologique et moral : Il existe un discours récurrent sur la nécessité de ne pas
créer une « magistrature spécifique outre-mer » afin de la prémunir contre tout risque de
sclérose. Un discours hautement moralisateur qui vise à protéger semble-t-il, les magistrats
contre certaines tentations ou dérives, inhérentes à l'insularité.
Mais en réalité, ce que révèlent ces propos, c'est une réelle défiance, toujours entretenue et
jamais vérifiée à l'égard des ultramarins qui souhaitent vivre et rester dans leurs régions d'origine,
par rapport à leur capacité à résister aux sollicitations et pressions diverses.
Cette suspicion quasi-permanente aboutit dès lors à une véritable stigmatisation de nos
compatriotes, considérés comme inaptes à occuper des postes de responsabilité dans ces
départements et collectivités d'outre-mer d'où ils sont pourtant originaires et qu'ils souhaitent
servir.
Pour autant, il ne leur est pas offert en contrepartie des opportunités semblables dans les
juridictions métropolitaines.
Alors que l'examen des décisions rendues par le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), en
matière disciplinaire, démontre à l'évidence qu'aucun, parmi les rares magistrats originaires de
l'outre mer, en poste dans ces contrées, n'a jamais été impliqué dans des procédures de
manquements déontologiques.
6
Leurs qualités professionnelles, notamment aux Antilles (au sein de la Juridiction inter-régionale
spécialisée - JIRS par exemple) sont unanimement soulignées.
Aujourd'hui, hormis la seule nomination d'un procureur général en Polynésie française, à ce jour,
aucun autre chef de juridiction, premier président de Cour d'appel, président ou procureur de la
République de tribunal de grande instance ou tribunaux supérieurs, aucun président de chambre,
avocat général, premier vice-président ou procureur adjoint de TGI, exerçant outre-mer n'a été
choisi parmi les ultramarins.
En métropole, la situation n'est guère plus satisfaisante, avec la localisation d'un seul procureur de
la République sur l'ensemble du territoire.
Ce qui pose sérieusement la question récurrente de la visibilité tant en métropole qu'à l'extérieur,
de la représentativité des magistrats ultramarins. Car un tel constat reviendrait à considérer que
les compétences de ces derniers n'ont jamais été repérées ni reconnues !
Telles sont les raisons pour lesquelles le groupe de travail, dans le cadre de la mission qui lui a été
confiée considère que les propositions ci-après sont de nature à répondre au double objectif fixé à
savoir, augmenter le nombre de magistrats originaires de l'outre-mer et valoriser leurs
compétences et leurs carrières.
***
La Direction des Services Judiciaires (DSJ) a effectué un premier recensement des magistrats
originaires d’outre-mer en utilisant les critères suivants : le lieu de naissance et les demandes de
congés bonifiés effectuées entre 2001 et 2009, étant précisé que ces critères n'apparaissent pas
suffisamment pertinents pour aboutir à un nombre conforme à la réalité.
C'est ainsi qu'elle a dressé une liste de 73 magistrats pour une population globale de 2 653 942
personnes (source INSEE 2009) sans compter l'ensemble des ultramarins formant la diaspora de
métropole estimée à plus d'un million.
Sur un ensemble d'environ 7 900 magistrats (chiffres de 2009), le constat qui s'impose est que le
nombre de magistrats ultramarins parait bien insuffisant pour donner à penser que le corps
judiciaire est diversifié et représente exactement les différentes composantes géographiques et
culturelles de la société française.
Cette réalité est encore plus criante dans les différents départements et collectivités d’outre-mer,
puisqu’à ce jour seulement 20 magistrats ultramarins y sont en poste et on ne recense qu’un seul
chef de Cour d’appel (à Papeete) qui en soit originaire.
7
Il convient donc de se poser clairement la question suivante : pour quelles raisons les étudiants
ultramarins, et notamment ceux qui ont fait de longues études de droit ne s’orientent-ils pas vers la
carrière de magistrat ?
- Tout d'abord, que signifie concrètement pour un étudiant qui vit au moins à 7 000 km de Paris et
de Bordeaux de présenter d’abord, puis de réussir le concours de la magistrature ?
La réponse est assez saisissante : Il semble que de nombreux étudiants soient, malheureusement,
dissuadés par certains membres du corps enseignant, de présenter le concours d’entrée à l’Ecole
Nationale de la Magistrature au prétexte que :
2. les avocats gagneraient beaucoup mieux leur vie que les magistrats ;
3. leur niveau de préparation ne serait pas le même que celui des candidats préparés en
métropole ;
4. le stage à l’école bordelaise est long et entraîne une difficile séparation familiale (pendant 31
mois) ;
5. il leur sera de toute façon impossible de revenir travailler dans leur région d’origine et il suffit
pour s’en convaincre d’aller dans une juridiction et de voir le faible nombre de magistrats
ultramarins qui y exercent effectivement leurs fonctions.
- Ensuite, est-il souhaitable qu’il y ait davantage de magistrats ultramarins qui exercent outre-
mer ?
Dans les régions d'outre-mer, pour une meilleure compréhension des décisions de justice, et une
meilleure acceptation de celle-ci, il est indispensable que les populations locales voient que la
justice, est rendue également par des personnes qui leur ressemblent et sont mieux à même de
saisir rapidement toutes les problématiques propres à chaque région ultramarine.
Les magistrats originaires d’outre-mer ont, dès le départ et sans nécessité de formation aucune,
une connaissance naturelle de l’environnement local , et cela à tous points de vue, culturel,
géographique, économique, politique et social.
C'est la raison pour laquelle il nous paraîtrait normal et nécessaire que le stage intitulé « Partir
Outre-Mer » organisé par l'Ecole nationale de la Magistrature (ENM) soit dirigé par un magistrat
ultramarin ayant exercé dans ces territoires. (cf. proposition n° 16).
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Comment alors faire en sorte que les postulants ultramarins soient plus nombreux à choisir la voie
de la magistrature ?
1- Il convient en effet, d'une part, de procéder, à une recherche active et anticipée de candidats
de qualité, d'autre part, de susciter chez des étudiants et lycéens de bon niveau un intérêt pour
la profession, en leur permettant de constater la présence dans le corps de magistrats qui sont
de la même origine qu'eux.
Les proviseurs dont les établissements possèdent des classes préparatoires aux concours
d'entrée dans les grandes écoles pourraient être plus particulièrement approchés et
sensibilisés à la recherche des élèves ayant les aptitudes nécessaires à de bonnes études de
droit et à l'exercice de fonctions judiciaires.
Le but étant de sensibiliser les proviseurs, les professeurs et les conseillers chargés de
l’orientation, en faisant intervenir à leurs cotés pour des conférences ciblées, de préférence
des magistrats ultramarins exerçant sur place. Il peut être aussi organisé des stages de
découverte de 2 à 3 jours au sein même des juridictions, ou encore des journées-rencontres
sur les carrières judiciaires toujours avec la participation active des magistrats ultramarins, à
l’initiative des chefs de Cour et avec une large publicité.
- Proposition N° 1 :
2- Une action au niveau même des facultés ou universités implantées outre-mer reste aussi,
indispensable.
- toucher directement les étudiants qui sont des candidats potentiels et pour cela sensibiliser les
professeurs en organisant des conférences sur les conditions d’accès à l’ENM, avec le concours
sur place des magistrats délégués à la formation
- inviter les magistrats ultramarins exerçant outre-mer à donner des cours ou faire des
interventions au sein des universités en vue de la préparation au concours .
Il existe un Institut d’Etudes Judiciaires (IEJ) outre-mer, celui de la Martinique (Université des
Antilles et de la Guyane, campus de Schœlcher) qui pourrait être plus largement ouvert aux autres
originaires d’outre-mer avec un recrutement de professeurs particulièrement motivés pour une
préparation de qualité au concours d’entrée à l’ENM.
La question se pose de la création d’un institut d'études judiciaire dans les Universités de Droit en
Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie notamment.
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- Proposition N° 2 :
3- Pour les étudiants qui vivent outre-mer et qui souhaitent embrasser la carrière de magistrat, il
conviendrait de mettre en œuvre un accompagnement individualisé sous la forme de
parrainage ou tutorat.
Ce tutorat aura pour vocation essentielle d'apporter un soutien moral et des conseils pratiques à
l'étudiant ainsi pris en charge.
- Proposition N° 3 :
Mettre en place un parrainage ou un tutorat par des magistrats ultramarins (en poste ou à la
retraite) en direction d’étudiants vivant outre-mer qui souhaitent embrasser la carrière de
magistrat.
4- Lors de leurs interventions auprès des étudiants outre-mer, les magistrats pourraient rappeler
l'existence des “classes préparatoires égalité des chances”, qui permettent à de jeunes
diplômés issus de milieux moins favorisés (notamment sur le plan financier) de préparer de
façon active et efficace le concours externe d'entrée à l'ENM.
Il pourrait être envisagé la création d'un tel établissement dans l'une des régions d'outre-mer.
Ainsi les candidats se retrouveraient dans d'excellentes conditions et pourront être au même
niveau que ceux inscrits dans les IEJ, car les étudiants des classes préparatoires bénéficient
d’un tutorat de qualité, d’un enseignement par des professionnels et des universitaires, de
mesures d’accompagnement, d’un soutien pédagogique et des activités culturelles en rapport
avec le concours.
- Proposition N° 4 :
Envisager la création d'une “classe préparatoire égalité des chances” dans un grand
département d'outre-mer, pour accueillir 15 à 20 étudiants en provenance de toutes les
régions ultramarines.
5- Beaucoup d’étudiants originaires d’outre-mer s’inscrivent dans des Instituts d'études judiciaires
en métropole pour augmenter leurs chances de réussir le concours et se trouvent ainsi isolés
de leurs bases familiales. Ces étudiants s'ils le souhaitent pourraient être conseillés et
parrainés comme ceux de l'outre-mer.
- Proposition N° 5 :
Faire parrainer par des magistrats en exercice ou à la retraite les candidats ultramarins qui
sont inscrits dans un IEJ en métropole et coupés de leurs bases familiales.
6- Pour motiver davantage les candidats potentiels, l’ENM pourrait proposer, comme en
métropole, aux étudiants ultramarins préparant le concours, un stage rémunéré dans une cour
d'appel ou une autre juridiction située outre-mer.
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- Proposition N° 6 :
S'assurer que des étudiants ultramarins peuvent bénéficier dans les juridictions d'outre-
mer du stage rémunéré de trois mois, avec une prise en charge financière par l'ENM.
7- Certains membres du groupe de travail ont proposé que soit édité un annuaire des magistrats
ultramarins en activité en métropole ou outre mer (après autorisation des magistrats concernés),
consultable sur Internet, permettant de valoriser des parcours professionnels, pour susciter un
engouement chez des personnes originaires d’outre-mer, qui pourraient contacter directement ces
magistrats.
On peut signaler qu’un tel annuaire a été rédigé par l’association des anciens étudiants de
l’université de Polynésie, qui mentionne le secteur d’activité dans lequel travaillent ses diplômés
(335 inscrits au 10/06/2010).
- Proposition N° 7 :
Réaliser un annuaire des magistrats ultramarins qui ont exercé en métropole et en outre-
mer.
Il faut rappeler qu'il existe un cycle préparatoire qui se déroule en une ou deux années pour les
fonctionnaires ayant au moins quatre ans d'ancienneté, sachant que cette préparation implique
une installation en France métropolitaine pendant cette période.
Les candidats de l'outre-mer peuvent être défavorisés par les conditions matérielles dans
lesquelles ils sont appelés à subir certaines épreuves écrites, compte tenu des décalages
horaires existants entre les DOM/COM et la métropole, soit parce qu’ils doivent composer
durant la nuit, soit qu’ils soient obligés de se rendre en métropole à leurs frais à cet effet.
Le ministre du budget et le ministre chargé de l’outre-mer ont souhaité que la réforme entre en
vigueur immédiatement, avec à partir du 15 février 2010 le début des épreuves écrites du
concours d’accès aux Instituts régionaux d’administration (IRA).
Diverses dispositions ont été prises en sus du changement des horaires des épreuves, de la durée
de celles-ci sur cinq jours, du recours à la visioconférence.
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Il a surtout été prévu l’ouverture de centres pour passer les épreuves écrites dans chacun des
pays d’outre-mer.
Par ailleurs, plusieurs centres ont ainsi été ouverts afin de permettre aux étudiants ultramarins de
passer lors du concours 2010 leurs épreuves écrites sur place selon des horaires plus
acceptables, à raison d’une épreuve par jour.
Il peut aussi être envisagé d'organiser « la mise en loge des candidats » « dans les meilleures
conditions possibles ».
La prise en charge des frais de transport par l’ADOM (avec le Passeport mobilité) ou par les
collectivités locales serait à prévoir, notamment pour les candidats admis à passer les épreuves
orales qui se déroulent en Métropole.
Pour les candidats qui n’ont pas de famille en métropole, les frais d’hébergement sont également à
prévoir avec des possibilités d’accueil dans les résidences universitaires (convention avec les
CROUS prévue par le CIOM).
En ce qui concerne la visioconférence, même si les moyens techniques sur place sont fiables,
certains membres du groupe de travail estiment qu’elle est moins favorable aux candidats, et que
certains d’entre eux préféreront toujours se déplacer en métropole pour se présenter directement
devant le jury.
- Proposition N° 8 :
S'assurer de la prise en charge par l'ADOM ou par les collectivités locales des frais de
transport et éventuellement d'hébergement (dans le cadre de convention avec le CROUS)
des candidats qui résident dans des territoires ultra marins non encore pourvus de centre
d’épreuves, ou pour le passage des épreuves orales.
- Proposition N° 9 :
Créer des lieux de stage juridictionnels outre-mer, avec une priorité pour les originaires de
ces régions.
12
Cet accueil et cet accompagnement pourraient utilement être proposés aux nouveaux arrivants
et à leur famille à travers un réseau de correspondants référents volontaires.
Ces magistrats référents bénévoles (dont la mission serait d'une durée d'un an renouvelable)
apporteraient une aide appréciable et des conseils utiles pour la résolution des problèmes
divers de la vie quotidienne, faciliter le déménagement (sur le choix des prestataires par
exemple), les aider dans leurs recherches d'un premier logement et pourquoi pas, faciliter la
recherche d’un emploi pour le conjoint.
- Proposition N° 10 :
Elaborer à l'initiative de la DSJ et de l'ENM, un guide de l'arrivant avec des adresses utiles
de magistrats en poste acceptant d'apporter leur aide aux nouveaux arrivants.
11- Cet objectif ne saurait être atteint sans un recensement des magistrats concernés. C'est
pourquoi le groupe de travail considère que les services judiciaires doivent se doter d'outils
permettant de recenser ces magistrats, de constituer un vivier dans lequel tant le CSM que le
Ministère de la Justice en lien avec les services du ministère de l'Outre-mer (en s'inspirant de
ce qui a été mis en place par la circulaire du 10 février 2010 relative aux cadres dirigeants de
l'Etat), pourraient trouver prioritairement les personnes susceptibles d'exercer ces fonctions
dans les juridictions d'outre-mer et d'aboutir à une gestion plus personnalisée ainsi qu'une
valorisation des parcours professionnels de nos compatriotes.
- Proposition n° 11 :
- Communication par la D.S.J. de ces informations au CSM compétent pour les nominations
du siège.
Une étude détaillée des rapports d'activités publiés entre 1996 et 2008 nous permet de mieux
appréhender les contours de cette doctrine.
13
Il est important de mentionner que dans ses compositions successives, le Conseil supérieur de
la magistrature s’est essentiellement intéressé à la situation des magistrats originaires de la
métropole affectés dans les collectivités d’outre-mer, à l’exception notable du rapport 2001 qui
fera l’objet de développements particuliers relatifs aux magistrats originaires de l'outre-mer.
La doctrine est affirmée avec force dans le rapport de 1996 année de son cinquantenaire :
« Le Conseil supérieur pose clairement la question de savoir s’il convient d’appliquer sans
nuance aux magistrats servant outre-mer les principes et critères de choix définis pour
l’ensemble du corps judiciaire, ou si des aménagements doivent y être apportés pour mieux
prendre en compte les particularismes socio-économiques propres à l’outre-mer ? ».
- les fondements qui ont conduit aux pratiques dites “des deux ans” ou des “dix ans” ne s’imposent
pas moins outre-mer ;
- il faut une durée minimale pour acquérir les connaissances de l’environnement et de ses
spécificités ; il faut limiter la durée du séjour pour parer à l’immobilisme. Il cite à cet égard les
écueils du sentiment d’isolement lié à l’insularité, l’accoutumance à un rythme de vie particulier
et les habitudes de facilité qui peuvent naître d’une vie matérielle parfois plus aisée, en faisant le
lien avec 7 procédures disciplinaires dans les 5 dernières années.
- éviter toute promotion d’un poste outre mer vers un autre poste outre-mer, que ce soit dans la
même cour d’appel ou dans une autre cour, traduite par la formule “Outre-mer sur outre-mer ne
vaut".
- écarter, plus généralement, tout déroulement de carrière, fût-il sans avancement, qui ne se
situerait que dans les juridictions d’outre-mer ;
Les rapports de 2001 à 2008 ne font que reprendre la pratique du Conseil Supérieur de la
Magistrature, en apportant quelques précisions au fil des ans :
- pas de prime au retour par un avancement systématique après quelques années passées outre-
mer (rapport 1999) ;
- application des principes avec souplesse : un changement de fonction à égalité à l’intérieur d’une
même juridiction est possible pour les magistrats dont les attaches personnelles ou familiales
rendent difficile le retour en métropole (rapport 2000) ;
14
Avec la raréfaction des candidatures liée à la suppression de la prime d’éloignement notamment
aux Antilles-Guyane, l'attention du Conseil Supérieur de la Magistrature est appelée sur la
situation de magistrats métropolitains exposés à un isolement douloureusement ressenti par
certains. Il note l'exiguïté du territoire exposant à une forte proximité, les habitudes de travail
différentes des ultramarins (rapport 2007).
Sur la situation particulière des magistrats originaires de régions d'outre-mer, le rapport de 2000
s’inquiétait de leur faible proportion dans le corps et estimait nécessaire d’engager une réflexion
pour y remédier.
Mais c'est l'année 2001 qui marque un tournant, le Conseil Supérieur de la Magistrature
consacrant une section entière de son écrit aux magistrats issus de l’outre-mer.
Si l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen assure à tout citoyen un égal
accès aux emplois publics selon ses capacités et sans autre distinction que celle de ses vertus et
de son talent et exclut donc toute discrimination positive, une dérogation à l’égalité ainsi entendue
exigerait une révision constitutionnelle telle la loi du 08 juillet 1999 relative à l’égalité entre les
femmes et les hommes.
Le CSM considère que la situation actuelle dans ces territoires est de nature à créer un malaise
chez le justiciable et qu’un rééquilibrage assurant une place importante aux magistrats originaires
d’outre-mer constitue donc un objectif d’intérêt général.
Sur le recrutement :
- un effort d’intégration directe des avocats locaux susceptibles de revenir dans leur région
d’origine ;
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métropolitains inscrits au tableau d’avancement qui vont “prendre leur grade” dans une cour
voisine avant de poursuivre leur carrière dans leur cour d’origine.
- les mutations à égalité au second grade dans le ressort d’une même cour ultramarine serait
possible, en particulier si elle présente un caractère de mobilité fonctionnelle.
Aujourd'hui, le présent groupe de travail ne peut que constater que la situation que déplorait le
Conseil Supérieur de la Magistrature en 2001 n'a guère évolué, de même que ses préconisations
en matière de recrutement d'ultramarins n'ont pas été suivies d'effet.
Il considère dès lors qu'il est important d'appeler l'attention du Conseil Supérieur de la Magistrature
sur la mise en œuvre des mesures qu'il avait préconisées avec tant de force en 2001, et qui
avaient fait naître tant d'espoir.
En effet, cette interdiction, sans cesse rappelée d'une possibilité de carrière outre-mer, et
appliquée en vertu de la règle « outre-mer sur outre-mer ne vaut », place les originaires d'outre-
mer dans une situation très inconfortable tant sur le plan matériel que psychologique.
Cette règle prétorienne engendre, ipso facto, une injustice flagrante à leur égard car elle contraint
ceux qui ne le souhaitent pas, à un exil forcé et subi à des milliers de kilomètres de leurs centres
d'intérêts personnels, moraux et familiaux.
Il en résulte un déracinement, voire une déchirure qui se vérifie notamment à travers la situation
des enfants des couples séparés ou divorcés et la problématique de l'exercice des droits de garde
et d'hébergement ; de l'impossibilité d'une garde alternée compte tenu des distances ; de
l'impossibilité pour l'autre conjoint de quitter son emploi outre-mer lorsqu'il exerce une profession
libérale, artisanale ou commerciale ; de l'impossibilité d'être auprès des parents vieillissants et
malades.
Ces difficultés s'accentuent au fil du temps lorsque de surcroît, s'ajoute le sentiment d'une inégalité
de traitement avec les magistrats métropolitains qui sont de plus en plus nombreux à revendiquer
et à réaliser pour les mêmes raisons des carrières régionales non loin de chez eux (cf. annexe 5).
Or, il est un fait, comme cela a été indiqué dans la première partie de ce rapport, que ce qui freine
l'entrée dans la magistrature de nos compatriotes, ce sont à la fois, les difficultés et contraintes
liées à une première affectation en France métropolitaine, une grande incertitude sur les chances
d'un « retour au pays » et une quasi impossibilité d'envisager une carrière hors de l'Hexagone.
Nous avons été reçus à cet effet le 29 juin 2010 par une délégation de cet organisme composée
de monsieur le Président de la formation plénière, monsieur le Président de la formation siège, et
de monsieur le Président de la formation parquet.
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Ces magistrats ont manifesté un vif intérêt à nos préoccupations et sont apparus très ouverts à la
nécessité de faire évoluer la situation actuelle, pour tenir compte des souhaits légitimes des
magistrats ultramarins et des réalités sociales des territoires concernés.
Ils ont précisé, que des assouplissements à la règle contestée ont déjà été admis lors des
dernières nominations de magistrats.
Il est également apparu nécessaire au groupe de travail, que le Ministère de la Justice et des
Libertés puisse mettre en place une politique réellement volontariste destinée à répondre à
l'ensemble de ces préoccupations.
- Proposition n° 12 :
Pour d'autres cependant, cette installation est source de difficultés personnelles voire de sacrifices
comme nous l'avons indiqué précédemment. Le souhait d'un « retour au pays » apparaît dès lors,
parfaitement légitime.
C'est ainsi que « La Direction des services judiciaires s’est notamment attachée à faire droit aux
demandes exprimées par des magistrats qui exerceront en septembre 2010 leurs fonctions en
outre-mer depuis 3 ans » (cf. note accompagnant la transparence de février 2010).
Le rapport « sur les moyens susceptibles de faciliter le recrutement de magistrats dans certains
ressorts de l'outre-mer » préconisait pour les magistrats métropolitains, « une contractualisation du
séjour des magistrats en poste outre-mer ».
C'est pourquoi le groupe de travail considère que la réciprocité pourrait s'appliquer aux ultramarins
et que la même garantie accordée par les services de la DSJ devrait être accordée par les
services de la DSJ au magistrat ultramarin qui souhaite retourner dans sa région d'origine après
une durée de 3 ans de fonction dans le cadre d'une « contractualisation » du séjour en métropole.
Ainsi, pour les magistrats ultramarins exerçant en France métropolitaine et souhaitant pouvoir
revenir dans une juridiction outre-mer, les conditions d'un retour prioritaire doivent être mises en
place par les services judiciaires dans le cadre d'une gestion personnalisée des dossiers.
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Les intéressés devront être en mesure d'exposer directement leurs motivations, dans le cadre d'un
entretien de carrière avec les services du département A2 de la DSJ.
- Proposition N° 13 :
- Prise en compte par la DSJ, de la volonté du magistrat ultramarin dans son projet de
carrière d'envisager et de réaliser une carrière en grande partie dans sa région d'origine.
- Mettre en place une réelle gestion individualisée des demandes de mutation au sein du
département A2 de la DSJ.
14- Sur les perspectives et le déroulement des carrières, le groupe de travail considère que le
choix doit être laissé au magistrat d'envisager une carrière tant en France métropolitaine qu'en
outre-mer.
Quant à l'objection qui consisterait à dire que les magistrats ainsi nommés dans leur territoire
d'origine seraient plus perméables à des sollicitations diverses, les règles déontologiques qui
jalonnent l'activité professionnelle du magistrat suffisent pour prévenir et limiter les éventuelles
dérives, quel que soit le lieu d'exercice de ce dernier et le CSM en la matière reste très vigilant.
Il s'agit également de concilier cette revendication d'une plus grande représentativité et une
meilleure visibilité des ultramarins dans tous les postes et notamment les fonctions
d'encadrement ou de direction, avec les principes républicains d'égalité et de non
discrimination, en veillant à une plus grande « mixité » dans la composition des juridictions
d'outre-mer entre les magistrats métropolitains et les magistrats ultramarins.
En outre, compte tenu du nombre restreint de postes qui existent dans les juridictions ultra-
marines, il apparaît indispensable de « contractualiser » le séjour des magistrats qui y sont
affectés.
- Proposition N° 14 :
- une plus grande « mixité » dans la composition des juridictions (entre magistrats
métropolitains et magistrats ultramarins)
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15- Cette mesure devra être inscrite soit dans le cadre d'un véritable assouplissement de la règle «
outre-mer sur outre-mer » posée par le Conseil Supérieur de la Magistrature, soit dans le cadre
d'une modification statutaire.
Il s'agirait alors, de permettre à un magistrat d'exercer dans un DOM/COM et les régions voisines,
en considérant les trois zones suivantes :
à l'intérieur desquelles une mobilité sera toujours possible si elle est motivée par des raisons
familiales ou la prise en compte des centres d'intérêts.
En outre l'avancement du magistrat dans le cadre d'un passage du second grade au premier grade
ne pourra souffrir d'aucune restriction consécutive à ce choix.
- Proposition N° 15 :
16- Les magistrats affectés dans une juridiction d'outre-mer se trouvent confrontés à des réalités
culturelles, sociales et humaines différentes de celles de la Métropole, parfois dans des
proportions très importantes. Ils y sont peu préparés.
- Outre des conditions matérielles de travail difficiles, ils peuvent ressentir un réel décalage voire
un désarroi certain entre l'obligation d'appliquer la loi de la République sur une terre française et
l'adaptation des règles de droit aux justiciables concernés, que cette adaptation soit dictée par
un mouvement personnel ou par des revendications tierces.
- Ils peuvent également, de bonne foi, être trompés sur l'apparente permissivité ambiante,
atmosphère amplifiée par l'éloignement de leur terre d'origine.
- Ces aspects sont souvent abordés dans les témoignages de collègues ayant servi outre-mer, et
dans les différents rapports du Conseil Supérieur de la Magistrature.
- Néanmoins, une affectation outre-mer constitue une richesse, à la fois pour le magistrat qui en
fait l'expérience et la juridiction qui l'accueille, et au-delà de celle-ci, pour la société dans laquelle
il œuvre.
- Pour limiter ces situations de malaise et éviter les dérives observées, il nous paraît qu'une
véritable formation doit être organisée.
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- Trop souvent en effet, les collègues qui suivent la formation « Partir outre-mer » dispensée par
l'ENM arrivent dans ces juridictions en ayant emmagasiné des visions sans nuances et des lieux
communs identiques à ceux qui étaient déjà dispensés il y a trente ans, ce qui ne les aident
guère dans leur mission.
- Il nous semble que cette formation serait avec plus de profit dispensée par des magistrats
ultramarins qui ont exercé dans ces régions.
- Proposition n° 16 :
Ou à tout le moins, confier en majorité à des ultramarins les interventions qui composent
cet enseignement.
5. CONCLUSION
Les membres du groupe de travail estiment que plusieurs de ces propositions pourraient être
rapidement mises en œuvre, d'autant que de nombreux postes restent toujours vacants dans
plusieurs juridictions d'outre-mer.
- Proposition n° 17 :
Création d'un comité de suivi composé de membres du groupe de travail, d'un représentant
de l'ENM et d'un représentant de la Direction des services judiciaires, et qui serait chargé
de procéder chaque année à un bilan de la situation.
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6. ANNEXES
Annexe 2 : Lettre de mission de Madame le Ministre d'Etat, Garde des Sceaux, Ministre de
la Justice et des Libertés du 9 février 2010 à Monsieur Patrick KARAM, Délégué
interministériel pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer
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