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Les métropolitains ont plus souvent un emploi que les natifs dans les DOM
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Les métropolitains plus favorisés qu’en métropole, les natifs des DOM défavorisés
dans les DOM et en métropole.
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A diplôme égal, dans les DOM, les “domiens” occupent en moyenne des positions
professionnelles moins favorables que les métropolitains
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Les métropolitains dans les DOM sont généralement dans une meilleure position
professionnelle que ceux resté en métropolitains
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La migration intense entre les DOM et la Métropole joue également un rôle important.
L’arrivée de métropolitains, de natifs des autres DOM ou de l’UE souvent très
qualifiés a pour effet d’élever la part des diplômés universitaires (cf. ci‐dessus). Ces
arrivées qui constituent une sorte de « brain gain », sont souvent expliquées par le
manque de qualification dans les DOM. Cette approche laisse dans l’ombre un
aspect encore trop méconnu de la migration DOM‐métropole que constitue la part de
natifs des DOM diplômés qui résident hors de leur département45. Les données du
recensement de 2006 DOM et métropole permettent de connaître la proportion des
natifs installés en Métropole selon leur diplôme. Pour lever toute incertitude sur les
retours en fin d’études, nous avons considéré les actifs en emploi âgés de 30‐34 ans,
soit une population déjà installée bien après la fin des études.
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L’analyse par lieu de naissance permet de mieux comprendre les écarts entre les
DOM et la Métropole49. L’exemple des hommes à La Réunion50, qui indique une
situation nettement plus favorable des Métropolitains, est significatif : l’analyse
montre que si leur taux d’activité est proche de la moyenne nationale, leur taux
d’emploi demeure inférieur notamment avant 35 ans (figure 1.3.5), signe qu’ils sont
plus affectés par le chômage à La Réunion qu’en Métropole51. Les étrangers
originaires de l’UE présentent des taux d’emploi qui ne sont pas significativement
différents de ceux des métropolitains. En comparaison de ces deux groupes, les
natifs de l’île affichent une situation beaucoup plus défavorable avec des taux à
peine plus élevés que ceux des étrangers non UE avant 35 ans et inférieurs à partir
de 45 ans.
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Les Métropolitains et les autres originaires de l’UE sont ainsi les seuls à avoir des
taux d’emploi supérieurs à 80 % entre 25 et 54 ans, dépassant même les 85 % entre
35 et 49 ans, quand les natifs atteignent tout juste 65 % à 30‐44 ans.
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Pour affiner l’analyse, nous avons tenté de vérifier comment s’opérait l’allocation des
emplois disponibles selon la qualification (niveau de diplôme) et l’origine des
personnes. Une distribution croisant origine, niveau de diplôme et profession montre
qu’à niveau de diplôme égal les Métropolitains résidant en DOM occupent des
emplois de qualification supérieure aux natifs des DOM.
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Mais, au‐delà, on observe aussi qu’à qualification égale, les métropolitains occupent
des professions plus élevées que les natifs. Cette inégalité peut être une source de
tensions sociales. Si le renouvellement rapide des métropolitains disposant de
contrats de travail à durée limitée permet de l’atténuer, elle constitue tout de même
un facteur d’incitation au départ de natifs qualifiés vers la métropole ou l’étranger et
de non‐retour des étudiants diplômés. Sans disposer de données quantifiées
comparables, le « brain drain » des natifs est aussi reconnu dans les autres RUP,
mais l’avantage des « continentaux » n’est pas vécu de la même manière (ils sont, il
est vrai, en part moins importante que dans les DOM) et l’accès aux professions est
considéré conforme à la qualification.
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Source : http://ec.europa.eu/regional_policy/sources/docgener/studies/pdf/rup_migratory/rapport8rup_shs_2_fr.pdf
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Alors que le taux de chômage est record, et que notre niveau de compétences s’est
considérablement accru, peu de réunionnais occupent des postes à responsabilité
tant dans le secteur public que privé.
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Source : http://archives.etatsgenerauxdeloutremer.fr/sites/default/files/Synthese-LaReunion-Atelier-4.pdf
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Synthèse des Etats Généraux de l’Outre-Mer, la Réunion, Cinq projet pour un
territoire
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Ceux qui sont handicapés dans leur projet de vie parce qu’ils ne maîtrisent pas les
savoirs de base et n’ont de ce fait aucune perspective d’insertion professionnelle, se
sentent niés dans leur être. Le sentiment que l’égalité des chances est un leurre est
également partagé par les Réunionnais qui, ayant consenti l’effort d’aller se former à
l’extérieur, peinent à trouver un emploi localement. Avec la persistance de
l’illettrisme, la foi en l’école de la République se trouve également mise à mal.
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Source : http://www.cg974.fr/index.php/Telecharger-document/Synthese-des-Etats-Generaux-de-l-Outre-Mer.html.
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Réponses de l’Etat au COSPAR
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Source : http://aid97400.lautre.net/IMG/pdf/Reponses_Prefet_62_revnd._VERSION_4_bis_S.pdf
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Les Réunionnais des retours de migration occupent des emplois globalement plus
qualifiés que les non migrants mais ils sont nettement moins représentés que les
individus nés en métropole dans les catégories supérieures (cadres et professions
intellectuelles supérieurs).
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Enfin, on observe la tendance strictement inverse pour les catégories pour les
catégories supérieures, les immigrants nés en métropole sont majoritairement
classés comme « cadres et professions intellectuelles supérieures » ou « professions
intermédiaires » : plus des deux tiers des immigrants hommes et des femmes
occupant un emploi à la Réunion en 1999. Le niveau de diplôme plus élevé des
métropolitains explique en partie qu’ils occupent des emplois plus qualifiés.
Les natifs de retour de migration, plus diplômés que les Réunionnais non migrants,
accèdent également proportionnellement plus aux emplois des catégories
socioprofessionnelles supérieures. Ils sont cependant nettement moins représentés à
ces postes que les individus nés en métropole installés dans le département.
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Les natifs de la Réunion les plus diplômés accèdent donc proportionnellement moins
aux catégories socioprofessionnelles supérieures que les immigrants nés en
métropole.
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Globalement, les natifs de la Réunion sont dévalorisés alors que les immigrants nés
en métropole les moins diplômés du secteur public accèdent plus largement aux
emplois à haut niveau de qualification.
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Ainsi la migration est à l’origine de marchés de l’emploi dualistes où certains
individus sont favorisés et d’autres défavorisés. Les émigrants sont pénalisés par
rapport à la moyenne de métropole alors que les immigrants métropolitains
parviennent à accéder aux emplois à haut niveau de qualification à leur arrivée sur le
marché du travail de La Réunion. Les Réunionnais de retour ont une situation plus
favorable que les non migrants mais moins que les arrivants métropolitains de la
dernière période.
Ces inégalités dans la qualification des emplois occupés selon l’origine sur le marché
du travail de La Réunion ont été observées dans les autres DOM. Nos résultats sont
très similaires à ceux des travaux de Rallu sur la Guadeloupe et la Martinique aux
recensements précédents (Rallu 1997b) ou sur l’ensemble des DOM au cours de la
dernière période (Rallu & Marie 2004). Il semble ainsi que l’exemple de la Réunion
puisse être étendu à l’ensemble des DOM.
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En sens contraire, plusieurs facteurs peuvent expliquer la hausse des arrivées dans
le département des immigrants non natifs et des Réunionnais de retour.
Par ailleurs, les métropolitains ne sont pas tous fonctionnaires, il ne s’agit pas non
plus uniquement d’individus très diplômés, un nombre non négligeable a un niveau
équivalent ou inférieur au bac. Ces derniers parviennent à tirer un bénéfice important
à leur installation sur l’île, ils sont nombreux à gravir l’échelle sociale et accèdent à
des emplois de niveaux de qualification élevés par rapport à la valeur de leur
diplôme.
Les immigrants nés en métropole parviennent ainsi à valoriser leur diplôme et leur
savoir-faire sur le marché du travail local, ils ont la situation d’emploi la plus
favorable. Cette situation, qui traduit l’existence d’un marché du travail dualiste où
certains individus sont favorisés au détriment d’autres, présente un intérêt pour les
immigrants arrivants de métropole mais aussi, dans une moindre mesure, pour les
natifs de La Réunion de retour. Ces derniers tirent un bénéfice de leur expérience de
migration sur le marché du travail de l’île mais de manière moins prononcée que les
métropolitains. Ils accèdent plus largement au travail et occupent des emplois plus
qualifiés que les non migrants à diplôme et secteur d’activité égaux.
En outre, les analyses ont indiqué que les immigrants de métropole et les natifs de
retour arrivés au cours de la dernière période avaient une situation d’emploi
équivalente voire plus favorable à ceux dont l’installation est plus ancienne, ce qui
laisse supposer qu’une partie d’entre eux s’installent avec un contrat de travail
préétabli, l’emploi constitue donc la cause de leur migration. Cette situation peut
donc expliquer la hausse des arrivées à La Réunion, on peut néanmoins se
demander pourquoi faire appel à une main d’œuvre extérieure quand l’élévation du
niveau de qualification des travailleurs à La Réunion pourrait permettre de trouver
ces compétences sur place ?
Cet effet positif de la migration sur le développement doit néanmoins être relativisé
car elle est à l’origine de la formation d’un marché du travail dualiste, elle vient donc
renforcer les inégalités entre les individus. La valorisation dont font l’objet les
immigrants et les natifs de La Réunion de retour constituent un handicap
supplémentaire pour tous ceux qui n’ont pas fait le choix de la migration car ils sont
soumis à une concurrence extérieure plus forte et ils sont pénalisés dans leur emploi
à diplôme et à secteur d’activité identiques.
Par ailleurs, le maintien des inégalités face aux choix de l’émigration qui, malgré une
généralisation des aides au départ, continue de concerner prioritairement les
individus les plus diplômés et ne concerne que faiblement les moins diplômés,
perpétue les clivages existants. En effet, seuls les plus diplômés, les mieux armés,
utilisent la migration comme un outil au service de leur insertion sociale et
professionnelle ce qui conduit à renforcer leurs capacités. Inversement, les
personnes moins diplômées et/ou les plus éloignées du marché du travail (chômeurs
de longue durée, allocataires du RMI) sont peu enclins au départ. La migration peut
sembler être une solution bien lointaine chez ces individus en situation de précarité
économique qui éprouvent des difficultés à construire un projet professionnel et
privilégient une vision de plus court terme.
Un seuil semble atteint dans le traitement social de la pauvreté, à présent seule une
amélioration sensible de la situation, à présent seule une amélioration sensible de la
situation d’emploi des individus et une diminution des inégalités sociales paraît
pouvoir soutenir les progrès futurs.
Les inégalités entre individus sur des critères d’âges, de sexe ou encore d’origine
peuvent être plus inacceptables pour les jeunes Réunionnais qui à la différence de
leurs aînés, ont dans leur majorité intégré le processus individuel de la réussite, sont
porteurs d’un projet de promotion sociale, ont suivi des études, obtenus un diplôme
mais ne parviennent pas tous à avoir un emploi stable.
Les inégalités et les processus de déclassement, qui sont amplifiés par l’effet de la
migration, peuvent donc être sources de réactions plus vives chez ces jeunes qui
visent l’ascension sociale que dans les générations antérieures.
Aussi, le risque de remise en cause de la paix sociale est d’autant plus grand que les
inégalités ne baissent plus et que les difficultés se généralisent aux jeunes diplômés.
Pour conclure, il ne nous appartient pas ici d’apporter une réponse univoque à cette
question délicate de la durabilité sociale du développement à La Réunion mais plutôt
de constater que la dimension sociale doit constituer aujourd’hui, plus que dans le
passé, un des objectifs importants des politiques mises en œuvre dans ce
département.
L’emploi et la lutte contre les inégalités constituent deux enjeux majeurs des
politiques de développement de La Réunion. Dans ce domaine, les migrations ont un
rôle important à jouer car elles constituent une variable d’ajustement essentielle des
déséquilibres de main d’œuvre et permettent de renforcer les capacités des
individus. Ce rôle de la migration pour les natifs de La Réunion pourrait être plus
important encore s’ils n’étaient pas soumis à des processus de dévalorisation sur le
marché de l’emploi. La politique de mobilité doit s’accompagner d’une politique de
lutte contre les inégalités et l’exclusion.
http://www.sudoc.fr/150740360