CHARPENTE METALLIQUE/SUP TP/ LICENCE III JOUR GC 2015-2016

INITIATION A LA CHARPENTE METALLIQUE

GENERALITES SUR LES STRUCTURES METALLIQUES

L’acier est un alliage métallique de fer et de carbone (ce dernier pour moins de 2%),
présentant des caractéristiques très diverses selon le mode de fabrication et de traitement
mécanique et thermique (acier recuit, trempé...), et selon les éléments qui lui sont
éventuellement incorporés (alliages).
Le fer très répandu dans l’écorce terrestre : 5% du total. Le minerai utilisé pour la fabrication
de l’acier doit comporter au moins 27% de fer. Le coke provient de la distillation du charbon
dans les fours à coke : cokerie. Outre le fer et le carbone, l’acier comporte aussi d’autres
éléments comme le silicium, le manganèse, le chrome, le phosphore, le soufre, ….

I. Fabrication de l’acier :

I.1. Elaboration de la fonte :

Elle est produite dans un haut fourneau par réduction du minerai de fer (oxyde de fer). Le haut
fourneau est chargé par le haut grâce au skip, on y introduit en continu un mélange de minerai
de fer, carbonates, de charbon (coke) et des fondants avec une insufflation de vent chaud par
les tuyères ce qui provoque la combustion du coke. Les carbonates de chaux (« castine ») ont
pour rôle :

D’ajuster la composition chimique de la gangue et permettre ainsi sa séparation avec

la fonte ;

De désulfurer la fonte (le soufre provient du coke)

On obtient ainsi de la fonte liquide et de la gangue (sous forme d’un laitier) en partie basse du
haut fourneau et des gaz en partie haute. La séparation de la fonte et de la gangue se fait par
décantation puisque la densité de la fonte trois fois plus grande que celle du laitier.

La fonte peut être ainsi définie comme étant un alliage de fer ( à 94%) et de carbone en forte
teneur ( 3 à 4%) avec des pourcentages élevés et variables selon les minerais, en phosphore,
soufre, silicium et manganèse. Elle est dure et fragile.

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I.2. Elaboration de l’acier :

Elle est effectuée :

Soit à partir de la fonte liquide

Soit à partir de ferrailles ou “scraps“

En Europe la filière de la fonte liquide occupe 70% de la production alors que la filière de la
ferraille occupe 30%. L’affinage de la fonte liquide conduit à diminuer les teneurs de
pratiquement tous les éléments.

C% Si% Mn% P% S%
Fontes 3à4 0.5 à 2.5 1à2 0.1 à 2 0.05
Aciers 0.05 à 1.5 0 à 0.5 0.3 à 1.5 < 0.05 < 0.05

L’élaboration comprend trois phases :

L’oxydation

La réduction

L’ajustement de la composition chimique

I.3. Le laminage :

a) Coulée en lingotières

Les lingots, portés à une température convenable dans des fours de réchauffage sont écrasés,
laminés dans un laminoir spécial appelé :

Blooming suivant que le produit obtenu présente une section carrée (bloom)

Slabing suivant que le produit obtenu présente une section rectangulaire ou aplatie
(slab)

b) Coulée continue

On peut éviter cette étape intermédiaire en effectuant à la sortie des convertisseurs une coulée
continue pour obtenir directement les produits semi-finis

Plats appelés brames

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longs appelés billettes

Les produits obtenus se classeront donc en deux catégories :

• les produits longs : profilés laminés, fils, palplanches, rails, tubes sans soudure…
• les produits plats : tôles fortes, bobines, feuilles …

II. Classification des aciers selon leur teneur en carbone

Selon la teneur en carbone après laminage de l’acier, on observe six catégories d’acier que
sont :

Matériaux Teneur en carbone Utilisation

Aciers doux 0.05% < C < 0.3 % Charpente, Boulons
Aciers mi-dur 0.3 % < C < 0.6 % Rails, pièces forgées
ACIERS Aciers durs 0.6 % < C < 0.75% Outils
Aciers extra-durs 0.75% < C < 1.20% Outils, poinçons
Aciers sauvages 1.20% < C < 1.70% Pièces spéciales

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Un paramètre très important pour les aciers est le carbone équivalent qui se définit comme
étant l’indice global prenant en compte la teneur en carbone et autres constituants permettant
d’apprécier la soudabilité de l’acier. Il s’exprime de la manière suivante :

‫ܯ‬௡ ‫ܥ‬௥ + ‫ܯ‬௢ + ܸ ܰ௜ + ‫ܥ‬௨

‫ ܥ = ܸܧܥ‬+ + +
6 5 15

III. Essai de contrôle des aciers :

Les essais de contrôle de qualité normalisés sont de deux types :

les essais destructifs donnent des informations sur la qualité des aciers: essai de
traction, essai de dureté, essai de résilience, essai de pliage, essai de fatigue

les essais non descriptifs renseignent sur la composition et la structure des aciers :
o radiographie par rayons X
o micrographie

Diagramme contrainte/déformation d’un essai de traction

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Diagramme contrainte-déformation spécifique des aciers S235 et S355 à température

ambiante

IV. Les nuances et qualités des aciers utilisés en construction métallique :

La nuance d’un acier se définit par trois critères :

sa limite d’élasticité

sa résistance à la traction

son allongement

En construction métallique nous nous limiterons simplement sur trois types d’acier que sont le
E24 actuel S235, le E28 actuel S275 et E36 actuel S355.

La nuance S235 est utilisée pour toutes les structures de bâtiment, la nuance S275 est
susceptible d’être demandée par des maîtres d’ouvrage et la nuance S355 est utilisée pour les
ponts ou ouvrages d’art et éventuellement en bâtiment pour de grandes portées.

La qualité de l’acier désigne son aptitude au soudage et sa résistance à la rupture fragile et

dépend de la résilience.

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NF A 35501 NF EN 10025 Résilience

Température (°C) Energie (J)
E24-2 S 235-JR -20 27
E24-2 S 235-JRG1 -20 27
E24-2 S 235-JRG2 -20 27
E24-3 S 235-J0 0 27
E24-4 S 235-J2G3 -20 27
E24-4 S 235-J2G4 -20 27
E28-2 S 275-JR -20 27
E28-3 S 275-J0 0 27
E28-4 S 275-J2G3 -20 27
E28-4 S 275-J2G4 -20 27
E36-2 S 355-JR -20 27
E36-3 S 355-J0 0 27
E36-3 S 355-J2G3 -20 27
E36-3 S 355-J2G4 -20 27
E36-4 S 355-K2G3 -20 40
E36-4 S 355-K2G4 -20 40
Tableau de comparaison entre les CM 66 et les Eurocodes pour les nuances et qualité des
aciers

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V. Protection contre la corrosion :

Les produits finis en acier sont généralement livrés bruts.ils sont sujets à la corrosion, qui se
manifeste par en surface des pièces de :

 Calamine qui est oxyde dur né en cours de laminage ;

 Rouille qui est une gamme d’oxydes résultant d’un phénomène électrochimique
engendré par l’humidité de l’atmosphère

Pour assurer la protection des aciers contre l’oxydation, il faut d’abord réaliser un traitement
de surface (grenaillage ou décapage de l’acide), puis appliquer ensuite une protection, réalisée
par :

des peintures : glycérophtaliques, vinyliques, au caoutchouc, bitumineuses, etc., selon

les caractéristiques du milieu et les exigences imposées.

Des revêtements métalliques :
 La galvanisation

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 La métallisation (Le procédé de la métallisation par projection de Zinc, connu

aussi sous le nom de shoopage consiste à fondre le métal présenté sous forme
de fil et à le projeter à l’aide d’un pistolet à flamme oxy-propane)
 La shérardisation (projection de poudre de zinc fondu)
 La chromatisation (bain de chrome)

VI. Avantages et inconvénients de l’acier par rapport au béton :

VI.1. Avantages :

 Possibilité d’atteindre de grandes portées : création de grandes surfaces libres et

réduction du nombre de poteau.

 Section de poteau réduit ce qui conduit un gain de surface utile

 Hauteur de bâtiment élevé
 Poids transmise aux fondations est réduite par rapport aux constructions massives
 Un bon comportement face au séisme :

Minimiser l’action sismique grâce à des éléments constitutifs légers

Maximiser la capacité de la résistance en choisissant des assemblages et des
profilés adéquats

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Maximiser la capacité de transformation de l’énergie grâce à une ductilité

élevée de la structure
 Industrialisation totale des constructions, un transport facilement réalisable et rapidité
de construction

VI.2. Inconvénients :

 Résistance en compression moindre que le béton du fait des phénomènes d’instabilité

de flambement : notion de charge critique d’Euler.
 Mauvaise tenue au feu ce qui conduit à des mesures de protection onéreuses :
caractéristiques mécaniques de l’acier diminuent avec la température.
 Nécessité d’entretien régulier des revêtements protecteurs contre la corrosion : éviter
la rouille et la formation de calamine.

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