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Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI

FONCTIONS CIRCULAIRES

Définition (Relations de congruence, ensembles αZ + β ) Soit α, β ∈ R.


• Pour tous x, y ∈ R, on dit que x est congru à y modulo α, ce qu’on note : x ≡ y [α], si : x = y + kα pour
un certain k ∈ Z.
¦ © 
• L’ensemble x ∈ R/ x ≡ β [α] = β + kα k∈Z est généralement noté αZ + β ou β + αZ.

Exemple
• Être pair c’est être congru à 0 modulo 2, tandis qu’être impair c’est être congru à 1 modulo 2 : 6 ≡ 0 [2] et
15 ≡ 1 [2]. L’ensemble des entiers pairs est donc 2Z tandis que l’ensemble des entiers impairs est 2Z + 1.
π 3π
• Comme vous le savez, les mesures d’angles orientés sont définies modulo 2π : 11π ≡ π [2π] et − ≡ [2π].
i h 2 2
π π
• On peut généraliser la notation « αZ+β ». Par exemple, − , +πZ est l’ensemble des réels de la forme : x + kπ
i h 2 2  
π π π
avec x ∈ − , et k ∈ Z quelconques. Ici, il s’agit aussi de l’ensemble R \ + πZ .
2 2 2

1 FONCTIONS sin, cos ET tan

Définition-théorème (Fonctions sinus et cosinus, lien avec le cercle trigonométrique)


• Les fonctions sinus et cosinus sont définies et dérivables sur R et 2π-périodiques. La fonction sinus est impaire, la
fonction cosinus paire et en outre :
sin′ = cos
y = sin x y = cos x
b 3π et b 3π b

2 π 2
cos′ = − sin .
π π 2π π 2π
b b

2 2

• Lien avec le cercle trigonométrique : Pour tout x ∈ R : sin2 x + cos2 x = 1. b

Réciproquement, pour tout couple (x, y) ∈ R2 pour lequel : x 2 + y 2 = 1, sin θ


il existe un réel θ , unique modulo 2π, pour lequel : (x, y) = (cos θ , sin θ ). θ
Géométriquement, ce résultat signifie que tout point du cercle trigonométrique
a des coordonnées de la forme (cos θ , sin θ ). cos θ

sin x = sin y
si et seulement si
x vaut y ou π − y • Résolution d’équations : Pour tous x, y ∈ R :
modulo 2π. 
π− y b b y  sin x = sin y ⇐⇒ x ≡ y [2π] ou x ≡ π − y [2π]
sin y cos x = cos y
si et seulement si  cos x = cos y ⇐⇒ x ≡ y [2π] ou x ≡ − y [2π].
x vaut y ou − y
cos y modulo 2π.
Ces résultats se lisent sur le cercle trigonométrique, comme l’ex-
b

−y plique la figure ci-contre.

• Transformations affines : Les relations suivantes se lisent toutes sur le cercle trigonométrique. Pour tout x ∈ R :
   
π π
sin(x + π) = − sin x sin(π − x) = sin x sin x + = cos x sin − x = cos x
2 2
 π π 
cos(x + π) = − cos x cos(π − x) = − cos x cos x + = − sin x cos − x = sin x
2 2

1
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 En pratique  D’après les relations : sin(x + π) = − sin x et cos(x + π) = − cos x, ajouter π dans un sinus
ou un cosinus revient à le multiplier par −1, donc a fortiori, pour tout k ∈ N∗ , ajouter kπ = π
| + .{z
. . + π} revient à multiplier
k fois
par (−1) × . . . × (−1) = (−1)k , et c’est même encore vrai pour k ∈ Z. En d’autres termes, pour tous x ∈ R et k ∈ Z :
| {z }
k fois

sin(x + kπ) = (−1)k sin x et cos(x + kπ) = (−1)k cos x, et en particulier : sin(kπ) = 0 et cos(kπ) = (−1)k .

$ ATTENTION ! $ Pour tous x, y ∈ R : sin x = sin y ⇐⇒ x=y — erreur GRAVISSIME !

L’erreur suivante est à peine meilleure : Pour tous x, y ∈ R : sin x = sin y ⇐⇒ x ≡ y [2π] et la re-
marque vaut pour le cosinus.

π
Exemple Pour tout x ∈ R : sin x = cos x [π].⇐⇒ x≡
4
π 
Démonstration sin x = cos x ⇐⇒ sin x = sin −x
2
 
π π π π π
⇐⇒ x ≡ −x [2π] ou x ≡ π− − x [2π] ⇐⇒ 2x ≡ [2π] ou 0 ≡ [2π] ⇐⇒ x≡ [π].
2 2 2 | 2{z } 4
Impossible

Théorème (Fonctions sinus et cosinus, formules d’addition et de produit) Pour tous x, y ∈ R :

sin(x + y) = sin x cos y + cos x sin y 1 € Š


sin x sin y = cos(x − y) − cos(x + y)
2
sin(x − y) = sin x cos y − cos x sin y
1€ Š
sin x cos y = sin(x + y) + sin(x − y)
cos(x + y) = cos x cos y − sin x sin y 2
1 € Š
cos(x − y) = cos x cos y + sin x sin y cos x cos y = cos(x + y) + cos(x − y)
2
1 − cos(2x) 1 + cos(2x)
Pour x = y, ces relations s’appellent formules de duplication : sin2 x = , cos2 x = ,
2 2

sin(2x) = 2 cos x sin x et cos(2x) = cos2 x − sin2 x = 2 cos2 x − 1 = 1 − 2 sin2 x.

Définition-théorème (Fonction tangente)

• On appelle fonction
i tangente
h la fonc- b

π π b

tion définie sur − , + πZ par la


2 2 sin θ tan θ
y = tan x relation : θ
sin
tan = .
cos cos θ
−π − π π π Elle est dérivable sur son ensemble de
2 2 définition, π-périodique et impaire, et :

1 Merci
tan′ = 1 + tan2 = . le théorème de Thalès !
cos2

Les formules suivantes sont vraies pour toutes les valeurs de x et y pour lesquelles chaque terme est bien défini.

• Résolution d’équations : tan x = tan y ⇐⇒ x ≡ y [π].

• Formules d’addition et de duplication :

tan x + tan y tan x − tan y 2 tan x


tan(x + y) = , tan(x − y) = et tan(2x) = .
1 − tan x tan y 1 + tan x tan y 1 − tan2 x

2
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Démonstration
i h
π π
• Définition : La tangente est définie là où le cosinus ne s’annule pas, i.e. sur − , + πZ car pour tout
2 2
π π π
x ∈ R : cos x = 0 ⇐⇒ x ≡ [2π] ou x ≡ − [2π] ⇐⇒ x ≡ [π].
2 2 2
i h
π π sin(−x) − sin x
• Imparité : Pour tout x ∈ − , + πZ : tan(−x) = = = − tan x.
2 2 cos(−x) cos x
i π πh sin(x + π) − sin x sin x
• Périodicité : Pour tout x ∈ − , + πZ : tan(x + π) = = = = tan x. On
2 2 cos(x + π) − cos x cos x
comprend ici pourquoi tangente est π-périodique alors que sinus et cosinus ne sont que 2π-périodiques,
deux signes « − » se simplifient !
sin′ × cos − sin × cos′ cos2 + sin2 1
• Dérivée : tan′ = = , tan′ = = 1 + tan2 .
donc :
cos2 cos2 cos2
h h
π
• Variations et limites : Par imparité et π-périodicité, une étude sur 0, suffit. La fonction tangente
h πh 2
est strictement croissante sur 0, car : tan′ = 1 + tan2 > 0. En outre : lim − sin x = 1 et
2 x→ π 2
lim − cos x = 0+ , donc : lim − tan x = +∞.
x→ π
2 x→ π
2
sin x sin y
• Équation « tan x = tan y » : tan x = tan y ⇐⇒ = ⇐⇒ sin x cos y − cos x sin y = 0
cos x cos y
⇐⇒ sin(x − y) = 0 ⇐⇒ x − y ≡ 0 [π] ⇐⇒ x ≡ y [π].

• Formule « tan(x + y) = . . . » : ‹ 
sin x sin y
cos x cos y +
sin(x + y) sin x cos y + cos x sin y cos x cos y tan x + tan y
tan(x + y) = = =  ‹= . „
cos(x + y) cos x cos y − sin x sin y sin x sin y 1 − tan x tan y
cos x cos y 1 − ×
cos x cos y

π π π π
x 0
6 4 3 2
p
1 1 3
sin x 0 p 1 Les valeurs remarquables du sinus,
2 2 2
p du cosinus et de la tangente
3 1 1
cos x 1 p 0 doivent être connues PAR CŒUR !
2 2 2
1 p
tan x 0 p 1 3
3

Théorème (Transformation des expressions a cos θ + b sin θ ) Soient a et b deux réels. Il existe deux réels ϕ et ψ
pour lesquels : p p
∀θ ∈ R, a cos θ + b sin θ = a2 + b2 cos(θ + ϕ) = a2 + b2 sin(θ + ψ).
ATTENTION : ϕ et ψ dépendent de a et b, mais pas de θ .

Démonstration Si : a = b = 0, le résultat est trivial, toute valeur de ϕ et ψ convient. Nous pouvons donc
supposer : (a, b) 6= (0, 0), i.e. : a2 + b2 6= 0.
a b
• Existence de ϕ : Posons : x=p et . Comme : x 2 + y 2 = 1, on peut
y = −p
+ a2 b2 + b2 a2
écrire (x, y) sous la forme (cos ϕ, sin ϕ) pour un certain ϕ ∈ R. Du coup, pour tout réel θ :
 ‹
p a b p € Š
a cos θ + b sin θ = a2 + b2 p cos θ + p sin θ = a2 + b2 x cos θ − y sin θ
2 2 a2 Š+ b2
p € a +b p
= a + b cos θ cos ϕ − sin θ sin ϕ = a2 + b2 cos(θ + ϕ).
2 2

b a
• Existence de ψ : Posons : x= p et . Comme : x 2 + y 2 = 1,
y= p on peut
+ a2 b2 + b2 a2
écrire (x, y) sous la forme (cos ψ, sin ψ) pour un certain ψ ∈ R et on conclut comme avec ϕ. „

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p p p 
π

Exemple Pour tout θ ∈ R : 2 cos θ + 6 sin θ = 2 2 sin θ + . Interprétation physique : la somme des signaux
p p 6 p π
sinusoïdaux θ 7−→ 2 cos θ et θ −7 → 6 sin θ est encore un signal sinusoïdal, de nouvelle amplitude 2 2 et déphasé de .
6
qp p p p
2 2
Démonstration Tout d’abord : 2 + 6 = 8 = 2 2, donc pour tout θ ∈ R :
 p 
p p p 1 3 p  π π
 p 
π

2 cos θ + 6 sin θ = 2 2 cos θ + sin θ = 2 2 sin cos θ + cos sin θ = 2 2 sin θ + .
2 2 6 6 6
p p p  π
y = 2 cos θ y = 6 sin θ y = 2 2 sin θ +
6
p p p
2 6 2 2

π

6

2 FONCTIONS Arcsin, Arccos ET Arctan


§
B −→ R
Soient A une partie de R, f : A −→ R une fonction et B une partie de A . La fonction est appelée
x 7−→ f (x)
la restriction de f à B et notée f . Alors que l’ensemble de définition de f était A tout entier, celui de f est simplement

B B
B , plus petit.

Définition-théorème (Fonctions arcsinus et arccosinus)


h π πi
• La fonction sinus est bijective de − , sur [−1, 1]. On appelle fonction arcsinus
2 2 1
la réciproque de sin ” π π — , notée Arcsin. Cette fonction est définie et continue sur

Arcsin′ (x) = p
− , 2 2 1 − x2
[−1, 1], impaire, MAIS dérivable seulement sur ] − 1, 1[ et pour tout x ∈ ] − 1, 1[ :

• La fonction cosinus est bijective de [0, π] sur [−1, 1]. On appelle fonction arccosinus
la réciproque de cos , notée Arccos. Cette fonction est définie et continue sur 1
[0,π] Arccos′ (x) = − p
1 − x2
[−1, 1], MAIS dérivable seulement sur ] − 1, 1[ et pour tout x ∈ ] − 1, 1[ :
p
• Pour tout x ∈ [−1, 1] : cos Arcsin x = sin Arccos x = 1 − x 2. y = Arccos x y=x
b
π
y=x
π b

2 π
b
y = sin x
π 2

2 b

π
π
2 b

b
π
π
b
− 2
y = Arcsin x 2 b

y = cos x
p p
3 − 1 1 1 1 3
x −1 − p − 0 p 1
2 2 2 2 2 2
π π π π π π π π
Arcsin x − − − − 0
2 3 4 6 6 4 3 2
5π 3π 2π π π π π
Arccos x π 0
6 4 3 2 3 4 6

$ ATTENTION ! $ Les fonctions sinus et cosinus, périodiques, ne sont évidemment pas bijectives !

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• Arcsinus n’est pas la réciproque de la fonction sinus, mais celle de sin ” —.


−π π
2,2
h π πi
VRAI : ∀x ∈ [−1, 1], sin Arcsin x = x. FAUX : ∀x ∈ R, Arcsin sin x = x. VRAI : ∀x ∈ − , , Arcsin sin x = x.
2 2
Par exemple : Arcsin sin π = Arcsin 0 = 0 6= π.
• Arccosinus n’est pas la réciproque de la fonction cosinus, mais celle de cos .
[0,π]

VRAI : ∀x ∈ [−1, 1], cos Arccos x = x. FAUX : ∀x ∈ R, Arccos cos x = x. VRAI : ∀x ∈ [0, π], Arccos cos x = x.

Par exemple : Arccos cos(2π) = Arccos 1 = 0 6= 2π.

Démonstration Contentons-nous de faire le travail pour Arccos — démonstration analogue pour Arcsin.
• La fonction cosinus est continue et strictement décroissante sur [0, π], donc cos est une bijection stric-
[0,π]
tement décroissante de [0, π] sur [cos π, cos 0] = [−1, 1] d’après le TVI strictement monotone. La fonction
arccosinus, réciproque de cos , est ainsi bien définie.
[0,π]

• Ce premier point et la continuité du cosinus montrent la continuité d’Arccos sur [−1, 1] d’après le théorème
de continuité d’une réciproque.
• Pour tout x ∈ [−1, 1] : Arccos x ∈ [0, π], donc : sin Arccos x ¾ 0, donc :
Æ p
sin Arccos x = sin Arccos x = 1 − (cos Arccos x)2 = 1 − x 2 .

• Enfin, cosinus est dérivable sur ]0, π[ et sa dérivée cos′ = − sin ne s’y annule pas, donc d’après le théorème
de dérivabilité d’une réciproque, Arccos est dérivable sur ] − 1, 1[ et pour tout x ∈ ] − 1, 1[ :
1 1 1
Arccos′ (x) = =− = −p .
cos′ ◦ Arccos(x) sin Arccos x 1 − x2
Le théorème de dérivabilité en revanche ne nous dit rien sur la dérivabilité de Arccos en −1 et 1 car :
cos′ (0) = cos′ (π) = 0. On peut montrer cependant qu’Arccos N’EST PAS dérivable en ces points. „

20π 2π 20π π
Exemple Arccos cos = et Arcsin sin = .
3 3 3 3
20π
Démonstration Pour la première égalité, le travail est simple car : ∈ [0, π] + 2πZ. C’est un peu plus
h i 3
20π π π
compliqué pour la deuxième car : ∈
/ − , + 2πZ, mais nous pouvons toujours nous ramener à ce
3 2 2
20π π π h π πi
domaine, À SINUS CONSTANT, en remarquant que : sin = sin où : ∈ − , .
3 3 3 2 2
2π π
20π 3 20π 3
b b b

3 3

Domaine privilégié du cosinus Domaine privilégié du sinus


pour toutes les questions pour toutes leshquestions
i
π π
d’arccosinus : [0, π] d’arcsinus : − ,
2 2

3 4
Exemple Arcsin x = Arccos
est l’unique solution de l’équation : d’inconnue x ∈ [−1, 1].
5 5
h π πi
Démonstration Pour tous x ∈ [−1, 1] et y ∈ − , : y = Arcsin x ⇐⇒ x = sin y par définition de
2 2
4 h πi 4
l’arcsinus. Or : Arccos ∈ 0, car : ∈ [0, 1]. Du coup, pour tout x ∈ [−1, 1] :
5 2 5
v
u  ‹2
4 4 t 4 3
Arcsin x = Arccos ⇐⇒ x = sin Arccos ⇐⇒ x = 1− = .
5 5 5 5

5
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π
Exemple Pour tout x ∈ [−1, 1] : Arcsin x + Arccos x = .
2
f
Démonstration Il s’agit de montrer que la fonction x 7−→ Arcsin x + Arccos x est constante sur [−1, 1] de
π
valeur . Or cette fonction est dérivable sur ] − 1, 1[ — ouvert a priori — et pour tout x ∈ ] − 1, 1[ :
2
1 1
f ′ (x) = p −p = 0. Comme ] − 1, 1[ est un INTERVALLE, f y est ainsi constante.
1 − x2 1 − x2
π π
Quelle valeur ? Nous pouvons la calculer en 0 par exemple : f (0) = Arcsin 0 + Arccos 0 = 0 + = . Il
2 2
π π π
reste à vérifier que f (−1) et f (1) valent aussi . Pour f (1) : f (1) = Arcsin 1 + Arccos 1 = + 0 = .
2 2 2

Définition-théorème (Fonction arctangente) y = tan x


i π πh y=x
La fonction tangente est bijective de − , sur R. On appelle fonction π
2 2
arctangente la réciproque de tan π π , notée Arctan. Cette fonction est
— ” 2
−2,2
définie et dérivable (donc continue) sur R, impaire, et pour tout x ∈ R : π

2
1
Arctan′ (x) = . π
1 + x2 y = Arctan x 2
π
La fonction arctangente possède une asymptote d’équation : y = π
2 −
π 2
au voisinage de +∞ (resp. : y = − au voisinage de −∞).
2

p 1 1 p
x −∞ − 3 −1 −p 0 p 1 3 +∞
3 3
π π π π π π π π
Arctan x − − − − 0
2 3 4 6 6 4 3 2

$ ATTENTION ! $ La fonction tangente, périodique, n’est évidemment pas bijective ! Arctan n’est pas la réciproque de
la fonction tangente, mais celle de tan — π π ” . VRAI : ∀x ∈ R, tan Arctan x = x.
− , 2 2

i h i h
π π π π
FAUX : ∀x ∈ − , + πZ, Arctan tan x = x. VRAI : ∀x ∈ − , , Arctan tan x = x.
2 2 2 2

Par exemple : Arctan tan π = Arctan 0 = 0 6= π.

Démonstration
i π πh
• La fonction tangente est continue et strictement croissante sur − , , donc tan — π π ” est une bijection
i π πh 2 2 −2,2

strictement croissante de − , sur ]−∞, +∞[ = R d’après le TVI strictement monotone. La fonction
2 2
arctangente, réciproque de tan — π π ” , est ainsi bien définie.
−2,2
i h
π π
• Ensuite, tangente est dérivable sur − , et sa dérivée tan′ = 1 + tan2 > 0 ne s’y annule pas, donc
2 2
d’après le théorème de dérivabilité d’une réciproque, Arctan est dérivable sur R et pour tout x ∈ R :
1 1 1
Arctan′ (x) = = = .
tan′ ◦ Arctan(x) 1 + tan2 Arctan x 1 + x2
• Enfin, la fonction tan — ” étant impaire, sa réciproque Arctan l’est aussi. „
−π,π
2 2

1 π 1 π
Exemple Pour tout x > 0 : Arctan x + Arctan = et pour tout x < 0 : Arctan x + Arctan =− .
x 2 x 2
f 1
Démonstration La fonction x 7−→ Arctan x + Arctan est dérivable sur R∗ et pour tout x ∈ R∗ :
x

6
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 ‹
1 1 1 1 1
f ′ (x) = + − ×  ‹2 = − = 0.
1 + x2 x2 1 1+ x 2 1 + x2
1+
x

Comme R = ]−∞, 0[ ∪ ]0, +∞[ N’est PAS un INTERVALLE, on ne peut pas en déduire que f est constante sur
R∗ tout entier, mais seulement qu’elle l’est sur R∗+ et R∗− indépendamment. Quelles valeurs ? Calculons f (1) :
π π
f (1) = 2 Arctan 1 = 2 × = . Pour la valeur de f sur R∗− , remarquer simplement que f est impaire.
4 2

1 π
Exemple est l’unique solution de l’équation : Arctan(2x) + Arctan(3x) = d’inconnue x ∈ R.
6 4
Démonstration
i π πh
• Remarque préliminaire : Soient x, y ∈ − , + πZ. Si : tan x = tan y, a-t-on : x = y ? NON,
2 2
seulement : i x ≡ y h[π]. En revanche, si x et y sont choisis dans un même intervalle de longueur π,
π π
typiquement − , , alors oui : x = y.
2 2
• Par ailleurs, pour tout x ∈ R pour lequel chacun des termes écrits ci-dessous est bien défini :
 tan Arctan(2x) + tan Arctan(3x) 2x + 3x 5x
tan Arctan(2x) + Arctan(3x) = = = .
La réciproque de la 1 − tan Arctan(2x) tan Arctan(3x) 1 − 2x × 3x 1 − 6x 2
première équivalence   π
repose entièrement  tan Arctan(2x) + Arctan(3x) = tan
sur la remarque pré-
π h4
Ainsi, pour tout x ∈ R : Arctan(2x)+Arctan(3x) = ⇐⇒ i
π π
liminaire et constitue 4  Arctan(2x) +hArctan(3x) ∈ − , .
i 2 2
la difficulté principale 5x π π
de cet exemple. À ⇐⇒ = 1 et Arctan(2x) + Arctan(3x) ∈ − ,
MÉDITER !
1 − 6x 2 2i 2
2 π πh
⇐⇒ 6x + 5x − 1 = 0 et Arctan(2x) + Arctan(3x) ∈ − ,
 ‹ 2 2
i h
1 π π
⇐⇒ x = −1 ou x = et Arctan(2x) + Arctan(3x) ∈ − , .
6 2 2
1
• À ce stade, l’équation étudiée possède au plus deux solutions, −1 et . Cela dit, −1 ne convient pas car le
6
π
réel Arctan(−2) + Arctan(−3) est négatif, donc distinct de .
4
1
Au contraire, convient. Pour le vérifier, d’après les équivalences précédentes, il nous suffit de montrer
6 i h
π π 1
que : Arctan(2x) + Arctan(3x) ∈ − , pour x = . C’est vrai par stricte croissance de la fonction
 2 2
‹  6 ‹
1 1 π π π
arctangente : 0 = 0 + 0 < Arctan 2 × + Arctan 3 × < Arctan 1 + Arctan 1 = + = .
6 6 4 4 2

3 TABLEAU RÉCAPITULATIF

Ensemble Ensemble
Fonction Dérivée
de définition de dérivabilité

sin x R R cos x

cos x R R − sin x
i π πh i π πh
sin x 1
tan x = − , + πZ − , + πZ 1 + tan2 x =
cos x 2 2 2 2 cos2 x
1
Arcsin x [−1, 1] ] − 1, 1[ p
1 − x2
1
Arccos x [−1, 1] ] − 1, 1[ −p
1 − x2
1
Arctan x R R
1 + x2

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