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Batiment Jaune
Batiment Jaune
28 octobre 1998
Les bâtiments existants peuvent-ils être verts ?
Tenir en ligne de compte le développement durable et la santé des usagers devrait devenir
l’incontournable référence pour chaque gestionnaire de bâtiment dans sa prise de décision
touchant autant les concepts, l’entretien, les réparations et les rénovations.
Historique
Nous sommes ici en face d’un changement fondamental d’orientation dans le bâtiment et dans sa
gestion. Les bâtiments sont passés d’un processus de construction Soft-Track avant la 2e grande
guerre mondiale au processus Fast-Track des années 50 à nos jours. Le résultat était un bâtiment
vite fait, de rentabilité immédiate sans préoccupation du long terme, d’atmosphère artificielle
donc tout mécanisé où les effets sur l’environnement et ses occupants ne comptaient guère.
Rentabilité
Le moment que des projets démonstrateurs comme il en existe en Europe et aux États-Unis, nous
démonterons en chiffre les économies uniquement faites avec les taux d’absentéisme à la baisse,
alors les bâtiments verts deviendront la norme des promoteurs et des gestionnaires. Car le coût
d’un bâtiment et de son entretien sur une courte période de quarante ans ne représente que de 1 à
6% du coût total des salaires. Et comme dans certains cas de bâtiments verts, l’absentéisme a été
réduit jusqu’à 16%, vous aurez en tant que gestionnaires vite fait vos économies qui vous
permettront d’en investir une part dans le bâtiment.
Et ce d’autant plus que la plupart des choix à faire pour réaliser un bâtiment vert et économe ne
coûte pas plus cher pour plusieurs éléments.
Obstacles en rénovation
Alors vous allez me dire, si c’est le cas, pourquoi on ne le fait pas depuis longtemps ? On ne le
fait pas, entre autre, parce qu’avec la montée en force du tout engineering du Fast-Track où plus
on met de mécanique plus l’on se sent sécurisé dans l’esprit technique qui a court et plus la
mécanique grossit plus importants deviennent les honoraires basés sur le coût des travaux tant en
rénovation qu’en neuf.
Toute mesure simple (bioclimatique est le mot) qui peut être suggérée par un architecte
(orientation du bâtiment, emplacement des entrées par rapport aux vents, grandeurs et protection
des fenêtres de trop de soleil, ventilation naturelle, éclairage naturel etc.) et qui pourrait réduire
les équipements mécaniques substantiellement ainsi que le coût énergétique de fonctionnement
est vu comme une mesure aléatoire insécurisante et non rationnelle par l’ingénieur du projet,
l’ingénieur-conseil, l’ingénieur qui s’appelle souvent administrateur ou gestionnaire.
Les obstacles majeurs à l’implantation des bâtiments verts actuellement ne sont pas la rentabilité
mais bien le contexte culturel actuel, les honoraires professionnels, les politique de courte vue
des autorités et le manque d’information du gestionnaire.
Ce n’est pas un retour en arrière comme certains vont tenter de discréditer ce mouvement, non
c’est un pas en avant qui n’est possiblement efficace grâce et à cause de l’immotique et des
nombreux senseurs qui ont été développés pour rendre un bâtiment réellement intelligent.
Tant qu’il n’y aura pas de consensus politique et social, il n’y aura pas d’impact majeur. Il est
cependant possible pour des gestionnaires conscients de leurs responsabilités sociales d’expliquer
la rentabilité d’un tel projet aux autorités.
Réalisation
Pour réaliser un bâtiment vert ou une rénovation verte les aspects suivants doivent être pris en
ligne de compte dans le choix et la gestion des énergies.
• Démarche d’autonomie énergétique pas uniquement par la mécanique mais aussi par un design
architectural propice.
• Intégration éventuelle de la production d’énergie renouvelable au concept de bâtiment neuf ou
existant.
• Le choix de l’énergie, le moins possible polluante devrait être le choix de l’ensemble de
l’équipe en évaluant la réalité à court, moyen et long terme.
• Le retour sur l’investissement doit être pris dans un contexte que nous serons encore là à payer
dans quelques années et que dans l’ensemble nous ferons de vraies économies. Pour ce faire,
les comptables doivent refaire leurs devoirs et inclure dans leurs calculs les coûts
environnementaux que l’on paie collectivement et singulièrement avec de l’argent après impôt.
Démarche
Les bâtiments verts sont balisés comme suit :
• Le design (en neuf ou en rénovation) doit favoriser la démarche d’autonomie.
• La prévision de l’intégration au bâtiment immédiate ou plus tard d’éléments pouvant générer
de l’énergie renouvelable.
• Le choix de l’énergie alimentant le bâtiment doit être fait en équipe afin d’évaluer l’ensemble
des aspects environnementaux, économiques et sociaux du choix.
• En rétablissant les stratégies d’efficacité énergétique architecturale permettant des économies
d’énergie importantes et à long terme.
Le Green Building Council, par exemple, établit des pré-requis de qualification. Sans
nécessairement les suivre à la lettre, ils sont un guide qui peut permettre une planification.
Autres critères
Les critères pour les bâtiments devraient inclure le plus d’éléments suivants :
• Utiliser des matériaux non-toxiques, limitation des C.O.V.
• Utiliser des matériaux à bas coût énergétique : énergie intrinsèque et cycle de vie ; le meilleur
ratio énergie intrinsèque et cycle de vie.
• Prévoir de l’air neuf en quantité suffisante, pour obtenir une qualité d’air parfaite.
• Prévoir les économies d’eau neuve et utiliser si possible les eaux de pluie.
• Réduire la mécanique du bâtiment en utilisant le plus possible des éléments robotisés,
maximisant l’éclairage naturel, la ventilation naturelle, le free-cooling et le confort par la
ventilation locale par temps chaud.
• Réduire les gains solaires par des éléments extérieurs de protection.
• Réduire les pertes thermiques en tenant compte des gains énergétiques internes sur toute la
longueur de vie utile du bâtiment. Cette réduction de chaleur perdue peut venir des cuisines,
de la machinerie tant du bâtiment que celles des locataires, des eaux usées, etc.
• Canaliser et utiliser, sans causer d’inconfort aux usagers, les gains solaires d’hiver.
• Incorporer par le design, l’éclairage naturel (Prévoir l’utilisation de l’éclairage artificiel que
pour compenser le manque temporel d’éclairage naturel).
• Prévoir l’élimination de matières toxiques sur le site : radon, plomb, amiante, etc.
• Prévoir les mouvements d’air avant d’établir toute ouverture dans l’enveloppe afin d’éviter
l’engouffrement des vents et /ou la contamination entre les rejets d’air vicié et les ouvertures
ou les sources d’air extérieur.
• Prévoir le remplacement éventuel (lorsque nécessaires) des verres et vitrages par ceux les plus
efficaces selon l’orientation et la hauteur de l’édifice.
• Établir l’entretien et le cycle de vie pour les matériaux apparents, les luminaires et appareils de
mécanique.
• Prévoir le recyclage de tous les matériaux de rénovation et déchet pendant l’utilisation du
bâtiment afin d’obtenir un bâtiment à déchet zéro.
• Les matériaux auront un contenu de matériaux recyclés dans la mesure où ils sont durables.
L’aménagement des abords du bâtiment devrait tenir compte des critères suivant :
• Le lieu devrait être psychologiquement accueillant et physiquement sécuritaire et accessible.
• L’aménagement paysager devrait permettre de disposer une partie ou l’ensemble des eaux
grises générées par le bâtiment (contrôle possible de la quantité de l’eau grise généré par le
locataire).
• L’aménagement paysager lui-même devrait être fait à partir de plantes locales, ne demandant
qu’un entretien minime comme arrosage ( autre qu’eau grises) d’insecticide, et d’engrais.
• Prévoir la rétention des eaux d’orage et de grosses pluies sur place
Conclusion
À partir des prémices énoncées, il est possible d’amener graduellement nos bâtiments existants
vers le concept de bâtiment vert. Pour cela, il faut vouloir réparer au maximum plutôt que de
remplacer et il faut réparer ou rénover avec des procédures et des matériaux sains. Nous sommes
donc devant un changement de mentalité, de poste budgétaire, de responsabilités nouvelles à
accepter, à promouvoir et à défendre de la part des gestionnaires de bâtiments. Vous avez donc
un rôle clé à jouer dans le développement durable de notre société.
Nos gouvernements ont pris des engagements importants de réduction des gaz à effet de serre.
En réduisant les déchets, en entretenant adéquatement nos systèmes de chauffage, en limitant
l’utilisation de la climatisation, en conservant plus longtemps les composantes du bâtiment ce qui
réduit la consommation d’énergie intrinsèque, en favorisant le transport de groupe, nous
réduisons la production de gaz. Le bâtiment vert devrait donc prendre une place importante dans
les stratégies de réduction des gaz à effet de serre.