Vous êtes sur la page 1sur 4

Le Gouvernement de la République française constitue d'un pouvoir exécutif .

Il détermine et
conduit la politique de la France.

Le Gouvernement est nommé par le président de la République et est placé sous l'autorité
politique du Premier ministre, qui est le chef du Gouvernement.

Composition

Tous les membres du Gouvernement sont nommés par le président de la République sur
proposition du Premier ministre[1]. Les membres du Gouvernement sont placés dans un ordre
protocolaire précis, qui est donné par le décret de nomination du Gouvernement :

 le Premier ministre : il est chef du Gouvernement, nommé par le président de la


République ; lorsque le président nomme le Premier ministre, ce dernier lui propose
une liste de ministres que le président peut accepter ou refuser, et sont ainsi nommés
aux fonctions ministérielles ;

 les ministres d’État (intuitu personnae) : considération de leurs importances, ils sont
parfois investis d'un portefeuille ministériel et sont membres de droit du Conseil des
ministres. Ils peuvent organiser des réunions interministérielles, normalement apanage
du seul Premier ministre ; par tradition, il leur est également permis de prendre la
parole lors du Conseil des ministres pour donner leur avis sur un domaine non
rattaché à leur ministère ;

 les ministres : ils dirigent et organisent les départements ministériels par le biais de
circulaires ou d'arrêtés ;

 les ministres délégués : placés sous l'autorité des ministres et, plus rarement, du
Premier ministre, ils reçoivent délégation de certaines compétences;

 les secrétaires d’État : au dernier échelon de la hiérarchie ministérielle (sauf en cas


d'existence de haut-commissariat), ils sont placés sous l’égide d'un ministre ou parfois
du seul Premier ministre ;

 les hauts commissaires : titre recréé pour Martin Hirsch (gouvernement Fillon) de
2007 à 2010.

Les ministres délégués participent de droit au Conseil des ministres ou aux affaires de leurs
compétences relativement au décret de nomination du Gouvernement. Au contraire, les
secrétaires d'État et hauts commissaires n’y participent que sur invitation.

Premier ministre

Le Premier ministre se trouve à la tête du Gouvernement ; il y est nommé par le président de


la République.
« Le Premier ministre dirige l'action du Gouvernement. Il est responsable de la défense
nationale. Il assure l'exécution des lois. Sous réserve des dispositions de l'article 13, il exerce
le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires.

Il supplée, le cas échéant, le Président de la République dans la présidence des conseils et


comités prévus à l'article 15.

Il peut, à titre exceptionnel, le suppléer pour la présidence d'un conseil des ministres en vertu
d'une délégation expresse et pour un ordre du jour déterminé. »

— Article 21 de la Constitution du 4 octobre 1958[2]

Ministres

Les ministres sont nommés par le président de la République, sur proposition du Premier
ministre, et se trouvent sous l'autorité politique (et non administrative) de ce dernier. Leur
nombre est variable en fonction des gouvernements et des besoins (exemple : ministère du
Temps libre) et des ministères créés. Toutefois, seul le ministre de la Justice (Garde des
Sceaux) est prévu par la Constitution française comme vice-président du CSM (Conseil
supérieur de la magistrature).

Attributions

Il revient au Gouvernement de « déterminer et conduire la politique de la Nation », selon les


termes de l’article 20 de la Constitution de 1958. La définition des politiques et des objectifs
gouvernementaux se traduit en pratique par la rédaction deprojets de lois et de décrets.
Chaque décision politique doit en effet s'inscrire tôt ou tard dans un texte juridique. Tous les
projets de lois ainsi que certains types de décrets doivent être adoptés en Conseil des
ministres. C'est en effet lors du Conseil des ministres que le Gouvernement définit de manière
collective l'orientation de sa politique et prend les mesures essentielles destinées à la mettre
en œuvre. L'action gouvernementale apparaît ici dans une de ses dimensions essentielles :
lacollégialité.

L'action du Gouvernement s'appuie également sur deux forces d'exécution, la force armée (et
non l'armée, prérogative réservée au président de la République) et l'administration publique,
dont il oriente l'action dans le sens de sa politique au sens de l'art 20 de la Constitution.

Le Gouvernement dispose des prérogatives essentielles mais aussi des compétences


extraordinaires ; il veille au bon fonctionnement et à la continuité des services publics, il
dispose des prérogatives du déroulement de la procédure parlementaire, il peut recevoir les
avis du Conseil économique, social et environnemental pour les projets de lois de réforme
économique.

Fonctionnement

Le Gouvernement est responsable de la politique économique et financière de l’État, il


autorise toutes les dépenses et les recettes de chaque ministre, c’est ce qu'on appelle la loi de
Finances. Chaque ministre prépare la liste de ses besoins annuels qu'il soumet au ministère
chargé du budget, celui-ci accorde ou refuse leurs financements. C’est également ce ministère
qui calcule le budget de l'État pour l’année à venir et qui établit le « collectif budgétaire »
regroupant toutes les dépenses et recettes annuelles de l’État.

Incompatibilité avec d'autres fonctions

Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout


mandat parlementaire, de toute fonction de représentation professionnelle à caractère national
et de tout emploi public ou de toute activité professionnelle[4]. Il s’agit là à la fois d'éviter le
poids de certaines pressions ou influences extérieures sur les ministres et de leur permettre de
se consacrer pleinement au travail gouvernemental.

Ils peuvent en revanche conserver leurs mandats locaux (maires, conseillers régionaux ou
généraux, etc.). Lionel Jospin, lorsqu’il était Premier ministre, avait imposé un strict non-
cumul d'une fonction gouvernementale avec celle d'élu local. Cette décision avait
fait jurisprudence pour les gouvernements suivants avant d'être progressivement abandonnée,
principalement sous la pression des intéressés qui souhaitaient conserver leurs mandats
locaux, garants de la « pérennité » de leur implantation locale. Bien que la Constitution
n'interdise pas à un ministre d'être chef d'un parti politique, la coutume veut qu'un ministre ne
le soit pas.

Relations avec le Parlement

Le Gouvernement est responsable devant le Parlement. En particulier, le Gouvernement peut


engager sa responsabilité devant l’Assemblée nationale, et l’Assemblée nationale peut
révoquer le Gouvernement avec une « motion de censure »[5]. Manœuvre impossible lors
d'intérim présidentiel, évitant ainsi la démission du Président intérimaire (président du Sénat
et, à défaut, le Gouvernement).

Lors d’une intervention armée, le Gouvernement doit en informer le Parlement, et lui


soumettre l’autorisation, pour un conflit durant plus de quatre mois[6].

Le Premier ministre peut rajouter des jours supplémentaires de séance, ou réunir le Parlement
en session extraordinaire[7].

Secrétariat général du Gouvernement

Le secrétariat général du Gouvernement est une institution qui assure la continuité de l’État
lors des modifications gouvernementales sous la Cinquième République. Placée sous
l’autorité du secrétaire général du Gouvernement et relevant du Premier ministre, l’institution
diffère de deux entités caractéristiques de la tradition administrative française, le cabinet
ministériel et l’administration centrale. Il joue un rôle considérable. Ainsi il organise les
travaux gouvernementaux, et participe à l'élaboration de l'ordre du jour du Conseil des
ministres et s'assure de la signature des textes par les autorités compétentes.

Notes et référencesModifier

1. ↑ Article 8 de la Constitution
2. ↑ Article 21 de la Constitution du 4 octobre 1958, sur Légifrance

3. ↑ site officiel du Premier ministre, La fonction de Premier ministre

4. ↑ Article 23 de la Constitution

5. ↑ Article 49 de la Constitution

6. ↑ Article 35 de la Constitution

7. ↑ Articles 28 et 29 de la Constitution

 sur Wikinews

Bibliographie

 Pascal Jan, Le Gouvernement, La documentation française, 2005.

Vous aimerez peut-être aussi