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Un an après, MARDIÉVAL poursuit le débat…

Le 16 novembre 2009, notre association participait à la réunion publique organisée par le Conseil général
pour « promouvoir » son projet de déviation de la RD921. Une exposition puis un dépliant du Département
sont venus compléter cette opération de communication… non sans afficher un optimisme peu avare en
contre-vérités. Nous souhaitons y répondre en montrant que nous sommes sensibles aux nuisances
générées par la traversée de Jargeau. Au moins aussi sensibles que le Conseil général qui a contribué à
développer ces nuisances en favorisant les implantations de logistique dans le Loiret et en délaissant les
transports en commun.

Le projet de déviation routière avec un nouveau pont sur la Loire vous prive depuis
quinze ans de toutes les améliorations immédiatement possibles de votre qualité
de vie. Sa réalisation n’apporterait pas de solution miracle aux problèmes posés
par le trafic routier… au demeurant en baisse aujourd’hui. En revanche, elle
perturberait le système hydrogéologique et ferait des dégâts considérables à la
biodiversité ligérienne comme aux paysages qui font notre bonheur.

Les routes qui traversent Jargeau irriguent la ville… mais créent des nuisances
Beaucoup de bourgs autrefois ruraux et calmes ont vécu la même transformation dans la seconde moitié
du siècle dernier : elle a accompagné en négatif les effets d’une croissance économique positive et de
l’accroissement des populations.
La position de Jargeau au sud d’un pont a ainsi favorisé son développement comme pôle commercial, tandis
qu’au nord de ce pont, Saint-Denis-de-l’Hôtel tirait une belle rente de l’activité industrielle… qui induit la
venue de poids lourds. Mais, hormis le déport de la N 60 vers le nord, aucun investissement substantiel n’a
été fait pour fluidifier le trafic et pour compenser les nuisances qui en résultaient à Jargeau - ou à Darvoy.
Rien n’est venu réduire le bruit subi par les maisons les plus exposées ou soulager la pression pesant sur la
sécurité de ceux qui franchissent la Loire, notamment les cyclistes.

Depuis quinze ans, on vous a fait miroiter une déviation comme seule réponse aux
nuisances... alors qu’on aurait pu réduire déjà la plupart d’entre elles
Les lois Grenelle II, aussi bien que les directives européennes, exigent que l’on prenne en considération toutes les
alternatives possibles ayant moins d’impacts négatifs à un coût raisonnable. Elles ont toutes été laissées de côté :
- La passerelle cycliste-piétons : unanimement réclamée, elle est tout à fait réalisable et resterait
indispensable pour la sécurité même avec une déviation.
- Un rond point circulaire au sud : en sortie du pont, il soulagerait le “cisaillement” responsable de ralentissements.
- Un passage dénivelé au nord : écoulant le trafic de transit de la D 921, il supprimerait le “point dur ” le plus pénalisant.
- Des aides à l’insonorisation des maisons : les plus exposées seraient subventionnées pour leur isolation phonique.

Il y a un an, le Conseil général vous a fait croire à une réalisation proche de son grand projet…
Mais celui-ci est toujours confronté à de graves incertitudes
Ainsi le Président Doligé a-t-il omis d’évoquer le Parlement européen. Celui-ci « demande aux autorités
françaises de prendre des mesures concrètes pour garantir le respect des directives communautaires qui
risquent d'être violées si certains projets de construction de ponts sur la Loire sont maintenus…».
Le Conseil général du Loiret s’en est expliqué auprès de la Commission européenne qui conclut que « aucun
de ces ponts n’a à ce jour été autorisé » et que « les procédures (…) ne sont qu’à un stade encore peu
avancé. » C’est seulement pour cette raison que la déviation n’est pas encore confrontée à des difficultés
juridiques.
Du point de vue technique, le plus grave des aléas est celui des gouffres karstiques que les fondations du
pont pourraient rencontrer. Le Maire d’Olivet s’est récemment interrogé sur les conséquences que cela
pourrait avoir pour le cours du Loiret, la rivière qui donne son nom au Département.
Si seulement une déviation pouvait apporter une solution… Mais l’expérience prouve le
contraire et il resterait toujours beaucoup de circulation en ville
Des études réalisées en Allemagne montrent qu’après la construction d’une déviation, les trafics de
l’ancien parcours ne baissent jamais autant que ce que l’on espérait et le trafic total s’envole.
La circulation et ses nuisances perdureraient à Jargeau malgré une déviation, sauf à voir péricliter la vie
économique et la vocation commerciale du bourg.
La nouvelle route « aspirerait », vers le canton et au-delà, des trafics indésirables nouveaux ; elle
génèrerait aussi une dérive de l’urbanisation et la perte irrémédiable du caractère de nos villages et de
nos bourgs.

Cependant, les trafics ont amorcé une baisse tendancielle qui nous interpelle
La stagnation puis la baisse significative des trafics sur les routes départementales (-3% entre 2009 et
2008) contredit les projections d’accroissement de + 2,5% par an à partir desquelles fut conçu l’avant
projet. Par exemple, le trafic de la RD 951 qui traverse Darvoy est revenu à sa valeur de 1998.
Alors que la population s’est accrue (plus 10% en dix ans à Jargeau), l’utilisation de la voiture a bel et bien
amorcé une régression qui devrait se poursuivre, car elle est cohérente avec la flambée du prix du pétrole
(multiplié par trois en dix ans), avec la baisse nécessaire des émissions de gaz à effet de serre … et même
avec les velléités de développement durable que le Conseil général, lui aussi, met en avant depuis peu !

Jamais les investissements routiers ne nous protègeront du réchauffement climatique


Contrairement à ce qui est prétendu, la production de CO2 ne baisserait pas avec une déviation plus fluide
mais plus longue et génératrice de vitesses excessives : au contraire, les trafics nouveaux attirés chez
nous par le pont supplémentaire feraient grimper la pollution de l’air et les émissions de CO2.
D’autre part, avec la raréfaction des énergies, la voiture électrique ne constituera jamais une alternative
conduisant à nouveau à la croissance indéfinie des trafics routiers.

Dès lors, une déviation est-elle la meilleure utilisation de l’argent public pour garantir notre
mobilité à l’avenir ?
Pendant au moins 30 ans, nous serions condamnés à payer chaque année 3 millions d’€ pour la déviation et le pont.
Pourtant, les Gergoliens auraient bien besoin de ces sommes à investir dans une économie génératrice
d’emplois, ce en quoi la déviation n’est d’aucune utilité (même le Conseil général a renoncé à cet argument).
Pour nos déplacements, l’effort financier devrait se porter maintenant sur la remise en service du train
Orléans-Châteauneuf et sur des transports en commun entre Saint-Denis de l’Hôtel et La Source aux
heures de pointes, actuellement inexistants.

Pour conclure, posons-nous une simple question : nos petits enfants, en 2050, auront-ils
plutôt besoin de cette Loire préservée avec toute la grande richesse de sa biodiversité ?
Ou d’une déviation ruineuse, destructrice, avec un pont reposant sur des fondations
fragiles ; ayant généré sur son parcours des carrières, des zones (commerciales, industrielles,
logistiques etc.)… et, finalement, une banlieue urbanisée médiocrement, comme tant d’autres ?

Siège social : Mairie de Mardié – 105 rue Maurice Robillard 45430 MARDIÉ
Sites internet : http://le-castor-enerve.fr et http://mardieval-biodiversite.over-blog.com/ Contact : le-castor-enerve@orange.fr

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