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1.

1 Informations pour l’étude du projet

1.1.1 Définitions et terminologie


1.1.2 Choix de la catégorie de câble
1.1.3 Calcul de la force de précontrainte
1.1.4 Dispositions constructives
aux ancrages
1.1.5 Tracé des câbles
1.1.6 Renseignements à fournir au chantier

Le présent chapitre a pour but 1993) s’appelle dorénavant SIA


de donner des informations 262 et devient applicable au
pratiques et simples 1er janvier 2003 pour une
concernant le choix de la période de transition d’une
catégorie de câble appropriée, année, à la fin de laquelle elle
le type des ancrages et les sera obligatoire. C’est dans ce
dispositions à prendre lors de contexte et en tenant compte
la mise en œuvre d’une force des modifications survenues
de précontrainte ; elles sont que nous avons remodelé
destinées à faciliter le travail notre documentation. Nous
des bureaux d’études, à aider à avons donc pris le pari d’être
la rédaction des instructions à très rapidement à jour avec ces
donner au chantier, et à faciliter nouvelles normes en acceptant
la compréhension de ces le risque inhérent à ce genre
instructions par les exécutants d’exercice. Nous espérons que
et les surveillants. vous ferez de même et
trouverez avec cette
A l’heure de l’entrée en documentation un outil de
vigueur des Normes travail actuel et pratique.
Européennes, l’ensemble des
Normes SIA est en cours
d’adaptation. La norme SIA
162 (édition 1989, révision

06/2003-2 freyssinet sa | Informations pour l’étude du projet 1.1.1


1.1 Informations pour l’étude du projet

1.1.1 Définitions et terminologie

Généralités Catégories de câbles


Les câbles de précontrainte En fonction du degré de protection la norme SIA 262 à
doivent être conçus de l’article 3.4.2.2 définit les 3 catégories suivantes :
manière à pouvoir remplir leur
fonction pendant toute la durée
d’utilisation de l’ouvrage. Catégorie a :
Les critères ci-après, président Câbles de précontrainte avec gaine en acier
au choix de la catégorie de
câble en fonction du degré de
protection à atteindre :

– Type d’utilisation (pont


route, pont rail ou pont pour
trafic combiné)
– Nature et intensité des
agressions, par ex. sels de
déverglaçage, courants
vagabonds, fatigue
– Proximité resp. exposition
Catégorie b :
des câbles de précontrainte
Câbles de précontrainte avec gaine en matière synthétique
aux actions agressives
– Disposition de protection de
l’ouvrage et des armatures.
Par exemple présence d’une
étanchéité sur le tablier ou
absence de protection (par
ex. parois porteuses des
ponts en auge)
– Exigence d’un moyen de
surveillance de l’étanchéité
de l’enveloppe des câbles
par mesures de résistances
électriques Catégorie c :
Câbles de précontrainte isolés électriquement, c’est-à-dire avec
gaine identique à celle de la catégorie b et en plus des dispositions
pour les ancrages et les coupleurs garantissant une isolation
électrique durable entre l’acier de précontrainte et l’armature
passive. A la différence des catégories a et b, l’isolation électrique
permet de protéger l’acier de précontrainte contre l’action des
courants vagabonds et de surveiller l’étanchéité de l’enveloppe de
protection.

06/2003-2 freyssinet sa | Définitions et terminologie 1.1.2


1.1 Informations pour l’étude du projet

1.1.2 Choix de la catégorie de câble

Gaines Le tableau A1/1 de la directive de l’OFROU et des CFF SA


Par catégorie définie ci avant, « Dispositions pour garantir la durabilité des câbles de
les gaines suivantes peuvent précontrainte dans les ouvrages d’art », édition 2001, donne les
être mises en œuvre : indications nécessaires au choix de la catégorie du câble. Ce
dernier est effectué en tenant compte de deux critères :
Catégorie a : gaines en acier – Le niveau des actions : courants vagabonds, salage intensif,
Catégorie b : gaines en cycles d’humidité, zones d’aspersion, brouillards salins.
matières synthétiques – La protection constructive : étanchéité, enrobage etc.
Catégorie c : gaines en
matières synthétiques La combinaison de ces deux données à apprécier chacune comme
élevée, moyenne ou réduite, permet de déterminer le type de
Les caractéristiques des gaines protection appropriée du câble. Etant entendu qu’un ouvrage
adaptées aux différentes soumis à des agressions élevées et offrant une protection
unités de câbles sont données constructive réduite exigera des câbles à protection élevée,
aux chapitres 1.2.4/1.2.5 et c’est-à-dire de la catégorie c et vice versa.
1.4.1/1.4.2.

1.1.3 Calcul de la force de précontrainte

La détermination de la force de Calcul des contraintes à la mise en tension


précontrainte exercée en
permanence par un câble doit Si on appelle ø0 la tension à l’ancrage et øx la tension à l’abscisse
tenir compte de deux phases x, ces deux grandeurs sont reliées par la loi de Cooley :
successives :
øx = ø0e–(µ¥ +kx)
• Phase de la mise en
tension : µ coefficient de frottement du câble sur sa gaine,
Le calcul de la contrainte de ¥ somme des déviations angulaires du câble, en radians, entre
traction de l’acier du câble sur l’ancrage le plus proche où agit le vérin et la section considérée.
toute sa longueur permet de Ces déviations sont composées géométriquement s’il y a lieu,
déterminer la valeur à obtenir k coefficient tenant compte des irrégularités du tracé réel des
pour les allongements à la gaines par rapport au tracé théorique (déviations parasites).
mise en tension ; complété par Cette formule peut s’écrire : øx = ø0e–µ(¥x+∆¥x)
la prise en compte des
rentrées de clavettes aux ∆¥ = k = déviation parasite par unité de longueur.
ancrages, il fournit la valeur µ
initiale de la force de
précontrainte le long du câble. La valeur du coefficient de frottement varie en fonction du type
d’acier utilisé (torons, fils, barres), et de la nature des gaines et de
• Variation dans le temps l’état de surface de chacun des matériaux. Elle dépend en outre
de la tension dans le de la qualité du tracé des gaines, et, lorsque les tronçons sont mal
câble : alignés les uns sur les autres, on peut avoir des frottements
concentrés sur des points durs du tracé des gaines, qui
Le calcul de la valeur finale de
augmentent sensiblement le coefficient de frottement.
cette tension doit tenir compte
des raccourcissements différés
du béton dus au retrait et au
fluage ainsi que de la relaxation
de l’acier. Cette valeur est à
introduire dans les calculs de
l’ouvrage.

06/2003-2 freyssinet sa | Choix de la catégorie de câble | Calcul de la force de précontrainte 1.1.3


1.1 Informations pour l’étude du projet

L’effort appliqué au vérin et la pression correspondante sont


déterminés en tenant compte des pertes dans les équipements
de mise en tension et dans les têtes d’ancrage (env. 4 %). Pour
le coefficient de frottement et les déviations parasites on peut
admettre comme valeurs moyennes :

Gaines métalliques : µ = 0,18 et ∆¥ = 0,005/m


Gaines en matière synthétique : µ = 0,14 et ∆¥ = 0,007/m

Toutefois, pour des ouvrages sensibles à d’éventuelles variations


des forces de précontrainte, il est recommandé de vérifier
l’influence qu’exercerait une variation de ces valeurs comme suit :

Gaines métalliques :
µmin/max = 0,16 – 0.22 et ∆¥min/max = 0,003 – 0,007

Gaines en matières synthétiques :


µmin/max = 0,10 – 0.14 et ∆¥min/max = 0,005 – 0,009

Calcul de l’allongement du câble


L’effet du raccourcissement élastique du béton à la mise en
tension, est pratiquement négligeable et n’est pas pris en
considération dans les calculs suivants.

L’allongement du câble pendant la mise en tension est :

∆l = l øx
Ep
dx, où

∆l = allongement total (somme des allongements aux deux


extrémités),
øx = la tension au point d’abscisse x du câble,
Ep = le module d’élasticité du câble.

Quand la mise en tension se fait par les deux extrémités sur un


câble symétrique par rapport à la section médiane de l’élément, la
tension minimale se situe au milieu du câble (FIG. 1) ; quand la
FIG. 1 mise en tension se fait par une seule extrémité (FIG. 2), la tension
minimale se situe à l’ancrage passif.

On peut souvent admettre que la tension, à la mise en


précontrainte, varie de façon linéaire le long du câble. Dans les cas
des FIG. 1 et 2, on calculera donc l’allongement à partir de la
tension moyenne øm, qui est la moyenne entre la tension
maximale à l’ancrage et la tension minimale ømini, cette dernière
étant calculée par la formule de Cooley.

FIG. 2 L’allongement est alors :


øm·l
∆l =
Ep

l étant la longueur du câble entre points de fixation sur les vérins,


respectivement entre point de fixation sur le vérin et ancrage
passif.

06/2003-2 freyssinet sa | Calcul de la force de précontrainte 1.1.4


1.1 Informations pour l’étude du projet

Pertes d’allongement au blocage de l’ancrage

Fonctionnement d’un ancrage à clavettes


La mise en charge d’un ancrage s’effectue lors de la vidange du
circuit de tension du vérin ; les clavettes, déjà enfoncées dans leur
logement par l’action du vérin, finissent d’y être entraînées par la
tension des torons, et bloquent alors ceux-ci.

De l’enfoncement, il résulte une légère perte d’allongement et un


abaissement corrélatif de la tension à l’extrémité du câble, qui est,
le plus souvent, favorable à la tenue de l’ouvrage :

• efforts locaux plus modérés,


• moindre risque de fissuration près des ancrages,
• réduction de la surtension de l’acier momentanément exercée
pour vaincre les frottements, mais inutile ensuite à l’extrémité
des câbles.

Il est toutefois possible d’ajuster la tension à la valeur voulue en


utilisant une bague de calage et en compensant totalement ou
partiellement la rentrée des clavettes. L’auteur du projet décide de
préconiser cette opération si l’abaissement de la tension à
l’extrémité du câble a un effet sur les sections déterminantes de
l’ouvrage, par exemple dans le cas de câbles très courts ou
d’angles de cadres.

Les pertes d’allongement au blocage sont de l’ordre de 4 mm


(têtes type A et B) à 6 mm (têtes type C et F).

Calcul de la tension après blocage


En raison de la perte d’allongement qui se produit au blocage du
câble sur l’ancrage, on a une perte de tension derrière l’ancrage où
la tension passe de ø0 à la mise en tension à ø1 après le blocage.

La tension n’est pas modifiée au-delà d’un point lr d’ordonnée ø2


(voir FIG. 3).

FIG. 3

On a la relation : ø1 = ø2e–µ(¥+∆¥lr)

06/2003-2 freyssinet sa | Calcul de la force de précontrainte 1.1.5


1.1 Informations pour l’étude du projet

On admet en général, la géométrie du profil du câble restant la


même, que ø0 - ø2 = ø2 - ø1 et que les surfaces ø0 ø2 lr = ø2 ø1 lr
sont symétriques l’une de l’autre ; en pratique, plus simplement,
on supposera que ø0 ø1 lr est un triangle isocèle.

Ep étant le module du câble,


∆lr la perte d’allongement au blocage de l’ancrage (rentrée de
clavettes),
∆ør = ø0 - ø1 la perte de tension au blocage,

∆lr est égal au raccourcissement du câble de longueur lr dont la


contrainte à l’extrémité diminue de ∆ør : donc la contrainte
moyenne diminue de 1/2 ∆ør.

On peut calculer lr en supposant que la variation de tension le long


du câble est linéaire.

D’où S = 1/2 ∆ør lr = Ep ∆lr où S n’est autre que la surface du


triangle isocèle ø0 ø1 lr.

Par exemple, dans le cas d’une tête d’ancrage type B, la rentrée


nette des clavettes étant de 4 mm, on obtient :
∆ør lr = 2 x 195 [kN/mm2] x 4 [mm]

A toute valeur de ∆ør correspond une valeur de lr ; il suffit donc de


déterminer la paire de valeurs dont le produit est égal à celui du
deuxième membre de l’équation. Si la courbe des tensions est
plate (faibles pertes par frottement) ∆ør est petit et lr grand. Dans
le cas contraire (pente forte = pertes par frottement importantes)
∆ør est grand et lr petit.

Abaques
Les abaques N° 1 et 1bis permettent le calcul de µ¥ et de ∆¥·x
en fonction des coefficients µ et ∆¥ (resp. k) choisis, et des
grandeurs ¥ et x mesurées sur les plans. L’abaque N° 1bis est un
agrandissement de l’abaque N° 1 près de l’origine. Ils s’utilisent
à partir des valeurs de ¥ exprimées en degrés et de x en m.

Connaissant (µ¥ + ∆¥·x), l’abaque N° 2 permet de lire directement


øx en traçant la droite joignant le point correspondant à ø0 au point
correspondant à (µ¥ + ∆¥·x) sur l’échelle (µ¥ + k·x).

L’échelle øm donne alors la valeur moyenne entre ø0 et øx.

06/2003-2 freyssinet sa | Calcul de la force de précontrainte 1.1.6


1.1 Informations pour l’étude du projet

Calcul de µ¥ et k·x - Abaque N° 1

¥
µ·¥

r
ou s
l p ue
lcu alliq
ca ét
de m
22 ur ines
0, le
Va s ga
20 le
0,

18
0,
µ= 6
0,1

4
0,1
es
ain
les gues
ur tiq
po hé
ul ynt
calc es s
e r
r d atiè
leu m
Va en
µ·¥ + k·x

0,0005

0,0007
k = 0,0
009/m
0,00
11
0,00
13
0,0
015
k·x

Note : k = ∆¥·µ voir § 1.1.3

06/2003-2 freyssinet sa | Calcul de la force de précontrainte 1.1.7


1.1 Informations pour l’étude du projet

Calcul de µ¥ et k·x - Abaque N° 1bis

¥
µ·¥

22
0,
0
0,2
8
= 0,1
µ 6
0,1
4
0,1
µ·¥ + k·x

0,0005
0,0007
k = 0,0
009
0,001
1
0,001
3
0,00
15
k·x

Note : k = ∆¥·µ voir § 1.1.3

06/2003-2 freyssinet sa | Calcul de la force de précontrainte 1.1.8


1.1 Informations pour l’étude du projet

Calcul de øx et øm en N/mm2 - Abaque N° 2


µ·¥ + k·x

Ex
em
pl
e
po
ut
re

Ex
em
pl
er
és
er
vo
ir
cir
cu
lai
re

Note : k = ∆¥·µ voir § 1.1.3

06/2003-2 freyssinet sa | Calcul de la force de précontrainte 1.1.9


1.1 Informations pour l’étude du projet

Exemples d’applications
Poutre
Soit une poutre à deux travées de 40 mètres de longueur totale et
de 2 mètres de hauteur.

¥
FIG. 4
¥

¥1 = 6° ¥2 = 8°

Le câble a le tracé ci-dessus. Il est formé de torons T13S tendus à


137 kN chacun soit à 1 370 N/mm2 (≈ 0,74 fpk). Le câble est tendu
aux deux extrémités.

Dans la section sur appui intermédiaire, les valeurs à prendre en


compte sont les suivantes :
• Déviation angulaire : ¥ = ¥1 + 2 ¥2 = 22°,
• Longueur :
x = 20 m avec µ = 0,18 et k = 0,0009, (∆¥·µ = 0,005 · 0,18 = k)

nous lisons sur l’abaque N° 1bis :


µ·¥ = 0,069 k·x = 0,018 soit µ¥ + kx = 0,087.

Sur l’abaque N° 2, on trace la droite joignant le point d’abscisse


1 370 sur l’axe ø0 et le point d’ordonnée 0,0870 sur l’axe (µ·¥ + kx)
et on lit sur l’axe øx la tension au point cherché, soit 1 258 N/mm2
et la tension moyenne, soit 1 314 N/mm2 sur l’axe øm.

L’allongement du câble sur une longueur de 40 m sera alors :


1314
∆l = x 40 = 0,270 m = 270 mm
195 000
La rentrée du câble aux ancrages est de ∆lr = 4 mm. On trouve
que la perte de tension correspondante intéresse une longueur de
lr = 11,80 m et qu’elle est égale à 132 N/mm2.

On vérifie que l’on a bien :


1
195 000  4  10 –3 ≈  132  11,80
2
780 ≈ 779

FIG. 5
Le diagramme de tension
après blocage aux ancrages
est alors celui de la FIG. 5

06/2003-2 freyssinet sa | Calcul de la force de précontrainte 1.1.10


1.1 Informations pour l’étude du projet

Réservoir circulaire

Soit un câble en demi-cercle dans un réservoir de 40 mètres de diamètre (FIG. 6).


Longueur du câble : 65,5 m. Déviation du câble entre l’extrémité et le milieu : 85°.

FIG. 6


m
,20
20

e
=

bl
R

Les câbles sont composés de torons T15S, tendus aux deux


extrémités à 1 330 N/mm2, et une perte d’allongement de 6 mm
se produit aux ancrages (rentrée des clavettes).
Nous lisons sur l’abaque N° 1, avec µ = 0,18, ¥ = 85°, k = 0,0009
et x = 32,75 m µ¥ = 0,267, kx = 0,029 et µ¥ + kx = 0,296.

Nous traçons ensuite la droite correspondante sur l’abaque N° 2,


et nous lisons :
øx = 986 N/mm2 øm = 1 158 N/mm2,
1158
d’où l’allongement : ∆l = x 65,5 = 0,389 m = 389 mm.
195 000
Le calcul donne 10,56 m comme longueur d’influence de la
rentrée à l’ancrage, et 1 109 N/mm2 (1 108,5) comme contrainte à
l’ancrage à la fin de l’opération de mise en tension.

1
On vérifie que l’on a bien : Ep ∆lr ≈ ∆ør  lr
2

1
195 000  0,006 ≈  221,5  10,56
2
soit 1 170 ≈ 1 169,5

Le diagramme de tension après blocage aux ancrages est alors


celui de la FIG. 7

FIG. 7

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1.1 Informations pour l’étude du projet

Calcul de la force de précontrainte finale


La tension dans le câble se réduit progressivement par les effets
du retrait et du fluage du béton, ainsi que par la relaxation de
l’acier, jusqu’à une valeur finale à prendre en compte dans le calcul
de l’ouvrage.

Effet du retrait
Le raccourcissement dû au retrait du béton (c’est-à-dire la
déformation relative que l’on aurait eue dans l’élément considéré,
en l’absence de toute contrainte) peut être calculé par la formule
suivante tirée de la norme SIA 262, art. 3.1.2.5.7 :
¤cs (t) = ¤cs, ß(t–ts).
La perte de tension due au retrait sera donc au temps t :
∆øp,cs = Ep  ¤cs (t), Ep étant le module d’élasticité de l’acier de
précontrainte (195 kN/mm2 pour les torons).

Effet du fluage
La déformation due au fluage correspond à un raccourcissement
différé du béton sous l’effet des contraintes de compression.
Elle peut être déterminée par la formule suivante de la norme
SIA 262, art. 3.1.2.5.2 :
øc
¤cc (t) = ¥ (t, t0)  ¤c,el avec ¤c,el = , øc étant la contrainte
Ec

dans le béton au niveau des câbles sous l’effet des charges


permanentes. La perte de tension due au fluage sera donc,
au temps t, ∆øp,cc = Ep  ¤cc (t).

Effet de la relaxation
Une armature tendue en permanence et maintenue, après mise
en tension, à une longueur constante, subit une perte de
contrainte de traction dont la valeur finale peut être déterminée au
moyen des courbes de la norme SIA 262, art. 3.3.2.7. Tous les
câbles Freyssinet livrés en Suisse sont constitués de torons à
relaxation réduite, les valeurs réelles de relaxation étant
inférieures à celles indiquées pour la classe 2 (cf. § 1.2.3).
Toutefois, dans le cas de vérification d’un ouvrage ancien, il y a
lieu, suivant la date de construction, d’examiner l’influence
éventuelle d’une relaxation plus importante (classe 1).

Il faut en outre, pour les ouvrages soumis à des températures


élevées d’une manière constante, tenir compte de pertes par
relaxation sensiblement plus importantes que celles résultant des
courbes précitées qui correspondent à une température moyenne
de 20 °C. Par exemple pour une température habituelle moyenne
de 50 °C, les pertes sont approximativement doubles de celles
observées à une température de 20 °C.

06/2003-2 freyssinet sa | Calcul de la force de précontrainte 1.1.12


1.1 Informations pour l’étude du projet

1.1.4 Dispositions constructives aux ancrages

La zone d’ancrage des câbles de précontrainte doit être


spécialement conçue pour que les forces de précontrainte soient
transmises à l’ouvrage en toute sécurité, et pour que les mises en
tension puissent se faire facilement.
Les fiches sur les ancrages et les dispositions constructives
contiennent les informations et recommandations valables pour
chaque type et notamment :
• son encombrement,
• les distances minimales admissibles entre axes des ancrages et
entre ces axes et le parement le plus proche,
• les dégagements à prévoir derrière l’ancrage pour la mise en
place du vérin de mise en tension,
• les frettes spirales de ferraillage primaire.

Résistance du béton
L’ingénieur-conseil doit toujours indiquer la résistance minimale du
béton requise pour procéder aux mises en tension compte tenu,
en particulier, des conditions d’enrobage, du groupement des
ancrages, de la dimension des plaques d’appui, et prescrire l’ordre
dans lequel les câbles doivent être tendus. Le choix de cet ordre
est important et peut influencer la résistance à demander pour
chaque phase d’application de la précontrainte. Cette résistance
est liée à l’espacement des ancrages entre eux, et les dimensions
minimales sont données dans les tableaux du § 1.3, en fonction
de différentes classes de béton.

Ces données ne concernent que les actions locales. Il appartient,


dans tous les cas, à l’ingénieur-conseil de préciser les exigences
en tenant compte, en plus, de l’équilibre général.

La valeur de la résistance réelle est la moyenne d’au moins trois


résultats d’essais à la compression sur cubes.

Lors de la mise en tension à 100 % (max. 0,75 fpk), le béton sous


les plaques d’ancrage doit avoir une résistance de 0.9 fck. Dans le
cas de mises en précontrainte à des tensions partielles, les
résistances minimales du béton peuvent être réduites : le cas
échéant, prière de nous consulter.

De même, si le planning du chantier l’exige, la résistance minimale


du béton au moment de la mise en tension peut être réduite, à
condition d’employer des plaques spéciales (le plus souvent
rectangulaires) de surface S’, plus grande que la surface S des
plaques standard. Le cas échéant, prière de nous consulter.

Enrobage latéral et entraxes des ancrages


Pour éviter des concentrations de contraintes trop fortes dans le
béton, les ancrages doivent être placés à une distance minimale
du bord le plus proche, et également à des distances minimales
entre eux.

Les valeurs minimales sont données dans les fiches techniques.

06/2003-2 freyssinet sa | Dispositions constructives aux ancrages 1.1.13


1.1 Informations pour l’étude du projet

Principe de calcul du ferraillage


Généralement, on considère qu’une distribution de contraintes
conforme à la loi de Navier n’est établie qu’à une distance des
ancrages de l’ordre de la hauteur de l’élément en question.

La zone qui s’étale entre les ancrages d’une part et la section à


distribution de contraintes conforme à Navier d’autre part est
couramment appelée zone d’ancrage ou zone de diffusion de la
précontrainte.

Vu les sollicitations élevées qui y règnent, surtout au cours des


mises en tension des câbles, il convient de soigner tout
particulièrement cette partie de l’ouvrage aussi bien en conception
qu’en exécution, notamment en ce qui concerne la disposition des
ancrages, leurs enrobages et écartements, le ferraillage et la mise
en œuvre du béton autour des ancrages.

Pour l’analyse de la zone de diffusion, on distingue de façon


classique la zone de première régularisation des contraintes, et la
zone d’équilibrage général. On distingue également deux types de
ferraillage derrière les ancrages :
• le frettage primaire, destiné à reprendre les efforts
d’éclatement qui se développent immédiatement derrière les
ancrages, dans la zone de première régularisation,
• le ferraillage d’équilibre général, qui assure la transmission des
Frettage primaire efforts de précontrainte depuis les ancrages jusqu’à la zone où
les contraintes se répartissent suivant la loi de Navier.
Un frettage primaire type
est donné dans les fiches
techniques pour chaque
FIG. 8
ancrage. Il est prévu sous la
forme de frettes spirales. Elles
sont justifiées par des essais
qui sont faits sur des blocs
isolés contenant un ancrage
centré (sur lequel on exerce
une force de compression) et
une armature correspondant à
la zone de première
régularisation.

Les frettes dessinées sur les


fiches techniques
correspondent donc à des
ancrages isolés.

Elles ne dispensent pas de


disposer des aciers de liaison
entre ancrages et peuvent
créer des difficultés de
ferraillage et bétonnage si elles
sont trop serrées (voir FIG. 8).
Il est donc important de
respecter les entraxes
minimaux prescrits entre
ancrages.

06/2003-2 freyssinet sa | Dispositions constructives aux ancrages 1.1.14


1.1 Informations pour l’étude du projet

Armatures d’équilibre général


Les armatures nécessaires à l’équilibre général dépendent de la
forme et des dimensions de l’élément d’about, de la répartition
des ancrages, de l’inclinaison des câbles par rapport à la surface
du béton, etc. L’étude des armatures nécessaires se fait par des
calculs d’équilibre interne dont nous donnons des exemples
ci-après. Des méthodes plus détaillées de détermination des
armatures sont données dans la littérature.

Calcul des efforts dans la zone de


régularisation générale
On admet que la zone de régularisation des contraintes est égale à
la hauteur de la poutre, ce qui signifie qu’à une distance des
ancrages égale à la hauteur de la poutre, les contraintes suivent la
loi de Navier.

Soit une section telle que B C dans cette zone de régularisation


(FIG. 9). L’équilibre du solide
A B C D permet d’écrire les efforts sur la section B C :

Effort normal N = O
Effort tranchant V = F-X
Moment fléchissant M = F(y - d) - Xe

FIG. 9

∑BC ≈x = V
∑CD øx = X

Ces efforts varient avec l’ordonnée y de la section choisie, et il


faut donc trouver la section la plus défavorable. On vérifiera,
notamment, la section passant au niveau du câble, car il est bien
connu que ce peut être une section critique. Mais ce n’est pas
toujours le cas comme le montrent les exemples suivants :

06/2003-2 freyssinet sa | Dispositions constructives aux ancrages 1.1.15


1.1 Informations pour l’étude du projet

• Cas A (figure 10) :

Section B C
Effort tranchant X = - 0,30 F d’où V = F - 0,30 F = 0,70 F
Moment dans la section B C : M = - 0,30 F 0,30/2 = - 0,045 F

Section E F
Effort tranchant dans la section E F (axe de symétrie de la
pièce) : V = 0
Moment dans la section E F : M = F (0,70 - 0,50) = 0,20 F
La section B C est la plus sollicitée à l’effort tranchant, et la
section E F la plus sollicitée en flexion.

• Cas B (FIG. 11) :

Section B C
Effort tranchant : X = - 0,80 F d’où V = F - 0,80 F = 0,20 F
Moment M = - 0,80 F  0,40 = - 0,32 F

Section E F
Effort tranchant : V = 0
Moment M = 0,20 F - 0,50 F = - 0,30 F
La section B C est alors la plus sollicitée en flexion et en effort
tranchant.

FIG. 10 FIG. 11

06/2003-2 freyssinet sa | Dispositions constructives aux ancrages 1.1.16


1.1 Informations pour l’étude du projet

• Cas C des câbles inclinés sur l’axe de la poutre (FIG. 12) :

On admet encore que la longueur de la zone de régularisation des


contraintes est égale à la hauteur de la pièce. Toutefois, il faut
maintenant tenir compte des efforts de cisaillement qui existent à
l’extrémité de la pièce.

FIG. 12

Nous avons sur la section B C :

• Effort normal : N = Fy – Y
• Effort tranchant : V = Fx – X
a
• Moment fléchissant : M = Fx (y – d) – Xe – (Fy + Y) 
2

L’effort normal peut être une compression, ou une traction,


suivant la position de la section BC.

Les efforts maximaux peuvent être trouvés sur des plans inclinés.
Les plans passant par les axes des câbles sont à vérifier tout
spécialement puisqu’ils sont un point privilégié de fissuration.

∑CDøx = X ∑CD≈y = Y ∑BC≈x = V

06/2003-2 freyssinet sa | Dispositions constructives aux ancrages 1.1.17


1.1 Informations pour l’étude du projet

Armatures nécessaires dans la zone de


régularisation
Les efforts définis ci-dessus, majorés selon les prescriptions des
normes SIA 261 resp. 262, doivent être repris par des armatures
passives.

Suivant le sens du moment, les aciers trouvés sont répartis sur


une longueur égale à a/4, s’ils doivent être placés près des
ancrages, et sur une longueur égale à a/2 , dans le cas contraire.

Dans les deux cas étudiés précédemment, les ferraillages sont à


disposer conformément aux schémas ci-dessous : FIG. 13 pour le
cas A, FIG. 14 pour le cas B.

Après avoir déterminé les armatures nécessaires à la flexion, on


vérifie globalement la résistance à l’effort tranchant par la règle
des coutures :
• si les aciers de flexion sont suffisants pour reprendre l’effort
tranchant, il n’y a pas d’acier à ajouter,
• si les aciers de flexion sont insuffisants pour reprendre l’effort
tranchant, il y a lieu d’ajouter des aciers pour que la section
totale puisse reprendre globalement l’effort tranchant.

FIG. 13 FIG. 14

D’autres méthodes s’appliquent pour évaluer la diffusion des


efforts dans la zone de régularisation. L’observation des sinuosités
des trajectoires des contraintes principales permet de visualiser
les zones soumises à la traction (trajectoires convexes) et les
zones soumises à la compression (trajectoires concaves).
Une méthode simple, permettant d’obtenir l’intensité et la position
des forces de traction transversales, consiste à modéliser la zone
concernée par un système de bielles et de tirants (analogie du
treillis) remplissant les conditions d’équilibre.
Quelle que soit la méthode utilisée, il ne faut jamais perdre de vue
l’aspect tridimensionnel de la diffusion qui s’opère derrière la zone
d’introduction de l’effort.

06/2003-2 freyssinet sa | Dispositions constructives aux ancrages 1.1.18


1.1 Informations pour l’étude du projet

Autres types de frettage

Ancrages noyés dans le béton


Lorsqu’un ancrage passif est noyé dans le béton, il se développe,
à la mise en tension, des déformations sous l’ancrage par
compression et des contraintes de traction derrière l’ancrage.
Pour éviter la fissuration, il est nécessaire de prévoir des aciers
parallèles aux câbles pour coudre le béton (FIG. 15).

Pour éviter tout désordre, il faut que ces aciers puissent reprendre
20 à 30 % environ de l’effort à l’ancrage.

FIG. 15

Ancrages en bordure de pièces


Il est nécessaire de fretter spécialement les ancrages au voisinage
des bords du béton par des aciers accrochant l’ancrage au corps
de la pièce (FIG. 16).

FIG. 16

06/2003-2 freyssinet sa | Dispositions constructives aux ancrages 1.1.19


1.1 Informations pour l’étude du projet

Ancrages dans des épaississements d’âmes


Un tel ancrage provoque les efforts suivants :
– un effort de traction dans la partie de l’âme située derrière
l’ancrage. Il s’agit du même effort que pour l’ancrage noyé dans
le béton,
– des moments dans l’âme dus à l’excentricité du câble,
– un cisaillement entre l’âme et l’épaississement.

Il faut, pour reprendre ces efforts, prévoir des aciers longitudinaux


de renfort dans l’âme, et des aciers de couture devant l’ancrage,
pour éviter le fendage de l’âme au droit de l’épaississement
(FIG. 17).

FIG. 17

Enfin, dans la zone courbe du câble, il faut résister aux poussées


au vide du câble. Ces poussées sont reprises par des étriers qui
débordent largement la zone de courbure définie par l’épure en
raison des imprécisions du chantier qui peuvent modifier
sensiblement la position de la zone de courbure.

06/2003-2 freyssinet sa | Dispositions constructives aux ancrages 1.1.20


1.1 Informations pour l’étude du projet

Armatures de surface
Ces armatures ont pour objet d’éviter l’écaillement des bords du
béton ou l’amorce de fissures partant des angles entrants ou des
encoches. Elles sont de préférence situées à l’enrobage minimal
derrière l’ancrage, c’est-à-dire à 3 - 5 cm. Elles font le plus souvent
partie du ferraillage général de l’élément en question.

Synthèse des armatures nécessaires au


voisinage des ancrages
Les indications données ci-dessus permettent d’étudier les
armatures nécessaires dans la zone d’équilibre général à combiner
avec les armatures de frettage primaire.

Il faut tenir compte également des armatures de surface et pour


effets spéciaux (excentrement, trous, etc.) s’il y a lieu.

Toutes les armatures à prévoir dans les zones d’ancrage doivent


figurer sur les plans d’exécution de l’ouvrage.

Dégagement devant l’ancrage


Pour chaque ancrage un dégagement doit être réservé en dehors
du béton pour permettre la bonne mise en place des mors, la mise
en œuvre du vérin de tension, et permettre ensuite l’enrobage de
protection des extrémités des câbles après mise en tension et le
montage du capot. Voir § 1.4.5 et 1.4.6.

06/2003-2 freyssinet sa | Dispositions constructives aux ancrages 1.1.21


1.1 Informations pour l’étude du projet

1.1.5 Tracé des câbles

Choix du tracé Fixation de la gaine


Le tracé des câbles doit Il est important de maintenir la gaine sur des supports à intervalles
répondre aux indications du suffisamment rapprochés pour que le tracé reste régulier malgré
calcul et aux exigences d’une les sollicitations exercées sur la gaine par le bétonnage.
bonne exécution. Il faut éviter L’espacement maximum recommandé entre support de gaine est
des variations brusques de compris entre 0,50 m et 1,00 m. Il ne devrait jamais dépasser 1 m.
courbures, ainsi que des Des exemples de supports sont donnés dans les dispositions
rayons de courbure trop constructives.
faibles.
Enrobage et intervalles entre gaines
Le tracé doit être étudié dans
Les gaines doivent être disposées de manière à permettre un
l’espace. Il ne suffit pas de
bétonnage facile et correct, et à assurer un enrobage suffisant
considérer le profil en long
pour la protection contre la corrosion.
obtenu par la projection du
tracé sur le plan médian de la
La norme SIA 262 définit art. 5.2.2 les enrobages minimaux.
pièce. Pour le calcul des
L’article 5.2.2.2 prescrit :
frottements, il faut prendre en
compte aussi bien les
« L’enrobage des gaines de câbles de précontrainte sera supérieur
courbures dans le sens
à la moitié de leur diamètre. Le tableau 15 de la norme indique les
transversal que celles dans le
valeurs d’enrobages cnom en fonction des classes d’exposition. Il
sens longitudinal.
sera d’au moins 30 mm dans le cas de structures ou d’éléments
Les fiches des dispositions d’ouvrage situés de manière durable à l’abri des intempéries, des
constructives contiennent des variations de température et d’humidité ainsi que d’autres effets
précisions sur les rayons de nuisibles (classe XC1). Dans tous les autres cas, l’enrobage des
courbure minimaux câbles de précontrainte sera d’au moins 45 mm » et l’article
admissibles en fonction du 5.2.2.7 précise :
type de gaine. Voir § 1.4.1 et « On accordera une attention particulière à l’enrobage de
1.4.2. l’armature proche de surfaces de béton apparent ». Par ailleurs,
l’art. 5.2.3.2 fixe l’intervalle minimum entre deux gaines de
On peut admettre des rayons précontrainte au diamètre maximal du granulat respectivement de
plus faibles sous certaines l’armature la plus proche mais au minimum à 20 mm.
conditions (nous consulter). Il
en est ainsi, par exemple, dans Poussées au vide
les câbles bouclés en U ; la Certains tracés de câbles de précontrainte peuvent entraîner une
mise en tension doit alors être poussée au vide. Ils doivent être, si possible, évités. Sinon des
faite simultanément par les armatures complémentaires sont nécessaires pour empêcher un
deux extrémités du câble. éclatement du béton.

Les gaines doivent comporter


une partie rectiligne à partir de
l’ancrage. La longueur
recommandée est indiquée
dans les dispositions
constructives.

06/2003-2 freyssinet sa | Tracé des câbles 1.1.22


1.1 Informations pour l’étude du projet

1.1.6 Renseignements à fournir au chantier


pour la mise en œuvre de la précontrainte

Ces documents sont Description des phases de construction


essentiellement, en plus
des plans d’exécution : Dès l’instant qu’un ouvrage n’est pas entièrement coulé en place
une description des phases sur cintre général, l’ingénieur-conseil précise à l’entrepreneur, de
de construction de l’ouvrage, façon détaillée, les différentes phases de construction de façon
• le programme de mise en qu’il n’y ait pas d’ambiguïté sur le chantier. Cette description
tension des câbles, comprend, de façon impérative, les phases qui ont une
comportant lui-même : répercussion sur la stabilité de l’ouvrage, soit en cours de
• l’ordre de mise en construction, soit en service. Il n’est pas toujours indispensable de
tension, définir celles qui correspondent à des séquences de bétonnage,
• le calcul des de coffrage, de mise en tension… qui, à l’intérieur d’une même
allongements phase, sont indifférentes vis-à-vis du calcul.
correspondants.
• l’ordre d’injection des Il faut faire particulièrement attention aux bridages et débridages
câbles. des appuis et encastrements provisoires.

Programme de mise en tension des câbles


Force de mise en tension
Un câble de précontrainte est mis en tension en exerçant, à l’aide
d’un vérin spécial, une force donnée, à chaque extrémité (deux
ancrages actifs) ou à une extrémité seulement (un ancrage actif et
un ancrage passif). Cette force est, en général, choisie égale au
maximum admissible en fonction des prescriptions de la norme
SIA 262 et de la qualité et de la section de l’acier. L’application de
cette force provoque un allongement du câble, fonction des
contraintes de traction réalisées tout au long de celui-ci. La valeur
de cette force peut être mesurée directement au moyen d’un
équipement spécial ; elle est, en pratique, garantie par la
concordance des indications du manomètre de pression d’huile du
vérin et de la mesure des allongements.

Ordre de mise en tension


L’ordre de mise en tension des câbles fait partie intégrante de
l’étude. Il doit être mis au point après vérification des phases
provisoires de construction. Une attention particulière sera portée
aux résistances de béton nécessaires, en fonction des sections
les plus sollicitées de l’ouvrage et des zones d’ancrage des câbles.
Lors de la mise en tension à 100 %, le béton sous les plaques
d’ancrage doit avoir une résistance min. de 0,9 fck.

Lorsque l’ouvrage est simple, cet ordre de mise en tension figure


sur le plan de câblage de l’ouvrage. Dans le cas d’ouvrages
importants comportant plusieurs plans de câblage, ou d’ouvrages
construits en plusieurs phases, cet ordre de mise en tension est
intégré dans la description des phases de construction.

06/2003-2 freyssinet sa | Renseignements à fournir au chantier pour la mise en œuvre de la précontrainte 1.1.23
1.1 Informations pour l’étude du projet

Allongements Le calcul de l’allongement doit tenir compte des frottements tout


le long du câble et du module d’élasticité. La mesure de
Les valeurs de l’allongement à l’allongement constitue un contrôle qui permet de vérifier aux
obtenir pour chaque câble, en différents paliers de pression que le câble se comporte
fonction de la pression normalement. Les variations (tolérances) sur le module Ep et sur la
manométrique à la mise en section effective font que sa précision n’excède pas ± 15 % par
tension, constituent une câble isolément resp. ± 5 % en moyenne. Dès lors, dans la plupart
donnée fondamentale pour le des cas pratiques, cette mesure ne peut pas constituer un moyen
contrôle de l’efficacité de la d’ajuster la force dans le câble. Seule la pression d’huile et la
précontrainte. section du vérin sont assez fiables pour cet ajustage.

L’expérience acquise sur les câbles de grande longueur présentant


des frottements faibles, voire nuls (câbles verticaux), comme sur
les bancs d’essais, montre que les allongements sont plus
fidèlement obtenus par la considération de modules moyens
constants qu’à partir des courbes de laboratoire, obtenues sur de
petites éprouvettes non représentatives à l’échelle des câbles.

Le calcul des allongements se fait donc avec le module suivant :

câbles à torons : Ep = 195 kN/mm2

Ce n’est qu’en cas exceptionnel d’essais précis faits sur chantier,


qu’on peut, s’il y a lieu, corriger cette valeur. Une détermination
globale de la transmission de la précontrainte peut être faite à partir
des mesures de pression dans un vérin actif et un vérin passif ou
une cellule de mesure placés aux deux extrémités du câble.

06/2003-2 freyssinet sa | Renseignements à fournir au chantier pour la mise en œuvre de la précontrainte 1.1.24
1.1 Informations pour l’étude du projet

Injections Dans les ouvrages construits en plusieurs phases, et où le câblage


est un peu compliqué, ou lorsque les mises en tension risquent de
La protection d’un câble de s’échelonner sur plusieurs mois, il y a lieu de prévoir un ordre
précontrainte est normalement d’injection des câbles. Il peut être établi à partir des considérations
réalisée par une injection au suivantes :
coulis de ciment. Celle-ci se
fait à partir de tubes ou évents – dans des ouvrages simples où les câbles peuvent être tendus
dont la position est choisie en en deux ou trois phases à deux ou trois semaines d’intervalle,
fonction de la géométrie et de tous les câbles sont injectés en une seule fois, aussitôt après la
la longueur du câble. Dans les fin des mises en tension,
cas courants, il y a un évent à
chaque ancrage et à chaque – dans les ouvrages coulés en phases multiples s’échelonnant
point haut du câble, ces dans le temps, les injections doivent être prévues en fonction
derniers ayant aussi pour des délais maxima admissibles entre la mise en tension et
fonction de permettre l’injection.
l’évacuation de l’air repoussé
par le coulis d’injection. Les délais admissibles entre mise en tension et injection peuvent
être allongés si l’on prend soin de protéger les câbles
provisoirement, par exemple par huilage. L’OFROU se base sur le
projet de norme CEN concernant l’exécution des structures en
béton et exige un traitement anticorrosion lorsque les délais
suivants (art. 6.3.2. SIA 262) ne peuvent pas être respectés.

– Câbles de précontrainte fabriqués en usine


• jusqu’à 12 semaines entre la fabrication du câble de
précontrainte et l’injection dont 4 semaines au maximum
en coffrage préalablement au bétonnage et jusqu’à environ
2 semaines à l’état précontraint final.

– Câbles de précontrainte fabriqués sur chantier


• jusqu’à 6 semaines entre la mise en place de l’acier dans
l’ouvrage et l’injection dont un maximum de 2 semaines
à l’état précontraint final.

La technique de l’injection sous vide consiste, comme son nom


l’indique, à faire le « vide » d’air à l’intérieur de la gaine puis à
injecter le coulis qui va naturellement venir occuper le volume par
aspiration. Ce procédé d’injection permet d’obtenir d’excellents
résultats tout en réduisant considérablement le nombre d’évents.
Nous contacter pour de plus amples renseignements sur les
possibilités et les modalités d’application de cette technique.

06/2003-2 freyssinet sa | 1.1.25


1.1 Informations pour l’étude du projet
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1.1.1 Définitions et terminologie Le présent chapitre a pour but SIA 162 (édition 1989, révision
de donner des informations 1993) s’appelle dorénavant SIA
1.1.2 Choix de la catégorie de câble pratiques et simples concernant 262 et devient applicable au
le choix de la catégorie de câble 1er janvier 2003 pour une
1.1.3 Calcul de la force de précontrainte appropriée, le type des période de transition d’une
ancrages et les dispositions à année, à la fin de laquelle elle
1.1.4 Dispositions constructives prendre lors de la mise en sera obligatoire. C’est dans ce
aux ancrages œuvre d’une force de contexte et en tenant compte
précontrainte ; elles sont des modifications survenues
1.1.5 Tracé des câbles destinées à faciliter le travail que nous avons remodelé notre
des bureaux d’études, à aider à documentation. Nous avons
1.1.6 Renseignements à fournir au chantier la rédaction des instructions à donc pris le pari d’être très
donner au chantier, et à faciliter rapidement à jour avec ces
la compréhension de ces nouvelles normes en acceptant
instructions par les exécutants le risque inhérent à ce genre
et les surveillants. d’exercice. Nous espérons que
vous ferez de même et
A l’heure de l’entrée en vigueur trouverez avec cette
des Normes Européennes, documentation un outil de
l’ensemble des Normes SIA est travail actuel et pratique.
en cours d’adaptation. La norme

ESC
06/2003 freyssinet sa | Informations pour l’étude du projet 1.1.1
1.1 Informations pour l’étude du projet
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1.1.1 Définitions et terminologie Le présent chapitre a pour but SIA 162 (édition 1989, révision
de donner des informations 1993) s’appelle dorénavant SIA
1.1.2 Choix de la catégorie de câble pratiques et simples concernant 262 et devient applicable au
le choix de la catégorie de câble 1er janvier 2003 pour une
1.1.3 Calcul de la force de précontrainte appropriée, le type des période de transition d’une
ancrages et les dispositions à année, à la fin de laquelle elle
1.1.4 Dispositions constructives prendre lors de la mise en sera obligatoire. C’est dans ce
aux ancrages œuvre d’une force de contexte et en tenant compte
précontrainte ; elles sont des modifications survenues
1.1.5 Tracé des câbles destinées à faciliter le travail que nous avons remodelé notre
des bureaux d’études, à aider à documentation. Nous avons
1.1.6 Renseignements à fournir au chantier la rédaction des instructions à donc pris le pari d’être très
donner au chantier, et à faciliter rapidement à jour avec ces
la compréhension de ces nouvelles normes en acceptant
instructions par les exécutants le risque inhérent à ce genre
et les surveillants. d’exercice. Nous espérons que
vous ferez de même et
A l’heure de l’entrée en vigueur trouverez avec cette
des Normes Européennes, documentation un outil de
l’ensemble des Normes SIA est travail actuel et pratique.
en cours d’adaptation. La norme

ESC
06/2003-2 freyssinet sa | Informations pour l’étude du projet 1.1.1
1.1 Informations pour l’étude du projet
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1.1.1 Définitions et terminologie

Généralités Catégories de câbles


Les câbles de précontrainte En fonction du degré de protection la norme SIA 262 à l’article 3.4.2.2 définit les 3 catégories suivantes :
doivent être conçus de manière
à pouvoir remplir leur fonction
pendant toute la durée Catégorie a :
d’utilisation de l’ouvrage. Câbles de précontrainte avec gaine
Les critères ci-après, président en acier
au choix de la catégorie de
câble en fonction du degré de
protection à atteindre :

– Type d’utilisation (pont route,


pont rail ou pont pour trafic
combiné)
– Nature et intensité des
agressions, par ex. sels de
déverglaçage, courants
vagabonds, fatigue
– Proximité resp. exposition Catégorie b :
des câbles de précontrainte Câbles de précontrainte avec gaine en matière synthétique
aux actions agressives
– Disposition de protection de
l’ouvrage et des armatures.
Par exemple présence d’une
étanchéité sur le tablier ou Catégorie c :
absence de protection (par Câbles de précontrainte isolés électriquement, c’est-à-dire avec
ex. parois porteuses des gaine identique à celle de la catégorie b et en plus des dispositions
ponts en auge) pour les ancrages et les coupleurs garantissant une isolation
– Exigence d’un moyen de électrique durable entre l’acier de précontrainte et l’armature
surveillance de l’étanchéité passive. A la différence des catégories a et b, l’isolation électrique
de l’enveloppe des câbles par permet de protéger l’acier de précontrainte contre l’action des
mesures de résistances courants vagabonds et de surveiller l’étanchéité de l’enveloppe de
électriques protection.

ESC
06/2003-2 freyssinet sa | Définitions et terminologie 1.1.2
1.1 Informations pour l’étude du projet
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1.1.2 Choix de la catégorie de câble Gaines Le tableau A1/1 de la directive de l’OFROU et des CFF SA
Par catégorie définie ci avant, « Dispositions pour garantir la durabilité des câbles de précontrainte
les gaines suivantes peuvent dans les ouvrages d’art », édition 2001, donne les indications
être mises en œuvre : nécessaires au choix de la catégorie du câble. Ce dernier est
effectué en tenant compte de deux critères :
Catégorie a : gaines en acier – Le niveau des actions : courants vagabonds, salage intensif,
Catégorie b : gaines en cycles d’humidité, zones d’aspersion, brouillards salins.
matières synthétiques – La protection constructive : étanchéité, enrobage etc.
Catégorie c : gaines en
matières synthétiques La combinaison de ces deux données à apprécier chacune comme
élevée, moyenne ou réduite, permet de déterminer le type de
Les caractéristiques des gaines protection appropriée du câble. Etant entendu qu’un ouvrage
adaptées aux différentes unités soumis à des agressions élevées et offrant une protection
de câbles sont données aux constructive réduite exigera des câbles à protection élevée,
chapitres 1.2.4/1.2.5 et c’est-à-dire de la catégorie c et vice versa.
1.4.1/1.4.2.

1.1.3 Calcul de la force de précontrainte

La détermination de la force de précontrainte exercée en Calcul des contraintes à la mise en tension Cette formule peut s’écrire : øx = ø0e–µ(¥x+∆¥x)
permanence par un câble doit tenir compte de deux phases
successives : Si on appelle ø0 la tension à l’ancrage et øx la k
tension à l’abscisse x, ces deux grandeurs sont ∆¥ = = déviation parasite
µ par unité de longueur.
• Phase de la mise en tension : reliées par la loi de Cooley :

Le calcul de la contrainte de traction de l’acier du câble sur toute sa


øx = ø0e–(µ¥ +kx) La valeur du coefficient de frottement varie en
longueur permet de déterminer la valeur à obtenir pour les
allongements à la mise en tension ; complété par la prise en compte fonction du type d’acier utilisé (torons, fils,
des rentrées de clavettes aux ancrages, il fournit la valeur initiale de µ coefficient de frottement du câble sur sa gaine, barres), et de la nature des gaines et de l’état de
la force de précontrainte le long du câble. ¥ somme des déviations angulaires du câble, en surface de chacun des matériaux. Elle dépend en
radians, entre l’ancrage le plus proche où agit le outre de la qualité du tracé des gaines, et, lorsque
• Variation dans le temps de la tension dans le câble : vérin et la section considérée. Ces déviations sont les tronçons sont mal alignés les uns sur les
composées géométriquement s’il y a lieu, autres, on peut avoir des frottements concentrés
Le calcul de la valeur finale de cette tension doit tenir compte des k coefficient tenant compte des irrégularités du sur des points durs du tracé des gaines, qui
raccourcissements différés du béton dus au retrait et au fluage ainsi tracé réel des gaines par rapport au tracé augmentent sensiblement le coefficient de
que de la relaxation de l’acier. Cette valeur est à introduire dans les théorique (déviations parasites). frottement.
calculs de l’ouvrage.

ESC
06/2003-2 freyssinet sa | Choix de la catégorie de câble | Calcul de la force de précontrainte 1.1.3
1.1 Informations pour l’étude du projet
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L’effort appliqué au vérin et la pression correspondante sont Quand la mise en tension se fait par les deux extrémités sur un
déterminés en tenant compte des pertes dans les équipements de câble symétrique par rapport à la section médiane de l’élément, la
mise en tension et dans les têtes d’ancrage (env. 4 %). Pour tension minimale se situe au milieu du câble (FIG. 1) ; quand la mise
le coefficient de frottement et les déviations parasites on peut en tension se fait par une seule extrémité (FIG. 2), la tension
admettre comme valeurs moyennes : minimale se situe à l’ancrage passif.

Gaines métalliques : µ = 0,18 et ∆¥ = 0,005/m On peut souvent admettre que la tension, à la mise en
précontrainte, varie de façon linéaire le long du câble. Dans les cas
Gaines en matière synthétique : µ = 0,14 et ∆¥ = 0,007/m
des FIG. 1 et 2, on calculera donc l’allongement à partir de la
Toutefois, pour des ouvrages sensibles à d’éventuelles variations tension moyenne øm, qui est la moyenne entre la tension maximale
des forces de précontrainte, il est recommandé de vérifier à l’ancrage et la tension minimale ømini, cette dernière étant calculée
l’influence qu’exercerait une variation de ces valeurs comme suit : par la formule de Cooley.

Gaines métalliques : L’allongement est alors :


µmin/max = 0,16 – 0.22 et ∆¥min/max = 0,003 – 0,007
øm·l
∆l =
Gaines en matières synthétiques : Ep
µmin/max = 0,10 – 0.14 et ∆¥min/max = 0,005 – 0,009

l étant la longueur du câble entre points de fixation sur les vérins,


Calcul de l’allongement du câble respectivement entre point de fixation sur le vérin et ancrage passif.
L’effet du raccourcissement élastique du béton à la mise en tension,
est pratiquement négligeable et n’est pas pris en considération dans
FIG. 1
les calculs suivants.

L’allongement du câble pendant la mise en tension est :

∆l =
l Ep

øx
dx, où

∆l = allongement total (somme des allongements aux deux


extrémités),
øx = la tension au point d’abscisse x du câble,
FIG. 2
Ep = le module d’élasticité du câble.

ESC
06/2003-2 freyssinet sa | Calcul de la force de précontrainte 1.1.4
1.1 Informations pour l’étude du projet
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Pertes d’allongement au blocage de l’ancrage

Fonctionnement d’un ancrage à clavettes


La mise en charge d’un ancrage s’effectue lors de la vidange du
circuit de tension du vérin ; les clavettes, déjà enfoncées dans leur
logement par l’action du vérin, finissent d’y être entraînées par la
tension des torons, et bloquent alors ceux-ci.

De l’enfoncement, il résulte une légère perte d’allongement et un


abaissement corrélatif de la tension à l’extrémité du câble, qui est,
le plus souvent, favorable à la tenue de l’ouvrage :

• efforts locaux plus modérés,


• moindre risque de fissuration près des ancrages,
• réduction de la surtension de l’acier momentanément exercée
pour vaincre les frottements, mais inutile ensuite à l’extrémité
des câbles.

FIG. 3
Il est toutefois possible d’ajuster la tension à la valeur voulue en
utilisant une bague de calage et en compensant totalement ou
partiellement la rentrée des clavettes. L’auteur du projet décide de
préconiser cette opération si l’abaissement de la tension à
l’extrémité du câble a un effet sur les sections déterminantes de
l’ouvrage, par exemple dans le cas de câbles très courts ou d’angles
de cadres.

Les pertes d’allongement au blocage sont de l’ordre de 4 mm (têtes


type A et B) à 6 mm (têtes type C et F).

Calcul de la tension après blocage


En raison de la perte d’allongement qui se produit au blocage du
câble sur l’ancrage, on a une perte de tension derrière l’ancrage où
la tension passe de ø0 à la mise en tension à ø1 après le blocage.
On a la relation : ø1 = ø2e–µ(¥+∆¥lr)
La tension n’est pas modifiée au-delà d’un point lr d’ordonnée ø2
(voir FIG. 3).
ESC
06/2003-2 freyssinet sa | Calcul de la force de précontrainte 1.1.5
1.1 Informations pour l’étude du projet
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On admet en général, la géométrie du profil du câble restant la Abaques


même, que ø0 - ø2 = ø2 - ø1 et que les surfaces ø0 ø2 lr = ø2 ø1 lr sont
symétriques l’une de l’autre ; en pratique, plus simplement, on Les abaques N° 1 et 1bis permettent le calcul de µ¥ et de ∆¥·x
supposera que ø0 ø1 lr est un triangle isocèle. en fonction des coefficients µ et ∆¥ (resp. k) choisis, et des
grandeurs ¥ et x mesurées sur les plans. L’abaque N° 1bis est un
Ep étant le module du câble, agrandissement de l’abaque N° 1 près de l’origine. Ils s’utilisent
∆lr la perte d’allongement au blocage de l’ancrage (rentrée de à partir des valeurs de ¥ exprimées en degrés et de x en m.
clavettes),
∆ør = ø0 - ø1 la perte de tension au blocage, Connaissant (µ¥ + ∆¥·x), l’abaque N° 2 permet de lire directement
øx en traçant la droite joignant le point correspondant à ø0 au point
∆lr est égal au raccourcissement du câble de longueur lr dont la
correspondant à (µ¥ + ∆¥·x) sur l’échelle (µ¥ + k·x).
contrainte à l’extrémité diminue de ∆ør : donc la contrainte moyenne
diminue de 1/2 ∆ør. L’échelle øm donne alors la valeur moyenne entre ø0 et øx.

On peut calculer lr en supposant que la variation de tension le long


du câble est linéaire.

D’où S = 1/2 ∆ør lr = Ep ∆lr où S n’est autre que la surface du


triangle isocèle ø0 ø1 lr.

Par exemple, dans le cas d’une tête d’ancrage type B, la rentrée


nette des clavettes étant de 4 mm, on obtient :
∆ør lr = 2 x 195 [kN/mm2] x 4 [mm]

A toute valeur de ∆ør correspond une valeur de lr ; il suffit donc de


déterminer la paire de valeurs dont le produit est égal à celui du
deuxième membre de l’équation. Si la courbe des tensions est plate
(faibles pertes par frottement) ∆ør est petit et lr grand. Dans le cas
contraire (pente forte = pertes par frottement importantes) ∆ør est
grand et lr petit.

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06/2003-2 freyssinet sa | Calcul de la force de précontrainte 1.1.6
1.1 Informations pour l’étude du projet
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Calcul de µ¥ et k·x - Abaque N° 1 ¥

µ·¥
r
ou s
l p que
lcu lli
ca éta
de m
22 ur es
0, le in
Va s ga
20 le
0,

18
0,
µ= 6
0,1

4
0,1
s
ine
ga s
r les que
ou ét i
l p nth
lcu sy
ca es
r de tièr
a
leu m
Va en

µ·¥ + k·x
0,0005

0,0007
k = 0,0
009/m
0,00
11
0,00
13
0,0
015
k·x

Note : k = ∆¥·µ voir § 1.1.3


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06/2003-2 freyssinet sa | Calcul de la force de précontrainte 1.1.7
1.1 Informations pour l’étude du projet
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Calcul de µ¥ et k·x - Abaque N° 1bis


¥

µ·¥
22
0,
0
0,2
8
0,1
µ= 0,1
6

4
0,1

µ·¥ + k·x
0,0005
0,0007
k = 0,0
009
0,001
1
0,001
3
0,00
15
k·x

Note : k = ∆¥·µ voir § 1.1.3


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06/2003-2 freyssinet sa | Calcul de la force de précontrainte 1.1.8
1.1 Informations pour l’étude du projet
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Calcul de øx et øm en N/mm2 - Abaque N° 2

µ·¥ + k·x
Ex
em
pl
e
po
ut
re

Ex
em
pl
er
és
er
vo
ir
cir
cu
lai
re

Note : k = ∆¥·µ voir § 1.1.3


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06/2003-2 freyssinet sa | Calcul de la force de précontrainte 1.1.9
1.1 Informations pour l’étude du projet
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Exemples d’applications

Poutre Le câble a le tracé ci-dessus. Il est formé de torons T13S tendus à


137 kN chacun soit à 1 370 N/mm2 (≈ 0,74 fpk). Le câble est tendu
Soit une poutre à deux travées de 40 mètres de longueur totale et
aux deux extrémités.
de 2 mètres de hauteur.
Dans la section sur appui intermédiaire, les valeurs à prendre en
compte sont les suivantes :
¥
• Déviation angulaire : ¥ = ¥1 + 2 ¥2 = 22°,
FIG. 4
¥ • Longueur :
x = 20 m avec µ = 0,18 et k = 0,0009, (∆¥·µ = 0,005 · 0,18 = k)

nous lisons sur l’abaque N° 1bis :


¥1 = 6° ¥2 = 8° µ·¥ = 0,069 k·x = 0,018 soit µ¥ + kx = 0,087.

Sur l’abaque N° 2, on trace la droite joignant le point d’abscisse


1 370 sur l’axe ø0 et le point d’ordonnée 0,0870 sur l’axe (µ·¥ + kx)
et on lit sur l’axe øx la tension au point cherché, soit 1 258 N/mm2 et
la tension moyenne, soit 1 314 N/mm2 sur l’axe øm.

L’allongement du câble sur une longueur de 40 m sera alors :


1314
∆l = x 40 = 0,270 m = 270 mm
195 000
La rentrée du câble aux ancrages est de ∆lr = 4 mm. On trouve que
FIG. 5 la perte de tension correspondante intéresse une longueur de lr
= 11,80 m et qu’elle est égale à 132 N/mm2.

On vérifie que l’on a bien :


1
195 000  4  10 –3 ≈  132  11,80
Le diagramme de tension après 2
blocage aux ancrages
est alors celui de la FIG. 5 780 ≈ 779

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1.1 Informations pour l’étude du projet
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Réservoir circulaire

Soit un câble en demi-cercle Les câbles sont composés de torons T15S, tendus aux deux
dans un réservoir de 40 mètres extrémités à 1 330 N/mm2, et une perte d’allongement de 6 mm se
de diamètre (FIG. 6). FIG. 6 produit aux ancrages (rentrée des clavettes).


m
Longueur du câble : 65,5 m. Nous lisons sur l’abaque N° 1, avec µ = 0,18, ¥ = 85°, k = 0,0009 et

,20
Déviation du câble entre

20
x = 32,75 m µ¥ = 0,267, kx = 0,029 et µ¥ + kx = 0,296.

e
=
l’extrémité et le milieu : 85°.

bl
R


Nous traçons ensuite la droite correspondante sur l’abaque N° 2, et
nous lisons :
øx = 986 N/mm2 øm = 1 158 N/mm2,
1158
d’où l’allongement : ∆l = x 65,5 = 0,389 m = 389 mm.
195 000
Le calcul donne 10,56 m comme longueur d’influence de la rentrée
à l’ancrage, et 1 109 N/mm2 (1 108,5) comme contrainte à l’ancrage
à la fin de l’opération de mise en tension.

1
On vérifie que l’on a bien : Ep ∆lr ≈ ∆ør  lr
2

1
195 000  0,006 ≈  221,5  10,56
2
soit 1 170 ≈ 1 169,5

Le diagramme de tension après blocage aux ancrages est alors celui


de la FIG. 7

FIG. 7

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1.1 Informations pour l’étude du projet
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Calcul de la force de précontrainte finale

La tension dans le câble se réduit progressivement par les effets du Effet de la relaxation
retrait et du fluage du béton, ainsi que par la relaxation de l’acier,
Une armature tendue en permanence et maintenue, après mise en
jusqu’à une valeur finale à prendre en compte dans le calcul de
tension, à une longueur constante, subit une perte de contrainte de
l’ouvrage.
traction dont la valeur finale peut être déterminée au moyen des
courbes de la norme SIA 262, art. 3.3.2.7. Tous les câbles
Effet du retrait
Freyssinet livrés en Suisse sont constitués de torons à relaxation
Le raccourcissement dû au retrait du béton (c’est-à-dire la réduite, les valeurs réelles de relaxation étant inférieures à celles
déformation relative que l’on aurait eue dans l’élément considéré, indiquées pour la classe 2 (cf. § 1.2.3). Toutefois, dans le cas de
en l’absence de toute contrainte) peut être calculé par la formule vérification d’un ouvrage ancien, il y a lieu, suivant la date de
suivante tirée de la norme SIA 262, art. 3.1.2.5.7 : construction, d’examiner l’influence éventuelle d’une relaxation plus
¤cs (t) = ¤cs, ß(t–ts). importante (classe 1).
La perte de tension due au retrait sera donc au temps t :
Il faut en outre, pour les ouvrages soumis à des températures
∆øp,cs = Ep  ¤cs (t), Ep étant le module d’élasticité de l’acier de élevées d’une manière constante, tenir compte de pertes par
précontrainte (195 kN/mm2 pour les torons). relaxation sensiblement plus importantes que celles résultant des
courbes précitées qui correspondent à une température moyenne
Effet du fluage de 20 °C. Par exemple pour une température habituelle moyenne de
La déformation due au fluage correspond à un raccourcissement 50 °C, les pertes sont approximativement doubles de celles
différé du béton sous l’effet des contraintes de compression. observées à une température de 20 °C.
Elle peut être déterminée par la formule suivante de la norme
SIA 262, art. 3.1.2.5.2 :
øc
¤cc (t) = ¥ (t, t0)  ¤c,el avec ¤c,el = , øc étant la contrainte
Ec

dans le béton au niveau des câbles sous l’effet des charges


permanentes. La perte de tension due au fluage sera donc,
au temps t, ∆øp,cc = Ep  ¤cc (t).

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06/2003-2 freyssinet sa | Calcul de la force de précontrainte 1.1.12
1.1 Informations pour l’étude du projet
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1.1.4 Dispositions constructives aux ancrages

La zone d’ancrage des câbles Résistance du béton


de précontrainte doit être
spécialement conçue pour que L’ingénieur-conseil doit toujours indiquer la résistance minimale du béton requise pour procéder aux
les forces de précontrainte mises en tension compte tenu, en particulier, des conditions d’enrobage, du groupement des ancrages,
soient transmises à l’ouvrage de la dimension des plaques d’appui, et prescrire l’ordre dans lequel les câbles doivent être tendus. Le
en toute sécurité, et pour que choix de cet ordre est important et peut influencer la résistance à demander pour chaque phase
les mises en tension puissent d’application de la précontrainte. Cette résistance est liée à l’espacement des ancrages entre eux, et les
se faire facilement. dimensions minimales sont données dans les tableaux du § 1.3, en fonction de différentes classes de
Les fiches sur les ancrages et béton.
les dispositions constructives
contiennent les informations et Ces données ne concernent que les actions locales. Il appartient, dans tous les cas, à l’ingénieur-conseil
recommandations valables pour de préciser les exigences en tenant compte, en plus, de l’équilibre général.
chaque type et notamment :
• son encombrement, La valeur de la résistance réelle est la moyenne d’au moins trois résultats d’essais à la compression sur
• les distances minimales cubes.
admissibles entre axes des
ancrages et entre ces axes et Lors de la mise en tension à 100 % (max. 0,75 fpk), le béton sous les plaques d’ancrage doit avoir une
le parement le plus proche, résistance de 0.9 fck. Dans le cas de mises en précontrainte à des tensions partielles, les résistances
• les dégagements à prévoir minimales du béton peuvent être réduites : le cas échéant, prière de nous consulter.
derrière l’ancrage pour la
mise en place du vérin de De même, si le planning du chantier l’exige, la résistance minimale du béton au moment de la mise en
mise en tension, tension peut être réduite, à condition d’employer des plaques spéciales (le plus souvent rectangulaires)
• les frettes spirales de de surface S’, plus grande que la surface S des plaques standard. Le cas échéant, prière de nous
ferraillage primaire. consulter.

Enrobage latéral et entraxes des ancrages


Pour éviter des concentrations de contraintes trop fortes dans le béton, les ancrages doivent être placés
à une distance minimale du bord le plus proche, et également à des distances minimales entre eux.

Les valeurs minimales sont données dans les fiches techniques

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06/2003-2 freyssinet sa | Dispositions constructives aux ancrages 1.1.13
1.1 Informations pour l’étude du projet
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Principe de calcul du ferraillage Frettage primaire


Généralement, on considère qu’une distribution de contraintes Un frettage primaire type
conforme à la loi de Navier n’est établie qu’à une distance des est donné dans les fiches
ancrages de l’ordre de la hauteur de l’élément en question. techniques pour chaque
ancrage. Il est prévu sous la
La zone qui s’étale entre les ancrages d’une part et la section à forme de frettes spirales. Elles
distribution de contraintes conforme à Navier d’autre part est sont justifiées par des essais
couramment appelée zone d’ancrage ou zone de diffusion de la qui sont faits sur des blocs
précontrainte. isolés contenant un ancrage
centré (sur lequel on exerce une
Vu les sollicitations élevées qui y règnent, surtout au cours des force de compression) et une
mises en tension des câbles, il convient de soigner tout armature correspondant à la FIG. 8
particulièrement cette partie de l’ouvrage aussi bien en conception zone de première régularisation.
qu’en exécution, notamment en ce qui concerne la disposition des
ancrages, leurs enrobages et écartements, le ferraillage et la mise Les frettes dessinées sur les
en œuvre du béton autour des ancrages. fiches techniques
correspondent donc à des
Pour l’analyse de la zone de diffusion, on distingue de façon ancrages isolés.
classique la zone de première régularisation des contraintes, et la
zone d’équilibrage général. On distingue également deux types de Elles ne dispensent pas de
ferraillage derrière les ancrages : disposer des aciers de liaison
• le frettage primaire, destiné à reprendre les efforts d’éclatement entre ancrages et peuvent créer
qui se développent immédiatement derrière les ancrages, dans la des difficultés de ferraillage et
zone de première régularisation, bétonnage si elles sont trop
• le ferraillage d’équilibre général, qui assure la transmission des serrées (voir FIG. 8). Il est donc
efforts de précontrainte depuis les ancrages jusqu’à la zone où important de respecter les
les contraintes se répartissent suivant la loi de Navier. entraxes minimaux prescrits
entre ancrages.

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1.1 Informations pour l’étude du projet
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Armatures d’équilibre général FIG. 9

Les armatures nécessaires à l’équilibre général dépendent de la


forme et des dimensions de l’élément d’about, de la répartition des
ancrages, de l’inclinaison des câbles par rapport à la surface du
béton, etc. L’étude des armatures nécessaires se fait par des
calculs d’équilibre interne dont nous donnons des exemples
ci-après. Des méthodes plus détaillées de détermination des
armatures sont données dans la littérature.

Calcul des efforts dans la zone de


régularisation générale
On admet que la zone de régularisation des contraintes est égale à
la hauteur de la poutre, ce qui signifie qu’à une distance des
ancrages égale à la hauteur de la poutre, les contraintes suivent la
loi de Navier.

Soit une section telle que B C dans cette zone de régularisation


(FIG. 9). L’équilibre du solide
A B C D permet d’écrire les efforts sur la section B C : ∑BC ≈x = V
∑CD øx = X
Effort normal N = O
Effort tranchant V = F-X
Moment fléchissant M = F(y - d) - Xe
Ces efforts varient avec l’ordonnée y de la section choisie, et il faut
donc trouver la section la plus défavorable. On vérifiera,
notamment, la section passant au niveau du câble, car il est bien
connu que ce peut être une section critique. Mais ce n’est pas
toujours le cas comme le montrent les exemples suivants :

ESC
06/2003-2 freyssinet sa | Dispositions constructives aux ancrages 1.1.15
1.1 Informations pour l’étude du projet
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• Cas A (figure 10) : • Cas B (FIG. 11) :

Section B C Section B C
Effort tranchant X = - 0,30 F d’où V = F - 0,30 F = 0,70 F Effort tranchant : X = - 0,80 F d’où V = F - 0,80 F = 0,20 F
Moment dans la section B C : M = - 0,30 F 0,30/2 = - 0,045 F Moment M = - 0,80 F  0,40 = - 0,32 F

Section E F Section E F
Effort tranchant dans la section E F (axe de symétrie de la pièce) : Effort tranchant : V = 0
V=0 Moment M = 0,20 F - 0,50 F = - 0,30 F
Moment dans la section E F : M = F (0,70 - 0,50) = 0,20 F La section B C est alors la plus sollicitée en flexion et en effort
La section B C est la plus sollicitée à l’effort tranchant, et la tranchant.
section E F la plus sollicitée en flexion.

FIG. 10 FIG. 11

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1.1 Informations pour l’étude du projet
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• Cas C des câbles inclinés sur l’axe de la poutre (FIG. 12) :

On admet encore que la longueur de la zone de régularisation des


contraintes est égale à la hauteur de la pièce. Toutefois, il faut
maintenant tenir compte des efforts de cisaillement qui existent à
l’extrémité de la pièce.

Nous avons sur la section B C :

• Effort normal : N = Fy – Y
FIG. 12 • Effort tranchant : V = Fx – X
a
• Moment fléchissant : M = Fx (y – d) – Xe – (Fy + Y) 
2
L’effort normal peut être une compression, ou une traction, suivant
la position de la section BC.

Les efforts maximaux peuvent être trouvés sur des plans inclinés.
Les plans passant par les axes des câbles sont à vérifier tout
spécialement puisqu’ils sont un point privilégié de fissuration.

∑CDøx = X ∑CD≈y = Y ∑BC≈x = V

ESC
06/2003-2 freyssinet sa | 1.1.17
1.1 Informations pour l’étude du projet
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Armatures nécessaires dans la zone de Après avoir déterminé les armatures nécessaires à la flexion, on
vérifie globalement la résistance à l’effort tranchant par la règle des
régularisation coutures :
Les efforts définis ci-dessus, majorés selon les prescriptions de la • si les aciers de flexion sont suffisants pour reprendre l’effort
norme SIA 261 resp. 262, doivent être repris par des armatures tranchant, il n’y a pas d’acier à ajouter,
passives. • si les aciers de flexion sont insuffisants pour reprendre l’effort
tranchant, il y a lieu d’ajouter des aciers pour que la section totale
Suivant le sens du moment, les aciers trouvés sont répartis sur une puisse reprendre globalement l’effort tranchant.
longueur égale à a/4, s’ils doivent être placés près des ancrages, et
sur une longueur égale à a/2 , dans le cas contraire. D’autres méthodes s’appliquent pour évaluer la diffusion des efforts
dans la zone de régularisation. L’observation des sinuosités des
Dans les deux cas étudiés précédemment, les ferraillages sont à trajectoires des contraintes principales permet de visualiser les
disposer conformément aux schémas ci-dessous : FIG. 13 pour le zones soumises à la traction (trajectoires convexes) et les zones
cas A, FIG. 14 pour le cas B. soumises à la compression (trajectoires concaves).
Une méthode simple, permettant d’obtenir l’intensité et la position
des forces de traction transversales, consiste à modéliser la zone
concernée par un système de bielles et de tirants (analogie du
treillis) remplissant les conditions d’équilibre.
Quelle que soit la méthode utilisée, il ne faut jamais perdre de vue
l’aspect tridimensionnel de la diffusion qui s’opère derrière la zone
d’introduction de l’effort.

FIG. 13 FIG. 14

ESC
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1.1 Informations pour l’étude du projet
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Autres types de frettage

Ancrages noyés dans le béton


Lorsqu’un ancrage passif est noyé dans le béton, il se développe, à
la mise en tension, des déformations sous l’ancrage par
compression et des contraintes de traction derrière l’ancrage.
Pour éviter la fissuration, il est nécessaire de prévoir des aciers
parallèles aux câbles pour coudre le béton (FIG. 15).

Pour éviter tout désordre, il faut que ces aciers puissent reprendre
20 à 30 % environ de l’effort à l’ancrage.

FIG. 15

Ancrages en bordure de pièces


Il est nécessaire de fretter spécialement les ancrages au voisinage
des bords du béton par des aciers accrochant l’ancrage au corps de
la pièce (FIG. 16).

FIG. 16

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1.1 Informations pour l’étude du projet
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Ancrages dans des épaississements d’âmes


Un tel ancrage provoque les efforts suivants :
– un effort de traction dans la partie de l’âme située derrière
l’ancrage. Il s’agit du même effort que pour l’ancrage noyé dans
le béton,
– des moments dans l’âme dus à l’excentricité du câble,
– un cisaillement entre l’âme et l’épaississement.

Il faut, pour reprendre ces efforts, prévoir des aciers longitudinaux


de renfort dans l’âme, et des aciers de couture devant l’ancrage,
pour éviter le fendage de l’âme au droit de l’épaississement
FIG. 17 (FIG. 17).

Enfin, dans la zone courbe du câble, il faut résister aux poussées au


vide du câble. Ces poussées sont reprises par des étriers qui
débordent largement la zone de courbure définie par l’épure en
raison des imprécisions du chantier qui peuvent modifier
sensiblement la position de la zone de courbure.

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1.1 Informations pour l’étude du projet
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Armatures de surface
Ces armatures ont pour objet d’éviter l’écaillement des bords du
béton ou l’amorce de fissures partant des angles entrants ou des
encoches. Elles sont de préférence situées à l’enrobage minimal
derrière l’ancrage, c’est-à-dire à 3 - 5 cm. Elles font le plus souvent
partie du ferraillage général de l’élément en question.

Synthèse des armatures nécessaires au


voisinage des ancrages
Les indications données ci-dessus permettent d’étudier les
armatures nécessaires dans la zone d’équilibre général à combiner
avec les armatures de frettage primaire.

Il faut tenir compte également des armatures de surface et pour


effets spéciaux (excentrement, trous, etc.) s’il y a lieu.

Toutes les armatures à prévoir dans les zones d’ancrage doivent


figurer sur les plans d’exécution de l’ouvrage.

Dégagement devant l’ancrage


Pour chaque ancrage un dégagement doit être réservé en dehors du
béton pour permettre la bonne mise en place des mors, la mise en
œuvre du vérin de tension, et permettre ensuite l’enrobage de
protection des extrémités des câbles après mise en tension et le
montage du capot. Voir § 1.4.5 et 1.4.6.

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06/2003-2 freyssinet sa | Dispositions constructives aux ancrages 1.1.21
1.1 Informations pour l’étude du projet
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1.1.5 Tracé des câbles

Choix du tracé Les gaines doivent comporter une partie rectiligne à partir de l’ancrage. La longueur recommandée est
indiquée dans les dispositions constructives.
Le tracé des câbles doit
répondre aux indications du
Fixation de la gaine
calcul et aux exigences d’une
bonne exécution. Il faut éviter Il est important de maintenir la gaine sur des supports à intervalles suffisamment rapprochés pour que
des variations brusques de le tracé reste régulier malgré les sollicitations exercées sur la gaine par le bétonnage. L’espacement
courbures, ainsi que des rayons maximum recommandé entre support de gaine est compris entre 0,50 m et 1,00 m. Il ne devrait jamais
de courbure trop faibles. dépasser 1 m. Des exemples de supports sont donnés dans les dispositions constructives.

Le tracé doit être étudié dans Enrobage et intervalles entre gaines


l’espace. Il ne suffit pas de
Les gaines doivent être disposées de manière à permettre un bétonnage facile et correct, et à assurer
considérer le profil en long
un enrobage suffisant pour la protection contre la corrosion.
obtenu par la projection du tracé
sur le plan médian de la pièce.
La norme SIA 262 définit art. 5.2.2 les enrobages minimaux. L’article 5.2.2.2 prescrit :
Pour le calcul des frottements, il
faut prendre en compte aussi
« L’enrobage des gaines de câbles de précontrainte sera supérieur à la moitié de leur diamètre. Le
bien les courbures dans le sens
tableau 15 de la norme indique les valeurs d’enrobages cnom en fonction des classes d’exposition. Il sera
transversal que celles dans le
sens longitudinal. d’au moins 30 mm dans le cas de structures ou d’éléments d’ouvrage situés de manière durable à l’abri
des intempéries, des variations de température et d’humidité ainsi que d’autres effets nuisibles (classe
Les fiches des dispositions XC1). Dans tous les autres cas, l’enrobage des câbles de précontrainte sera d’au moins 45 mm » et
constructives contiennent des l’article 5.2.2.7 précise :
précisions sur les rayons de « On accordera une attention particulière à l’enrobage de l’armature proche de surfaces de béton
courbure minimaux admissibles apparent ». Par ailleurs, l’art. 5.2.3.2 fixe l’intervalle minimum entre deux gaines de précontrainte au
en fonction du type de gaine. diamètre maximal du granulat respectivement de l’armature la plus proche mais au minimum à 20 mm.
Voir § 1.4.1 et 1.4.2.
Poussées au vide
On peut admettre des rayons Certains tracés de câbles de précontrainte peuvent entraîner une poussée au vide. Ils doivent être, si
plus faibles sous certaines possible, évités. Sinon des armatures complémentaires sont nécessaires pour empêcher un éclatement
conditions (nous consulter). Il du béton.
en est ainsi, par exemple, dans
les câbles bouclés en U ; la mise
en tension doit alors être faite
simultanément par les deux
extrémités du câble.
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06/2003-2 freyssinet sa | Tracé des câbles 1.1.22
1.1 Informations pour l’étude du projet
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1.1.6 Renseignements à fournir au chantier pour la mise en œuvre de la précontrainte

Ces documents sont Description des phases de construction


essentiellement, en plus
des plans d’exécution : Dès l’instant qu’un ouvrage n’est pas entièrement coulé en place sur cintre général, l’ingénieur-conseil
une description des phases précise à l’entrepreneur, de façon détaillée, les différentes phases de construction de façon qu’il n’y ait
de construction de l’ouvrage, pas d’ambiguïté sur le chantier. Cette description comprend, de façon impérative, les phases qui ont une
• le programme de mise en répercussion sur la stabilité de l’ouvrage, soit en cours de construction, soit en service. Il n’est pas
tension des câbles, toujours indispensable de définir celles qui correspondent à des séquences de bétonnage, de coffrage,
comportant lui-même : de mise en tension… qui, à l’intérieur d’une même phase, sont indifférentes vis-à-vis du calcul.
• l’ordre de mise en
tension, Il faut faire particulièrement attention aux bridages et débridages des appuis et encastrements
• le calcul des provisoires.
allongements
correspondants. Programme de mise en tension des câbles
• l’ordre d’injection des câbles.
Force de mise en tension
Un câble de précontrainte est mis en tension en exerçant, à l’aide d’un vérin spécial, une force donnée,
à chaque extrémité (deux ancrages actifs) ou à une extrémité seulement (un ancrage actif et un ancrage
passif). Cette force est, en général, choisie égale au maximum admissible en fonction des prescriptions
de la norme SIA 262 et de la qualité et de la section de l’acier. L’application de cette force provoque un
allongement du câble, fonction des contraintes de traction réalisées tout au long de celui-ci. La valeur de
cette force peut être mesurée directement au moyen d’un équipement spécial ; elle est, en pratique,
garantie par la concordance des indications du manomètre de pression d’huile du vérin et de la mesure
des allongements.

Ordre de mise en tension


L’ordre de mise en tension des câbles fait partie intégrante de l’étude. Il doit être mis au point après
vérification des phases provisoires de construction. Une attention particulière sera portée aux
résistances de béton nécessaires, en fonction des sections les plus sollicitées de l’ouvrage et des zones
d’ancrage des câbles. Lors de la mise en tension à 100 %, le béton sous les plaques d’ancrage doit avoir
une résistance min. de 0,9 fck.

Lorsque l’ouvrage est simple, cet ordre de mise en tension figure sur le plan de câblage de l’ouvrage.
Dans le cas d’ouvrages importants comportant plusieurs plans de câblage, ou d’ouvrages construits en
plusieurs phases, cet ordre de mise en tension est intégré dans la description des phases de
construction.
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1.1 Informations pour l’étude du projet
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Allongements Le calcul de l’allongement doit tenir compte des frottements tout le


long du câble et du module d’élasticité. La mesure de l’allongement
Les valeurs de l’allongement à constitue un contrôle qui permet de vérifier aux différents paliers de
obtenir pour chaque câble, en pression que le câble se comporte normalement. Les variations
fonction de la pression (tolérances) sur le module Ep et sur la section effective font que sa
manométrique à la mise en précision n’excède pas ±5 %. Dès lors, dans la plupart des cas
tension, constituent une pratiques, cette mesure ne peut pas constituer un moyen d’ajuster
donnée fondamentale pour le la force dans le câble. Seule la pression d’huile et la section du vérin
contrôle de l’efficacité de la sont assez fiables pour cet ajustage.
précontrainte.
L’expérience acquise sur les câbles de grande longueur présentant
des frottements faibles, voire nuls (câbles verticaux), comme sur les
bancs d’essais, montre que les allongements sont plus fidèlement
obtenus par la considération de modules moyens constants qu’à
partir des courbes de laboratoire, obtenues sur de petites
éprouvettes non représentatives à l’échelle des câbles.

Le calcul des allongements se fait donc avec le module suivant :

câbles à torons : Ep = 195 kN/mm2

Ce n’est qu’en cas exceptionnel d’essais précis faits sur chantier,


qu’on peut, s’il y a lieu, corriger cette valeur. Une détermination
globale de la transmission de la précontrainte peut être faite à partir
des mesures de pression dans un vérin actif et un vérin passif ou
une cellule de mesure placés aux deux extrémités du câble.

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1.1 Informations pour l’étude du projet
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Injections – dans des ouvrages simples où les câbles peuvent être tendus en
deux ou trois phases à deux ou trois semaines d’intervalle, tous
La protection d’un câble de les câbles sont injectés en une seule fois, aussitôt après la fin
précontrainte est normalement des mises en tension,
réalisée par une injection au
coulis de ciment. Celle-ci se fait – dans les ouvrages coulés en phases multiples s’échelonnant dans
à partir de tubes ou évents dont le temps, les injections doivent être prévues en fonction des
la position est choisie en délais maxima admissibles entre la mise en tension et l’injection.
fonction de la géométrie et de
la longueur du câble. Dans les Les délais admissibles entre mise en tension et injection peuvent
cas courants, il y a un évent à être allongés si l’on prend soin de protéger les câbles
chaque ancrage et à chaque provisoirement, par exemple par huilage. L’OFROU se base sur le
point haut du câble, ces projet de norme CEN concernant l’exécution des structures en
derniers ayant aussi pour béton et exige un traitement anticorrosion lorsque les délais
fonction de permettre suivants (art. 6.3.2. SIA 262) ne peuvent pas être respectés.
l’évacuation de l’air repoussé
par le coulis d’injection. – Câbles de précontrainte fabriqués en usine
• jusqu’à 12 semaines entre la fabrication du câble de
Dans les ouvrages construits en précontrainte et l’injection dont 4 semaines au maximum
plusieurs phases, et où le en coffrage préalablement au bétonnage et jusqu’à environ
câblage est un peu compliqué, 2 semaines à l’état précontraint final.
ou lorsque les mises en tension
risquent de s’échelonner sur – Câbles de précontrainte fabriqués sur chantier
plusieurs mois, il y a lieu de • jusqu’à 6 semaines entre la mise en place de l’acier dans
prévoir un ordre d’injection des l’ouvrage et l’injection dont un maximum de 2 semaines
câbles. Il peut être établi à partir à l’état précontraint final.
des considérations suivantes :
La technique de l’injection sous vide consiste, comme son nom
l’indique, à faire le « vide » d’air à l’intérieur de la gaine puis à
injecter le coulis qui va naturellement venir occuper le volume par
aspiration. Ce procédé d’injection permet d’obtenir d’excellents
résultats tout en réduisant considérablement le nombre d’évents.
Nous contacter pour de plus amples renseignements sur les
possibilités et les modalités d’application de cette technique.

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