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Faculté de Médecine d’Alger

Département de pharmacie
Unité de toxicologie EHS ALI AIT IDIR
Cours de première année résidanat 2023/2024

La biotransformation des xénobiotiques

Encadré par :Dr.Zaamoum


Réalisé par : Dr. Salmi Yamina
Sommaire :

1. Introduction
2. Principaux sites de biotransformation :
❖ Site tissulaire.
❖ Site subcellulaire

3. Réactions de biotransformation :
Réaction de phase 1
Réaction de phase 2
Réaction de phase 3
4. Facteurs influençant la biotransformation
5. Conséquences de la biotransformation.
6. Conclusion
Généralité :
Le métabolisme des xénobiotiques comme un domaine de recherche est né au cours de la
première moitié du 19 -ème siècle suite à la découverte de l’acide hippurique (le conjugué de
la glycine de l’acide benzoïque) dans l’urine de cheval.
Dans les années 1950 l’étude du métabolisme a vraiment décollé en raison de la prise de
conscience progressive des scientifiques sur la variété et l’importance des réactions
métaboliques.

1. Introduction :
C’est quoi ?
Le terme "biotransformation" désigne les diverses modifications chimiques que
subissent les médicaments dans l’organisme pour donner naissance à des
métabolites

Comment ?
Par le biais de types de réaction:
✓ Réactions de dégradation ou de fonctionnalisation, de phase I ; oxydation,
réduction et hydrolyse
✓ Réactions de conjugaison, de phase II;
glucuro/glutathion/sulfo/Acétyle/Méthyl conjugaison.

Où ?
Le foie principalement
mais aussi dans les poumons, l'estomac, l'intestin, la peau, les reins
→ SITE DE BIOTRANSFORMATION

Pourquoi ?
Pour avoir des métabolites :
✓ Plus polaires
✓ Plus hydrosolubles
✓ Plus facilement excrétables (par l’urine ou la bile)

Le processus de biotransformation est :

D’une manière générale :


❖ Un mécanisme de défense de l’organisme = Détoxification
Molécule mère :Molécule moins toxique/moins active

Parfois :

Molécule mère Molécule plus toxique/plus active

2. Principaux sites de biotransformation. :

1. Site tissulaire :

Foie :
✓ Le principal site de biotransformation
✓ Les hépatocytes contiennent un grand nombre d'enzymes
✓ L'élément fondamental : le cytochrome P450 :
On peut estimer approximativement que les P450s comptent pour un peu moins
d’1% du poids total d’un hépatocyte

Tractus gastro-intestinal:
Muqueuse gastrique :
✓ Surface de contact peu importante
✓ Limitée au XNB acides faibles et liposolubles
Muqueuse intestinale :

✓ Lieu privilégié d'absorption


✓ Surface étendue de la muqueuse
✓ Une bonne vascularisation
✓ Les régimes de pH varient de 4,8 à 8, favorisant donc divers niveaux
d'absorption des acides/bases faibles

Poumons :
L’activité métabolique est faible due au fait que le débit cardiaque transportant
les xénobiotiques ne perfuse pas directement les cellules à cytochromes

Reins :
Reçoit 25% du débit cardiaque, il est de ce fait exposé à des concentrations
élevées de toxiques. Il a une faible activité enzymatique avec prédominance des
réactions de type II.

2. Site cellulaire :

Les réactions de biotransformation sont assurées surtout par des enzymes du


réticulum endoplasmique des cellules parenchymateuses hépatiques :
MICROSOMES HEPATIQUES

Cytosol Principalement phase 2

3. Site subcellulaire :
✓ Microsomes hépatiques (Cytochrome P450).
✓ Lysosomes hépatiques (Protéases).
✓ Mitochondries hépatiques (Monoamine-oxydase).
✓ Membrane : Système 4M (système multienzymatique membranaire du
métabolisme médicamenteux)
3. Etapes:

Les xénobiotiques et substances endogènes subissent deux types de


transformations de manière indépendante ou successive selon leurs propriétés
physicochimiques.
• Phase I : étape de fonctionnalisation, de dégradation (oxydation,
réduction, hydrolyse)
• Phase II : étape de conjugaison ou de synthèse

Les phases de transformation des xénobiotiques


On parle aussi de
Phase 0 : entrée du xenobiotique dans la cellule
Phase III : excrétion du xenobiotique ou de son métabolite par des transporteurs
MRP ou P-gp

Réaction de phase 1
Réactions de fonctionnalisation : car elle crée sur la molécule à transformer un groupement
fonctionnel polaire qui sera attaqué par la réaction de phase II

Oxydation

Reduction

Hydrolyse
➢ Réaction d’oxydation :

C’est quantitativement, la réaction la plus importante de la phase I consiste soit à :


- Incorporer à la molécule un groupement oxygène ex : hydroxylation
- ou Remplacer une partie de la molécule par un oxygène ex : désamination
Elle est catalysée par des enzymes : microsomale ou cytosolique ou mitochondriale

On distingue :

L’oxydation microsomale : les monooxygénases à :


Cyp P450 ou à flavine
L’oxydation non microsomale : les amines oxydases ; les déhydrogénases

L’oxydation microsomale

Les monooxygénases sont des oxydoréductases catalysant le transfert


d’électrons
Monoxygénation est l’incorporation d’un groupement hydroxyle sur le substrat
Au cours de cette réaction :
✓ Deux molécules d’oxygène sont réduites en un groupement hydroxyle
✓ Une molécule d’eau sera libérée par oxydation concomitante du NADPH

1. Réactions dépendantes des cytochromes CYP450

Cyt P450 :
✓ Les Cyt P450 constituent une famille
d’hémoprotéines initialement
identifiées comme des pigments dans
des microsomes de foie de rate.
✓ Ils sont caractérisés par une bande
d’absorption intense à 450 nm en
présence de monoxyde de carbone.
✓ Implique dans le métabolisme de
substance endogène tel que les
stéroïdes et exogènes.
✓ Cyt P450 sont composés de :
Hème( Fe3+) groupement
prosthétique + apoprotéine + Cystéines + Site actif de CytP450
Localisation :
✓ Présents en plus grandes quantité dans les hépatocytes, les
entérocytes, et l’intestin grêle.
✓ Se trouve dans la partie externe
du REL
Le système P450 des microsomes
eucaryotes contient deux composantes :
NADPH CYP450 réductase, une
flavoprotéine contenant à la fois FAD et
FMN, et P450.
FMN et Cyt b5 , assure les transports des
électrons depuis FAD au CYP 450.
✓ Les Cyt P450 ont besoin de deux éléments :
✓ Une source d’électrons : la NADP Cyt P450 réductase (Flavoprotéine
donneurs d’électrons)
✓ Phospholipides PL Cyt P450 de la membrane du RE : assure la cohésion
monooxygénase réductase.

o Nomenclature :
✓ Des familles de génes de Cyt P450 ont été identifiées chez l’homme.
✓ Trois familles sont impliquées dans la plupart des biotransformations de
drogues sont Cyt P1 ; Cyt P2 ; Cyt P3.
✓ Selon le degré d’homologie entre les séquences primaires des acides
aminés constitutifs, les cytochromes p-450 ont été répartis en familles et
sous- familles.
✓ Enzymes individuels sont ensuite indiques par des chiffres arabes
exemples, CYP3A4.
L'implication des CYP450 dans le métabolisme des médicaments sur le
marché (exprimé en %)

Quatre isoenzymes
sont impliquées dans
le métabolisme
d’environ90 % des
médicaments
couramment utilisés.
Ces isoenzymes sont
désignées en général
par les termes CYP
1A2, CYP 2C9, CYP
2D6 et CYP 3A4.

Les isoenzymes CYP 2B6,


2C8 et 2C19 sont
impliquées dans quelques
interactions seulement.
Réaction générale :
Oxydation par CYP450 est une source physiologique de stress oxydant la
libération d’un o au cours de cycle catalytique

Cycle catalytique du Cyt-P450 ;


Les étapes sont comme suites ;

2- Réactions dépendantes des monooxygénases à flavine


réductase
Mono oxygénase dépendant du FAD :
✓ Un groupe d’enzyme qui catalyse des réactions chimiques par
l’intermédiaire du cofacteur lié à la flavine.
✓ Ces protéines microsomales catalysent l’oxygénation de l'azote, de
soufre, de phosphore et sélénium.
✓ Ayant le NADPH comme cofacteur et le FAD comme groupement
prosthétique
✓ Cinq formes de FMO sont maintenant connues et ont été désignés de
FMO1-FMO5

Remarque:
❑ Une certaine compétition peut exister entre les CYP et les FMO vis-à-vis du
certain substrat
❑ Dans le foie on observe 85% de CYP pour seulement 15% de FMO
❑ Dans la peau seulement 33% de CYP pour 66% de FMO.

Exemples d’oxydation microsomales :


 Oxydation aliphatique
 •Réaction très commune
• Donne des alcools primaires et
secondaires qui peuvent à leur
tour être oxydés en aldéhydes,
cétones et acides carboxyliques

 Oxydation aromatique :
Introduction d’un groupement OH sur un noyau aromatique simple, nitré ou
halogéné ; de façon directe ou indirecte.
L’époxydation est une étape intermédiaire de la réaction d’oxydation, elle se
fait principalement sur les doubles liaisons.
L’époxyde est très réactif et labile qui aboutit :
-Soit à une étape transitoire dans l’oxydation des composés aromatiques pour
donner enfin de compte un phénol (détoxification)
-Soit ces époxydes sont transformés en dihydrodioles.
-Soit ils peuvent se fixer par covalence à des macromolécules comme l’ADN, ARN
ou à des protéines. (toxification)
Exemples de substrats

 Epoxydation :
Ex : Epoxydation des alcènes : formation d’espèces réactives potentiellement
toxiques

 Réaction de désalkylation:
L’élimination d’un groupe alkyl fixé : sur un oxygène, un azote ou un soufre
Ce groupement alkyl est éliminé de façon oxydative.
O-désalkylation:
Exemple : : p-nitroanisole p-nitrophénol
N-désalkylation:

S-désalkylation:

 Dés-halogénation oxydative
Remplacement d’un halogène et d’un hydrogène du même carbone par un
oxygène

 Désulfuration oxydative :

Remplacement d’un soufre par un oxygène :


 Désamination Oxydative :
Remplacement d’une amine primaire par un oxygène

 S-Oxydation( Sulfoxydation) :
Cette réaction conduit à un sulfoxyde et à un sulfone. L’oxydation du soufre des
phénothiazines constitue un exemple.
 N-Oxydation:
Cette réaction conduit à un N-oxyde à partir d’amines secondaires ou tertiaires.

 N-Hydroxylation:
Introduction d’un oxygène sur le groupement aminé de la molécule

L’oxydation non microsomale


Enzymes autres que les mono-oxygénases:
1. Les déshydrogénases
Elle est essentiellement extra microsomale catalysée respectivement par:
• Alcool DH =ADH= Enzyme cytosolique présente dans le foie, les reins, les poumons, la
muqueuse gastrique
formée de 2 sous unîtes contenant des atomes de zinc, elle assure l’inter conversion des
alcools en aldéhydes

Inhibée par le 4-methylpyrazole

• Aldéhyde DH=ALDH= enzyme hépatique catalysant l’oxydation des aldéhydes en acide


carboxylique
on dénombre 12 iso enzyme dont le
ALDH1→cytosolique ,hépatique →oxydation du rétinal
ALDH2→mitochondriale, hépatique →oxydation de l’acétaldéhyde
Inhibée par le disulfirame ; réserpine

Ex: Métabolisme oxydatif de l’éthanol :

2. les monoamines oxydases (MAO)


✓ Le MAO catalyse la désamination oxydative des monoamines

✓ L’oxygène est utilisé pour éliminer un groupement amine ; donne l’aldéhyde


correspondant et ammoniac
✓ Les MAO sont à localisation mitochondriale, leur action permet d’éviter la pénétration
des amines vasoconstrictrices ou toxiques dans l’organisme comme la tyramine
✓ Les monoamine oxydases sont présentes dans le système nerveux central, qui
participent au catabolisme des amines endogènes

➢ Réaction de réduction :

✓ Peu courante ; beaucoup plus intense chez les bactéries intestinales que dans les
tissus des mammifères.
✓ Les systèmes enzymatiques du réticulum endoplasmique hépatique réduisent les
composés aromatiques nitrés et azoïques en amines
✓ Les deux systèmes enzymatiques réducteurs sont constitués de flavoprotéines ayant le
FAD comme groupement prosthétique.

Azo et nitro réduction :


Essentiellement catalysées par l’azoreductase et la nitroreductase des bactéries intestinales
mais aussi par le cytochrome P450 et la DT diaphorase
Carbonylréduction :
❖ C’est la réduction d’un aldéhyde ou d’une cétone en un alcool primaire ou
secondaire elle peut être :
Microsomale : catalysée par la carbonylreductase

➢ Réaction d’hydrolyse :

• Nombreux xénobiotiques (esters et amides) ont des liaisons sensibles à l’hydrolyse.


• Ces enzymes se trouvent dans les tissus, et le plasma des mammifères
❖ Estérases : regroupées en 4 catégories :

 Carboxyle estérases : hydrolyse les esters aliphatiques

6monoacetylmorphine Morphine
Héroïne
 Choline estérases: hydrolyse l’acetyl choline en choline et acide acétique
Il en existe deux types :
-cholinestérase vraies : globulaire spécifique de l’Ac choline
-pseudo cholinestérase : sérique, spectre d’hydrolyse plus large

Arylesterase : hydrolyse les esters aromatiques

 Thioesterase : catalyse l’hydrolyse de la liaison thioester libérant un acide


carboxylique et un thiol

❖ Amidases:
Contrairement aux estérases, les amidases ne peuvent être classées en fonction de leur
spécificité pour leur substrat. De plus, l'hydrolyse enzymatique des amides se produit
beaucoup plus lentement que celle des esters, probablement par manque de spécificité.
Ex : lidocaine

“En résumé; les réactions de phase I introduisent un groupement fonctionnel


qui prépare la substance à être métabolisée par les enzymes de phase II.”
Réaction de phase 2
Les conjugaisons sont des réactions de synthèse qui nécessite une source
d’énergie apportée par l’ATP.
Les toxiques (produits de dégradation) se combinent à des molécules ; de
l’organisme ; polaires et ont un poids moléculaire relativement élevé; pour
donner des dérivés peu ou pas actifs, hydrosolubles et facilement éliminés.
En fonction du cofacteur nécessaire et de son état d’activation ; on distingue

1. Glucuroconjugaison

C'est la forme de conjugaison la plus courante et la plus importante

1- Composé endogène Donneur d ’acide glucuronique :UDP-GA


2- Enzyme : uridine diphosphoglucuronyl transférase
3- Localisation: dans le réticulum endoplasmique. Foie, rein , intestin.
Deux familles: UGT1,2.
Les UGT sont impliquées dans la détoxification des endobiotiques (ex.
bilirubine, thyroxine,stéroïdes) et des xénobiotiques .
4- Substrats : fonction nucléophile : -OH ,-COOH ,-NH2 ,-NHR ,-SH
5- Réaction : La réaction aboutira à la formation de S, O, N
glucuronides polaires, éliminés dans la bile et les urines

Sur le métabolite formé la fonction carboxylique de l’acide glucuronique reste libre


et se dissocie complètement dans la zone du pH du sang ce qui augmente la polarité
de la molécule et favorise son excrétion urinaire
Les métabolites peuvent avoir une activité supérieure à celle du produit initiale ex :
l’activité analgésique de la glucuro 6-morphine est 20 fois plus importante que la
morphine
D’autre peuvent être plus toxique ex : le dérivé glucuroconjugué de la 2
naphtylamine →tumeurs vésicales
2. Sulfoconjugaison

4- Réaction enzymatique :

3. Methylation

Ex :

C’est une voie mineure de la biotransformation car contrairement aux autres


réactions, elle a tendance à augmenter la liposolubilité des xénobiotiques et donner
des métabolites toxiques
Par contre, elle peut aussi augmenter la solubilité de certaines substances
4. Acétylation

Dans certains cas, comme pour l’Isoniazide, l’acétylation provoque une diminution de la
solubilité de l’amine et augmente sa toxicité.
L’acétylisation des sulfamides conduit à des métabolites moins hydrosolubles qui
précipitent au niveau des tubules rénaux et donnent des lithiases

5. Conjugaison mercapturique
• L’acide mercapturique : N-acétyl Cysteine ( acide aminé soufré)
Concerne :
• Les métaux thioloprives(Pb, Cu ,As, Cd...).
• Les hydrocarbures aromatiques halogénés ou nitrés.
6. Glycoconjugaison
• La conjugaison avec le glycocolle est une des réactions principales du
métabolisme des acides biliaires.
• L’acide benzoïque est un produit résultant du métabolisme de nombreux
xénobiotiques. Après conjugaison avec le glycocolle, il donne l’acide hippurique.

7. Conjugaison au glutathion
Le glutathion est un tri peptide formé de : la glutamine + cystéine+glycine. C’est
une molécule nucléophile réagissant avec une variété considérable de substance
électrophile

• Enzyme: Glutathion transférase


• Localisation: RE, cytosol, noyau
Foie, poumon, rein, intestin
• Mécanisme de conjugaison:
Le glutathion est hautement
nucléophile
Réagit avec des gpt électrophiles
(HAP, dérivés halogènes,
époxydes..)
Cette conjugaison peut être soit:
Enzymatique: catalysée par le
Glutathion S transférase
Non enzymatique: lorsque le
substrat est hautement électrophile
8. Conjugaison à la glycine :
Se fait en deux étapes :
-Activation du substrat (acide carboxylique) par CoA
-Acyle transférases (transfert de l’acyle sur la glycine)
9. Conjugaison au soufre :

Réaction de phase 3
Excrétion du xénobiotique ou de son métabolite par des transporteurs MRP ou
P-gp

4. Les facteurs influençant :


Groupé en trois classes :
❖ Facteurs génétiques :
La plupart des réactions de biotransformation dépendent d’enzymes codées par
des gènes, la mutation de ces gènes entérine une modification de la quantité du
produit ou de son activité enzymatique.
C’est ce qu’on appelle : polymorphisme pharmacogénétique ou toxicogénetique,
ainsi, chaque individu possède sa propre gamme d’activité enzymatique à
l’origine des variations des capacités métaboliques définissant des métaboliseur
lents, intermédiaire, rapides ou ultra rapide
Les principaux polymorphismes concernent :
❖ Le cytochrome P450:
✓ Un polymorphisme structurel du gène codant pour le CYP1A1 est associé dans la
population japonaise à un changement dans la séquence des acides aminés de la
protéine en position 462 (isoleucine valine), ce génotype particulier serait
associé à un risque accru de cancer bronchique chez les fumeurs.
✓ Métaboliseurs lents : cyt2D6 →Inefficacité analgésique de la codéine qui doit être
transformée en morphine par la cyt 2D6.
❖ Alcool déshydrogénase :
Ex : l’ADH2*2(85%pop asiatique) a une activité élevée → production importante
d’acétaldéhyde, Associé à une déficience en ALDH (50% japonais) → oriental flush
(céphalée, vomissement, hypotension) →intolérance à l’alcool.

❖ Facteurs physiopathologiques :
❖ L’âge :
- Nouveau-né : vue son immaturité hépatique, la plupart des activités enzymatiques vis-
à-vis des corps étranger sont faibles (notamment la glucuroconjugaison) après cette
période elle devient élevé chez l’enfant que chez l’adulte sauf pour la réaction de
glucuroconjugaison, ainsi, le paracétamol chez l’enfant est surtout sulfoconjugué
contrairement à l’adulte ou il est surtout glucuronoconjugué.
- Personne âgée : diminution de la fonction hépatique et la fonction rénale avec l’âge

❖ Le sexe : certaines substances peuvent suivre, dans leurs biotransformations, deux


voies métaboliques selon le sexe
Ex trichloréthylène acide trichloracétique→femme
Trichloroéthanol→homme
Pour d’autres c’est la vitesse de biotransformation qui change ex : les antihistaminiques
sont métabolisés plus rapidement chez l’homme que chez la femme ce qui les rend plus
sensible à leur effet sédatif

❖ Hormones et grossesse :
Les stéroïdes en général stimulent l’activité des enzymes microsomale.
La progestérone inhibe la glucuroconjugaison (inhibition de la glucuronyl transférase)
Réduction de l’activité des enzymes de l’oxydation et la glucuroconjugaison en fin de
grossesse.
❖ Etat nutritionnel
-L’obésité : diminution du métabolisme des substances lipophiles qui sont stockées dans les
tissus adipeux ex : DDT
-Malnutrition : →déficience en protéines → diminution de l’activité des enzymes
❖ Pathologie :
L’insuffisance hépatique : → diminution de la capacité métabolique du foie
-insuffisance cardiaque : →diminution du débit sanguin hépatique.
L’’hyperthyroïdie stimule les enzymes microsomales.

❖ Facteurs environnementaux :

❖ Température :
Au froid, l’activité de certaines enzymes microsomiales peut être augmentée.

❖ Lumière :
Influence de la photothérapie sur le métabolisme de la bilirubine :
On connait l’effet bénéfique de la photothérapie sur l’hyper bilirubinémie du prématuré.
Pendant la photothérapie, la bilirubine présente dans les couches superficielles de la peau
est photo-oxydée en dérivés hydrophiles qui peuvent être éliminés par voie urinaire ou
biliaire.

L’activité enzymatique peut être modifiée par certains médicaments ou aliments


❖ Induction enzymatique :
Augmentation de la synthèse des enzymes par augmentation de la transcription de l’iso
forme ou diminution de sa dégradation. Elle entraine soit une élévation de la toxicité→
métabolite toxique ou sa diminution→ molécule mère toxique
Ex : phénobarbital, phénytoïne, carbamazépine →cyt 3A4
Alcoolisme chronique, isoniazide→cyt 2E1
❖ Inhibition enzymatique :
Certains médicaments et aliments ont la faculté d’inhiber l’activité des enzymes de façon
réversible→ compétition avec le substrat ou irréversible → formation de complexe stable
avec l’enzyme Entérinant une accumulation de la substance et prolongation ou diminution
(pro drogue) de son effet
Ex : théophylline, ciprofloxacine → cyt1A2
L’érythromycine, les antifongiques azorés→cyt3A4
L’alcoolisme aigue inhibe la plupart des cytochromes
Le jus de pamplemousse inhibe de façon irréversible cyt3A4 et de façon réversible : cyt2C9,
cyt2D6 , cyt1B1,,,,,

5. Intérêt de la connaissance de la biotransformation


1. Sur le plan toxicologique :

Le but principal de la biotransformation est de débarrasser le corps des xenobiotiques


détoxification. C’est se qui arrive dans la majorité des cas :
Exp détoxification : du paraoxon en paranitrophénol par hydrolyse.
Du phénol en phénol glucuronide par glucurconjugaison
Cyanure en thiocyanate
Mais il se peut qu’il y’ait génération de métabolites toxiques : bioactivation
Exp :paracétamol en NAPQI par oxydation,
2-naphtylamine en 2-naphtylhydroxylamine responsable de cancer vésical .
2. Sur le plan thérapeutique

✓ Permet d’éviter les interactions médicamenteuses (inhibition /induction


enzymatique.) et par conséquences minimiser les risques de toxicité et d’echec
thérapeutique.

✓ Choisir le traitemnet efficace en cas d’intoxication EX : éthanol en cas


d’intoxication par le méthanol vue que l’ADH est plus affine pour l’éthanol que le
méthanol en plus les métabolites issus de son action sur l’éthanol ( acide acétique)
sont mopins toxique que ceux issux du méthanol (acide formique)

3. Sur le plan analytique :

✓ Quantification des métabolites : la métabolisation de la molécule mère rend


difficile sa détection dans les liquides biologiques donc la recherche des
métabolites trouve alors tout son interet.

✓ Sur l’extraction :
La biotransformation peut modifier parfois considérablement les propriétés de
solubilité des composés qui en résulte.
Exemple de l’imipramine
L’imipramine est une molécule basique extractible par des solvants peu polaires
(chloroforme) après alcalinisation du milieu pH ≥ 9
Elle donne des métabolites acides extractibles par des solvants polaires (l’éther)
après acidification du milieu pH≤ 2
La présence de ces métabolites est responsable de certaines interférences au cours
d’une analyse toxicologique.

✓ Les réactions colorées :


Trinder : (salicylés) la réaction se fait entre l’ion ferrique et l’acide salicylique
provenant du métabolisme de l’acide acetyl salicylique, et peut être appréciée sur
un échantillon d’urine ou de sang. Mais dans dans le cas d’un lavage gastrique ou
l’aspirine n’a pas encore été métabolisée, il est nécessaire de faire une hydrolyse
préalable.

✓ Analyse chromatographique :
La présence d’un ensemble de métabolites dans un extrait obtenu à partir d’un
liquide biologique tel que l’urine conduit à un chromatogramme complexe ; peut
être observé en particulier après absorption des dérivés phénothiaziniques ou de
médicaments du type imipramine.
En cas d’absorption massive l’ors d’une intoxication aigue, on trouve en Général
un spot correspondant au produit absorbé accompagné d’une série de taches
d’intensité variable correspondant à divers métabolites.
6. Conclusion :
Le métabolisme des xénobiotiques est un moyen de détoxification et donc de défense de
l’organisme
Connaitre et bien comprendre ce métabolisme est important afin d’établir les schémas
thérapeutiques, prévenir les interactions et faire face aux intoxications

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