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Faculté de médecine d’Oran

Département de pharmacie
4ème année
Année universitaire 2021/2022 Dr Kheira Meriem Arabi

EXPLORATION DE LA
FONCTION HEPATIQUE
PLAN DU COURS
1) Introduction
2) Rappel anatomique
3) Principales fonctions du foie
3.1*Fonction métabolique
3.2*Fonction biliaire
3.3*Fonction de détoxification
4) Exploration biochimique du foie.
4.1*Exploration de la fonction biliaire.
Les Ictères
4.2*Exploration de la cytolyse hépatique.
4.3*Exploration de l’activité métabolique
4.4*Exploration de l’épuration plasmatique et de détoxication
4.5* Exploration de la réaction inflammatoire
5) Etude des syndromes biologiques hépatiques :
5.1*-Syndrome de cytolyse
Les hépatites
5.2 *-Syndrome de cholestase
5.3 *-Syndrome d’insuffisance hépatocellulaire
5.4*-La cirrhose
Exploration de la fibrose
1) Introduction :

Le foie est l’organe le plus volumineux de l’organisme et le seul capable d’une


régénération en masse.
Sa position stratégique lui permet de dominer l’ensemble du métabolisme
intermédiaire.
Il joue un rôle primordial dans la détoxification et l’élimination des
substances toxiques.
Les pathologies hépatiques tant aigues que chroniques sont extrêmement
fréquentes. Leur diagnostic, la recherche de leurs étiologies et le suivi des traitements
nécessitent un large ensemble d’examens.

2) Rappel anatomique :

Le foie est un organe abdominal impair et asymétrique, logé chez l'homme dans
l'hypochondre droit, son poids moyen est d’environ 1700g.

 Vascularisation :
Le foie présente une double irrigation sanguine :
*L'artère hépatique :(1/3) qui apporte l’essentiel de l’oxygène au foie,
*La veine porte :(2/3) draine une grande part de l’intestin et par laquelle la plupart
des nutriments absorbés dans le tube digestif atteignent le foie,
Le sang quitte le foie par les veines hépatiques, également appelées veines sus-
hépatiques, qui convergent vers la veine cave inférieure .
 Le lobule hépatique :
Considéré comme l’unité fonctionnelle du foie.
Il est constitué de lames d’hépatocytes, disposées en rayons autour de la veine
centrolobulaire. Des sinusoïdes courent entre les lames d’hépatocytes. À la
périphérie du lobule sont disposés les espaces porte. Chaque espace porte
contient un canal biliaire, une branche de l’artère hépatique et une branche de la
veine porte : ces trois vaisseaux constituent la triade portale.

Il est constitué de deux types cellulaires :


Les hépatocytes: représentant 80% des cellules hépatiques , responsables,
entre autres de la synthèse de la plupart des protéines plasmatiques .
Les histiocytes :20%des cellules hépatiques , siègeant dans les espaces
sinusoïdes
*cellule de kupffer : rôle de défense (macrophages tissulaires)
*cellule endothéliales : barrière entre les hépatocytes et flux sanguin
*cellule de Ito: stockage de vit A
3) Principales fonctions du foie :
3.1 Fonction métabolique :
L’hépatocyte joue un rôle majeur dans l’homéostasie des glucides lipides et des
protéines.
Métabolisme glucidique : maintient de l’homéostasie glucidique (glycogénolyse,
glycogenèse, néoglucogenèse…)
Métabolisme lipidique : synthèse des acides gras, cholestèrol, cétogenèse…
Métabolisme protéique : synthèse des protéines plasmatiques, facteurs de la
coagulation, synthèse de l’urée
Métabolisme hormonal :
Métabolisme et excrétion des hormones stéroïdiennes
Métabolisme des hormones polypeptidiques
3.2 Fonction biliaire :
Le foie synthétise la bile qui est la principale voie d’élimination des métabolites
toxiques généralement insolubles dans l’eau.
De plus les acides biliaires contenus dans la bile assurent une digestion et une
absorption adéquates des graisses alimentaires.

a-Anatomie du système biliaire :

b-Elaboration et sécrétion de la bile :


Elle débute dans le foie et se complète dans la vésicule biliaire,
≈1L de bile/jour
Entre les repas ou pendant les périodes de jeune ; la bile est emmagasinée dans la
vésicule biliaire.
Durant les repas ; l’entrée de graisses et de protéines alimentaires dans le duodénum
stimule la sécrétion de cholécystokinine par la muqueuse intestinale.
La cholécystokinine fait contracter la vésicule biliaire et relâche le sphincter d’oddi
ceci conduit à l’écoulement de la bile par le cholédoque dans le duodénum en prenant
au passage les sécrétions en provenance du pancréas.
c-Composition de la bile:
La bile est un liquide jaune, brunâtre ou vert olive.
Ph=7,6 à 8,6
Elle est riche en acides biliaires, bilirubine, cholestérol, lécithine.
Elle contient aussi des protéines: mucine, albumine, IgA et des cations: Ca, fer,
cuivre et zinc

c.1- Acides biliaires :


c.1.1-Synthèse des acides biliaires :
L’excrétion des acides biliaires dans la bile représente la principale voie d’élimination des
stéroïdes .
Elle se fait en deux étapes :
*dans le foie le cholestérol est transformé en acides biliaires primaires.
*dans l’intestin les acides primaires sont transformés en acides secondaire.
Au niveau hépatique : Deux séries de réactions sont mises en jeu :
ère
1 série : cholestérol → acide cholique , acide chénodésoxycholique par la 7-α-hydroxylase
ème
2 série : conjugaison des acides primaires sur la fonction acide avec la glycine ou la
taurine → acides glycocholique , glycochénodésoxycholique , taurocholique
,taurochénodésoxycholiques , parfaitement solubles , excrétés dans les canalicules
biliaires et subissent le cycle entérohépatique.
Au niveau intestinal :
Les acides biliaires primaires qui ont échappé à la réabsorption dans la veine porte et
sont pour environ la moitié d’entre eux sont transformés par la flore bactérienne en
acides biliaires secondaires par déconjugaison et perte du groupement hydroxyle
en C7.
L’acide cholique→ acide désoxycholique.
L’acide chénodésoxycholique → acide lithocholique .

c.1.2- Rôle des acides biliaires :


- Leurs propriétés à la fois hydrophile et hydrophobe permettent de maintenir en
solution sous forme de micelles des substances insolubles en milieu aqueux.
-Produits de dégradation du cholestérol et des stéroïdes
-Solubilisation du cholestérol et des phospholipides dans la bile .
-Transport des lipides dans la lumière intestinale s/f de micelles →l’absorption des
acides gras et vitamines liposolubles .
-Rôle dans la digestion intestinale des lipides alimentaires→l’émulsion →favorisant
l’action des lipases pancréatiques .

C.2-Bilirubine :
C.2.1-Provenance de la bilirubine :
La bilirubine est le produit final du catabolisme de l'hème et provient principalement
des globules rouges sénescents (80%).Une proportion plus petite mais significative
(20%) est dérivée d'une érythropoïèse inefficace et de la dégradation d'autres
protéines de l'hème (la myoglobine musculaire, les cytochromes hépatiques,
les peroxydases, la catalase...).
C.2.2-Métabolisme de la bilirubine :
La BRB circule dans le plasma sous 2 formes:
Une forme non conjuguée : représente la presque totalité de BRB plasmatique;
très peu soluble et presque entièrement liée à l’albumine
Une forme conjuguée : partie négligeable
Le métabolisme de la BRB fait intervenir plusieurs enzymes :
L’Hème oxygénase( HMOX) et la biliverdine réductase (BVR) produisant la BRB
lipophile,

La BRB non conjuguée transportée par l’albumine est captée au niveau du pole
sinusoïdal des hépatocytes grâce à des transporteurs membranaires spécifiques
(OATP), alors que l’albumine reste dans le plasma.
Une autre enzyme impliquée dans le métabolisme de la BRB est L’UDP glucuronosyl
transférase 1A1 UGT1A1 : protéine membranaire située dans le réticulum endoplasmique
conjugue la BRB liposoluble à 1- 2 molécules d’acide glucuronique formant la BRB conjuguée
hydrosoluble,

C.2.3-Excrétion dans la bile :


La BRB conjuguée est transportée vers les canalicules biliaires de l’hépatocyte et
secrétée dans la bile,
Dans l’intestin : déconjugaison par une β-glucuronidase (épithélium intestinal).
♦20%réabsorbé→circulation entérohépatique ou urobiline excrété dans les urines
♦80%transformé par des enzymes de la flore bactérienne en stércobiline ,éliminé
dans les selles.

3.3 Fonction de détoxification :


Médicaments et substances étrangères :
Métabolise, détoxifie et élimine des composés endogènes et exogènes.

4) Exploration biochimique hépatique :


Selon la classification de Fauvert, il existe 5 groupes de tests:
- Tests de la fonction biliaire (test de rétention)
- Tests de cytolyse
- Test d’épuration
- Test d’activité métabolique
- Test de la réaction inflammatoire
L’exploration hépatique de routine comprend les dosages de:
*la bilirubine
*des transaminases (ASAT,ALAT)
* des PAL
* δGT
* de l’albumine sérique
* le taux de prothrombine
* l’électrophorése des protéines sériques
Devant une maladie hépatique, l’analyse des résultats permet au mieux de la classer
en:
- hépatocellulaire →atteinte du parenchyme hépatique
-hépatobiliaire ou cholestasique → atteinte de la conjugaison ou
sécrétion biliaire
4.1 Exploration de la fonction biliaire :
C’est surtout par dosage des phosphatases alcaline, la bilirubine, la δGT et
complété au besoin par le dosage des acides biliaires dans le sang.
1) L:
*enzymes ubiquitaires: les principales PAL sont d’origine intestinale, hépatique et
osseuse,
* ↑physiologiques : grossesse, enfant forte activité ostéoblastique
* ↑ pathologiques : affections hépatobiliaires : les hépatites et la cholestase
affections osseuses: maladie de Paget, tumeurs osseuses

*Dosage:
Paranitrophényl-phosphate(PNPP) PAL paranitrophénol + phosphate
Mesure de la vitesse d’apparition du PNP à 405 nm
2) 5`-nucléotidase :
*Enzyme hépatique localisée au niveau des canalicules biliaires
*Marqueur sensible et spécifique des cholestases intra et extrahépatiques
*Non demandé en routine.
3) Gammaglutamyltransférase δGT:
*Enz ubiquitaire ( Foie, rein, intestin….) mais l’enz circulante prédominante est
d’origine hépatique
*En association avec la PAL, son augmentation confirme l’atteinte hépatique
*Enz très inductible : Alcoolisme chronique, prise de médicaments

4) Bilirubine BRB:
Evalue l’intensité d’un ictère et oriente sur son origine
Paramètre d’urgence en néonatologie
Précautions: transport rapide au laboratoire, à l’abri de la lumière (photosensible)
Dosage:
BRB T et BRB D sont dosés, BRB indirecte est déduite
Méthode de diazotation
Réaction instantanée avec la BRB conjuguée BRB directe
Nécessite de solubiliser la BRB libre  BRB totale
Valeurs usuelles:
BRB totale < 10mg/L BRB directe <2MG/L BRB libre <8mg/L
Le dosage de la bilirubine conjuguée et non conjuguée permet donc de déterminer le
type de bilirubine dominante en cas d’hyper bilirubinémie = ictère.

Les ictères :
= Jaunisse
Traduction clinique de l’accumulation de BRB t entrainant une coloration jaune des
téguments et des muqueuses pour des taux de BRB t > 30 mg/L
Considéré comme un symptôme et non pas une pathologie propre.
A. Mécanisme des hyperbilirubinémies :
-Par excès de production de la bilirubine ;
-Par anomalie de captation de la bilirubine par les cellules hépatiques ;
-Par trouble de la conjugaison hépatique ;
-Par défaut d’excrétion :
 dans l’élimination canaliculaire de la bilirubine conjuguée;
 obstacle anatomique à l’élimination de la bilirubine conjuguée .

B. Classification des hyperbilirubinémies (Ictères) :


Les classifications retenues:
1) En fonction du siège de l’anomalie, on définit ainsi :
*Ictères préhépatiques
*Ictères hépatiques
*Ictères posthépatiques ( cholestatiques)
2) Selon le type de bilirubine présente en excès, on distingue ainsi:
*Ictères à bilirubine conjuguée
*Ictères à bilirubine non conjuguée .
B.1 – Ictères préhépatiques :
• Affection située en amont du foie
• Foie sain
• Ictère à prédominance BRB libre (BRBt ↑↑)
• Etiologies :
B.1.1*Ictères hémolytiques héréditaires:
-Anomalie mbnaire du GR : microsphérocytose
-Anomalies enzymatiques : déficit en G6PD ou Pyruvate kinase
-Anomalies de l’hémoglobine : Thalassémies, Drépanocytoses.

A.2* Ictères hémolytiques acquis:


-Incompatibilité rhésus ou ABO
-Infections néonatales,virales ou bactériennes
-AHAI

Sur le plan clinique :


 L’ictère est modérée sans prurit
 Les urines sont claires car seule la bilirubine conjuguée hydrosoluble peut
passer dans l’urine.

B.2 - Ictères hépatiques :


• Affection située au niveau du foie
• Ils sont séparés en fonction de la forme prédominante de BRB
B.2.1 * Ictères hépatiques à prédominance BRB libre :
Maladie de Gilbert :
-Prévalence dans la population générale(3à7%)
-Elle est due à une mutation du gène codant l’enzyme de la glucuro-conjugaison
UGT1A1 conduisant à une diminution de son activité de 75% par rapport à l’activité
normale ,
-Mutation à transmission autosomique récessive
-Découverte fortuite
-Dgc de certitude = biologie moléculaire
B-Maladie de Criggler Najjar :
-Affection très rare
- Elle est sur soit à un déficit partiel de l’UGT1A1 il s’agit alors du typeII(bon
pronostic; trt par photothérapie ou phénobarbital) ou un déficit total et il s’agit du
type I (découverte néonatale; risque d’encéphalopathie ,trt→ transplantation
hépatique)

B.2.2 * Ictères hépatiques à prédominance BRB conjuguée:


Il s’agit d’une atteinte de la fonction d’excrétion :
• Trouble héréditaire de l’excrétion hépatique de la bilirubine (Syndrome de
Dubin-Jonhson ,Syndrome de Rotor )
• Obstruction à l’excrétion (cholestase)

B.3 – Ictères posthépatiques (cholestatiques) :


Ce sont des ictères à prédominance BRB conjuguée, cette dernière est excessivement
élevée par rapport à la BRB libre.
L’obstacle est situé entre le foie et le duodénum ou s’ouvre le canal cholédoque
Les 2 principales étiologies sont le cancer de la tête du pancréas et
l’obstruction du cholédoque (calcul, parasite)
4.2 Exploration de la cytolyse hépatique :
1) Les transaminases :
l’aspartate aminotransférase ASAT et l’alanine aminotransférase ALAT
catalysent le transfert du groupement NH2De l’aspartate pour L’ASAT et de l’alanine
pour L’ALAT sur l’α- cétoglutarate .

L’ASAT et L’ALAT sont largement distribuées dans l’organisme.


L’ASAT→ foie , le muscle le cœur , le rein le pancréas et le cerveau

L’ALAT→plus particulièrement hépatique


L’augmentation des deux enzymes est significative au cours des hépatites virales,
Devant toute ↑ des transaminases, les paramètres suivants doivent être appréciés :
• L’amplitude de l’hypertransaminasémie;
• La durée des anomalies biologiques, l’↑ des transaminases durant plus de 3 à 6
mois signent le passage à la chronicité;
• La symptomatologie clinique;
• Les anomalies biologiques associées;
• Sérologie virales : HBS et HCV
L’↑ chronique des transaminases est secondaire dans plus de 70% des cas à l’hépatite virale
(B ou C) à la consommation excessive d’alcool et à l’obésité.
2) Lactate déshydrogénase (LDH) :
Activité totale non demandée en hépatologie , 5 isoenz séparés par électrophorèse dont
LDH5 est principalement retrouvée dans le foie.
3) Ornithine carbamyl transférase (OCT):
Enz spécifique du foie (cycle de l’urée) mais contrainte de dosage.

4.3 Exploration de l’activité métabolique :

1) Albumine :
Sa synthèse est exclusivement hépatique et sa 1/2Vie est longue =20 jours.
La préalbumine est une autre protéine à synthèse strictement hépatique dont la
1/2Vie est courte =50heures ce qui en fait marqueur très sensible et précoce des
atteintes hépatocellulaires.
2) Fibrinogène :

3) Détermination du TP (taux de prothrombine) :


C’est le temps requis pour l’apparition d’un caillot de fibrine;c’est un test de
coagulation sensible aux facteurs de coagulation dont la synthèse est hépatique
dépendante de la vit K et la demi vie est de quelques heures.
4) L’ammoniaque :
Lorsqu’il y a un défaut dans la synthèse de l’urée l’ammoniaque s’accumule dans le
sang . Le phénomène se rencontre dans les maladies hépatiques graves ou lors des
troubles innés du métabolisme ; l’ammoniaque est très toxique pour le SNC
responsable du coma hépatique.

5) La glycémie:
Puisque le métabolisme énergétique est principalement régulé au niveau hépatique.
6) Cholestérol- Triglycérides:
↓ Insuffisance hépatocellulaire
↑ Ictères par obstruction

4.4 Exploration de l’épuration plasmatique et de détoxication :


Il s’agit de calculer la clearance relative d’une substance : c’est la fraction du volume
plasmatique épurée par unité de temps.
Epreuve au BSP: Bromosulfonephtaléine

4.5 Exploration de la réaction inflammatoire :


Le foie est le siège de synthèse des protéines de RI, par conséquent l’inflammation
induit des variations de synthèse.
Electrophorèse des protéines sériques : Cirrhose : ↓ Albumine , bloc ßδ
Dosage des PRI : Orosomucoide, haptoglobine, CRP…
Dosage des immunoglobulines :
une forte hyper gammaglobulinémie prédominante en IgG→hépatite auto-
immune .
une hyper gammaglobulinémie prédominante en IgA→cirrhose alcoolique

5) Etude des syndromes biologiques hépatiques :

Il existe 4 grands syndromes biologiques hépatiques :


-le syndrome de cytolyse .
-le syndrome de cholestase .
-le syndrome d’insuffisance hépatocellulaire .
- la Cirrhose
Ces différents syndromes peuvent être diversement associés au cours d’une maladie
hépatique. Une cytolyse ou une cholestase peuvent se compliquer d’une insuffisance
hépatocellulaire .

5.1 Le syndrome de cytolyse :


-C’est une atteinte de la membrane hépatocytaire:
*soit par nécrose cellulaire
*soit augmentation de la perméabilité membranaire.
-Son tableau biologique comporte:
a- élévation des transaminases :
Elle est généralement prédominante en ALAT sauf deux
exceptions(ASAT/ALAT>1): cirrhose et l’hépatite alcoolique.
b- élevation des variables sériques de charge en fer :
fer sérique, saturation de la transferrine, férritinémie↑↑↑↑↑
c-élevation de la LDH :LDH5
d-élevation de δGT: ↑généralement en cas de cholestase cependant son activité↑
fréquemment dans toute affection hépatique .
NB: La cytolyse peut être associée à une cholestase soit du fait d’un agent étiologique
commun ou du retentissement de la cytolyse sur la fonction biliaire.
-Ses principales étiologies sont :
Hépatites virales, alcooliques, médicamenteuses (paracétamol …) ou toxiques
(amanite phalloïde …), mononucléose,
~50% des hépatites cytolytiques sont d’origine médicamenteuse.

Les hépatites :
C’est une inflammation aigue ou chronique du tissu hépatique.
L’agent inflammatoire peut être : un microorganisme=virus, une substance toxique,
un médicament, des radiations ionisantes ou des auto-anticorps.

A. Hépatites virales :
Le virus affecte le foie de façon élective ;
Elle entraine une nécrose cellulaire ;
Hépatite aigue ou chronique(6mois) (hépatite B et hépatite C) .
Les aminotransférases : marqueurs sensibles de la nécrose cellulaire .↑10à100N
(hépatite aigue)et 2à5N (hépatite chronique).
PAL et δGT modérément↑(2à5fois )
L’↑ des aminotransférases précède de plusieurs jours l’apparition de l’ictère, BRBt ↑ le
plus souvent de type mixte
L’hépatite aigue évolue généralement vers la guérison, des taux ↑ de transaminases
persistant plus de 3 mois font craindre le passage à la chronicité,

B. Hépatites toxiques :
C’est une agression du parenchyme hépatique par un agent toxique pouvant être :
Le paracétamol, les salicylés à fortes doses, l’isoniazide, la
rifampicine ,l’éthanol ; le tétrachlorure de carbone ; le phosphore ….
Elles peuvent entrainer : une nécrose cellulaire et entraver la sécrétion biliaire
conduisant à des signes de cholestase.
Evoluent en cirrhose.

C. Hépatites auto-immunes :
Communément appelés hépatites chroniques actives
L’’agent inflammatoire =auto-anticorps .
Les anticorps antimicrosomes hépatiques et rénaux sont caractéristiques d’une forme
d’hépatite auto-immuns .
Les activités des aminotransférases sont classiquement élevés
Trt immunosuppresseur
Sinon l’évolution naturelle d’une hépatite auto-immuns est généralement la cirrhose.

5.2 Le syndrome de cholestase :


=Ensemble de perturbations engendrées par une diminution ou une interruption de
la sécrétion biliaire
=Par défaut d’excrétion biliaire
*soit par obstacle sur les voies biliaires macroscopique (cholestase obstructive).
*soit par atteinte des cellules épithéliales des voies biliaires interlobulaires ou le pole
biliaire des hépatocytes (cholestase non obstructive) .

Par conséquence : ↑des substances normalement excrétées dans la cellule


hépatique→ ↑ dans le sang et ↓dans la bile.

Son tableau biologique comporte :


a-↑ de la bilirubine conjuguée sérique :
b-phosphatases alcalines : une ↑ est observé dans plus de 95%de cholestase extrahép
et 50% de cholestase intrahép
c-δGT ↑↑
le dosage conjoint des PAL et de la δGT est utilisé pour rechercher une cholestase
une↑conjointe est spécifique de la cholestase.
d-allongement du temps de quick et chute du TP corrigé par l’injection de vitamine
K,avec facteur V normal
La cholestase provoque une carence en vit K nécessaire à la synthèse des facteurs de
coagulation par défaut d’absorption intestinale.
e-autres signes :
*hypercholestérolémie n’est pas spécifique ; s’observe en cas de cholestase
chronique.
*élévation des acides biliaires sériques :car il s’agit de composés à élimination
biliaire.
*stéatorrhée:↑de la teneur en lipides des selles ; traduit le défaut d’absorption des
graisses secondaires au déficit de sécrétion d’acides biliaires.

Sur le plan clinique :


-Prurit (dépôt des acides biliaires )
-Urines très foncés
-Selles blanches mastic
-Reflets cutanés verdâtres .
Etiologies:
a-cholestase extrahépatiques :
*obstruction de la voie biliaire principale :
-lithiase biliaire
-cancers :pancréas, voie biliaire principale ,ampoule de vater , vésicule biliaire
-autres :pancréatite , sténose de la voie biliaire principale .
La lithiase biliaire :
Maladie liée à la présence des calculs dans les voies biliaires (vésicule, canaux
intrahépatiques ,la voie biliaire principale )
Production par le foie d’une bile sursaturée en cholestérol → condition nécessaire à la
formation des calculs
La capacité des micelles de dissoudre le cholestérol↓↓
Ce calcul peut migrer et →une obstruction des voies biliaires → une cholestase ;
b-cholestase intrahépatique :
*obstruction des voies biliaires intrahépatiques :
-cancer hépatique le plus souvent
autres :cirrhose biliaire primitive
*arrêt ou diminution de l’excrétion de la bile par dysfonctionnement des hépatocytes
-hépatite aigue
-hépatite chronique
-cirrhose .
La cirrhose biliaire primitive
=Maladie auto-immune, caractérisée par une destruction progressive des canaux
biliaires interlobulaires,
→inflammation des canaux biliaires→empêche l’excrétion biliaire →cholestase
Fréquente chez la femme (9/10)
Dgc= Ac antimitochondriaux M2

5.3 Le syndrome d’insuffisance hépatocellulaire : (IHC)

=diminution des fonctions de synthèse et de sécrétions hépatocytaires

Son tableau biologique comporte :

a-l’hypoalbuminémie dont la synthèse est exclusivement hépatique ; protéine la plus


abondante mais sa longue demi-vie(21JRS)→n’en fait pas un marqueur précoce .

b-chute du TP non corrigeable par la vitamine K demi-vie courte des facteurs de la


coagulation qlq heures à 4jours→la ↓de leur concentration est un marqueur
précoce de l’insuffisance hépatocellulaire
facteur V diminué
l’injection de la vitamine K n’a aucun effet .
c-autres signes :
*l’hypocholéstérolémie
*diminution de l’urée et accmulation de l’ammoniaque →le coma hépatique
l’encéphalopathie hépatique .
*hypoglycémie (I H majeure)par atteinte de la fonction glycogénique .
Etiologies:
*Cirrhose décompensée
*Hépatites cytolytiques aiguës : virales, médicamenteuses (paracétamol …), toxiques.

5.4 La cirrhose :
La cirrhose est une pathologie chronique évolutive et irréversible, caractérisée par un foie de
consistance dure avec une désorganisation complète de son architecture.
Le diagnostic de certitude est anatomopathologique : présence d’une fibrose diffuse avec de
nombreux foyers de nécrose et des nodules de régénération.
Les manifestations cliniques de la cirrhose hépatique dérivent à la fois des
changements morphologiques du foie et de la destruction du parenchyme hépatique
plutôt que l'étiologie de la cirrhose.
-Signes d’IHC
-Signes d’hypertension portale: Ascite, hémorragie digestive et varices
oesophagiennes.

Étiologies :
-Alcoolisme chronique+++
-Hépatites évolutives à virus C et B
-Hépatite toxique;
-Cirrhose biliaire primitive .
-Cirrhose des maladies métaboliques : hémochromatose ; maladie de Wilson; déficit en α1-
antitrypsine ….

Exploration de la fibrose :
L’examen de référence est la PBH ( ponction biopsie hépatique) mais il est invasif et
douloureux.
L’exploration est possible par des tests non invasifs se basant sur certains paramètres
sanguins (scores biologiques) ils trouvent leur intérêt lorsque la PBH est risquée ou contre
indiquée.

FIBROTEST-ACTITEST dans la fibrose :


Fibrotest : score calculé à partir de 5 paramètres biologiques associés à l’âge et au
sexe.
α2 macroglobuline, δGT , BRB totale, Apolipoprotéine A1 et
Haptoglobine.
→Permet de déterminer la probabilité de développer une fibrose hépatique
Actitest: Il inclut en plus l’ALAT
→Associé au Fibrotest, permet d’apprécier l’activité nécrotique et inflammatoire dans
les hépatites chroniques,
A partir de ces résultats un algorithme de calcul permet d’établir un indice variant
entre 0,00 et 1,00 corrélé au degré de fibrose.
 Lorsqu’il est proche de zéro la probabilité de fibrose est faible
 Un indice supérieur à 0,6 est en faveur d’une fibrose hépatique : la probabilité
d’atteinte est de 90%.

En plus des marqueurs indirects de la fibrose, il existe des marqueurs directs


représentés par des molécules de collagène rentrant dans la constitution de la fibrose,
Ces molécules sont libérées dans la circulation générale et peuvent être dosés par des
méthodes spécifiques.
L’acide hyaluronique- Les collagènes de type I, III et IV.

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