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PRÉCONTRAINTE

Précontrainte –
Table des matières

1. Informations pour l’étude du projet


2. Précontrainte avec adhérence
3. Têtes d’ancrage
4. Dispositions constructives
5. Précontrainte sans adhérence
6. Mise en œuvre
7. Barres de précontrainte
8. Haubans

FREYSSINET SA | TABLE DES MATIÈRES


Précontrainte

Cette documentation a pour but de présenter la précontrainte Freyssinet,


le système de l’inventeur de la précontrainte.

Elle se base sur notre homologation suisse « Attestation de la conformité


et de l’aptitude à l’emploi selon la norme SIA 262 Nr. 006/E1» obtenue
grâce à l’expérience acquise au cours des nombreuses années d’applica-
tion des produits et procédés Freyssinet, ainsi que sur les normes SIA 262
et 262/1 (2013), et la directive 12010 (édition 2007 V2.00) de l’Office fédéral
des routes.

1. Informations pour l’étude du projet

Le présent chapitre a pour but de donner des informations pratiques et simples


concernant le choix de la catégorie de câble appropriée, le type des ancrages et
les dispositions à prendre lors de la mise en œuvre d’une force de précontrainte ;
elles sont destinées à faciliter le travail des bureaux d’études, à aider à la rédac-
tion des instructions à donner au chantier, et à faciliter la compréhension de ces
instructions par les exécutants et les surveillants.

1.1. Définitions et terminologie

GÉNÉRALITÉS

Les câbles de précontrainte doivent être conçus de manière à pouvoir remplir


leur fonction pendant toute la durée d’utilisation de l’ouvrage.
Les critères ci-après, président au choix de la catégorie de câble en fonction du
degré de protection à atteindre :
Type d’utilisation (pont route, pont rail ou pont pour trafic combiné)
Nature et intensité des agressions, par ex. sels de déverglaçage,
courants vagabonds, fatigue
Proximité resp. exposition des câbles de précontrainte aux actions agressives
Disposition de protection de l’ouvrage et des armatures. Par exemple
présence d’une étanchéité sur le tablier ou absence de protection
(par ex. parois porteuses des ponts en auge)
Exigence d’un moyen de surveillance de l’étanchéité de l’enveloppe
des câbles par mesures de résistances électriques

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Précontrainte

CATÉGORIES DE CÂBLES

En fonction du degré de protection la norme SIA 262 à l’article 3.4.2.2 définit les
3 catégories suivantes :
Catégorie a :
Câbles de précontrainte avec gaine métallique

Catégorie b :
Câbles de précontrainte avec gaine en matière synthétique

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Précontrainte

Catégorie c :
Câbles de précontrainte isolés électriquement, c’est-à-dire avec gaine iden-
tique à celle de la catégorie b et en plus des dispositions pour les ancrages
et les coupleurs garantissant une isolation électrique durable entre l’acier de
précontrainte et l’armature passive. A la différence des catégories a et b, l’isola-
tion électrique permet de protéger l’acier de précontrainte contre l’action des
courants vagabonds et de surveiller l’étanchéité de l’enveloppe de protection.

1.2. Choix de la catégorie de câble

Les Fig. 3.1. et Fig. I.1 de la directive 12010 de l’OFROU « Dispositions pour ga-
rantir la durabilité des câbles de précontrainte dans les ouvrages d’art », édition
2007 V2.00, donne les indications nécessaires au choix de la catégorie du câble.
Ce dernier est effectué en tenant compte de deux critères :
Le niveau des actions : courants vagabonds, salage intensif,
cycles d’humidité, zones d’aspersion, brouillards salins.
La protection constructive : étanchéité, enrobage etc.

La combinaison de ces deux données à apprécier chacune comme élevée,


moyenne ou réduite, permet de déterminer le type de protection appropriée du
câble. Etant entendu qu’un ouvrage soumis à des agressions élevées et offrant
une protection constructive réduite exigera des câbles à protection élevée, c’est-
à-dire de la catégorie c et vice versa.

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Précontrainte

GAINES

Par catégorie définie ci avant, les gaines suivantes peuvent être mises en œuvre :
Catégorie a : gaines en acier
Catégorie b : gaines en matières synthétiques
Catégorie c : gaines en matières synthétiques

Les caractéristiques des gaines adaptées aux différentes unités de câbles sont
données aux chapitres 4.1 et 4.2.

1.3. Calcul de la force de précontrainte

La détermination de la force de précontrainte exercée en permanence par un


câble doit tenir compte de deux phases successives :

Phase de la mise en tension :


Le calcul de la contrainte de traction de l’acier du câble sur toute sa longueur
permet de déterminer la valeur à obtenir pour les allongements à la mise en
tension ; complété par la prise en compte des rentrées de clavettes aux an-
crages, il fournit la valeur initiale de la force de précontrainte le long du câble.

Variation dans le temps de la tension dans le câble :


Le calcul de la valeur finale de cette tension doit tenir compte des raccourcisse-
ments différés du béton dus au retrait et au fluage ainsi que de la relaxation de
l’acier. Cette valeur est à introduire dans les calculs de l’ouvrage.

CALCUL DES CONTRAINTES À LA MISE EN TENSION

Si on appelle 𝜎0 la tension à l’ancrage et 𝜎𝑥 la tension à l’abscisse 𝑥, ces deux


grandeurs sont reliées par la loi de Cooley :

𝜎𝑥 = 𝜎0𝑒 − (𝜇𝜑 + 𝜅𝑥)

𝜇 coefficient de frottement du câble sur sa gaine,


𝜑 somme des déviations angulaires du câble, en radians, entre l’ancrage le plus
proche où agit le vérin et la section considérée. Ces déviations sont composées
géométriquement s’il y a lieu,
𝑘 coefficient tenant compte des irrégularités du tracé réel des gaines par rapport
au tracé théorique (déviations parasites).
Cette formule peut s’écrire : 𝜎𝑥 = 𝜎0𝑒 − 𝜇(𝜑𝑥+ ∆𝜑𝑥)

∆𝜑 = 𝜇𝑘 = déviation parasite par unité de longueur

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Précontrainte

La valeur du coefficient de frottement varie en fonction du type d’acier utilisé


(torons, fils, barres), et de la nature des gaines et de l’état de surface de chacun
des matériaux. Elle dépend en outre de la qualité du tracé des gaines, et, lorsque
les tronçons sont mal alignés les uns sur les autres, on peut avoir des frottements
concentrés sur des points durs du tracé des gaines, qui augmentent sensible-
ment le coefficient de frottement.

L’effort appliqué au vérin et la pression correspondante sont déterminés en


tenant compte des pertes dans les équipements de mise en tension et dans
les têtes d’ancrage (env. 4 %). Pour le coefficient de frottement et les déviations
parasites on peut admettre comme valeurs moyennes :

Gaines métalliques : 𝜇 = 0.18 et ∆𝜑 = 0.005/m


Gaines en matière synthétique : 𝜇 = 0.12 et ∆𝜑 = 0.005/m

Toutefois, pour des ouvrages sensibles à d’éventuelles variations des forces de


précontrainte, il est recommandé de vérifier l’influence qu’exercerait une varia-
tion de ces valeurs comme suit :
Gaines métalliques :
𝜇min/max = 0.16 − 0.22 et ∆𝜑min/max = 0.004 − 0.008

Gaines en matières synthétiques :


𝜇min/max = 0.10 − 0.14 et ∆𝜑min/max = 0.004 − 0.010

CALCUL DE L’ALLONGEMENT DU CÂBLE

L’effet du raccourcissement élastique du béton à la mise en tension, est prati-


quement négligeable et n’est pas pris en considération dans les calculs suivants.

L’allongement du câble pendant la mise en tension est :

, où

∆𝑙 = allongement total (somme des allongements aux deux extrémités),


𝜎𝑥 = la tension au point d’abscisse 𝑥 du câble,
𝐸𝑝 = le module d’élasticité du câble.

Quand la mise en tension se fait par les deux extrémités sur un câble symétrique
par rapport à la section médiane de l’élément, la tension minimale se situe au
milieu du câble (Fig. 1) ; quand la mise en tension se fait par une seule extrémité
(Fig. 2), la tension minimale se situe à l’ancrage passif.

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Précontrainte

On peut souvent admettre que la tension, à la mise en précontrainte, varie


de façon linéaire le long du câble. Dans les cas des Fig. 1 et 2, on calculera donc
l’allongement à partir de la tension moyenne 𝜎m, qui est la moyenne entre la
tension maximale à l’ancrage et la tension minimale 𝜎mini, cette dernière étant
calculée par la formule de Cooley.

L’allongement est alors :

𝑙 étant la longueur du câble entre points de fixation sur les vérins, respectivement
entre point de fixation sur le vérin et ancrage passif

Fig. 1

Fig. 2

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Précontrainte

PERTES D’ALLONGEMENT AU BLOCAGE DE L’ANCRAGE

Fonctionnement d’un ancrage à clavettes


La mise en charge d’un ancrage s’effectue lors de la vidange du circuit de tension
du vérin ; les clavettes, déjà enfoncées dans leur logement par l’action du vérin,
finissent d’y être entraînées par la tension des torons, et bloquent alors ceux-ci.

De l’enfoncement, il résulte une légère perte d’allongement et un abaissement


corrélatif de la tension à l’extrémité du câble, qui est, le plus souvent, favorable
à la tenue de l’ouvrage :
efforts locaux plus modérés,
moindre risque de fissuration près des ancrages,
réduction de la surtension de l’acier momentanément exercée pour
vaincre les frottements, mais inutile ensuite à l’extrémité des câbles.
Les pertes d’allongement au blocage sont de l’ordre de 4 à 6 mm.

Calcul de la tension après blocage


En raison de la perte d’allongement qui se produit au blocage du câble sur l’an-
crage, on a une perte de tension derrière l’ancrage où la tension passe de 𝜎0 à la
mise en tension à 𝜎1 après le blocage.

La tension n’est pas modifiée au-delà d’un point 𝑙𝑟 d’ordonnée 𝜎2 (voir Fig. 3).

Fig. 3

On a la relation : 𝜎1 = 𝜎2 𝑒 − 𝜇(𝜑+ ∆𝜑𝑙𝑟)

On admet en général, la géométrie du profil du câble restant la même, que


𝜎0 − 𝜎2 = 𝜎2 − 𝜎1 et que les surfaces 𝜎0 • 𝜎2 • 𝑙𝑟 = 𝜎0 • 𝜎1 • 𝑙𝑟 sont symétriques l’une
de l’autre ; en pratique, plus simplement, on supposera que 𝜎0 • 𝜎1 • 𝑙𝑟 est un
triangle isocèle.

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Précontrainte

𝐸𝑝 étant le module du câble,


∆𝑙𝑟 la perte d’allongement au blocage de l’ancrage (rentrée de clavettes),
∆𝜎𝑟 = 𝜎0 − 𝜎1 la perte de tension au blocage,

∆𝑙𝑟 est égal au raccourcissement du câble de longueur 𝑙𝑟 dont la contrainte à


l’extrémité diminue de ∆𝜎𝑟 : donc la contrainte moyenne diminue de 1/2 ∆𝜎𝑟.

On peut calculer 𝑙𝑟 en supposant que la variation de tension le long du câble est


linéaire.

D’où 𝑆 = 1/2 ∆𝜎𝑟 • 𝑙𝑟 = 𝐸𝑝 • ∆𝑙𝑟 où 𝑆 n’est autre que la surface du triangle isocèle
𝜎0 • 𝜎1 • 𝑙𝑟.

Par exemple, dans le cas d’une rentrée nette des clavettes de 4 mm, on obtient :
∆𝜎𝑟 • 𝑙𝑟 = 2 • 195 [kN/mm2] • 4 [mm]

A toute valeur de ∆𝜎𝑟 correspond une valeur de 𝑙𝑟 ; il suffit donc de déterminer


la paire de valeurs dont le produit est égal à celui du deuxième membre de
l’équation. Si la courbe des tensions est plate (faibles pertes par frottement) ∆𝜎𝑟
est petit et 𝑙𝑟 grand. Dans le cas contraire (pente forte = pertes par frottement
importantes) ∆𝜎𝑟 est grand et 𝑙𝑟 petit.

ABAQUES

Les abaques N° 1 et 1bis permettent le calcul de 𝜇𝜑 et de ∆𝜑 • 𝑥 en fonction des


coefficients 𝜇 et ∆𝜑 (resp. 𝑘) choisis, et des grandeurs 𝜑 et 𝑥 mesurées sur les
plans. L’abaque N° 1bis est un agrandissement de l’abaque N° 1 près de l’origine.
Ils s’utilisent à partir des valeurs de 𝜑 exprimées en degrés et de 𝑥 en m.

Connaissant (𝜇𝜑 + ∆𝜑 • 𝑥), l’abaque N°  2 permet de lire directement 𝜎𝑥 en


traçant la droite joignant le point correspondant à 𝜎0 au point correspondant à
(𝜇𝜑 + ∆𝜑 • 𝑥) sur l’échelle (𝜇𝜑 + 𝑘 • 𝑥).

L’échelle 𝜎m donne alors la valeur moyenne entre 𝜎0 et 𝜎𝑥.

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Précontrainte

Calcul de 𝜇𝜑 et 𝑘 • 𝑥 - Abaque N° 1

Note : 𝑘 = ∆𝜑 • 𝜇

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Précontrainte

Calcul de 𝜇𝜑 et 𝑘 • 𝑥 - Abaque N° 1bis

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Note : 𝑘 = ∆𝜑 • 𝜇

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Précontrainte

Calcul de 𝜇𝜑 et 𝑘 • 𝑥 - Abaque N° 2

Note : 𝑘 = ∆𝜑 • 𝜇

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Précontrainte

EXEMPLES D’APPLICATIONS

Poutre
Soit une poutre à deux travées de 40 mètres de longueur totale et de 2 mètres
de hauteur.

Fig. 4

𝜑1 = 6° 𝜑2 = 8°

Le câble a le tracé ci-dessus. Il est formé de torons T15S tendus à 205 kN chacun
soit à 1370 N/mm2 (≈ 0,74 fpk). Le câble est tendu aux deux extrémités.

Dans la section sur appui intermédiaire, les valeurs à prendre en compte sont les
suivantes :

Déviation angulaire : φ = 𝜑1 + 2 𝜑2 = 22°,


Longueur : 𝑥 = 20 m avec 𝜇 = 0,18 et 𝑘 = 0,0009, (∆𝜑 • 𝜇 = 0,005 • 0,18 = 𝑘)

nous lisons sur l’abaque N° 1bis :


𝜇 • 𝜑 = 0,069 𝑘 • 𝑥 = 0,018 soit 𝜇 • 𝜑 + 𝑘 • 𝑥 = 0,087.

Sur l’abaque N° 2, on trace la droite joignant le point d’abscisse

1370 sur l’axe 𝜎0 et le point d’ordonnée 0,087 sur l’axe (𝜇 • 𝜑 + 𝑘 • 𝑥) et on lit sur
l’axe 𝜎𝑥 la tension au point cherché, soit 1258 N/mm2 et la tension moyenne, soit
1314 N/mm2 sur l’axe 𝜎m.

L’allongement du câble sur une longueur de 40 m sera alors :

∆𝑙 = 1314 • 40 = 0.270 m = 270 mm


195000

La rentrée du câble aux ancrages est de ∆𝑙𝑟 = 4 mm. On trouve que la perte de
tension correspondante intéresse une longueur de 𝑙𝑟 = 11,80 m et qu’elle est
égale à 132 N/mm2.

On vérifie que l’on a bien :

195000 • 4 • 10−3 ≈ 1 • 132 • 11.80


2

soit 780 ≈ 779

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Précontrainte

Le diagramme de tension après blocage aux ancrages est alors celui de la Fig. 5

Fig. 5

Réservoir circulaire
Soit un câble en demi-cercle dans un réservoir de 40 mètres de diamètre (Fig. 6).
Longueur du câble : 65,5 m. Déviation du câble entre l’extrémité et le milieu : 85°.

Fig. 6

Les câbles sont composés de torons T15S, tendus aux deux extrémités à
1 330 N/mm2, et une perte d’allongement de 6 mm se produit aux ancrages
(rentrée des clavettes).

Nous lisons sur l’abaque N° 1, avec 𝜇 = 0,18, 𝜑 = 85°, 𝑘 = 0,0009 et 𝑥 = 32,75 m


𝜇𝜑 = 0,267, 𝑘𝑥 = 0,029 et 𝜇𝜑 + 𝑘𝑥 = 0,296.

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Précontrainte

Nous traçons ensuite la droite correspondante sur l’abaque N° 2, et nous lisons :


𝜎𝑥 = 986 N/mm2 𝜎m = 1158 N/mm2

d’où l’allongement :
1158 •
∆𝑙 = 65.5 = 0.389 m = 389 mm
195000
Le calcul donne 10,56 m comme longueur d’influence de la rentrée à l’ancrage,
et 1109 N/mm2 (1108,5) comme contrainte à l’ancrage à la fin de l’opération de
mise en tension.

On vérifie que l’on a bien : 𝐸𝑝 ∆𝑙𝑟 ≈ 1 ∆𝜎𝑟 • 𝑙𝑟


2

1•
195000 • 0.006 ≈ 221.5 • 10.56
2

soit 1170 ≈ 1169.5

Le diagramme de tension après blocage aux ancrages est alors celui de la Fig. 7

Fig. 7

CALCUL DE LA FORCE DE PRÉCONTRAINTE FINALE

La tension dans le câble se réduit progressivement par les effets du retrait et du


fluage du béton, ainsi que par la relaxation de l’acier, jusqu’à une valeur finale à
prendre en compte dans le calcul de l’ouvrage.

Effet du retrait
Le raccourcissement dû au retrait du béton (c’est-à-dire la déformation relative
que l’on aurait eue dans l’élément considéré, en l’absence de toute contrainte)
peut être calculé par la formule suivante tirée de la norme SIA 262, art. 3.1.2.7.7 :

𝜀𝑐𝑑(𝑡) = 𝛽(𝑡 − 𝑡𝑠)𝜀𝑐𝑑,∞

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Précontrainte

La perte de tension due au retrait sera donc au temps t :

∆𝜎𝑝,𝑐𝑑 = 𝐸𝑝 • 𝜀𝑐𝑑(𝑡), 𝐸𝑝 étant le module d’élasticité de l’acier de précontrainte


(195 kN/mm2 pour les torons).

Effet du fluage
La déformation due au fluage correspond à un raccourcissement différé du
béton sous l’effet des contraintes de compression.
Elle peut être déterminée par la formule suivante de la norme SIA 262, art.
3.1.2.6.1 :
𝜎𝑐
𝜀𝑐𝑐(𝑡) = 𝜑(𝑡, 𝑡0)𝜀𝑐, 𝑒𝑙 avec 𝜀𝑐, 𝑒𝑙 = ,
𝐸c
𝜎𝑐 étant la contrainte dans le béton au niveau des câbles sous l’effet des
charges permanentes. La perte de tension due au fluage sera donc, au temps t,
∆𝜎𝑝, 𝑐𝑐 = 𝐸𝑝 • 𝜀𝑐𝑐(𝑡)

Effet de la relaxation
Une armature tendue en permanence et maintenue, après mise en tension, à
une longueur constante, subit une perte de contrainte de traction dont la va-
leur finale peut être déterminée au moyen des courbes de la norme SIA 262,
art. 3.3.2.7. Tous les câbles Freyssinet livrés en Suisse sont constitués de torons
à relaxation réduite, les valeurs réelles de relaxation étant inférieures à celles
indiquées pour la classe 2 (cf. § 1.2.3). Toutefois, dans le cas de vérification d’un
ouvrage ancien, il y a lieu, suivant la date de construction, d’examiner l’influence
éventuelle d’une relaxation plus importante (classe 1).

Il faut en outre, pour les ouvrages soumis à des températures élevées d’une
manière constante, tenir compte de pertes par relaxation sensiblement plus im-
portantes que celles résultant des courbes précitées qui correspondent à une
température moyenne de 20 °C. Par exemple pour une température habituelle
moyenne de 50 °C, les pertes sont approximativement doubles de celles obser-
vées à une température de 20 °C.

1.4. Dispositions constructives aux ancrages

La zone d’ancrage des câbles de précontrainte doit être spécialement conçue


pour que les forces de précontrainte soient transmises à l’ouvrage en toute sécu-
rité, et pour que les mises en tension puissent se faire facilement.
Les fiches sur les ancrages et les dispositions constructives contiennent les infor-
mations et recommandations valables pour chaque type et notamment :
son encombrement,
les distances minimales admissibles entre axes des ancrages
et entre ces axes et le parement le plus proche,
les dégagements à prévoir derrière l’ancrage pour la mise
en place du vérin de mise en tension,
les frettes spirales de ferraillage primaire.

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Précontrainte

RÉSISTANCE DU BÉTON

L’ingénieur-conseil doit toujours indiquer la résistance minimale du béton requise


pour procéder aux mises en tension compte tenu, en particulier, des conditions
d’enrobage, du groupement des ancrages, de la dimension des plaques d’ap-
pui, et prescrire l’ordre dans lequel les câbles doivent être tendus. Le choix de
cet ordre est important et peut influencer la résistance à demander pour chaque
phase d’application de la précontrainte.
Ces données ne concernent que les actions locales. Il appartient, dans tous les
cas, à l’ingénieur-conseil de préciser les exigences en tenant compte, en plus, de
l’équilibre général.

La valeur de la résistance réelle est la moyenne d’au moins trois résultats d’essais
à la compression sur cubes.

Lors de la mise en tension à 100 % (max. 0,75 fpk), le béton sous les plaques d’an-
crage doit avoir une résistance de 1.0 fck. Dans le cas de mises en précontrainte à
des tensions partielles, les résistances minimales du béton peuvent être réduites :
le cas échéant, prière de nous consulter.

De même, si le planning du chantier l’exige, la résistance minimale du béton au


moment de la mise en tension peut être réduite, à condition d’employer des
plaques spéciales (le plus souvent rectangulaires) de surface S’, plus grande que
la surface S des plaques standard. Le cas échéant, prière de nous consulter.

ENROBAGE LATÉRAL ET ENTRAXES DES ANCRAGES

Pour éviter des concentrations de contraintes trop fortes dans le béton, les an-
crages doivent être placés à une distance minimale du bord le plus proche, et
également à des distances minimales entre eux.

Les valeurs minimales sont données dans les fiches techniques.

PRINCIPE DE CALCUL DU FERRAILLAGE

Généralement, on considère qu’une distribution de contraintes conforme à la loi


de Navier n’est établie qu’à une distance des ancrages de l’ordre de la hauteur
de l’élément en question.

La zone qui s’étale entre les ancrages d’une part et la section à distribution de
contraintes conforme à Navier d’autre part est couramment appelée zone d’an-
crage ou zone de diffusion de la précontrainte.

Vu les sollicitations élevées qui y règnent, surtout au cours des mises en tension
des câbles, il convient de soigner tout particulièrement cette partie de l’ouvrage
aussi bien en conception qu’en exécution, notamment en ce qui concerne la dis-
position des ancrages, leurs enrobages et écartements, le ferraillage et la mise
en œuvre du béton autour des ancrages.

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Précontrainte

Pour l’analyse de la zone de diffusion, on distingue de façon classique la zone


de première régularisation des contraintes, et la zone d’équilibrage général. On
distingue également deux types de ferraillage derrière les ancrages :
le frettage primaire, destiné à reprendre les efforts d’éclatement
qui se développent immédiatement derrière les ancrages,
dans la zone de première régularisation,
le ferraillage d’équilibre général, qui assure la transmission
des efforts de précontrainte depuis les ancrages jusqu’à la zone
où les contraintes se répartissent suivant la loi de Navier.

FRETTAGE PRIMAIRE

Un frettage primaire type est donné dans les fiches techniques pour chaque an-
crage. Il est prévu sous la forme de frettes spirales. Elles sont justifiées par des
essais qui sont faits sur des blocs isolés contenant un ancrage centré (sur lequel
on exerce une force de compression) et une armature correspondante à la zone
de première régularisation.

Les frettes dessinées sur les fiches techniques correspondent donc à des an-
crages isolés.

Elles ne dispensent pas de disposer des aciers de liaison entre ancrages et


peuvent créer des difficultés de ferraillage et bétonnage si elles sont trop serrées
(voir Fig. 8). Il est donc important de respecter les entraxes minimaux prescrits
entre ancrages.

Fig. 8

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Précontrainte

ARMATURES D’ÉQUILIBRE GÉNÉRAL

Les armatures nécessaires à l’équilibre général dépendent de la forme et des


dimensions de l’élément d’about, de la répartition des ancrages, de l’inclinaison
des câbles par rapport à la surface du béton, etc. L’étude des armatures néces-
saires se fait par des calculs d’équilibre interne dont nous donnons des exemples
ci-après. Des méthodes plus détaillées de détermination des armatures sont
données dans la littérature.

CALCUL DES EFFORTS DANS LA ZONE


DE RÉGULARISATION GÉNÉRALE

On admet que la zone de régularisation des contraintes est égale à la hauteur de


la poutre, ce qui signifie qu’à une distance des ancrages égale à la hauteur de la
poutre, les contraintes suivent la loi de Navier.

Soit une section telle que B C dans cette zone de régularisation (Fig. 9). L’équi-
libre du solide A B C D permet d’écrire les efforts sur la section B C :

Effort normal 𝑁 = 𝑂
Effort tranchant 𝑉 = 𝐹 − 𝑋
Moment fléchissant 𝑀 = 𝐹(𝑦 − 𝑑) − 𝑋𝑒

Fig. 9

∑BC ≈ 𝜏𝑥 = 𝑉
∑CD ≈𝜎𝑥 = 𝑋

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Précontrainte

Ces efforts varient avec l’ordonnée y de la section choisie, et il faut donc trouver
la section la plus défavorable. On vérifiera, notamment, la section passant au
niveau du câble, car il est bien connu que ce peut être une section critique. Mais
ce n’est pas toujours le cas comme le montrent les exemples suivants :

Cas A (Fig. 10) :


Section B C
Effort tranchant 𝑋 = − 0,30 • 𝐹 d’où 𝑉 = 𝐹 − 0,30 • 𝐹 = 0,70 • 𝐹
Moment dans la section B C : 𝑀 = − 0,30 • 𝐹 • 0,30/2 = − 0,045 • 𝐹
Section E F
Effort tranchant dans la section E F (axe de symétrie de la pièce) : 𝑉 = 𝑂
Moment dans la section E F : 𝑀 = 𝐹 (0,70 − 0,50) = 0,20 • 𝐹
La section B C est la plus sollicitée à l’effort tranchant, et la section E F la plus
sollicitée en flexion.

Cas B (Fig. 11) :


Section B C
Effort tranchant : 𝑁 = − 0,80 • 𝐹 d’où 𝑉 = 𝐹 − 0,80 • 𝐹 = 0,20 • 𝐹
Moment 𝑀 = − 0,80 • 𝐹 • 0,40 = − 0,32 • 𝐹
Section E F
Effort tranchant : 𝑉 = 𝑂
Moment 𝑀 = 0,20 • 𝐹 − 0,50 • 𝐹 = − 0,30 • 𝐹
La section B C est alors la plus sollicitée en flexion et en effort tranchant.

Fig. 10 Fig. 11

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Précontrainte

Cas C des câbles inclinés sur l’axe de la poutre (Fig. 12) :


On admet encore que la longueur de la zone de régularisation des contraintes
est égale à la hauteur de la pièce. Toutefois, il faut maintenant tenir compte des
efforts de cisaillement qui existent à l’extrémité de la pièce.

Fig. 12

Nous avons sur la section B C :


Effort normal : 𝑁 = 𝐹𝑦 − 𝑦
Effort tranchant : 𝑉 = 𝐹𝑥 − 𝑋
Moment fléchissant : 𝑀 = 𝐹𝑥 (𝑦 − 𝑑) − 𝑋𝑒 − (𝐹𝑦 + 𝑌) • 𝑎
2
L’effort normal peut être une compression, ou une traction, suivant la position de
la section BC.
Les efforts maximaux peuvent être trouvés sur des plans inclinés.
Les plans passant par les axes des câbles sont à vérifier tout spécialement
puisqu’ils sont un point privilégié de fissuration.

∑CD • 𝜎𝑥 = 𝑋 ∑CD • 𝜏y = 𝑌 ∑BC • 𝜏x = 𝑉

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Précontrainte

ARMATURES NÉCESSAIRES DANS LA ZONE DE RÉGULARISATION

Les efforts définis ci-dessus, majorés selon les prescriptions des normes SIA 261
resp. 262, doivent être repris par des armatures passives.
Suivant le sens du moment, les aciers trouvés sont répartis sur une longueur
égale à a/4, s’ils doivent être placés près des ancrages, et sur une longueur égale
à a/2, dans le cas contraire.
Dans les deux cas étudiés précédemment, les ferraillages sont à disposer confor-
mément aux schémas ci-dessous : Fig. 13 pour le cas A, Fig. 14 pour le cas B.
Après avoir déterminé les armatures nécessaires à la flexion, on vérifie globale-
ment la résistance à l’effort tranchant par la règle des coutures :

si les aciers de flexion sont suffisants pour reprendre l’effort tranchant,


il n’y a pas d’acier à ajouter,
si les aciers de flexion sont insuffisants pour reprendre l’effort tranchant,
il y a lieu d’ajouter des aciers pour que la section totale puisse reprendre
globalement l’effort tranchant.

Fig. 13 Fig. 14

D’autres méthodes s’appliquent pour évaluer la diffusion des efforts dans la zone
de régularisation. L’observation des sinuosités des trajectoires des contraintes
principales permet de visualiser les zones soumises à la traction (trajectoires
convexes) et les zones soumises à la compression (trajectoires concaves).
Une méthode simple, permettant d’obtenir l’intensité et la position des
forces de traction transversales, consiste à modéliser la zone concernée par un
système de bielles et de tirants (analogie du treillis) remplissant les conditions
d’équilibre.
Quelle que soit la méthode utilisée, il ne faut jamais perdre de vue l’aspect
tridimensionnel de la diffusion qui s’opère derrière la zone d’introduction de
l’effort.

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Précontrainte

AUTRES TYPES DE FRETTAGE

Ancrages noyés dans le béton


Lorsqu’un ancrage passif est noyé dans le béton, il se développe, à la mise en
tension, des déformations sous l’ancrage par compression et des contraintes de
traction derrière l’ancrage.
Pour éviter la fissuration, il est nécessaire de prévoir des aciers parallèles aux
câbles pour coudre le béton (Fig. 15).
Pour éviter tout désordre, il faut que ces aciers puissent reprendre 20 à 30 % en-
viron de l’effort à l’ancrage.

Fig. 15

Ancrages en bordure de pièces


Il est nécessaire de fretter spécialement les ancrages au voisinage des bords du
béton par des aciers accrochant l’ancrage au corps de la pièce (Fig. 16).

Fig. 16

22 FREYSSINET SA | INFORMATIONS POUR L’ÉTUDE DU PROJET


Précontrainte

Ancrages dans des épaississements d’âmes


Un tel ancrage provoque les efforts suivants :
un effort de traction dans la partie de l’âme située derrière l’ancrage.
Il s’agit du même effort que pour l’ancrage noyé dans le béton,
des moments dans l’âme dus à l’excentricité du câble,
un cisaillement entre l’âme et l’épaississement.

Il faut, pour reprendre ces efforts, prévoir des aciers longitudinaux de renfort
dans l’âme, et des aciers de couture devant l’ancrage, pour éviter le fendage de
l’âme au droit de l’épaississement (Fig. 17).

Fig. 17

Enfin, dans la zone courbe du câble, il faut résister aux poussées au vide du
câble. Ces poussées sont reprises par des étriers qui débordent largement la
zone de courbure définie par l’épure en raison des imprécisions du chantier qui
peuvent modifier sensiblement la position de la zone de courbure.

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Précontrainte

ARMATURES DE SURFACE

Ces armatures ont pour objet d’éviter l’écaillement des bords du béton ou
l’amorce de fissures partant des angles entrants ou des encoches. Elles sont de
préférence situées à l’enrobage minimal derrière l’ancrage, c’est-à-dire à 3 - 5 cm.
Elles font le plus souvent partie du ferraillage général de l’élément en question.

SYNTHÈSE DES ARMATURES NÉCESSAIRES


AU VOISINAGE DES ANCRAGES
Les indications données ci-dessus permettent d’étudier les armatures néces-
saires dans la zone d’équilibre général à combiner avec les armatures de frettage
primaire.
Il faut tenir compte également des armatures de surface et pour effets spéciaux
(excentrement, trous, etc.) s’il y a lieu.
Toutes les armatures à prévoir dans les zones d’ancrage doivent figurer sur les
plans d’exécution de l’ouvrage.

DÉGAGEMENT DEVANT L’ANCRAGE

Pour chaque ancrage un dégagement doit être réservé en dehors du béton pour
permettre la bonne mise en place des mors, la mise en œuvre du vérin de ten-
sion, et permettre ensuite l’enrobage de protection des extrémités des câbles
après mise en tension et le montage du capot. Voir § 4.4 et 4.5.

1.5. Tracé des câbles

CHOIX DU TRACÉ

Le tracé des câbles doit répondre aux indications du calcul et aux exigences
d’une bonne exécution. Il faut éviter des variations brusques de courbures, ainsi
que des rayons de courbure trop faibles.
Le tracé doit être étudié dans l’espace. Il ne suffit pas de considérer le profil en
long obtenu par la projection du tracé sur le plan médian de la pièce. Pour le
calcul des frottements, il faut prendre en compte aussi bien les courbures dans le
sens transversal que celles dans le sens longitudinal.
Les fiches des dispositions constructives contiennent des précisions sur les rayons
de courbure minimaux admissibles en fonction du type de gaine. Voir § 2.4 et 4.1.
On peut admettre des rayons plus faibles sous certaines conditions (nous consul-
ter). Il en est ainsi, par exemple, dans les câbles bouclés en U ; la mise en tension
doit alors être faite simultanément par les deux extrémités du câble.
Les gaines doivent comporter une partie rectiligne à partir de l’ancrage. La lon-
gueur recommandée est indiquée dans les dispositions constructives.

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Précontrainte

FIXATION DE LA GAINE

Il est important de maintenir la gaine sur des supports à intervalles suffisamment


rapprochés pour que le tracé reste régulier malgré les sollicitations exercées sur
la gaine par le bétonnage.
L’espacement maximum recommandé entre support de gaine est compris entre
0,50 m et 1,00 m. Il ne devrait jamais dépasser 1 m. Des exemples de supports
sont donnés dans les dispositions constructives.

ENROBAGE ET INTERVALLES ENTRE GAINES

Les gaines doivent être disposées de manière à permettre un bétonnage facile et


correct, et à assurer un enrobage suffisant pour la protection contre la corrosion.
La norme SIA 262 définit art. 5.2.2 les enrobages minimaux.
L’article 5.2.2.2 prescrit :
« L’enrobage cnom des éléments de construction fortement chargés doit être su-
périeur au diamètre maximal du granulat respectivement au diamètre des barres
d’armature ou à la moitié du diamètre de la gaine, ceci afin d’assurer la transmis-
sion des forces d’adhérence entre le béton et l’armature ainsi qu’une mise en
place correcte du béton. » et l’article 5.2.2.7 précise :
« Pour le béton apparent, on accordera une attention particulière à I’enrobage
de I’armature, en particulier si les surfaces sont traitées ultérieurement. ». Par
ailleurs, l’art. 5.2.3.2 fixe :
« L’espace libre entre deux barres ou deux unités de précontrainte parallèles sera
supérieur au diamètre maximal du granulat et au diamètre des barres voisines. ll
sera de 20 mm au minimum.».

POUSSÉES AU VIDE

Certains tracés de câbles de précontrainte peuvent entraîner une poussée au


vide. Ils doivent être, si possible, évités. Sinon des armatures complémentaires
sont nécessaires pour empêcher un éclatement du béton.

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Précontrainte

1.6. Renseignements à fournir au chantier


pour la mise en œuvre de la précontrainte

Ces documents sont essentiellement, en plus des plans d’exécution :

une description des phases de construction de l’ouvrage,


le programme de mise en tension des câbles, comportant lui-même :
– l’ordre de mise en tension,
– le calcul des allongements correspondants.
l’ordre d’injection des câbles.

DESCRIPTION DES PHASES DE CONSTRUCTION

Dès l’instant qu’un ouvrage n’est pas entièrement coulé en place sur cintre géné-
ral, l’ingénieur-conseil précise à l’entrepreneur, de façon détaillée, les différentes
phases de construction de façon qu’il n’y ait pas d’ambiguïté sur le chantier. Cette
description comprend, de façon impérative, les phases qui ont une répercussion
sur la stabilité de l’ouvrage, soit en cours de construction, soit en service. Il n’est
pas toujours indispensable de définir celles qui correspondent à des séquences
de bétonnage, de coffrage, de mise en tension… qui, à l’intérieur d’une même
phase, sont indifférentes vis-à-vis du calcul.
Il faut faire particulièrement attention aux bridages et débridages des appuis et
encastrements provisoires.

PROGRAMME DE MISE EN TENSION DES CÂBLES

Force de mise en tension


Un câble de précontrainte est mis en tension en exerçant, à l’aide d’un vérin
spécial, une force donnée, à chaque extrémité (deux ancrages actifs) ou à une
extrémité seulement (un ancrage actif et un ancrage passif). Cette force est, en
général, choisie égale au maximum admissible en fonction des prescriptions de
la norme SIA 262 et de la qualité et de la section de l’acier. L’application de cette
force provoque un allongement du câble, fonction des contraintes de traction
réalisées tout au long de celui-ci. La valeur de cette force peut être mesurée di-
rectement au moyen d’un équipement spécial ; elle est, en pratique, garantie par
la concordance des indications du manomètre de pression d’huile du vérin et de
la mesure des allongements.

26 FREYSSINET SA | INFORMATIONS POUR L’ÉTUDE DU PROJET


Précontrainte

Ordre de mise en tension


L’ordre de mise en tension des câbles fait partie intégrante de l’étude. Il doit être
mis au point après vérification des phases provisoires de construction. Une at-
tention particulière sera portée aux résistances de béton nécessaires, en fonction
des sections les plus sollicitées de l’ouvrage et des zones d’ancrage des câbles.
Lors de la mise en tension à 100 %, le béton sous les plaques d’ancrage doit avoir
une résistance min. de 1.0 fck.
Lorsque l’ouvrage est simple, cet ordre de mise en tension figure sur le plan de
câblage de l’ouvrage. Dans le cas d’ouvrages importants comportant plusieurs
plans de câblage, ou d’ouvrages construits en plusieurs phases, cet ordre de
mise en tension est intégré dans la description des phases de construction.

ALLONGEMENTS

Les valeurs de l’allongement à obtenir pour chaque câble, en fonction de la pres-


sion manométrique à la mise en tension, constituent une donnée fondamentale
pour le contrôle de l’efficacité de la précontrainte.

Le calcul de l’allongement doit tenir compte des frottements tout le long du câble
et du module d’élasticité. La mesure de l’allongement constitue un contrôle qui
permet de vérifier aux différents paliers de pression que le câble se comporte
normalement. Les variations (tolérances) sur le module Ep et sur la section effec-
tive font que sa précision n’excède pas ± 15 % par unité (toron) isolément resp.
± 5 % en moyenne. Dès lors, dans la plupart des cas pratiques, cette mesure ne
peut pas constituer un moyen d’ajuster la force dans le câble. Seule la pression
d’huile et la section du vérin sont assez fiables pour cet ajustage.
L’expérience acquise sur les câbles de grande longueur présentant des frotte-
ments faibles, voire nuls (câbles verticaux), comme sur les bancs d’essais, montre
que les allongements sont plus fidèlement obtenus par la considération de mo-
dules moyens constants qu’à partir des courbes de laboratoire, obtenues sur de
petites éprouvettes non représentatives à l’échelle des câbles.
Le calcul des allongements se fait donc avec le module suivant :
câbles à torons : Ep = 195 kN/mm2
Ce n’est qu’en cas exceptionnel d’essais précis faits sur chantier, qu’on peut, s’il
y a lieu, corriger cette valeur. Une détermination globale de la transmission de la
précontrainte peut être faite à partir des mesures de pression dans un vérin actif
et un vérin passif ou une cellule de mesure placés aux deux extrémités du câble.

FREYSSINET SA | INFORMATIONS POUR L’ÉTUDE DU PROJET 27


Précontrainte

INJECTIONS

La protection d’un câble de précontrainte est normalement réalisée par une in-
jection au coulis de ciment. Celle-ci se fait à partir de tubes ou évents dont la po-
sition est choisie en fonction de la géométrie et de la longueur du câble. Dans les
cas courants, il y a un évent à chaque ancrage et à chaque point haut du câble,
ces derniers ayant aussi pour fonction de permettre l’évacuation de l’air repoussé
par le coulis d’injection.

Dans les ouvrages construits en plusieurs phases, et où le câblage est un peu


compliqué, ou lorsque les mises en tension risquent de s’échelonner sur plu-
sieurs mois, il y a lieu de prévoir un ordre d’injection des câbles. Il peut être établi
à partir des considérations suivantes :
dans des ouvrages simples où les câbles peuvent être tendus en deux
ou trois phases à deux ou trois semaines d’intervalle, tous les câbles
sont injectés en une seule fois, aussitôt après la fin des mises en tension,
dans les ouvrages coulés en phases multiples s’échelonnant dans
le temps, les injections doivent être prévues en fonction des délais
maxima admissibles entre la mise en tension et l’injection.

La norme suisse (art. 6.3.2. SIA 262) exige que les délais entre fabrication, la mise
en tension et l’injections soient le plus courts possibles.
Sans traitement anticorrosion particulier les délais applicables sont les suivants :
12 semaines entre la fabrication du câble de précontrainte et l’injection
4 semaines au dans le coffrage avant bétonnage
4 semaines entre la mise en tension et l’injection.

Les délais admissibles entre mise en tension et injection peuvent être allongés si
l’on prend soin de protéger les câbles provisoirement, par exemple par huilage.

La technique de l’injection sous vide consiste, comme son nom l’indique, à faire
le « vide » d’air à l’intérieur de la gaine puis à injecter le coulis qui va naturel-
lement venir occuper le volume par aspiration. Ce procédé d’injection permet
d’obtenir d’excellents résultats tout en réduisant considérablement le nombre
d’évents. Nous contacter pour de plus amples renseignements sur les possibili-
tés et les modalités d’application de cette technique.

28 FREYSSINET SA | INFORMATIONS POUR L’ÉTUDE DU PROJET


Précontrainte

2. Précontrainte avec adhérence

2.1. Généralités

Ce chapitre contient toutes les données relatives aux câbles de précontrainte


disposés dans des gaines à profil annelé, noyées dans l’ouvrage et qui, une fois
les opérations de mises en tension terminées, sont injectés au coulis de ciment.
Ce mode de faire assure la protection des câbles contre la corrosion ainsi que
leur solidarisation complète à la structure précontrainte ce qui permet, dans les
calculs de la sécurité à la rupture, de prendre en compte la différence entre la
résistance à la rupture du toron et la contrainte effective résultant de la mise
en tension. L’exposition, respectivement la proximité des câbles aux actions
agressives, le type de protections constructives, l’importance des sollicitations
dynamiques ainsi que l’exigence d’un moyen de surveillance sont autant de
paramètres à considérer dans le choix du type de gaine (métallique ou en
polyéthylène) et par là-même, d’une catégorie de câble (a, b, c) selon les indica-
tions du chapitre 1.1 et 1.2.

2.2. Dénomination et choix des câbles et des ancrages

Les câbles Freyssinet sont définis comme suit :


– un chiffre qui indique le nombre de torons qui constituent le câble,
– la lettre T signifiant qu’il s’agit d’un câble à torons,
– un deuxième chiffre définissant le type de torons :
T15S désigne un toron de diamètre 15,7 mm et de section 150 mm2,
Exemple :
25T15S désigne un câble de 25 torons de Ø 15,7 mm,

Les têtes d’ancrage Freyssinet sont définies, en Suisse, comme suit :


– une lettre qui caractérise le type de l’ancrage,
– un chiffre qui indique le nombre maximum de torons que l’ancrage
peut recevoir,
– un chiffre indiquant le type de toron : 15 pour T15S.
Exemples :
7C15 désigne un ancrage mobile pour max. 7 torons T15S,
U13/15 désigne un ancrage fixe pour max. 13 torons T15S.

Pour des raisons d’économie, il faut si possible choisir les types de câbles qui
correspondent à la pleine utilisation des têtes d’ancrage. Ce sont les câbles
constitués de l’un des nombres de torons suivants :
3 - 4 - 7 - 13 - 19 - 25 - 31 - 37 - 55 torons T15S - ancrages type C.

FREYSSINET SA | PRÉCONTRAINTE AVEC ADHÉRENCE 29


Précontrainte

2.3. Caractéristiques des torons

TORONS T15S / Ap = 150 mm2 / fpk = 1 860 N/mm2 (Y1860S7-15,7)

Les torons utilisés correspondent en tout point aux exigences de la norme SIA
262 (2013). Les principales caractéristiques en sont rappelées ci-dessous.

Type de torons T15S


Diamètre [mm] 15,7
Section Ap [mm ] 2
150
Résistance à la traction fpk [N/mm2] 1860
Limite d’écoulement fp0.1k [N/mm2] 1600
Allongement sous charge maximale εuk [%] ≥ 3,5
Striction [%] ≥ 30
Module d’élasticité Ep [kN/mm2] 195
Ténacité Essai de pliage fil centrale n≥4
Essai de traction dévié k1 ≥ 0,72
Résistance à la fatigue σ0 = 0,7 fpk Δσπ, ϕατ. = 200 N/mm
2
2 × 10 6 alternances
Relaxation à 1000 heures, 20 °C, 0,7 fpk ≤ 2,5 %

30 FREYSSINET SA | PRÉCONTRAINTE AVEC ADHÉRENCE


Précontrainte

2.4. Câbles à torons T15S, fpk = 1860 N/mm2

Câble Gaine métallique Gaine synthétique (PT+) Force


Type Section Poids Øint / Øext Øint / Øext σp = 0,70 fpk σp = 0,75 fpk
[nT15S] [mm ]2
[kg/m’] [mm] [mm] [kN] [kN]
1T15S 150 1.18 25 / 30 22 / 28 195 209
2T15S 300 2.4 35 / 40 - 391 419
3T15S 450 3.5 42 / 47 59 / 73 586 628
4T15S 600 4.7 45 / 50 59 / 73 781 837
5T15S 750 5.9 45 / 50 59 / 73 977 1’046
6T15S 900 7.1 51 / 56 59 / 73 1’172 1’256
7T15S 1’050 8.3 57 / 62 59 / 73 1’367 1’465
8T15S 1’200 9.4 62 / 67 76 / 91 1’562 1’674
9T15S 1’350 10.6 65 / 70 76 / 91 1’758 1’883
10T15S 1’500 11.8 65 / 70 76 / 91 1’953 2’093
11T15S 1’650 13.0 72 / 77 76 / 91 2’148 2’302
12T15S 1’800 14.2 75 / 80 76 / 91 2’344 2’511
13T15S 1’950 15.3 75 / 80 76 / 91 2’539 2’720
14T15S 2’100 16.5 80 / 85 100 / 116 2’734 2’930
15T15S 2’250 17.7 80 / 85 100 / 116 2’930 3’139
16T15S 2’400 18.9 85 / 90 100 / 116 3’125 3’348
17T15S 2’550 20.1 85 / 90 100 / 116 3’320 3’557
18T15S 2’700 21.2 85 / 90 100 / 116 3’515 3’767
19T15S 2’850 22.4 90 / 99 100 / 116 3’711 3’976
20T15S 3’000 23.6 90 / 99 100 / 116 3’906 4’185
21T15S 3’150 24.8 95 / 104 100 / 116 4’101 4’394
22T15S 3’300 26.0 95 / 104 100 / 116 4’297 4’604
23T15S 3’450 27.1 100 / 109 115 / 131 4’492 4’813
24T15S 3’600 28.3 100 / 109 115 / 131 4’687 5’022
25T15S 3’750 29.5 105 / 114 115 / 131 4’883 5’231
26T15S 3’900 30.7 105 / 114 115 / 131 5’078 5’441
27T15S 4’050 31.9 105 / 114 115 / 131 5’273 5’650
28T15S 4’200 33.0 110 / 119 130 / 146 5’468 5’859
29T15S 4’350 34.2 110 / 119 130 / 146 5’664 6’068
30T15S 4’500 35.4 115 / 124 130 / 146 5’859 6’278
31T15S 4’650 36.6 115 / 124 130 / 146 6’054 6’487
32T15S 4’800 37.8 120 / 129 130 / 146 6’250 6’696
33T15S 4’950 38.9 120 / 129 130 / 146 6’445 6’905
34T15S 5’100 40.1 120 / 129 130 / 146 6’640 7’115
35T15S 5’250 41.3 125 / 134 130 / 146 6’836 7’324
36T15S 5’400 42.5 130 / 139 130 / 146 7’031 7’533
37T15S 5’550 43.7 130 / 139 130 / 146 7’226 7’742

Pour les câbles enfilés après bétonnage, on choisit le diamètre indiqué pour l’unité du câble immédiatement supérieur à celui défini ci-dessus.
Câbles de plus grande capacité : nous consulter
Autres données concernant les gaines : voir § 4.1 – 4.2
Têtes d’ancrage pleinement utilisées : voir § 3.1

FREYSSINET SA | PRÉCONTRAINTE AVEC ADHÉRENCE 31


Précontrainte

3. Têtes d’ancrage

3.1. Ancrages mobiles

Les têtes d’ancrage mobiles permettent la mise en tension et l’ancrage du câble.


Les têtes Freyssinet comportent les composants suivants :
un bloc percé de trous coniques,
les mors formés de 3 clavettes assemblées par un jonc,
le dispositif d’appui sur le béton constitué d’une « tromplaque » assurant la
diffusion des efforts dans le béton et le guidage des torons de la gaine vers
l’ancrage,
de la frette spirale destinée à reprendre les efforts d’éclatement dans la zone
de première régularisation.

Freyssinet International a breveté une méthode originale de fabrication qui


permet l’usinage de l’ensemble du mors à partir d’une seule et même barre
d’acier, sans jamais séparer les clavettes. Les caractéristiques géométriques
finales du produit ne dépendent plus que des tolérances de tournage, toujours
très faibles et bien maîtrisées, et ne sont plus liées à la qualité du sciage. Régula-
rité et fiabilité du serrage du câble sont ainsi assurées.

Toutes les têtes mobiles Freyssinet peuvent être utilisées comme têtes fixes
prébloquées, noyées ou non dans le béton.

FREYSSINET SA | TÊTES D’ANCRAGE 33


Précontrainte

ANCRAGES MOBILES RONDS Type C

Béton C30/37

Type Câble a×b Øc d e Øg h l Øf E*

3C15 2-3T15S 150/110 85 50 120 10 50 250 170 210

4C15 4T15S 150/120 95 50 125 14 60 240 180 240

7C15 5-7T15S 180/150 110 55 186 16 60 360 240 310

13C15 8-13T15S 250/210 160 70 246 18 60 420 320 420

19C15 14-19T15S 300/250 185 80 256 20 60 480 400 490

25C15 20-25T15S 360/300 230 95 400 22 70 630 450 580

31C15 26-31T15S 385/320 230 105 346 22 70 700 550 640

37C15 32-37T15S 420/350 255 110 466 22 70 630 600 700

55C15 38-55T15S 510/420 300 145 516 25 70 840 700 980

*E : entraxe min. entre les têtes. Recouvrement min. = E/2 + enrobage prescrit. Dimensions en mm.

Pour les autres types de béton les dimensions de la frette et de l’entraxe sont
précisées dans notre homologation suisse « Attestation de la conformité et de
l’aptitude a l’emploi selon la norme SIA 262 Nr. 006/E1 ».

34 FREYSSINET SA | TÊTES D’ANCRAGE


Précontrainte

ANCRAGES MOBILES PLATS Type B et Type F

Ancrage Gaine Béton C25/30

Type Câble a×b m×n e Øg h l v/w/z E*

1F15 1T15S 130/70 22/28 64 8 50 150 160/110 190/160

4F15 3-4T15S 240/100 75/21 163 10 60 240 260/145/340 390/190

3B15 3T15S 164/80 58/21 147 10 60 360 240/140 350/200

4B15 4T15S 192/80 75/21 180 10 60 360 280/140 400/200

5B15 5T15S 245/80 90/21 221 12 60 360 320/140 450/220

*E : entraxe min. entre les têtes. Recouvrement min. = E/2 + enrobage prescrit. Dimensions en mm.

FREYSSINET SA | TÊTES D’ANCRAGE 35


Précontrainte

3.2. Ancrages fixes

Outre la possibilité, mentionnée sous § 3.1, d’utiliser les têtes d’ancrage mo-
biles comme têtes fixes prébloquées, noyées ou non dans le béton, le système
Freyssinet propose encore trois types d’ancrage fixe par adhérence noyés dans
le béton.

ANCRAGE MOBILE PRÉBLOQUÉ Type C

L’ancrage mobile préfabriqué est la solution la plus compacte, qui correspond le


mieux au système statique avec l’introduction d’effort très ponctuel.

Béton C30/37
Type Câble a×b Øc’ d’ e Øg h l Øf E*
3C15 2-3T15S 150/110 85 77 120 10 50 250 170 210
4C15 4T15S 150/120 95 77 125 14 60 240 180 240
7C15 5-7T15S 180/150 110 82 186 16 60 360 240 310
13C15 8-13T15S 250/210 160 97 246 18 60 420 320 420
19C15 14-19T15S 300/250 185 117 256 20 60 480 400 490
25C15 20-25T15S 360/300 230 122 400 22 70 630 450 580
31C15 26-31T15S 385/320 230 132 346 22 70 700 550 640
37C15 32-37T15S 420/350 255 137 466 22 70 630 600 700
55C15 38-55T15S 510/420 300 172 516 25 70 840 700 980
*E : entraxe min. entre les têtes. Recouvrement min. = E/2 + enrobage prescrit. Dimensions en mm.

Pour les autres types de béton les dimensions de la frette et de l’entraxe sont
précisées dans notre homologation suisse « Attestation de la conformité et de
l’aptitude a l’emploi selon la norme SIA 262 Nr. 006/E1 ».

36 FREYSSINET SA | TÊTES D’ANCRAGE


Précontrainte

ANCRAGE FIXE Type U

Il s’agit d’un ancrage par adhérence, comme solution économique, où la mise en


tension des deux côtés du câble n’est pas demandée et l’introduction de l’effort
peut se diluer sur une certaine longueur correspondante à la longueur d’adhé-
rence. Pour assurer la bonne tenue du fil central, l’extrémité de chaque toron est
façonnée en forme de bulbe ovoïde.

Forme carrée Forme rectangulaire


Type Câble a×b A B a×b A B c Øg l Øf
U1/15 1T15S 100/100 140 140 – – – 1000 – – –
U3/15 2-3T15S 200/200 240 240 100/400 140 440 1000 – – –
U4/15 4T15S 200/200 240 240 100/400 140 440 1000 – – –
U7/15 5-7T15S 230/240 290 300 100/460 220 500 1300 14 420 200
U13/15 8-13T15S 360/360 400 400 240/430 300 470 1300 14 420 260
U19/15 14-19T15S 430/460 480 500 240/570 350 700 1300 14 420 310
U25/15 20-25T15S 490/520 530 560 260/750 400 790 1600 16 420 360
U31/15 26-31T15S 490/580 530 620 260/810 440 850 1600 18 420 400
Autres exécutions, par ex. section forme allongée, possibles sur demande. Béton: classe C30/37 ou supérieure. Dimensions en mm.
A : entraxe min. dans la direction a. B : entraxe min. dans la direction b

FREYSSINET SA | TÊTES D’ANCRAGE 37


Précontrainte

ANCRAGE FIXE Type V

Selon le principe des premiers ancrages fixes développés pour le système à fil,
il s’agit d’un ancrage bouclé comportant un treillis semi-cylindrique à l’intérieur
de la boucle qui est préformée en atelier. Ce type ne permet donc pas la mise en
place du câble par poussage des torons dans la gaine sur chantier.
Ce système peut servir au cas particulier où la solution plus simple avec ancrage
type U ne passe pas dans la géométrie de l’ouvrage.

Type Câble a×b c A B Øg e Øf h l


V4/15 4T15S 252/140 600 280 180 12 80 160 40 200
V7/15 5-7T15S 252/250 700 300 290 12 100 220 50 250
V13/15 8-13T15S 252/420 700 330 480 14 120 260 60 360
V19/15 14-19T15S 252/650 900 330 700 14 120 260 60 360
Béton : classe C30/37 ou supérieure. A : entraxe min. dans la direction a. B : entraxe min. dans la direction b.
Dimensions en mm.

38 FREYSSINET SA | TÊTES D’ANCRAGE


Précontrainte

ANCRAGE FIXE Type S

Selon le principe des premiers ancrages fixes développés pour le système à fil,
il s’agit d’un ancrage fixe compact. L’extrémité de chaque toron est munie d’un
manchon filé. Les manchons prennent appui sur une plaque en forme de calotte
sphérique. L’exécution présentée ci-après est rectangulaire. L’ancrage peut ce-
pendant être exécuté dans d’autres dimensions sur demande (carrée ou autre).
Ce système peut servir au cas particulier où l’ancrage mobile prébloqué ne
convient pas pour des raisons particulières.

Type Câble a×b A B c e Øf Øg h l


S3/15 2-3T15S 290/90 340 240 400 70 200 12 50 250
S4/15 4T15S 290/90 340 240 400 70 200 12 50 250
S7/15 5-7T15S 260/160 320 320 400 80 280 14 50 300
S13/15 8-13R15S 260/240 390 390 600 100 350 14 50 350
S19/15 14-19T15S 260/400 390 440 600 120 350 16 60 420
S25/15 20-25T15S 260/560 390 600 900 120 350 18 60 420
S31/15 26-31T15S 260/640 390 680 900 120 350 18 60 420
Béton : classe C30/37 ou supérieure. A : entraxe min. dans la direction a. B : entraxe min. dans la direction b.
Dimensions en mm.

FREYSSINET SA | TÊTES D’ANCRAGE 39


Précontrainte

3.3. Coupleurs

COUPLEURS FIXES

Les coupleurs sont nécessaires lorsqu’une structure continue est construite par
phases successives avec prolongation des câbles déjà mis en place, tendus et
injectés dans le tronçon précédent. Ils sont utilisés généralement en précon-
trainte intérieure.

Coupleur fixe Type CU


Pour ces coupleurs le bloc d’ancrage du câble primaire est aménagé pour rece-
voir les mors d’ancrage du câble secondaire.
Cet ensemble est protégé par un capot dont l’une des extrémités est pourvue
d’une trompette pour assurer le raccordement avec le conduit du câble secondaire.

Type Câble a×b c Ød e


CU 3C15 2-3T15S 150/110 120 140 120
CU 4C15 4T15S 150/120 125 150 127
CU 7C15 5-7T15S 180/150 186 200 120
CU 13C15 8-13T15S 250/210 246 276 130
CU 19C15 14-19T15S 300/250 256 306 140
CU 25C15 20-25T15S 360/300 400 346 145
CU 31C15 26-31T15S 385/320 346 356 150
CU 37C15 32-37T15S 420/350 466 386 156
Dimensions en mm.

40 FREYSSINET SA | TÊTES D’ANCRAGE


Précontrainte

Coupleurs fixes CI monotoron


Les coupleurs fixes CI permettent le raccordement du câble secondaire au
câble primaire en utilisant des prologateurs monotoron, usinés ou moulés, avec
blocage automatique par ressort interposé entre les deux mors en opposition.
L’ancrage primaire est un ancrage type C ou F. Les prolongateurs monotoron
disposés sur trois niveaux offrent une configuration très compacte.

Type Câble Ød m n Øp x1 x2 x3
CI 1F15 1T15S 25 550 500 60 250 – –
CI 3C15 2-3T15S 40 1050 1000 102 250 500 750
CI 4C15 4T15S 45 1050 1000 127 250 500 750
CI 7C15 5-7T15S 60 1050 1000 127 250 500 750
CI 13C15 8-13T15S 75 1200 1150 219 300 550 800
CI 19C15 14-19T15S 90 1200 1150 219 300 550 800
CI 25C15 20-25T15S 105 1250 1200 273 350 600 850
CI 31C15 26-31T15S 115 1350 1300 273 400 650 900
CI 37C15 32-37T15S 130 1530 1480 324 400 650 900
Dimensions en mm.

FREYSSINET SA | TÊTES D’ANCRAGE 41


Précontrainte

COUPLEURS MOBILES

Ces dispositifs de raccordement permettent le couplage bout à bout de deux


câbles non tendus.

Coupleurs mobiles CM monotoron


Cette configuration est similaire à celle des coupleurs fixes en utilisant les mêmes
prolongateurs individuels, toutefois sans ancrage primaire. Le capot est plus long
pour permettre le déplacement des prolongateurs lors de la mise en tension du
câble complet.

Type Câble Ød m n Øp x1 x2 x3 v
CM 1F15 1T15S 25 550 500 60 250 – – –
CM 3C15 2-3T15S 40 1050 1000 102 250 500 750 130
CM 4C15 4T15S 45 1050 1000 108 250 500 750 140
CM 7C15 5-7T15S 60 1050 1000 114 250 500 750 150
CM 13C15 8-13T15S 75 1200 1150 168 300 550 800 200
CM 19C15 14-19T15S 90 1200 1150 194 300 550 800 230
CM 25C15 20-25T15S 105 1250 1200 219 350 600 850 250
CM 31C15 26-31T15S 115 1350 1300 244 400 650 900 280
CM 37C15 32-37T15S 130 1530 1480 273 400 650 900 310
Dimensions en mm.

42 FREYSSINET SA | TÊTES D’ANCRAGE


Précontrainte

3.4. Ancrages et coupleurs EC (électriquement contrôlables)

La mise en œuvre de câbles de la catégorie c, c’est-à-dire isolés électriquement


et désignés par EC pour électriquement contrôlables, implique une série de
mesures dans la zone des têtes d’ancrage et des coupleurs.

ANCRAGES MOBILES

Les dispositions suivantes sont prises pour assurer l’isolation électrique :


La trompette raccordant la gaine à l’ancrage est en PEHD ou en PP et est
soudée à la gaine de la partie courante du câble (soudure au miroir).
La trompette comporte une collerette qui vient s’engraver dans une rainure de
la plaque intermédiaire prévue à cet effet.
Une plaque isolante est intercalée entre la plaque d’ancrage et la plaque inter-
médiaire.
Un capot PEHD ou PP recouvre la tête d’ancrage, la plaque intermédiaire et la
plaque isolante.

Les entraxes entre ancrages et les recouvrements minima restent déterminés par
les dimensions des frettes spirales et la classe de béton.

FREYSSINET SA | TÊTES D’ANCRAGE 43


Précontrainte

ANCRAGES MOBILES EC Type C

Béton C30/37
Type Câble a×b Øh h e Øg h l Øf E*
3C15 EC 2-3T15S 150/110 118 108 153 10 50 250 170 210
4C15 EC 4T15S 150/120 128 108 158 14 60 240 180 240
7C15 EC 5-7T15S 180/150 154 119 224 16 60 360 240 310
13C15 EC 8-13T15S 250/210 215 138 383 18 60 420 320 420
19C15 EC 14-19T15S 300/250 238 170 320 20 60 480 400 490
25C15 EC 20-25T15S 360/300 286 189 477 22 70 630 450 580
31C15 EC 26-31T15S 385/320 286 189 419 22 70 700 550 640
37C15 EC 32-37T15S 420/350 341 194 555 22 70 630 600 700
*E : entraxe min. entre les têtes. Recouvrement min. = E/2 + enrobage prescrit.
Dimensions en mm.

44 FREYSSINET SA | TÊTES D’ANCRAGE


Précontrainte

ANCRAGES FIXES EC

Les ancrages fixes type U, V et S ne permettent pas d’assurer l’isolation élec-


trique du câble. Ils ne peuvent donc pas être utilisés pour la réalisation de câbles
électriquement contrôlables. Il faut alors avoir recours à des têtes mobiles pré-
bloquées d’exécution identique aux ancrages mobiles définis ci-dessus.

COUPLEURS FIXES EC

Le type R permet la prolongation d’un câble de 2 à 37T15S équipé d’une cou-


ronne crénelée (partie B) disposée entre la tête mobile type C EC (partie A) et
sa tromplaque. L’extrémité de chaque toron constituant le deuxième câble est
munie d’un manchon filé qui prend appui sur la couronne crénelée. Le fourreau
et la trompette enrobant la deuxième partie du coupleur sont en PEHD ou en PP.

Coupleur fixe Câble


Øa b l
Type Type

R 3C15 EC 2-3T15S
R 4C15 EC 4T15S
R 7C15 EC 5-7T15S 268 190 620
R 13C15 EC 8-13T15S 290 210 700
R 19C15 EC 14-19T15S 362 200 1000
R 25C15 EC 20-25T15S 404 375 1085
R 31C15 EC 26-31T15S 404 375 1085
R 37C15 EC 32-37T15S
Dimensions en mm. sur demande

FREYSSINET SA | TÊTES D’ANCRAGE 45


Précontrainte

4. Dispositions constructives

4.1. Gaines rondes pour câbles à torons T15S

Gaine métallique Gaine synthétique (PT+)


Câble Lmin
Øint / Øext x Rmin Øint / Øext x Rmin
3T15S 42 / 47 5 3,0 59 / 73 19 4,5 0,8

4T15S 45 / 50 5 3,4 59 / 73 15 4,5 0,8

7T15S 57 / 62 4 4,5 59 / 73 9 4,5 0,8

13T15S 75 / 80 9 5,6 76 / 91 11 5,6 1,2

19T15S 90 / 99 10 6,8 100 / 116 18 6,8 1,2

25T15S 105 / 114 13 8,3 115 / 131 22 8,8 1,5

31T15S 115 / 124 16 9,0 130 / 146 25 9,0 1,5

37T15S 130 / 139 19 9,8 130 / 146 18 9,8 1,5

55T15S 150 / 159 21 12,0 150 / 167 21 12,0 1,5

Pour les câbles enfilés après bétonnage, on choisit le diamètre immédiatement supérieur
à celui défini ci-dessus. Enrobage min. des gaines : d/2.
Dimensions en mm.

FREYSSINET SA | DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES 47


Précontrainte

4.2. Gaines plates

Pour la précontrainte de dalles plates (bâtiments, tabliers de ponts) par câbles


injectés, il peut être intéressant pour augmenter l’excentricité des câbles par
rapport à l’axe neutre de la section de béton, d’utiliser (souvent combiné avec
les ancrages plats) des gaines plates métalliques ou en matière synthétique de
section 70 × 21 mm et 90 × 21 mm. Celles-ci peuvent gainer respectivement des
câbles de 3-4T15S et 5T15S. Les rayons de courbure min. sont de 2.5 m, parallè-
lement au petit côté de la gaine, respectivement de 6.0 m et 7.0 m dans l’autre
sens. Une trompette spéciale assure la transition entre la gaine plate et une tête
d’ancrage ronde. (cf. § 3.1)

Des gaines plates de plus grande capacité peuvent s’avérer intéressantes pour
obtenir des forces de déviations maximums dans des dalles ou sommiers. Le souci
d’apporter des solutions adaptées aux problèmes posés par des circonstances
particulières (encombrement, épaisseur limitée, etc.) ont conduit Freyssinet SA
à mettre au point des câbles de 6-7T15S mis en œuvre dans des gaines plates
métalliques de 105 × 25 mm, et de 8-10T15S dans des gaines plates métalliques
de 117 × 32 mm. Les rayons de courbure min. sont de 3 m, parallèlement au petit
côté de la gaine, respectivement de 10.0 m et 11.0 m dans l’autre sens.

48 FREYSSINET SA | DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES


Précontrainte

FREYSSINET SA | DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES 49


Précontrainte

4.3. Supports de câbles

Les supports de câbles doivent être définis avec une grande précision de façon
à obtenir le tracé des câbles prévu dans le projet. Ils doivent être stables soit par
eux-mêmes soit en liaison avec les armatures de l’ouvrage et dimensionnés pour
être en mesure de supporter le poids des câbles sans se déformer. Les dessins
ci-après montrent quelques exemples de solutions.

POUR POUTRES OU ENTRETOISES

Ecartement maximal entre supports pour des gaines rondes :


E = 12 fois le diamètre interne de la gaine

POUR DALLES

Ecartement entre supports pour des gaines plates : E = 0.6 à 1.0 m

H = cote mesurée du dessus du coffrage jusque sous le câble.


Les barres supportant les câbles doivent être constituées d’acier rond (S235) de
Ø16 à 20 mm.

50 FREYSSINET SA | DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES


Précontrainte

4.4. Niches pour têtes d’ancrage mobiles

Les entraxes minima entre têtes d’ancrage sont indiqués dans les tableaux du
chapitre 1.3 relatifs aux têtes d’ancrage. Ils dépendent de la classe de béton.
Les recouvrements minima des plaques d’ancrage s’obtiennent en additionnant
l’enrobage prescrit à la moitié de l’entraxe min. précité. Les données ci-dessous
concernent des ancrages isolés. Lorsque plusieurs têtes sont disposées côte à
côte, il y a lieu de prévoir une seule grande niche en respectant les entraxes et
recouvrements minimaux.

EXTRÉMITÉ DE POUTRE OU DE DALLE SORTIE EN EXTRADOS

Type Câble a b Øc d
1F15 1T15S 130 × 70 45 30 180
4F15 3-4T15S 230 × 90 50 60 250
3B15 4T15S 248 × 130 105 85 300
4B15 4T15S 286 × 130 105 85 300
5B15 5T15S 329 × 130 105 100 350
3C15 2-3T15S 160 140 65 220
4C15 4T15S 160 140 65 220
7C15 5-7T15S 180 145 75 260
13C15 8-13T15S 270 160 100 380
19C15 14-19T15S 350 170 110 500
25C15 20-25T15S 420 185 120 570
31C15 26-31T15S 450 195 130 600
37C15 32-37T15S 485 205 140 650
3C15 EC 26-31T15S 185 160 65 245
4C15 EC 26-31T15S 210 160 65 275
7C15 EC 26-31T15S 210 170 75 290
13C15 EC 26-31T15S 285 180 100 395
19C15 EC 26-31T15S 350 210 110 500
25C15 EC 26-31T15S 370 230 120 520
31C15 EC 26-31T15S 395 230 130 545
37C15 EC 32-37T15S 450 240 140 570

Dimensions en mm. Les dimensions des niches tiennent compte d’un enrobage du capot de protection de 60 mm.

FREYSSINET SA | DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES 51


Précontrainte

4.5. Encombrement des vérins

VÉRINS MULTITORONS

Lors de l’établissement des plans d’exécution, il faut prévoir derrière chaque tête
d’ancrage mobile, la place nécessaire aux manipulations des vérins de mise en
tension. Celle-ci dépend des dimensions du vérin, de sa course et du mode de
mie en place.

Gamme C

Vérin Câble Ancrage a b c Ød e


E60 2-3T15S 3-4C15 120 1400 600 200 200
E110 4-5T15S 4-7C15 150 1400 600 260 180
C7 Carbone 4-7T15S 4-7C15 150 1400 600 260 180
C350 5-13T15S 7-13C15 240 2300 1050 360 250
C1000 14-37T15S 19-25-31-37C15 370 2600 1260 600 300
Dimensions en mm.

VÉRIN MONOTORONS

52 FREYSSINET SA | DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES


Précontrainte

5. Précontrainte sans adhérence

5.1. Généralités

Pendant de longues années, la précontrainte s’est développée presque exclusi-


vement sous la forme des câbles injectés au coulis de ciment, l’injection offrant
le double avantage d’une protection anticorrosive efficace et bon marché ainsi
que de l’adhérence câble- béton.

Puis, l’apparition sur le marché de torons graissés/gainés en usine a permis un


important développement de la précontrainte sans adhérence en particulier
dans le secteur du bâtiment industriel et commercial pour la réalisation de dalles
plates ainsi que d’autres structures minces.

Plus récemment, un nouveau champ d’application s’est offert avec la précon-


trainte extérieure, tout d’abord dans le domaine des renforcements de structure,
puis pour des constructions nouvelles, notamment de grands ponts, dans le but
de s’assurer de meilleurs moyens de contrôle et la maîtrise de la durabilité.

La précontrainte sans adhérence offre tous les avantages essentiels de la précon-


trainte classique :
à hauteur de poutres ou épaisseur de dalle égale, portée plus
grande d’où suppression d’appuis et, à portée égale, hauteur
respectivement épaisseur plus faible,
liberté de conception plus grande,
déformabilité beaucoup plus faible, la précontrainte compensant
les déformations dues au poids propre,
meilleur comportement vis- à-vis du poinçonnement,
monolithisme de la structure,
réduction des charges permanentes,
durabilité du béton exempt de fissuration,
étanchéité du béton,
et, sur un point d’importance variable en fonction des déviations angulaires du
tracé des câbles ainsi que des matériaux constitutifs de ces derniers, la précon-
trainte sans adhérence présente l’intérêt de coefficients de frottement sensible-
ment plus bas. Dans la précontrainte classique, avec des gaines métalliques,
le coefficient moyen de frottement acier sur acier s’élève à 0,18. Dans la pré-
contrainte sans adhérence, avec des gaines PEHD, le coefficient de frottement
s’abaisse à 0,12, voire, dans le cas des torons graissés, à 0,06.

En outre, la précontrainte extérieure constituée de câbles protégés avec un pro-


duit souple (graisse, cire etc.) offre l’avantage d’être en tout temps contrôlable. En
cas de besoin, les câbles de précontrainte extérieure sont facilement démontables
et remplaçables. De plus, l’absence de câbles à l’intérieur de la structure conduit à
des sections plus minces tout en améliorant les conditions de bétonnage.

FREYSSINET SA | PRÉCONTRAINTE SANS ADHÉRENCE 53


Précontrainte

Seule ombre au tableau, la précontrainte sans adhérence ne permet pas de mo-


biliser la réserve de résistance de l’acier entre la tension de service et la tension
de rupture et cette réserve ne peut donc pas être prise en considération dans
le calcul de la sécurité à la rupture. Mais les quantités minimales d’armatures
passives prescrites par les normes sont en général telles que cette sujétion reste
sans conséquence.

Freyssinet a à son actif plusieurs réalisations de renforcement de structures à


l’aide de précontrainte extérieure comme par exemple les ponts sur la Lutrive,
les ponts sur la Paudèze, les viaducs de Chillon sur l’autoroute A9, ainsi que les
ponts de Cucloz, de Denève et de Saumont sur l’autoroute A12, pour ne citer
que ceux-là et a acquis un savoir-faire incontestable dans ce domaine.

5.2. Précontrainte intérieure non adhérente


Les câbles de précontrainte non adhérente sont principalement utilisés dans des
applications exigeant de pouvoir mesurer la tension du câble, de le retendre le
cas échéant ou de le détendre et de le remplacer.

Il est possible pour obtenir une précontrainte non adhérente de simplement uti-
liser un produit de protection anti-corrosion souple en substitution du coulis de
ciment, en général de la graisse ou de la cire spécialement prévues à cet effet.
Une attention particulière sera alors portée à l’étanchéité des conduits.

Afin d’accroître la durabilité de la précontrainte en disposant de plusieurs


barrières de protection contre la corrosion ou pour permettre par exemple le
remplacement individuel des torons, Freyssinet préconise l’utilisation de torons
« gainés graissés », protégés à la graisse, revêtus d’une gaine individuelle en
PEHD. Ces armatures peuvent être placées dans un conduit injecté au coulis de
ciment avant la mise en tension du câble ou bien directement incorporées dans
le ferraillage avant bétonnage.

Précontrainte intérieure non adhérente

Sans conduit Avec conduit

Torons gainés Torons gainés


Torons nus
graissés graissés

Coulis de ciment Cire, graisse

Retendable Retendable Retendable


Remplaçable Remplaçable Remplaçable
Etanche Etanche Etanche

54 FREYSSINET SA | PRÉCONTRAINTE SANS ADHÉRENCE


Précontrainte

5.3. Précontrainte extérieure non adhérente

La précontrainte extérieure est bien adaptée aux éléments en béton d’épaisseur


réduite et permet également une inspection aisée des câbles dans leur partie
courante.

L’utilisation la plus courante du modèle C en précontrainte extérieure est basée


sur l’emploi de torons placés dans des tronçons de tubes en PEHD épais, assem-
blés par soudure miroir, qui sont injectés après mise en tension du câble au coulis
de ciment.

Afin de permettre de démonter le câble sans endommagement de l’ouvrage, les


conduits sont réalisés par double tubage au niveau des traversées dans le béton,
c’est-à-dire aux déviateurs et aux entretoises d’ancrage. Le tube PEHD passe à
l’intérieur d’un tube coffrant rigide en métal qui permet de désolidariser le câble
de la structure et de répartir les efforts transversaux induits par la déviation locale.

Pour réaliser des câbles dont les torons sont indépendants les uns des autres,
Freyssinet recommande d’utiliser des torons « gainés graissés » (protégés à la
graisse, revêtus d’une gaine individuelle en PEHD) placés dans un conduit in-
jecté au coulis de ciment avant mise en tension du câble. Cette disposition à
l’avantage d’accroître la durabilité de la précontrainte en disposant de plusieurs
barrières de protection contre la corrosion et de permettre par exemple le rem-
placement individuel des torons.

Une autre solution consiste à injecter le câble d’un produit de protection anti-
corrosion souple, une graisse ou une cire spécialement prévue à cet effet. Une
attention particulière doit être portée à l’injection à chaud de ces produits.

Précontrainte extérieure non adhérente

Avec conduit plastique

Torons gainés graissés Torons nus

Coulis
Coulis de ciment Cire, graisse
de ciment

Retendable Retendable Retendable


Remplaçable Remplaçable Remplaçable
Etanche Etanche Etanche

FREYSSINET SA | PRÉCONTRAINTE SANS ADHÉRENCE 55


Précontrainte

L’utilisation principale de la précontrainte extérieure s’est avérée notamment très


intéressante pour le renforcement d’ouvrages, que ce soit en vue de les adap-
ter à de nouveaux systèmes de surcharges réglementaires, ou pour les rendre
conformes aux nouveaux règlements de calcul et restaurer intégralement leur
aptitude à résister aux sollicitations extérieures.

Dans ce contexte, Freyssinet International a mis au point et développé le sys-


tème de câble de précontrainte extérieure tout en adaptant aux exigences de
ces systèmes la gamme des têtes d’ancrage du type C définies dans le § 3.1.
Cette adaptation consiste, notamment, dans l’adjonction d’une trompette PEHD
continuant la gaine à l’intérieur de la trompette standard ainsi que d’un capot de
protection de la tête.

SYSTÈME 1 : CÂBLE À TORONS ORDINAIRES

Le câble est constitué de torons ordinaires enfilés de façon classique dans une
gaine épaisse en polyéthylène de haute densité (PEHD).

Le conduit, qui est continu d’un ancrage à l’autre, traverse librement les entre-
toises intermédiaires en béton grâce à des fourreaux, généralement métalliques,
mis en place lors du bétonnage de l’ouvrage. Ces fourreaux peuvent faire office
de déviateurs.

Mise en tension au moyen de vérins ordinaires (cf. § 4.5) et injection à l’aide d’un
coulis de ciment sont ensuite effectuées de façon traditionnelle.

Cette solution présente de nombreux avantages :


le conduit étant extérieur à l’ouvrage, la qualité de la réalisation du gainage et
en particulier son étanchéité, peuvent être vérifiées à tout instant,
les coefficients de frottement câble/gaine sont faibles
(µ = 0,12) et le coefficient de transmission élevé amène une amélioration
importante de l’efficacité de la précontrainte.
le système est parfaitement démontable et permet donc le remplacement
du câble en cas de nécessité.

SYSTÈME 2 : CÂBLES À TORONS GAINÉS GRAISSÉS

Le câble est constitué de torons graissés et gainés individuellement par une


couche de polyéthylène de haute densité extrudé à chaud, regroupés dans une
gaine épaisse en PEHD. Celle-ci, qui est continue d’un ancrage à l’autre, traverse
les entretoises déviatrices dont elle est solidaire.

L’originalité de cette solution brevetée et proposée par Freyssinet International


réside dans le fait que la gaine est injectée au coulis de ciment préalablement à
la mise en tension : ceci permet d’empêcher toute interaction des torons lors de
la mise en tension et d’éviter d’endommager leur protection individuelle (graisse
+ gaine). Coefficients de frottement très faibles et sécurité vis-à-vis de la corro-
sion sont ainsi garantis.

56 FREYSSINET SA | PRÉCONTRAINTE SANS ADHÉRENCE


Précontrainte

La mise en tension est ensuite effectuée toron par toron par paliers à l’aide
d’un vérin monotoron (cf. § 4.5), ou de façon traditionnelle à l’aide d’un vérin
multitorons.

Les avantages de cette solution sont multiples :


les coefficients de frottement toron/gaine sont extrêmement faibles
(µ = 0,06) et la valeur élevée du coefficient de transmission du câble
assure une très grande efficacité à la précontrainte.
la mise en tension toron par toron permet d’utiliser un matériel de
tension plus léger et donc plus maniable : la taille du vérin ne constitue
plus un obstacle à la mise en œuvre de grosses unités.

L’emploi du vérin monotoron - moins encombrant qu’un vérin multitorons - per-


met de rapprocher l’axe du câble de la paroi, ce qui est particulièrement intéres-
sant dans le cas de sorties de câble sur bossages intérieurs (coulés en place ou
rapportés).
quatre barrières de protection (gaine PEHD, coulis de ciment, gaine poly-
éthylène et graisse) garantissent un très haut niveau de sécurité vis-à-vis de la
corrosion.
un réglage ultérieur de la précontrainte, au cours de la vie de l’ouvrage, est
toujours possible (pour autant que les surlongueurs de torons permettant la
prise du vérin aient été conservées après la première mise en tension).

CHOIX DES CÂBLES ET DES ANCRAGES

Le choix des câbles et des têtes d’ancrage peut être effectué en se reportant aux
tableaux des paragraphes 2.4 (câbles à torons T15S) et 3.1 (ancrages mobiles).
Les données qui y figurent demeurent valables sauf celles qui concernent les
gaines ainsi que le détail de leur raccordement à la tête d’ancrage.

DIMENSIONS DES GAINES PEHD

Système 1 Système 2
Câbles
Ø [mm] Ø [mm]

3T15S 42.6/50.0 53.6/63.0


4T15S 53.6/63.0 64.0/75.0
7T15S 53.6/63.0 76.8/90.0
13T15S 76.8/90.0 99.4/110.0
19T15S 99.4/110.0 113.0/125.0
25T15S 113.0/125.0 126.6/140.0
31T15S 126.6/140.0 144.6/160.0
37T15S 126.6/140.0 144.6/160.0

FREYSSINET SA | PRÉCONTRAINTE SANS ADHÉRENCE 57


Précontrainte

RAYONS DE COURBURE MINIMAUX

Le tracé d’un câble de précontrainte extérieure étant constitué de segments rec-


tilignes raccordés par des rayons au droit des déviateurs, il importe de connaître
les rayons minimaux applicables afin de limiter les dimensions de ces déviateurs.
Le tableau ci-après donne les valeurs indicatives pour les unités courantes.

Rayon minimal Rayon minimal


Câbles
à l’ancrage [mm] dans déviateur [mm]

3T15S 3,00 2,00


4T15S 3,00 2,00
7T15S 3,00 2,00
13T15S 3,50 2,50
19T15S 4,00 3,00
25T15S 4,50 3,50
31T15S 4,50 3,50
37T15S 5,00 4,00

Pour de plus amples renseignements : nous consulter.

58 FREYSSINET SA | PRÉCONTRAINTE SANS ADHÉRENCE


Précontrainte

5.4. Précontrainte de structures circulaires


au moyen de l’ancrage X

L’ancrage X Freyssinet est le moyen idéal pour ancrer des armatures de pré-
contrainte formées en cerces, que celles-ci soient extérieures ou noyées dans
la structure. En règle générale, l’ancrage X est employé avec des torons gainés
graissés, aussi bien pour la réparation ou le renforcement d’ouvrages existants
par la précontrainte additionnelle que pour des ouvrages neufs avec une précon-
trainte intérieure au béton. Le domaine d’application préférentiel de l’ancrage X
est celui des structures cylindriques ou à symétrie de révolution.

Des dispositions simples de mise en œuvre permettent d’assurer la démontabilité


de la précontrainte si cette dernière doit être seulement temporaire.

Une protection renforcée de ce système de précontrainte peut être obtenue en


logeant le toron gainé graissé dans un conduit en polyéthylène à haute densité
et en injectant le vide annulaire au moyen d’un coulis de ciment avant la mise en
tension pour améliorer la portance du toron sur la structure. Une caractéristique
remarquable de l’ancrage X est la protection double du mors d’ancrage entière-
ment confiné dans le bloc injecté de graisse et isolé au moyen de deux capots
de fermeture garantissant ainsi une parfaite étanchéité.

FREYSSINET SA | PRÉCONTRAINTE SANS ADHÉRENCE 59


Précontrainte

DONNÉES GÉOMÉTRIQUES

Les ancrages 1X15 sont utilisés avec des câbles monotorons T15S.
L’effort au droit de l’ancrage, après blocage, s’obtient en prenant en compte une
rentrée de clavettes de 6 mm.
Au voisinage de l’ancrage X, le tracé du toron doit présenter un rayon de cour-
bure d’au moins 2,0 m. La mise en tension se fait au moyen du vérin monotoron
à trou central (cf. § 4.5).

60 FREYSSINET SA | PRÉCONTRAINTE SANS ADHÉRENCE


Précontrainte

6. Mise en œuvre

Dès les tout premiers développements de son invention, Eugène Freyssinet a


toujours mis l’accent sur un système et des solutions aussi simples que possible
et de ce fait, adaptées aux multiples et diverses conditions de mise en œuvre
que la pratique de la construction en béton précontraint impose. La grande sou-
plesse d’utilisation qu’offre le système Freyssinet de précontrainte par torons
aussi bien au stade de la fabrication que de la pose et de la mise en tension en
témoigne.

Les pratiques locales ont aussi incité Freyssinet SA à développer des techniques
de mise œuvre adaptées et répondant aux besoins des concepteurs et des
entreprises.

Fabrication des câbles

Le système Freyssinet permet, soit de fabriquer les câbles en usine, soit de livrer
séparément sur le chantier les gaines, les torons et les têtes d’ancrage. Dans le
premier cas, les câbles sont gainés et enroulés dans notre usine sur bobines ou
dans des cadres (paniers) pour faciliter la manutention, le stockage et la pose.
Dans le deuxième cas, les composants sont livrés séparément sur le chantier : la
gaine est mise en place dans le coffrage en même temps que le ferraillage, les
câbles sont enfilés avant ou après le bétonnage. Le montage des blocs d’an-
crage constitue la dernière opération avant la mise en tension.

Déchargement et stockage sur chantier


Quelle que soit la méthode de pose retenue, les éléments constitutifs des câbles
doivent être déchargés et stockés avec le plus grand soin et protégés contre
toute agression (contact direct avec le sol, intempéries, condensation). L’entre-
preneur responsable du chantier doit respecter rigoureusement les instructions
écrites remises en début de chantier.

Supports de câbles

Vu la grande précision de pose des câbles exigée (± 5 mm), il est impératif que
les supports soient façonnés et soudés aux cotes exactes dans un atelier équipé
à cet effet. Pour la précontrainte de dalle on a généralement recours aux paniers
de supports standard (cf. § 4.3 : Supports de câbles).
La mise en place des supports, généralement par le ferrailleur, doit également
respecter les mêmes exigences de précision.

FREYSSINET SA | MISE EN ŒUVRE 61


Précontrainte

Pose des câbles

La méthode de pose, à partir de bobines ou par enfilage, est choisie d’entente


avec le chef de chantier en fonction du genre et des dimensions de l’ouvrage, du
nombre d’étapes, du type et de la localisation des câbles, des étapes de béton-
nage, du programme des travaux, des engins de levage disponibles, etc.

Dans la plupart des cas, la mise en place des câbles par poussage des torons
dans les gaines préalablement posées vides s’avère plus intéressante tant au
point de vue économique que pratique. En effet, le ferrailleur pose les gaines
en même temps que les armatures passives et le coffreur peut, à l’exception de
l’accès aux extrémités des câbles, terminer son travail. Il en résulte des gains
de temps qui, dans le cas de longues étapes de construction, peuvent être im-
portants. Si l’enfilage a lieu avant le bétonnage, on a recours à des gaines de
dimensions standard (cf. § 4.1), dans l’autre cas, c’est-à-dire après bétonnage, à
des gaines du diamètre immédiatement supérieur à celui de la gaine standard.

La pose de câbles préparés en usine et livrés sur bobines exige que l’ouvrage
soit partiellement coffré et ferraillé et que la place soit alors laissée à la pose
des câbles. Ce n’est qu’ensuite qu’on pourra terminer le ferraillage et fermer les
coffrages. Cette méthode est intéressante dans le cas de chantiers exigus tandis
qu’ailleurs elle est source d’interférences et de pertes de temps.

Lors de la pose des câbles, il y a lieu de disposer des évents aux points hauts des
gaines.

Mise en tension

Le système Freyssinet permet la mise en tension des câbles en une ou plusieurs


étapes selon le programme établi par l’ingénieur du bureau d’études. (cf. § 1.1) :
Informations pour l’étude du projet).

A chaque étape, les mises en tension sont effectuées par paliers avec, à chaque
palier, mesure des allongements obtenus. Ceux-ci sont comparés aux allonge-
ments théoriques calculés.
Les paramètres déterminants pour le contrôle de la force de précontrainte ap-
pliquée restent cependant la section du vérin et la pression hydraulique. La me-
sure des allongements constitue une vérification et ne saurait être un indicateur
précis et fiable de la force de précontrainte. La pratique ayant montré que les
allongements effectifs peuvent fluctuer autour de la valeur théorique (± 15% pris
isolément et ± 5 % pour la moyenne). Les efforts appliqués et les allongements
mesurés sont protocolés et le document correspondant transmis à l’ingénieur
responsable. Les surlongueurs de câbles (permettant leur fixation sur le vérin) ne
sont coupées que lorsque les résultats obtenus ont été vérifiés et reconnus en
ordre.

62 FREYSSINET SA | MISE EN ŒUVRE


Précontrainte

Les vérins grâce à leur système de blocage mécanique ou hydraulique per-


mettent un enfoncement actif des clavettes ce qui a pour effet de réduire et de
mieux maîtriser le phénomène de « rentrée» des clavettes (cf. § 1.1.3). Le fonc-
tionnement des vérins et les diverses opérations effectuées lors d’une mise en
tension sont décrits en détail dans les pages suivantes.

Injection

Une fois les mises en tension de tous les câbles terminées et les procès-
verbaux correspondants vérifiés, les surlongueurs des câbles sont coupées, les
têtes d’ancrage pourvues d’un capot et tube d’injection sont cachetées. Si ce
n’est déjà fait, on procède alors aux essais de composition de coulis de ciment
en selon la norme SN EN 447: 2007 contrôlant que le mélange prévu, et en parti-
culier la fourchette des valeurs de fluidité, permet de satisfaire aux critères pres-
crits.
Ensuite, on effectue l’injection des câbles en commençant à l’extrémité la plus
basse et en poussant le coulis, au moyen d’une pompe spéciale. Avant de fermer
les évents on contrôle la fluidité du coulis à la sortie. Les opérations d’injection
font l’objet d’un procès-verbal contenant toutes les données importantes : com-
position du coulis, matériel utilisé, résultats des contrôles et mesures.
Si la température de la structure est inférieure à +5°C, des moyens particuliers
devront être mis en œuvre pour garantir cette température durant les 48 heures
suivant l’injection.

Conformément à la directive 12010 de l’OFROU pour la protection anticorrosion


temporaire des câbles de précontrainte, les câbles dont la mise en œuvre ne
respecte pas les délais définis sous 1.6 sont imprégnés d’une solution huile-eau
(par exemple Rostschutz 310).

Injection sous vide

Comme son nom l’indique, la technique consiste à faire le vide d’air à l’inté-
rieur de la gaine pour y injecter le coulis qui va naturellement occuper le volume
par aspiration. Pour éviter qu’elle-même ne se remplisse de coulis de ciment, la
pompe à vide est équipée d’un dispositif appelé piège à coulis. Ce mode d’in-
jection permet d’obtenir d’excellents rendements tout en réduisant considéra-
blement le nombre des évents.
Ce système permet aussi de compléter des injections en cas de mauvais rem-
plissage.

Rapport final

A la fin du chantier, un rapport final atteste que tous les matériaux utilisés et les
interventions de mise en œuvre ont satisfait aux exigences contractuelles ainsi
qu’aux prescriptions du plan d’assurance qualité (déclaration de conformité).

FREYSSINET SA | MISE EN ŒUVRE 63


Précontrainte

7. Freyssibar

Le système de précontrainte Freyssibar comprend une large gamme de barres


filetées ainsi que les dispositifs d’ancrage, de couplage et de raboutage associés.

Ce système de précontrainte est adapté à de nombreuses applications :


Précontrainte permanente ou temporaire de structures
Ancrage de grues, d’éoliennes, etc.
Brêlage de charpentes provisoires
Tirants précontraints dans le sol et dans le rocher,
tirants passifs pour les travaux géotechniques, ou en tunnels
Manutention lourde
Tirants de quai

Freyssinet est le titulaire de l’Agrément Technique Européen (ATE) n° ETA 09/0169


pour le système de précontrainte des structures par post-tension Freyssibar.
Les ancrages plats et les coupleurs Freyssibar pour les barres entièrement
filetées jusqu’à 50 mm sont conformes aux exigences de l’ETAG 013.
Freyssinet a également obtenu le certificat de conformité CE n°1244-CPD-1014.
L’ATE et le marquage CE sont suivis par un organisme notifié.

Technologie

LES BARRES

Laminées à chaud à partir d’un acier allié à haute résistance, les barres sont en-
suite étirées à froid, puis filetées sur toute leur longueur ou à leurs extrémités par
déformation. La gamme standard comprend les diamètres nominaux de 26,5 ;
32 ; 36 ; 40 et 50 mm. Des barres de diamètre non standard peuvent être fournies
sur demande.
Le processus de fabrication permet un filetage de qualité, garantissant une haute
résistance à la fatigue et une faible sensibilité à la corrosion sous contrainte.
La méthode de fabrication permet également de s’assurer que chaque barre est
testée à un effort d’au moins 85 % de sa résistance garantie en traction.
La géométrie du filetage est spécifiquement conçue pour assurer un assemblage
rapide, précis et aisé sur le chantier.
Les barres sont disponibles en longueurs maximales de 11,8 mètres. Au-delà, des
manchons permettent de rabouter les barres entre elles.

FREYSSINET SA | BARRES DE PRÉCONTRAINTE 65


Précontrainte

LES ANCRAGES

Les dispositifs d’ancrage sont conçus pour ancrer l’effort de la barre et le trans-
mettre à la structure. Quatre types d’ancrages sont disponibles :
ancrages standards dit plats avec un écrou et une rondelle ;
ancrages rotulés composés d’un écrou à embase sphérique ;
ancrages composés d’un écrou bombé et d’une rondelle
sphérique autorisant de petites rotations.
Tous les écrous sont obtenus par matriçage à chaud. En outre, des manchons
permettent de rabouter des armatures primaires et secondaires.

LES ACCESSOIRES

Freyssinet propose une gamme complète de gainages faciles à mettre en œuvre.


Notamment :
la gaine nervurée en feuillard métallique, filetée sur toute
sa longueur, qui permet des raccords rapides et aisés ;
le tube en polyéthylène haute densité composé d’éléments
soudés au miroir chauffant et constituant une enveloppe
étanche et non corrodable ;
les accessoires de gainage spécifiques aux couplages et
aux raboutages d’armatures. La longueur de l’élément de
gaine utilisé pour le raboutage est définie au cas par cas,
de façon à autoriser le déplacement du manchon sur
une longueur suffisante lors de la mise en tension.

PROPRIÉTÉS

Fatigue : le système présente une résistance à la fatigue supérieure à deux


millions de cycles de chargement sur une plage de contraintes de traction de
590 à 670 N/mm2, dépassant les exigences de l’ETAG 013.

Relaxation : après 1 000 heures, la perte de contrainte due à la relaxation dans


une barre chargée à 70 % de la force à rupture spécifiée (Fpk) est inférieure à 3 %,
ce qui est mieux que le maximum de 4 % défini dans la norme pr EN 10138-4.

Résistance à l’ancrage : le système de post-tension Freyssibar est soumis à des


essais pour s’assurer que la charge de rupture de l’assemblage formé par la
barre, le manchon et l’ancrage est supérieure à 95 % de la résistance en traction
de la barre seule.

66 FREYSSINET SA | BARRES DE PRÉCONTRAINTE


Précontrainte

PROTECTION CONTRE LA CORROSION

Des essais de corrosion sous contrainte ont été réalisés conformément à la


norme prEN 10138. Les barres préalablement mises sous tension dans un envi-
ronnement corrosif pendant 500 heures ont passé l’essai de traction à rupture.
Une protection spécifique contre la corrosion est appliquée sur demande.
Elle est sélectionnée en fonction de la durée de vie exigée et des conditions
d’exposition.

GAINAGE ET CAPOTS

Gaines nervurées : légères et faciles à installer


Tubes lisses : rigides et résistants aux chocs
Les gaines et les tubes peuvent être en acier ou en PEHD (non corrodable).
Capots métalliques : bruts, galvanisés ou peints
Capots plastiques

CONTRÔLE QUALITÉ

La fabrication des barres et des ancrages est réalisée selon un système d’assu-
rance qualité conforme à la norme qualité ISO 9000 : 2000. Les ancrages plats et
barres ont satisfait à tous les essais requis par l’ETAG 013.

CARACTÉRISTIQUE

Barre

Diamètre nominal (mm)

Caractéristiques Unité 26,5 32 36 40 50 Réf.

Qualité d’acier MPa 1’030 1’030 1’030 1’030 1’030

Section existante mm 2
552 804 1’018 1’257 1’964

Masse linéique kg/m 4.56 6.66 8.45 10.41 16.02

Charge de rupture caractéristique : Fpk kN 568 828 1’048 1’295 2’022

Charge de limite élastique à 0,1 % : Fp0.1% kN 461 672 850 1’049 1’640 B

Force maximale de mise en tension* kN 398 580 734 907 1’415

Pas du filetage mm 6 6 6 8 8

Module d’élasticité moyen GPa 170 170 170 170 170

Allongement minimal sous charge maxi % 3.5 3.5 3.5 3.5 3.5

* La force maximale de mise en tension est égale à 0.7 fpk selon la norme SIA 262:2013

FREYSSINET SA | BARRES DE PRÉCONTRAINTE 67


Précontrainte

Ancrage plat

Diamètre nominal de la barre (mm)

Article Croquis Dimensions Unité 26,5 32 36 40 50 Réf.

Hauteur mm 37 41 46 55 71
Écrou plat N
Côte sur plat mm 50 56 62 65 90

Diamètre extérieur mm 65 70 75 80 105


Rondelle plate W
Épaisseur mm 6 6 6 6 6

Surface d’appui mm 110 × 125 125 × 125 140 × 160 160 × 160 200 × 200

Plaque plate Épaisseur mm 35 35 40 40 45 FP

Diamètre de l’alésage mm 34 40 44 50 60

Surface d’appui mm 110 × 125 125 × 125 140 × 160 160 × 160 200 × 200

Plaque d’injection Épaisseur mm 35 35 40 40 45 FPG

Diamètre de l’alésage mm 34 40 44 50 60

68 FREYSSINET SA | BARRES DE PRÉCONTRAINTE


Précontrainte

Ancrage sphérique de type 1 (± 3°)

Diamètre nominal de la barre (mm)

Article Croquis Dimensions Unité 26,5 32 36 40 50 Réf.

Hauteur mm 45 51 56 60 71
Écrou sphérique SN
Côte sur plat mm 50 56 62 65 90

Surface mm 160 × 115 160 × 125 160 × 140 160 × 160 190 × 190
Plaque sphérique
Épaisseur mm 40 40 40 40 60 SP

Ancrage sphérique de type 2 (± 0.6°)

Diamètre nominal de la barre (mm)

Article Croquis Dimensions Unité 26,5 32 36 40 50 Réf.

Écrou bombé Hauteur mm 37 41 46 55 71 SN


Type 2 Côte sur plat mm 50 56 62 65 90 Type 2

Rondelle Diamètre extérieur mm 75 80 90 95 125 SW


sphérique Épaisseur mm 10 10 10 10 15 Type 2

Surface d’appui mm 110 × 125 125 × 125 140 × 160 160 × 160 200 × 200

Plaque plate Épaisseur mm 35 35 40 40 45 FP

Diamètre de l’alésage mm 34 40 44 50 60

Surface d’appui mm 110 × 125 125 × 125 140 × 160 160 × 160 200 × 200

Plaque d’injection Épaisseur mm 35 35 40 40 45 FPG

Diamètre de l’alésage mm 34 40 44 50 60

FREYSSINET SA | BARRES DE PRÉCONTRAINTE 69


Précontrainte

Manchons

Diamètre nominal de la barre (mm)

Croquis Dimensions Unité 26,5 32 36 40 50 Réf.

Diamètre extérieur mm 45 50 60 65 76
C
Longueur mm 90 115 130 140 170

Accessoires

Diamètre nominal de la barre (mm)

Article Dimensions Unité 26,5 32 36 40 50 Réf.

Longueur mm 250 250 250 250 250

Diamètre extérieur mm 42,9 48,5 50,8 57,2 70 T


Tube coffrant
Épaisseur mm 2 2 2 2 2

Raccord d’évent “ 1/2 1/2 1/2 1/2 1/2 V

Capots courts Longueur mm 95 100 120 120 150 CS


Capots
Capots longs Longueur mm 210 220 220 220 280 CL

Gaines

Diamètre nominal de la barre (mm)

Article Dimensions Unité 26,5 32 36 40 50 Réf.

Diamètre intérieur mm 45 50 55 60 75

Épaisseur mm 0,45 0,45 0,45 0,45 0,50 G1


Gaine feuillard
en acier Volume à injecter L/m 1,0 1,2 1,4 1,6 2,5
Élément de raccordement
mm 50 55 65 70 85 G’1
(diamètre intérieur)
Diamètre extérieur mm 63 63 75 75 90

Tube en PEHD Épaisseur mm 5,8 5,8 6,8 6,8 8,2 G2

Volume à injecter L/m 1,5 1,3 1,9 1,7 2,3

Diamètre extérieur mm 70 76,2 88,9 95 114,3


Éléments pour
manchon Épaisseur mm 2 2 2 2 2 GR
de raboutage
Longueur minimale (L = manchon) mm 180 + L 205 + L 220 + L 230 + L 260 + L

Diamètre extérieur mm 88,9 88,9 101,6 114,3 152,4


Éléments pour
manchon de Épaisseur mm 2 2 2 2 2 GC
couplage
Longueur maximale mm 210 235 255 265 320

70 FREYSSINET SA | BARRES DE PRÉCONTRAINTE


Précontrainte

8. Haubans

Au cours des 30 dernières années, l’évolution rapide des structures haubannées,


en particulier des ponts à haubans, a reflété l’intérêt grandissant que présente ce
mode de construction.

La mise en service en 1995 du pont de Normandie avec sa travée centrale de


856 mètres a montré que cette technique pouvait s’appliquer à un domaine
jusque-là réservé aux ponts suspendus. Les structures à haubans modernes né-
cessitent une technologie et des matériaux de grande qualité. A ce point de vue,
les haubans sont probablement le composant le plus important. Freyssinet a par-
ticipé activement au développement de la technologie moderne des haubans
depuis le début des années soixante, lorsque l’intérêt pour ce type de structure
s’est réveillé.

Les principales qualités requises pour un hauban sont :


résistance mécanique
résistance à la fatigue
durabilité

Le développement des haubans Freyssinet s’est poursuivi en respectant ces im-


pératifs. La technologie des haubans Freyssinet est fondée sur l’indépendance
totale de chaque toron, elle présente les caractéristiques suivantes :
ancrages individuels
possibilité de montage et de mise en tension individuels
possibilité de remplacements individuels
protection individuelle contre la corrosion

La simplicité et la rapidité de remplacement sans perturber le schéma statique


de l’ouvrage, le contrôle et le réglage de la force dans chaque toron à l’aide
de la méthode d’isotension® sont autant d’avantages d’un système aujourd’hui
éprouvé.

FREYSSINET SA | HAUBANS 71
Précontrainte

8.1. Performances mécaniques

RÉSISTANCE MÉCANIQUE

La gamme usuelle de capacité des haubans s’étend de 1’507 kN (12 torons) à


21’218 kN (169 torons) bien que des haubans plus puissants aient été mis en
œuvre (205 torons / 24’490 kN pour la tour de Collserola à Barcelone en Espagne).
L’élément résistant des haubans Freyssinet consiste en un faisceau de torons de
7 fils de 15,7 mm de diamètre à haute résistance, parallèles et protégés indi-
viduellement appelés Monostrands. Chaque toron est ancré individuellement
dans une tête d’ancrage afin que la résistance globale du faisceau ne soit pas
diminuée.

Les caractéristiques du toron sont les suivantes :


Section nominale d’acier : 150 mm2
Résistance nominale à la traction : 1’860 N/mm2
Module d’élasticité : 195 kN/mm2
Masse nominale : 1,18 kg/m3
Charge de rupture caractéristique spécifiée : 279 kN
Allongement sous charge maximale : min. 3,5 %

RIGIDITÉ

La rigidité du câble se caractérise par le produit A × E de l’aire A de la section


transversale du câble par le module d’élasticité efficace E ; elle s’exprime en kN.
Le module d’élasticité efficace E des haubans Freyssinet est donné par la figure
ci-après: elle indique le réseau de courbes représentatives du rapport E/Eo en
fonction de la longueur de la projection horizontale du hauban, pour différentes
valeurs de contrainte de traction. Les courbes se déduisent de la formule d’Ernst :

72 FREYSSINET SA | HAUBANS
Précontrainte

dans laquelle E est le module d’élasticité efficace, en kN/mm2


E0 est le module d’élasticité du câble droit égal à 195 kN/mm2
γ est le poids volumique du câble ramené au volume d’acier,
87’000 N/m3
l est la projection horizontale du hauban, en m
ο est la contrainte du toron, en N/mm2

RÉSISTANCE DYNAMIQUE

Contrairement aux câbles de précontrainte d’un pont en béton, les haubans su-
bissent des variations de contraintes qui peuvent atteindre 100 à 150 N/mm2
suivant le rapport de la charge utile au poids-propre de l’ouvrage. De plus, les
charges dynamiques induisent, spécialement pour les ponts de grande portée,
non seulement des variations de contrainte de traction axiale, mais également
des contraintes de flexion près des ancrages. Tous ces aspects ont été analysés
exhaustivement et essayés : il en est résulté un hauban de grande résistance à la
fatigue, jusqu’à deux millions de cycles sous une variation de contrainte (∆𝜎𝑝,𝑓𝑎𝑡.)
de 210 N/mm2 (câble) et 280 N/mm2 (toron seul) avec une contrainte supérieure
égale à 0,45 fois celle de rupture. Des dispositifs spéciaux sont utilisés afin d’éli-
miner « l’effet de groupe » : par rapport à la fatigue, le comportement du hau-
ban est ainsi le même que celui d’un toron. La résistance résiduelle est la force
maximale à laquelle peut être soumis le hauban après action des sollicitations de
fatigue sans provoquer de dommages à un quelconque de ces composants. Les
tests ont montré que le hauban Freyssinet développe une résistance résiduelle
supérieure ou égale à 95 % de la charge à la rupture caractéristique garantie du
faisceau de torons.

FREYSSINET SA | HAUBANS 73
Précontrainte

8.2. Durabilité

Une protection efficace contre la corrosion est la condition de sa durabilité. Tous


les composants métalliques du hauban Freyssinet sont protégés par au moins
trois barrières efficaces contre la corrosion. De plus, le concept moderne des
haubans Freyssinet inclut les dispositifs nécessaires pour pratiquer une surveil-
lance à long terme de tous les composants et la possibilité d’un démontage aisé
pour contrôler ou réparer en cas de dégât accidentel. On a généralisé l’emploi
de produits de protection contre la corrosion résistant à la fissuration.

Le hauban Freyssinet est constitué d’un faisceau de torons appelés Monostrands.

Faisceau de torons

1re barrière : les torons sont galvanisés (voire galfanisés) à chaud avant leur
dernier tréfilage, les récents développements montrent qu’un galfanisage
(95 % zinc 5 % aluminium) augmente encore considérablement la durabilité de
la protection par rapport au galvanisage (100 % zinc). Le poids du revêtement
atteint dans les 2 cas au moins 180 g/m2.
2e barrière : les torons sont injectés avec une cire à raison d’au moins 12 g/m3
3e barrière : chaque toron est gainé individuellement par une gaine PEHD
La mise en place dans une gaine générale ou dans un conduit constitué de
2 demi-coquilles constitue encore une barrière supplémentaire contre les infil-
trations d’eau.

Les zones d’ancrage sont conçues avec le même soin particulier pour la protec-
tion contre la corrosion. Les indications concernant les dimensions des gaines de
raccordement et des capots de protection figurent au chapitre suivant.

74 FREYSSINET SA | HAUBANS
Précontrainte

8.3. Unités et ancrages

UNITÉS DE CÂBLES

Le tableau suivant résume les principales caractéristiques des haubans de


tailles les plus courantes pour les ponts. L’effort de rupture est donné pour des
torons de résistance fpk  =  1860 N/mm2. Notre brochure « Stay Cables » contient
les données techniques détaillées et des références. Elle vous sera envoyée sur
demande.

Type Section [mm2] Effort de rupture 1,0 fpk Effort service 0,45 fpk Gaine en partie courante
[-] [mm2] [kN] [kN] øext / eparoi [mm]

4T15S 600 1’116 502 90 / 6.0

7T15S 1’050 1’953 879 110 / w6.0

12T15S 1’800 3’348 1’507 125 / 6.0

19T15S 2’850 5’301 2’385 140 / 6.0

27T15S 4’050 7’533 3’390 160 / 6.0

31T15S 4’650 8’649 3’892 160 / 6.0

37T15S 5’550 10’323 4’645 180 / 6.0

48T15S 7’200 13’392 6’026 200 / 6.2

55T15S 8’250 15’345 6’905 200 / 6.2

61T15S 9’150 17’019 7’659 225 / 6.9

75T15S 11’250 20’925 9’416 250 / 7.7

91T15S 13’650 25’389 11’425 280 / 8.6

109T15S 16’350 30’411 13’685 315 / 9.7

127T15S 19’050 35’433 15’945 315 / 9.7

169T15S 25’350 47’151 21’218 355 / 10.9

FREYSSINET SA | HAUBANS 75
Précontrainte

Dans le cas d’ouvrages en béton précontraint, on peut placer les ancrages suffisam-
ment loin des zones critiques de sorte que, grâce à l’adhérence produite par l’injec-
tion, ils ne subissent que relativement peu de variations de contrainte. S’agissant
d’un pont haubanné, les câbles jouent le rôle d’appuis verticaux et reprennent donc
directement et intégralement l’ensemble des charges (permanentes et variables)
qui agissent sur la structure. C’est la raison essentielle pour laquelle on limite les
contraintes dans l’acier à l’état de service à un taux notablement plus bas que dans
la précontrainte traditionnelle (σser = 0.45 fpk).

ANCRAGES

L’ancrage peut être utilisé en tant qu’ancrage actif ou passif. L’ancrage fixe de base
est désigné par « n HD 2000 F » Si l’effort du hauban doit être ajusté sans démonter
un seul élément de la tête d’ancrage on peut utiliser un ancrage réglable : le réglage
est réalisé par l’ajustement d’un écrou sur un tube fileté. Cet ancrage est désigné par
« n HD 2000 R ». La longueur de réglage est adaptée en fonction des spécifications
du projet.

Il est recommandé d’utiliser la combinaison d’ancrage suivante pour les haubans


de ponts : « n HD 2000 F » à une extrémité et « n HD 2000 R » à l’autre extrémité. Les
deux types d’ancrage peuvent être placés dans le pylône ou sur le tablier en fonction
des considérations pratiques du projet. La mise en tension initiale du câble peut être
effectuée à partir de l’un ou l’autre des ancrages.

Les détails des dimensions extérieures du hauban Freyssinet standard donnés ci-
après correspondent aux ancrages des structures en béton. Elles sont prévues pour
un béton C30/37 (35 N/mm2 à 28 jours) et ont les dimensions horizontales minimums
requises pour l’installation et la mise en tension.

76 FREYSSINET SA | HAUBANS
Précontrainte

Ancrage réglable n HD2000 R

Type Plaque d’appui Capot d’injection Tube coffrant Ecrou Longueur Gaine
[n] a/b/øe [mm] øm/n [mm] øif/hf [mm] øc [mm] Lmin [mm] øig/hg [mm]

4 210 / 40 / 132 108 / 250 140 / 6.3 130 800 90 / 6.0

7 230 / 40 / 155 127 / 255 159 / 6.3 200 1’000 110 / 6.0

12 300 / 50 / 192 160 / 346 219.1 / 6.3 235 1’200 125 / 6.0

19 350 / 50 / 230 194 / 356 244.5 / 6.3 284 1’400 140 / 6.0

27 420 / 60 / 260 222 / 376 298.5 / 8 336 1’750 160 / 6.0

31 440 / 60 / 270 233 / 386 298.5 / 8 346 1’750 160 / 6.0

37 470 / 70 / 290 252 / 411 323.9 / 8 368 1’900 180 / 6.0

48 540 / 80 / 330 291 / 434 368 / 8 415 2’100 200 / 6.2

55 570 / 80 / 350 304 / 446 368 / 8 438 2’200 200 / 6.2

61 610 / 90 / 375 336 / 466 406.4 / 8.8 460 2’400 225 / 6.9

75 670 / 100 / 405 368 / 481 445 / 10 506 2’500 250 / 7.7

91 750 / 110 / 450 410 / 524 482.6 / 11 546 2’850 280 / 8.6

109 815 / 120 / 480 435 / 560 530 / 12.5 600 3’100 315 / 9.7

127 850 / 130 / 525 478 / 600 558.8 / 12.5 640 3’250 315 / 9.7

169 980 / 140 / 605 555 / 660 635 / 23.5 740 3’700 355 / 10.9

Dans le cas des structures métalliques ou d’autres conditions de support, les


dimensions en plan doivent être respectées et l’épaisseur doit être calculée en
conséquence.

FREYSSINET SA | HAUBANS 77
Précontrainte

8.4. Montage

Le concept du hauban Freyssinet, fondé sur l’indépendance des torons les uns
par rapport aux autres, conduit à une méthode de mise en œuvre à la fois simple
et facile : les haubans sont montés sur le site toron par toron. Cette opération ne
nécessite qu’un matériel léger.

ISOTENSION®

Du fait de la souplesse de la structure, la tension individuelle des torons d’un


hauban varie durant les opérations de mise en tension toron par toron puisque
la distance entre les ancrages varie également durant ce processus. Pour garan-
tir l’uniformité des forces dans l’ensemble des torons d’un hauban à l’issue de
l’opération de mise en tension, Freyssinet a mis au point une méthode brevetée,
appelée Isotension®. La figure ci-dessous montre schématiquement le principe
de l’isotension®, le premier toron étant équipé d’un dispositif de mesure de force.

78 FREYSSINET SA | HAUBANS
Précontrainte

REMPLACEMENT DU CÂBLE

Comme il est impossible d’exclure un accident dû au trafic, chaque hauban doit


être facilement remplaçable, sans sollicitation excessive de la structure, ni inter-
ruption de trafic. L’ancrage de hauban Freyssinet permet le remplacement indivi-
duel des torons et donc un entretien facile du hauban.

RÉGLAGE DE LA TENSION ET VÉRIFICATION

Le réglage de la force de traction des haubans peut, si nécessaire, s’effectuer


toron par toron de la même manière que lors de la phase de mise en tension
initiale, au moyen d’un vérin monotoron. Sur les ancrages réglables, cette opé-
ration peut également être menée à bien globalement à l’aide de vérins à faible
course spécialement conçus et fabriqués par Freyssinet pour des réglages fins ou
des ajustements ultérieurs durant l’exploitation de l’ouvrage.

PROTECTION ANTI-CORROSION ET FINITIONS

Les dernières opérations à entreprendre après le réglage de la tension concernent


la finition des zones d’ancrage et de transition et la protection permanente des
éléments exposés à la corrosion. Les haubans constitués de torons individuelle-
ment protégés ne nécessitent que des opérations de finition simples.

AMORTISSEURS DE VIBRATIONS INTERNES

Lorsque des vibrations de hauban sont susceptibles de se produire avec une


grande amplitude, il est sage de prévoir l’installation d’amortisseurs. Freyssinet a
développé une série de déviateurs avec amortisseurs intégrés (DGD) qui peuvent
être adaptés au tube coffrant. Au contraire des manchons usuels en néoprène
qui ne servent qu’à filtrer les contraintes de flexion, les DGD sont des amortis-
seurs visqueux placés à une distance suffisante de l’ancrage pour permettre des
mouvements transversaux et dissiper de l’énergie.

INDICATIONS SUPPLÉMENTAIRES

Veuillez nous consulter pour plus de détails sur nos haubans.

FREYSSINET SA | HAUBANS 79

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