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Fiscalité des Entreprises

I. Notions Générales
1.1 Définitions de l’Impôt
Il n’existe pas de définition légale et générale de l’impôt :

A. Une prestation pécuniaire


 L’impôt se règle en argent
 Par tout moyen de paiement, mais multiplication des règlements obligatoires par virement bancaire
 Quelques très rares cas de paiement en nature : droits de succession par remise d’œuvres d’art
 Les impôts sont payés au Trésor Public

B. Une prestation perçue par voie d’autorité


 Le paiement de l’impôt présente un caractère obligatoire pour l’ensemble des contribuables, particuliers ou entreprises
 Les défauts ou retards de règlement font l’objet de sanctions : recouvrement forcé, intérêts et pénalités de retard,
condamnations pour fraude fiscale…
 Les impôts sont votés par la représentation nationale
 Ils présentent donc un caractère collectif pour l’ensemble des citoyens

C. A titre définitif et sans contrepartie


 L’impôt dûment payé ne sera jamais restitué
 Un cas particulier : les crédits d’impôt
 Le versement de l’impôt ne confèrera aucun droit individuel au contribuable, mais seulement à la collectivité

D. En vue de couvrir des charges publiques


 L’impôt a pour premier objet d’assurer les besoins des collectivités publiques
 Il peut aussi servir d’instrument d’intervention économique et sociale

Couverture des Charges Publiques


 L’impôt est destiné d’abord à couvrir l’ensemble des dépenses de l’Etat
 Les impôts sont aussi perçus au bénéfice des collectivités territoriales : communes et collectivités de communes,
départements, régions… distinction entre impôts d’Etat et impôts locaux
 Les impôts locaux continuent à être votés par la représentation nationale
 Les collectivités locales gardent quelques libertés : taux, exonérations totales ou partielles

Instrument d’intervention économique et sociale


 Une conception plus moderne : incitations économiques et solidarité
 Accroissements et réductions d’impôt en fonction de la politique économique de l’Etat : investissements, créations
d’entreprise, taxes sur certains produits etc.
 Solidarité :
- Impôts acquittés par certains contribuables seulement : Impôt sur le Revenu, Impôt Sur la Fortune
Immobilière
- Impôts progressifs en fonction des capacités du contribuable
- Taux de TVA différenciés selon le type de biens

1.2 Comparaison avec des notions voisines


L’impôt ne constitue pas le seul « prélèvement obligatoire » de la puissance publique : s’y ajoutent notamment les redevances, les
cotisations sociales et les contributions sociales.

A. Les redevances
 Sommes perçues par l’État et les collectivités locales au titre d’un service rendu ou d’un avantage
 Exemples :
 Redevance pour l’audiovisuel public
 Droit d’occupation du domaine public : marchés urbains, plages
 Taxe d’enlèvement des ordures ménagères
 Principe de « l’usager payeur »

B. Les cotisations sociales


 Cotisations sociales = Sommes destinées à couvrir les dépenses des régimes de protection sociale
 Maladie-maternité, allocations familiales et retraites
 Perçues obligatoirement et exclusivement sur tous les revenus d’activités professionnelles exercées en France, salariées
ou non salariées
 Différence avec les contributions sociales

C. Les contributions sociales


 Sommes destinées également à couvrir les dépenses des régimes de protection sociale ainsi que leurs dettes et déficits
 Dues sur les revenus d’activités professionnelles et les autres revenus, notamment ceux du patrimoine
 Perçues par l’État (revenus du patrimoine) ou par les URSSAF (revenus professionnels)
 Pour information : la montant de la seule Contribution Sociale Généralisée (CSG) dépasse celui de l’impôt sur le revenuà

1.3 Les sources de la fiscalité


Rappel du principe de la légalité des impôts doivent être votés par la représentation nationale
Quelques précisions
Une prééminence des lois votées par le parlement
 La loi ne peut pas tout régler :
 Ce qui relève du détail et de points techniques : sera prévu par les règlements d’application
 Ce qui est écrit est codifié : le Code Général des Impôts (CGI)
 Les questions d’interprétation des règles écrites :
 La doctrine de l’administration fiscale
 En cas de litiges, les décisions des tribunaux

A. Les lois
Lois de finances et autres lois
 Obligation pour le parlement de voter tous les ans une loi de finances (dépenses et recettes)
 En matière fiscale, les LDF peuvent avoir un effet rétroactif : fixation en fin d’année des règles d’imposition
 Gros problème d’imprévisibilité
 Les règles fiscales peuvent provenir d’autres lois votées par le parlement, notamment les « lois de finances rectificatives »
(3 en 2012)

B. Les règlements
 Articles 34 et 37 de la constitution de 1958 : distinction entre le pouvoir législatif et le pouvoir réglementaire
 En matière fiscale, le gouvernement peut prendre des décrets d’application dans le respect de la loi
 Les règlements viennent préciser les termes des lois
 En principe, ils ne doivent ni ajouter ne retrancher à ce qui est prévu par la Loi

C. Le Code général des Impôts


 Créé en 1950, le CGI regroupe l’ensemble des textes écrits en matière fiscale
 Dans tous les domaines : impôts d’Etat et impôts locaux, particuliers et entreprises, impôts directs et indirects, impôt sur
le capital etc
 Inclut les parties législatives et réglementaires
 Une exception concernant le contrôle et le contentieux fiscal : font l’objet d’un code particulier : le Livre des Procédures
Fiscales (LPF)

D. La doctrine administrative
 Correspond aux commentaires et opinions émis par l’administration fiscale sur les règles écrites
 Regroupement dans le BOFIP : Bulletin Officiel des Finances Publiques
 S’impose aux services fiscaux
 En cas de litige, le contribuable peut s’en prévaloir
 Il ne s’agit que d’opinions, qui peuvent être contestées devant les tribunaux si elles sont contraires à la Loi
 L’hirondelle ne fait pas le printemps

E. La jurisprudence des tribunaux


 Les litiges entre les contribuables et l’administration fiscale sont fréquents
 A défaut d’accord, les différends seront soumis aux tribunaux, chargés d’interpréter et d’appliquer les règles fiscales à des
cas particuliers
 Il est possible de prendre connaissance de ces décisions et de s’en prévaloir dans des situations comparables
 NB : une jurisprudence ne présente pas un caractère définitif. Cas de « revirements de jurisprudence »
F. Les traités internationaux
 Traité de l’Union Européenne et conventions fiscales
 Le contenu des directives de l’UE s’impose aux parlements et aux tribunaux des Etats membres
 Le but est d’harmoniser les règles fiscales et d’assurer un traitement égal pour les personnes et entreprises relevant des
Etats membres
 Les conventions fiscales sont passées entre Etats en vue d’éviter les situations d’absence d’imposition ou de doubles
impositions

1.4 La territorialité de l’impôt


L’impôt français a vocation à s’appliquer aux « résidents » en France ou, selon les cas, aux opérations réalisées en France

A. Contribuables résidant en France


 Distinction entre particuliers et entreprises
 Entreprises : celles qui sont domiciliées et/ou exercent leur activité principale en France
 Particuliers : 3 critères alternatifs de résidence en France (art. 4 du CGI) :
 Personnes résidant en France + de 6 mois dans l’année
 Personnes domiciliées à l’étranger mais ayant leur activité professionnelle en France
 Personnes domiciliées à l’étranger mais tirant leurs principales sources de revenus en France

B. Opérations imposables réalisées en France


Peuvent concerner les contribuables non-résidents
Quelques exemples :
- TVA pour les livraisons de biens en France
- Droits de mutation sur les immeubles situés en France
- Impôt sur les sociétés (IS) pour les établissements de sociétés étrangères exploités en France
C. Les conventions internationales
Passées entre Etats en vue d’éviter aux doubles résidents et aux états :
 Des doubles impositions,
 Des absences d’imposition,
En raison de différences de règles fiscales selon les pays
 Un modèle établi en 1977 par l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique)
 Des cas particuliers avec :
 Les paradis fiscaux ou pays à fiscalité privilégiée
 Les « états non coopératifs » en matière de blanchiment d’argent

II. Les Grandes Distinctions


Un préambule : la fiscalité change tout le temps : notion d’instabilité fiscale
Les techniques fiscales sont constantes
Les gouvernements successifs en modifient l’utilisation en fonction des objectifs recherchés

2.1. Impôts directs et indirects


Une très ancienne distinction fondée sur le redevable de l’impôt
Redevable = celui qui doit acquitter l’impôt

A. Critères de distinction
Impôt direct : le redevable de l’impôt est la personne imposable.
 L’impôt sera payé directement ou par voie de retenue à la source.
Impôt indirect : le redevable de l’impôt est un tiers qui prendra le rôle de percepteur
Ex. la TVA pour le consommateur :
 Le prix du bien acquis versé au vendeur inclut la TVA,
 Cette TVA est due et payée par le vendeur, mais finalement supportée par l’acheteur\

B. Principaux impôts indirects


De loin les plus importants : la TVA, impôt sur la dépense à caractère général et la Taxe Intérieure sur la Consommation des Produits
Énergétiques (TICPE). De très nombreux autres taxes indirectes quelquefois appelées accises : tabac, alcools etc.
 Le payeur final n’a pas conscience de payer l’impôt!
C. Principaux impôts directs
5 grandes catégories d’impôts directs
 L’impôt sur le revenu et ses composantes appelées « revenus catégoriels »
 Les droits d’enregistrement sur les mutations à titre gratuit (successions, donations) ou à titre onéreux (ventes de certains
biens)
 Les impositions sur le capital : IFI et imposition des plus-values des particuliers
 La généralité des impôts locaux
 L’impôt sur les sociétés

2.2 Impôts d’État et impôts locaux


Une distinction fondée sur le bénéficiaire du versement de l’impôt

A. Distinction fondée sur le bénéficiaire


Impôts d’État : servent à financer les dépenses de l’État
Impôts locaux : versés au profit des collectivités locales : régions, départements, communes et intercommunalités
Certains impôts sont « mixtes » : Ex. les droits de mutation sur les immeubles comprennent une part destinée à l’État et une autre
part aux collectivités locales

B. Principaux impôts locaux


Acquittés par les particuliers et les entreprises
Particuliers et entreprises : l’impôt foncier du par les propriétaires d’immeubles bâtis et non bâtis
Particuliers : taxe d’habitation principalement + quelques taxes annexes : ex.: taxe d’enlèvement des ordures ménagères
Entreprises : Contribution Foncière des Entreprises (CFE) et Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE)

2.3. Impôts sur le revenu/sur la dépense/sur le capital


A. Les critères de distinction
Impôts sur le revenu : s’appliquent à la notion de revenu récurrent de différentes sources : activités, revenus de l’épargne et du
capital, plus-values de ventes de certains biens etc.
Impôts sur la dépense : distinction avec l’épargne. Seront supportés par un « utilisateur final »
Impôts sur le capital : peuvent être dus :
 Sur la détention du capital : IFI, Impôt foncier
 Sur la transmission du capital : droits de mutation à titre onéreux ou gratuit

B. Revenus d’activité et revenus du capital


Une distinction classique et importante : ces revenus vont relever de « revenus catégoriels » distincts avec des règles différentes.

1° Activités générant un revenu imposable


Vont être concernées les activités professionnelles exercées à titre habituel.
Activités salariées et non salariées
Les bénéfices des sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés.
Les activités exercées à titre occasionnel, hors l’exercice d’une profession, ne sont en principe pas imposables.
 Question : à quand s’arrête l’exercice d’une activité « occasionnelle » ?

Activités générant un revenu imposable : Critère de l’activité occasionnelle


Dans certains cas, l’exercice par des particuliers de certaines activités lucratives peut devenir une activité professionnelle
 Exemple : amateurs d’objets d’art se livrant à des achats/reventes de façon fréquente et habituelle
Selon l’importance des transactions au regard des autres revenus des intéressés
A l’origine de la mise en place du régime de l’autoentrepreneur.

2° Revenus provenant du capital


Ne proviennent pas de l’exercice d’une activité par le contribuable : pour l’essentiel :
 Loyers des biens immobiliers
 Intérêts versés sur les produits de l’épargne et rentes viagères
 Dividendes versés par les sociétés à leurs associés sur leurs bénéfices

C. L’impôt sur la dépense : la TVA


La TVA représente la plus grande source de revenus pour l’État.
Elle va s’appliquer lors de la vente de biens ou de prestations de services par des professionnels et sera finalement et définitivement
supportée par un utilisateur final

1° Description sommaire du mécanisme


Les ventes de biens et prestations de services par des professionnels sont en principe soumises à la TVA. Les cas d‘exonérations
doivent donc être prévus de façon expresse.
Les livraisons et prestations sont facturées pour leur montant HT majoré de la TVA.
Si l’acheteur est lui-même assujetti, il pourra déduire le montant de la TVA acquittée en amont de celle qu’il facturera à son propre
client.
En bout de chaîne, un utilisateur final non assujetti à la TVA ne pourra pas la déduire et supportera un prix « toutes taxes comprises
(TTC) ».

2° Opérations taxables et exonérées


Sont en principe taxables toutes les opérations de nature économique réalisées par des professionnels.
Ne le sont pas les opérations réalisées par les particuliers à titre occasionnel.
Certaines activités sont expressément placées en dehors du champ d’application de la TVA : activités médicales, d’enseignement,
opérations d’assurances etc.

D. L’impôt sur le capital


Doit être distingué de l’imposition sur les revenus du capital - Seront imposés la détention et la transmission du capital.

1° Notions de détention et de mutation du capital


La détention d’un capital résulte de sa propriété par le contribuable, en pleine propriété ou en usufruit.
Le capital sera imposé annuellement sur la base d’une valeur fixée par l’État ou déclarée par le contribuable.
La mutation résulte d’un changement de propriétaire du bien avec une importante distinction.
 Mutations à titre gratuit : sans contrepartie : successions et donations entre vifs.
 Mutations à titre onéreux : avec contrepartie : résultent principalement de la vente de certains biens.

2° Principaux impôts sur le capital


Impôt sur la détention : Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) des particuliers, l’impôt foncier pour tous les contribuables
propriétaires de biens immobiliers
Impôt sur les mutations à titre gratuit : droits de succession et de donation
Impôt sur les mutations à titre onéreux : ne s’applique qu’aux ventes de certains biens immobiliers ou mobiliers.

2.4. Revenus imposables et plus-values imposables


Une distinction traditionnelle :
 Les revenus présentent un caractère récurrent
 Les plus-values ont un caractère plus exceptionnel

A. Les critères de distinction


Les revenus ont le caractère de « fruits » du travail et/ou du capital
 Ils proviennent d’une activité ou de l’exploitation d’un actif et présentent un caractère régulier et renouvelable
Les +values ont pour origine la cession d’un bien, procurant un profit correspondant à la différence entre son prix de revient et son
prix de vente
La plus-value procure au contribuable un gain en capital qui sera imposé dans les cas prévus par les textes avec de nombreuses
distinctions
B. Opérations emportant imposition des + values
Pour être imposable, la +value doit avoir entraîné un enrichissement du contribuable
 Seront concernées les cessions à titre onéreux et non celles à titre gratuit
Il sera souvent tenu compte de la durée de détention du bien vendu par le contribuable : +values à court terme et à long terme
 La cession du bien à bref délai après son acquisition sera considérée comme spéculative et entraînera généralement une
imposition plus lourde

C. Le sort des moins-values


En règle générale, les moins-values en capital et l’appauvrissement qui en résulte ne viennent pas en déduction du revenu
imposable.
 Dans certains cas, elles pourront venir en déduction des plus-values de même nature (soit sur la même catégorie de biens)
réalisées au cours de la même année
A défaut, la moins-value nette d’une année pourra être « reportée » sur des +values de même nature réalisées au cours des années
suivantes
 Le délai de report est généralement de 10 ans

D. + values des particuliers et + values professionnelles


Un traitement fiscal différent suivant que les + et – values sont réalisées par des particuliers ou par des professionnels dans le cadre
de l’exercice de leur activité
 Particuliers : les + et – values sont traitées comme un « revenu catégoriel » distinct entrant dans la détermination de leur
revenu imposable
 Professionnels : les + et – values sont incluses dans leur résultat fiscal en produits ou en charges et comptabilisées en
compte de résultat exceptionnel

2.5. Impôts proportionnels et impôts soumis au barème progressif


Certains impôts sont dus au même taux quels que soient les ressources du redevable. D’autres sont soumis à un « barème
progressif » afin de tenir compte des ressources du contribuable

A. Notion de barème progressif


Technique du « barème par tranche » visant à :
 Exonérer d’impôt les revenus de niveau inférieur à un montant déterminé
 Taxer de façon progressive les revenus d’un montant supérieur
Le cas le + connu : l’impôt sur le revenu
 D’autres cas : impôt sur les successions, IFI, Impôt sur les Sociétés…

Notion de barème progressif


Ex. de barème progressif : les droits de mutation à titre onéreux sur les prix de ventes de fonds de commerce

3 tranches d’imposition sur le montant du prix :


 0% de 1 à 23.000€,
 3% de 23.001 à 200.000€,
 5% au-delà de 200.000€

Ex. prix = 270.000€ : les droits dus s’élèvent :


 À 3% de 200.000 – 23.000 = 5.310€
 À 5% de 270.000 – 200.000 = 3.500€
Soit au total : 8.810€

B. Impôts hors barème « proportionnels »


Il n’est pas tenu compte de la situation personnelle du contribuable et fait application d’un taux uniforme (flat tax)
 Le cas le + connu : les prélèvements sociaux
Tendance 2018 : réduction des cas d’imposition au barème progressif et accroissement des cas d’imposition proportionnelle :
revenus de l’épargne et + values des particuliers notamment

2.6. Impositions des particuliers et des entreprises


Une même personne peut percevoir des revenus provenant d’activités professionnelles et non professionnelles
NB : en fiscalité, les activités salariées relèvent du non professionnel

A. Approche fiscale de l’entreprise


En fiscalité, on entend par « entreprise » toute activité exercée par des personnes physiques ou morales, à titre indépendant et
habituel, en vue d’en tirer un revenu
 Une approche très large : couvre différents secteurs d’activité avec des règles spécifiques: commerce et industrie,
professions libérales, activités agricoles.
Les personnes morales sont souvent imposées à l’impôt sur les sociétés (IS) avec des règles uniformes quelques soit le secteur
d’activité.

B. Revenus professionnels et non professionnels


Les revenus professionnels proviennent de l’exploitation d’une ou plusieurs entreprises.
Les revenus non professionnels proviennent d’activités salariées et des revenus du patrimoine : loyers, intérêts des prêts, dividendes
versés par des sociétés, avec de nouveau des règles différentes suivant la source de revenu.
 NB : une activité non professionnelle peut devenir une activité professionnelle si elle est exercée à titre habituel par le
contribuable.

C. Revenus imposables et bénéfices imposables


En matière de revenus professionnels, l’impôt porte sur un bénéfice imposable = différence entre recettes taxables et charges
déductibles exposées dans l’intérêt de l’entreprise
Les revenus non professionnels sont imposés sur leur montant brut, sous déduction de certaines charges déductibles listées par la
Loi de façon limitative
 Exemple : revenus de locations immobilières : le contribuable peut déduire les charges de copropriété mais pas
l’amortissement du bien

D. Entreprises : résultat comptable et résultat fiscal


Les revenus professionnels sont calculés à partir de la comptabilité de l’entreprise.
Il sera procédé à des « retraitements » de façon extracomptable en vue de déterminer le résultat fiscal.
 Certaines recettes sont exonérées ou imposées de façon proportionnelles : ex : plus-values en capital
 Certaines charges ne sont pas déductibles, en particulier lorsqu’elles n’ont pas été exposées dans l’intérêt de l’entreprise
: dépenses personnelles, pénalités et amendes…

E. Périodes d’imposition
En règle générale, les revenus non professionnels sont imposés au titre de l’année civile.
 Sauf exceptions, les revenus professionnels sont établis au titre d’un exercice comptable qui peut ne pas correspondre à
l’année civile.
NB : lorsqu’un particulier exerce une activité professionnelle, le résultat de cette activité sera rattaché à l’année civile au cours de
laquelle il a clôturé son exercice comptable.
 Exemple : exercice comptable courant du 1.7.17 au 30.6.18 : Le résultat sera rattaché aux revenus de l’année 2018.

2.7. Charges déductibles/abattements/réductions d’impôts et crédits d’impôt


Aboutissent à réduire le montant de l’impôt. Peuvent s’appliquer sur la « base imposable » ou sur l’impôt lui-même.

A. Réduire le montant de l’impôt


Ces différentes techniques ont pour objet final de réduire le montant de l’impôt dû par le contribuable.
 Elles doivent être expressément prévues par les textes.
Certaines définitions sont générales : exemple : charges déductibles du revenu professionnel (art. 39 du C.G.I.).
D’autres le sont de façon beaucoup plus précise, surtout en matière de revenus non professionnels :
 Ex. Charges déductibles des revenus fonciers.

B. Base imposable et impôt


La base imposable (ou « assiette ») est fixée « en amont », et servira ensuite au calcul de l’impôt.
 La base imposable se détermine à partir de la différence entre des recettes sous déduction de charges déductibles, puis
éventuellement d’abattements.
Pour l’impôt sur le revenu, la base imposable globale est constituée de la somme des bases imposables des revenus catégoriels.

C. Réduction de la base imposable


La base imposable peut être réduite par déduction de charges et, éventuellement, par voie d’abattement.

1° Les charges déductibles


Correspondent aux dépenses exposées en vue du calcul du bénéfice imposable (professionnels) ou du revenu catégoriel pour les
non professionnels.
 Un cas particulier : les amortissements et provisions qui ne correspondent pas à des décaissements effectifs.
Rappel important :
- En matière de revenus professionnels, la Loi prévoit des règles générales de déductibilité des charges,
- En matière de revenus non professionnels, les charges déductibles sont limitativement énumérées par la Loi

2° Les abattements fiscaux


Consistent en une réduction proportionnelle de la base imposable (après calcul) à un taux fixé par la loi.
Les abattements sont plus fréquents dans le cadre des revenus non professionnels.
 Exemple : abattements forfaitaires pour frais sur les revenus relevant des traitements et salaires.
D. Réduction de l’Impôt
Appliqué sur l’impôt lui-même après calcul à partir de la base imposable.
Distinction entre réductions d’impôt et crédits d’impôt.

1° Les réductions d’impôt.


Assez fréquentes dans le domaine de revenus non professionnels (« niches fiscales) » : investissements dans l’immobilier locatif,
dépenses d’économies d’énergie, DOM-TOM, investissements dans les titres de sociétés non cotées etc.
 La réduction s’applique après l’établissement de l’impôt sur le revenu global.
Au cas où les réductions excèdent le montant de l’impôt, il n’y aura pas de restitution, mais généralement un report sur les revenus
des années suivantes (durée variable).

2° Les crédits d’impôt.


Devenus assez rares pour l’imposition des non professionnels. Plus fréquents pour les revenus professionnels et les sociétés à l’IS.
 En particulier : Crédit d’Impôt Recherche (CIR), Crédit d’Impôt pour la Transition Énergétique (CITE)
Contrairement aux réductions d’impôt, le crédit d’impôt peut donner lieu à restitution au cas où son montant excède celui de
l’impôt (« impôt négatif »).

2.8. Impôts retenus à la source et impôts payés par le contribuable


Cette distinction ne concerne plus l’impôt lui-même mais son mode de paiement et ne s’applique qu’aux impôts directs.
Traditionnellement les impôts directs sont payés par le contribuable lui-même. Dans des cas de plus en plus nombreux, ils sont
retenus à la source.

A. Impôts directs acquittés par le contribuable


Principe : le contribuable verse lui-même le montant de l’impôt au Trésor Public.
 L’impôt peut être payé avec la déclaration ou selon d’autres périodicités.

1° Paiement avec la déclaration


La plus grande partie des impôts fait l’objet d’une déclaration par le contribuable, susceptible d’être contrôlée par les services
fiscaux.
 Certains impôts sont acquittés avec la déclaration.
Quelques exemples : TVA, impôt sur les plus-values immobilières des particuliers, taxe d’apprentissage etc.

2° Autres périodes
La déclaration n’est pas accompagnée du règlement : l’administration fiscale procède par « voie de rôle ».
 Impôt sur le revenu, IS notamment.
Il est souvent procédé au versement d’acomptes sur la base de la déclaration précédente, puis à une régularisation avec
éventuellement restitution des trop versés (à ne pas confondre avec les crédits d’impôt).

B. Impôts directs retenus à la source


Principe : l’entité qui verse le revenu au contribuable va le régler directement au Trésor Public à sa place. Le montant ainsi retenu
sera imputé ultérieurement sur l’impôt dû et pourra donner lieu à restitution : système s’apparentant à un acompte.
De très nombreux cas : exemples :
- Les contributions sociales
- L’impôt sur les distributions de dividendes et intérêts des emprunts
- Impôt sur les plus-values immobilières
- L’impôt sur le revenu (2019) etc.

2.9. Revenu imposable et revenus catégoriels


Une spécificité de l’impôt sur le revenu du par les personnes physiques (ex IRPP).
 Le C.G.I. prévoit différents revenus catégoriels en fonction de l’origine et la nature du revenu : salaires, loyers, plus-values,
revenus professionnels etc.
 Le revenu imposable va correspondre à la somme de ces revenus catégoriels.

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