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Exercice IV.3
Un régulateur RST permet de faire suivre des consignes autres que des échelons.
Considérons un système de fonction de transfert P(s) = B(s)/A(s), et supposons que
la consigne soit de la forme r(t) = r sin ωt, avec ω fixée.
Q-1 En raisonnant sur la fonction de transfert Tr→y (s) définie en (IV.4), donner les
conditions sur R(iω), S(iω) et T (iω) sous lesquelles un tel suivi de consigne est
possible.
Q-2 Sachant que l’on souhaite également rejeter des perturbations constantes, expri-
mer S sous la forme S(s) = S̃(s) SI (s), où on rassemblera dans S̃(s) les termes à
même d’assurer le suivi de consigne et le rejet de perturbation.
Q-3 Considérons l’équation de Bézout AI (s)SI (s) + B(s)R(s) = Abf (s) associée à ce
problème, où l’on a posé AI (s) = A(s)S̃(s). Compter le nombre d’équations et
d’inconnues générées par l’identification terme à terme de ses membres de droite
et de gauche. En déduire sur d◦ (R) une condition nécessaire pour que l’équation
de Bézout possède une unique solution.
Q-4 On considère un pendule inverse (voir l’exemple V.2 au chapitre V), de fonction
de transfert P(s) = 25/(s2 − 25) (la commande est ici la position du chariot et la
sortie la position de la masse). On souhaite calculer un régulateur RST de degré
relatif 1 permettant de suivre à la fois des consignes constantes, et des consignes
sinusoı̈dales de pulsation ω = 2 rad/s, tout en réalisant le rejet d’éventuelles
perturbations constantes. On placera les pôles en boucle fermée relativement à
AI (s), en considérant un axe de rapidité minimale placé en −2, et on complètera
en raisonnant sur les éventuels zéros du système. Calculer un tel régulateur RST
(on résoudra directement l’équation de Bézout sans utiliser la matrice de Sylvester,
inadéquate dans ce cas de figure).
Correction
Q-1 On a
B(s) T (s) ŷ(s) .
Tr→y (s) = =
A(s) S(s) + B(s) R(s) r̂(s)
A toute entrée sinusoı̈dale r(t) = r sin ωt correspond une sortie de même nature y(t) =
y sin(ωt + φ) avec
y = |Tr→y (iω)| r et φ = arg Tr→y (iω).
Par conséquent, on aura un suivi de consigne sans erreur si, et seulement si
B(iω) T (iω)
= 1 ⇔ B(iω) [R(iω) − T (iω)] + A(iω) S(iω) = 0.
A(iω) S(iω) + B(iω) R(iω)
Cette dernière relation est satisfaite quelles que soient les valeurs de A(iω) et B(iω)
si, et seulement si T (iω) = R(iω) et S(iω) = 0.
2
Q-2 Pour satisfaire S(iω) = 0, le polynôme S(s) doit contenir le terme (s2 + ω 2 ).
En outre, puisque l’on souhaite également rejeter des perturbations constantes, on sait
que le régulateur doit contenir un intégrateur. On aura donc
Q-3 Sachant que le polynôme S(s) doit être normé, il en est de même de SI (s),
qui possèdera donc d◦ (SI ) = d◦ (S) − 3 coefficients inconnus. Le polynôme R(s), quant
à lui, possède d◦ (R) + 1 coefficients inconnus, puisqu’il n’est pas normé. Par ailleurs,
on a d◦ (Abf ) = d◦ (A) + d◦ (S), donc l’égalité terme à terme des polynômes Abf (s) et
AI (s) SI (s) + B(s) R(s), tous deux normés, donne naissance à un système de d◦ (A) +
d◦ (S) équations, qui possède une unique solution seulement si le nombre d’équations
est égal au nombre d’inconnues, soit
R(s) = r0 s4 + r1 s3 + r2 s2 + r3 s + r4 ,
S(s) = s (s2 + 4) (s2 + σ1 s + σ2 ),
| {z }
SI (s)
B(s) = 1,
A(s) = s2 − 25 ⇒ AI (s) = s (s2 + 4) (s2 − 25).
Les racines de AI (s) sont égales à 0, +2i, −2i, +5 et −5. Par conséquent, sachant que
l’axe de rapidité minimal est placé en −2, on choisira, en suivant les règles proposées
pour le placement des pôles en boucle fermée, des pôles égaux à −2, −2 + 2i, −2 − 2i
et −5 deux fois. Sachant que d◦ (Abf ) = d◦ (A) + d◦ (S) = 7, il reste à choisir deux pôles
en boucle fermée, sur la base des zéros du système. Comme ce dernier n’a pas de zéro,
on choisira deux pôles rapides situés par exemple en −25. On a alors
En identifiant terme à terme les polynômes Abf (s) etAI (s)SI (s)+B(s)R(s), on obtient
le système de 6 équations à 6 inconnues
σ1 = 66,
σ1 = 66,
σ2 − 21 = 1526,
σ2 = 1547,
25 r 0 − 21 σ 1 = 15376, r0 = (15376 + 21 σ1 )/25 = 670, 48,
25 r1 − 21 σ2 − 100 = 79985, ⇒ r1 = (79985 + 21 σ2 + 100)/25 = 4502, 88,
25 r2 − 100 σ1 = 232150,
r2 = (232150 + 100 σ1 )/25 = , 9550
25 r 3 − 100 σ 2 = 370000, r = (370000 + 100 σ2 )/25 = 20988,
3
25 r4 = 250000, r4 = 10000.
Le choix du polynôme T (s) est ici crucial. On peut penser à compenser dans la
dynamique de suivi de consigne les pôles lents du système, à savoir −2, −2 + 2i et
−2 − 2i. Toutefois, on verra tout à l’heure qu’un tel choix conduit à des valeurs de
commande élevées. Or, la commande étant égale à la position du chariot, de telles
valeurs ne sont pas admissibles. On préconise alors de ne compenser que les pôles
oscillants −2 + 2i et −2 − 2i, et de laisser le pôle −2 dans la dynamique de suivi pour
ralentir la réponse et ne pas trop déplacer le chariot. On cherchera alors T (s) sous la
forme
On laisse ici libres trois paramètres du polynôme, de manière à satisfaire les égalités
T (0) = R(0) d’une part (suivi de consignes en échelon) et T (iω) = R(iω) d’autre part
(avec ω = 2, suivi de consignes sinusoı̈dales), dont découlent deux équations liées à
l’égalité des parties réelle et imaginaire de T (2i) et R(2i). Or, on a
R(s) = r0 s4 + r1 s3 + r2 s2 + r3 s + r4 ,
⇒ R(2i) = r0 (2i)4 + r1 (2i)3 + r2 (2i)2 + 2 r3 i + r4
= 16 r0 − 8 r1 i − 4 r2 + 2 r3 i + r4
= 16 r0 − 4 r2 + r4 + i (2 r3 − 8 r1 ),
T (s) = t0 s4 + (4 t0 + t1 ) s3 + (8 t0 + 4 t1 + t2 ) s2 + (8 t1 + 4 t2 ) s + 8 t2
⇒ T (2i) = t0 (2i)4 + (4 t0 + t1 ) (2i)3 + (8 t0 + 4 t1 + t2 ) (2i)2 + 2 (8 t1 + 4 t2 ) i + 8 t2
= 16 t0 − 8 (4t0 + t1 ) i − 4 (8 t0 + 4 t1 + t2 ) + 2 (8 t1 + 4 t2 ) i + 8 t2
= −16 t0 − 16 t1 + 4 t2 + i (−32 t0 + 8 t1 + 8 t2 ).
0.6
0.4
position du chariot
0.2
−0.2
−0.4
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
0.15
0.05
−0.05
−0.1
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
4
position du chariot
2
−2
−4
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
0.15
position du pendule
0.1
0.05
−0.05
−0.1
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100